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maroquin, F. Didot ; 51 fr. vélin, en 1813} 122 fr., maroquin rouge, par Trautz, Solar.

— On peut joindre & l’une et à l’antre de ces éditions le volume suivant : Heur. Savilii Commentarius in Tacili Historias et Jul. Agricoles Vitam, neenon tractalus Je militia liotnana (Amstelodami, ex ofticina Elzevir., 1649, petit in-12) : 4 k 6 fr. Vendu 65 fr., non rogné, en 1811 ; 11 fr., de Chalabre, et 27 fr., Lubé’loyère. — Opéra, variorum commentariis iUustrata, Joh. Fred. Gronovius recensuit, etc. (Amstelodami, D. Elzevirius, 167 ! et 1673, 2 vol. in-8°). Bonne édition pour l’ancienne collection variorum, 15 à 20 fr. Vendue 77 fr., bel exemplaire mar. rouge, Courtois ; en 4 vol., maroquin rouge, 180 fr., de Bute ; 160 fr., non rogné, Mae-Carthy, et 100 fr., Renouard. Les éditions du texte de Tacite (Amsterdam, 1649, 1665 et 1678, in-24) n’ont pas de valeur. — Les Œuvre* de Tacite, de la traduction de Nicolas Perrot d’Ablancourt, avec des remarques (Amsterdam,

de l’imprimerie de Louis Elzevier, 1663, 3 vol. petit in-12). Malgré l’adresse que porte son titre, cette édition, qui est assez rave, est probablement sortie des presses de Rouen. Vendue 26 fr., veau fauve, tr. dor., Piéters.

— Plorus, Epilome Mstoriœ liomanœ (Lugduni-Butav., 1638, petit in-12), 6 à 9 tr.

Vendu 12 fr., maroquin rouge, de Boissy ; 17 fr., maroquin rouge, Caillard ; 22 fr., Desjobert.

Justini historiarum ex Trogo-Pompeio libri XL1 V, cum notis Is. Vussii (Lugduni-Batav., 1640, petit in-12). Il existe deux éditions sous cette même date ; l’une, qui est la plus belle, avec une épitre dédjeatoire à Thuron Bielke ; l’autre, sans cette épitre : 6 à 10 fr. Vendues 14 fr., maroquin vert, La Vallière ; 24 fr., maroquin rouge, en 180S ; 20 fr., Jourdan. Les éditions d’Amsterdam, avec les notes de Vossius (1664) et avec les notes de T. Popmaet de J. Loccenius(1673, petit in-12), ont peu de valeur.

4" Histoire de France, 31 ouvrages, parmi lesquels sont comptés bien des livrets se rapportant aux affaires du temps, aux prétentions de Louis XIV ; mais on trouve aussi dans cette section : la Vie de messire Gaspard de Coligny, etc. (Leyde, Bonaventure et Abraham Klzevier, 1643, 2 tomes en 1 vol. petit in-12 de 118 feuillets). Les exemplaires bien conservés de cette édition sont rares. On les estime de 24 à 30 fr. ; un bel exemfilaire maroquin citron, vendu 96 fr., Cailard, et 110 tr., Duriez ; un autre 53 fr., Didot, et en maroquin bleu (0’",135), 162 fr., Solar. La même édition existe avec un nouveau titre portant pour adresse : Paris, Th. Jolly, 1656. Ce petit volume, que l’on paye si cher, n’est que la réimpression incomplète de la Vie de messire Gaspard de Coligny, etc. (Amsterdam [Genève], pour les héritiers de Commelin, 1643, 2 tomes en 1 vol. in-4 ?), qui se donne à très-bas prix. — La jolie édition des mémoires de Commines (Leyde, 1648, petit in-12) vaut de 30 à 40 fr. Les exemplaires grands de marges et bien conservés sont fort recherchés. Vendus, bel exemplaire maroquin rouge, 55 fr., (Jaillard ; vélin, 73 fr., F. Didot ; 0"i,137, 107 fr., deChalabre ; 90 fr., Pixérécourt ; oœ,135, vélin, 85 fr., Hebbelinck ; 0">, 132, maroquin vert, 129 fr., Giraud ; om,136, maroquin, 310 fr, Renouard. Il y a une contrefaçon de cette édition avec le Non solus sur le litre, et l’indication : à Leyde, chez les Elzeviers, 1649, in-12, mais dans un plus grand format. Elle est probablement d’un imprimeur de Rouen, — Péréfixe, ffisioire du roy Henry le Grand (Amsterdam, Louis et Daniel Elzevier, 1661, petit in-12). Cette édition se paye de 12 à 30 fr., selon la beauté des exemplaires, et s’est vendue même jusqu’à 60 (V., maroquin bleu, F. Didot ; 46 fr., Labèdoyère ; celle de 16C4, imprimée par Daniel Elzévir, 15 à 24 fr., a été vendue, Liel exemplaire maroquin rouge, 45 fr., Chénier ; 56 fr., Mae-Carthy ; 60 fr., Sensier ; en vélin (om, i34), 69 fr., Renouard. Le même imprimeur a donné une autre édition petit in-12 (Amsterdam, 1678), avec un frontispice gravé, daté de 1679. Vendue 11 fr., salle Silvestre, en 1810, et un exemplaire non rogné, 80 fr., Sensier et Labèdoyère.

