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dans le portrait qu’elle excella. Telle était la finesse de son pinceau, la suavité de sa touche, la ressemblance de ses portraits, que plusieurs d’entre eux ont été attribués au Guide, dont ils rappellent la manière. Elle épousa un riche peintre amateur, Paul Zappi, qui l’aida souvent à peindre les accessoires de ses tableaux, et, depuis lors, elle signa fréquemment ses œuvres : Lavinia Fontana de Zappis. S’étant rendue à Rome, elle devint peintre du pape Grégoire XIII, exécuta un grand nombre de portraits, obtint un succès énorme en flattant ses modèles sans s’éloigner de la ressemblance, et fut célébrée à l’envi par les poètes et les littérateurs de son temps. Le musée du Louvre ne possède aucune œuvre de cette artiste, dont les portraits se trouvent pour la plupart dispersés dans les galeries particulières. Mais on connaît d’elle un grand nombre de tableaux, parmi lesquels nous citerons : la Nativité de la Vierge ; le Christ sur la croix ; la Multiplication des pains ; Saint François de Paule, etc., dans diverses églises de Bologne ; le Christ apparaissant à Madeleine ; son Portrait ; celui du Prédicateur Panigarola, à Florence ; Saint Dominique, à Rome ; la Samaritaine, à Naples ; sept Portraits, au musée de Milan; Vénus et l’Amour, au musée de Berlin ; la Sainte Famille, à Dresde ; une autre Sainte Famille, à l’Escurial, près de Madrid, etc.

FONTANA (Annibal), graveur en pierres fines et sculpteur italien, né à Milan en 1540, mort dans cette ville en 1587. Il acquit une grande habileté dans l’art de graver, soit en creux, soit en camée, et exécuta surtout beaucoup d’ouvrages de ce genre pour le duc Guillaume de Bavière. Son œuvre capitale était une petite cassette couverte de bas-reliefs. Parmi ses travaux de sculpture, on cite les bas-reliefs et les statues dont il orna le portail de Notre-Dame de Saint-Celse, à Milan.

FONTANA (Giovanni), architecte italien, né à Mili, sur les bords du lac de Corne, en 1510, mort en 1614. Il se rendit à Rome pour y étudier l’architecture, s’y fixa, y construisit le palais Giustiniani, donna les dessins du palais Gori, à Sienne, et de la façade de l’église Saint-Martin, dans la même ville, mais se livra surtout a de grands travaux d’hydraulique. Il éleva à Rome, sous le pontificat de Paul V, la Fontaine du pont Sixte et la Fontaine Pauline, construisit divers aqueducs, fournit d’eau Civita-Vecchia et Velletri, nettoya l’embouchure du Tibre à Ostie, etc., et termina ses jours à Rome.

FONTANA (Dominique), architecte italien, frère du précédent, né à Mili en 1543, mort à Naples en 1607. Appelé à Rome par son frère, Jean Fontana, architecte fort médiocre, le jeune Dominique ne tarda pas à se faire remarquer par des dispositions extraordinaires. Les grands seigneurs de Rome commencèrent à s’occuper de lui, et le cardinal Montalto, depuis le fameux Sixte-Quint, devina le premier l’avenir de cet enfant. Il pressa son éducation, se chargeant lui-même des frais, et quand il lui demanda s’il était capable de faire les plans d’un palais et d’une chapelle, l’artiste lui répondit en se mettant à l’œuvre. Le succès ne manqua pas à cette juvénile audace, et Montalto, devenu Sixte-Quint, honora son protégé du titre d’architecte particulier. En même temps, il lui offrait un travail qui devait décider de sa réputation. Il s’agissait de dresser sur la place Saint-Pierre un obélisque égyptien qui gisait, depuis Caligula, parmi les décombres de la vieille sacristie de la basilique. Le pape organisa un concours, et plus de cinq cents candidats lui présentèrent leurs plans. Il agréa le seul plan de Fontana, et les ouvriers se mirent aussitôt à l’œuvre. Des travaux de ce genre ne se font pas avec simplicité, en Italie, cette terre artistique et enthousiaste, mère des plus grands artistes et qui a toujours besoin d’admirer quelque chose. Le 10 septembre 1586, toute la population était sur pied, et, pour donner a ce spectacle une plus imposante solennité, Sixte-Quint lui-même voulut y présider.

