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une appréciation dégagée de toute partialité. Fabre accueillit la Révolution avec enthousiasme, Devenu l’ami de Danton et de Camille Desmoulins, il fonda, de concert avec ces deux révolutionnaires, le club des Cordeliers, dont il fut nommé secrétaire. Élu, lors du 10 août, membre de la commune de Paris, il fut presque aussitôt appelé au ministère de la justice comme secrétaire de Danton, puis à la Convention nationale comme député de Paris. Il fit une motion en faveur du général de génie Caffarelli du Falga, qui venait d’être suspendu de ses fonctions. Cet acte le compromit un instant et le fit accuser de modérantisme. Cependant il siégeait à la Montagne. Dans le procès de Louis XVI, il vota la mort sans appel ni sursis. Membre du comité de Salut public, il eut part à toutes les mesures révolutionnaires ainsi qu’à la confection du calendrier républicain ; ce fut lui qui trouva cette charmante nomenclature des mois et qui présenta le rapport définitif. V. d’ailleurs calendrier républicain.

Dans la lutte des partis, Fabre marchait toujours sur les traces de Danton, dont l’ardeur révolutionnaire s’était bien refroidie et qui semblait ne plus aspirer alors qu’à savourer sa popularité dans un repos voluptueux. Il entraîna Desmoulins et Fabre dans les idées de clémence et dans le projet de désarmer la terreur. Fabre ouvrit la campagne en dénonçant à la tribune Vincent, le secrétaire de la guerre, et Mazuel, un des officiers de l’armée révolutionnaire. Ces hostilités lui attirèrent naturellement les attaques du parti hébertiste ; et, d’un autre côté, sa liaison avec Danton le rendait suspect à Robespierre, qui l’attaqua violemment aux Jacobins, feignant de le croire ou le croyant réellement un des inspirateurs du Vieux Cordelier, de Camille Desmoulins.

Trois jours après, l’auteur du Philinte était arrêté par ordre du comité de sûreté générale, sous la prévention d’avoir falsifié un décret de la Convention nationale relatif à la liquidation de l’ancienne compagnie des Indes. Le 13 janvier 1794, l’assemblée sanctionna l’arrêté du comité, et Robespierre prépara un rapport véhément qui ne fut pas présenté à la Convention, et dans lequel, d’ailleurs, il ne dit pas un mot de la prétendue falsification du décret, preuve qu’il ne croyait guère à cette accusation. Ce rapport a été imprimé dans la seconde édition de la compilation de Courtois (Papiers trouvés chez Robespierre).

Dans cette triste et obscure affaire du décret falsifié, quatre autres représentants se trouvaient impliqués. Il est certain qu’il y avait eu des tentatives de corruption, dont Chabot avait été l’intermédiaire, des manœuvres d’agiotage qui se liaient à des complots royalistes. Delaunay (d’Angers), Jullien (de Toulouse) et autres trempaient dans ces intrigues semi-financières et semi-politiques. Chabot reçut pour lui-même des sommes importantes, ainsi que cent mille livres pour corrompre Fabre, qui avait souvent attaqué la compagnie des Indes et dont on voulait au moins acheter le silence. Mais aux premières ouvertures de Chabot, suivant le témoignage même de ce dernier, Fabre se récria avec indignation. Il n’en fut pas moins enveloppé dans l’accusation. La passion politique aidant, le malheureux fut confondu avec des intrigants et des concussionnaires ; mais son innocence est aujourd’hui démontrée (v. Louis Blanc, Michelet, etc.). Le docteur Robinet la met tout à fait en lumière dans la seconde partie de son travail sur Danton et les dantonistes. Sa probité, en dehors même de cette affaire, a été mise en doute, attaquée ; on l’a accusé d’avoir commis des malversations lorsqu’il était secrétaire de la justice ; mais aucune preuve péremptoire n’a jamais été donnée. Quoi qu’il en soit, il fut emprisonné au Luxembourg, et, malgré ses défenses, impliqué dans l’affaire Chabot, perfidement confondu dans le procès de Danton et de ses amis. Au tribunal, il réclama vainement, avec la plus grande énergie, la production de la pièce qu’on l’accusait d’avoir falsifiée. Cette pièce existe aux Archives, mais la falsification n’est pas de la main de Fabre, qui néanmoins fut condamné à mort (15 avril 1794). Il marcha au supplice avec courage. On rapporte qu’à cette heure suprême toutes ses préoccupations étaient pour le manuscrit d’une comédie satirique et politique qui lui avait été saisi (et qui fut en effet perdu), et que, sur la charrette, Danton aurait répondu à ses plaintes par ce jeu de mots lugubre : « Des vers ! nous en ferons bientôt tous dans le sépulcre. »

Certains pamphlets ont accusé Fabre d’Églantine de s’être enrichi dans les fonctions publiques. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’il n’a laissé qu’une fortune médiocre à sa veuve, qui, après le 9 thermidor, reçut même des secours de la Convention. Il laissait un fils, qui entra à l’École polytechnique, devint ingénieur de la marine et construisit les fameux bateaux destinés à transporter en Angleterre les troupes du camp de Boulogne.

