Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 7, part. 1, E-El.djvu/237

Cette page n’a pas encore été corrigée
Cette page n’a pas encore été corrigée

ÊGAG

les malades n’en ont quelquefois qu’un seul, et, dans un cas observé, on en a extrait jusqu’à vingt. Leur couleur varie du gris au brun cendré, leur consistance de celle de la cire molle à celle de !a pierre la plus dure.

Les égagropiles sont plus fréquents qu’ailleurs en Écosse, en Irlande, en Bretagne et dans le nord de l’Angleterre. On attribue ce fait à l’usage que font ces peuples de la farine d’avoine. Les poils qui accompagnent les grains d’avoine se feutrent autour d’un noyau central comme sur une pelote, s’enroulent de sels calcaires, et finissent souvent par produire des corps assez volumineux. Un fragment d’os, un noyau de fruit, un caillot, un calcul biliaire ou des matières excrémentielles peuvent servir de noyau central. On a vu le caséum produire de ces concrétions chez des enfants nouveau-nés. La magnésie, qui forme de véritables calculs chez Tes individus qui abusent de ce médicament, la présence d’aliments réfractâires dans le tube digestif, de matières fécales durcies et arrêtées dans le canal intestinal, peuvent être citées aussi comme causes de cette maladie.

Le siège ordinaire de ces concrétions est le cœcum et l’appendice iléo-cœcal, les cellules et les angles du côlon, le rectum, enfin tous les points du tube digestif où il existe des inflexions brusques.

La présence de ces corps a pour effet de dilater la partie située immédiatement au-dessus d’eux.

Symptômes, Lorsque ces concrétions commencent à devenir volumineuses, le malade éprouve une douleur fixe accompagnée de sensations étranges. Il lui semble qu’une grosse boule remonte dans l’œsophage, qu’une corde lui serre l’abdomen, etc. ; il est sujet en même temps à des hoquets, à. des nausées suivies de vomissements muqueux et bilieux, quelquefois sanguinolents ; a des diarrhées abondantes qui amènent parfois l’expulsion du corps étranger et qui alternent avec une constipation opiniâtre.

Les égagropiles peuvent être expulsés par les voies naturelles ; quelquefois il s’établit des adhérences entre 1 intestin et les parties voisines : en pareil cas, la concrétion se fraye un passage par une ouverture naturelle, le vagin, le rectum, ou provoque la formation d’un abcès qui peut être ouvert. D’autres fois, la perforation intestinale se produit avant l’adhérence et donne lieu a un épanchement, dont la conséquence est une péritonite mortelle. Enfin, le corps étranger peut oblitérer l’intestin et causer la mort. Le malade succombe alors avec les accidents caractéristiques de l’épanchement interne.

La lymphe plastique peut aussi, en se déposant autour du corps étranger, former une fausse membrane et l’envelopper dans un kyste adhérent aux parois de l’intestin. On cite à ce sujet l’exemple d’une jeune fille qui mourut après avoir pris deux fois de l’arsenic. À l’autopsie, on trouva dans l’estomac des cristaux d’acide arsénieux enfermés dans un kyste membraneux.

Traitement, Le seul traitement médical que l’on puisse conseiller contre les égagropiles « est 1 emploi des purgatifs. Si l’on ne peut ainsi obtenir l’expulsion du corps étranger, on devra recourir au traitement chirurgical. Si l’on constate un abcès, on l’ouvrira largement dès que la fluctuation se fera sentir, afin que le corps étranger s’en échappe avec le pus ; s’il existe une listule, on l’agrandira et l’on pratiquera l’extraction ; s’il se trouve des concrétions friables dans une anse intestinale herniée, il faut les écraser a travers les enveloppes de la hernie et pratiquer le taxis ; si le corps étranger a provoqué l’inflammation des parois abdominales, on appliquera de la potasse caustique au centre du foyer ; s’il est descendu dans le rectum, on doit l’extraire, soit en une seule fois, soit après l’avoir divisé. Enfin, si les concrétions occupent un point élevé du canal intestinal et qu’aucun travail nesemanifeste, on aurarecoursau moyen proposé par M. Cloquet. Ce moyen consiste à dilater graduellement l’intestin, en injectant, par le rectum, une quantité de liquide de plus en plus considérable. Afin d’éviter le reflux du liquide par l’anus, M. Oloquet se sert du tube conique qu’il emploie depuis longtemps pour les injections forcées. Ces injections devront être plusieurs fois répétées pour amener l’expulsion définitive du corps étranger-.

