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blant nous dire : Ab uno disce omnes : par ce marquis, j’Jgez du parti qu’il représente ; par Vernouillet et Charrier, faites-vous une idée de la bourgeoisie bancocratique et financière de l’époque ; par Giboyer représentez-vous la presse et les journalistes. Nous le répétons, c’est là l’erreur.- Le marquis d’Auberive ne représente que lui, un original à qui Von aurait sans doute beaucoup de peine a trouver un pendant ; Vernouillet n’est qu’un coquin vulgaire dont on pourrait trouver des échantillons dans toutes les classes de la société ; quant à Giboyer, ce n’est pas là un journaliste, c’est un Dretteur, un bravo à gages et rien de plus : l’un tue avec la plume, l’auire avec le stylet. Quand nous aurons ajouté que l’action est confuse, les situations embrouillées, les scènes trop longues, nous aurons a peu près tout dit sur cette comédie, à laquelle nous n’avons consacré tant de place qu’en raison de toutes les idées contradictoires qu’elle a soulevées à son apparition. L’interprétation des premiers rôles était confiée à M"1* Arnould-Plessy et à MM. Régnier, Got, Samson, etc.

EFFRONTÉMENT adv. (è-fron-té-manrad. affronté). D’une manière effrontée, impudemment : Parler, mentir effrontément. Begarder effrontément les femmes. Répondre effrontément. Le vice semble chercher effrontément le grand jour. (Mass.) Une demoiselle ne doit jamais regarder effrontément son cavalier en dansant. (Boitard.) Sachez qu’il ne m’échappe rien ;

Que j’ai parfaitement vu vos yeux en coulisse

Chercher effrontément ceux de votre complice.

E. Auoier.

EFFRONTERIE s. f. (è-fron-te-rî — rad. effronté). Acte ou parole d’effronté, impudence, manque de retenue : Il est d’une rare effronterie. //effronterie consiste à braver la honte dans ses actions et dans ses discours. (Tbéophraste.) //effronterie est l’avorton de l’audace. (Rivarol.) L’impudence de Tkersité dans niiude est un tableau achevé de /’effronterie populaire. (Denne-Baron.) Z’effronterie est l’enseigne de la bêtise gui ne se comprend pas elle-même et ne peut se juger. (Boitard.)

L’effronterie en France est un vice a la mode ; mode.

Rien n’est plus nécessaire, et rien n’est plus comLa Fontaine.

— Par anal. Audace, sans-gène d’un animal : liien n’égale {’effronterie du moineau parisien.

— Antonymes. Décence, modestie, pudeur, réserve. — Honte, confusion, humilité.-Peur, timidité.

— Encycl, > L’effronterie est l’avorton de l’audace, » a dit Rivarol ; et un autre moraliste a ajouté avec raison : ■ De Veffronterie à la dépravation il n’y a qu’un pas. ■ Cn défaut peut se rencontrer dans toutes les classes de la société ; ainsi, pour ne parler que des anciens, Thersité est le type de l’effronterie populaire ; Diogène, de l’effronterie cynique ; Messaline, de Y effronterie libidineuse.

Dans nos temps modernes, Veffronterie semble s’être incarnée dans ces pages espiègles et malins que nos rois entretenaient à la cour ; c’est ce qui a donné naissance au proverbe : Effronté comme un page. Comme Veffronterie se confond quelquefois.avec l’audace, et qu’à ce dernier mot nous avons raconté diverses anecdotes qui pourraient tout aussi bien trouver place ici, nous y renvoyons le lecteur, et nous terminons par l’anecdote suivante, qui ne figure pas à AUOACB :

Un gentilhomme allait à la campagne, suivi de son valet de chambre qui, s’étunt endormi sur son cheval, avait perdu le manteau de son maître. Le gentilhomme l’appelle, et, comme celri-oi ne répond pas, il regarde derrière lui. Le voyant chanceler et sans manteau, il l’éveille et lui dit tout en colère : «Où est mon manteau ? Je parie que vous l’avez perdu. > Le valet, voyant qu’en effet il n’a plus le manteau, répond effrontément & son maître : « Pariez, monsieur, je Suis sûr que vous gagnerez. »

EFFRONTEYEMENT s. m. (è-fron-tè-ieman). Ancienne forme du mot effronterie.