Fabre d’Églantine avait collaboré au journal les Révolutions de Paris. On a publié sous son nom : 1° Correspondance amoureuse, précédée d’un précis historique de son existence morale, physique et dramatique, et d’un fragment de sa vie écrite par lui-même ; 2° les Précepteurs, comédie en cinq actes et en vers, représentée et imprimée aux frais de la République et au profit de la veuve et du fils de l’auteur ; 3° Œuvres mêlées et posthumes de Fabre d’Églantine, comprenant, outre les ouvrages déjà cités, en exceptant toutefois les comédies, une Satire à un poëte comique, réponse du pape à F.-G. Andrieux, quelques contes et épîtres, et un grand nombre de romances, de chansons, parmi lesquelles on distingue : Il pleut, il pleut, bergère ; Je t’aime tant ; À peine encor le couchant brille, et la chanson de Laure et Pétrarque.


FABRE DE L’HÉRAULT (Denis), conventionnel montagnard, né à Montpellier, mort glorieusement le 9 janvier 1794. Conseiller à la cour des aides avant 1789, il adopta les principes de la Révolution avec chaleur, fut nommé député à la Convention par ses concitoyens, vota la mort de Louis XVI, reçut, après le 31 mai 1793, une mission auprès de l’armée des Pyrénées-Orientales, se montra constamment à la tête des troupes, et périt près de Port-Vendres, au milieu d’une déroute et en cherchant à rallier les nôtres. La Convention nationale lui décerna les honneurs du Panthéon (12 janvier 1794) et une pension fut accordée à sa veuve par le Directoire (1797).


FABRE DE LA MARTILLIÈRE (Jean, comte), général français, né à Nîmes en 1732, mort à Paris en 1819. Sous-lieutenant d’artillerie en 1757, il prit part à la guerre de Sept ans, fut chargé, par la suite, de l’inspection de la fonderie de Douai, apporta différentes modifications à la fabrication des bouches à feu, et reçut, en qualité de général de brigade, le commandement de l’artillerie à l’année des Pyrénées-Orientales, en 1792. Fabre se distingua à Eyscaulas, reçut le grade de général de division, prit une part brillante aux batailles de Stockach, de Zurich, de Novi, au siège de Gênes, fut nommé sénateur en 1801, comte en 1808, et enfin pair de France en 1814. Ses principaux ouvrages sont : Recherches sur les meilleurs effets à obtenir de l’artillerie (Paris, 1812) ; Réflexions sur la fabrication en général des bouches à feu (Paris, 1817).


