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EFFE

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prise eut quelque succès, et se continua jusu’an deuxième volume. Encouragé par ce élmt, Effen entreprit successivement, dans le même genre, le Journal littéraire de la Haye (1715-1718), auquel il collabora pendant trois ans ; le Nouveau Spectateur français (1725, 28 numéros) ; le Spectateur hollandais (1731-1735, 12 vol. in-8<>). En 1710, il Suivit le prince de Hesse-Philippstal en Suède, d’où il revint bien lot à La Haye reprendre ses travaux littéraires ; il habita ensuite Leyde, qu’il quitta pour suivre à Londres, comme secrétaire, le comte de Walderen, ambassadeur des États, et obtint, a son retour en Hollande, la place d’inspecteur des magasins de Bois-Ie-Duc. La Société royale de Londres l’avait admis au nombre de ses membres. Outre ses nombreux articles, on lui doit : Parallèle d’Homère et de Chapelain (La Haye, 17 W) ; les Petits-maitrès, comédie en cinq actes (Amsteidam, 1719) ; Lettre à l’auteur de la Bibliothèque française (La Haye, 1723) ; Essai sur ta manière de traiter la controverse (Utreeht, 1730, in-8°), etc. Il a donné en outre un grand nombre de traductions, parmi lesquelles nous citerons : les Aventures de Robinson Crusoé (1720) ; le Conte du tonneau, de Swift (1721) ; Pensées libres sur la religion, l’Eylise, de Mandeville (1722, 2 vol.) ; le Mentor moderne (1723, 3 vol.) ; Histoire métallique des dix-sept provinces des Pays-Bas, de Van Loon (1732, 5 vol. info ! .), etc.

La critique d’Effen est plutôt loyale que spirituelle et vive ; elle se distingue par un défaut assez rare pour qu’on lui eu fasse une sorte de mérite : une indulgence poussée jusqu’à l’excès.

EFFENDI s. m. (è-fain-di — du turc efandi, maître, seigneur, corrompu du grec auihentês, prononciation des Grecs modernes, afthendis (th anglais), qui agit de sa propre autorité, seigneur, du pronom autos, lui-même ; sans- ; crit, aisos, aisa, aitat, relui-ci composé des pronoms i et sas. V. authentique). Seigneur, maître ; titre des fonctionnaires civils, des ministres de la religion et des savunts, qui se place à la suite du nom propre : iiescnïd-EFkendi. Omer-EFTENDI. Il S’emploie aussi comme terme de politesse et dans le sens de monsieur.

Reis-effendi, Ministre des affaires étrangères en Turquie.

EFFERD1NG, ville de l’empire d’Autriche, district et à 16 kilom. N. de Wels ; 2,100 hab. Belle église paroissiale ; ancien château fort appartenant au prince de Stuhremberg.

— EFFÉRÉ, ÉE adj. (è-fé-ré — du préf. lat. e, ei de férus, farouche). Fier, sauvage. Il Vieux mot.

EFFÉRENT, ENTE adj. (è-fé-ran, an-tedu lui. efferens, emportant ; de e, de et de ferre, porter). Physiol. Se dit des vaisseaux qui porti-nt un liquide hors des organes qui ] ont sécrété ou centralisé : Vaisseaux efféBents. Les artères sont des vaisseaux Afférents. Il Se dit des nerfs qui portent à la périphérie les actions des centres nerveux : Les nerfs locomoteurs sont des nerfs efféhents.

EFFERVESCENCE s. f. (é-fèr-vè-San-ce

— lat. e/fnrôesceiitia ; du préf. e, et de fervere, bouillir). Bouillonnement tumultueux, produit par le dégagement rapide d’un fluide gazeux traversant un liquide sous forme de bulles qui viennent crever à la surface-. Les alcatis font effervescence aoec Us acides. (Acad.) Les effervescences, le développement des gaz, l’électricité, la chaleur et les combinaisons produites par le mélange de plusieurs suljs ances contenues dans un vaisseau fermé, n’en altèrent le poids ni pendant tii après le mélange. (Laplace.) Il ne faut point confondre /’effervescence avec la fermentation ni avec l ebullilion. Le mot effervescence désigne en général le phénomène qui se produit lorsqu’un fluide aériforme, se développant dans le sein d une masse liquide, s’en dégage en bouillonnant. (Chevreul.) Quelquefois /’effervescence est produite par des gax existant tout formés dans les liquides et s’y trouvant dans des quantités plus ou moins grandes. (De Montigny.)