Dès l’aurore, on vit ce vénérable monument se soulever de sa couche séculaire... Le peuple muet suivait des yeux le jeu des machines et reportait ensuite ses regards sur Fontana, qui lui-même aidait à la grandiose opération. Cette longue attente eut enfin un terme. Le triomphe était complet, l’obélisque était là, au milieu de la place Saint-Pierre, victorieusement dressé sur son piédestal. Il serait difficile de peindre la joie qui éclata de toutes parts : c’était un véritable délire, et les ouvriers, ne sachant plus comment témoigner leur admiration, portèrent sur leurs épaules l’artiste triomphant et le montrèrent à toute la ville surexcitée. Sixte-Quint fit mieux encore ; il anoblit Fontana, fit frapper deux médailles pour consacrer le souvenir de cette entreprise et joignit à tous ces honneurs le titre de chevalier de l’Eperon d’or. La fortune aussi voulut sourire à l’architecte, et l’argent, cette fois, escorta les honneurs. Le pape fit payer à l’architecte 5,000 écus d’or et lui donna une pension de 2,000 écus, réversible à ses héritiers. Il eut, de plus, la charpente et tous les matériaux, qui ne lui produisirent pas moins de 20,000 écus romains. Peu de temps après, sans se laisser éblouir par les splendeurs d’une fortune quasi royale, Fontana construisit la bibliotbèque du Vatican et fit ériger dans Rome d’autres obélisques moins importants que le premier. On lui doit encore le palais de Monte-Cavallo, bâti en 1592, sous Clément VIII, deux ans après la mort de Sixte-Quint ; l’établissement de fontaines dans Rome et beaucoup de plans de monuments dont la mort de Clément VIII arrêta l’exécution. Mais, à cette époque, l’étoile du grand architecte parut se voiler un moment. Cet homme honnête et loyal fut tout à coup frappé par une accusation odieuse, venue des bas-fonds où s’agitaient les envieux impuissants. Comme on le voyait privé de l’appui du pape Sixte-Quint, on ne craignit pas de lui demander compte de cette immense fortune que d’honorables travaux lui avaient acquise et d’en contester la source, à lui dont la probité était depuis longtemps éprouvée et reconnue. Clément VIII eut la déplorable faiblesse de croire ces allégations insidieuses ; il dépouilla Fontana de ses fonctions. Celui-ci céda aussitôt aux instances du vice-roi de Sicile, qui lui offrait le titre d’architecte et de premier ingénieur. Seulement, il tenait à ne pas laisser à Rome une réputation douteuse ; aussi rédigea-t-il une défense qui confondit l’envie et remplit de joie des amis qu’une pénible incertitude rongeait au cœur. D’ailleurs, il avait imprimé dans cette ville ingrate des traces magnifiques de son séjour ; l’admirable façade de Saint-Jean-de-Latran, la fontaine de l’Acqua Fetice, etc. À Naples, le vice-roi lui confia la construction d’un palais, qui est l’œuvre la plus discutée de Fontana. C’est une fusion des trois ordres dorique, ionique et composite, qui a trouvé peu d’admirateurs. Il avait, en outre, commencé un ouvrage qui devait couronner sa vie laborieuse, le port de Naples, quand la mort vint le surprendre, laissant à François Richetti la gloire de le terminer sur les plans de son maître. Fontana avait écrit un ouvrage sur l’architecture : Del modo tenulo nel trasportare i’obelisco Vaticano, e delle fabriche faite da nostro signore Sisto V (Rome, 1589, in-fol.). On y trouve de curieux détails sur les procédés qu’il employa pour transporter et ériger l’obélisque du Vatican, et l’analyse des inventions, des créations, des découvertes qu’il eut le bonheur de faire et sans lesquelles il n’eût pas réussi. — Son fils, Jules-César Fontana, né à Rome, reçut de lui des leçons d’architecture et devint un artiste distingué. Il ne se borna pas à continuer à Naples les travaux commencés par son père ; il y construisit plusieurs édifices, parmi lesquels nous citerons les greniers publics et surtout le palais des Studj (Études), dont il donna les dessins et qui est aujourd’hui le musée de Naples.