— Art vétér. Les égagropiles sont des espèces de pelotes qu on rencontre dans les organes digestifs de plusieurs animaux, des herbivores spécialement, composées de substances diverses venant des animaux mêmes OU du dehors. Ces égagropiles ont un volume variable et prennent diverses formes, en raison des éléments qui les composent, des organes qui les renferment et des modifications qu’y apportent les sucs servant a, leur agglomération.

Les égagropiles sont formés en majeure partie de poils, de laine ; mais il en est qui sont presque entièrement composés de matières végétales, et d’autres qui présentent autant de différence dans leur composition que dans leur forme et leur volume. Les éléments des égagropiles se trouvent dans les détritus des plantes qui ont servi de nourriture aux animaux, dans les poils et dans les filaments laineux que ces animaux détachent et avaient, soit en se léchant, soit en les prévu.

EGAL

nant avec les substances alimentaires auxquelles ils se trouvent unis, soit enfin dans les matières calcaires, plâtreuses ou terreuses fixées aux aliments, ou qu’un goût dépravé leur fait rechercher. Ainsi que nous l’avons dit, le volume et la forme de ces corps inorganiques varient beaucoup. On en voit de la frosseur d’un noyau de cerise, d’une noix, un œuf ; d’autres sont aussi gros que la tête d’un enfant et pèsent de 3 à 4 kilogr. Il en est de sphériques, d’ovoïdes ou d’aplatis en deux sens et diversement allongés ; d’aréoles enfin, comme ceux du caecum du cheval. Tous sont, en général, disposés par couches superposées autour d’un corps étranger, végétal ou autre, qui leur sert de noyau central. Les uns sont couverts d’une espèce de velouté plus ou moins épais ; les autres ont comme une écoroe, une couche qui les recouvre et qui est formée d’un mucus brun et noirâtre, qu’on ne rencontre pas de cette couleur dans le premier ni dans le second estomac des ruminants ; d’autres encore ne présentent pas cette couche. Ces concrétions ont une odeur et une saveur aromatiques.

Les égagropiles, dans le mouton et le bœuf, sont toujours renfermés dans la caillette ou quatrième estomac, et jamais dans les autres estomacs ni dans l’intestin ; dans le cheval, ils se trouvent toujours, au contraire, dans les gros intestins. Les égagropiles, en agissant mécaniquement et comme corps étrangers, peuvent déterminer des troubles dans les fonctions des organes qui les recèlent. Ils ne sont jamais plus dangereux que quand, arrivant au pylore, ils empêchent, en obstruant cette ouverture, la sortie des matières chymeuses. Les signes qui décèlent la présence des égagropiles sont très-difficiles à reconnaître, même dans le bœuf, et surtout dans le cheval, qui en souffre plus et où ils peuvent être facilement confondus avec les symptômes de diverses coliques, d’entérite, de néphrite, de cystite. Néanmoins, le chevaine se livre pas à des mouvements désordonnés, comme il le fait dans les violentes douleurs d’entrailles. Les coliques qu’il éprouve se développent par accès de quelques heures, assez éloignés les uns des autres. Ces coliques ont un caractère particulier que les praticiens exercés ne manquent guère de saisir. Quant aux bêtes à laine, aucun signe certain ne dénote, chez elles, la présence des égagropiles. Même difficulté de constater leur présence dans les organes digestifs des bêtes bovines.

On ne connaît encore aucun moyen curatif certain contre les égagropiles ; quant aux moyens propres a en prévenir la formation dans les animaux, ils sont mieux connus et consistent dans le soin du bétail, le choix des nourritures saines et bien distribuées et la propreté des logements. À une certaine époque, les égagropiles ont passé pour une véritable panacée, applicable au traitement de presque toutes les maladies. L’ignorance et le charlatanisme en ont prôné les vertus imaginaires et ont mis à contribution la crédulité, qui s’est.laissé entraîner par des affirmations aussi imposantes que mensongères, i.a science a heureusement réduit les égagropiles a leur juste valeur, et la thérapeutique

en est enfin débarrassée.

i

ÉGAIL s. m. (é-gall ; H.mil.}. Chasse, Syn,

du mot AIGUAIL.