— Kig. Agitation extrême, émotion violente, fougue, emportement : Kffkrvisscencb des esprits, des passions. Effervksoenck populaire. La plus grande effervescence régnait dans la ville. /..’effervescence populaire n’est pas à craindre là où l’organisation administrative est ce quelle doit être. (E. de Gir.) Au théâtre, il y a de la différence entre la chaleur qui nous pénètre et /’effervescence qui nous étourdit. (La Harpe.) //effervescence devance dans l’âme la passion prêle à éclater. (Denne-Baron.) ./.’effervescence des têtes provençales est cause que tous les amusements sont tumultueux et bruyants. (Malle-Br.) L’amour purement humain est une effervescence passagère. (LuCordaire.)

— Ane. méd. État d’excitation, d’échauffement général, qui produit une sorte de trouble tumultueux : /’effervescence du sang, des Attmeurs. Les fruits routes et rafraîchissants, comme les fraises et les cerises, paraissent au commencement de l’été, saison où notre sang, dont ils ont la couleur, entre en effervescence. (B. de St-P.) La fièvre n’est autre chose qu’une fermentation ou effervescence immodérée, introduite dans le sang et les humeurs. (De Willis.)

— Syn. EOcrvesecuco, ^bulliiion, fermentation. V. ÉBULLITION.

EFFE

— Encycl. On emploie le mot effervescence pour désigner d’une manière générale le bouillonnement déterminé par le dégagement d’un gaz quelconque k 1 intérieur d’un liquide. Dans l’ancienne chimie, ce mot n’avait qu’une acception vague et mal définie. Lémery, dans son Cours de chimie (1690), dit : ■ L’effervescence est une ébullition faite dans une liqueur sans séparation de parties, comme quand du laict nouvellement tiré, ou une autre liqueur semblable, bout sur le feu, et qu’après l’ébullition il demeure comme il estoit auparavant. • Ce que les chimistes modernes appellent effervescence rentrait au contraire dans la catégorie des ébullitions pour les contemporains de Lémery ; ainsi, nous trouvons dans le même livre : «La chaux (carbonate de chaux) est une pierre de laquelle le feu a desséché toute l’humidité et a introduit en sa place une grande quantité de corps ignés. Ce sont ces petits corps qui causent l’ébullition, lorsque l’eau-forte (acide azotique) a pénétré la matière qui les tenoit enfermez ; et cette ébullition dure jusqu’à ce que, toutes les parties de la chaux ayant été dilatées, les parties du feu soient mises en liberté et ne fassent plus d’efforts pour sortir. »

H serait facile de multiplier les exemples et de montrer combien peu était précis le sens que l’on attachait autrefois a, ce mot effervescence.

Un certain nombre de causes bien distinctes peuvent amener Y effervescence. Souvent elle tient à une diminution de la pression exercée sur le liquide. Il est facile, dans ce cas, de se rendre un compte exact de ce qui se passe. L’eau mise en contact avec du gaz sous une certaine pression dissout de ce gaz une quantité d’autant plus considérable que la pression est plus grande. Vient-on à enlever cette pression, cause de la dissoluiion du gaz, ce dernier reprend rapidement l’état gazeux et traverse le liquide sous forme de petites bulles qui viennent crever à sa surface. C’est là un premier mode a’effervescence dont il est facile de citer des exemples nombreux. Les eaux minérales gazeuses, lorsqu’on les débouche, laissent dégager des bulles d’acide carbonique (eau de Seltz). Si l’on débouche une bouteille de bière, on voit souvent le liquide monter jusqu’au-dessus du goulot et déborder. La mousse qui se forme est composée de petites bulles d’acide carbonique. Les vins de Champagne en sont un nouvel exemple. Là encore c’est de l’acide carbonique qui se dégage. Cet acide carbonique provient de la fermentation vineuse, qui a transformé le sucre du raisin en acide carbonique d’une part et en alcool de l’autre.

