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« Quand on s’obstine à susciter des troubles civils et des commotions politiques, on s’expose à en tomber victime.

« Il faudrait être niais ou insensé pour croire, après tout, qu’une famille aurait l’étrange privilège d’attaquer journellement mon existence sans me donner le droit de le lui rendre ; que cette famille pourrait se prétendre au-dessus des lois pour détruire et se réclamer d’elles pour sa propre conversation. Les chances doivent être égales. »

Parmi les hommes d’État qui l’appuyèrent dans sa fatale résolution, on doit citer en première ligne Fouché et Talleyrand lui-même, qui n’avait peut-être pas pesé du premier coup les conséquences d’une semblable mesure. Quand il la sut accomplie, il ne put s’empêcher de dire : C’est plus qu’un crime, c’est une faute.

Notre cadre ne nous a permis que de résumer fort brièvement ce sanglant épisode, et nous terminerons en citant les principales sources qu’on doit consulter si l’on veut pénétrer dans les détails.

— Bibliogr. Recherches historiques sur le procès et la condamnation du duc d’Enghien, par A. Nougarède du Fayet (Paris, 1844, 2 vol. in-8°) ; c’est un excellent travail, rempli de documents et de renseignements précieux ; Mémoires du duc de Rovigo ; Explications offertes aux hommes impartiaux, par le comte Hullin ; Discussion des actes de la commission militaire instituée pour juger le duc d’Enghien ; Examen impartial des calomnies répandues sur M. de Caulaincourt ; Marguerit (N... N... de), De l’assassinat de M. le duc d’Enghien et de la justification de M. de Caulaincourt (Paris, 1814, in-8° ; Orléans et Paris, 1824, in-8°) ; Firmas-Periès (N... N...), Notice historique sur L.-A.-H. de Bourbon-Condé, duc d’Enghien, suivie de son oraison funèbre, prononcée par l’abbé de Bouvens (Paris, 1814, in-8°) ; Maquart (Antoine-François-Nicolas), Éloge de L.-A.-H. de Bourbon-Condé, duc d’Enghien, prince du sang royal de France (Paris, 1817, in-8°) ; Guillaume (F—J.-L...), Éloge du duc d’Enghien (Paris, 1818, in-8°) ; Dupin (André-Marie-Jean-Jacques), Pièces judiciaires et historiques relatives au procès du duc d’Enghien, avec le journal de ce prince depuis l’instant de son arrestation (Paris, 1823, in-8° ; trad. en allem., Leipzig, s. d.) ; Bouvens (N... N... de), Oraison funèbre de L.-A.-H. de Bourbon-Condé, duc d’Enghien (Paris, 1824) ; Dion (comte de), Éloge funèbre de S. A. R. Mgr  le duc d’Enghien (Londres, 1824) ; Bilderdijk (Willem), Op den moord van den herzog d’Enghien (Leyde, 1824) ; Boudard, de l’Hérault (André), Mémoires, lettres et pièces authentiques touchant la vie et la mort de S. A. R. Mgr  le duc d’Enghien (Paris. 1823, in-8° ; Bruxelles, 1823, in-12, portrait) ; Gautier, du Var (Isidore-Marie-Brignolles), Conduite de Bonaparte relativement aux assassinats de Mgr  le duc d’Enghien et du marquis Louis de Frotté (Paris. 1825, in-8°) ; Roux de Laborie (Anatole), Éloge du duc d’Enghien (Paris, 1827, in-8°) ; couronné par la Société royale des bonnes lettres ; Flayol (Victor-Alphonse), Éloge du duc d’Enghien (Paris, 1827, in-8°) ; Ulin de la Ponneraye Éloge du duc d’Enghien (Paris, 1827, in-8°) ; Choulot (de), Mémoires et voyages du duc d’Enghien, précédés d’une notice sur sa vie et sa mort (Moulins, 1841, in-8°, 2 portraits) ; Saint-Hilaire (Émile-Marco de), le Duc d’Enghien ; épisode du temps du consulat (Paris, 1844, in-12 ; Bruxelles, 1844, in-18), etc. On pourra consulter aussi les pièces officielles et autres publiées dans la collection Baudouin sous le titre de Mémoires historiques sur la catastrophe du duc d’Enghien, ainsi que le résumé donné par M. Thiers (Consulat, t. IV).


ENGIA, nom moderne d’EGINE.

