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et son dénoûment, a gardé la physionomie d’une véritable comédie historique et politique.

En septembre 1630, pendant que le cardinal de Richelieu faisait la guerre en Savoie, le roi, qui était allé se montrer aux troupes pour ranimer leur courage, tomba assez gravement malade à son retour à Lyon. Sa femme, Anne d’Autriche, depuis longtemps en froid avec lui, lui donna des soins qui amenèrent entre eux une réconciliation. Elle en profita pour seconder sa belle-mère, Marie de Médicis, dans sa guerre acharnée contre Richelieu. Ces deux femmes ne laissèrent plus respirer le fantôme de roi pendant sa pénible convalescence. Troublé, indécis, comme toujours, il leur promit, pour se débarrasser de toute obsession, de prendre un parti définitif après son retour à Paris.

Le cardinal, qui était venu à Lyon auprès du roi, se préparait à tout événement, et le duc de Montmorency lui avait commandé, dit-on, des relais pour le conduire au besoin à Avignon.

Mais bientôt Louis XIII fut en état de partir pour Paris. Sur la route, sans avouer à Richelieu quelle demi-promesse il avait faite aux deux reines, il l’engagea vivement à se réconcilier avec Marie de Médicis. Celle-ci, à peine arrivée à Paris, recommença ses instances pour faire disgracier et chasser son ennemi. Pour vaincre les dernières irrésolutions de son fils, elle l’attira à son palais du Luxembourg, le matin du 11 novembre, et, afin de n’être point troublée dans son œuvre et dans cette entrevue décisive, elle feignit d’avoir, ce jour-là, pris médecine, ce qui lui fournissait un prétexte pour défendre l’entrée de sa chambre à qui que ce fût. Tenant là sous sa main, sous son ardente volonté, la triste marionnette royale, elle redoubla d’efforts, elle mit tout en œuvre, sa tendresse maternelle, l’intérêt de l’État, la sûreté du roi, etc. Tout à coup survint un visiteur qu’elle n’attendait guère : le cardinal ! Il avait eu connaissance de l’entrevue, il était accouru, et, sans s’inquiéter de la farce de la purgation, il était entré en gagnant une femme de service. Il y eut une explosion. Accablé d’invectives, Richelieu essaya de fléchir son ennemie par une soumission apparente et même par d’humbles supplications ; mais il ne put rien obtenir. Alors, se tournant vers le roi, il le pria de lui permettre de s’éloigner, ne voulant plus être une cause de trouble et de désunion. En obtenant un ordre de départ, il évitait au moins la Bastille, car il savait qu’après sa chute il avait tout à craindre de ses ennemis. Fatigué par ces scènes violentes, le roi lui accorda sa demande, ce qui équivalait à une destitution. Tout semblait fini ; Louis XIII donna son consentement à la nomination du garde des sceaux de Marillac au poste de premier ministre, puis il partit pour Versailles, où il n’y avait encore qu’un petit château pour les chasses royales. Le reine mère nageait dans toutes les ivresses de l’orguei1 satisfait et de la haine assouvie. Le bruit de la chute du puissant ministre attira aussitôt des flots de courtisans et d’ambitieux au Luxembourg, où déjà se distribuaient les emplois et les dignités. Pendant ce temps, Richelieu, conseillé et encouragé par le cardinal de La Valette, courait à Versailles, sous le prétexte d’aller prendre congé du roi. La Valette l’avait décidé à cette démarche en lui répétant le proverbe populaire : Qui quitte la partie la perd. Il allait de nouveau tenter le jeu. Admirablement servi d’ailleurs par le duc de Saint-Simon, qui plaida sa cause avec chaleur, puis 1’introduisit par un escalier dérobé dans le cabinet du roi, il se justifia facilement et reprit en un instant l’ascendant qu’on croyait détruit pour jamais. Les dupes furent punies cruellement : Marillac alla mourir en exil ; Bassompierre fut jeté à la Bastille, où il demeura douze ans ; d’autres furent emprisonnés, ou chassés de la cour, ou destitués.

Telle fut cette journée fameuse, combat d’intrigues entre deux factions également puissantes, et qui, en définitive, consolida le pouvoir du cardinal. Rien ne peint mieux, d’ailleurs, l’aventureuse mobilité des monarchies : un verrou poussé, la reine mère suivant son fils à Versailles, le plus mince incident enfin pouvait changer l’issue des événements et donner un autre cours à l’histoire de ce temps. Louis XIV ayant conservé, dans ses constructions, l’habitation de son père, on peut voir encore l’escalier dérobé qui joue un rôle si important dans cette scène et par lequel Richelieu fut introduit auprès du roi. Il est situé dans un petit couloir à l’angle sud-ouest de la salle où sont aujourd’hui les portraits des rois de France. Voyez, pour ces détails, Curiosités historiques, par Le Roi, bibliothécaire de Versailles (1864).

