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par sa forme à peu près carrée ou rhomboïdale, aplatie et comme tranchante sur les bords. Il a le museau obtus, la gueule très-petite ; chaque mâchoire garnie d’une rangée de très-petites dents ; la langue large, obtuse ! et lisse ; la peau écailleuse, mais fine et dif— j ficile à enlever ; la nageoire dorsale épaisse, et la caudale fourchue. Sa couleur est d’un bleu clair sur le dos, avec des taches et des bandes d’un jaune obscur, argentée sur les, flancs et sous le ventre, avec des taches jaune d’or. Ce poisson se trouve dans la Méditerranée et la mer Rouge. On le distingue aisément du turbot, en ce qu’il nage dans une position verticale. Sa chair, quoique molle, est très-bonne à manger. On le connaît, sur les côtes d’Italie, sous les noms de lampuge et de licette.

FIBER s. m. (fi-bèr — mot lat. qui signif. castor). Mamm. Nom donné quelquefois au castor et à l’ondatra.

— Ornith. Nom vulgaire du harle.

FIBIGIE s. f. (fi-bi-jî). Bot. Syn. de chiendent OU CTNODON.

FIBONACCI, mathématicien italien. V.Léonard dk Pise.

FIBRAURÉE s. f. (fi-brô-ré— du lat. fibra, veine, nervure ; aurea, d’or). Bot. Syn. de cocculus.

FIBRE s. f. (fi-bre — latin, fibra, mot que M. Littré fait dériver de fiber, qui est à l’extrémité. Mais ce mot est sans doute pour fidbra, et se rapporte directement à la racine sanscrite badh, bandh, lier, attacher, l’aspiration s’étant déplacée et s’étant portée de la seconde syllabe à la première, comme cela arrive souvent). Anat. Nom donné à des filaments qui, disposés en faisceaux, constituent la substance des muscles, des tendons, dfes membranes, chez l’homme et les animaux supérieurs : Fibre charnue, musculaire, tendineuse. Relâchement, allongement, raccourcissement des fibrks. A considérer la composition de toute la masse du cœur, les fibres et les filets dont il est tissu et la manière dont ils sont tors, on le reconnaît pour un muscle. (Boss.)

Au marnent du travail, chaque nerf, chaque fibre Tressaille comme un luth que l’on vient d’accorder. A. de Musset.

— Fig. Cause morale ou métaphysique des sensations et des sentiments : Cet homme a la fibre de la musique. Toutes les fibres de mon être (rémissent à cette idée. Les femmes ont dans la tête une case de moins, et dans le cœur une fibre de plus. (Chamfort.) Les be-, soins de lacivitisation ossifient certaines fibres du cœur. (Balz.)

…….. Une flasque atonie
A détendu partout la fibre du génie.

Barthélémy.

— Bot. Filament considéré aujourd’hui comme formé d’une cellule allongée et fusiforme : Les fibres d’une racine, d’un bois, d’une plante. Fibres ligueuses, corticales. Aux ilesPclaw, les hommes sont nus ; les femmes portent deux petits tabliers ou plutôt des franges faites avec la fibre de l’enveloppe de la noix de coco. (M.-Br.)

— Encycl. Anat. Les fibres sont des éléments anatoiniques caractérisés par leur forme longue et giéle, distincte de la forme plus ou moins sphéroïde des cellules et de celle des éléments tubuleux. Les anatomistes comptent dans l’ensemble des tissus vivants : 10 les fibres lumineuses ; 20 les fibres élastiques ; 3° les /jôres-cellules ; 4° les fibres musculaires. Nous allons décrire ici les trois premières espèces, la quatrième devant être décrite à l’article MUSCLE.

