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y effectuer une descente. Il choisit Tyngmouth pour y débarquer un détachement de 1,000 hommes (de 1,800 hommes, suivant une autre version), sous les ordres de d’Estrées, et, pendant que celui-ci allait mettre le feu à 12 vaisseaux qui étaient à l’ancre dans le port, il fit lui-même une fausse attaque du côté de Torbay. D’Estrées, dès qu’il fut à terre avec son détachement, courut droit à un retranchement que défendaient 150 hommes, y entra l’épée à la main et s’empara d’une batterie de trois pièces de canon, ainsi que d’un édifice voisin ; puis, s’étant assuré de toutes les avenues par où les Anglais pouvaient revenir dans Tyngmouth, il se dirigea vers le port et mit le feu aux 12 vaisseaux qui s’y trouvaient, après avoir eu soin, toutefois, d’en enlever et d’en emporter les canons et les autres objets de prix. Quand les 12 vaisseaux furent entièrement consumés, d’Estrées opéra son rembarquement dans le plus bel ordre, sans avoir perdu un seul homme et presque à la vue de 6,000 hommes de troupes anglaises qui s’avançaient en toute hâte et qui n’étaient plus qu’à trois quarts de lieue. Cette expédition, si vigoureusement et si vivement conduite, n’avait duré que cinq heures.

L’année suivante (1691), d’Estrées sortit de Toulon en mars, à la tête de 12 vaisseaux, de 25 galères, de 3 galiotes et de 10 tartanes, et fit voile pour Villefranche, afin d’aller seconder par mer les opérations du maréchal de Catinat dans les États italiens du duc de Savoie. Il concourut ainsi à la prise de la ville, du château et de tout le comté de Nice. Il alla ensuite, avec 4 vaisseaux, 5 frégates et 3 galiotes à bombes, en compagnie du bailli de Noailles, qui avait 20 galères sous ses ordres, bombarder Oneille, puis Barcelone et Alicante, sur les côtes d’Espagne. Il jeta dans Barcelone 800 bombes, puis se dirigea sur Alicante, qu’il ruina de fond en comble. En rade d’Alicante, il eut connaissance d’une flotte espagnole composée de 17 vaisseaux, de 2 galères et de 3 brûlots. Il s’éloigna devant ces forces supérieures, mais en si bon ordre et avec une si ferme contenance, que les ennemis n’osèrent forcer de voiles pour le rejoindre et l’attaquer. Il rentra au port sans la moindre perte.

En 1692, d’Estrées reçut l’ordre de sortir de la Méditerranée avec 12 vaisseaux de guerre et d’aller rallier Tourville, chargé de faire passer le détroit à une expédition considérable destinée à rétablir Jacques II sur le trône de ses pères. Malheureusement, une furieuse tempête accueillit l’escadre de d’Estrées au moment où elle allait franchir le détroit de Gibraltar. Après avoir réparé ses avaries le plus promptement possible, d’Estrées remit à la voile, coula bas en chemin 14 bâtiments marchands, tant anglais que hollandais, et força 2 vaisseaux de guerre qui les escortaient à s’échouer et à s’incendier. Il arriva bientôt après à Brest ; mais il était trop tard : Tourville était parti quelques jours auparavant, sur l’ordre formel du roi, pour aller livrer, avec des forces inférieures de moitié à celles de l’ennemi, la bataille de La Hogue, dont on connaît la funeste issue. D’Estrées fut accusé, bien à tort selon nous, de n’avoir pas suffisamment forcé de voiles et d’avoir ainsi contribué à cette défaite, que sa présence aurait certainement transformée en victoire.

Après le désastre de La Hogue, d’Estrées reçut l’ordre de retourner dans la Méditerranée, pour empêcher une flotte espagnole de débarquer des troupes à Gênes ; il arriva trop tard encore, et ne put empêcher l’amiral Papachim de se retirer dans les ports du royaume de Naples après avoir débarqué 3,000 hommes à Gênes. L’année suivante (1693), d’Estrées sortit de Toulon avec 22 vaisseaux et 30 galères, commandées par le bailli de Noailles, pour aller seconder par mer le maréchal de Noailles, qui faisait le siège de Roses (ou Rosas) en Catalogne. La place ayant capitulé au bout de dix jours de siège, d’Estrées remit à la voile pour aller rejoindre Tourville au cap Saint-Vincent, sur la côte de Portugal. Il n’arriva pas à temps pour prendre part à la glorieuse victoire de Lagos, où Tourville prit sa revanche de la malheureuse journée de La Hogue.