ENGIBATE s. m. (an-ji-ba-te — gr. eggeibatês ; do eggns, prés, et huinô, je marche). Antiq. Nom donne h de petites figures qui étaient mues par une machine hydraulique, au son d’une orgue mise en mouvement par la même machine.,

ENGiDE adj. (an-ji-de — rad. engis). Entom. Qui ressemble ou qui se rapporte à l’engis. |] On dit aussi enginite.

— s. m. pi. Tribu de coléoptères pentamères de la famille des clavicornes, ayant pour type le genre engis et comprenant des espèces fossiles qu’on trouve dans le lias. il. Ou dit

aussi ENGIDITE.

ENGIHOL’L (caverne d’), caverne de Belgique située dans la province de Liège. Elle est remarquable par la grande quantité d’ossements et de débris d’ossements fossiles qui y ont été découverts, niëiës au limon et au gravier qui en constituent le sol. Ces ossements fossiles ont été parfaitement étudiés par M. de iSchmerling dans son ouvrage intitulé : Recherches sur les ossements fossiles de la province de Liège ; ils lui paraissent avoir été introduits dans cette caverne par l’action des eaux, car il a remarqué qu’on y trouvait mêlés et agglomérés des ossements d’espèces analogues a celles qui existent actuellement dans la contrée et des ossements d’espèces qui n’y existent plus depuis longtemps, des ossements d’éléphant, de rhinocéros, d’hyène, par exemple. Les espèces nuxqin.’ilcs se rapportent le plus grand nombre de ces ossements fossiles sont le tigre, dont pu a trouvé cinq variétés différentes, une dite

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le grand tigre des cavernes, une autre de la taille du lion, une autre de la taille d’une panthère et deux autres de la taille du lynx ; le campagnol, dont on a trouvé quatre espèces et en grande abondance ; le bœuf, dont on a trouvé trois espèces ; le cerf et le renne enfin, dont on a trouvé deux espèces. On a trouvé également dans la caverne d’Engihoul des crânes humains et d’autres, vestiges de même genre, qui semblent y avoir été introduits par l’action des eaux.

ENGILBERT, ministre de Charlemagne. V. Angilbert.

ENGIN s. m. (an-jain — Ménage et tous les autres étymologistes rapportent ce mot au latin ingeninm, esprit, talent, connaissance, de in, dans, ax.ge.ncre, produire, engendrer, en sanscrit gan. Voir génie, ingénieux. On a remarqué dans toutes les langues aryennes que les racines corrélatives à gan, naître, et à. gnâ, connaître, confondent si bien leurs formes et leurs dérivés qu’il est parfois difficile de les distinguer avec sûreté. Cela conduit à présumer une affinité primitive entre les significations. On peut croire, en effet, que les anciens Aryas se sont représenté la connaissance en quelque sorte comme la naissance de l’esprit ; car, pour l’esprit, être, c’est connaître). Adresse, industrie : Mieux vaut engin que force, il Vieux mot.

— Par ext. Instrument, ustensile, arme, piège : Engin de chasse. Engine pêche. EnGin aratoire. Engin de guerre. Chaque nation a voulu faire du fer et puis le convertir en machines, engins et ustensiles. (Mich.-Chev.) Je préfère ci tous ces engins guerriers, qui caporalisent les enfants, les’biiles, le cerceau, la toupie..(Rigault.) Le monde n’a marché jusqu’il ce jour qu’avec des armes ; mais le livre se substituera aux engins de guerre. (Ed. Texier.)

Voyez-vous cette main qui par les airs chemine ?

Un jour viendra, qui n’est pas loin. Que ce qu’elle répand sera votre ruine ; De la naîtront engins o, vous envelopper,

Et lacets ipour vous attraper,

Enfin, mainte St mainte machine

Qui causera dans la saison

Votre mort ou votre prison.*

Gare la cage ou le chaudron 1

La Fontaine.

— Artill. Engin à feu, Ancien nom générique des armes à feu.

— Mar. Petite grue, en usage dans les ports pour descendre les fardeaux dans les embarcations. Il Machine quelconque d’une utilité très-petite, ou qui ne peut rendre les services qu’on en attendait, n l-’etit bâtiment de guerre mal construit et mal armé.

— T^echn. Machine placée dans le comble d’un moulin pour monter le blé. Il Treuil qui sert à tourner.uti moulin vers le Coté d’où vient le vent. Il Planche couverte de clous entre lesquels on tire le fil de fer pour le redresser, y Machine établie sur le chef d’une carrière pour en tirer les blocs d’ardoise.

