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’ chotte, qui m’a ordonné de me présenter devant Votre Grâce pour que Votre Grandeur dispose de moi à sa volonté. "

Oh ! comme il était joyeux notre bon chevalier d’avoir fait ce beau discours ! Mais quel ne fut pas son bonheur quand il eut trouvé la femme en chair et en os qu’il pourrait enfin nommer sa dama ! En réalité, c’était une jeune paysanne d’un village voisin, tille de très-belle mine, de laquelle il avait été quelque temps amoureux, bien que tout porte à croire que jamais elle ne le sut ni ne se soucia do le savoir. Elle se nommait Àldonza IjOrenzo ; et, trouvant qu’à nulle autre ne pouvait mieux convenir le titre de dame de ses pensées, jl lui chercha un nom qui ne jurât pas trop avec le sien et qui sentit sa grande dame et son impératrice, et il l’appela Dulcinée du Toboso, parce qu’elle était du Toboso : nom, h son avis, sonnant bien, nullement commun, et significatif comme tous ceux qu’il avait ingénieusement imaginés pour lui - même et pour son cheval. » (Chap. i du Don Quichotte, traduit spécialement pour le Grand Dictionnaire, et où tout exprès ont été conservées les formes archaïques et volontairement singulières de l’original.)

Ainsi est venu au monde ce nom de Dulcinée. Il a été, par le génie de Cervantes, appliqué à l’un de ces types nés de l’esprit humain, qui restent dans la mémoire des hommes, qui y vivent et ne s’en effacent plus, doués, pourainsi parler, d’une vie immortelle, comme don Quichotte, Sancho Pança et Rossinante lui-même. Dou Quichotte, Dulcinée, Sancho Pança, Rossinante, noms tous maintenant passés en proverbe non-seulement en Espagne, mais dans tous les pays quelque peu lettrés : don Quichotte, pour un homme sérieux et visionnaire, vaillant à contre-temps, qui s’engage et prend parti dans ce qui ne le regarde pas, qui se bat contre des moulins à vent ; Dulcinée, pour l’amoureuse, moitié idéale, moitié réelle, vulgaire, mais que l’imagination rehausse et érige en princesse, pour la bien-aimée du cœur, en langage de chevalerie « la daine de nos pensées ; b Sancho, pour l’homme un peu grotesque, mais au gros bon sens et*souvent bien avisé ; Rossinante enfin, pour un long et maigre cheval, une rosse, pellis tantum et ossa. Le nom de Dulcinée est aussi le synonyme

filaisant et familier de maîtresse, dans le sens éger do ce mot. En voici quelques "applications :

« Pour le physique, elle ressemble à toutes les Dulcinées de poètes et de chevaliers errants ; c’est un écrin complet : elle a des cheveux d’or, un front de nacré, des yeux de cristal et de saphir, un teint d’œillet, de lis et de roses, des lèvres de corail, etc. » Théophile Gautier.

II faut donc à tout prix que je trouve, moi aussi, mon héros extraordinaire, mon homme extravagant, mon beau monstre. Il me le faut, dussé-je faire, comme don Quichotte, ma Dulcinée, ma femme de quarante ans, de quelque vieille servante du Toboso, et d’une rossa mon cheval de bataille. »

J. Janin.

« Cet amour que nous demandons tous, le premier et le seul de toute la vie d’une femme, il n’existe pas... Pourquoi demande-t-on aux femmes d’être autre chose que des femmes ?C’est qu’une Providence ennemie nous a mis en germe dans la fête et dans le cœur un portrait fantastique. C’est que nous sommes tous comme don Quichotte, qui cherche une Dulcinée impossible. »

Alphonse Karr.

« Depuis son retour, il n’avait encore entrevu que des vachères et des gardeuses "de moutons, beautés champêtres que toute l’imagination du héros de la Manche n’aurait pas suffi à. transformer en Dulcinées, lorsqu’il rencontra la petite fée. »

J. Sandeau. « Que d’auteurs se sont enfoncés sans guide dans le sacré vallon, y ont jeûné, veillé, pour" écrire des élégies insipides à leurs Dulcinées’, pour faire dans leurs vers murmurer doucement les ruisseaux, voltiger les zéphyrs, soupirer Philomèle, dormir la raison, ennuyer l’amour, affadir l’esprit 1 »

De Bernis. Combien de maria pleins d’ardeur, Assis près de leur Dulcinée, N’ont jamais eu d’autre chaleur Que colle de la cheminée !

