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occupaient toute la surface de l’océan, et, ballottées par les vagues, dressaient leurs aspérités au-dessus de son niveau. Ces plantes, formées en grappes et appelées par nos marins raisins au tropique, s’étendent sous cette latitude jusqu’au vingt-cinquième parallèle, et se voient encore, quoique moins épaisses, au sud des Açores. Les navigateurs anciens avaient connu ces couches d’herbes marines. Des navires phéniciens, dit Aristote, poussés par le vent d’est, arrivèrent, après une navigation de trente jours, dans un endroit où la mer était couverte de roseaux. On lit aussi, dans le Périple de Scylax : « La mer, au delà de Cerne, n’est plus navigable à cause de son peu de profondeur, des marécages et des varechs. Le varech a une coudée d’épaisseur et son extrémité supérieure est pointue et piquante. »

» En effet, à la première vue de ces prairies océanes, la crainte d’un bas-fond a dû saisir les navigateurs. Même en 1402, quand Christophe Colomb les traversa, ses équipages ne purent se défendre d’un sentiment d’effroi, et ils appelèrent cette partie de l’Atlantique mar de Sargasso. Ce dernier nom est resté aux végétaux qui poussent sur le fond de la mer. Quelques érudits ont voulu tirer de cette abondance de varechs une nouvelle preuve d’un continent submergé ; mais il est moins romanesque et plus rationnel d’y voir une agglomération de fucacées qui se détachent de la côte africaine et que la persistance des vents alizés pousse et fixe dans cette zone. »

Quelques hydrographes ont cherché, par l’étude du fond de la mer, à dresser des cartes qui permissent, au moyen d’un simple sondage, de déterminer la position exacte d’un navire en pleine mer. Cette méthode, si elle était praticable, éviterait de nombreuses erreurs dans le point ; mais, jusqu’à ce jour, les travaux auxquels on s’est livré, surtout en Amérique, n’ont pas été assez complets pour qu’on puisse en tirer des indications certaines.

— Min. Travaux du fond. On appelle travaux du fond, en exploitation, tous les travaux qui sont relatifs à l’extraction du minerai dans les galeries, à son transport au puits d’extraction, au percement, au boisage, au muraillement et à l’entretien des galeries, etc. Les travaux du jour, au contraire, se rapportent aux diverses, préparations que peut subir la matière extraite au jour, telles que criblage, triage, carbonisation quelquefois, etc. ; ils comprennent aussi l’entretien des appareils d’extraction, tels que cage, châssis à molettes, câbles, machines, etc., et les réparations ou constructions qui s’opèrent dans des ateliers spéciaux attenant aux fosses d’exploitation. Généralement, dans les exploitations peu importantes, il y a un seul ingénieur pour diriger les deux espèces de travaux ; dans les grandes exploitations, on rencontre souvent un ingénieur spécial pour le fond et un autre pour les travaux du jour. Ces ingénieurs ont quelquefois des sous-ingénieurs sous leurs ordres.

— Photogr. Fonds dégradés. La vogue bien méritée des portraits à fond dégradé ou épreuves dont la teinte va graduellement en se fondant du noir au blanc et du blanc au noir a amené plusieurs découvertes accessoires de la photographie, découvertes dont nous allons donner un aperçu aussi succinct que possible.

Autrefois, l’opérateur obtenait la dégradation des tons en estompant à la main le travail de la lumière pendant l’exposition du papier positif ; moyen bien artistique, réclamant une profonde connaissance du métier et une main très-exercée.

On a alors imaginé, et c’est là le système le plus répandu, d’obtenir les épreuves dégradées à l’aide de verres jaunes à fond dégradé, verres d’un jaune rouge très-foncé sur les bords, et dont la teinte s’affaiblit graduellement pour devenir tout à fait blanche à la partie centrale. La lumière ne produit pas ses effets photographiques à travers le jaune ; il en résulte que le papier sensible, impressionné fortement vers le milieu, s’impressionne de moins en moins vers les extrémités, et la dégradation est parfaite. On a encore obtenu la dégradation des tons en découpant dans un carton une ouverture plus ou moins grande, suivant le portrait à dégrader, et en remuant doucement ce carton posé sur la glace du châssis positif exposé au soleil. On emploie aussi des ouvertures bordées de coton cardé ou découpées en dents très-allongées ; lorsque le soleil est faible, quelques opérateurs s’aident d’une loupe qui concentre plus de lumière sur l’ouverture du carton ; mais l’effet de la loupe peut devenir quelquefois trop intense, ce qui produit des taches ; on doit donc posséder une grande habitude du métier, si l’on veut réussir avec cette méthode.