— Encycl. Techn. On donne le nom d’engins aux machines employées pour élever les fardeaux. Ile tout temps on a fait usage, pour le bardage des matériaux, d’appareils.spéciaux mis en mouvement par l’homme, les bêtes de somme, les courants d’air ou d’eau et les poids ; fies forces motrices, seules connues des anciens, ont été augmentées de nos jours de celles produites par la dilatation des fluides et des gaz. l, es anciens connaissaient le levier, le coin, la vis, le plan incliné, le treuil, la poulie et les cordes ; la combinaison de ces machines simples leur a suffi pour l’érection des plus beaux et des plus vastes monuments. Mais le progrès a suggéré depuis l’invention successive des roues d’engrenage, des cames, des manivelles, des bielles, des balanciers, qui, à proprement dire, ne sont que des leviers combinés et à l’aide desquels on a pu établir les engins puissants dont nous disposons aujourd’hui, engins dont les combinaisons Sont tellement variées qu’il est difficile de les connaître tous dans leurs détails, quoique cependant ils soient appelés à produire le même travail, soit l’élévation verticale des fardeaux, soit la traction horizontale ou inclinée des matériaux de grandes dimensions.

Vitruve ne donne au sujet des engins employés par les anciens que des renseignements peu étendus et très-vagues, il ne parle que des trispastes, des pentaspastes et des polyspastes employés par les Grecs. Le trispaste était composé de trois pièces de bois dressées debout, jointes par en haut avec une cheville et écartées par en bas de manière à former une espèce de pyramide triangulaire. Le haut-, qui était retenu des deux cotés par des écharpes, soutenait une moufle, appelée recfmmus, a deux poulies. Le câble qui devait servir à l’élévation du fardeau ayant été passé sur la poulie d’en haut, on le ramenait ensuite sur une autre poulie placée dans une moufle fixée au bas de l’appareil ; ensuite on le faisait revenir sûr la poulie placée au bas de la moufle supérieure et enfin on l’attachait à la moufle inférieure. L’autre bout de la corde descendait sur un treuil ou moulinet mis en mouvement par des hommes. Cet engin primitif, dont on voit encore quelquefois l’application dans les chantiers, n’est autre, sauf quelques améliorations, que la bigue à trois pieds employée dans les ports maritimes pour le chargement des bateaux.

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Le pentaspasto ne différait de la machine précédente que par le nombre des poulies qui ; au lieu d’être de trois, était de cinq ; cet engin était généralement employé lorsqu’on avait de lourds fardeaux, et que leur point d’élévation était a une grande distance du soK Lorsque les matériaux atteignaient une grandeur exceptionnelle et un grand poids, on remplaçait le moulinet par une roue, que les Grecs appelaient ànoipuiuiv ou «toiTfiirav, et on doublait le nombre des poulies. Le polyspaste différait des précédents engins en ce qu’il y entrait un grand nombre de poulies. Il présentait une très-grande commodité, en ce que, n’étant composé que d’une seule pièce de bois, élevée et retenue a une certaine nauteur par des cordes, on pouvait le faire pencher en avant ou par les côtés, à droite du à gauche, pour diriger le fardeau où cela était nécessaire. Cette machine est encore en usage dans quelques ports maritimes d’Italie et de France ; elle a fourni l’idée de la grue à volée variable, de Henderson et de Borde, que l’on emploie aujourd’hui sur les chantiers des grandes constructions. Les moyens employés par les Égyptiens, pour dresser leurs obélisques et transporter les masses granitiques que l’on rencontre dans leurs monuments, nous sont restés inconnus jusqu’à" ce jour. Rondelet rapporte, dans son Art de bâtir, différentes expériences qu’il a faites pour déterminer les efforts que nécessitaient le transport des blocs dont la forme ne se prêtait pas au roulement ni au culbutement à force d’hommes. En examinant la pierre qui servait de couverture au temple de Buto et l’édifice monolithe d’Amasis, on pourrait croire, dit ce savant architecte, que les Égyptiens faisaient usage, pour les pierres h. surfaces planes ;.de rouleaux et de cabestans, qui sont les engins les plus simples et les plus anciens, ceux dont les effets sont les plus puissants et les plus immédiats. Il cite, afin de donner une idée de la force qu’il fallait déployer pour remuer et transporter ces masses, les expériences faites sur Une pierre de taille dont le poids était d’environ 530 kilogrammes : « Pour traîner cette pierre sur une surface horizontale de même matière grossièrement taillée, il a fallu 370 kilogrammes. La même, traînés sur de* pièces de bois, a exigé une force de 320 kilogrammes. La même pierre, posée sur une plate-forme de bois et traînée sur du bois, a exigé 300 kilogr mines. Mais, après avoir savonné les deux surfaces de bois qui glissaient l’une sur l’autre, il n’a fallu qu un elfort de 115 kilof ranimes. Cette pierre posée sur des rouleaux e 8 centimètres de diamètre, et mise en mouvement sur une surface de même matière, n’a exigé qu’une force de 17 kilogrammes, l.a même, roulant sur des pièces de bois, a cédé à un elfurt-de 14 kilogrammes, et lorsque les rouleaux étaient placés entre deux pièces de bois, il kilogrammes suffisaient, ■( ! résulte de cette expérience que, pour traîner une pierre à cru sur un sol de niveau ferme et uni, il faut un peu plus des deux tiers de son