DUPÉ, ÉE (du-pé) part, passé du v. Duper : Être dupé comme un niais. J’ai connu des hommes d’une grande finesse qui étaient perpétuellement dupés. (Swift.) Tel homme veut bien donner cent louis, qui ne veut pas être dupé de quinze. (Beaumarch.)

En vain les hommes sont dupés
                Par ces mécomptes de la gloire,
                Ils y sont toujours attrapés,
                    Fr. de Neuchâteau.


DUPER v. a. ou tr. (du-pé — rad. dupe). Tromper, en faire accroire:Duper quelqu’un. Se laisser duper. Personne ne se croit propre comme un sot à duper un homme d’esprit. (Vauven.) La finesse n’a guère plus de peine à tromper l’esprit qu’à duper la bêtise. (Lévis.) Pour réussir dans le monde, il faut paraître dupe et ne se laisser duper, par personne. (Pétiet.) Les hommes ne se laissent pas duper longtemps. (Guizot.) Ne cherchez pas l’expérience avant l’âge, et laissez-vous noblement duper par quelque belle idée folle. (Th. Gaut.)

Paris est un grand lieu plein de marchands mêlés;
L’effet n’y répond pas toujours à l’apparence :
On s’y laisse duper autant qu’en lieu de France.
                        CORNEILLE.

Se duper v. pr. Se tromper soi-même : Bien n’est si facile et si commun que de se duper soi-même. (G. Sand.)

— Se tromper les uns les autres : À Paris, on voit plus d’un fripon qui SE dupent l’un l’autre. (Marmontel.)

— Syn. Duper, abuser, amuser, attraper, décevoir, donner le change, embabouiner, enjôler, en imposer, leurrer, surprendre, tromper. V. ABUSER.


DUPÉRAC (Étienne), architecte, peintre et graveur, né à Paris, mort en 1601. Il publia à Rome un recueil des monuments de cette capitale sous ce titre : Delle antichita di Roma, fut nommé par Henri IV architecte de Fontainebleau, et peignit dans la salle de bain cinq sujets mythologiques. On a aussi de lui des gravures d’après des paysages du Titien et un recueil intitulé : Vues perspectives des jardins de Tivoli.


DUPÉRAT (Isaac-Jean Daniau), général vendéen, né à Cognac (Charente), mort à Niort en 1826. Lorsque l’insurrection de la Vendée éclata, il alla rejoindre l’armée royaliste, devint bientôt après aide de camp de de Lescure (1793), reçut une blessure à la Châtaigneraie, passa en Bretagne après la défaite des chouans à Savenay, et fut nommé par de Puisaye commandant du pays situé entre Château-Giron et La Guerche. Au bout de quelque temps, Dupérat retourna en Vendée, où il commanda l’infanterie sous les ordres de Sapineau, puis se rendit auprès de Stofflet, tomba entre les mains des républicains, fut condamné à être détenu jusqu’à la paix (1795), s’échappa de Nantes et gagna Lyon, où il fit partie de l’association des Fils légitimes. Lorsque la Vendée fut pacifiée, Dupérat revint à Cognac, puis alla à Bordeaux pour y faire le commerce des eaux-de-vie ; mais, entraîné par son besoin d’activité et d’aventures, il entra en relations avec les agents royalistes, et devint l’âme d’une conspiration ayant pour objet de rétablir les Bourbons sur le trône. Arrêté et condamné à deux ans d’emprisonnement (1805), il parut trop dangereux au pouvoir impérial pour être rendu à la liberté à l’expiration de sa peine. Ce ne fut qu’après la chute de Napoléon que les portes de la prison s’ouvrirent pour lui. Louis XVIII le nomma maréchal de camp. Pendant les Cent-Jours, il se mit à la tête des Vendéens insurgés et devint grand prévôt des Deux-Sèvres après le second retour des Bourbons.