DULCINISTE s. m. (dul-si-ni-ste). Hist. relig. Sectateur des doctrines de Dulcin : La secte des dulcinistes.

—■ Adj. Qui suit les doctrines de Dulcin : Les hérétiques dulcinistes. Il Qui appartient à la doctrine de Dulcin : L’hérésie dulciniste,

— Encycl. Les dulcinistes sont des hérétiques pièmontais du commencement du xivc siècle, qui reconnaissaient pour chef Dulcin, hérésiarque né à Novare et disciple de Ségarel, dont il développa les opinions et dirigea la seete. Les dulcinistes proclamaient que le règne du Saint-Esprit avait commencé

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en 1306 et que cette même année l’autorité du pape avait cessé. Ils prétendaient que la loi de Dieu le Père avait été suivie depuis Adam jusqu’à Moïse, et ils l’appelaient une loi de toute rigueur et de Justice ; ils appelaient celle du Fils une loi de grâce et de sagesse ; celle du Saint-Esprit, une loi d’amour et de charité qui ne devait finir qu’avec le monde. Ils pratiquaient la communauté de toutes choses, même des femmes. Après la mort de Dulcin, brûlé avec sa femme à Verceil, par ordre du pape Clément V, les dulcinistes furent dispersés. Plus tard, ils se réunirent aux vaudois.

DULCIS (Catherin), philologue savoyard, né à Cruseille en 1540, mort vers 1610. Il passa la plus grande partie de sa vie à voyager, visita l’Allemagne, Constantinople, l’Egypte, la Palestine, la Syrie, l’île de Chypre, la Hongrie, la Moravie, la Silésie, la Suède, le Danemark, l’Angleterre, donna des leçons particulières à de jeunes seigneurs protestants, et finit par se fixer à Cassel comme professeur de langues étrangères, car il parlait presque toutes celles de l’Europe. Il composa des comédies, des dialogues, et publia, entre autres ouvrages : Institutiones lingual italicœ (Wittemberg, 1593, in-8o) et Schola italien (1005, in-8o).

DULCITANE s. f. (dul-si-ta-ne — rad. dulcite). Chim. Substance résultant de la transformation de la dulcite.

— Encycl. La dulcitane est a peine liquide. Elle est sirupeuse, légèrement sucrée, insoluble dans l’éther, très-soluble dans l’eau et dans l’alcool. La réaction en est neutre. Elle est représentée parla formule Cl2H’*O10et ne diffère de la dulcite que par deux équivalents d’eau en moins. La dulcitane s’obtient en chauffant pendant un certain temps la dulcite a une température de 200° environ. Elle commence à se volatiliser à 120°, et à 100» la baryte lui fait reprendre son état de dulcite cristallisée. Cette transformation, du reste, s’opère spontanément sous l’influence du temps, mais toujours d’une manière incomplète.

DULCITE s. f. (dul-si-te — du lat. dulcis, doux). Matière sucrée, insoluble dans l’alcool, venant de Madagascar, il On dit aussi

DULCOSI !.

— Encycl. En 1S48, il arriva de Madagascar une substance en petits rognons recouverts de cristaux, et dont l’origine botanique est inconnue. De cette substance, Laurent put extraire !a dulcite par un procédé fort simple, puisqu’il suffisait de l’épui6er par l’eau bouillante, de filtrer et d’abandonner la liqueur filtrée au refroidissement.

Depuis lors, M. Eichleradonnê un procédé pour retirer du melampyrum nemorosum une substance qu’il a nommée mélampyrine, et que M. Giliner a démontré être identique à la dulcite de Laurent.

Pour extraire la dulcite du melampyrum nemorosum, on fait une décoction de cette herbe ; on y ajoute assez de chaux pour rendre la ligueur alcaline et l’on concentre. Quand le degré de concentration est assez avancé, on sature la chaux par l’acide chlorhydrique, et même on ajoute un léger excès de cet acide. On évapore encore un peu et, en laissant refroidir, on obtient la dulcite en cristaux très-blancs.