FABRE D’OLIVET (Antoine), auteur dramatique, érudit, philosophe mystique, né à Ganges (Hérault) en 1768, mort en 1825, avec la réputation d’un fou ou d’un visionnaire. Il était de la famille du calviniste Jean Fabre, l’Honnête criminel. Envoyé à Paris à l’âge de douze ans pour y apprendre le commerce des soieries, il renonça à cette carrière en 1789 et se mit à travailler pour le théâtre. Ses pièces, mêlées de couplets médiocres, offraient de la gaieté et des situations comiques, mais l’auteur manquait de goût, et ses saillies étaient noyées dans un déluge de réflexions rebattues et de lieux communs usés. Citons rapidement le Génie de la nation (17S9) ; le Quatorze juillet (1790) ; l’Amphigouri (1791) ; le Miroir de la vérité, etc. Il s’occupa plus tard de musique et crut avoir retrouvé le système musical des Grecs. Ayant fait exécuter publiquement un oratorio composé par lui d’après ce système (1804), il fut démontré que sa prétendue découverte n’était autre chose que l’ancien mode plagal conservé dans le plain-chant. Il se lança ensuite tout entier dans le domaine de l’érudition. Les langues et les cosmogonies des anciens peuples de l’Orient furent l’objet particulier de ses études. Il parvint à en acquérir une connaissance profonde ; mais ce savoir, conduit par une imagination exaltée dans le monde des merveilles et des mystères impénétrables, ne servit qu’à enfanter des hypothèses et des paradoxes. Selon lui, la Genèse est une allégorie de la création telle que la concevaient les collèges des prêtres égyptiens, dont Moïse faisait partie : Adam n’est plus un être réel, mais la personnification du genre humain ; Ève représente une des facultés de l’homme ; Noé signifie le repos universel. Ce système a été repris, en 1840, par Pierre Leroux, dans son livre de l’Humanité (2 vol. in-8o). Fabre d’Olivet voit aussi dans chaque lettre de l’alphabet la représentation symbolique d’une idée. A, par exemple, est l’image de la puissance et de la stabilité, de l’autorité paternelle et civile, G est le signe organique, c’est-à-dire le signe des idées dérivant des organes corporels ou de leur action ; T indique la nature divisible et divisée, etc., etc. Ces théories singulières de l’auteur, où l’on trouve des aperçus ingénieux au milieu des choses les plus absurdes et les plus obscures, ont été exposées par lui dans sa Langue hébraïque restituée, etc. (1816, deux parties in-4o). Il avait publié précédemment : Guérison de Rodolphe Grivel (1811, in-8o), exposé de ses tentatives pour rendre l’ouïe et la parole aux sourds-muets de naissance, d’après une méthode empruntée, disait-il, aux prêtres égyptiens. On a encore de lui : Histoire philosophique du genre humain (1824, 2 vol. in-8o). Il propose d’ériger l’Europe en une théocratie gouvernée par un pontife ou pape, projet qui valut à Fabre les éloges de la Quotidienne. À la suite des publications données plus haut, nous ajouterons : Toulon soumis, grand opéra, représenté en 1794 ; le Sage de l’Indostan, drame philosophique en un acte et en vers (Paris, 1796) ; Azalaïs ou le Gentil Aimar (Paris, 1800) ; Lettres à Sophie sur l’histoire (1801) ; le Troubadour, poésies occitaniques du XIIIe siècle (Paris, 1804).


FABRECOULIER s. m. (fa-bre-kou-lié). Bot. Nom vulgaire du micocoulier, dans le midi de la France. || On l’appelle aussi fabreguier.


FABRET (Jean-Pierre), médecin aliéniste français, né à Marcillae (Lot) en 1794. Il se fit recevoir docteur àParis en 1819, s’attacha d’une façon spéciale à l’étude des maladies mentales, suivit les leçons d’Esquirol, dont il adopta les idées, et se fit connaître par la publication d’un traité sur l’Hypocondrie et le suicide (1822, in-8o), ’ qui lui valut, dès l’année suivante, d’être nommé membre de l’Académie de médecine. En 1822, le docteur Fabret fonda avec le docteur Voisin, à Vanves, près de Paris, une maison de santé, dans laquelle il appliqua aux aliénés le traitement préconisé parPinelet Esquirol. Appelé, en 1831, à faire partie du service médical de iaSalpètrière, il est devenu un des médecins en chef de cet hospice. Outre de nombreux articles insérés dans divers journaux et son ouvrage sur l’hypocondrie, dans lequel il attribue cette maladie à une affection propre de l’encéphale, on a de lui : Mémoire sur la statistique, des suicides accomplis dans le département de la Seine de 1794 à 1S27 ; Mémoire sur la législation relative aux aliénés (1837) ; De l’aliénation mentale (1838) ; Du délire (1839) ; Considérations générales sur les maladies mentales (1843) ; De l’enseignement clinique desmaladies mentales (1850, in-4").

FAftRETTI (Raphaël), antiquaire italien^ né à Urbin (États de l’Église) en 1618, mort à Rome en 1700. Il remplit plusieurs emplois importants auprès de la cour papale et devint conservateur des archives du château Saint-Ange. On lui doit d’excellents ouvrages d’archéologie qui fixèrent à jamais sa réputation scientifique et littéraire : De aquis et aquxductibus veteris Romx (1680) ; Syntagma de columna Trajana (1683) ; un opuscule sur les bas-reliefs du musée Capitolin relatifs à la guerre de Troie et qui sont connus sous le nom de Table iliaque ; un autre sur le conduit souterrain (emissarium) creusé par l’empereur Claude pour l’écoulement des eaux du lac Fucin ; des recherches précieuses sur les inscriptions des catacombes de Rome : /»scriplionum antiquarum descriplio (1099), etc.