En 1697, d’Estrées reçut l’ordre d’aller appuyer par mer les opérations du duc de Vendôme en Catalogne. Il arriva devant Barcelone avec 20 vaisseaux de guerre et des bâtiments de transport chargés de canons, de mortiers et de munitions. Il lança sur la ville une grande quantité de bombes, qui incendièrent une partie des maisons, et débarqua 800 hommes, à la tête desquels il s’élança intrépidement dans les fortifications ennemies, l’épée à la main. Le 10 août 1697, le prince de Darmstadt, qui défendait Barcelone, capitula. Cette victoire ne contribua pas peu à la paix de Ryswick, après laquelle d’Estrées ramena son escadre à Toulon, où il la désarma.

Pendant la paix, d’Estrées put se livrer à des travaux littéraires et scientifiques, dont il avait conservé le goût à un haut degré. Mais la guerre de la succession d’Espagne étant venue à éclater, il fut appelé, en 1700, à succéder à Tourville, que sa mauvaise santé forçait de quitter le service. Il partit de Brest au printemps de 1701, toucha à Cadix et alla débarquer quelques troupes à Naples. L’année suivante, il fut chargé d’aller prendre à Barcelone, pour le transporter à Naples, le nouveau roi d’Espagne et des Deux-Siciles, Philippe V de Bourbon, petit-fils de Louis XIV. Il appareilla de Toulon le 25 mars 1702, avec 5 vaisseaux, et le 29 il mouillait dans le port de Barcelone. Le 5 avril, Philippe V s’embarquait sur le vaisseau amiral le Foudroyant et, le 18, il arrivait à Naples. Le jeune roi donna au comte d’Estrées, pour lui marquer sa satisfaction, le titre de grand d’Espagne de première classe. Louis XIV, ne voulant pas demeurer en reste, créa d’Estrées, en 1703, maréchal de France. Le père du nouveau maréchal vivait encore, et ce fut la première fois qu’on vit ensemble deux maréchaux dans la même famille. Pour se distinguer de son père, d’Estrées prit le litre de maréchal de Cœuvres, du nom d’une de ses terres située dans les environs de Soissons ; il était alors dans sa quarante-troisième année. En 1704, le maréchal de Cœuvres prit une part glorieuse à la campagne navale qui se termina par la bataille de Malaga. La flotte française appareilla de Toulon le 22 juillet, sous le commandement en titre du jeune comte de Toulouse, fils légitimé de Louis XIV et grand amiral de France, mais en réalité sous celui de d’Estrées. Elle se composait de 49 navires de guerre, de 24 galères et d’une trentaine de bâtiments légers. Le 24 août, la flotte française rencontra dans la Méditerranée, à la hauteur de Velez-Malaga, l’armée navale anglo-hollandaise, commandée par l’amiral anglais George Rooke et forte de 55 vaisseaux de guerre, sans compter les brûlots, les galiotes à bombes et 18 bâtiments légers. L’action s’engagea à dix heures du matin d’une manière très-vive. Le lieutenant général Villette-Mursai et son matelot Ducasse, qui commandaient l’avant-garde française, forcèrent celle des ennemis à la retraite. Au corps de bataille, d’Estrées et le comte de Toulouse repoussèrent également l’amiral Rooke. Enfin, à l’arrière-garde, le lieutenant général de Lauzun mit dans le plus grand désordre l’arrière-garde ennemie, composée de Hollandais et commandée par Kallemburg, Le combat finit au commencement de la nuit. La flotte française ne poussa pas plus loin sa victoire et retourna désarmer à Toulon. À la suite de cette campagne, Philippe V envoya à d’Estrées son portrait enrichi de diamants, avec l’ordre de la Toison d’or, et le nomma lieutenant général des mers d’Espagne. Louis XIV, de son côté, lui donna les insignes de ses ordres. En 1707, Jean d’Estrées étant mort, le maréchal de Cœuvres prit le nom de maréchal d’Estrées et succéda à son père dans la vice-amirauté du Ponant, dans le gouvernement du pays nantais, la lieutenance générale de Bretagne et la vice-royauté d’Amérique. Du reste, il ne reprit plus la mer. Après la mort de Louis XIV, le duc d’Orléans, régent, nomma le maréchal d’Estrées président du conseil de marine nouvellement créé et l’éleva au rang de ministre d’État. En 1718, d’Estrées fit l’acquisition de l’Île Sainte-Lucie, aux Antilles, dans le but d’y établir une colonie française ; mais les Anglais, que cette tentative inquiétait, réussirent à faire retirer cette concession par le gouvernement du régent. Dès lors, d’Estrées se consacra exclusivement et s’abandonna tout entier à ses goûts pour les sciences et pour les lettres. Le maréchal d’Estrées possédait très-bien le latin et parlait la plupart des langues de l’Europe avec autant d’élégance que de facilité. Il fut reçu membre de l’Académie française en 1715, à la mort du cardinal d’Estrées, son oncle ; puis, un peu plus tard, membre de l’Académie des sciences et de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Il aimait avec passion les livres, les antiquités, les statues et les curiosités de toutes sortes. Saint-Simon rapporte qu’il passait ses journées à entasser volumes sur volumes dans son hôtel, à rassembler des plans, des cartes, des descriptions des ports de tous les pays du monde, des statues, des bas-reliefs antiques, des médailles, des pierres gravées, et à thésauriser enfin toutes les raretés possibles. Lorsque le czar Pierre le Grand vint à Paris, il alla visiter le maréchal d’Estrées à son château d’Issy, près de Paris, et, à son retour à Saint-Pétersbourg, il lui donna une marque de son estime et de son bon souvenir en lui envoyant avec son portrait des cartes et des plans, ainsi que les meilleurs ouvrages russes publiés sous son règne. Le maréchal d’Estrées mourut dans sa soixante-dix-septième année. Son éloge fut prononcé par un membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres.