S" Histoire de divers pays, 42 ouvrages. On y remarque le suivant : la Ville et la république de Venise, par le sieur T. L. E. D. M. S. de Suint-Didier ; troisième édition, reveuë et corrigée par l’auteur (Amsterdam, Daniel Elsevier, 1680, petit in-12). Adrien Moetjens, libraire à La Haye, ayant acquis le fonds des exemplaires de cette édition qui restaient à la mort de Daniel Elzévir, en réimprima les feuillets préliminaires pour jeter quelques variantes dans l’avertissement et la préface et donna à l’ouvrage le titre suivant : la Ville et la république de Venise, par M. le chevalier de Saint-Didier ; quatrième édition, revue et corrigée par l’auteur (La Haye, chez Adrien Moetjens, 1685). Un exemplaire, non rogné, de cette prétendue quatrième édition, qui avait été adjugé pour 5 fr. À la vente de Mazoyer en 1825, ayant été annoncé depuis comme imprimé chez Daniel Elzévir, s’est vendu 126 fr. 50 chez Ch. Nodier, en 1830, et 40 fr., Hixérécourt ; un autre, 97 fr, de Chalabre : 52 fr. 50, en 1839. Au reste, même avec le titre de 1680, ce livre ne se vend ordinairement que de 6 à 9 fr., quoiqu’un exemplaire relié en maroquin rouge par Derome ait été payé 30 fr. chez Duriez, et un exemplaire non rogné 81 fr., Mac-Carthy.

6« Paralipomènes historiques, 19 ouvrages.

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Nous citerons : P. Pierre Le Moyne, la Galerie des femmes fortes (Leiden, Jean Elsevier, 1660, petit in-12, fig.), de 18 à 24 fr. Vendu, beaux exemplaires, 37 fr., maroquin bleu, Chénier ; 41 fr., Labèdoyère ; relié en vélin, 45 fr. Veinant ; en maroquin vert, par Trautz, 74 fr., et 57 fr., Solar. — Cataïogus librorum ofpcinœ Danielis Elzevirii (Amstelodami, 1675, petit in-12 de 19 if.). C’est le catalogue des livres de fonds de Daniel Elzévir ; il est curieux en ce qu’il indique les prix. Le Corpus juris ciailis, avec les notes de Godefroy (2 vol. in-fol.), y est porté à 20 flor. de Hollande ; le même livre, édition de 1664 (2 vol. in-8°), seulement à 6 flor. 10 sh. ; le Lexique arabe de Golius (in-fol,), k 30 flor. ; le Cicéron de Schrevelius (in-4°), à. 8 flor. ; l’Homère un Schrevelius (2 vol. in-4°), à 8flor. ; le Sénèque variorum (1672, 3 vol. in-8°), à 17 flor. 10 sh. ; le Tacite variorum (1672, 2 vol. in-8°), à 13 flor. 4 sh. ; le Dëcaméron de Boccace, en italien (in-12), à 2 flor. 5 sh. ; les volumes de Balzac, à 1 flor. ou 1 flor. 6 sh. chacun ; la Sagesse de Charron, de 1662, à