FABREZAN, village et comm. de France (Aude), cant. de Lézignan, arrond. et à 29 kilom. de Narbonne, sur l’Orbieu, au pied de la montagne d’Alaric ; ancienne place forte : 1,310 hab. Vignes, oliviers. Fabrication d’eau-de-vie ; usine. Tour élevée et restes de fortifications. Dans l’église (xrve siècle), curieuses sculptures représentant la Nativité du Christ.

FABRI (Jean), bénédictin et prélat français, né à Paris, ou, selon d’autres, à Douai, mort en 1390. Il fut successivement abbé de Turnus, près de Mâcon, et’abbé de Saint-Waast, fut chargé par Charles V et Charles VI de négociations et de missions importantes, devint évêque.de Chartres en

1379 et remplit les fonctions de chancelier près de Louis, duc d’Anjou et roi de Sicile. Fabri a laissé plusieurs ouvrages manuscrits, notamment un Journal ou Récit historique de toutes les affaires auxquelles il prit part de 1381 à 1388 ; les Grandes chroniques du Hainaut depuis Philippe le Conquérant jusqu’à Charles VI, etc.

FABRI (Jean), imprimeur du xve siècle, né à Langres. Il fonda, en 1474, le premier établissement typographique qu’ait possédé Turin et en fonda un autre à Casole, près de Sienne. Il acquit une grande réputation comme typographe. Un médecin et.philosophe distingué, Pantaléon, ’fut son correcteurà Casole.

FABRI (Pierre), prêtre et poëte français, né à Rouen dans la deuxième moitié du xv« siècle, mort vers 1540. Tout ce qu’on sait de ce personnage, c’est qu’il fut curé de Meray. Il a laissé un traité intitulé : le Grant et vrai art de pleine rhétorique, etc ;.., nécessaire à toutes gens qui désirent bien élégantement parler et écrire, tant en prose qu’en rime. Ce traité, imprimé pour la première fois en 1521, est divisé en deux livres. Dans le premier, Pierre Fabri insiste longuement sur la manière de composer les lettres suivant les différentes personnes à qui elles sont adressées. Le second concerne entièrement l’art poétique. L’auteur y désapprouve fortement l’usage, alors assez commun, d’associer des mots qui appartiennent à des langues différentes. Il voulait qu’on remît en honneur certains mots passés de mode, par exemple celui d’amé (pour aimé) ; nos amés et féaux, comme disaient jadis les rois de France.

On a, en outre, de cet auteur peu connu : les Epitaphes du roi Loys, imprimées à Rouen ; un Traité touchant le temps de maintenant, où sont introduits parlant ensemble onze dames, à savoir, Naples, Venise, Rome, Florence^ Gênes, Milan, France, Espagne, Angleterre, Flandres, Autriche et l’acteur ; Ung petit traicté, dialogue fait en l’honneur de Dieu et desamère (Rouen, 1514, in-4o).

Nous avons sous les yeux quelques poésies de Pierre Fabri, entre autres la Fontaine d’aménité, chant royal. Ces vers sont un véritable pathos religieux. L’auteur a voulu tenter des tours de force dans ses vers alternés, dans ses vers dont te dernier mot commence le vers suivant, dans ses vers dont la dernière syllabe est redoublée et dans ses vers équivoques.

FABR

« FABRI (le Père), célèbre jésuite du xvus siècle, grand pénitencier de Rome. Il essaya, dans son Opuscitlum de linea sinnum et cycloïde, de répondre au défi adressé par Pascal à tous les jésuites et montra en effet des connaissances étendues en mathématiques ; mais il ne put traiter que les plus faciles des questions proposées. Il avait été en opposition avec Galilée sur presque tous les points traités par ce grand homme ; mais son traité De motu ne montre que trop qu’il n’était que médiocrement physicien. Il soutint obstinément la fausseté du système de Copernic, mais n’en imagina pas moins par précaution la théorie élastique derrière laquelle l’Église devait se retrancher plus tard, en attribuant un sens figuré aux passages des Écritures que contredisaient les nouvelles doctrines.

FABRI (Jean-Rodolphe)-, jurisconsulte suisse, né à Genève, mort vers 1650. Il professa la jurisprudence et les mathématiques dans sa ville natale, tout en s’occupant beaucoup de philosophie. Ses principaux ouvrages sont : Totius logics peripateticx corpus (Genève, 1623, in-4o) ; Cursus physicus (Genève, 1625) ; Clavisjurisprudenliw(Gr&nohle, 1638) ; Systema triplex juris civilis, criminalis, canonici et feudalis (Genève, 1643, in-fol.)