ESTRÉES (Jean D'), prélat français, frère du précédent, né en 1666, mort en 1718. Il entra dans l’état ecclésiastique et remplit plusieurs missions politiques en Espagne et en Portugal. Jean d’Estrées était un intrépide courtisan. C’est lui qui disait un jour à Louis XIV, qui se plaignait de perdre ses dents : « Qui est-ce qui a des dents, sire ? » En 1718, il fut nommé archevêque de Cambrai, mais il mourut avant d’avoir été sacré. S’il n’eut pas la chance de succéder à Fénelon comme évêque, il eut celle de succéder à Boileau comme académicien. Il n’avait rien fait pour mériter l’un ou l’autre honneur, mais d’Alembert juge que, pour remplacer un homme illustre, l’Académie avait besoin d’un nom respectable. On ne cite du respectable académicien ni une ligne de prose ni une ligne de vers.


ESTRÉES (Louis-Charles-César Letellier, marquis de Courtanvaux, duc D’), maréchal de France, petit-fils de Louvois, né en 1697, mort en 1774. Il servit d’abord en Espagne à la tête d’un régiment (1719) sous le nom de chevalier de Louvois, prit part aux sièges de Fontarabie, de Saint-Sébastien, d’Urgel, puis fut envoyé avec son régiment à Wissembourg, (Alsace), où s’était réfugié le roi Stanislas. À cette époque, il osa demander au roi détrôné la main de sa fille ; mais celui-ci exigea, pour consentir à cette union, que le chevalier obtînt le titre de duc, et le régent lui refusa cette grâce. Le chevalier de Louvois devint maréchal de camp en 1735, et prit le nom de marquis de Courtanvaux, qu’il échangea, en 1737, contre celui de comte d’Estrées, dont il venait d’hériter du chef de sa mère. Il combattit de 1741 à 1744 sous le maréchal de Belle-Isle, fut ensuite nommé lieutenant général et contribua puissamment, en cette qualité, à la victoire de Fontenoy (1748). Créé maréchal de France en 1757, il battit la même année le duc de Cumberland près de Hastembeck, mais dut aussitôt céder le commandement au duc de Richelieu, que des intrigues de cour avaient fait nommer à sa place. Il fut fait ministre d’État en 1758 et créé duc en 1763. Il mourut sans laisser de postérité.


ESTRÉES-SAINT-DENIS, bourg et comm. de France (Oise), ch.-l. de cant., arrond. et à 16 kilom. O. de Compiègne ; pop. aggl-, 1,342 hab. — pop. tot., 1,364 hab. Fabriques de cordes, de toiles, de briques. Commerce de chevaux et de vaches flamandes.


ESTRELAGE s. m. (è-stre-la-je — du lat. sextariale, setier). Anc. fin. Droit perçu sur chaque setier de certaines denrées.

— Féod. Droit perçu par certains seigneurs sur les voitures chargées de sel qui traversaient leurs terres.