ÉGAL, ALE adj. (é-gal — du latin œqualis, dérivé û’œquus, uni, juste. Le latin œquus n’est autre chose que le grec eikàs, sanscrit aikiyas, uni, û’aikas, un. Ce nom de l’unité, qui est resté dans toutes les langues aryennes, sanscrit aikas, êka, zend aiwa, grec en, eis, latin unus, gothique ains, etc., est formé du pronom déterminatif sanscrit joint à l’interrogatif ayan et kas, ai-kas. En commençant à compter sur les doigts, on disait celui-ci pour le premier). Qui n’offre aucune différence en plus ou en moins ; qui est pareil en quantité, en valeur, en dimensions : Deux longueurs égales. Deux poids égaux. Deux personnes d’une fortune égale. Diviser un nombre en deux parties égales. Mêler des substances par parties égales. Un diamètre est égal à deux rayons. (Arago.) Il Uni, qui est bien de niveau, qui n’est point raboteux, point accidenté : Une route bien égale. Ce plancher n’est pas égal. Cette plane/te n’est pas bien égale.

— Uniforme, soutenu, qui est toujours le même, qui ne varie point : Un mouvement égal. Un pouls égal. Un caractère égal. Marcher dun pas égal. Le mouvement du flux, et du reflux est un balancement égal des eaux, une espèce d’oscillation régulière. (Buff,) L’homme de bien, moyennant une conduite égale et simple, se fait chérir et honorer partout. (Marmontel.)

Un style trop égal et toujours uniforme [dorme.

En vain brille h nos yeux, il faut qu’il nous en Boileau.

Du reste, en quoi répond au sort toujours divers Ce train toujours égal dont marche l’univers ? La Fontaine.

Notre santé n’a sas de plus certaine marque Qu’un pouls égal et modéré.

La Fontaine.

Il Qui a un caractère égal, une humeur qui est toujours la même : Virgile a fait son héros modéré, pieux, et, par conséquent, égal à I lui-même. (Fén.)

ÉGAL

ÉGAL

233

Être an dehors discrète, raisonnable, Dans sa maison douce, égale, agréable.

V. Huoo.

— Fig. Comparable, exactement pareil : Il y a une Égale lâcheté à insulter un être trop faible ou trop fort. (A. d’Houdetot. J L’observateur aura beau creuser le cœur humain^ il ne trouvera jamais une douleur ni une joie égales d celles que l’amour seul peut causer. {De Custine.) Les nations se nivelleront dans une égale liberté. (Chateaub.) La justice doit être égale pour tout le monde. (Chateaub.) Quand la liberté n’est pas égalb pour tous, elle n’est assurée pour personne. (Lamenn.) La justice égale, universelle, est maintenant le besoin le plus profond de la société. (Guizot.) L’action d’un être est égale « son activité. (Lacordaire.) A misère égale, l’homme plus fort, mieux rétribué, jouit encore d’un privilège relatif. (GuérouH.) Il n’y a rien d’ÉGAL à la petitesse de l’homme, si ce n’est sa vanité. (A. Karr.) Le principe de l’esprit existe chez tous les hommes, mais l’esprit n’est pas égal en tous, (E. Scherer.)

Est-il au jus de la treille Rien à’égal dans l’universl

MaItre Adam.

Du nom de dictateur, du nom de général, Qu’importe si des deux le pouvoir est égal ?

Corneille.

