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moelle, le transforment en tuyaux de pipe légers, droits, assez gros, effilés vers l’extrémité supérieure, et fort commodes pour adoucir, par suite de ce long trajet, l’âcreté de la fumée du tabac.


ÉRIANTHÈRE s. f. (é-ri-an-tè-re — du gr. erion, laine, et de anthère). Bot. Genre de plantes de la famille des acanthacées, comprenant deux espèces, qui croissent dans l’Inde.


ERIBERT, prélat italien mort en 1045. Successeur d’Arnolphe II sur le siège archiépiscopal de Milan, en 1015, il contribua puissamment à faire donner à Conrad le Salique le titre de roi d’Italie ; en reconnaissance de ce service, l’empereur le créa son lieutenant, et lui fournit ainsi les moyens de montrer la violence de son caractère. Eribert prit de vive force la ville de Lodi, dont l’évêque s’était révolté contre lui, et la saccagea ; il fit brûler tous les habitants de Montfort, près d’Asti, sur une accusation de manichéisme. Bientôt ses excès soulevèrent contre lui toute la noblesse de Lombardie ; le peuple et les bourgeois, ennemis naturels des nobles, se déclarèrent pour l’archevêque, et le sang coula dans les rues de Milan et sur les champs de bataille. Conrad accourut, voulut modérer le fougueux prélat et ne réussit qu’à l’armer contre lui, ainsi que les évêques ses partisans. Après une guerre cruelle et sans résultat, les belligérants parurent éclairés par une lueur de bon sens assez rare en pareille occasion : ils s’entendirent pour accorder des franchises à la bourgeoisie, et pour baser sur elle la nouvelle organisation militaire du pays. Éribert devait, en effet, à la valeur de ses bourgeois autant qu’à ses propres talents militaires les succès qu’il avait remportés durant cette lutte inégale. C’était lui qui avait imaginé ce fameux carrocio traîné par des bœufs et portant la bannière nationale ; c’était lui qui avait su intéresser l’honneur des Milanais à la défense de cet étendard, et qui avait habilement exalté leur bravoure en lui donnant un but matériel et précis. Eribert avait aussi fondé l’ordre des Humiliés, ordre exclusivement composé des nobles que les empereurs avaient fait emprisonner et qui ne demandaient qu’une revanche.


ÉRIBLE s. f. (é-ri-ble). Bot. Nom vulgaire de l’arroche dans le Médoc.


ÉRIC, ERIK ou EHRRICH, nom germanique qui signifie riche en honneur, et qui a été porté par un assez grand nombre de princes danois, suédois, etc., et par divers personnages. Nous allons donner la biographie des plus importants.


ÉRIC, dit Barn ou l’enfant, prince danois qui vivait au IXe siècle. Il gouverna la Sélande, la Scanie et le Yutland, à partir de 848. Après avoir persécuté les chrétiens, il se convertit à leur foi et fonda la cathédrale de Ripen. Sous son règne commencèrent les invasions danoises en France et en Angleterre.


ÉRIC ou ERICH Ier, roi de Danemark, fils naturel de Suénon. Il succéda à son frère Olaüs en 1095, prit et rasa Wolin, capitale de Vandales et dévasta leur pays. Il fit ensuite un voyage en Palestine et mourut dans l’île de Chypre. On lui doit la fondation des gildes ou corporations pour la défense du pays. — Éric II, surnommé le Fier, mort en 1137, monta sur le trône de Danemark en 1103, et fit périr son frère et ses neveux pour s’assurer la possession de sa couronne. Son extrême sévérité mécontenta la noblesse du pays ; un de ses membres, appelé Sorteplog, assassina le roi tandis qu’il siégeait sur son tribunal. — Son successeur, Éric III, dit l’Agneau régna de 1137 à 1147, puis entra dans un couvent d’Odensée. Aucun événement remarquable n’a signalé son règne. — Éric IV, surnommé Plogpenning, mort en 1250, succéda, en 1241, sur le trône de Danemark, à son père, Valdemar II. Il frappa d’un impôt les charrues et périt assassiné par ordre de son frère Abel, qui lui succéda. — ÉricV, dit Glipping, ou le Louche, mort en 1286, succéda à son père, Christophe Ier. Il était encore enfant, et sa mère eut à soutenir des guerres terribles pendant la minorité du jeune prince. Ils tombèrent même l’un et l’autre au pouvoir du duc Éric et du prince Jarimar, qui s’étaient ligués contre eux. Albert, duc de Brunswick, leur fit rendre la liberté (1254). S’étant fait excommunier, Éric acheta son pardon par de honteuses concessions à la noblesse et au clergé, leur abandonnant la plus belle prérogative de sa couronne, le droit de justice. Ce prince périt assassiné. — Éric VI, dit l’Homme de parole, mort en 1319, succéda au précédent en 1286. Il était alors en bas âge ; le roi de Norvège en profita pour saccager le Danemark durant une guerre de dix-neuf ans. Comme son prédécesseur, Éric VI se fit excommunier et dut acheter son absolution par une forte amende. — Son successeur, Éric VII, ayant définitivement uni le Danemark à la Suède (v. Éric XIII), nous bornerons ici la série des Éric de Danemark, On trouvera de même, parmi les rois de Suède, les Éric qui ont uni les deux couronnes avant Éric VII de Danemark ou Éric XIII de Suède.


