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les récolte avant leur complète maturité, alors qu’ailes sont encore vertes, et qu’on les fait sécher, on a un produit moins abondant, mais plus nourrissant encore : il renferme, sur 100 parties, 25, 05 de légumine, 2 de matières grasses, 55, 85 d’amidon, de dextrine et de sucre, 1, 05 de cellulose, 3, 65 de sels minéraux et 8, 40 d’eau. À l’exception des féveroles, qui renferment 30, 80 pour 100 de légumine, et qui, à vrai dire, sont des fèves, il n’est pas de semence de légumineuse qui soit plus riche en principe azoté.

La farine de fèves est quelquefois, pendant les disettes, ajoutée à la farine de blé. Cette fabrication est, à cause des propriétés nutritives de ce légume, une de celles qui présentent le moins d’inconvénients. Cependant, lorsque cette addition dépasse une certaine proportion, la panification devient impossible, le gluten n’étant plus en proportion suffisante pour lier la pâte. On trouvera, à l’article farine, l’indication des procédés à suivre pour déceler les fraudes.

Les fèves sèches sont fort employées par la marine. Décortiquées lorsqu’elles sont vertes, puis séchées, elles sont vendues dans le commerce sous le nom de fèves dérobées et constituent un aliment facile à digérer. Les fèves sèches mises en farine sont parfois employées en médecine pour faire des cataplasmes ; mélangées avec des poids égaux de lupin, de vesce et d’orobe, et pulvérisées, elles constituent les quatre farines résolutives, très-usitées autrefois.

Dans le département du Bas-Rhin, les fèves sont surtout employées à l’alimentation des chevaux et remplacent l’avoine. L’analyse chimique prouve que 1 hectolitre de fèves équivaut, en richesse nutritive, à 2 hectolitres d’avoine. On les donne aussi mélangées à de l’avoine ou à des fourrages hachés, sans nulle autre préparation. Quant à la farine de fèves, elle peut faire partie des breuvages des animaux et être employée avec avantage pour engraisser tous les ruminants, les porcs et les animaux de basse-cour. M. Caujac dit avoir nourri ses chevaux, ses bœufs, ses veaux, ses porcs et surtout ses brebis pleines et nourrices avec des fèves concassées, ou en purée, ou en eau blanche un peu tiède. « Lorsque les veaux ont tété pendant une douzaine de jours, dit-il, on ne leur donne qu’une partie du lait de leur mère, mêlée avec trois parties de fèves délayées dans 2 ou 3 litres d’eau tiède, et cette boisson, qu’on leur distribue trois fois par jour, à des doses convenables, leur procure une excellente nourriture et un engrais suffisant pour être livrés à six semaines au boucher, à un prix élevé. Un veau engraissé suivant cette méthode ne coûte que le quart du prix de la vente, et on conserve pendant longtemps le lait des vaches, qui couvre infiniment au delà de ce qu’il en a coûté en farine de fèves. » Cette plante est aussi cultivée comme fourrage vert. Le fanage en est long, mais les feuilles tiennent solidement aux tiges. Ce fourrage, surtout lorsqu’il a été récolté en pleine fleur, est très-recherché par les vaches et les chevaux. Enfin, suivant de Dombasle, la paille de féveroles, bien récoltée, forme un excellent fourrage pour les chevaux, les vaches et les moutons. « Quand la récolte est épaisse, dit-il, le bétail mange presque toutes les tiges ; si elle est plus claire, il laisse les plus fortes, et n’y trouve pas moins une nourriture abondante et égale en qualité au foin des prairies naturelles. » En Alsace, on ignore encore malheureusement la propriété nutritive de la tige de féveroles, et elle est employée à chauffer le four ou à faire de la litière. Mais en Belgique, on est plus avancé sur ce point : on fane les féveroles dans ces contrées, où l’on ne saurait toujours compter sur leur maturité, et on emploie les pailles comme fourrage partout où la maturité a lieu.

L’odeur suave des fleurs de la fève les a fait employer en parfumerie sous forme d’eau distillée. On se sert de cette eau comme de cosmétique, ainsi que de la farine des fèves à laquelle on a attribué la propriété de faire disparaître les taches de rousseur. On sait combien la femme est crédule quand il s’agit d’accroître, de conserver ou de retrouver sa beauté. En Angleterre, on fait cuire les fèves avec du miel, et on les emploie comme appât pour prendre le poisson.

