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en 1613, mort à Florence en 1675. En 1629, Jacques Dughet, un Parisien établi à Rome depuis longtemps, apprit que Poussin était en proie à la plus effroyable misère. Le grand artiste français était, disait-on, malade sur un grabat, sans amis, sans secours. Dughet l’alla trouver, le fit transporter chez lui, où des soins affectueux et dévoués lui sauvèrent la vie, le rendirent à la santé. Le maître reconnaissant épousa la fille de son bienfaiteur, et, remarquant les dispositions extraordinaires de son jeune beau-frère, Gaspard Dughet, s’intéressa vivement à ses études, à ses progrès. Ses soins ne furent pas perdus ; car l’élève, puissamment doué, était peintre au bout de quelques mois. Ses débuts furent si surprenants que Poussin disait lui-même : « Je ne les croirais pas de lui, si je ne les avais vu faire de mes propres yeux. » Violent, passionné, taillé en Hercule, d’un caractère indomptable, Dughet finit par trouver le joug de son maître trop lourd ; il s’en affranchit ; mais du moins avait-il eu le temps d’apprendre à l’école de l’illustre artiste le secret du grand style, dont tous ses tableaux portent la marque. À vingt ans, il comptait parmi les maîtres les plus estimés de son temps. Ce succès prématuré lui inspira une si haute idée de son talent, qu’il ne songea plus qu’à produire, alors qu’il lui restait encore beaucoup à apprendre pour se perfectionner dans son art. Un de ses admirateurs les plus enthousiastes, le duc della Cornia, voulut se l’attacher complètement. Il l’emmena à Castiglione et lui fit une pension de 20 scudi par mois ; mais, comme le fait très-justement remarquer Baldunicci, celui qui avait trouvé intolérable le joug de Poussin, le meilleur des hommes, son frère et son ami, ne pouvait guère s’accommoder de celui d’un étranger ; aussi ne tarda-t-il pas à quitter le duc, comme il avait quitté Poussin. Peu après son retour à Rome, Francesco Àriti essaya de l’attirer dans son gouvernement d’Atino-in-Regno ; mais l’artiste resta près de lui moins de temps encore que près du duc della Cornia. Rendu à lui-même, il se mit au travail avec ardeur ; ses productions nombreuses et remarquables rappelaient tellement la manière du peintre des Andelys, qu’il fut surnommé Poussin. Elles furent toutes accueillies par des succès d’enthousiasme qui ressemblaient à des triomphes. C’est alors que parut sa fameuse Vue de Damas, belle et forte peinture, d’une puissance de conception sans égale, empreinte d’une fougue presque sauvage.

Dughet ne quitta jamais l’Italie, disent ses biographes ; mais il en visita les villes célèbres et séjourna plus ou moins longtemps dans chacune d’elles. Étant venu à Florence, au moment où Pierre de Cortone peignait les loges du palais Pitti, il exécuta, à la demande de ce maître, un grand paysage à fresque, qui lui fut payé 100 scudi et qu’il faut compter parmi ses meilleures productions. À son retour à Rome, il s’enthousiasma tellement pour les œuvres de Claude Lorrain, qu’il ne craignit pas, malgré son âge et sa célébrité, d’aller étudier dans l’atelier de ce grand paysagiste ; mais il était trop mûr pour se modifier sensiblement ; aussi les leçons de l’illustre Lorrain n’eurent-elles aucun résultat : Dughet sortit de son atelier comme il y était entré.

Ses tableaux, qui sont très-nombreux, lui étaient payés fort cher, et il lui eût été facile d’amasser une grande fortune ; mais il aimait trop les plaisirs, surtout ceux de la table, la pêche et la chasse pour laquelle il entretenait des équipages presque royaux. Aussi, au lieu de laisser 25,000 scudi, comme le dit un de ses biographes, il était si pauvre à sa mort, qu’il fallut vendre, pour le faire enterrer, le peu de vaisselle qu’on trouva chez lui. C’est quelques mois seulement auparavant qu’il peignit le fameux Ouragan, qui passe pour son chef-d’œuvre. Le Déluge fut également une de ses dernières inspirations.