1° Les fibres lamineuses, chez l’adulte et chez l’embryon, naissent des noyaux embryoplastiques, lesquels produisent, en erfet, à leurs extrémités, une certaine quantité de substance organisée, qui donne naissance aux corps fusi formes oafibro-plastiques, véritables fibres lamineuses à l’état embryonnaire. Ces fibres lamineuses se montrent au début sous forme de corpuscules allongés, fusiformes, renfermant un noyau central toujours placé dans la partie renflée de la fibre : Les extrémités de ce corps fusiforme varient d’aspect : tantôt elles sont longues et très-minces, soit d’un seul côté, soit des deux à la fois ; quelquefois elles sont courtes et larges, à pointe obtuse ; quelquefois une extrémité entière manque d un seul côté ; l’extrémité des fibres est aussi parfois bifurquée, trifurquée. La fibre dépasse rarement, en largeur, celle du noyau. 2° Les fibres élastiques sont, en général, un élément anatomique accessoire, qui sert à donner de l’élasticité au tissu de certains organes. C’est ainsi qu’elles sont mélangées aux fibres lamineuses dans la peau et dans le poumon. Elles constituent l’élément fondamental du tissu jaune élastique. Les fibres élastiques sont tantôt tortueuses et minces, peu ou point anastomosées (fibres élastiques de la peau), tantôt larges (ligaments jaunes), ou très-étroites (endocarde, paroi des artères), ramifiées ou anastomosées. Ces fibres sont caractérisées par une résistance considérable à l’action des agents chimiques qui exercent une influence sur les autres éléments anatomiques.

3° Les fibres-cellules sont des éléments anatomiques ayant la forme généralement étroite,


allongée et aplatie des fibres et aussi quelque chose des cellules ; car elles présentent un noyau central, et quelquefois deux, renfermés ou non dans un dépôt de granulations moléculaires. Leur longueur varie de 6 centièmes de millimètre à un demi-millimètre, et leur largeur de 5 à 10 millièmes de millimètre. Elles sont toutes fort minces, assez régulièrement fusiformes, terminées en pointe, peu granuleuses, si ce n’est dans l’utérus pendant la grossesse. Souvent elles offrent des nodosités ou renflements transverses. Souvent aussi leur noyau est dépourvu de nucléole. Ces fibres sont attaquées par l’acide acétique, qui les ramollit sans modifier leur noyau. Les /iires-cellules sont très-répandues dans l’organisme. On les trouve dans le tissu muscufaire de la vie organique de l’intestin, dans les organes génito-urinaires, dans les conduits excréteurs, dans les culs-de-sac glandulaires, dans les glandes en grappe et dans les follicules, dans la muqueuse du vagin, de l’intestin, de la conjonctive, de l’utérus et de la trachée, dans le parenchyme du poumon, dans le parenchyme de la rate, dans la tunique cellulaire des veines et dans la tunique élastique des artères, etc.

Ces trois espèces de fibres sont, avec les fibres musculaires proprement dites, tous les éléments, ayant forme de fibres, qui concourent dans l’organisme à la formation des tissus, en commun avec les cellules et avec les tubes. Il ne faut pas confondra les parties formées de fibres avec les parties dites fibreuses.

— Bot. Les fibres végétales sont des organes voisins des utricules ou cellules, et présentant, comme celles-ci, sur leur surface, des ponctuations, des raies, des anneaux, etc. Elles en diffèrent, néanmoins, par leur forme plus allongée et par leurs parois plus épaisses ; on les connaît aussi sous les noms de cellules allongées ou de clostres (fuseaux). Les fibres varient beaucoup pour la longueur ; tantôt elles dépassent à peine les cellules et sont appelées, pour cette raison, cellules allongées ; tantôt, au contraire, elles se rapprochent dos vaisseaux, et sont désignées sous le nom de tubes ou vaisseaux fibreux. Ces organes se distinguent encore des cellules par l’épaisseur plus considérable de leurs parois ; celles-ci sont formées d’abord d’une membrane unique et continue j mais, par l’uddition de couches successives a l’intérieur, la cavité interne se rétrécit de plus en plus et disparaît presque entièrement, de telle sorte que la fibre peut paraître solide et presque pleine ; mais elle ne l’est jamais complètement, ce qui la distingue des fibres animales. Quand on coupe transversalement le tissu fibreux, on observe donc une masse compacte présentant plus de parties pleines que de vides. Aussi ce tissu se partage bien plus facilement dans le sens de la longueur des fibres que dans celui de leur diamètre. Le tissu fibreux forme la masse du bois, ainsi que les matières textiles extraites des tiges ou des feuilles des végétaux, telles

jjue le chanvre, l’agave, le lin, le phormium tenax, etc. Il constitue la trame ou le squelette de la plupart des organes, et surtout des organes foliacés.