La fève, originaire de la haute Asie, est connue de toute antiquité. Isidore de Séville prétend que c’est le premier légume dont les hommes aient fait usage. Les Égyptiens l’ont cultivée de très-bonne heure ; ils paraissent l’avoir reçue des colonies éthiopiennes. Aux heures des repas, on vendait, chez eux, des fèves bouillies et chaudes sur les marchés et dans les rues des villes. On mêlait la farine de fèves au pain, dans les temps de disette, et l’on mangeait aussi les gousses vertes de cette plante. Il paraît, toutefois, que cet usage n’était pas général. Dans certaines provinces, on s’abstenait de semer des fèves, et même de manger celles qui croissaient naturellement. On les regardait comme impures et offrant l’emblème de la mort, sans doute à cause des taches noires que présentent les fleurs. Les prêtres, enchérissant sur ces idées, soutenaient que les âmes des morts résidaient dans ce légume, et évitaient même de le regarder. Cependant, les initiés aux grands mystères d’Éleusis ne partageaient pas ce scrupule, et les rigoristes sectateurs d’Harpocrate se nourrissaient exclusivement de fèves, aux jours de jeune et de silence. Du reste, les auteurs anciens nous ont transmis à ce sujet les témoignages les plus contradictoires, et ces contradictions s’expliquent facilement, car, sous le nom générique de fève, on a confondu les graines de plantes très-diverses, notamment celles du caroubier, des dolics, des haricots et surtout du nélumbo, qu’on appelle vulgairement encore de nos jours fève d’Égypte.

Élevé à l’école des prêtres égyptiens, Pythagore défendit à ses disciples de manger des fèves. « Cicéron, dit Monger, insinue, au premier livre De la divination, que l’interdiction des fèves était fondée sur ce qu’elles empêchaient de faire des songes divinatoires, parce qu’elles échauffent trop, et que, par cette irritation des esprits, elles ne permettent pas à l’âme de posséder la quiétude qui est nécessaire pour la recherche de la vérité. Aristote donne plusieurs autres raisons de cette défense, dont la moins mauvaise est que c’était un précepte moral par lequel ce philosophe défendait à ses disciples de se mêler du gouvernement, ce qui est fondé sur ce qu’en certaines villes on donnait son suffrage avec des fèves pour l’élection des magistrats… D’autres pensent que la défense de manger des fèves n’était autre chose chez les anciens qu’un précepte de santé, dans l’idée où l’on était alors que ce légume était malsain. » Jaucourt explique d’une autre manière l’opinion de Pythagore. « Ce philosophe, dit-il, enseignait que la fève était née en même temps que l’homme et formée de la même corruption ; or, comme il trouvait dans la fève je ne sais quelle ressemblance avec les corps animés, il ne doutait pas qu’elle n’eût aussi une âme sujette, comme les autres, aux vicissitudes de la transmigration, par conséquent, que quelques-uns de ses parents ne fussent devenus fèves ; de là le respect qu’il avait pour ce légume. » Cette opinion de Pythagore est rapportée par Porphyre, son historiographe. Horace, dans une de ses satires, plaisante sur ces parents de Pythagore accommodés au lard. « Pour qu’on ne fasse point de doute, dit Paw, sur l’espèce de légume dont il est ici question, je dirai qu’elle est très-bien déterminée par un passage de Varron, qui assure que les flammes de Rome ne pouvaient manger de fèves, parce que leurs fleurs contiennent des lettres infernales ; or ces lettres infernales sont les deux taches noires peintes sur les ailes qui enveloppent immédiatement la carène de la fève de marais, dont le caractère se trouve par là très-bien fixé. Il en résulte toujours que c’était dans la fleur qu’existait la cause première de l’aversion que les prêtres avaient pour cette plante, dont ils connaissaient d’ailleurs très-bien le fruit. » Voici un fait qui confirme cette assertion. Denys, roi de Syracuse, voulait connaître les mystères des pythagoriciens ; ceux qui se trouvaient dans ses États et qui étaient persécutés se cachant avec soin, il ordonna qu’on lui en amenât d’Italie. Un détachement de soldats en aperçut dix qui allaient tranquillement de Tarente à Métaponte ; il leur donna la chasse comme à des bêtes fauves. Ceux-ci prirent la fuite ; mais, à l’aspect d’un champ de fèves qui se trouvait sur leur passage, ils s’arrêtèrent, se mirent en état de défense et se laissèrent égorger plutôt que de se souiller par l’attouchement de ce légume.