Il Qui jouit des mêmes droits, des mêmes avantages, qui est au même rang : Les Français sont égaux devant la loi. La nature, notre mère commune, a fait tous les hommes égaux, et le plus brave est le plus noble. (Marius.) Dieu et la nature ont fait tous les hommes égaux, en les formant d’une même boue. (Boss.) Tous les gens honnêtes sont égaux. (La Rochef.) Tous les hommes sont égaux par la nature et devant la toi. (L.-N. Bonap.) De l’école identique sort la société égale. (V. Hugo.) Les hommes naissent les uns des autres, tous égaux. (E. Alaux.).-Dieu n’a fait ni petits ni grands, ni maîtres ni esclaves, ni rois ni sujets ; il a fait tous les hommes égaux. (Lamenn.) Lesort de l’homme, considéré dans son ensemble, est l’ouvrage de la nature entière, et tous les hommes sont égaux par leur sort. (Azaïs.) Les hommes ne sont égaux ni dans la vie ni dans la mort. (Mme E. de Gir.) Les hommes sont égaux par la supériorité de leur nature, en dépit de toutes les inégalités accidentelles. (E. About.) Si les citoyens sont égaux devant le scrutin comme devant la loi. il ne reste plus aucun prétexte aux distinctions nobiliaires, dotations, majorais. (Proudh.) Nous sommes tous égaux sous le joug glorieux du devoir. (J. Simon.) M. de Ségur, le spirituel vaudevilliste de la Restauration, cheminait tranquillement, rêvant à fin couplet de facture, quand un malotru, coiffé d’une casquette, le heurte violemment et l’oblige de descendre du trottoir afin de passer devant lui.Pardonnez-moi, monsieur, dit M. de Ségur avec une exquise politesse, mais depuis la Révolution je croyais que nous étions tous ÉGAUX.

Les états soniégaux, mais les hommes différant.

Voltaire.

Fort de l’appui de tous, le faible, par les lois, lûégal en moyens, devient égal en droits.

Voltaire.

Les hommes sont égaux ; ce n’est point la naissance, C’est la seule vertu qui fait la différence.

Voltaire.

En vain des vanités l’appareil nous surprend, Les mortels sont égaux ; leur masque est différent.

Voltaire.

— Fam. Indifférent ; à quoi l’on n’attache nulle importance : L’un ou l’autre, cela m’est égal. Cela m’est fort Égal qu’on parle de moi.

Partez ou demeurez, cela m’est fort égal.

Gresbet. Une indifférence suprême, Voila mon principe et ma loi j Tout lien, tout destin, tout système Par Ik devient égal pour moi.

Gresset.

Partie égale, Égalité de ressources entre deux rivaux ou deux concurrents : Comme la partie n’est pas égale, il faut user de stratagème et éluder adroitement le malheur qui nous cherche. (Mol.) Entre nous, voyez-vous, il faut que la partie soit égale. (Scribe.)

Toutes choses égales, Toutes les circonstances étant supposées les mêmes : Toutes choses égales, une raison née avec quelque élévation aimerait encore mieux se tromper en se faisant honneur. (Mass.)

Faire tout égal, Tenir la même conduite avec tous, agir sans acception de personnes : Tenir la balance égale. Auotr une égale mesure. Il Montrer une stricte impartialité : Tenir la balance égalb entre deux concurrents.

Tout lui est égal. Tout lut est indifférent, peu lui importe que les choses se passent d’une manière ou d’une autre : Qu’on l’approuve, qu’on le blâme, tout lui est égal. (Acad.) B..., À qui tout est égal, montrait une gaieté évaporée. (Volt.)

— Loc. prov. Cela est égal comme deux veufs, Se dit de deux choses dont l’égalité est parfaite.

— Géom. Se dit des figures.qui sont superposables : Deux triangles sont égaux lorsqu’ils ont leurs trois côtés égiux un à un. Deux figures,

sans être égales, sont équivalentes lorsqu’elles ont même surface ou même volume. Il Se dit Quelquefois pour équivalent, mais seulement dans le cas où, la dissemblance des figures étant formulée dans l’énoncé, la superposition est exclue par cela même : Le tronc d’un prisme triangulaire est égal d (rois pyramides dont la base serait la base même du prisme, et dont les sommets seraient ceux des trois angles trièdres opposés.

— Arithm. Nombres égaux, Nombres qui ne diffèrent que par la forme et peuvent, par conséquent, être les mesures de grandeurs

6 3 égales ; tels sont les nombres 2 et -, — et

0,75, — et 0,8333..», V’ï et 1 + 1

0 "

8 + 1

2+..T. Il On dit aussi mombres équivalents, il Rapportségaux ou Raisons égales, Rapports exprimés par des nombres égaux ou équivalents,

tels que - et -, 7 — 4 et 9 — 6.