EFFROUER v. a. ou tr. (è-frou-é). Emietter, réduire en miettes. I) Vieux mot encore usité sur les côtes de la Manche.

EFFROYABLE adj. (é-froi-ia-ble — rad. effroi). Qui cause, qui est propre à causer de l’effroi : Un spectacle effroyable. Jurer d’une manière effkoyahle. De tous les flt :aux politiques, le plus kffroyahle est une assemblée qui n’est que l’instrument d’un seul homme. (B. Const.) Les crimes de la foi sont les plus kffroyablks de tous. (A. Martin.)

Un effroyable cri, sorti du sein des flots.

Des airs en ce moment a troublé le repos.

Racine. B Qui inspire, qui est capable d’inspirer de l’horreur, qui est extrêmement repoussant : Un monstre effroyable. Une mine effroyable. Une laideur effroyable. Une effroyable impiété. La misère fardée de luxe est efFROyaulb. (Dupaty.)

11 est vrai qu’un flatteur est un monstre effroyable.

BouasAULT.

— Par ext. Excessif, étonnant, prodigieux en son genre : Une effroyable misère. Faire

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une dépense effroyable. Vous peindrai-je ^’effroyable débordement de mille sectes bizarres" ! (Boss.) Si je voulais raconter les abus des institutions les plus nécessaires, je dirais des choses effroyables. (Montesq.) Il suffit quelquefois d’une contredanse, d’un air chanté au piano, d’une partie de campagne, pour décider ^’effroyables malheurs. (Balz.)

— s. m. Caractère de ce qui est effroyable : Voici {’effroyable de l’histoire. Maintenant que je connais les hommes, je les trouve du dernier effroyable. (Th. Gaut.)

— Syn. Effroyable, affreux, épouvantable, horrible. V. AFFREUX.

— Effroyable, effrayant. V. EFFRAYANT.

— Antonymes. Admirable, magnifique, ravissant, snperbe.

EFFROYABLEMENT adv. (è-froi-ia-bleman — rad. effroyable). D’une manière propre à causer l’effroi : Un avenir effroyablement sombre.

— Par ext. D’une manière excessive, prodigieuse : Une femme effroyablement laide. Dépenser effroyablement.

EFFROYER v. a. ou tr. (è-froi-ié — rad. effroi). Ancienne forme du mot effrayer.

EFFROYER v. a. ou tr. (è-froi-ié — du lat. fricare, même sens). Frotter. Il Vieux mot.

EFFRUITÉ, ÉE (è-frui-té) part, passé du v. Effruiter. Dont on a cueilli les fruits : Un arbre effroitb. Des branches de cerisiers effruitées.

— Qu’on a rendu stérile : Terre effruitée.

EFFRUITER v. a. ou tr. (è-frui-té — de é, prêt’, privât., et de fruit). Ane. hortic. Cueillir les fruits de : Effruiter un arbre. Effrditer un verger, il On a dit aussi effructer et effruicter.

— Agric. Amaigrir, épuiser la terre, la rendre stérile.

S’effruiter v. pr. Être effruité, épuisé, en parlant d’une terre : Ces terrains s’effruitent en peu d’années.

EFFUMÉ, ÉE (è-fu-mé) part, passé du v. Effumer : Tableau effumb.

EFFUMER v. a. ou tr. (è-fu-mé — du préf. é, et de fumée). Peint. Eteindre, adoucir, voiler des couleurs ou des tons trop crus : Effuker les fonds de son tableau.

S’effumer v. pr. S’évaporer. Il Vieux mot.

EFFUNDRE v. a. ou tr. (è-fon-dre — lat. effundere ; de e, hors de, et de/"undere, verser). Répandre, épancher, verser, il Vieux mot.

EFFUS, USE (è-fu, u-ze) part, passé du v. Effundre : Eau effuse.

EFFUSION s. f. (è-fu-zi-on — lat. effusio ; de effundere, répandre). Action de répandre un liquide : //effusion du vin dans les sacrifices. (Acad.) Ma main de cette coupe épancha les prémices, Dit-il ; dieux que j’appelle à cette effusion, Venez favoriser notre réunion.

Racine. Il Libation, action de boire ensemble : Je vais tater du vin dont nous ferons ce soir

Une ample effusion

Reonàeid.