En 1857 a été inventé l’écran porte-auréole, qui permet d’obtenir les dégradés en laissant la lumière agir seule.

Enfin, un moyen bien plus simple encore consiste à placer, derrière la personne qui fait tirer son portrait, une toile noire au milieu et dont la teinte va se fondant jusqu’au blanc vers les extrémités. Quel que soit le système adopté par l’opérateur, les portraits dégradés doivent toujours être tirés plus foncés que ceux à fond plein, parce qu’ils per dent davantage de teinte dans leur passage aux bains de virage et d’hyposulflte.

Fond de la coupe (le), nouvelles par M. Armand de Pontmartin. Pourquoi ce titre ? Ce n’était pas le fond de la coupe de l’auteur, puisque, depuis 1854, il a publié d’autres nouvelles. Est-ce parce que, dans les trois récits qu’il nous donne, le fond de la coupe de la vie offre à celui qui la vide un tout autre goût que la première gorgée ? mais ce n’est là que chose fort ordinaire. Quoiqu’il en soit, le livre en lui-même est fort intéressant. La première histoire, le Cœur et l’affiche, est simple et émouvante. Ulric de Braines, jeune, riche, marié à une femme charmante, quitte son pays, où il vivait heureux, pour aller à Paris se faire un nom dans la littérature. Il se lance dans le monde des artistes. L’un d’eux, furieux de n’avoir pu séduire sa femme, se venge en la mettant en scène au théâtre. Le cœur brisé, tous deux quittent Paris ; mais, en route, ils rencontrent l’affiche de Clotilde d’Aronay, la pièce qui les déshonore. Mme  de Braines ne peut résister à ce dernier coup ; elle en meurt. Le Chercheur de perles est l’histoire si ancienne et toujours nouvelle de ceux qui vont courir au loin après le bonheur sans s’apercevoir qu’il est assis à leur foyer. Tristan de Mersen est adoré de sa cousine, Aline de Sénac, qu’il néglige pour une actrice, la Floriana. Trouve-t-il le bonheur dans cette liaison ? Non ; sa vanité seule s’y intéresse, son cœur n’y est pour rien. Pendant qu’il suit le char de la cantatrice, le chagrin met sa cousine aux portes du tombeau. Elle échappe à la mort, grâce au dévouement d’un autre parent, Étienne d’Orvelay, qui, l’aimant secrètement et avec une générosité sans pareille, fait tous ses efforts pour lui ramener Tristan, heureux de se sacrifier à son bonheur. Tant d’amour ne pouvait rester sans récompense ; Aline accorde sa main à Étienne, tandis que Tristan, congédié par la Floriana, s’aperçoit, mais un peu tard, que la vraie perle, c’était sa cousine. Dans l’Envers de la comédie, M. Durousseau, un parvenu, veut prendre en mains la revanche de Georges Dandin et du Bourgeois gentilhomme. Molière a livré à la risée de ses contemporains le bourgeois qui tranche du grand seigneur, le-bourgeois qui s’allie à une famille de hobereaux ; il a étalé sans pitié les ridicules de l’un et les misères de l’autre ; M. Durousseau, profitant du changement des mœurs et des époques, veut intervertir les rôles. Il marie sa fille unique à Georges de Prasly, un gentilhomme pauvre, uniquement pour lui faire sentir, sans pitié ni relâche, le poids de la supériorité que lui donne sa fortune, pour lui rappeler qu’il n’est qu’un zéro dont lui, Durousseau, le roturier, est le chiffre. Tant qu’il ne s’est agi que de lui, Georges a tout souffert ; mais il apprend que le chagrin tue sa mère ; le sang des Prasly se révolte ; au milieu d’un bal, il jette sa femme dans une chaise de poste et galope vers le château, en lui disant : « Il y a deux choses pour lesquelles je vous briserais comme je brise cet éventail, l’honneur de mon nom et la vie de ma mère. » Pendant le voyage, les deux époux se révèlent l’un à l’autre, et Sylvie devient amoureuse de Georges. Il est trop tard ; la marquise de Prasly est mourante, et M. Durousseau, lancé à la poursuite de son gendre, n’arrive que pour assister à son agonie et se voir chasser du château après que Georges lui a jeté son argent à la figure. Sa fille elle-même l’abandonne, lorsqu’on leur annonce que Georges s’est engagé et elle va ensevelir dans le château de Prasly le deuil de son cœur. M. Durousseau avait voulu se servir, comme friandise de millionnaire, l’envers d’une comédie ; Molière ne se refait pas.