ÉRIC VII, roi de Suède, dit le Victorieux, mort en 995. À partir de 993, il régna conjointement avec son frère Olof, qui mourut avant lui, laissant un fils, Styrbjorn, âgé de douze ans. Eric promit à son neveu de lui rendre l’héritage paternel, lorsqu’il aurait seize ans, et le chargea, en attendant, d’entreprendre, avec soixante vaisseaux, des expéditions lointaines. De retour en Suède, Syrbjorn s’avança vers Upsal avec une armée, dans l’intention de conquérir par la force des droits que son oncle semblait peu disposé à respecter. Éric marcha contre lui et lui livra, à Fyriswall, en 983, une bataille qui dura trois jours, et où le jeune prince périt avec tous ses guerriers. Le poète Thorvard Hjalteson composa, à cette occasion, un chant de victoire qui est parvenu jusqu’à nous. Éric joignit ensuite le Danemark à ses États et gouverna les deux pays jusqu’à sa mort. Son fils Olof lui succéda,


ÉRIC VIII, roi de Suède, surnommé Arwall (Année heureuse), vivait vers 1130. On sait seulement qu’il était idolâtre, qu’il gouverna le Gautland ou Suède supérieure, et que son règne fut marqué par l’abondance et la prospérité. Son fils, Sverker, lui succéda.


ÉRIC IX, roi de Suède et de Danemark, dit le Saint ou le Législateur, neveu du précédent par sa mère, mort en 1160. Il était chrétien et fit bâtir de nombreuses églises. Il tenta contre les Finnois une croisade qui n’eut pas de succès. Il s’occupa ensuite plus utilement à faire de sages lois, parmi lesquelles on cite celle qui rétablissait les femmes dans leurs anciens droits, et leur accordait un tiers dans la succession de leurs parents. Il périt dans un combat contre les Danois, près de l’endroit où se trouve aujourd’hui la ville d’Upsal. Ses sujets l’honorèrent comme un saint et les Suédois le prirent même pour patron avant d’avoir embrassé le luthéranisme. L’Église l’honore le 18 mai.


ÉRIC X KNUTSSON, ou fils de Knut, roi de Suède, dit le Roi des bonnes années, petit-fils du précédent, mort en 1216. Exilé d’abord en Norvège, il conquit sa couronne sur ses rivaux (1210) et se fit sacrer, cérémonie inusitée jusqu’alors en Suède. Il augmenta les privilèges du clergé et assura la paix de son pays en épousant Rikissa, fille du roi de Danemark. On cite l’extrême abondance qui signala les années de son règne.


ÉRIC XI, roi de Suède, dit le Boiteux (Halte) et le Bègue (Laspe), fils posthume du précédent, mort en 1252. Il monta sur le trône en 1222, après la mort de Jean, fut bientôt après attaqué et battu par Canut, jarl de la maison de Folkunga, s’enfuit en Danemark, et n’en revint qu’en 1234, année où l’usurpateur périt dans la bataille de Sparsatra. Holmgeir, fils de Canut, continua la révolte de son père et fut décapité (1248). Mais le faible monarque n’échappa aux attaques de ses ennemis que pour tomber entre les mains des jarls tout-puissants, qui se succédèrent et gouvernèrent pour lui jusqu’à sa mort. En lui s’éteignit la race de saint Éric. Sous son règne eut lieu le concile de Skenninge (1248), qui s’attacha à réformer les mœurs et défendit aux prêtres de se marier.