— Techn. Toute substance filamenteuse susceptible de fournir des fils continus peut être appelée fibre textile. À ce point de vue, le nombre en est considérable ; mais, en réalité, très-peu reçoivent des applications. Suivant leur origine, on divise les fibres textiles en trois classes, savoir : Lo les fibres d’origine minérale ; 2° les fibres d’origine végétale ; 3° les fibres d’origine animale. L’asbeste ou amiante est le seul représentant des fibres minérales. Les fibres végétales sont : le coton, le lin, le chanvre, le fil d’aloès Pitte ou de faux aloès, les filaments du phormium ténax ou fin de la Nouvelle-Zélande, du jute ou chanvre du Bengale, etc. Elles ont toutes pour base un seul et même principe, la cellulose. Enfin, les fibres d’origine animale sont la laine et la soie.

— Mécan. La théorie générale de la résistance des corps solides repose entièrement sur l’étude et la recherche de la manière dont les fibres se comportent lorsqu’on les soumet à des forces qui les tendent, les compriment, les fléchissent ou les tordent. On nomme fibre moyenne celle qui contient les centres d’élasticité de toutes les sections. Les autres fibres qui composent le corps sont appelées fibres élémentaires. Lorsqu’une fibre est soumise à un effort de traction ou de compression parallèle à sa longueur, elle s’allonge ou se raccourcit d’une certaine fraction de sa longueur. Pour allonger ou raccourcir deux fibres nomogéims de la même quantité, il faudrait une force double ; pour trois fibres, une force triple ; pour quatre, quadruple, etc. ; il en résulte que la résistance d’un prisme élastique quelconque à l’allongement ou à la compression est proportionnelle au nombre de fibres qui le composent, par conséquent à l’aire de sa section.

Dans le cas de la flexion plane, sous l’action d’une force quelconque, les fibres s’allongent ou se raccourcissent proportionnellement a leurs distances à l’axe d’équilibre ou à la fibre moyenne. La résistance totale d’un solide est égale à la somme des moments des résistances des fibres allongées, par rapport à la fibre moyenne, plus celle des moments,


par rapport au même axe, des résistances des fibres comprimées.

FIBRE-CELLULE s. f. Anat. Élément anatomique ayant la structure des cellules et la forme allongée des fibres.

— Encycl. V. FIBRE.

FIBREUX, EUSE adj. (fî-breu, eu-ze — rad. fibre). Hist. nat. Qui est formé d’une réunion de fibres ; qui est de la nature des fibres : Tissu fibreux. Racine fibreuse. Les tiges fibreuses et velues de la pariétaire se couvrent de feuilles en forme de lance. (H. Berthoud.)

— Miner. Dont la structure ou la cassure présentent des fibres longitudinales : Quand te fer oligiste est concrétionné et d’une structure fibreuse, on l’appelle hématite. (A. Maury.)

— Encycl. Anat. Tissu fibreux. Ce tissu est formé de fibres serrées, très-fortes et d’un blanc mat. Ces fibres sont de même nature que celles qui forment le tissu cellulaire ; seulement, elles sont autrement disposées et entre-croisées. On distingue à l’œil nu, dans le tissu fibreux, des faisceaux compactes de fibres, très-adhérents entre eux et entrecroisés en tous sens. Ce tissu forme, mélangé à de la matière amorphe compacte, les ménisques interarticulaires du genou, la périphérie de ceux des vertèbres, les capsules et les ligaments articulaires, les ligaments interosseux, le ligament obturateur, etc. Sous cette forme, il est très-peu vasculaire ; il l’est, au contraire, beaucoup lorsqu’il est dispose en forme de membrane fibreuse. Les membranes fibreuses forment six catégories : 1° celles d’enveloppement, blanches, brillantes et qui servent, soit à entourer les viscères pour en protéger le parenchyme, soit pour 1 attache des muscles. La sclérotique, la tunique albufinée du testicule, les enveloppes des reins, e l’ovaire, de la rate, de la prostate, des corps caverneux, de l’urètre, du clitoris, la dure-mère et le péricarde, etc., sont de ce nombre ; 2° la membrane tendineuse, qui sépare la cavité abdominale de la cavité thoracique ; 3<> les membranes des deux tympans ; 4° le tissu des valvules du cœur, des veines et des lymphatiques ; 50 les aponévroses d’enveloppe, et 6° le périoste et le périchondre.