Il y a effervescence dans un grand nombre de réactions chimiques. Tantôt le gaz qui se dégage existait déjà tout formé et en combinaison avec une base quelconque ; il est alors simplement mis en liberté ; tantôt, au contraire, ses éléments seuls préexistaient, et c’est par l’effet de la réaction chimique que le composé gazeux prend naissance. Ainsi, nous mettons en contact un liquide et un solide, du carbonate de soude, par exemple, et de l’acide chlorhydrique. L’acide attaquera le carbonate pour former du chlorure de calcium et de leau, tandis que l’acide carbonique, devenu libre, fera effervescence. C’est même là le type du phénomène que les chimistes ont désigné sous ce nom. Dans cet exempte, l’acide carbonique existait déjà ; l’acide ciilorhydrique n’a fait, que le mettre en liberté. Mais si, au lieu de ces deux corps, nous prenons du mercure et de l’acide azotique, nous verrons bientôt d’abondantes vapeurs rutilantes se dégager. C’est de l’acide hypoazotique. Ici l’acide hypouzotique n’était pas formé d’avance, ses éléments seuls préexistaient, et c’est l’oxydation du mercure, aux dépens de l’acide azotique, qui lui a donné naissance :

Hg + 2AZO&HO = HgOAzOS + AzO* + 2HO,

Dans la préparation de l’acide sulfureux, une effervescence analogue se produit, soit que l’on traite le charbon, le cuivre ou le mercure par l’acide sulfurique. Le gaz peut donc être fourni indistinctement, soit par le corps solide, soit par le liquide.

Enfin, deux liquides réagissant l’un sur l’autre peuvent encore amener une effervescence ; comme exemple, on peut citer la préparation de l’acétate de soude au moyen

d’une dissolution de carbonate de soude que l’on traite par l’acide acétique ; les préparations d’un grand nombre de sels au moyen de carbonates solubles, celle de l’élher azoti-que au moyen de l’alcool et de l’acide azotique, etc., etc.

EFFERVESCENT, ENTE adj. (ë-fèr-vèsan, an-te — lat. effervescens, part. prés, de effervesco, je bous). Qui est ou qui peut entrer en effervescence : Matières effervescentes. Boissons effervescentes.

— Fig. Ardent, bouillonnant, prêt k s’emporter : C’est une tête effervescente. Jeunesse effervescente. Foute effervescente. Passions effervescentes. Les grands poètes ont placé à côté de ces âmes effervescentes des sages pour amortir leurs passions. (DenneBaron.)

EFFESTUER v. a. OU tr. (è-fè-stu-é). Abandonner, il Vieux mot.

EFFET s. m. (è-fè — lat. effectus ; de. effi-' cere, accomplir). Résultat d’une cause, acte d’un agent : Remonter de /’effet à la cause.

ËFFfî

Connaître /’effet et ignorer la cause. Quand nous voyons un effet arriver tous les jours, nous en concluons une nécessité naturelle. (Pasc.) C’est Dieu qui prépare les effets dans les causes les plus éloignées. (Boss.) // est difficile de démêler si un procédé net, sincère et honnête est un effet de probité ou d’habileté. (La Rochef.) L’histoire nous apprend que les lois pénales n’ont jamais eu d’KF- fkt que comme destruction. (Montesq.) Le trouble est /’effet de -la crainte et de la méfiance. (Condill.) Qu’est-ce qu’un prodige dans la nature, sinon un effet plus rare que les autres ? (Buff.) Les exceptions particulières ne détruisent pas /’effet de la cause générale. (Buff.) Le rapport de la cause à /’effet ne peut être conçu que dans le temps. (Royer-Collard.) Toute cause produit son effet. (B. C’onst.) La simplicité peut être /’effet de l’art. (Chateaub.) Z’effet n’est que la manifestation phénoménale de la cause indivisible et inépuisable. (Lamenn.) La haine est un effet de mémoire. (A. d’Houdetot.) X’effkt de la chaux est d’accélérer la consommation de l’humus contenu dans le sol. (Math, de Domb.) Si la curiosité est /’effet de l’ignorance, elle en est aussi le remède. (Beauchêne.) Tout effet suppose une force capable de le produire. (Bautain.) // n’y a guère (/’effet qui ne devienne cause. (K. Bastiat.) // est dans fa nature de notre esprit de regarder aux effets avant d’analyser tes causes. (Balz.) L’idée est /’effet d’un acte de l’esprit donnant à des impressions cérébrales multiples et diverses la valeur de l’unité. (Bûchez.) // n’est pas vrai que tout ce qui est dans /’effet soit dans la cause. (J. Simon.) Ce n’est pas dans ses effets qu’on attaque un mal, c est dans sa cause. (Guizot.) La misère du peuple est à l’ignorance du pouvoir ce que /’effet est à la cause. (E. de Gir.) Les événements sont toujours /’effet d’une cause. (E. de Gir.) Ce qui fait l héroïsme, ce n’est pas la grandeur des effets obtenus, c’est la grandeur des moyens employés. (V. Cous.) L’homme remonte péniblement de /’effet à la cause, il ne descend pas de la cause à /’effet. (E. de Gir.) Un grand effet est toujours dû à une grande cause, jamais à une petite. (Napol. III.) Les histoires de miracles, ^ de prédictions, de charmes, etc., ne sont que' des récits défigurés (/’effets extraordinaires produits par certaines formes latentes. (Proudh.)