FABRI (Alexandre), littérateur italien, né à Castel-San-Pietro, près de Bologne, en 1G91, mort en 1768. Il exerçait la profession de notaire à Bologne lorsqu’il fut nommé, en 1731, chancelier de la République. Fabri cultiva les lettres, composa des poésies et des écrits en prose qui ont été recueillis et publiés après sa mort sous les titres de : Prose di Ales■sa’ndro Fabri Dolognese (Bologne, 1772) ; Poésie di A.’Fabri (Bologne, 1.776).

FABRI (Dominique), littérateur italien, né à Bologne en 1710, mort en 17G1- Il professa les belles-lettres et devint bibliothécaire en second de l’institut de sa ville natale. On a de lui des poésies, insérées dans divers recueils du temps, des lettres, des discours, publiés.dans le recueil des Orazioni degli academici Gelati (Bologne, 1753) ; une traduction de Sémiramis, tragédie de Voltaire, etc.

FABRI (Jacques), traducteur et érudit français. V. Lefebvre d’Etaplks.

FABRI DE IULDEN, médecin allemand.

V. Fabrice.

FABIU DE PE1RESC, érudit français. V. Peireso.

FABBIANI (Séverin), littérateur italien, né à Spilamberlo (duché de Modène) en 1792, mort en 1849. Il entra dans les ordres, collabora aux Mémoires de religion, de littérature et de morale de l’abbé Baraldi et finit par se consacrer entièrement à l’instruction des sourdes-muettes. Pour favoriser ses généreux efforts, le dut : de Modène fonda et dota un institut de sourdes-muettes, auquel Fa1 briani attacha des religieuses chargées d’instruire ces infortunées. Nous citerons, parmi ses écrits : De l’ouvrage de M. Rallarini touchant la primauté du pape (1S22) ; Sur le bonheur que procure aux hommes la religion chrétiennepar l’instruction des sourds-muets (1826) ; Lettres logiques sur la grammaire italienne, insérées dans les Mémoires de religion ; Slatistique des sourds-imiets de l’État de Modène, "dans le même recueil (1848).

FABR1ANO (Fabrianum), ville du royaume d’Italie, prov. et à 60 kilom. S.-O. d’Aiicônc, sur le versant oriental de l’Apennin, au bord du Giono, ch.-l. de district ; 17,798 hab. Evêché. Commerce de laines ; importantes fabriques de papier, cartes et parchemins. Riche musée d’ivoires..

FABRIANO (Francesco di Gentile da), peintre italien, né vers 1370, àFabriano, dans la marche d’Ancône, mort à Rome vers 1450. Son père, Niccolo di Geniile, lui apprit les sciences physiques et mathématiques, et il étudia ensuite la peinture dans l’atelier d’Allegretto di Nuzzio, surnommé Gritto da Fabriano. Gentile exécuta, à la fresque et h la détrempe, un grand nombre de travaux, à Gubbio et dans d’autres villes de la marche d’Ancône, à Orvieto, à Florence et à Sienne.. En 1417, il peignit pour la cathédrale d’Orvieto une madone dont le succès fut tel, qu’il lui valut d’être inscrit sur le registre de la cathédrale avec le titre à’egregius magister magistrorum. En 1423, il exécuta pour l’église de la Sainte-Trinité, à Florence, une Adoration des rois Mages, qui se trouve aujourd’hui dans la galerie de l’Académie de cette ville, et que l’on regarde comme l’une de ses œuvres les plus remarquables. Maia son véritable chef-d’œuvre, si nous en croyons Va sari, fut le rétable d’autel de la Vierge, qu’il peignit, en 1425. dans l’église de Saint-Nicolas, et qui n’existe plus aujourd’hui, à part deux fragments que l’on conserve dans cette église. Il travailla aussi avec beaucoup de succès à Venise et à Rome. Le sénat de la première de ces villes lui rit don d’une robe de patricien et lui accorda une pension viagère pour sa toile représentant la Victoire navale des Vénitiens sur Frédéric Rarbsrousse en 1177. À Rome, il exécuta quelques-unes des décorations de l’église de Saint-Jean-de-Latran, et peignit à fresque, sur la tombe du cardinal Adimari, dans l’église de Sainte-Marie-Nouvelle, une Madone à l’Enfant avec saint Benoit et saint Joseph, œuvre qui excita l’admiration do Michel-