Le tissu fibreux peut, sous l’influence des causes morbitiques, se développer dans certains endroits, là où il n’existe pas normalement, et donner ainsi naissance à des tumeurs qu’on a appelées corps fibreux. Ce sont des masses arrondies, plus ou moins volumineuses, dures et peu adhérentes aux parties voisines. Il faut éviter de les confondre avec certaines tumeurs fibro-plastiques, rougeâtres et charnues. Ces corps fibreux apparaissent fréquemment dans la paroi de 1 utérus, dans les fosses nasales, dans le pharynx, etc. On distingue, la plupart du temps, dans leur masse, plusieurs corps primitivement distincts qui se sont réunis. Us sont formés essentiellement de fibres bien distinctes, fort peu élastiques, enroulées autour d’une sorte de noyau central blanchâtre.

Les corps fibreux de l’utérus sont remarquables en ce qu’on y trouve des fibres-cellules hypertrophiées dans une proportion qui varie de un dixième à la moitié des autres éléments, libres-cellules entre lesquelles on remarque une substance amorphe, grisâtre, plus ou moins granuleuse, non sans analogie avec celle du tissu des fibro-cartilages intervertébraux.

Les corps fibreux de l’utérus ne déterminent point d’accidents graves, tant qu’ils n’ont pas atteint un certain volume ; mais ils finissent toujours par troubler 1 exercice normal de la menstruation, par amener des flueurs blanches ; d’où un ensemble de symptômes généraux plus ou moins cachectiques.

Au début, le traitement se borne à des moyens hygiéniques et palliatifs ; mais, lorsque la tumeur a acquis un certain volume, il faut se décider à l’enlever ou à pratiquer une ligature.

FIBRILLAIRE adj. (fi-bril-lè-re — rad. fibrille). Qui se compose de filaments très-déliés.

— s. f. Bot. Nom donné à des productions byssoïdes, filamenteuses, de la nature des champignons, qui croissent sur les végétaux décomposés.

— Encycl. Bot. Les fibrillaires ne constituent pas un genre particulier, mais un premier état de champignons très-divers. Ces productions, comme leur nom l’indique, se composent de fibrilles, dont la réunion se présente sous forme d’étoiles blanches sur le bois, de plaques membraneuses sur les murs des caves, de masses mnmdlonnées gris noir ou couleur de fumée sur les tonneaux de vin

et de bière, de poudre roussâtre sur les pierres dans les endroits humides, de larges taches fibreuses en dessus et en dessous des écorces d’arbres. La fibrillaire souterraine fixe ses longs rameaux cotonneux et d’un blanc sale aux vieilles souches, et même aux végétaux vivants, à l’aide d’une membrane byssoïde. Ces filaments ou fibres rameuses s’étendent beaucoup. On les voit atteindre la longueur de l mètre, se croiser, s’enchevêtrer et affecter des formes très-diverses. T. de Berneaud a suivi cette végétation cryptogamique depuis l’instant où elle s’annmee par un point blanc, jusqu’à celui où elle forme un amas irrégulier de très-petits filaments. Elle lance,


dit-il, plus ou moins loin des ramifications simples ou multiples, lisses, luisantes, tantôt d’un jaune sale, tantôt légèrement brunes, se rapprochant quelquefois, d’autres fois s’éloignant pour se faire jour sur les racines, à travers les déchirures des écorces, et se montrer au jour sous forme de petites éminenees tuberculeuses. Le genre fibrillaire, comme d’autres analogues, a dû nécessairement être rayé de la nomenclature cryptogamique, puisqu’il n’est qu’un champignon sous ses premiers états.

FIBRILLE s. f. (fi-bri-le — dimin. de fibra). Anat. Petite libre : Les fibres les plus déliées peuvent se partager en fibrilles. (Acad.) Le suc d’orange amère fait sentir aux fibrilles nerveuses de la langue presque toute son acidité. (Lémery.)

— Bot. Nom donné à certains organes d’une extrême ténuité, notamment aux dernières ramifications des racines et aux filaments déliés qui naissent de la fronde ou thalle des lichens

FIBRILLEUX, EUSE adj. (fl-bri-leu, eu-ze — rad. fibrille). Hist. nat. Qui se compose de « fibrilles : Tissu fibrilleux. n On dit aussi fibrille, ée.