Ces trois nouvelles sont fort intéressantes, malgré quelques longueurs. Ce genre convient mieux à M. de Pontmartin que les drames sinistres, comme les Mémoires d’un notaire. S’il pouvait parvenir à écrire simplement et à ne pas dresser ses personnages sur un piédestal dès qu’il s’agit de nobles, faisant ainsi de chacun de ses ouvrages une thèse sociale, nous ne doutons pas qu’il ne pût trouver encore d’autres nouvelles charmantes au fond de sa coupe.

FONDA s. f. (fon-da). Hôtellerie espagnole : La fonda où nous descendîmes était une vraie fonda espagnole, où personne n’entendait un mot de français. (Th. Gaut.)

FONDAGE s. m. (fon-da-je — rad. fondre). Techn. Action de fondre des métaux : Quand on commence un fondage, on ne met d’abord qu’une petite quantité de mine, un sixième, un cinquième, et tout au plus un quart de la quantité qu’on mettra dans la suite. (Buff.)

FONDAMENTAL, ALE adj. (fon-da-mantal, a-le — du lat. fondamentum, fondement). Qui sert de fondement à une construction quelconque : Une pierre fondamentale. Des travaux fondamentaux.

— Par ext. Principal, essentiel, qui sert de base ; de qui les autres dérivent : Je vous assure que j’ai une raison fondamentale — un furoncle au fondement — de ne bouger d’ici, sur laquelle je n’ose appuyer, et qu’il n’est pas à propos de vous expliquer davantage. (Voiture.) La farine de céréales est la nourriture fondamentale de l’homme normal. (Raspail.) La liberté est la base fondamentale de l’ordre véritable. (Fr. Pillon.)

Ma loi fondamentale est de vivre tranquille.
Voltaire.

— Théol. Articles fondamentaux, Dogmes dont la foi expresse est nécessaire au salut.

— Peint. Ligne fondamentale. Nom que l’on donne quelquefois en perspective à la ligne de terre.

— Mus. Son fondamental, Son qui sert de fondement au ton ou à l’accord. || Basse fondamentale, Basse hypothétique, non écrite, qui sert de fondement à l’harmonie, dans le système de Rameau. || Accord fondamental, Accord dont la basse est fondamentale.

— Anat. Os fondamental, Sacrum ou sphénoïde. || Membrane fondamentale, Couche de substance amorphe qui forme la paroi propre des culs-de-sac glanduleux ou des vésicules closes des glandes sans conduits excréteurs. || Substance fondamentale. Portion de substance homogène, ou striée, ou granuleuse, qui, dans un tissu, est interposée aux cavités pleines de liquide ou de cellules.

Antonymes. Accessoire, incident, secondaire, subsidiaire ou auxiliaire.

FONDAMENTALEMENT adv. (fon-da-manta-le-man — rad. fondamental). D’une manière fondamentale ; relativement au fond : Au moyen âge, la religion était considérée, par une tradition funeste, comme chose fondamentalement sociale. (Fr. Pillon.)

FONDANT, ANTE adj. (fon-dan, an-te —rad. fondre). Qui se fond : Le zéro du thermomètre répond à la température de la glace fondante. || En parlant d’un fruit ou de quelque chose qui se mange, Juteux et se dissolvant rapidement dans la bouche : Poire fondante. Pêche fondante. Biscuit fondant. Les fruits fondants et sucrés, comme les prunes, les abricots et les pêches, viennent sur la fin de l’été. (B. de St-P.)

— Méd. Qui résout les humeurs et facilite leur écoulement : Remèdes fondants. Il y a deux jours que je prends les eaux ; elles sont douces, gracieuses et fondantes. (Mme de Sév.)