« Les fonds de Guaspre, dit M. Charles Blanc, sont légers, pleins d’air, transparents, toujours glacés d’azur et, partant, d’un aspect rigide. On y voit la lumière, mais non la chaleur du soleil ; cependant il est un genre où il reste sang égal, c’est la peinture des orages. » Ces Coups de vent si célèbres ne sont plus en France ; les amateurs anglais les ont tous achetés en diverses circonstances. Un caractère particulier des tableaux de Dughet, caractère qui frappe au premier aspect, c’est le fini parfait des divers morceaux qui les composent, surtout lorsqu’on se rappelle qu’il exécutait en un jour, suivant Baldunicci, un paysage de cinq palmes avec figures. Sa couleur, métallique quelquefois, est fine et distinguée. Prompte, sûre et légère à la fois, son exécution est une merveille d’habileté. Ses dessins, très-nombreux, valent souvent ses tableaux ; ils sont pleins d’effet, d’une hardiesse inouïe. On y trouve une science profonde de l’anatomie des arbres. Les huit eaux-fortes qu’il a laissées sont des œuvres magistrales et comparables aux plus belles gravures connues. Et cependant dans toutes ses productions, tableaux, dessins, eaux-fortes, rien n’émeut, rien ne touche ; c’est froid, austère, c’est savant, mais rien de plus. La poésie intime, ce qui touche au sentiment et au cœur, n’était point dans la nature de ce chasseur robuste, de ce viveur sceptique, de ce peintre mâle et prime-sautier, qui brossait sans hésitation, d’une main sûre, en quelques heures, le paysage immense qu’il avait mis un jour à parcourir.

Le Louvre possède six tableaux hors ligne de Dughet, dont le catalogue officiel fait un peintre italien. Cette erreur vaut la peine d’être notée en passant. Au musée royal de Vienne, où Dughet est classé avec raison parmi les peintres français, il y a de lui quatre grands paysages qu’on prendrait pour des toiles de Poussin. Munich en compte deux ; Dresde, deux aussi ; l’Ermitage, de Saint-Pétersbourg, un même nombre. Les galeries de Madrid sont plus riches ; elles ne renferment pas moins de sept pages superbes. Les deux toiles qu’on admire à Florence, sont de grande valeur. Chez le prince Borghèse, on voit des murailles entières peintes à l’huile par Dughet. Le palais Colonna renferme des fresques immenses et des dessus de porte très-intéressants. Les figures qui animent ses paysages sont tantôt de lui, tantôt de Poussin, de Pierre de Cortone, de Lauri, etc.

L’énorme quantité de fresques et de tableaux qui composent l’œuvre de ce maître justifie pleinement la grande réputation qu’il eut de son vivant. Si la postérité n’a pas absolument ratifié le jugement des contemporains, elle lui a conservé cependant, dans l’histoire de l’art, une place au premier rang des maîtres de troisième ordre. — Son frère, Jean Dughet, apprit aussi, sous la direction de Poussin, la peinture, qu’il délaissa pour s’occuper de gravure. Ses principales œuvres consistent en estampes, d’après les tableaux de son illustre maître. Nous citerons particulièrement le Parnasse, le Jugement de Salomon, les Sept sacrements, la Naissance de Vénus.


DUGNY, village et commune de France, départ. de la Meuse, arr. et cant. de Verdun ; 793 hab. Dugny est agréablement situé, au pied d’une colline, sur l’ancienne route de Verdun à Bar, et traversé par un fort ruisseau qui se jette tout près de là dans la Meuse.

Dugny dépendait autrefois de la prévôté de Souilly et du bailliage de Bar. L’abbé de Saint-Vincent de Metz nommait à la cure. On lit dans dom Calmet que, sous la date de 1356, le duc de Bar et le duc de Luxembourg étant en guerre, des lettres de neutralité furent accordées à Dugny, qui n’eut point à souffrir alors de la querelle armée de ces princes. En 1714, le duc Léopold érigea Dugny en fief, en faveur d’Alphonse de Sébouville. À 500 mètres environ des dernières maisons du village, du côté du Midi, on a découvert, lors de l’établissement du chemin de grande communication de Verdun à Saint-Mihiel, de nombreux débris de constructions romaines, qui établissent évidemment l’existence en cet endroit d’une ancienne bourgade depuis longtemps détruite.

L’église de Dugny est un des monuments les plus anciens et les plus intéressants de la contrée. Le plan de ce vieil édifice, qui reproduit exactement celui de l’ancienne basilique latine, les détails de son architecture, la forme des tombeaux découverts dans sa partie souterraine, prouvent que sa construction est antérieure au Xe siècle. Détruite en partie vers le commencement du XIIIe siècle, cette église a subi des réparations, qui furent faites suivant le style de l’époque et lui enlevèrent en partie son caractère primitif.