FIBRINE s. f. (fi-bri-ne —rad. fibre). Chim. Substance organique blanche, inodore, insipide, liquide, coagulabie, que l’on trouve dans la plupart des composés organiques des animaux : Les trois suhstances. quaternaires les plus répandues et les plus importantes sont la fibrine, l’albumine et la caséine. (F. Pillon.) Il Fibrine végétale, Partie du gluten du blé qui est insoluble dans l’alcool.

— Encycl. La fibrine est une substance or ganique naturellement liquide^ mais pouvant se coaguler spontanément, et alors elle est plus ou moins élastique ; sa couleur est d’un blanc grisâtre, si elle est pure. La fibrine existe dans le sang, le chyle et la lymphe, ainsi que dans les cavités morbides en communication avec le système circulatoire.— On obtient la fibrine en fouettant vivement le sang avec un balai au sortir des vaisseaux. Bientôt la fibrine s’attache aux brins du balai, sous forme de filaments amorphes, tandis que le sang demeure désormais incoagulafele. Récemment préparée, la fibrine perd dans le vijle environ 80 pour 100 d’eau ; à l’état sec, elle constitue une masse dure, cornée, diaphane, jaune ou grise, sans’odeur ni saveur. Elle est entièrement insoluble dans l’eau froide, l’alcool et l’éther. La fibrine se putréfie facilement ; si on l’abandonne au contact de l’air pendant les chaleurs de l’été, elle se liquéfie complètement au bout de huit jours. Les produits de la putréfaction sont l’acide carbonique, l’acide acétique, l’acide butyrique et une substance liquide coagulablé par la chaleur, qui a été confondue à tort avec l’albumine. La composition de la fibrine a été l’objet d’un grand nombre de recherches. Les diverses analyses présentent de grandes divergences qui proviennent de ce que la fibrine n est pas un principe homogène. Si on l’examine au microscope, on distingue des fibres blanc jaunâtre, parallèles, ainsi que des granulations très-nombreuses, disséminées à la surface des fibres. Ces deux corps se distinguent par leur solubilité dans l’acide acétique cristallisable. Parmi les chimistes qui se sont occupés de cette question, les uns trouvent que la fibrine est absolument semblable à la caséine ou à l’albumine, quant à sa composition élémentaire, et les autres, au contraire, ont trouvé un peu plus d’azote et un peu moins de carbone. Voici les analyses de Scherer, qui tiennent le milieu entre les deux opinions extrêmes :

Carbone 54, 571

Hydrogène…… 6 895

Azote 15, 720

Oxygène

Soufre 22, 814

Phosphore

La fibrine donne toujours à la combustion des quantités variables de cendres (de 0, 8 à. 2, 5 pour 100) composées de phosphate de chaux et d’un peu de phosphate de magnésie.

Comme l’albumine, la fibrine joue le rôle d’un acide avec les bases faibles, et le rôle d’une base avec les acides forts. Traitée par une solution de potasse un peu étendue, elle se dissout ; en traitant la liqueur par un acide, on régénère la fibrine sous la forme d’un précipité blanc. L acide acétique concentré convertit la fibrine en une gelée incolore, soluble dans l’eau chaude ; l’acide phosphorique tribasique jouit de la même propriété. Les sels neutres à base d’alcali dissolvent en partie la fibrine. Cette substance, non bouillie, dégage vivement de l’oxygène au contact de l’eau oxygénée ; après avoir été bouillie où mise en digestion avec l’alcool, elle perd cette propriété.

L état normal de la fibrine du sang est l’état liquide ; c’est aussi l’état ordinaire de celle de la sérosité de l’ascite, de l’hydrothorax et des vésicatoires, lorsqu’il y en a dans ces liquides. Hors de l’économie, la fibrine passe spontanément à l’état solide ; on dit alors qu’elle se coagule. On a cru longtemps que cette coagulation est un effet de l’action de l’air ; mais cette explication est inadmissible, puisque la coagulation a lieu également bien à l’abri du contact de l’atmosphère. Dans l’état de la science, on ne saurait ex