— Mus. anc. Se disait, chez les Grecs, du système d’Aristoxène, parce que ce musicien divisait ses tétracoides en trente parties égales, dont il assignait ensuite un certain nombre à chacune des trois divisions du tétracorde, selon le genre ou l’espèce du genre qu’il voulait établir : Le système égal.

— Jeux. Cartes égales, ou substantiv. Egales, Au whist, Nom donné à deux cartes qui se suivent dans la même main, et dont on se sert pour faire connaître la force de son jeu a son partenaire : La règle veut qu’on prenne avec la plus faible des égales, mais qu’on joue la plus forte lorsqu’on reoient en main.

— Bot. Aigrette égale, Aigrette dont les soies ont toutes- à peu près la même longueur, il Polygamie égale, Ordre de plantes comprenant les syngénèses, dont les fleurs sont hermaphrodites.

— Substantiv. Personne égale, qui joui ! des mêmes avantages ou qui occupe le même rang : Être rampant avec ses supérieurs, insolent avec ses égaux. L’amitié n’admet que dès égaux ou rend tels. (P. Syrus.) Un homme élevé dans des sentiments d’honneur est i’ÉGAL de tout le monde. (J.-J. Ronss.) Les anciens nobles de France ne regardaient jamais comme leurs égaux ceux qui n’étaient point nobles d’origine. (M’n de Staël.) Aujourd’hui, tout département est i’ÉOAL d’un autre département. (Le premier consul.) Celui qui est devenu grand par la puissance des armes ne veut plus d’ÉGAL. (Alibert.) On n’est jamais /’égal .de ceux qu’on aime. (A. d’HoudetoL) Dans une société d’ÉGAUx, tl n’y a plus d’ancêtres ni de fortunes. (H. Taine.) Il n’y a pas deux hommes plus près d’être des égaux qu’un libertin ruiné et son valet. (Nisard.) Eve est 12’égalk d’Adam ; la priorité d’origine est une chimère. (P. Leroux.) Les femmes aiment mieux être les égales de l’homme que ses idoles, et elles ont raison. (St-Marc Girard.) Rien n’est doux comme de vivre avec ses égaux. (Mme Guizot.) Toute aristocratie véritable est une association légaux. (Guizot.) Un homme sans moralité et sans instruction n’est pas i’ÉGAL d’un homme moral et instruit, mais il aurait pu l’être. (E. de Gir.) L’homme est î’égal de l’homme précisément par tout ce gui te fait homme, (V. Cousin.) Tous ceux qui mangent à ta même gamelle sont égaux. (Th. Page.) Le bon laboureur est f égal d’un grand poète et d’un grand homme d’État. (A. Karr.) Les meilleures leçons de morale pour l’enfant sont celtes qu’il’reçoit de ses égaux. (Bautain.) Il n’y a de pacte que cî’égal à égal, (Napol. III.) Une femme vulgaire, en outrant la pudeur, croit se faire J’égale d’une femme distinguée. (H. Bcyle.)

Ne nous associons qu’avecque nos égaux.

La Fontaine.

Écoutez la pitié, secourez vos égaux ; Ajoutez a vos biens en soulageant leurs maux

Delille. L’homme pleure, et voilà son plus beau privilège. Au cœur de ses égaux sa piété le protège.

Dei.u.le.

N’avoir point d’égal, Exceller, être le premier : Il n’A point d’égal au billard.

Marcher l’égal de quelqu’un. L’égaler, être son égal : Saint Cyprien, le plus aimable et le plus calme des grands hommes chrétiens de son temps, marche tout au moins l’égal de saint Jérôme. (Ph. Chasles.)

Je ceignis la tiare et marchai son égal.

Racine.

— Hist. Les égaux, Nom pris par les conjurés complices de Babeuf, parce que leur but était l’établissement de l’égalité des biens et des conditions. Loc. adv. A l’égal, Au même point, au

même degré :

Je suis craint à régal sur la terre et sur l’onde.

Corneille.

g Cette locution est aujourd’hui hors d’usage.

— Loc. prépos. A l’égal de Autant que, de même que, au même rang que : La pensée ne peut être mise A l’égal de l’action que quand elle réveille en nous l’image de la vérité. (M’e de Staël.) Le travail, autrefois

30