— Fig. Epanchement, action de manifester, de communiquer des sentiments : Effusion de cœur. Effusion de tendresse. S’expliquer avec effusion. Il y a peu de gens qui puissent recevoir (’effusion du cœur des autres, sans participer à leur corruption. (Nicole.) Chacun parle de soi avec une effusion de cœur vraiment touchante. (Ch. Lemesle.) Point o’effusion véritable, point de mélange des âmes dans la sphère de la mondanité. (Vinet.) Abus pour abus, un certain excès poétique de tendresse et ({’effusion dans le langage est encore celui dont on se lasse le moins. (Ste-Beuve.) Il Action qui se communique ou qui agit au dehors : //effusion de la grâce divine, //effusion de la colère céleste. Dieu punira les pécheurs dans toute {’effusion de sa colère. (L’abbé de Choisy.) Une nouvelle effusion de l’EspritSaint est désormais au rang des choses les plus raisonnablement attendues. (J. de Maistre.) Le xixc siècle porte en lui une nouvelle effusion de la divinité. (E. Pelletan.)

Effusion du sang, Action de répandre le sang : Le droit de la force, dans les luttes nationales, implique {’effusion du sang. (Proudh.)

Veffusion du sang révolte et fait horreur ; L’effusion du vin épanouit le cœur.

Effusion de l’âme, Prière adressée à Dieu avec une grande ferveur.

— Méd. Epanchement d’un liquide hors des vaisseaux qui le contiennent : Tout ce qui peut blesser, former des contusions, des ruptures, de violentes distensions, causera {’effusion des humeurs. (Petit.)

— Phys. Diffusion : Z/kffusion de la lumière. La lumière, d’après Newton, n’est qu’une émanation du soleil et des étoiles fixes, qui lancent de tous côtés une portion de leur substance, sans s’épuiser jamais par cette continuelle effusion. (Richerand.)

— Alchim. Purification de la pierre philosophai.

— Astr. Effusion du Verseau, Portion de la constellation du Verseau représentée sur les cartes célestes par l’eau qui sort de l’urne.

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— Syn. Effuiion, épanehemOBt. AU propre, ces deux mots diffèrent trop pour être regardés comme synonymes. Au figuré, quand il s’agit des sentiments de l’âme, Yépanchement est plus doux, plus calme, il suppose la confiance, l’abandon d’une âme qui communique ses pensées à une autre ; Veffusion est plus ardente, plus passionnée, c’est l’éclat d’un cœur violemment ému qui s’ouvre et donne issue à des sentiments longtemps contenus.

— Encycl. Hist. anc. On appelait effusions mortuaires, chez les peuples anciens, celles qu’on faisait sur les tombeaux. On y répandait surtout du vin, du sang et du lait, symboles qui paraissaient propres à rendre au mort la mémoire de la vie passée : le lait, parce qu’il est le premier aliment que prend l’homme en entrant dans la vie ; le vin, parce qu’il le réjouit, le sustente et le fortifie, et le sang, parce qu’il le fait vivre, le conserve et le maintient jusqu’à son dernier soupir.

Après que ces liqueurs avaient été cérémonieusement versées sur la sépulture, on récitait des prières dont la conclusion était à peu près celle du Bequiescat in pace, et les parents et les amis Be retiraient pour revenir au mois de mai célébrer le service solennel des âmes, le premier étant celui des corps.

Pendant les jours consacrés à Rome pour les effusions mortuaires, tous les temples demeuraient fermés ; tant qu’elles duraient, on ne faisait aucun sacrifice aux dieux célestes, aucun mariage ne se célébrait.

Veffusion pour les âmes s’effectuait en jetant un nombre considérable de fèves sur les tombeaux, par cette raison que la commune croyance était que les âmes des trépassés étaient parfois renfermées dans des fèves ; aussi les prêtres de Jupiter s’abstenaient-ils de les toucher, de les nommer et encore plus de les manger.

Les fèves employées aux effusions devaient être noires, couleur des ténèbres, et parfois on y mêlait de petits flocons de laine blanche qui, au premier vent qui soufflait, s’enlevaient et disparaissaient hors de vue. C’était un symbole destiné à montrer la condition de l’homme qui, en cette vie transitoire, sert de jouet au temps et à la fortune, comme la laine s’envole et s’éparpille au moindre vent qui souffle..