L’usage alimentaire des fèves passa d’Égypte en Grèce et de là en Italie. Les Romains en faisaient une assez grande consommation et leur assignaient un rang distingué parmi les légumes. On les offrait quelquefois en sacrifice aux dieux, et elles n’étaient point oubliées dans les distributions de vivres que faisaient au peuple ceux qui briguaient ses suffrages. On cultivait aussi la plante pour la donner aux bestiaux, comme fourrage vert ou sec. Caton la regarde comme très-propre à engraisser les bœufs et à amender les terres.

Le nom de fève a été appliqué à un grand nombre de produits naturels d’origine végétale, très-différents de ceux que fournissent les plantes du genre faba. On l’a donné également à des matières d’origine animale. Dans le plus grand nombre des cas, la cause de cette dénomination n’est autre qu’une similitude de forme plus ou moins marquée qui s’observe entre ces produits et la fève ordinaire. Nous allons les passer en revue par ordre alphabétique, au risque de faire quelquefois double emploi avec les définitions données déjà ci-dessus.

Fève. Les magnaniers désignent ainsi la chrysalide du ver à soie ou bombyx ; par extension, le même nom a été donné aussi au cocon qui renferme cette chrysalide.

Fève du Bengale. Samuel Dale et Geoffroy ont décrit, sous ce nom, une galle produite par le même arbre qui fournit le myrobalan citrin (v. myrobalan). On la trouve mélangée avec les myrobalans. « Dale pensait, dit M. Guibourt, que ce pouvait être le myrobalan citrin lui-même, devenu monstrueux par la piqûre d’un insecte ; mais il parait qu’elle croît sur les feuilles de l’arbre, et sa forme de vessie creuse, semblable à celle des galles de l’orme et du térébinthe, indique qu’elle est produite par des pucerons. Telle que nous la voyons, elle est simple ou didyme, longue de 0m, 025 à 0m, 035, généralement ovoïde, aplatie et ridée longitudinalement par la dessiccation ; d’une couleur jaune verdâtre de myrobalan citrin à l’extérieur, tuberculeuse et brunâtre à l’intérieur, toujours vide et privée d’insectes. Elle est fortement astringente et aussi bonne que la noix de galle pour la teinture en noir. » (Roxb., Histoire naturelle des drogues simples.)

Fève du Calabar, V. FÈVE DU KALABAR.

Fève de Carthagène, Nom vulgaire du fruit de l’hippocratea scandens.

Fève à cochon ou fève de porc, Nom donné parfois à la jusquiame.

Fève du diable, Nom vulgaire du fruit du capparis cynophallophora, espèce de câprier appelé dans certaines contrées bois mabouia.

Fève douce, Nom vulgaire d’une légumineuse, cassia atata de Linné, faba dulcis de Mérian. On l’appelle encore herbe aux dartres, dartrier des Indes, à cause de l’emploi qu’on en fait aux Indes pour combattre certaines maladies de la peau.

Fèoe d’Égypte, Nom vulgaire du nelumbium speciosum (Willd.) ou nymphea nelumbo de Linné, plante qui est analogue aux nénufars ou nymphéas, et constitue avec quelques autres une famille peu différente de celle des nymphéacées, la famille des nélumbiacées. Cette plante croissait autrefois dans le Nil ; c’est elle que les anciens Égyptiens nommaient lotos sacré ; ils l’avaient en grande vénération et la plaçaient sur la tête de leurs dieux. C’est cette plante encore qui, sous le nom de tamarara, sert, dans la mythologie indienne, de siège à Brahma et de conque flottante à Vichnou. Elle a disparu aujourd’hui des bords du Nil, et, jusqu’à ces dernières années, elle ne nous était connue que par l’admirable description qu’en a faite Théophraste, lorsque, dans un voyage dans l’Inde, Rheede trouva une plante qu’il reconnut identique avec celle des Égyptiens. Peu après, Rumphius la rencontra aux îles Moluques. C’est une plante magnifique, une des plus belles que nous connaissions. Ses fruits sont des askoses ovoïdes, de la grosseur d’une petite noisette : leur forme est telle que Théophraste a pu les comparer « à des rayons de miel circulaires, divisés en cellules contenant les fèves. » Les anciens les mangeaient frais ou séchés et mis en farine. Ils mangeaient également la racine après l’avoir fait cuire.