La dulcite présente une saveur sucrée analogue à celle de la mannite ; elle se dissout bien dans l’eau, difficilement dans l’alcool ;■ son point de fusion est situé à 182° ; à 275°, elle se détruit en se charbonnant. La dulcite cristallise en prismes rhomboédriques obliques ; elle n’a aucun pouvoir rotatoiro ; les alcalis bouillants ne l’altèrent pas ; les acides se comportent avec elle comme avec la mannite. Traitée par l’acide azotique, elle se convertit en acide oxalique et en acide mucique. D’après M. Carlet, il se produit, en outre, une certaine quantité d’acide paratartrique.

Ce dernier fait semble indiquer qu’elle n’est active sur la lumière polarisée que par compensation. Avec la chaux et la barvte, elle donne des combinaisons analogues à celles que fournit la mannite dans les mêmes circonstances ; elle est également précipitée par l’acétate de plomb ammoniacal.

En présence de la levure de bière, la dulcite ne fermente pas. Si on la mêle avec de la craie, du fromage blanc et de l’eau, et si l’on abandonne le tout à 40°, il se produit de l’hydrogène, de l’acide carbonique, de l’alcool, de l’acide butyrique et de l’acide lactique.

Sous l’influence de la chaleur, la dulcite peut perdre une molécule d’eau et donner la dulcitane, que l’on isole en la dissolvant dans l’alcool ; d’ailleurs, la dulcitane peut s’obtenir de la dulcite par tous les procédés qui permettent d’obtenir la mannitane de la mannite.

Abandonnée à l’air libre, la dulcitane, qui est sirupeuse, se transforme en cristaux de dulcite. Chauffée avec les acides, elle s’y combine et donne les mêmes composés neutres que la dulcite (dulcitane). En somme, la dulcite diffère de la mannite par sa forme cristalline, par son point de fusion situé à 182° et non à 105°, et par sa propriété de donner dé l’acide mucique lorsqu’on l’oxyde. L’isomérie de la mannite et de la dulcite se continue dans les dérivés de ces deux corps.

DOLCO ou DUCLOS, nommé aussi DOUX DE CLAVES, en latin Cimcu», alchimiste fran DULÎ

çais, né dans le Nivernais vers 1530. Il étudia la jurisprudence, fut avocat, puis lieutenant général du présidial à Nevern, et commença, vers l’âge de vingt - cinq ans, h s’adonner à l’étude de l’alchimie. On a de lui plusieurs ouvrages, remarquables surtout en ce qu’ils furent les premiers qui sortirent des presses du premier établissement typographique créé à Nevers. Nous citerons de lui : Apotogia argyropoeiœ et chrysopoeiœ (Nevers, 1590), où il prend la défense de l’alchimie ; De recta et vera ralione prœgignendi lapidis philosophici (Nevers, 1592), trad. en français par Salmon ; De triplici prœparatione auri et argenti (Nevers, 1592), trad. par le même.

DULCOMENSIS Ou DULMENSIS AGER,

nom latin du Dormais. DULCOSE s. f. (dul-ko-ze). Chim. Syn. de

DULCITE.

DULE s. m. (du-le — du gr. doulos, esclave). Ornith. Genre d’oiseaux, formé aux dépens des tangaras et réuni depuis aux tachyphones.

DULECH s. m. (du-lèk). Méd. V. duélkcii. . DULEK, petite ville d’Irlande, comté d’East-Meath, à 27 kilom. N.-E. de Trim ; 3,700 bab. Autrefois siège d’ôvèché, réuni au xno sicclo à celui de Meath. Nombreuses manufactures de toiles très-florissantes.

DULGIBINS, en latin Dulgibini, tribu de l’ancienne Germanie, au N.-E., sur les bords de l’Amisus (aujourd’hui l’Ems).

DUL1CHIE s. f. (du-li-kî — du gr. dolichos, long). Bot. Gtfbre de plantes, de la famille des cypéracées, qui habite l’Amérique du Nord.

DUl.lCIlnjM, une des anciennes lies Echinades, dépendante d’Ithaque, avec laquelle elle formait le royaume d’Ulysse. C’est actuellement la petite île de Nécohori.

DULIE s. f. (du-li — du gr. douleia, servitude ; de doulos, serviteur). Théol. Culte de dulie, Culte que 1 on rend aux anges et aux saints, que l’Église regarde comme les serviteurs de Dieu ; par opposition au culle de latrie, que l’on rend à Dieu seul : Le progrès du culte de dulie On d’hyperdulic rendu à la Vierge mère est arrivé à son apogée. (L. Jourdan.)