I flor. 18 sh. ; les Comédies de Molière (1675, 5 vol.), à 7 flor. ; le Henry IV, de 1664, à 1 flor, 14 sh. ; l’Anatomie de la messe, à 18 sh. ; le Pastissier français, à 13 sh. ; les Satyres de Régnier, à 10 sh., etc. Mais ce catalogue n’est pas aussi recherché que celui qui porte le même titre (AmsterdamK1681, petit in-12 de 20 ff.), imprimé pour la vente qui a été faite après la mort de Daniel Elzévir. Il porte la marque Ne extra oleas. L’exemplaire de la vente Motteley a été porté à 130 fr. en 1825, et cependant le propriétaire en avait déjà fait faire une réimpression exacte, sortie des presses de F. Didot en 1823 et tirée à 100 exemp aires (petit in-12). Un exemplaire de l’édition originale a été payé seulement 7 fr. 15, de Chalabre.

— Bibltogr. Consultez les ouvrages suivants, dernières publications : Études sur diverses impressions elséviriennes (Paris, Techener, 1861, in-8°) ; les Elzévirs de la Bibliothèqueimpériale publiquede Saint-Pétersbourg (1862, gr. in-16) ; Die Elzëoir-Sammlung in der Kaiserlichen offentlichen Bibliothek zu Saint-Pétersbourg von Chr. Walher (1862, in-s°) ; Catalogue méthodique en dissertations ou thèses imprimées par les Elsevier de 1610 à 1772, par Ch. Walher (Saint-Pétersbourg, (1863, in-8°) ; Catalogue d’une collection d’elzeviers (Paris, Techener, 1858, in-8°) ; Catalogue des livres rares et précieux composant la bibliothèque de Fr. Garcia de Léon Pizarro y Bouligny (Bruxelles, 1812, in-8°) ; Verzeickniss der wert/wollen Bibliothek eines bekannten bibliophilen (v. page 36-50, Collectio Elzeviriana, Leipzig, 1863, in-8°, chez List et Brancke).

ELZÉVIRIEN, IENNB adj. (èl-zé-vi-ri-ain, iè-ne — lad. Elzéoir). Qui appartient aux Elzévir, aux livres publiés par les Elzévir : Edition Er.zÉviRiENNE. Format elzévirien.

II Se dit aussi des éditions faites à l’imitation de celles des Elzévir.

ELZHEIMEH ou ELSHE1MER (Adam), peintre allemand, né à Krancfort-sur-le-iJein en 1574, mort à Rome en 1620. Il eut pour maître Philippe Offenbach, peintre médiocre, qui sut développer cependant les rares dispositions d’EIzheimer. Dès que l’élève eut appris son métier, il partit pour Rome. Van Mander nous apprend qu’en 1604 il était déjà fort connu, et que ses tableaux y obtenaient de brillants succès. Henri Goudt, comte palatin, et l’ami du peintre, avait puissamment contribué à sa réputation, en faisant de charmantes gravures d’après ses meilleurs tableaux. C’est au burin de cet amateur de talent que l’on doit, entre autres reproductions excellentes, l’Ange Baphaél conduisant Tobie ; cette planche est datée de 1GOS. Malgré son séjour dans la ville éternelle, Adam conserva longtemps dans ses compositions le caractère allemand. Céphale et Procris est sans contredit la plus heureuse inspiration due à cette première manière. Peu à peu, cependant, ses formes acquirent plus d’élégance et de pureté, et le tableau de Cérès changeant en lézard Stellion qui s’est moqué délie révéla bientôt l’influence de l’art italien, en affirmant un incontestable progrès. Cette toile fut acclamée. Elle est citée par Sandrart comme un modèle inimitable ■ de l’art de rendre les effets de nuit. » Signalons encore comme très-remarques : la Décollation de saint Jean-Baptiste ; le Saint Pierre délivré de prison ; Latone changeant en grenouilles les paysans de Lycée, etc. Les deux tableaux d Elzheimer que le Louvre possède sont : le Bon Samaritain et la Fuite en Égypte. Le premier ne mérite aucune attention ; le second est un chef-d’œuvre. Peu de peintres ont su mettre autant de charme et de poésie dans un sujet ai aride à force d’être connu. Des œuvres ainsi traitées coûtent beaucoup de temps et de peines et ne sauraient enrichir ; aussi le peintre de Francfort fut-il toujours très-pauvre. « Un mariage d’inclination, dit un écrivain, acheva de le rendre misérable. ■ Sa femme lui donna plusieurs enfants, et, pour conjurer la misère, il emprunta ; puis, ne pouvant rembourser, il fut saisi et jeté en prison. Adam aimait ses enfants ; séparé d’eux, .il tomba malade. Henri Goudt, l’ami généreux de l’artiste", s’émut de cette infortune, désintéressa ses créanciers et lui Ht rendre la liberté ; mais le malheureux, brisé de douleur, ne put retrouver l’énergie de travailler ; la misère re EMAC