Fève épaisse, Nom vulgaire du sedum telephium de Linné, ou orpin reprise.

Fève funéraire, Nom donné autrefois à la fève ordinaire, les pythagoriciens croyant que ces fruits contenaient les âmes des morts. Nous avons discuté plus haut les questions extrêmement obscures qui se rattachent au fameux légume proscrit par Pythagore.

Fève de galérien, Nom vulgaire d’une variété de fèves assez répandue dans le midi de la France et remarquable par sa grosseur.

Fève igasurique. V. fève de Saint-Ignace.

Fève de l’Inde, Nom donné par Forskael au dolicus faba indica, plante de la famille des papilionacées, tribu des phaséolées.

Fèves des jésuites. V. fève de Saint-Ignace.

Fève du Kalabar ou Calabar. Depuis longtemps on sait en Europe que la plupart des populations noires de l’Afrique soumettent ceux qu’ils accusent de certains crimes à des épreuves par le poison, qui rappellent assez les jugements de Dieu du moyen âge ; ils administrent au patient une quantité déterminée d’un poison très-énergique et observent l’effet produit : si l’accusé succombe, ils jugent qu’il était coupable, sinon, ils proclament son innocence. Les diverses tribus nègres adoptent, à cet effet, une des nombreuses substances végétales toxiques que fournissent les forêts africaines, ou composent des mélanges divers dont les recettes ne sont connues que de quelques-uns. Les récits, un peu vagues, à la vérité, des missionnaires anglais nous avaient depuis longtemps appris que l’un des plus terribles parmi ces poisons est celui dont se servent les habitants de la côte du Calabar, dans le golfe de Guinée, et qu’ils nomment éséré. Mais ce n’est que récemment que de rares échantillons de cette curieuse matière furent apportés en Europe, et que l’on put connaître ses propriétés remarquables. L’éséré, que l’on nomme ici fève du Calabar, est la semence d’une légumineuse, le physostigma cenenosum. Cette semence a une fort belle apparence : plus grosse qu’une fève ordinaire, elle est droite et allongée, et renferme deux cotylédons charnus qui ressemblent à ceux des autres semences de légumineuses. L’épisperme est dur, coriace, épais, brillant et chagriné ; il est d’une couleur marron foncé sur toute la surface, plus clair sur les bords d’une cicatrice noire et longitudinale qui se prolonge jusqu’aux extrémités de la graine, et marque les points par lesquels celle-ci adhérait à la gousse. C’est à M. Christison d’abord, puis à M. Fraser, que l’on doit la connaissance de ses propriétés. Voici dans quels termes le second de ces savants rend compte des symptômes qui accompagnent l’empoisonnement par l’éséré : « Lorsque l’épreuve se termine par la mort, les symptômes se succèdent dans l’ordre suivant, autant qu’on peut en juger par le rapport de témoins qui ne sont pas médecins. Le patient n’éprouve aucune sensation pendant dix minutes environ après le commencement de l’épreuve. Il devient alors altéré. Le symptôme s’accroît peu à peu et devient si pénible que le nègre perd son stoïcisme naturel au point de se débattre violemment et de supplier les assistants de lui donner de l’eau. Bientôt, il perd le pouvoir d’avaler ; du mucus s’échappe de sa bouche, des convulsions et des secousses agitent ses muscles, surtout ceux du dos, et il meurt ordinairement trente minutes après le commencement de l’épreuve. Pendant toute sa durée, les victimes conservent leur connaissance complète, comme le démontrent le sens et la justesse de leurs remarques. Ils peuvent parler jusqu’au moment de leur mort, bien longtemps après que la déglutition est devenue impossible. Lorsque l’épreuve doit avoir une issue favorable, des nausées se produisent et sont bientôt suivies de vomissements ; l’innocence de l’accusé est alors proclamée. Le malaise disparaît rapidement ; la cephalalgie est le seul symptôme qui persiste jusqu’à la fin de la journée. » Un accident terrible a permis, en 1864, de vérifier ces propriétés. Un navire venant des côtes orientales d’Afrique avait débarqué sa cargaison dans le port de Liverpool ; la cale fut nettoyée et les détritus jetés sur le quai. Quarante-cinq enfants et une femme de trente-deux ans trouvèrent dans ces débris des semences fort belles, ils en mangèrent et ils furent empoisonnés : c’étaient des fèves du Calabar. Il y eut un seul cas de mort ; mais tous les malades éprouvèrent des accidents extrêmement graves, bien que la plupart des enfants n’eussent avalé que des quantités minimes d’éséré. Ces propriétés toxiques si énergiques n’ont pas empêché la fève du Calabar d’être mise au nombre des médicaments actuellement employés, bien que leur étude soit encore peu avancée ; ce fruit possède une action très-remarquable sur les yeux : il contracte énergiquement la pupille. Son action est donc exactement contraire à celle de la belladone : elle peut rendre, dans le traitement de certaines affections de l’œil, de très-grands services. C’est à M. Fraser qu’est due la découverte de cette propriété. MM. Jobst et Hesse ont retiré de la fève du Calabar un alcaloïde particulier qu’ils ont nommé physostigmine. C’est une matière amorphe, dont les solutions dans les acides sont rouges, quelquefois d’un bleu intense. D’après. M. Vée, la physostigimne n’est qu’une matière altérée ; en suivant d’autres procédés opératoires, ce chimiste a obtenu un alcaloïde cristallisé, l’ésérine, qui représente la partie active de la fève d’épreuve. L’ésérine est toxique au plus haut point : absorbée par la conjonctive de l’œil, elle peut amener la mort ; Ogr, 001 de cette substance injecté dans le tissu cellulaire, ou Ogr, 004 introduits dans l’estomac, peuvent amener chez l’homme adulte des nausées énergiques ; à dose plus élevée, elle produit des accidents sérieux.

