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de concert avec le maire et deux commissaires spéciaux, reconnaît, en présence des contribuables, le montant de la perte et prend sur la position des sinistrés les renseignements les plus précis. Il dresse un état, dit état de pertes, d’après lequel sont accordés les remises ou modérations d’impôt et les secours en argent. On ne doit pas perdre de vue que ces secours appartiennent, non-seulement aux indigents, mais encore aux propriétaires dont les facultés ont été tellement atteintes par le sinistre que leurs ressources de l’année ont complètement disparu.

La contribution des portes et fenêtres et celle des patentes ont aussi leur fonds de non-valeurs.

Pour la contribution des portes et fenêtres, le fonds se compose de 0 fr. 03 et sert à couvrir les décharges, réductions, remises, modérations et non-valeurs de toute espèce ; un tiers du produit est mis à la disposition des préfets ; les deux autres tiers forment un fonds commun que le ministre des finances distribue en raison des besoins des divers départements. Les excédants que présente le fonds de non-valeurs des portes et fenêtres sont réunis au fonds de non-valeurs des contributions foncière et personnelle mobilière, et viennent ainsi augmenter le montant des sommes à distribuer comme secours.

Quant aux patentes, conformément à la loi du 2 ventôse an XIII, il a été, jusqu’en 1845, ajouté 0 fr, 05 au principal pour dégrèvements et non-valeurs, lesquels étaient cumulés avec les 0 fr. 08 prélevés sur le principal pour attributions aux communes. Sur le produit de ces 0 fr. 13, on imputait d’abord le montant des dégrèvements de toute nature, et le reste, qu’il fût supérieur ou inférieur au produit des 0 fr. 08, était versé dans la caisse municipale. À partir de 1845, il a été ajouté à la contribution des patentes 0 fr. 05 par franc, destinés à couvrir les décharges, réductions et non-valeurs ; et, en cas d’insuffisance des 0 fr. 05, le montant du déficit est prélevé sur le principal des rôles. De cette façon, le produit des 0 fr. 08 est intégralement versé à la caisse municipale.

Fonds publics. V. rentes sur l’État.

Fonds secrets, Polit. Le budget d’un État contient certaines dépenses dont l’intérêt général ne permet pas de divulguer l’emploi. Un gouvernement a-t-il intérêt, par exemple, à surveiller ses ennemis de l’intérieur et de l’extérieur, il paye des agents connus de lui seul et qui, sans mission officielle avérée, le mettent au courant des événements sur lesquels il lui importe d’être fixé.

En France, les fonds secrets, prélevés d’abord sur des recettes qui ne figuraient pas au budget (jeux, prostitution, etc.), ont été, depuis 1830, votés par les diverses assemblées législatives, Mais jusqu’à ce jour, les ministres auxquels l’emploi de ces crédits a été confié n’en ont rendu compte qu’au chef de l’État. Ces fonds sont consacrés en partie aux dépenses de la police générale et en partie à celles de la politique extérieure. Louis-Philippe et Napoléon III rognaient la part de la police pour entretenir certains journaux. Les fonds, il est vrai, ne changeaient guère de destination, et il serait curieux de publier les listes trouvées au ministère de l’intérieur au 24 février 1848 comme au 4 septembre 1870.

Pour ne citer qu’un fait, reproduisons la lettre écrite, le 12 juillet 1867, par M. Ledru-Rollin à M. Vermorel :

« Monsieur, Vous me faites demander s’il est vrai qu’en 1848 on ait, sur la liste des fonds secrets distribués par le précédent gouvernement, trouvé le nom de M. Granier de Cassagnac. Je dois à ma conscience de déclarer que, sur la liste de M. Gérin, figurait le nom de M. Granier de Cassagnac pour une somme mensuelle. Je l’ai rayé de ma propre main. Cette liste a été vue par plusieurs de mes amis qui étaient alors près de moi.

»Ledru-Rollin. »

Les papiers découverts aux Tuileries et publiés après le 4 septembre sont pleins de révélations tout aussi instructives, et nous regrettons qu’on ait cru devoir ne pas mettre au grand jour les états d’émargement découverts à la préfecture de police à la même époque.