BSTRELDE s. f. (è-strèl-de — altérât. A’astriid, nom vulgaire d’une des espèces du genre). Ornith. Genre de passereaux, formé aux dépens des moineaux, et dont l’espèce type est appelée aussi sénégali rayé.

ESTRELDINÉ, ÉE ndj. (è-strèl-di-nérad. estreide). Ornith. Qui ressemble à une estrelde.

— s. m. pi. Famille de passereaux conirostres, remarquables par le vif éclat de leurs couleurs.

— Encycl. La famille des estreldinës renferme un grand nombre de genres, tous jolis de plumage et faisant l’ornement de nos volières sous les noms de sénégalis, de bengalis, etc., bien qu’ils soient répandus surtout en Asie et en Afrique, ainsi que dans plusieurs îles adjacentes, telles que Madagascar, Bourbon, l’Ile de France, Java, etc. Toutes les espèces de cette famille sont, des oiseaux familiers et destructeurs, en un mot de vrais moineaux. Ils s’approchent des cases, viennent jusqu’au milieu des villages et se jettent par grandes troupes dans les champs semés de millet, car ils aiment cette graine de préférence à toute autre ; ils aiment aussi à se baigner. Les voyageurs disent que les nègres mangent certains petits oiseaux tout entiers, avec leurs plumes, et que ces ciseaux ressemblent aux linottes. Les sénégalis doivent être du nombre ; car, au temps de la mue, ces oiseaux ressemblent aux linottes. On les prend au Sénégal sous une calebasse qu’on pose à terre, la soulevant un peu et la tenant dans cette situation par le moyen d’un support léger auquel est attachée une longue ficelle ; quelques grains de millet servent d’appât ; les sénégalis accourent pour manger le millet ; l’oiseleur, qui est à portée de tout voir sans être vu, tire la ficelle a propos et prend tout ce qui se trouve sous la calebasse, bengalis, sénégalis, petits moineaux noirs h ventre blanc, etc. Ces oiseaux se transportent assez difficilement et ne s’accoutument qu’avec peine à un autre climat ; mais, une fois acclimatés, ils vivent jusqu’à six ou sept ans, c’est-à-dire autant et plus que certaines es Ïièces indigènes : on est même venu à bout de es faire nicher en Hollande, et sans doute on aurait le même succès dans des contrées encore plus froides, car ces oiseaux ont les moeurs très-douces et très-seciables ; ils se caressent souvent, se perchent très-près les uns des autres, chantent tous à la fois et mettent de l’ensemble dans cette espèce de chœur. On ajoute que le chant de la femelle n’est pas fort inférieur à celui du mâle. Les uns n’ont qu’une simple mue, les autres une mue double, c’est-à-dire une mue réelle par chute et renouvellement de plumes, et une mue apparente par mutation progressive des couleurs du jeune âge en celles de l’adulte. Cette dernière mue est un fait constant aujourd’hui, malgré ce qu’en a pu dire Mauduyt, qui ne voulait pas en croire même ses yeux.

ESTRELIN adj. (è-stre-lain). Métrol. Forme ancienne du mot sterling.

ESTRELLA, rivière de l’Amérique centrale, État de Costa-Rica. Elle a sa source dans les montagnes situées au centre de cet État et tombe dans l’océan Pacifique, près de Quaypo, après un cours de 96 kilom.

ESTR,

ESTHELLA-DO-SUL, contrée très-accidentée du Brésil, prov. de Minas-Geraes. Elle est célèbre par la découverte qui y a été faite du gros diamant qui porte le même nom (Étoile du Sud).

ESTRELLA (PORTO-DA-), villa du Brésil, province et à 9 kilom..N. de Rio-Janeiro ; 4,500 hab. Cette ville est située sur l’Inhomerin, à 5 kilom. de son embouchure, dans le fond de la baie de Nietheroy. C’est un port très-fréquenté et un entrepôt de commerce entre Rio-Janeiro et Minas-Geraes. Chambre municipale, justice de paix, tribunal de jury, délégation de police, écoles primaires pour les deux sexes.

La montagne qui se trouve en face de cette ville porte aussi le nom d’Estrella, ainsi qu’une partie de la Borborema à Rio-Grandedo-Norte, et une colonie fondée en l’année 1862, dans le municipe de Taqmiry, par des Brésiliens, des Allemands, des Danois et un Français. Cette colonie est florissante.