FONTANA (Charles), architecte italien, né à Bruciato, près de Côme, en 1634, mort à Rome en 1714. Il vint jeune dans la ville pontificale et y passa le reste de ses jours, étudia son art sous le Bernin, et exécuta sous sept papes une multitude de travaux, parmi lesquels il faut citer l’une des grandes fontaines de la place Saint-Pierre, le mausolée de la reine Christine, morte à Rome ; la chapelle Cibo, dans l’église Sainte-Marie-du-Peuple ; les greniers de la place dé Termini, les palais Bolognetti et Grimani, l'immense bibliothèque du couvent de la Minerve, etc. Il fournit, en outre, des dessins pour divers monuments à l’étranger, entre autres celui de la cathédrale de Fulde. Les œuvres de cet artiste ne sont pas exemptes du mauvais goût de son école, et, s’il sut s’assimiler la grandeur et l’élégance du style du Bernin, il ne sut pas se garantir de ses défauts, l’incorrection et l’ornementation théâtrale. On a de lui quelques ouvrages assez estimés : l’Amphithéâtre Flavien, description du Colisée ; Traité des eaux courantes, etc.

FONTANA (Gaétan), astronome italien, né à Modène en 1645, mort en 1719. Il entra dans l’ordre des théatins, s’occupa avec succès des sciences physiques et mathématiques et devint un des correspondants de Cassini, à qui il envoya fréquemment d’excellentes observations astronomiques. On a de lui : Institutio physico-astronomica (Modène, 1695, in-4o) ; Animadversiones in historiam sacro-politicam (Modène, 1718, in-4o), etc.

FONTANA (Félix), anatomiste et physiologiste italien, né à Pomarole (Tyrol) en 1730, mort à Florence en 1805. Après avoir étudié les belles-lettres à Vérone et à Parme, les sciences à Bologne et à Padoue, il se rendit à Florence et à Rome, puis devint professeur de philosophie théorique à l’université de Pise. Mais, comme la philosophie expérimentale était plus de son goût, il s’adonna à une foule d’expériences sur les animaux vivants pour étudier, soit l’irritabilité, soit l’action des venins, surtout du venin de la vipère. La réputation qu’il acquit par ces différents travaux lui valut d’être appelé à Florence, où le grand-duc lui confia la direction du muséum de physique et d’histoire naturelle, qu’il garda pendant trente ans. Fontana enrichit cet établissement de plus de 3,000 pièces d’anatomie coloriées, collection alors unique, et qui a servi à former toutes celles qui existent en Europe. Il s’est aussi fait connaître par l’invention de plusieurs instruments de physique, entre autres par un eudiomètre qui porte son nom. Ses principaux ouvrages sont : Expériences sur les parties irritables et sensibles (1755) ; Des lois de l’irritabilité (1763) ; Description d’un instrument destiné à mesurer le degré de salubrité de l’air (1774) ; Recherches physiques sur la nature de l’air déphlogistique et de l’air nitreux (Paris, 1776) ; Re- cherches philosophiques sur la physique animale (Florence, 1775) ; Traité sur le venin de la vipère, sur les poisons américains, sur le laurier-cerise et quelques autres poisons végétaux (1781, 2 vol. in-4o) ; Choix d’observations physiques et chimiques (1785) ; Principes raisonnes sur la génération (1792).

FONTANA (Augustin), comte Scagnelli, jurisconsulte italien, mort vers la fin du xviiie siècle. Il remplit successivement les fonctions de juge à Plaisance, de sénateur à Mantoue, d’auditeur de rote à Bologne. Il a laissé plusieurs ouvrages, dont le plus important est une sorte de répertoire de jurisprudence, intitulé : Amphitheatrum legale, seu Bibliotheca legalis amplissina (Parme, 1688, 5 vol. in-fol.).

FONTANA (Grégoire), savant mathématicien, né à Villa-de-Nogarola (Tyrol) en 1735, mort en 1803. Il entra dans la congrégation des Ecoles pies, fut professeur à Milan et à Pavie, puis bibliothécaire de cette dernière ville. Traité avec beaucoup de distinction par Bonaparte pendant la campagne d’Italie, il fit partie de la consulte cisalpine en 1800. On a de lui, outre un grand nombre de mémoires estimés : Analyseos sublimioris opuscula (Venise, 1763) ; Memorie matematiche (Pavie, 1796, in-4o).

FONTANA (Mariano), mathématicien italien, né dans le Tyrol en 1746, mort à Milan en 1808. Il entra dans l’ordre des barnabites, professa successivement avec distinction les sciences mathématiques à Bologne, à Florence, à Mantoue, à Milan, à Pavie, et devint membre de plusieurs Académies italiennes et étrangères. Outre divers mémoires insérés dans les Actes de l’Institut national, on a de lui un Corso di dinamica (Paris, 1790-1795, 3 vol. in-4o).