Les fonds secrets dépensés à l’intérieur ont eu une certaine utilité, en ce sens qu’ils ont servi à payer des complots supposés et ont ainsi hâté la chute de l’empire. Mais les agents subventionnés par le gouvernement français, chez les nations étrangères ont bien volé leur argent. Ils se sont montrés aussi aveugles que nos diplomates, et certes ce n’est pas peu dire.

En 1869, les fonds secrets figuraient au budget pour 2,550,000 francs, ainsi répartis :

Dépenses secrètes de sûreté publique........... 2,000,000 fr.

Dépenses secrètes des affaires étrangères.......... 550,000

FONDU, UE (fon-du) part. passé du v. Fondre. Amené à l’état liquide ; dissous : Du plomb fondu. De l’or fondu. De la glace fondue. De la poix fondue. Du sucre fondu. La lave a rempli Herculanum, comme le plomb fondu remplit les concavités d’un moule. (Chateaub.) Tout semble prouver que les matières qui composent le globe de la terre ont été fondues, et nous savons aujourd’hui par des expé- riences certaines qu’elles sont toutes fusibles. (Flourens.) || Obtenu par la fusion de la matière : Statue fondue. L’acier fondu d’Angleterre se gerce de plusieurs cassures. (Buff.)

— Par ext. Uni, confondu : Deux communes fondues en une seule. Deux ouvrages fondus en un seul. Deux races fondues en une nation. Deux familles fondues par les alliances. Un État aussi homogène, aussi bien fondu que la France ne pouvait admettre le système fédéral. (Thiers.)

— Peint. Couleurs fondues, Couleurs qui se mêlent par nuances graduées et insensibles : Ses sourcils étaient d’une teinte si douce et si fondue, qu’ils se dessinaient à peine visiblement. (Th. Gaut.)

— Techn. Genre fondu, En termes de tisseur, Système de croisement qui est disposé de manière à produire des gradations ou ombres de toutes nuances. || Tissu produit par ce genre de croisement.

— Jeux. Cheval fondu, Jeu dans lequel chaque joueur saute successivement par-dessus les autres qui se tiennent le dos courbé et les épaules pliées.

— Art culin. Entremets de fromage et d’œufs brouillés.

— Métrol. Mesure de convention pour le minerai, usitée dans le Périgord et l’Angoumois, et valant environ 6,500 kilogr.

— Techn. Sucre trop chargé de sirop.

FONDUK s. m. (fon-duk). Métrol. Monnaie d’or en usage en Turquie, qui porte-aussi le nom de sequin, et qui est au titre de 802 millièmes, pèse 3gr1664 et vaut environ 9 fr.58. || On dit aussi fondukli.

FONDULE s. m. (fon-du-le). Ichthyol. Genre de petits poissons malacoptérygiens, formé aux dépens des cobitides et voisin des cyprins, comprenant trois espèces, qui habitent les eaux douces de l’Amérique.

FONET s. m. (fo-nè). Moll. Belle coquille du genre moule, appelée aussi moule lisse.

FONFRÈDE (Jean-Baptiste Boyer-), conventionnel girondin, né à Bordeaux en 1766, décapité le 31 octobre 1793. Fils d’un riche négociant, il se livra lui-même au commerce. Ses affaires l’ayant appelé en Hollande, il revint en France au moment où éclatait la Révolution et en adopta les principes avec ardeur. Élu député à la Convention nationale, il y vota la mort de Louis XVI, mais se joignit à ses collègues de la Gironde pour combattre les montagnards. Il se montra, dans cette lutte mémorable, orateur ému et brillant. On le vit tour à tour s’élever contre la création du tribunal révolutionnaire, demander la punition des auteurs de la conjuration du 10 mars 1793, et faire décréter Marat d’accusation (16 mai). Cette dernière, mesure créait un précédent qui devait être funeste à son parti. Bientôt, en effet, la Commune dressa la liste de proscription des girondins. Ceux-ci, pour conjurer l’orage, forment une commission de douze membres, dont un des premiers actes est de faire arrêter Hébert, rédacteur du Père Duchesne. Boyer-Fonfrède, membre de la commission, blâme une mesure qui porte atteinte à la liberté de la presse, et obtient la mise en liberté du, journaliste. Aussi, le 2 juin, jour où le décret d’accusation était rendu contre ses amis, il en fut rayé, sur la proposition de Marat lui-même, qu’il avait naguère fait proscrire. L’énergique persistance qu’il mit ensuite à défendre ses amis le fit renvoyer avec eux devant le redoutable tribunal et condamner à mort. Il reçut le coup fatal en même temps que son beau-frère Ducos. C’était le plus jeune des girondins.