Fève de loup, Nom vulgaire de l’ellébore fétide ou ellébore pied-de-griffon (helleborus fetidus).

Fève lorine, Nom usité dans le midi de la France pour désigner le lupin blanc.

Fève de Malac ou de Malacca, ou de Maladon, Noms donnés dans les colonies aux semences de l’anacardier à longues feuilles, anacardium longifolium, de Lammarck. On les nomme dans le commerce anacardes orientales. Bien que la plante qui les fournit soit originaire des Indes, on la cultive surtout aux Antilles. Comme la noix d’acajou, le péricarpe de la fève de Malac contient un suc caustique ; l’amande est comestible.

Fève marine, Nom vulgaire du cotylédon umbilicus de Linné, ou cotylet ombiliqué, plante qui croît sur le bord de la mer et fait partie de la famille des crassulacées. On donne aussi quelquefois ce nom aux fruits d’une légumineuse, le Mimosa scandens.

Fève marine. Les anciens nommaient ainsi l’opercule de la coquille d’un mollusque du genre sabot, à cause de sa forme analogue à celle d’une fève. Ils l’employaient pour guérir certaines maladies.

Fèoe du Mexique, Nom donné quelquefois au cacao.

Fève naine, Nom donné, à cause de sa forme, à une coquille, le buccinum neriteum de Linné.

Fève peinte, Nom que l’on donne quelquefois au haricot commun.

Fève pichurim ou semence pichurim, appelée aussi péchurim, pichouin, pichola, pichora, par corruption, Semence aromatique connue dans le commerce sous les noms de noix du Para ou même de noix de sassafras, bien que les arbres qui la produisent soient très-différents du sassafras véritable. On en distingue deux espèces : la semence pichurim vraie et la semence pichurim bâtarde. La semence pichurim vraie est aujourd’hui assez rare ; elle est formée par deux gros cotylédons, toujours isolés et nus, elliptiques, longs de 0m020 à 0m040 et larges de 0m015 à 0m020. Ces lobes cotylédonaires sont convexes à l’extérieur et marqués à l’intérieur d’un sillon longitudinal et d’une petite cavité dans laquelle avait été logée la radicule. Leur extérieur est rugueux, brunâtre, mais quel-