FONTANA (François-Louis), cardinal italien, frère du précédent, né à Casal-Maggiore (Milanais) en 1750, mort à Rome en 1822. Il prononça ses vœux chez les barnabites en 1766, accompagna, en 1772, le P. Pini dans un voyage scientifique en Hongrie, professa à son retour la théologie à Bologne, puis fut nommé, concurremment avec son frère, directeur du collège de Sainte-Lucie, dans cette ville. Appelé quelque temps après à occuper une chaire d’éloquence à Milan, Louis Fontana y fit preuve d’une grande variété de connaissances, puis devint supérieur des barnabites de la province du Milanais. Lorsque Pie VII parvint au trône pontifical, il appela à Rome Fontana, dont il connaissait le mérite et la conduite prudente lors de l’invasion des Français en Lombardie en 1797. Successivement consulteur des rites et du saint office, secrétaire général de la congrégation pour la correction des livres, général de son ordre, Fontana accompagna le pape à Paris en 1804, fut exilé à Arcis-sur-Aube en 1809, lors de la rupture de Napoléon avec le saint-siége, enfermé k Vincennes en 1810 et rendu à la liberté en 1814. De retour à Rome, il reçut le chapeau de cardinal (1810) et devint préfet de l’Index, de la Propagande, de la Congrégation des études, etc. On a de lui les Vies de plusieurs savants italiens insérées dans les Vitæ Italorum doctrina prestantium, de Fabroni, une édition des œuvres complètes du cardinal Gerdil, des inscriptions et poésies grecques imitées de saint Grégoire de Nazianze, etc.

FONTANA (Julien), pianiste et compositeur polonais, né à Varsovie en 1810. Il fit ses études, sous la direction d’Elsner, au conservatoire de sa ville natale, où il eut Chopin pour ami et pour condisciple. Il se livra en même temps à l’étude du droit, servit en 1831 dans les rangs de l’armée insurrectionnelle en qualité de sous-lieutenant d’artillerie, et, forcé d’émigrer, se retira d’abord à Hambourg, puis à Londres, où il se consacra entièrement à la musique. Il se fit entendre à Paris en 1835, partit en 1841 pour la Havane et se rendit de là à New-York, où il donna plusieurs concerts avec le violoniste Sivori. Il revint à Paris en 1850 et s’y occupa de publier les œuvres posthumes de Chopin. Outre une foule de Réminiscences, de Valses, de Fantaisies sur des motifs d’opéra, on a de lui : des Caprices, des Rêveries, des Elégies, des Études, des Souvenirs de l’île de Cuba, des Ballades, des Mazurkas, des Romances, etc. Il a, de plus, fait paraître en anglais un recueil de Mélodies nationales polonaises.

FONTANALES s. f. pl. (fon-ta-na-le — lat. fontanalia ; de fons, fontaine). Antiq. rom. Fête des fontaines, qui se célébrait à Rome.

— Encycl. Cette fête tombait chaque année le 3 des ides d’octobre (13 octobre). Les fontanales ne duraient qu’une demi-journée ; elles se célébraient dans un lieu spécial appelé Champ des fontaines, qui était placé en dehors de la porte Fontinale, sur la pente du mont Cœlius. Le jour des fontanales, on couronnait de fleurs les fontaines, les aqueducs, les sources d’eau vive ; on ornait les puits et les citernes de feuillage, et l’on jetait des couronnes de fleurs dans les eaux du Tibre et du Vélabre. Il ne faut pas s’étonner du culte que les Romains avaient pour les fontaines ; dans un pays comme l’Italie, où la chaleur est parfois un véritable supplice, quand elle n’est pas tempérée de temps en temps par un peu de fraîcheur, le peuple devait diviniser les fontaines. Il y avait, du reste, des lois qui obli- geaient au respect des aqueducs et des sources vives, et des peines très-sévères étaient édictées contre ceux qui détérioraient les monuments consacrés à l’alimentation des eaux de la cité. Auguste, qui restaura les aqueducs de Rome et qui nomma Agrippa curateur perpétuel des eaux, donna une nouvelle splendeur à la célébration des fontanales.

FONTANAROSA, ville d’Italie, prov, d’Avellino, à 15 kilom. N.-O de San-Angelo-de- Lombardi ; 2,930 hab.