vint, et avec elle la prison. Il n’en sortit cette fois que pour mourir.

L’œuvre d’EIzheimer est assez considérable et surtout très-varié. Il essayamême, dit-on, de graver lui-même ses compositions. On connaît de lui deux planches, que Mariette trouvaitfort jolies, mais qui ne valent pas ses peintures. | ■ Ses dessins, dit d’Argeuville, sont faits avec

une grosse plume, pochés en plusieurs endroits

et hachés négligemment ; ils ne sont estimés que des vrais connaisseurs. Il y en a , de plus recherchés à la plume, dont la tou : che est légère, spirituelle et maniée pittoresquement. » — « Celui que possède le musée du Louvre, et qui représente un Effet de nuit, ’ ajoute M. Charles Blanc, est exécuté avec beaucoup de soin, au crayon noir gouache de blanc... On y reconnaît 1 artiste qui, dans ses promenades solitaires, devina les mélancolies de la nature. Le crayon a rarement si bien I rendu les molles transparences des nuits d’été, a

Les contemporains d’EIzheimer se sont montrés justes appréciateurs de son talent, et son immense réputation ne s’était pas éteinte au xvma siècle, puisque Diderot en parle ainsi : ■ Victime de la manière fine et précieuse, mais lente et peu lucrative, Elzheimer mourut consumé de chagrin et accablé

! de misère, presque au sortir de la prison où

, ses dettes l’avaient conduit. Le prix actuel de j trois de ses tableaux l’aurait enrichi. •

émas, f. (é-ma). Nom brésilien du nandou.

j ÉMACIATION s. f. (é-ma-ci-a-sion — du lat. emaciare, amaigrir). Méd. Amaigrisse- ; ment extrême : La plupart des maladies chro- I niques produisent Témaciation.