— Encycl. Le culte des saints a été l’occasion d’un grand nombre d’hérésies et reste un des principaux griefs des communions réformées contre l’Église romaine, à qui elles attribuent à tort de rendre aux saints le même culte qu’à Dieu, ce qui, au moyen âge, a pu être vrai dans quelques circonstances dues à l’ignorance du temps, mais n’a jamais été une doctrine admise par les autorités ecclésiastiques et les juges ordinaires de la foi. « L’Eglise, dit Bossuet (Exposition de la doctrine catholique), en nous enseignant qu’il est utile "de prier les saints, nous enseigne à les prier dans ce même esprit de charité, et selon cet ordre de société Iraternelle qui nous porte à demander le^secours de nos frères vivant sur la terre.... Il y a une grande différence entre la manière dont on implore le secours de Dieu et celle dont on implore le secours des saints ; car, dit le Catéchisme de Trente, nous prions Dieu ou de nous donner des bien, ou de nous délivrer des maux ; mais, parce que les saints lui sont plus agréables que nous, nous leur demandons qu’ils prennent notre défense et qu’ils obtiennent pour nous les choses dont nous avons besoin. De là vient que nous usons de deux formes de prier fort différentes, puisqu’au lieu qu’en parlant à Dieu la manière propre est de dire : « Ayez pitié de nous, écoutez-nous, ■ nous nous contentons do dire aux saints : « Priez pour nous, à Par où nous devons entendre qu en quelques termes que soient conçues les prières que nous adressons aux saints, l’intention de l’Église et do ses fidèles les réduit toujours à cette forme. »

Ainsi, invoquer les saints, c’est leur demander leurs prières pour obtenir les bienfaits de Dieu, ce qui n’est pas les adorer. Au fait, les saints du catholicisme sont ses grands hommes. Il les honore comme un pays honore ses grands citoyens, et comme la Réforme elle-même honore ses docteurs. Elle les prie, en effet, quand elle interroge leurs livres et cherche à y démêler leurs sentiments sur la doctrine ou la manière d’adorer Dieu.

Toutes les sociétés ont eu, sous une forme ou sous une- auire, le respect de ceux qui avaient contribué à les fonder ou leur avaient donné du lustre et de la puissance.

Le culte des saints est très-ancien chez les chrétiens. Déjà, au ive siècle, il était fondé, car on lit dans saint Augustin : o Nous honorons les martyrs d’un fuite d’affection et de société, tel que celui qu’on rend en co monde aux saints, aux serviteurs de Dieu ; mais nous ne rendons qu’h, Dieu seul le cuite suprême appelé en grec latrie, parce que c’est un respect et une soumission qui ne sont dus qu’à lui.... >

Il est bon de remarquer que, du temps de saint Augustin, il n’était pas nécessaire qu’on fût mort et canonisé pour être saint. Le mot saint en latin signifie pur, qui mène une vie exemplaire et respectée, et on le donnait aux vivants. Cène fut que plus tard que ce titre fut réservé aux grands hommes de la religion, décerné solennellement et inscriC au martyrologe afin qu’il fût authentique.

Dès le lie siècle, on voit dans saint Justin

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que les chrétiens distinguaient soigneusement entre le culte réservé à Dieu et celui qu’on accordait aux saints. Lo premier était adoré, et les seconds honorés. Quant aux anges, ils sont représentés dans VApocalypse de saint Jean comme offrant à Dieu les prières des croyants.

La Réforme reproche au catholicisme l’office des saints et la célébration do la messe en leur honneur, comme si la messe s’adressait à eux, car la messe d’après le rituel est un acte d’adoration. « Cet honneur que nous leur rendons dans l’action du sacrifice, répond Bossuet, consiste aies nommer comme de fidèles serviteurs de Dieu dans les prières que nous lui faisons. »

En cette matière, comme en beaucoup d’autrès, le catholicisme a raison et les protestants n’ont pas tort. Ceux-ci considèrent la pratique, et le catholicisme le droit, ou si l’on veut ta théorie.