DUPERCHÉ (J.-J.-M.), auteur dramatique et romancier français, né vers 1775, mort en 1829. Il partagea son temps entre la littérature et des travaux administratifs. Sans imagination, mais possédant plusieurs langues modernes, Duperche fit de nombreux emprunts aux littératures étrangères, écrivit des pièces de théâtre et des romans dans le genre sombre, larmoyant et faux qui lit l’éphémère réputation du vicomte d’Arlincourt, et publia plusieurs traductions estimables au point de vue de la fidélité et de la correction du style. Parmi ces mélodrames, dont quelques-uns eurent un assez grand succès, nous citerons : Tanlcman de Saxe, en trois actes (1805) ; la Maison murée, en trois actes (180G) ; les Sirélitz, en trois actes (1808) ; les Comtes de Hombourg, en trois actes (1810) ; Jlamanows/ci ou les Polonais dans laiiussic blanche, en trois actes (1812) ; Alix et Blanche, en trois actes (1813) ; le Eue de Craon, en trois actes (1814) • Jeanne Hachette, en trois actes (1823) ; la Famille de Menxilcoff, en trois actes (1823). Ses principaux romans sont : la Double ursuline ou l’Abbaye de Dibiena (1805, in-8°) ; YOrphelinede Westphalie (1821, 2 vol.) ; Antonia de Ltoscini, reine des pirates (1824, 4 vol.). Enfin nous mentionnerons, parmi ses traductions : Ilinaldo, chef de brigands, traduit de l’allemand de Vulpius (1800) ; Aurora ou l’Amante mystérieuse, traduction du même (1802) ; Lindorf et Caroline, traduit de l’allemand, de Mme Naubert (1803) ; Benno d’E Uimbourg, traduction de la même (1805) ; le Bal masqué, traduit de l’allemand, d’Auguste Lafontaine (1817) ; Édouard de Winter, traduit du même (1818) ; les Morts vivants, traduction du même (1819) ; Lomelli, le hardi brigand, traduit de l’allemand, de Vulpiu3 (1822), etc.

DUPERIE s. f. (du-pe-rl — rad. duper). Tromperie, fourberie, ce qui fait des dupes : Être trop bon pour les méchants, c’est une duperie. Les duperies réciproques font le comique de Dancourt. (Marmontel.) Les duperies sont souvent plus sensibles à l’amourpropre qu’à l’intérêt. (Sanial-Dubay.) Il semble qu’on regarde la sincérité comme une cause prochaine de duperie. (Sanial-Dubay.) Il y a de la puérilité à ne savoir jamais que passer de la DurEHiE au repentir. (B. Const.)

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Déjà, dans toute la France constitutionnelle, un désintéressement sans arrière-pensée s’appelle duperie. (Mut e. de Gir.) Toute vengeance est une duperie. (Mme É. de Gir.). L’esprit humain n’est plus qu’un dégoûté qui redoute la peine, craint les duperies, et préfère l’orgueil de douter à l’humiliation de croire ce qu’il sait imparfaitement. (Rémusat.) Il est rare que la bouderie prolongée ne devienne pas une véritable duperie, (M<n’B Guizot.) Louis XI aimait mieux flatter les autres que d’être flatté, jugeant que la duperie est du côté de celui qui reçoit les hommages. (Barante.)

DU PÉRIER (Aimar), seigneur DE Chamaloc, antiquaire français et conseiller au parlement de Grenoble, né à Die (Drôme), où il mourut vraisemblablement après 1591. Il avait laissé un manuscrit fort intéressant que Jacques Du Périer, son fils, publia sous le titre de : Discovrs hisioriqve tovehant l’estat général des Gavles et principalement des provinces de Daophiné et Provence, tant sovs la république et empire romain qu’en après sovs les François et les Bovrgvignons. Ensemble qvelqves recherches particulières de certaines vitles y estons… (Lyon, 1610, pet. in-8°). Cet ouvrage, composé en 1579, contient beaucoup de recherches et décèle une grande érudition ; il a été fort utile, pour tout ce qui regarde le Ûiois et les Voconces, aux écrivains qui, depuis lui, ont traité le même sujet. La légende qui entoure le portrait de Bu Périer (en tête de son ouvrage) mérite d’être rapportée : NEC L1BERIS NEC LIBRIS VIXI SATiS.

DUPÉRIER (Scipion), jurisconsulte français, né à Aix en 158S, mort en 16G7. Il était fils de François Dupérier, à qui Malherbe, son ami, adressa, sfti sujet de la mort de sa fille, les stances célèbres qui commencent par ce vers :

Ta douleur, Dupérier, sera donc éternelle ?

Il acquit de la réputation comme avocat au parlement de sa ville natale et composa un ouvrage, intitulé Questions notables, qui fut imprimé après sa mort et dont la meilleure édition est celle de Toulouse (1721, 2 vol. in-4°).