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poids, les - si la superficie est en bois ; - si 5 9

le mouvement se fait bois sur bois, et - si les

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deux surfaces de bois qui glissent l’une sur l’autre sont savonnées. Si I on fait usage de rcuisaux, U faudra, s’ils sont placés immédiatement entro la rfierre et le sol, un peu

plus de - du poids, et — s’ils roulent sur du

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bois, et enfin, s’ils roulent entre deux surfaces unies comme du bois, il ne faudrait

qu’environ — du poids. • Le bois se comprimant sous les grands fardeaux, les rouleaux faits de cette matière sont sujets à changer de forme, à s’écraser et à s’enfoncer* dans les pièces de bois entre lesquelles ils sont placés, ce qui produit un frottement qui augmente naturellement en raison du fardeau. Pour conserver l’avantage que procurent les rouleaux, il faudrait qu’ils fussent incompressibles de même que les surfaces entre lesquelles ils se meuvent ; et, pour qu’ils ne pussent pas rompre, qu’ils fussent fort courts et que leur nombre fût trôsfrand, de sorte que chacun portât une moinre partie du fardeau. Les résultats de ces expériences ont permis à Kondelet de calculer la force qu’il aurait fallu pour transporter la pierre qui formait la couverture du templede Buto et dont le poids était de 900,000 kilogrammes. L’expérience journalière des travaux lui ayant fait connaître qu’un homme moyennement robuste et accoutumé au travail, comme ceux qu’employaient les anciens, peut porter une charge égale à son poids et traîner un fardeau une l’ois et demie [dus pesant, cet architecte a trouvé que, pour traîner ces 300,000 kilogrammes sur un sol uni et solide, il aurait fallu 10,000 hommes, 9,000 pour le traîner sur une superficie formée par des pièces de bois ; 8,333 hommes, si l’on suppose que cette pierre était placée sur une plate-forme de bois et traînée sur du bois, et seulement 2,500 hommes si l’on avait eu soin de savonner les deux surfaces en contact. Cette pierre ayant 40 coudées de largeur (21 mètres), on pouvait facilement disposer les hommes par rangs de chacun 40, ce qui aurait formé une colonne de 250 rangs pour le premier cas, en les supposant égaux, et de beaucoup moins en les taisant diverger ; de