I — Encycl. Méd, On désigne sous le nom à’émaciation un ensemble d’actions organiques qui ont pour résultat la maigreur et le marasme. Le pjjénomène principal de l’émaeiation est la diminution et même quelquefois la disparition de la graisse renfermée dans les aréoles du tissu cellulaire et les interstices des divers organes, accompagnée de l’amoindrissement des tissus mous et du tissu muscufaire, ce qui conduit à une diminution du volume du corps. L’émaciation peut être essentielle ou symptomatique. Dans le premier cas, elle n’est liée à aucune affection appréciable ; dans le second cas, au contraire, elle est liée à une maladie chronique ou aiguë, ou à une lésion d’organe bien déterminée. L’émaciation essentielle peut avoir pour cause l’inanition, l’usage d’aliments insuffisants ou nuisibles, l’usage prolongé des acides, l’abus des liqueurs alcooliques, l’emploi à l’intérieur de certaines préparations, la présence de vers dans les voies digestives, une hématose viciée par des émanations délétères répandues dans l’atmosphère, miasmes marécageux, émanations métalliques ; l’exercice de certaines professions, les hémorragies abondantes ou continues, les évacuations excessives, le ptyalisme, quelquefois l’allaitement, une croissance trop rapide, une altération du sang, les passions trop violentes, les fatigues continues, les excès, l’hypocondrie, les douleurs. L’émaciation symptomatique se produit dans les maladies aiguës ou chroniques qui s’opposent à l’exercice régulier des fonctions nutritives et surtout dans celles qui s’accompagnent de fièvre et d’évacuations abondantes. L’émaciation existe toujours dans la phthisie pulmonaire et dans l’atrophie mésentérique. L’émaciation ou maigreur, portée même à un degré assez avancé, est compatible avec la santé. Certaines personnes, par l’effet d’une disposition native, restent maigres toute leur vie. Toutefois, pour être naturelle, la maigreur ne doit pas dépasser certaines limites ; elle forme un des traits du tempérament bilieux et nerveux. Les changements que l’émaciation apporte dans les tissus et dans l’aspect général du corps peuvent se résumer de la manière suivante. Ainsi que nous l’avons dit, les fluides séreux et graisseux qui remplissent le tissu cellulaire sous-cutané sont absorbés et diminuent progressivement. La résorption porte ensuite sur ceux du tissu cellulaire intermusculaire, puis sur la graisse située plus

profondément dans les interstices des organes. Le tissu cellulaire et le tissu musculaire subissent bientôt eux-mêmes l’action organique qui s’exerce sur leurs éléments. Le tissu cellulaire se flétrit, se dessèche ; le tissu muscufaire s’amollit et se décolore. Alors les masses charnues du corps deviennent molles, les parties saillantes des os deviennent plus proéminentes, la peau perd sa souplesse, et, pour peu que l’émaciation persiste, la peau se ride et se flétrit. L’amaigrissement se produit dans les diverses parties du corps à des degrés différents et dans une sorte de succession. En général, les membres maigrissent les premiers, ensuite le tronc, et enfin la face. Cet ordre, cependant, ne s’observe pas dans tous les cas ni chez tous les individus. La marche de l’émaciation est très-variable. Quant au traitement, il consiste surtout à éloigner les causes de l’amaigrissement. Une fois cette indication remplie, on aura recours à une alimentation réparatrice et aux analeptiques. Cette marche est indispensable à suivre ; car, dans plusieurs cas à’émaciation, les ressources de l’alimentation ont été insuffisantes, parce que l’organisme n’avait pas été mis d’abord en’état de profiter de cette alimentation.

ÉMACIÉ, ÉB (é-ma-si-é) part, passé du v.

EMAI

Emacier. Devenu très-maigre : Un grand courage dans des organes émaciés porte à des actes ridicules. (Raspail.)

— Aran. Se dit de plusieurs espèces dont le corps est déprimé dans quelqu’une de ses parties.

ÉMACIER v. a. ou tr. {é-ma-si-é — lat. emaciare ; du préf. e, et de macies, maigreur. Prend deux t de suite aux deux prein. pers. plur. de l’imp. de l’ind. et du prés, du subj. : Nous émaciions, que vous émaciiez). Amaigrir. Il Peu usité.

S’émacler v. pr. Devenir très-maigre : Que de constitutions herculéennes j’ai vues s’émacier au souffle des imprudences et des excès d’un moment ! (Raspail.)

ÉMACDRIES s. f. pi. (é-ma-ku-rl). Antiq. gr. Autre orthographe du mot hémacuriiïs.

EMAD ED D1N ou EMAD FAKIH KERMAN1

(la Colonne de la religion ou le Jurisconsulte de Fermait), sofi et poste persan, mort à Kerman l’an 1390 rie notre ère. Il jouissait, durant sa vie, d’une grande réputation de science et ’ de sagesse, et était visité dans son cloître par une foule de gens qui venaient le coti, sulter. Ses poëmes passaient pour être parfaits à tous égards, et l’on disait qu’ils étaient seuls sans défauts parmi les poëmes persans. . Voici la liste de ses œuvres : le Compagnon des personnes pieuses ; le Livre des discussions amicales ; le Livre d’affection ; Introduction au sofisme ; Odes et tëlrastiques ; Elégies et pièces détachées ; Éloges et panégyriques ; recueil de dix Lettres sur divers sujets.