DUPÉRIER (Charles), poëte français, né à Aix au commencement du xviie siècle, mort à Paris en 1692. L’Académie couronna plusieurs morceaux de poésie française qu’il avait composés ; mais il se lit surtout une réputation comme poôte latin, et donna même, dit-on, de judicieux conseils à Santeuil. Ses œuvres n’ont jamais été réunies. Il est assez maltraité par Boileau, qui, dans le passage suivant de son Art poétique, relève en lui la manie de fatiguer le premier venu de ses écrits :

Gardezrvous d’imiter ce rimeur furieux Qui, de ses vains écrits lecteur harmonieux, Aborde en récitant quiconque le salue Et poursuit de ses vers le passant dans la rue.

L’orgueil de Dupérier était excessif. « Il n’y a que les sots qui n’estiment pas mes vers, ■ disait-il un jour à d’Herbelot, qui lui répondit finement par cette citation de Salomon : Stultorum in fini tus est numerus. Il se brouilla avec Bouhours, parce que celui-ci n’avait rien cité de lui dans son Recueil des pensées ingénieuses, et il eut une dispute des plus vives avec Santeuil, qui ne voulait point convenir qu’il eût appris de lui à faire les vers.

« M. Dupérier, qui faisait de bons vers latins, s’était mis dans la tête, et le publiait partout, qu’il fallait être gentilhomme pour être bon poète. Il a eu de grandes prises avec Santeuil, de qui les poésies n’étaient pas si châtiées que les siennes. Quand Santeuil lui écrivait de ses pièces, il lui marquait à la marge les endroits qui lui paraissaient les meilleurs ; tantôt : « Dupérier, que diras-tu de ces beaux vers ? • tantôt : « Tu « te pendras de dépit de n’en pouvoir faire autant ; « et ailleurs : ■ Tiens tes fenêtres fermées, de crainte que tu ne te jettes clans la rue de désespoir. » Santeuil lui reprochait sa pauvreté en lui disant : « Avec tes beaux vers, tu n’as pas la maille, et moi, « avec les miens, j’ai toujours une douzaine de bouteilles de bon vin dans ma chambre. » M. Pellisson ne demandait pas mieux que de lui faire du bien : « Mais, disait-il, à quoi pourrait-on l’employer ? Il n’est occupé que de ses vers. » En effet, il ne parlait que de ses vers. • Dupérier était membre de la Pléiade, avec Santeuil, Commire, Rapin, Petit, Ménage et La Rue-. On a de lui une églogue sur ce sujet : On voit toujours Sa Majesté tranquille quoique dans un mouvement continuel (1681) ; un poëme Sur les grandes choses que le roi a’faites pour la religion catholique (1682) ; des traductions françaises de plusieurs odes de Santeuil, insérées dans les œuvres de ce poète. Un* certain nombre de ses poésies latines ont été publiées dans les Delicim poetarum latinorum.

DUPÉRON (ANISSON-), typographe français. V. Dupérok-Anisson.

DUPERRAY (Michel), jurisconsulte français, né au Mans vers 1640, mort à Paris en 1730. Après de bonnes études littéraires, Duperray suivit les cours de droit de l’Université de Paris. À peine âgé de vingt et un ans (1661), il se faisait inscrire au parlement comme avocat, et débutait dans une carrière