En Grèce, les effusions devaient être faites par les parents du défunt, et si quelqu’un se fût avisé de faire porter par un serviteur les liqueurs employées à cet usage, il eût été considéré comme ayant commis une action déshonorante. Les effusions se faisaient concurremment avec les sacrifices. L’oracle de Dodone commanda aux Thessaliens de s’embarquer tous les ans pour aller faire des effusions et des sacrifices expiatoires au tombeau d’Achille, et de porter avec eux tout ce qui était nécessaire à cet effet. Euripide parle souvent des effusions et montre qu’elles se faisaient en toute occasion. «En passant mon chemin, dit le vieux nourricier de la maison de Tantale à Electre, je suis venu au sépulcre du feu roi Agameinnon, votre père, où ^n’étant trouvé seul, comme je le désirais, je me suis prosterné en terre, j’ai exprimé mes regrets et pleuré, puis j’ai versé des effusions. » Et plus loin, Hélène, parlant à Electre, lui dit : « Veux-tu aller pour moi au tombeau de ma sœur ?» Et Electre répond : ■ Parles-tu de celui de ma mère ? Et quoi faire ? — Y porter ces effusions, » dit Hélène.

EF1N1EF (Dmitri-Vladimirowitsch), auteur dramatique russe, mort en 1804. Il suivit la carrière des armes et parvint au grade de colonel d’artillerie. Pendant ses loisirs, il composa plusieurs pièces de théâtre qui furent représentées avec succès sur le théâtre de Saint-Pétersbourg. Nous citerons entre autres : le Joueur criminel, ou la Sœur vendue par son frère ; Suite de la sœur vendue par son frère ; le Voyageur, etc.

ÉFLAGELLÉ, ÉE adj. (é-fla-jèl-lé). Bot. V. efflagellé.

ÉFOURCEAU S, m. (é-four-so — du préf. lat. e, et de furca, fourche). Sorte de voiture composée d’un timon et’ de deux roues unies par un essieu, et qui sert au transport de certains fardeaux très-pesants.

EFREMOFF (Philippe), orientaliste et voyageur russe, né à Wiatka. Il vivait dans la seconde moitié du xvme siècle. Lors de l’expédition contre Pugaczeff, le jeune Efremoff s’enrôla dans l’armée ? devint sergent-major et tomba entre les mains des Kirghiz-Kajsak, qui le vendirent ensuite à Boukhara. Sa bravoure, sa présence d’esprit et son intelligence lui valurent la faveur du kan et un grade d’officier supérieur. Plus tard, il quitta Boukhara et traversa l’Asie jusqu’aux Indes, d’où un navire anglais le conduisit à Londres. Quelque temps après, Efremoff s’en retourna dans son pays et, arrivé à Saint-Pétersbourg (1782), il devint interprète des langues orientales au Collège des affaires étrangères. Il publia le récit de ses voyages sous le titre suivant î Le sous-lieutenant russe Efremoff ; dix années de voyages à Boukhara, à Khiva, en Perse et aux Indes, ainsi que son voyage de retour par l’Angleterre et la Bussie (Saint-Pétersbourg, 1186). À la fin de sa relation se trouve un dictionnaire boukharo-russe. La troisième édition de cet ouvrage instructif et curieux, surtout pour les orientalistes, a été publiée à Kazan en 1811. On a aussi de lui un

ÉGÀG

recueil fort important de monnaies, de pierres gravées et de beaucoup d’autres objets archéologiques.

EFREMOW, ville delà Russie d’Europe, gouv. et à 290 kilom. S. de Toula, ch.-l. de district, sur la rive gauche de la Crasivaïa-Metcha ; 3,000 hab. Territoire renommé pour sa fertilité en céréales et en pâturages.

EGA, nymphe, fille d’Olénus. Elle fut la nourrice de Jupiter, qui la transporta-au ciel après sa mort, et la changea en une constellation nommée la Chèvre.

EGA s. f. (é-ga — nom mythol.). Entou. Genre d’insectes coléoptères pentaraères, qui habitent la Guyane.

— Crust. Genre de crustacés isopodes, comprenant trois espèces, dont une habite les mers de l’Écosse.