— s. m. Bonbon qui se fond dans la bouche, et qui contient une liqueur ou une pâte sucrée et parfumée.

— Méd. Remède fondant : Employer les fondants pour réduire une tumeur. || Fondant de Rotrou, Mélange de sulfate et d’amimoniate de potasse, qui n’est plus employé aujourd’hui.

— Chim. et métallurg. Substance qui facilite la fusion : Le borax est le premier des fondants.

Son rebelle tissu brave tous les fondants.
Delille.

— Techn. Email incolore que l’on fond avec les couleurs. || On dit aussi rocaille et roquette.

— s. f. Hortic. Fondante musquée, Fondante de Brest, Variétés de poires.

— Art. culin. Sorte de pâtisserie : Dans son indignation, son Eminence avala coup sur coup plusieurs fondantes aux fraises. (E. Sue.)

Encycl. Méd. On ne parle plus de fondants en matière médicale. On ne reconnaît plus à aucun médicament la faculté de diminuer la consistance du sang et des humeurs. Il faut s’entendre : le mot n’était pas juste, peut-être (il n’est pas bien prouvé que celui d’excitants, qu’on lui a substitué, le soit davantage) ; mais l’action des remèdes dit fondants est incontestable ; et comme leur effet évident est de faire disparaître certaines tumeurs produites par des engorgements, le terme fondant leur allait assez bien. Maintenant cet effet incontesté est-il dû à une sorte de dissolution, qui autoriserait complètement le mot fondant, ou à une action irritante qui justifierait le mot excitant ? Les médecins se prononcent actuellement pour la seconde opinion ; jusque là la question est innocente ; mais ils ajoutent que l’usage des excitants doit être partout et toujours substitué aux anciens fondants... Ici la question devient pratique, et partant dangereuse pour les malades.

— Art vétér. On donne généralement, en art vétérinaire, le nom de fondants à des médicaments qui ont pour propriété de ramener les organes malades à l’état de santé, sans entraîner une déperdition bien notable de l’économie. On désigne encore ces médicaments sous le nom d’altérants  ; mais le nom de fondants, conservé dans le langage de la médecine vétérinaire, est peut-être dû, comme le dit Moiroud, à ce qu’ils semblent agir plus particulièrement sur le système capillaire général, tendent à augmenter l’absorption interstitielle, et produisent la résolution des engorgements lymphatiques chroniques.

Les médicaments fondants sont le mercure, l’iode, leurs composés, leurs préparations, les composés alcalins et arsenicaux. Ils sont employés à l’extérieur et à l’intérieur ; à l’intérieur on les administre par la bouche et par les veines ; à l’extérieur on en fait usage en frictions, en injections, en fumigations ou dissous dans les bains.

Les effets locaux des fondants sont différents suivant la nature de l’agent altérant. Sur la peau ils agissent comme des irritants légers ; le tégument se gercé, l’épiderme se parcheminé, et, au bout de quelques jours, la peau forme des rides, devient souple et se plisse ; en même temps la tumeur qu’elle re- couvre est moins dure et moins volumineuse. L’action générale des fondants est lente et obscure ; administrés avec méthode, à doses fractionnées, ils portent leur action sur le sang, les tissus et le système nerveux. Le sang devient plus liquide et plus brun ; le nombre des globules diminue, la fibrine également, et le sérum prédomine. L’altération explique que ce liquide soit moins propre à la nutrition et à fournir des éléments morbides aux phlegmasies aiguës et chroniques. Les muscles sont flasques, décolorés ; les glandes et les ganglions sont mous, peu résistants ; les poumons, le foie, les reins sont gorgés d’un sang noir et liquide ; la muqueuse intestinale est ramollie, ulcérée ou détruite par places ; enfin le système nerveux cérébro-spinal et le système nerveux ganglionnaire sont fortement modifiés. Ces appareils ont perdu de leur activité ; parfois même leurs fonctions sont perverties ou abolies ; aussi remarque-t-on chez les animaux, soit des tremblements, soit des paralysies.