ÉRIC XII, roi de Suède, surnommé le Caresseur à cause de ses mœurs infâmes, mort en 1359. Il fut, en 1330, associé au pouvoir par son père, Magnus. Mais Benoît Algotsson, jeune favori de ce dernier et de Blanche de Namur, femme de Magnus, arma le père contre le fils. Cet indigne favori ayant été chassé, Magnus donna à Éric une grande partie de ses États. Peu de temps après, Éric mourut subitement de la peste, selon les uns, ou, selon d’autres, empoisonné par sa mère.


ÉRIC XIII de Suède, ÉRIC VII de Danemark, dit de Poméranie, né en 1382, mort en 1459. Lorsqu’il fut élu roi de Suède, en 1396, il était roi de Danemark depuis sept ans déjà, et il proclama l’union des deux pays à Colmar le 11 juillet 1397. Ce magnifique résultat n’était pas dû à Éric, prince tout à fait incapable, mais à sa tante Marguerite, fille de Waldemar, qui avait formé et exécuté tout ce plan. Il l’en récompensa en l’abreuvant d’amertumes. En 1423, il fit un pèlerinage en Terre-Sainte, laissant la régence à sa femme, Philippine, fille du roi Henri IV d’Angleterre. Cette sage et courageuse princesse fit d’heureuses réformes dans les deux royaumes, battit les ennemis de son époux, dont elle aurait sans doute illustré le règne, si elle ne fût morte prématurément (1430). Dès lors Éric s’abandonna à un véritable brigandage, encouragea la piraterie, dont il tira un infâme profit, écrasa le pays d’impôts, surtout la Suède, où ses exactions amenèrent la révolte d’Engelbrecht et de Çanutsson. Éric profita des troubles pour exercer le métier de pirate, puis, lorsque la Suède et le Danemark se furent détachés de lui, il se réfugia en Norvège, dans l’île de Gothland et s’y abandonna au plaisir. Chassé de là par Çanutsson, il se retira en Poméranie, où il mourut sans postérité. Ce détestable prince était assez lettré et aurait fait peut-être un écrivain passable. Il a écrit : Historica narratio de origine gentis Danorum, ouvrage publié dans plusieurs compilations historiques, notamment dans le Scriptores rerum septent. de Lindenbrog.


ÉRIC XIV, roi de Suède, fils de Gustave Wasa et de Catherine de Saxe Lauenbourg, né le 15 décembre 1533, empoisonné le 26 février 1577. À la mort de son père, en 1560, il monta sur le trône, et dans les premières années de son règne il s’occupa activement des affaires de l’État et du bien-être de ses sujets. C’est ainsi qu’il introduisit d’utiles réformes dans l’administration de la justice et établit un tribunal suprême sous le nom de jury du roi. Il protégea les arts et l’industrie, fit fleurir le commerce et la navigation, porta la puissance navale de la Suède à un point qu’elle n’avait jamais atteint avant lui, et auquel elle n’a pu parvenir depuis lors, enfin répartit entre les seigneurs les plus distingués du royaume les titres de comtes et de barons, de façon à avoir une haute noblesse. Ces débuts faisaient augurer un heureux règne. Malheureusement, son frère Jean, qui avait longtemps convoité la succession paternelle, ne consentit jamais à reconnaître l’autorité d’Éric, et il lui suscita constamment des embarras. Éric l’accusa de provocation à la révolte et lui donna l’ordre de venir à Stockholm se justifier. Jean refusa et se révolta ouvertement. Les troupes royales marchèrent contre lui et le firent prisonnier le 12 août 1563.

À partir de ce moment, Éric se crut entouré de traîtres et d’assassins. Soupçonneux à l’excès, il laissa de côté la noblesse, que les premiers actes de son règne lui avaient conciliée, et il ne s’entoura plus que de favoris de basse extraction, ambitieux et incapables. L’un d’eux, Person, ne tarda pas à prendre sur le roi une influence funeste. Par ses conseils, Éric entreprit contre le Danemark une guerre malheureuse. Il fallut recourir aux impôts et s’aliéner ainsi l’affection de ses sujets. Des hommes depuis longtemps attachés à la fortune des Wasa voulurent faire entendre la voix de la raison ; Éric se montra plus irrité encore. Alors se produisirent chez lui des accès de démence pendant lesquels il commit des crimes tels que l’assassinat, dans sa prison, de Sture, que les États d’Upsal refusaient de condamner. Les remords ne tardèrent pas à venir, et dans un retour à la raison, retour de trop courte durée, Éric éloigna Person, rendit la liberté à Jean et chercha à se réconcilier avec les familles puissantes du royaume ; mais Person rentra en faveur et les persécutions recommencèrent. Une mésalliance mit le comble au mécontentement. La Finlande se révolta ; Jean vit des partisans arriver de tous côtés. Avec l’aide de Charles, son plus jeune fils, il s’empara de Stockholm, et Éric, abandonné de tous, obligé de se rendre, fut jeté dans une prison, où le poison qu’on lui administra mit fin à ses jours.