EMAD-EDDIN (Mohammed), écrivain persan, secrétaire du grand Saladin. V. ImadEddIN.

’ EMADI ou OMDET AS SCHOARA SCHÉHÉ-BI.4RI (la Colonne des poètes de Schéhëriar), poëto persan, né à Schéhériar, mort l’un 1195 de notre ère. Il habita pendant quelque temps Balkh et la cour du sultan de Mazanderan, acquit beaucoup d’influence auprès du Seldjoucide Toghrul, et se lia intimement avec Hakiin Senaï. Emadi était si considéré de ses contemporains, qu’ils le surnommèrent le Prince des poètes. Il termina sa vie dans les exercices de la plus sévère dévotion. Le recueil de ses vers, qui en contient seulement 4,000, est intitulé Divan.

ÉMAGE s. m. (é-ma-je). Ane. coût. Droit levé autrefois sur le sel dans quelques villes de Bretagne.

ÉMAGEAT s. m. (é-ma-ja). Hortic. Espèce de radis noir du Médoc.

ÉMAIER v. a, ou tr. (é-ma-ié). Syn. d’iis MAtliR.

ÉMAIL s. m. (é-mall ; II mil ; —du bas latin smaltum, qui se rapporte au germanique : ancien haut allemand smelzan, smaltjan, fondre, anglo-saxon meltan, smeltan, Scandinave melta, smelta, allemand moderne schmelzen, anglais to melt. Ces formes répondent au grec meldd, fondre, liquéfier. La racine sanscrite corrélative est mard, avec le sens analogue de broyer, diminuer. Comparez mid. devenir visqueux, forme secondaire de mard. Sans doute il est permis de rattacher à la même racine le russe maidanu, fonderie, que l’on ne retrouve pas dans les autres dialectes slaves. Diez préfère cette étymologie pour émail à celle du latin maltha, sorte de mortier, laquelle est au contraire adoptée par M. de Laborde, et qui du reste se rattache à la même racine sanscrite. Il est certain que la dérivation allemande rend plus facilement compte de es ou s qui commencent le mot dans toutes les langues romanes. Quant à l’apocope du t dans la forme française, ainsi que le fait observer M. Littré, on en a un exemple dans l’ancien français gai pour gall, bois, de l’allemand wald). Fondant vitrifié dont on couvre certaines matières pour leur donner de l’éclat ou pour les colorer d’une façon inaltérable : Email des faïences, des porcelaines. Email sur métaux. Peinture sur émaii

— Par ext. Ouvrage glace d’émail : La fève de Moka, la feuille de Canton,

Vont verser leur nectar dans l’émail du Japon.

Deljlle.

Il Ouvrage de peinture exécuté sur émail : L’industrie des émaux, si fameuse à Limoges pendant le moyen âge, et qui, à la Benaissance, jeta un si vif éclat, reposait à la fois sur le secret d’un procédé pratique et sur une tradition artistique inspirée par une foi profonde. (Napol. III.)

— Par anal. Matière transparente qui recouvre la surface intérieure des coquilles : J’ai plusieurs de ces coquilles dont i’ÉMAfL est bien conservé. (Buff.) Il Matière dure et transparente qui recouvre la couronne des dents, et a laquelle celles-ci doivent leur éclat : Z’bmail est le défenseur et le gardien de la dent. (J. Macé.) Tout ce qui est acide mord sur l’è- mail. (J. Macé.) Le style sur l’idée, c’est l’È- MAfL sur la dent. (V. Hugo.)

Une lèvre où s’empreint la rougeur du corail De la blancheur des dents relevé encor Vémail.

Delu.lb.

Il Grand éclat, grande et agréable variété do couleurs : L’émail des fleurs. Z’émail des prairies.

L’or pourpre du faisan, Vémail d» la pintade.

Diaji-Ls.