ESTRELLA (SERRA DA), chaîne de montagnes du Portugal, fort basse en général et de composition calcaire. Elle s’étend dans la province de Beira, à l’E., jusqu’à la sierra de Gâta en Espagne, et à 1 O. jusqu’à !a limite septentrionale de l’Estramadure portugaise, point où elle rejoint la serra Alvayazere. Elle a une longueur d’environ 150 kilom., sur « une largeur moyenne de 14 kilom. ; son plus haut sommet ne dépasse pas 300 mètres. Elle est la continuation de la sierra espagnole de Guadarama et sépare le bassin du l’âge de celui du Douro.

ESTRELLA (Jean-Cristoval Calvete), littérateur espagnol qui vivait au xvie siècle. Il s’attacha à la personne du fils de Charles-Quint et écrivit le récit d’un voyage qu’il fit en Belgique avec ce prince en 1549. Ce Trèsheureux voyage, publié à Anvers (1532, in-fol.), est un livre fort curievix et même fort important pour l’étude des mœurs et des usages de l’époque. Estrella a produit quelques autres ouvrages moins considérables : Encomium (Anvers, 1500): El iumulo impérial (Valludolid, 1559, in-4«).

ESTREMADURE. V. Estramadure, . ESTREMEItA, ville d’Espagne, prov. et à 46 kilom. S.-E. de Madrid, sur la rive droite du Tage ; 3,195 hab. Commerce de grains et d’huile. Belle église.

ESTREMOS ou ESTREMEZ, ville de Portugal, prov. d’Alentejo, à 39 kilom. N.-E. d’Evora, à 149 kilom. E. de Lisbonne, au pied d’une colline, ramification de la serra de Portalegre ; 5,200 hab. Fabrique de faïence et d’alcarazas. Commerce de quincaillerie ; carrières de marbre de bonne qualité dans les environs. Place forte, défendue par une bonne citadelle, ch.-l. de la 7<-' division militaire, Estremos, bâtie en partie sur une hauteur, en partie dans une vallée fertile, se . divise en ville haute et en ville basse ; ellepossède un vaste arsenal bien pourvu d’armes, des rues larges aboutissant à une grande place entourée de beaux bâtiments. trois églises et plusieurs couvents. Il Ville du Brésil, prov. de Rio-Grande-do-Norto, sur les bords du lac de Guujiru, à 25 kilom. N. de Natal et à 19 kilom. de la mer ; 2,300 hab. Commerce de sucre, de coton et de bois de construction.

ESTRÈNE s. f. (è-strè-ne). Forme ancienne du mot étrenne. il Redevance payée sous forme de don volontaire. Il Vieux mot.

ESTRIBILHO s. m. (è-stri-bi-Uo ; // mil.). Chorégr. Danse portugaise, sur une mesure à G/8. Il Chanson dont on accompagne cette danse.

ESTRIC11É (Eustache-François Guérin d"), comédien français qui épousa la veuve de Molière. V. Gukrin d’Estriché.

ESTRIF s. m. (è-striif — du germanique : anc. haut allem. strit, combat ; angl. toshive, combattre). Combat, dispute, querelle : En cet estrif la servante tomba.

La Fontaine.| Vieux mot. il On a dit aussi étrif et estris.

ESTRIF, IVE adj. (è-striff, i-ve. — V. l’étym. du mot précédent). Rétif. Il Vieux mot.

ESTRIGON, rivière de France. Elle prend sa •source dans les landes de Sen (Landes), baigne LaBrit, Brocas, Cère, Uchacq, et se perd dans la Midouze, à 6 kilom. en aval de Montde-Marsan, après un cours de 40 kilom.

ESTRIGUE s. m. (è-stri-ghe). Teehn. Four où l’on met les glaces pour les recuire et les dresser.

ESTRIQUE s. f. (è-stri-ke. — Ce mot se rapporte au germanique : ancien allemand strichan, frotter, passer légèrement sur, raser ; allemand streichen ; anglais strike ; danois stryge ; suédois, stryka ; hollandais strijken, d’une racine primitive sanscrite slarg, • strag, presser, serrer, frotter, étendre, d’où nussi le latin stringo, le grec strangeuà et l’irlandais streangaim, étreindre. Les formes germaniques données plus haut, par l’addition de l’allemand holz, danois liolt, suédois trmd, hollandais stok, morceau de bois, ont formé les composés : allemand streichholz, danois strygholt, suédois stryktrœd, hollandais slrijkstok, radoire, racloire. Chez nous, le mot estrique désignait de même, dans l’origine, un • bâton que l’on passait légèrement sur la mesure pour en faire tomber le grain excédant,