FONTANELLA (François), philologue italien, né à Venise en 1768, mort dans cette ville en 1827. Il professa la grammaire dans sa ville natale, puis occupa une chaire d’éloquence à Udine. Destitué en 1814 pour s’être montré un des plus chauds partisans de Napoléon, il en fut réduit pour vivre à se faire correcteur d’imprimerie. Dans la suite, le patriarche Milesi le nomma professeur de grec et d’hébreu au séminaire de Venise ; mais il n’occupa pas longtemps cette chaire, qui fut supprimée, et il reprit alors sa profession de correcteur. On a de ce savant, qui supporta la mauvaise fortune avec le calme d’un philosophe, plusieurs ouvrages dont les principaux sont : La Ortografia del nome Johannes (Venise, 1790, in-8o) ; Prosodia (1812, in-8<>) ; Lo Stampare non è per tutti farza (1814, in-8o), comédie burlesque dans laquelle il attaqua plusieurs célébrités contemporaines ; Vocabolario greco-italiano ed italiano-greco (1821) ; Vocabolario ebraico-italiano ed italiano-ebraico (1824) ; Nuovissima grammatica italiana per apprendere la lingua ebraica (1826, in-8o), etc.

FONTANELLE s. f. (fon-ta-nè-le — dimin. de fontaine). Anat. Nom donné à des espaces que présente la boîte osseuse du crâne, avant son entière ossification, aux points où la suture coronale et la suture sagittale doivent plus tard se réunir : Les fontanelles servent d’indication, lors de l’accouchement, pour déterminer la position de la tête du fœtus. (Acad.)

— Chir. Cautère, séton, vésicatoire qui coule.

— Encycl. Anat. Quand le crâne s’ossifie, sa base est d’abord le siège de l’ossification, qui se propage ensuite vers le sommet. Au moment de la naissance, l’ossification n’est pas complète ; les prolongements ne se sont rencontrés que médiatement au sommet, entre les deux os pariétaux. En avant et en arrière de cette ligne, qui est antéropostérieure et médiane, on trouve deux espaces vers lesquels ont lentement marché les sommets du frontal et du pariétal. Ces deux espaces, dans lesquels la peau et un tissu membraneux remplacent la voûte osseuse, ont reçu le nom de fontanelles. Cette disposition de la voûte crânienne facilite le développement du cerveau et permet une certaine réductibilité de quelques diamètres de la tète. V. fœtus.

Les fontanelles sont au nombre de six : deux sur la ligne médiane, quatre sur les côtés. Ces quatre dernières sont petites et n’ont aucune importance ; elles sont cachées d’ailleurs par les muscles temporaux qui les rendent inaccessibles au doigt de l’accoucheur ; les deux fontanelles médianes, au contraire, sont très-importantes et offrent un grand secours au médecin pour la reconnaissance de la position de la tète.

La fontanelle antérieure ou grande fontanelle est formée par l’entre-croisement des sutures qui réunissent l’os frontal avec les deux os pariétaux. On l’appelle encore fontanelle bregmatique. C’est une grande surface losangique limitée par quatre angles osseux. Sa pointe antérieure, située entre les deux portions de l’os frontal, est beaucoup plus longue que sa pointe postérieure, située entre les os pariétaux ; elle se prolonge quelquefois jusqu’à la racine, du nez ; elle ne manque jamais à la naissance.

La fontanelle postérieure ou occipitale est formée par la réunion des sutures qui séparent les deux os pariétaux l’un de l’autre et de l’os occipital. Elle est beaucoup plus petite que la fontanelle antérieure ; elle est triangulaire et limitée par trois angles osseux. Le plus souvent, les angles osseux sont tellement rapprochés que la fontanelle manque en quelque sorte ; mais le doigt peut toujours reconnaître à la direction des sutures le point qu’elle aurait dû occuper. La ligne suturale elle-même est parfois assez large pour qu’on puisse la comparer plutôt à une bande qu’à une ligne. Chez les enfants hydrocéphales, elle est plus large encore, au point qu’il existe, non pas deux fontanelles, mais une seule qui, tendue et écartée, a perdu tous les caractères de la disposition normale.

Il est quelquefois très-difficile de reconnaître les fontanelles ; car on trouve assez souvent sur le crâne des points où l’ossification est moins avancée qu’à l’ordinaire. Ce défaut d’ossification est compensé par l’existence d’un pont membraneux qui peut être pris pour une fontanelle. Cette erreur est d’autant plus facile que, dans les os où l’on a eu l’occasion d’observer cette espèce de fontanelle accidentelle, elle était située sur le trajet de la suture sagittale, au milieu à peu près de l’espace qui sépare la fontanelle antérieure de la fontanelle postérieure. La fontanelle antérieure s’efface avant la fontanelle postérieure ; mais la règle n’est pas invariable, et c’est quelquefois le contraire qui a lieu. À la naissance,