FONFRÈDE (Henri), publiciste distingué, fils du précédent, né à Bordeaux en 1788, mort en 1841, Il dirigea une maison de commerce avec Armand Ducos, son oncle, et entra dans le journalisme en 1820, en fondant, à Bordeaux, la Tribune, feuille libérale fort remarquable, qui fut supprimée à la suite de plusieurs procès. Plus tard, il remplaça la Tribune par l’Indicateur de Bordeaux et fit preuve d’une grande vigueur à l’occasion des journées de Juillet 1830 ; mais ce fut là son dernier acte d’opposition, et dès lors il se consacra tout entier à la défense de la nouvelle dynastie. Il était le premier des journalistes de province ; ses articles étaient lus dans toute la France avec autant d’avidité que ceux des grands journaux de la capitale, et l’on peut dire que c’est de lui que datent les idées de décentralisation de la presse. On a recueilli ses Œuvres (Bordeaux, 1844-1847, 10 vol. in-8°).

FONGATE s. m. (fon-ga-te-rad. fongine). Chim. Sel fourni par la combinaison de l’acide fongique avec une base.

FONGIBLE adj. (fon-ji-ble — lat. fungibilis ; de fungi, s’acquitter de). Jurispr. Se dit des choses qu’on n’est pas obligé de rendre en nature, mais qu’on peut remplacer par d’autres : Le droit d’user et même d’abuser peut être toléré à l’égard des choses fongibles et tout à fait personnelles à l’individu. (Villegardelle.)

Encycl. Ce qui caractérise les choses fongibles, c’est qu’elles peuvent se remplacer les unes par les autres, d’où leur vient ce nom de fongibles qu’on leur a donné : Quarum una ejusdem generis alierius vice fungitur et videtur idem esse (Dig., De reb. credit.). Ainsi les grains, les liqueurs, l’argent sont choses fongibles. En effet, toutes ces choses se consomment par l’usage et peuvent être remplacées par d’autres de même nature, qualité et quantité. Il en résulte que si on usufruite sur des choses de cette nature, l’usufruitier a le droit de s’en servir, à la charge toutefois d’en rendre de pareille quantité, qualité et valeur, ou leur estimation, à la fin de l’usufruit (code civil, art. 587). Du reste, la volonté des parties peut rendre fongible une chose qui ne l’est pas naturellement, et vice versa. Ainsi, en vous prêtant un livre je vous dis que je ne tiens pas à ce que vous me rendiez le même livre, pourvu que vous me le remplaciez par un semblable ; je rends fongible l’ouvrage que je vous prête, bien qu’il ne le soit pas naturellement. De même, celui dont vous êtes héritier m’a légué un cheval in genere, et celui auquel j’ai succédé seul vous en a légué un aussi indéterminément ; aucun des deux legs n’ayant été exécuté, ils s’éteindront réciproquement l’un par l’autre. D’un autre côté, si je prête un certain nombre de pièces d’or, par exemple, pour vous servir de jetons, mais à condition que vous me rendrez les mêmes quand vous aurez fini de jouer, les pièces d’or que je vous prête, bien que fongibles de leur nature, cessent de l’être pour ce cas particulier.

FONGICOLE adj. (fon-ji-ko-le — du lat. fungus, champignon ; colere, habiter). Zool. Qui vit dans le tissu des champignons.

— s. m. pl. Famille d’insectes coléoptères trimères, vivant pour la plupart dans le tissu des champignons. || Syn. de nycétophiles, tribu d’insectes diptères.

FONGIE s. f. (fon-ji — du lat. fungus, champignon). Polyp. Genre de polypiers pierreux, de la famille des zoanthaires L’animal des fongies est gélatineux ou membraneux. (P. Gervais.)