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225 pour le second ; de 208 pour le troisième, et de G2 et demi pour le quatrième ; Rondelet pense qu’il n’y aurait guère que ce dernier moyen de praticable. La largeur de cotte pierre etsa pesanteur rendaient l’usage des rouleaux de bois impossible. Quant à ceux de granit, s’il eût été possible de former un sol assez ferme et assez uni pour pouvoir en faire usage, il aurait suffi de 300 hommes ou de sept rangs et demi pour mouvoir ce fardeau. Comme il est probable qu’on n’a jamais fait usage de ce moyen ; cause de la trop grande dépense qu’il eût exigée, il est à présumer qu on a du faire usage de cabestans simples traversés par des leviers horizontaux. Avec cet engin il aurait fallu, pour le premier cas, 2,400 hommes et 200 cabestans, en admettant 12 hommes par cabestan ; pour le second cas, 2,1G0 hommes avec 180 cabestans ; pour lo troisième cas, 2,000 hommes et 107 cabestans, et pour le quatrième, 000 hommes et 50 cabestans. Ces résultats indiquent les forces h, employer pour mouvoir cette pierre sur un plan horizontal ; mais comme, de plus, il a tallu l’élever sur les murs du temple à l’aide d’un plan incliné, il est évident que la force a dû être augmentée en raison de l’inclinaison du plan. En tenant compte de cette circonstance, Rondelet trouve que, en faisant monter la pierre du temple de Buto sur un plan incliné de 12 degrés, 240 cabestans et 2,880 hommes suffisent pour le premier cas ; 225 cabestans et 2,700 hommes pour le second ; 210 cabestans et 2,520 hommes pour le troisième, et 108 cabestans et 2,296 hommes pour le quatrième. Rondelet pense que c’est du troisième procédé que l’on fit usage pour transporter l’édifice monolithe d’Amasis, dont Hérodote donne la description et qu’Amasis fit transporter de l’Ile d’Eléphantine a la ville de Sais, éloignées l’une de l’autre de vingt journées de navigation. Cet édifice, d’un seul bloc de pierre, avait 11"1,13 de longueur extérieure sur 7m,42 de largeur et 4m,25 de hauteur ; il avait à l’intérieur om,55 do longueur sur 0^1,38 de largeur et 2m,05 do hauteur ; son poids était de 208,000 kilogrammes. 2,000 hommes furent employés pendant trois ans à ce transport. D’après les calculs de Rondelet, en admettant le troisième mode de

transport, pour lequel la force est les - du

poids, il aurait fallu 2,037 hommes, l’édifice étant posé sur une plate-forme de charpente et traiiié sur des pièces de bois. Comme on le voit, ce résultat concorde avec ce que rapporte Hérodote ; il est donc probable que c’est ce mode que les Égyptiens employèrent. C’est probablement aussi pur le même procédé que fut transporté l’obélisque de Ruinsès, qui, suivant Pline, exigea le concours de 20.000 hommes.

Au moyen âge, les engins sont les grues, les chèvres, les treuils, le vérin, le plan incliné, etc., encore adoptés de nos jours ; dans tous ces appareils, on utilisait non-seulement la force musculaire de l’homme, mais encore son poids, soit en lui faisant gravir les échelons d’un énorme tambour, soit en le plaçant debout à l’extrémité d’un long levier, eu lui faisant parcourir avec les mains les échelons d’une échelle, de façon a le faire ngir par son poids cl par les bras. De nos jours, les engins varient avec chaque métier ; la mécanique a créé une grande quanti.é d’appareils pour économiser les bras de l’homme, lui donner moins de futigite et permettre de produire beaucoup et vite. D’un autre côté, les forces motrices dont on dispose ont tellement simplifié les difficultés, que le iimiiiemenl des masses qu élevaient les Égyptiens n’en présenterait plus aucune. Non-seulement les engins pour le transpor. et le montage des fardeaux ont reçu d’immenses améliorations, et leur emploi n’exige pi as de la part des ouvriers aucun déploiement de force, mais’ les outils qui coupent, frappent, laminent et tordent les matériaux les plus résistants ont reçu des perfectionnements analogues.

Engins de guerre. Les cutjins de guerre sédivisent en engins offensifs, engins défensifs et engins a. la fois offensifs et défensifs ; les premiers servent a, l’atinque, les seconds à la défense, et les troisièmes à l’attaque et à la défense. Outre l’açc, connu de tome antiquité, les engins offensifs employés par les anciens et au moyen âge, jusqu’à la-fabrication des engins offensifs à feu, étaient les catapultes, les scorpions, les balistes, les onagres, les arcs-balistes, les pierrières, les trébuchets a. contre-poids, etc. D’après Vitruve, les catapultes et les scorpions étaient destinés à projeter des dards d’une grande longueur et d un poids assez considérable. Végèce nous apprend que la balisie était tendue au moyen de cordes ou de nerfs ; que le scorpion était une batiste de petite dimension, une sorte d’arbalète ; que l’onagre lançait des pierres et que la force des nerfs devait être calculée en raison du poids des projectiles ; mais il ne dit pas si ces onagres étaient des engins mis en mouvement par des contre-poids, des cordes tendues ou des ressorts. D’après Végèce, la baliste est une grande arbalète fixe, propre à lancer des traits ; d’après Vitruve, elle est destinée h lancer des pierres dont le poids varie de 2 livres à 250 livres. Ammien Marcellin dit que la baliste est une sone de grande arbalète dont le javelot est lancé par la réaction de plusieurs cordes & boyaux tordues. D’après