— Encycl. Le genre égn appartient à la famille des carabiqses, de la tribu des troucatipennes, d’après Sollier ; d’après Brullé, il se rattache au groupe des bembidiens et à la tribu des subuiipalues, ce qui est fort différent. Il a été établi par de Castelnau, dans ses études entomologîques, sur un très-petit carabique de Cayenne auquel il donne le nom de formicaria, par allusion à son faciès. Sollier en a trouvé une seconde espèce (Egaanthicoïdes), originaire de Bahia, province du Brésil. Les caractères de ce genre ne sont pas rigoureusement déterminés.

ÉGA, ville du Brésil, prov. de Para, comarque de Rio-Negro, sur la Teffe ; 2,300 hab. Elle fut fondée par les carmélites, sur une île à l’embouchure du Rio-Hyurua, et transférée plus tard, par le moine André da Costa, à l’endroit qu elle occupe aujourd’hui. Agriculture très-florissante, commerce de cire, miel, salsepareille, riz, cacao, etc.

EGA, rivière d’Espagne, formée dans la partie N.-E. de la province d’Alava, juridiction de Salvatierra, par la réunion de plusieurs petits cours d’eau, se dirige au S.-E., baigne Estella, le village de Carcar et se jette dans l’Ebre, h 10 kilom. E. deCalahorra, après un cours de 78 kilom.

EGA (comte d’), seigneur portugais, mort a Lisbonne en 1827. Il était ambassadeur en Espagne lorsque sa patrie tomba entre les mains des Français. Il fut un des flatteurs les plus assidus du général Junot et le principal rédacteur d’une adresse qui demandait à Napoléon un roi de sa main. Quand le Portugal eut été évacué par les Français, Ega vint à Paris avec sa famille et reçut de Napoléon une pension de 60,000 francs. Il la toucha jusqu’à la Restauration et revint ensuite dans son pays lorsque l’amnistie le lui permit. Il n’eut depuis aucune occasion de se mêler à la politique.

EGA DES ou ÉGATES (Iles), groupe d’Iles de la Méditerranée. V. Eqates.

ÉGAGE s. m. (é-ga-je). Droit qui n’était guère en usage que dans le Dauphinè. Il consistait dans le tiers des lods qui étaient dus au seigneur haut justicier sur les fonds aliénés que les petites rivières de sa terre arrosaient.

ÉGAGRE s. m. (é-ga-gre — du gr. aix, aigos, chèvre ; agrios, sauvage). Manim. Chèvre sauvage. V. ^egagre, dont l’orthographe est préférable.

ÉGAGROPILE s. m. (é-ga-gro-pi-le — du gr. aie, aîgos, chèvre ; agrios, sauvage ; pilos, pelote de laine). Méd. et art vét. Concrétion qui se forme dans l’estomac et les intestins de l’homme, et surtout de certains mammifères par l’accumulation des poils que ces animaux avaient en se léchant : Les égagropiles ont une odeur et une saveur légèrement aromatiques. (E. Guérin.) Il On écrit mieux jBGAgropile, et nous avons même déjà donné une définition de la chose à cette dernière orthographe ; mais ce nouvel article sera beaucoup plus complet que le premier.

— Bot. Nom vulgaire d’une espèce de conferve. Il Egagropue de mer, Pelote formés par les débris de diverses plantes marines, que les flots roulent et rejettent sur la plage.

— Encycl. On donne le nom à’égagropiles ou-d’entérolithes à des concrétions qui se développent dans le canal intestinal.

Cette maladie s’observe chez l’homme et chez les animaux ; nous ne nous occuperons d’abord que des égagropiles humains. Quant aux égagropiles des animaux, nous remarquerons seulement que la surface de ces concrétions étant formée de sels calcaires, et les végétaux contenant plus de sels que les autres aliments, les herbivores sont plus souvent atteints de cette maladie que les omnivores et les carnivores.

Pour que cette production singulière sa développe, il faut qu’un corps étranger séjourne dans le canal intestinal et y rencontre des sels calcaires nécessaires à son développement. Chacune de ces concrétions a un noyau central formé de fibres ligneuses et sur lequel viennent se poser par couchas superposées des sels calcaires, des détritus, des parties de corps étrangers. La forme et le mouvement du tube digestif donnant, en général, a ces concrétions une forme arrondie, le mucus sécrété en masque les aspérités. Le volume, le nombre et la densité de ces corps varient beaucoup. On en a vu de tout petits et l’on en cite qui pesaient jusqu’à s kilogr. ;