Éric XIV a été fort diversement jugé par les historiens. Les uns, sous l’impression des sentiments de haine qu’il avait inspirés à ses contemporains, ont vu en lui un tyran sanguinaire ; d’autres, et nous sommes de ce nombre, n’ont pu oublier les grandes choses exécutées par le fils de Gustave Wasa, et, sans l’absoudre de ses crimes, ils ont cru devoir en rejeter la plus grande part sur Person et les frères du roi, dont les soulèvements continuels devaient porter à des excès un caractère faible et ombrageux. « Quoique le règne d’Éric XIV ait été très-orageux, dit M. Catteau, il ne fut pas sans influence sur le rôle que la Suède joua ensuite parmi les puissances de l’Europe. Ce fut pendant ce règne que les limites du royaume prirent une plus grande extension à l’est et que les Suédois devinrent maîtres d’une partie de l’Esthonie ; que la marine suédoise gagna un plus grand développement et que les relations commerciales devinrent un des premiers objets de l’attention du gouvernement. » Gustave III pensait ainsi lorsque, sur le tombeau magnifique qu’il lui fit élever dans l’église cathédrale de Westerces, il fit placer le sceptre et la couronne qui ornaient la sépulture du roi Jean, à Upsal. Éric a rédigé le journal de son règne, sous le titre de Commentaria historiæ regis Erici XIV.


ÉRIC le Rouge (den Rœde), chef norvégien dont le nom se rattache à la première découverte de l’Amérique du nord par les navigateurs scandinaves, né dans la seconde moitié du Xe siècle. Il s’enfuit de son pays, après avoir commis un meurtre, vers 982, passa dans l’Islande, qu’il dut quitter quelques années plus tard pour le même motif, et découvrit, dans ses aventureuses navigations, un vaste continent, auquel il donna le nom de Groënland (pays vert). Il en colonisa la côte orientale, y établit le christianisme, y fonda un évêché, et envoya, en 999, en Norvège, son fils Leif, qui en ramena des missionnaires. Un Islandais nommé Bjarne, s’étant rendu au Groënland, fut jeté par la tempête, au sud-ouest, sur la côte d’Amérique, y aperçut une contrée très-boisée, où il ne put aborder, puis gagna le Groënland, où il raconta à Éric ce qu’il avait vu. Ce chef équipa alors un vaisseau dont il donna le commandement à son fils Leif, qui découvrit le Helluland (Terre-Neuve). Éric envoya d’autres expéditions jusque sur le littoral méridional du Canada, et peut-être même dans les contrées nommées depuis New-York et New-Jersey, où l’on a découvert des antiquités qu’on croit d’origine scandinave. Il reste quelques traces d’expéditions semblables parties de l’Islande et de la Norvège avant la découverte de l’Amérique par Colomb ; mais au XVe siècle, on n’a pu constater la présence au Groënland d’aucun descendant d’Éric le Rouge et de ses hardis compagnons.


ÉRIC, prince et prélat allemand, fils de Jean Ier, électeur de Brandebourg, mort en 1295. Élu prince-archevêque de Brandebourg en 1276, il vendit au comte Günther de Schwalenberg le droit que lui conférait cette élection ; mais ses frères disputèrent, les armes à la main, la mitre à son acquéreur, qui les battit et se dessaisit néanmoins de son archevêché, moyennant une grosse somme d’argent. Après avoir battu un autre compétiteur, Éric fut de nouveau élu par le chapitre, mais chassé par la population. Il parvint cependant à se rétablir sur le trône épiscopal. Son administration ne fut qu’une série de sièges et de batailles où le turbulent prélat n’eut pas toujours le dessus.


ÉRIC OLAÏ ou ÉRIC D’UPSAL, historien suédois du XVe siècle. Il devint doyen du chapitre d’Upsal et écrivit, par ordre de Charles VIII, un livre intitulé : Historia Sueorum Gothorumque. Ce livre, imprimé à Stockholm en 1615 et en 1654, est nécessairement très-imparfait, mais, tel qu’il est, il constitue la première histoire sérieuse du pays.