Fondants mercuriaux. Le mercure pur est rarement employé. On l’a cependant conseillé à l’intérieur dans le cas d’invagination. On l’associe à la graisse pour préparer la pommade mercurielle. Le deutoxyde de mercure, précipité rouge, précipité per se, n’est jamais employé à l’intérieur à cause de son action vénéneuse. On s’en sert à l’extérieur pour composer des pommades, des cérats, fort utiles pour combattre les herpès anciens. Le protosulfure de mercure est généralement peu employé en médecine vétérinaire. Il mériterait de l’être davantage dans le farcin chronique et les affections galeuses et herpétiques. On le donne à la dose de 16 à 32 grammes pour les grands animaux, et de 4 à 8 pour les petits. On doit l’unir au miel et à quelque poudre inerte pour en confectionner des pilules. Le deutosulfure, cinabre, vermillon, n’est point employé à l’intérieur ; on lui préfère le protosulfure, mais à tort ; ce composé, renfermant beaucoup plus de soufre, est moins vénéneux. À l’extérieur, il sert à faire des fumigations pour détruire les épizoaires. On peut le donner dans les anciennes affections galeuses, à la dose de 16 à 32 grammes, en pilules pour les grands animaux, et à celle de 4 à 8 grammes pour les petits. Le protochlorure se donne en pilules au cheval, comme altérant, à la dose de 3, 4 et 8 grammes, 2 à 4 grammes aux grands ruminants, et 2 à 4 centigrammes au chien. Ces doses modérées pourront être augmentées, si les animaux les supportent bien pendant longtemps. Le deutochlorure, sublimé corrosif, peut être administré avec avantage dans la morve, le farcin, les affections cutanées anciennes. Son action, toutefois, se fait mieux sentir chez les carnivores que chez les herbivores. Ce sel est plus ou moins complètement décomposé et ramené à l’état de protochlorure insoluble, lorsqu’il reste quelque temps en contact avec la gomme, le sucre, les matières extractives, résineuses, les huiles fixes, les eaux distillées, surtout lorsque ces associations se font à chaud. Il est donc important, quand on veut administrer le sublimé à l’intérieur, de tenir compte de ces effets. En outre, les matières astringentes décomposent le sublimé corrosif et le dénaturent complètement ; d’où il suit qu’il faudra toujours, autant que faire se pourra, le faire prendre lorsque les animaux herbivores, surtout, auront subi une diète prolongée, et ne leur donner à manger des fourrages que deux heures après son emploi. On peut le donner dissous dans l’eau distillée ou de rivière, à la dose de 10 à 20 décigrammes dans un demi-litre d’eau, jusqu’à celle de 4 grammes. Le cyanure de mercure pourrait être essayé dans la morve ou le farcin, à la même dose que ce dernier. Quant au deutoazotate acide de mercure, il n’est guère employé qu’à l’extérieur comme caustique ; il entre dans la composition de la pommade citrine, usitée pour guérir la gale.

— 2° Fondants iodurés. L’iode, administré pur à la dose de 1 à 2 grammes à des chiens, peut les tuer en cautérisant la muqueuse de l’estomac ; cependant sa teinture est très-employée en médecine vétérinaire. L’iodure de potassium est employé à l’intérieur pour combattre l’hypertrophie des glandes thyroïdes des jeunes animaux, et surtout les maladies scrofuleuses, tuberculeuses, les douleurs rhumatismales et ostéocopes. On l’a vanté dans la morve et le farcin. On le donne à la dose de 2 à 4 grammes pour les grands animaux, et de l à 2 pour les petits. On compose une pommade à l’iodure de potassium qui est très-employée en frictions sur les engorgements chroniques récents et dans le goitre. Le deutoiodure de potassium est un puissant fondant, qu’on peut employer à l’intérieur, à la dose de 2 à 4 grammes pour les grands animaux, en solution dans l’alcool. On l’a employé avec succès dans le farcin chronique. Le proto et le deutoiodure de fer sont d’un utile emploi dans les maladies du système lymphatique, accompagnées de pâleur des muqueuses et d’une diminution de quantité de la matière colorante du sang. On les donne à la dose de 2 à 4 grammes pour les grands animaux, en dissolution dans un demi-litre d’eau ; de 10 centigrammes dans 3 décilitres d’eau pour les petits L’iodure d’arsenic sert à composer une pommade fort utile pour combattre les herpès ulcéreux du pli du genou, du jarret et des parties infé-