DULIGNON (Pierre), ministre protestant français, né à Marvejols vers 1G30, mort à La Haye le 18 février 1G81. Passant par Paris à la suite de nombreux voyages, il reçut de Drelincourt le conseil de se vouer k la carrière ecclésiastique. Il partit aussitôt pour Genève, où il trouva 1 ex-jésuite Labadie, dont il devint un des plus fervents disciples, et qu’il accompagna en Hollande, pour l’aider dans les fonctions de son ministère, à Middlebourg, à Utrecht et à La Haye. Après la déposition de Labadie, ils passèrent 1 un et l’autre à Altona, Dulignon restant ministre deslabadistes ; on les y laissa en paix. On a de lui : Catéchisme ou Instruction chrestienne proposant en abrégé les vérités principales de la foy et les maximes les plus importantes de la piété et de la conduite de la vie (Amsterdam, 1G81) ; le Pauvre d’esprit, trad. en hollandais (1080, in-12) ; Emmanuel ou la Connaissance dit seigneur Jésus, en cinq traitez (in-12). — Un autre Dulignon (A.), né à Amsterdam vers 1710, fut pasteur h Tournay, et laissa les opuscules suivants : Oraison funèbre du stathouder (Leyde, 1751, in-8<>) ; Histoire de l’idolâtrie paienne (1753, in-s») ; la Vie de la reine Esther (1755, in-S°).

DCL1N (Pierre), peintre, né à Paris en 1070, mort dans cette ville en 1748. Il reçut les leçons de Jean Boulogne, suivit les cours de l’Académie des beaux-arts, obtint le grand prix en 1097, devint membre de l’Académie de peinture en 1707, et fut nommé professeur adjoint en 1720. Parmi ses tabloaux, nous citerons : Laoniédon puni par Apollon et par Neptune, son morceau de réception ; les Miracles de Notre-Seigneur ; Saint Claude ressuscitant fin enfant mort, etc.

DUL1NCUM, DUL1NGIUM, noms latins do

DOULLENS.

DU LIS ou DU LYS, nom que les membres de la famille de Jeanne Darc furent autorisés à prendre en échange de leur nom patronymique, par allusion au lis du blason donné à Jeanne par le roi, en vertu de lettres d’anoblissement de 1429. Le personnage le plus remarquable de cette famille est le suivant.

DU LIS (Charles), jurisconsulte et écrivain, né à Paris vers 1560, mort vers 1C32. Il embrassa le parti de Henri IV pendant la Ligue, et fut successivement nommé substitut du procureur général près le Parlement, avocat général k la cour des aides et conseiller du roi. Descendant d’un des frères de Jeanne Uarc, il épousa, vers 1580, Catherine de Cailly, qui descendait elle-même d’un des compagnons d’armes de la Pucelle. Très-fier de son origine, Du Lis s’occupa de recueillir les renseignements les plus intéressants sur l’héroïne de la France sous Charles VII, et il entra en relation avec les poètes les plus éininents de l’époque, notamment avec Malherbe, à l’occasion d’un concours ouvert pour la composition d’une épigraphe qu’on devait graver sur le monument érigé à Jeanne Darc, a Orléans. Les ouvrages qu on a de lui sont curieux et aujourd’hui fort rares. En voici les titres : De l’extraction et parenté de la Pucelle d’Orléans (Paris, in-4<>, sans date) ; Discours sommaire tant du nom et des a7-mes que de la naissance et parenté de la Pucelle d’Orléans et de ses frères (Paris, 1C12, in-12) ; Inscriptions pour les statues du roi Charles VII et de la Pucelle d’Orléans qui sont sur le pont de ladite ville (Paris, 1013, in-4<>} ; Traité sommaire de l’origine et progrès des offices" d’élus (Paris, 1618, in-4o) ; Recueil de plusieurs inscriptions proposées pour remplir les tables d’attente estans sous les statues du roi Charles VII et de la Pucelle (Paris, 1028) ; Traité sommaire tant du nom et des armes a* la Pucelle et de ses frères (1028, in-4<>).

DULK (Frédéric-Philippe), chimiste allemand, né à Schirwindt (Prusse) en 1788. Il abandonna l’étude de la jurisprudence pour celle de la pharmacie, succéda, en 1815, à son frère, pharmacien à Kœnigsberg, acquit de3 connaissances très-étendues en chimie, puis se livra à l’enseignement. D’abord professeur agrégé à la Faculté des sciences de la mémo ville (1825), il fut quelques années-après nommé professeur titulaire. Membre du parti libéral, il devint, en 1847, représentant do la ville de Kœnigsberg, et fut du nombre des députés qui demandèrent une constitution et un régime véritablement constitutionnels. On a de lui : Manuel de chimie (1833-1834) ; Tables synoptiques du poids des atomes (i83S>) ;

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