ÉRICA s. f. (é-ri-ka — du lat. erice, grec, ereikè, même sens. Ce dernier terme se rattache peut-être à la racine sanscrite var, couvrir, entourer ; d’où le sanscrit varana, arbre, et aussi une espèce distincte, capparis trifoliata, proprement protection, couvert. Dans les langues celtiques, ce dernier nom a été appliqué spécialement à l’aune : irlandais, fearn ; cymrique, gwern ; armoricain, gwern, d’où le français verne. L’irlandais fearna, cymrique, gwernen, armoricain, gwern, qui paraît y tenir de près, signifie un mât de vaisseau. Cela semble indiquer que le sens général d’arbre était le primitif, à moins que les Celtes n’employassent que des troncs d’aune pour faire des mâts, ce qui est peu probable). Bot. Nom scientifique du genre bruyère : On connaît aujourd’hui près de six cents espèces d’éricas. (C. Lemaire.)


ÉRICACÉ ÉE adj. (é-ri-ka-sé), Bot. syn. d’ériciné.


ÉRICAMÉRIE s. f. (é-ri-ka-mé-ri — du gr. ereiko, je fends ; meris, portion). Bot. Genre d’arbrisseaux de la famille des composées, tribu des astérées, qui habite l’Amérique boréale.


ÉRICATE s. m. (é-ri-ka-te — du gr. ereiko', je fends). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères de la famille des carabiques, tribu des harpales, comprenant une seule espèce, qui habite le Sénégal.


ÉRICÉ, ÉE adj. (é-ri-sé — rad. érica). Bot. Qui ressemble ou se rapporte au genre érica ou bruyère.

— s. f. pl. Tribu de la famille des éricinées, ayant pour type le genre érica ou bruyère.


ERICEIRA, bourg de Portugal, province d’Estramadure, à 37 kilom. N.-O. de Lisbonne, sur un petit golfe de l’Atlantique ; 2,600 hab. Pèche et cabotage.


ERICEIRA (Fernand de Menezes, comte d’), historien et littérateur portugais, né à Lisbonne en 1614, mort en 1699. Il prit part aux affaires de son pays, fut gouverneur de Tanger et composa de nombreux ouvrages : Vie du roi Jean Ier (Lisbonne, 1677, in-4o) ; Histoire de Tanger (Lisbonne, (1732, in-fol.) ; Histoire de Portugal (Lisbonne, 1734,2 vol. in-4o). Outre ces ouvrages d’histoire, il a laissé un roman, des poésies, des traités de mathématiques, etc.


ERICEIRA (Louis de Menezes, comte d’), littérateur portugais, frère du précédent, né à Lisbonne en 1632, mort en 1690. C’était un homme remarquable par le savoir, un amateur éclairé des beaux-arts, un écrivain distingué. Il avait fait peindre son palais par Lebrun et par le cavalier Bernini, et avait établi d’importantes manufactures dans le royaume. Doué d’une imagination très-vive, qui finit par tourner à la folie, un jour, dans un accès de frénésie, il se jeta par la fenêtre et se tua. On cite parmi ses ouvrages, outre des poésies et des comédies : Vie de Scanderberg (Lisbonne, 1688) ; Histoire de la restauration de Portugal (1679-98, 2 vol. in-fol.), ouvrage remarquable et fort estimé.


ERICEIRA (Jeanne-Joséphine de Menezes comtesse d’), femme auteur portugaise, fille de Fernand, nièce et femme du précédent, née à Lisbonne en 1651, morte en 1709. Elle possédait le latin, le français, l’italien, l’espagnol, et écrivait avec autant de goût que d’élégance. On lui doit des poésies dans ces diverses langues, des comédies, une Vie de saint Augustin, un poème portugais intitulé : le Réveil du songe de la vie, etc.


ERICEIRA (François-Xavier de Menezes, comte d’), écrivain portugais, fils de la précédente, né à Lisbonne en 1673, mort en 1743. Il embrassa la carrière des armes, et se distingua, comme son père et son oncle, par son goût pour les lettres. Il a composé un grand nombre d’ouvrages, parmi lesquels il convient de citer un poème épique, Henriquieda, et une traduction de l’Art poétique de Boileau, ouvrage resté manuscrit, mais dont il envoya à Despréaux une copie, qui lui attira de la part du poëte satirique une lettre pleine de pompeux éloges. Il est vrai que Boileau avoue ne savoir que très-peu le portugais, ce qui signifie sans doute point du tout, et rabat