DUGOMMIER (Jean-François Coquille), général français, né à la Basse-Terre (Guadeloupe) en 1736, tué à la bataille de Sierra-Negra le 17 novembre 1794. Il était fils d’un riche colon ; mais, ses goûts le portant vers la carrière militaire, il entra au service à l’âge de treize ans, arriva jusqu’au grade de lieutenant-colonel et obtint la croix de Saint-Louis. Une injustice dont il crut avoir à se plaindre lui inspira la résolution de rentrer dans la vie civile. Il se consacra alors à l’exploitation de ses immenses propriétés. Lorsque la Révolution éclata, Dugommier se lança avec ardeur dans le courant des idées nouvelles, et son patriotisme énergique le fit nommer au commandement des gardes nationales de la Martinique (1790) ; mais les troubles les plus graves ayant éclaté dans l’île par suite de l’insurrection des nègres contre les colons, qui se refusaient à toute réforme, Dugommier se trouva exposé aux plus grands dangers, ayant à lutter à la fois contre les colons et contre la révolte soulevée par le traître Béhague. Pendant sept mois il défendit le fort Saint-Elme contre cette double insurrection ; il dut enfin céder à la force, et, en 1792, il passa en France avec le titre de député de la Martinique à la Convention nationale ; mais, se sentant plus d’attrait pour les opérations militaires que pour les discussions politiques, il obtint, en 1793, sa nomination comme général de brigade à l’armée d’Italie. Militaire brillant, plein d’audace et, en même temps, de prudence et de sang-froid, il arriva rapidement au grade de général de division. C’est en cette qualité qu’il fut chargé, vers la fin de 1793, du siège de Toulon, qu’il dirigea avec une vigueur et une habileté remarquables, et où il fut puissamment secondé par le jeune commandant de l’artillerie, Bonaparte. Le Petit-Gibraltar ayant été emporté dans la nuit du 18 au 19 décembre : « Allez-vous reposer, dit le jeune commandant à son brave général ; nous venons de prendre Toulon ; vous pourrez y coucher après-demain. » En effet, le 21, l’armée française entrait dans la ville à moitié détruite. Dugommier chercha à la sauver des vengeances de la Convention ; mais ses commissaires furent inflexibles. Ils n’étaient pas seulement venus pour vaincre, lui répondirent-ils, mais encore pour terrifier.

Aussitôt après la prise de Toulon, Dugommier reçut le commandement de l’armée des Pyrénées-Orientales, qui n’éprouvait que des revers en combattant les Espagnols, et qui reculait sans cesse devant eux. Les opérations du nouveau général en chef commencèrent le 30 avril 1794 et ne furent qu’une suite de brillants succès. Il reprit en quelques jours la fameuse redoute Montesquiou, le fort Saint-Elme, Collioure, Port-Vendre et Bellegarde. Tous ces avantages n’avaient cependant rien de décisif, et Dugommier résolut de porter à l’armée espagnole un coup dont elle ne pût se relever. Il envahit alors la Catalogne, et, le 17 novembre, près de Figuières, il se trouva en présence de 60,000 ennemis, commandés par le général comte de La Union. Le général républicain, placé au centre de son armée, sur la Sierra-Negra (montagne Noire), en dirigea tous les mouvements avec sa vigueur accoutumée. L’acharnement fut égal de part et d’autre, et l’on se battit tout le jour sans que la victoire parût se fixer d’aucun côté. La lutte recommença le lendemain sur tous les points, et déjà le succès semblait sourire à Dugommier lorsqu’un éclat d’obus lui fracassa la tête. Deux de ses fils, qui étaient à ses côtés, le relevèrent. Près de rendre le dernier soupir, il eut encore assez de présence d’esprit pour dire à son état-major : « Cachez ma mort aux soldats, afin qu’ils puissent achever leur victoire, seule consolation de mes derniers moments. » L’armée espagnole subit, en effet, un véritable désastre, qui fut décisif. La Convention paya un magnifique tribut d’éloges au général enseveli dans son triomphe, et décida que son nom serait inscrit sur une des colonnes du Panthéon.

La voix publique salua le général Dugommier du nom de Libérateur du Midi. Il était l’idole de ses troupes, dont il épargnait le sang comme un avare ses trésors. Une haute stature, une physionomie martiale, des cheveux blanchis avant l’âge, lui avaient tout d’abord concilié leur respect et leur affection. Bonaparte, qui avait pu l’apprécier au siège de Toulon, a porté de lui ce jugement : « Il était bon, quoique vif, très-actif, juste ; avait le coup d’œil militaire, du sang-froid et de l’opiniâtreté dans le combat. »

— Iconogr. On a des portraits en buste de Dugommier, gravés par Lefèvre jeune (d’après Couché fils) et par Forestier (sous la direction d’Amb. Tardieu). À Versailles se trouvent un portrait peint par Bouchot et un buste sculpté par Chaudet. On y voit aussi un tableau de Grenier, représentant la Mort de Dugommier. La même scène a été gravée par Mixelle, d’après un dessin très-médiocre de Labrousse.