Le ciel règle souvent les effets sur les causes.

Corneille.

Souvent un beau désordre est un effet âe l’art.

Boii.e.ui.

Les effets sont pareils quand la cause est la même.

Ducis.

On voit de grands effets nés de petites causes. Fr. de Neufchâteau.

La surprise est toujours l’effet de l’ignorance. Fa. de Neufciuteau.

Dans nos grands intérêts, souvent nos actions

Sont, vous le savez trop, l’effet des passions.

Voltaire.

Osez-vous assigner, pédants insupportables,

Une cause diverse a des effets semblables ?

Voltaire.

Celui-là voit l’effet et celui-ci la cause ;

Sur cette double loi le monde entier repose. A. de Musset.

Triste et commun effet des troubles domestiques,

À quoi tiennent, mon Dieu, les vertus politiques ? Sainte-Beuve.

L’homme aujourd’hui sème la cause, Demain Dieu fait mûrir l’effet.

V. Hugo.

’ — Acte effectif ; réalisation, application : En venir à /’effet. Des paroles, ils en vinrent aux effets. Le remède a fait de /’effet, a fait son effet. La chose a eu son effet, son plein et entier effet ; elle est demeurée sans effet. (Acad.) Le monde, pauvre en effets, est toujours magnifique en promesses. (Boss.) // faut faire et non pas dire, et les effets décident mieux que les paroles. (.Mol.) Tant que l’exemple ne sanctionnera pas la leçon, celle-ci restera sans effet. (Livry.)

Les effets de César valent bien ses paroles.

Corneille.

Il me faut des effets et non pas des promesses.

Corneille.

Essayez dès ce jour l’effet de mes promesses.

Racine.

Jusqu’ici les effets secondent 5a promesse.

Racine.

Quand Dieu par plus A’effets montra-t-il son pouvoir ?

Racipe.

Les bravades enfin sont des discours frivoles, Et qui songe au* effets néglige les paroles.

Corneille.

Avec tous vos lauriers craignez encor la foudre.

— Je l’attendrai sans peur. — Mais non pas sans effet.

Corneille.

Renaud n’était si neuf qu’il ne vit bien Que l’oraison de monsieur saint Julien

Ferait effet...

La Fontaine.

— Impression ; sensation ou sentiment qu’une chose fait éprouver : Cela fait un singulier effet de se trouver à cette hauteur. /.’effet de ce discours a été immense. Ce morceau est du plus grand effet sur le théâtre. Cette conduite produira un très-mauvais effet. Rien ne produit un plus mauvais effet que de gueuser avec un habit neuf. (Le Sage.) Toutes les classes, en France, recherchent en

ÈFFE

toute chose l’élégance et la grâce, parce qu’on songe toujours à /’effet que chaque chose produira sur te public. (Math, de Domb.) L’acquisition des idées produit les mêmes effets bons etmauvais chez les deux sexes. (H. Beyle.) Pour juger de l’importance d’un individu, il faut songer à /’effet que produira sa mort. (Lévis.) Les discours écrits ne font point d’UF-FET à la tribune. (Cormen.) Le premier consul entendait l’art de produire de grands effets sur l’imagination des hommes. (Thiers.)

Tu veux que pour toi je compose

Un long roman qui fasse effet.