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qu’il devait parcourir pendant près de soixante ans. Quelques années après, nous le voyons chargé des causes les plus importantes et défendant les intérêts de plusieurs grandes familles de France. Jeune encore, il s’était passionné pour les luttes qui s’établirent entre le pouvoir civil et le pouvoir ecclésiastique. Il avait dirigé ses études vers le droit canonique et était devenu un des hommes les plus compétents dans ces matières difficiles. Peu d’avocats connaissaient les règles du droit ecclésiastique, si nombreuses, si variées, si élastiques surtout, et qui prêtaient facilement à l’interprétation. Les plaidoyers de Duperray contiennent presque toujours la discussion d’un point controversé de droit canonique, et, à ce point de vue, ils pouvaient servir de commentaire et d’explication. Duperray ne se borna pas à la discussion parlée ; les thèses qu’il soutenait devant le parlement ont été développées par lui dans de remarquables publications, auxquelles on peut reprocher parfois un peu de diffusion et ce style alFecté et emphatique commun aux orateurs et aux écrivains du xve et du xvie siècle. Duperray resta longtemps au barreau. Bien que, dans les dernières années de sa vie, il ne fût plus en état de plaider, il tint à honneur de continuer à faire partie d’une compagnie dont il était une des gloires. Jusqu’à sa dernière heure, il s’occupa de ses publications, qu’il trouvait imparfaites et auxquelles il faisait sans cesse de nouvelles modifications. Telles qu’elles nous sont parvenues, elles ont cette grande utilité de fixer l’état de la jurisprudence et de la doctrine sur les graves conflits de juridiction qui ont si vivement agité la France pendant plusieurs siècles. Voici les titres des principaux ouvrages de Duperray : Traité des portions congrues des curés et vicaires perpétuels (Paris, îoss, in-12) ; Traité des droits honorifiques et utiles des patrons (Paris, 17-10, in-12) ; Observations sur l’édil de la juridiction ecclésiastique (Paris, 1718, in-12) ; Traité des dispenses de mariage (Paris, 1719, in-12) ; Questions et observations sur le concordat (Paris, 1722, 3 vol. in-12) ; Traité sur te partage des fruits des bénéfices entre les bénéficiers et leurs prédécesseurs ou leurs héritiers (Paris, 1722, in-12) ; Traité des moyens canoniques pour acquérir et conserver les bénéfices et biens ecclésiastiques (Paris, 1726, 4 vol. in-12) ; Traité historique et chronologique des dîmes (Paris, 1736, 2 vol. in-12). Traité de l’état des ecclésiastiques et de leur capacité pour les ordres et les bénéfices (Paris, 1738, 2 vol. in-12). Ces éditions, posté Heures à la mort de Duperray, contiennent quelques additions de Brunet, avocat au parlement de. Paris.

DUPERRÉ (Victor-Guy, baron), amiral, pair de France, ministre de la marine et des colonies, — né à La Rochelle en 1775, mort à Paris en 1846. Après avoir étudié pendant quelques années au collège de Juilly, le jeune Duperré, que son goût portait vers la marine, obtint de sa famille la permission de s’embarquer, comme pilotin, a bord du navire de commerce le Henri IV : il avait alors seize ans. Pour son début, il fit dans l’Inde un voyage qui dura dix-huit mois. En 1795, il fut nommé enseigne de vaisseau et embarqué sur la Virginie, que commandait le capitaine de vaisseau Bergeret. Cette frégate, rencontrée, le 22 avril 1796, par une division anglaise, soutint un combat de (rois heures et demie contre le vaisseau l’Infatigable ; mais, deux autres frégates étant venues se mettre en ligne, la-Virginie dut amener son pavillon. Duperré fut conduit avec tout l’équipage en Angleterre, où il demeura prisonnierjusqu’en isoo. Revenu en France à cette époque, il prit le commandement de la corvette la Pélagie. Nommé peu après lieutenant de vaisseau, il fut chargé de la protection des convois sur les côtes, et remplit diverses missions à la côte d’Afrique et aux Antilles. Il fut ensuite attaché, comme adjudant, à l’état-major de la flottille do Boulogne et à celui du préfet maritime de ce port ; puis il s’embarqua sur le vaisseau le Vétéran, que commandait Jérôme Bonaparte, et à bord duquel il lit une campagne dans les mers du Cap de Bonne-Espérance, au Brésil et aux Antilles. Au mois de septembre isoo, Duperré fut nommé capitaine de frégate et promu au commandement de la Sirène, envoyée en mission aux Antilles. Le 22 mars 1808’, la Sirène regagnait le port de Lorient avec une autre frégate, nommée l’Italienne, lorsqu’elles furent rencontrées et chassées par une division anglaise de deux vaisseaux et trois frégates. L’Italienne réussit assez facilement à se mettre en sûreté ; mais la Si7-ène, rejointe par un vaisseau et une frégate, soutint, pendant cinq quarts d’heure, un combat acharné. Sommé de se rendre, à trois reprises différentes, par l’Anglais qui lui criait : « Amène, ou je te coule ! » Duperré lui répondit : « Coule, mais je n’amène pas ; feu partout ! ■ Enfin la Sirène parvint à s échouer sur la côte et à se sauver ainsi ; trois jour » après, elle était renflouée et rentrait h Lorient en passant à travers les nombreux croiseurs anglais qui bloquaient ce port. À la Suite de ce remarquable combat, Duperré fut nommé capitaine de vaisseau. En juillet 1SOS, il passa sur la frégate la Bellone et, six mois après, il appareillait de Saint-Malo pour l’île de France. Chemin faisant, il prit et brûla quatre bâtiments anglais et un portugais, tous