— Encycl. Les fongies, ainsi nommées à cause de leur ressemblance avec un champignon (fungus), forment un genre de polypiers zoanthaires, confondu autrefois avec les madrépores. L’animal des fongies, d’après Blainville, est membraneux, le plus souvent simple, déprimé, orbiculaire ou ovale, ayant une bouche centrale supérieure, et des tentacules quelquefois très-courts, d’autres fois assez longs, mais toujours nombreux - ; il est solidifié a l’intérieur par un polypier calcaire, lamelleux, rayonnant en dessus et granuleux en dessous. Quant à la forme générale du polypier, elle est tantôt arrondie, tantôt ovalaire ou comprimée. Quelques fongies sont sessiles, d’autres sont portées par un pédicule assez court ; elles présentent aussi quelques différences dans la forme des tentacules. « Presque toutes les fongies, dit Lamarck, sont connues dans l’état frais ou marin ; et comme chacune d’elles ne présente réellement qu’une seule étoile complète, laquelle occupe toute la surface supérieure du polypier, il y a lieu de croire que chacun de ces polypiers a été formé par un seul animal, comme les turbinolies et les cyclolithes. » On connaît un assez grand nombre d’espèces de fongies, répandues dans toutes les mers, mais surtout dans celles des pays chauds. La Méditerranée en possède quelques-unes, notamment la fongie patellaire, qui vit aussi dans la mer des Indes. La fongie à gros tentacules habite les eaux de l’Océanie ; l’animal est d’un blanc sale ou jaunâtre, légèrement strié à sa surface, qui est recouverte de gros tentacules assez semblables à des sangsues. La fongie actinie a été trouvée sur les côtes de l'île des Cocos, au havre Carteret (Nouvelle-Irlande) ; elle a plus de 0m,10 de diamètre sur 0m,03 d’épaisseur. L’animal est jaunâtre et strié de vert à la surface ; sa bouche est longuement ovalaire et plissée, et ses ovaires, disposés en forme de filaments blancs et déliés, sont logés entre les lames centrales du polypier. Quand il est épanoui dans l’eau, il ressemble à une véritable actinie ; si on le touche, il retire ses tentacules, qui sont longs, cylindriques et très-nombreux, et reprend alors la forme caractéristique du genre. On trouve aussi plusieurs fongies fossiles, confondues par les anciens auteurs sous les noms de fongites ou de fongipores. Les fongies vivantes ou éteintes sont fréquemment désignées par les termes vulgaires de champignons de mer ou champignons fossiles.

FONGIFORME adj. (fon-ji-for-me — du lat. fungus, champignon ; forma, forme). Hist. nat. Qui a la forme d’un champignon.

— Géol. Lave fongiforme, Coulée de lave qui s’est développée sur un plan horizontal, et a produit une masse à peu près circulaire.

FONGINE s. f. (fon-ji-ne —du lat. fungus, champignon). Chim. Substance du champignon qui reste lorsqu’on a dépouillé le végétal de tous les principes solubles.

— s. f. pi. Bot. Groupe de la tribu des confervoïdes.

FONGIPORE s. m. (fon-ji-po-re — du lat. fungus, champignon, et de pore). Zooph. Nom donné par les auteurs anciens aux polypiers madréporiques vivants, de la famille des alcyons, dont la forme rappelle celle des champignons : La plupart des fongipores sont cannelés et étoiles. (V. de Bomare.)

FONGIQUE adj. (fon-ji-ke — du lat. fungus, champignon). Chim. Se dit d’un acide qu’on trouve dans les champignons : Acide fongique.

FONGITE s. f. (fon-ji-to — du lat. fungus, champignon). Polyp. Nom donné par les anciens auteurs à des polypiers madréporiques fossiles, des genres fongie, cyclolithe et caryophyllie, dont la forme rappelle celle des champignons.

FONGIVORE adj. (fori-ji-vo-re — du lat. fungus, champignon ; voro, je dévore). Zool. Qui vit dans la substance des champignons.

— s. m. pl. Entom. Groupe de coléoptères dont les larves vivent dans les champignons.

FONGOÏDE adj. (fon-go-i-de — du lat. fungus, champignon, et du gr. eidos, aspect). Hist. nat. Qui ressemble à un champignon. — Méd. Qui a la forme d’un fongus.

FONGOLOGISTE s. m. (fon-go-lo-ji-ste du lat. fungus, champignon, et du gr. logos, discours). Naturaliste qui a écrit des traités sur les champignons, ou qui s’occupe spécialement de l’étude des champignons.