BÉRANOER,

J’ai chanté dans mes derniers vers Les doux effets de l’harmonie,

A. Martin

Il Se dit particulièrement de l’impression due k un certain éclat, à certains moyens habiles combinés avec art et souvent empreints d’exagération : Chercher à faire de /’effet. Sacrifier tout à /’effet, C’est surtout ta couleur qui fait de /’effet ; le dessin est plus calme, plus grave, moins tapageur dé sa nature. Un numéro extraordinaire de M. Marat (c’est-àdire publié sous son nom le 26 juillet) intitulé. C’en est fait de nous ! avait fait du bruit et non pas de /’effet ; car, si je voulais prouver combien est faux le mot que Voltaire a dit si souvenf, qu’il n’est pas question chez les Français de frapper juste, mais de frapper fort, je citerais M. Marat... (C. Desmoul.) Tous tes poètes, qui écrivent à une époque avancée de ta civilisation écrivent pour faire effet. (B. Const.)

— Particulièrem. Au pi. Objets mobiliers à l’usage d’une personne : Effets de literie. Emporter ses effets. Serrer ses effets dans une malle. On lui a pris quelques-uns de ses effets. Les Juifs, proscrits tour à tour de chaque pays, trouvèrent le moyen de sauver leurs effets. (Montesq.) La maite est un coffre qui sert à emporter les effets de voyage. (Balz.)

Pour cet effet, À cet effet, Dans ce but, en vue de cela : Les unes et les autres sont, pour cet effet, taillées à peu près de la même manière. (B. de St-P.)

A quel effet ? A quelle intention ? Pourquoi ? A quel effet s’est-il décidé à ce voyage ?

— À l’effet de Pour l’exécution, pour ^’accomplissement de alîn de  : Je lui écris A l’effet de l’engager à cette démarche.

— Visera l’effet, Chercher, par des moyens plus ou moins forcés ou exagérés, à produire de l’impression : Au théâtre on vise k l’effet ; mais ce qui distingue le bon et le mauvais poète, c’est que le premier veut faire effet par des moyens raisonnables, et pour le second tous les moyenssontexcellents.(ÙUatnCort.) Si Louis XIV nous parait avec raison un peu auguste et solennel, il était naturel aussi, il n’était jamais emphatique, il ne visait pas À l’effet. (Ste-Beuve.) Il Ktre dit ou fuit pour produire de l’effet : Cette scène vise trop k l’effet. Tout ce qui vise X l’effet est de mauvais goût comme tout ce qui est tumultueux. (Balz.)

— Fam. Faire l’effet de Sembler, avoir l’air de : Vous me faites l’effet D’un écervelé. Il me fait l’effet n’avoir peur. Sais-tu ce que je pense en t’écoutant ? Eh bien, tu me fais l’effet D’un homme qui cherche midi à quatorze heures. (Balz.) Une harpe me fait l’effet D’une guitare hydropique. (L. Gozlan.)

Plus de paroles que d’effets, Se dit à propos d’une personne qui promet beaucoup plus qu’elle ne tient.

— Pop. Effets de biceps, Preuve que l’on donne de la vigueur de ses muscles ; coups que l’on applique h quelqu’un pour lui donner cette preuve, il Effets de poche, Action de psiyer ; étalage de la monnaie que l’on a sur soi.

— Prov. // n’y a pas d’effet sans cause, Tout effet résulte d’une cause, n Les effets sont des mâles et les promesses sont des femelles, Ce sont les effets seulement qui font valoir les promesses.

— Jurispr. Biens : Effets mobiliers, im-mobiliers. Les effets d’une succession. Abandonner ses effets à ses créanciers. (Acad.) li Effets civils, Droits, avantages qu’assure la loi civile et dont ne jouissent point ceux qui sont morts civilement : Pour empêcher toute communication avec les lépreux, on les rendait incapables des effets civils. (Montesq.) Il Effet rétroactif, Effet d’une loi dont on fait remonter l’application à un temps où elle n’était pas encore promulguée : Aucune loi pénale ne peut avoir (/’effet rétroactif. II Sortir son plein et entier effet, Se dit d’un jugement qui est exécuté dans toute sa teneur.

— Comm. Billet, lettre de change, papier de crédit : Un effet de commerce. Souscrire, payer un effet. Laisser protester fin effet.

Avoir des effets en souffrance. Si l’on veut trouver le carême court, on n’a qu’à souscrire un effet payable à Pâques. (H. Murger.)

J’aime fort les effets dont l’échéance est prompte.

Andrieux.

Il Fig- Effet de commerce, Ce que l’on vend à prix d’urgent, ce dont on se sert pour se procurer de l’argent : La louange publique est une monnaie plus précieuse que l’or, mais qui perd son prix et même devient vile, lorsqu’on la convertit en effets de commerce. (Buff.) Il Effet au porteur, Effet payable au