FONGOSITÉ s. f. (fon-go-zi-té — rad. fongus). Méd. Qualité de ce qui est fongueux ; excroissance fongueuse : Les fonqosités s’opposent à la cicatrisation.

FONG-SI ou FONSI, la plus haute montagne de l’empire du Japon, a laquelle les Japonais donnent d’ordinaire le nom de FousiYama. Elle est située dans l’île de Niphon, province de Sourougua, par 35°15’ de lat. N., et par 136° 15’ de long. E., et atteint, d’après Siebold, une altitude de 3,790 mètres. Elle est complètement isolée et s’élève au centre d’un magnifique paysage. C’était jadis le volcan le plus terrible de tout le Japon ; mais, depuis plus d’un siècle et demi, il n’a pas eu d’éruption, et son cratère est aujourd’hui rempli d’eau. C’est aussi l’un des lieux saints du Japon, et chaque année, au mois d’août, les adorateurs du Bouddha se rendent en pèlerinage à son sommet, pour offrir leurs prières aux idoles que leurs ancêtres ont élevées dans différents ravins de la montagne. D’après les traditions japonaises, cette dernière aurait surgi de terre l’an 285 avant notre ère, et la même nuit, un affaissement du sol correspondant à cet exhaussement aurait produit le grand lac Mitsou, que Siebold appelle lac Biwako. Les mêmes traditions ont conservé le souvenir des éruptions les plus terribles do ce volcan, surtout de celles des années 709, 800, 863 et 864. Pendant celle de 804, la contrée fut complètement dévastée dans un rayon de 50 kilomètres autour de la montagne. La dernière arriva à la fin de 1707. Depuis lors, le monstre est demeuré muet, et sa cime, où jadis toutes les flammes de l’enfer semblaient exercer leurs fureurs, est aujourd’hui recouverte d’un blanc manteau de neige, qu’elle ne dépouille que pendant un mois ou deux chaque année.

FONGUEUX, EUSE adj. (fon-gheu, eu-ze — du lat. fungus, champignon). Hist. nat. se dit d’un tissu épais, coriace et élastique, semblable à celui des champignons.

— Méd. Qui est de la nature des fongus : Chairs fongueuses. Tumeurs fongueuses. Ulcère fongueux.

Encycl. Méd. Ce mot s’emploie, en chirurgie, pour désigner l’état d’une plaie ou d’un ulcère dans lequel la production de bourgeons charnus est très-abondante et constitue une ou plusieurs petites élévations qui s’isolent, vivent en quelque sorte indépendantes, et, loin de concourir à la cicatrisation, y sont au contraire un obstacle véritable. L’état fongueux se rencontre, soit dans les plaies simples, soit dans les ulcères communs, soit enfin dans les ulcères syphilitiques. Quelle que soit la cause occasionnelle des ulcères fongueux, la cause efficiente semble être identique dans tous les cas : elle dépend de l’état de débilitation du sujet. On voit tous les jours des plaies simples se cicatriser rapidement et sans accidents ; rien n’est plus commun, au contraire, en temps de guerre, pendant les fatigues d’un long siège, avec une alimentation vicieuse ou insuffisante et dans l’encombrement des ambulances, de voir les plaies devenir fongueuses, en même temps que se produisent les accidents de la pourriture des camps. Les plaies sont alors couvertes de bourgeons volumineux et rapidement développés ; mais ces bourgeons sont pâles, parcourus par de rares vaisseaux, et leur surface n’est pas baignée d’un pus cohérent et franc, qui annonce une réparation assurée ; les plaies laissent écouler un liquide mal lié, presque transparent. Parfois la plaie saigne avec une extrême facilité, tant les nouveaux capillaires sont faibles ; le moindre choc suffit quelquefois à provoquer une véritable hémorragie, moins grave par la perte du sang perdu que par la signification fâcheuse qui s’attache à son apparition. Ces ulcères fongueux n’arrivent par toujours d’emblée ; ils apparaissent au-dessous des fausses membranes de la pourriture d’hôpital, et, lors même que cette dernière a disparu, l’état fongueux persiste et ne cessera que devant un état général approprié. Dans ces conditions, l’état fongueux persiste souvent à l’orifice des trajets fistuleux qui succèdent à des coups de feu avec altération ou plaie des os ; et il suffit d’ordinaire, ainsi que l’a révélé l’expérience chirurgicale