DUGONG s. m. (du-gon). Mamm. Genre de mammifères cétacés, de l’ordre des Siréniens, composé d’une espèce unique vulgairement appelée sirène, vache marine, poisson des Indes : La chair des dugongs a le goût de la viande du veau.

— Encycl. Le dugong, dont le véritable nom est duyong et le nom scientifique halicore, appartient à un genre de cétacés herbivores, voisin des lamantins, et caractérisé par un corps allongé, revêtu d’une peau fort épaisse et dépourvue de poils ; des dents molaires composées chacune de deux cônes réunis latéralement ; de petites défenses pointues, insérées dans les os incisifs ; des nageoires pectorales sans ongles, et la nageoire caudale échancrée en croissant». Les dugongs ont des dents à couronne plate et dont le nombre varie. Dans l’état le plus complet, on en compte trente-deux, ainsi réparties : vingt molaires, cinq de chaque côté et à chaque mâchoire, et douze incisives, huit inférieures qui tombent ordinairement, et quatre supérieures, dont deux seulement, les externes, sont persistantes et représentent de longues défenses, recouvertes par un museau qui rappelle celui des hippopotames : les molaires varient aussi beaucoup pour le nombre, et il n’en reste souvent que quatre à chaque mâchoire. La tête de ces animaux, vue de profil, représente assez bien celle du lion ; leurs lèvres, surtout la supérieure, sont très-grosses ; leurs yeux sont petits, à paupière supérieure garnie de cils, les narines sont placées dans une bosselure de la lèvre supérieure. Ces cétacés sont herbivores et vivent de plantes marines qu’ils arrachent, avec leurs défenses, au fond de la mer ou sur le rivage. On ne connaît bien qu’une seule espèce de ce genre, le dugong des Indes, dont la taille varie de 3 à 4 mètres, mais peut, assure-t-on, devenir plus grande. Ce dugong a le corps revêtu d’un cuir épais, d’un bleu clair uniforme, parfois tacheté de blanchâtre en dessous ; le museau, mobile sur la mâchoire supérieure, se termine par une sorte de groin couvert de petites épines cornées ; ses yeux, très-petits, ont une troisième paupière ; sa tête, conique, est munie de deux défenses assez courtes, droites, dirigées obliquement en bas, divergentes, comprimées sur les côtés. Ces défenses sont pour lui des armes puissantes. De plus, ces animaux, qui vivent en troupes, se défendent mutuellement et poussent quelquefois l’audace jusqu’à essayer de monter dans les petites embarcations dont on se sert pour la pêche ; aussi regarde-t-on généralement comme dangereux d’attaquer des individus d’une taille trop forte. D’après Leguat, la femelle ne fait jamais qu’un seul petit à la fois ; elle lui porte un très-vif attachement, qui lui a fait donner par les nègres des îles de l’archipel indien le nom expressif de mama di l’eau. L’affection que les membres d’une même famille se portent entre eux est si grande, que, si l’on prend une femelle, on est sûr que le mâle et les petits viendront se livrer eux-mêmes au harpon. Le dugong habite les mers de la Malaisie et du nord de l’Australie ; on dit qu’on l’a trouvé aussi dans la mer Rouge. Il est probablement plus ou moins répandu dans toutes les mers chaudes et équatoriales de l’archipel des Indes. On assure qu’il rampe quelquefois hors de l’eau, sur les rivages. On racontait même que, lorsqu’il était resté quelque temps ainsi, ses défenses se ramollissaient au point de ne pouvoir plus lui servir d’arme, et qu’il était forcé de se remettre à l’eau pour leur faire reprendre leur dureté primitive. Les Malais se livrent à la pêche des dugongs ; mais ils ne s’attaquent ordinairement qu’aux individus de taille moyenne, et quand ils ont pris un mâle, ils lui coupent l’organe de la génération. Ils regardent la chair de cet animal comme délicieuse et la réservent pour la table des grands ; mais ce luxe gastronomique devient de plus en plus difficile à se procurer, et l’on peut prédire que, dans quelque temps, le dugong aura entièrement disparu. Quelques auteurs regardent comme espèces distinctes les variétés que reconnaissent les Malais, savoir : le bumban, à corps mince et allongé, et le buntal, qui est proportionnellement plus court et plus épais. On a signalé, dans ces derniers temps, des dugongs fossiles ; une espèce, d’abord prise pour un hippopotame, a été trouvée dans le midi de la France, notamment dans le département de l’Hérault.


DUGONICS (André), littérateur hongrois, né à Szegedin en 1740, mort en 1818. Il entra dans l’ordre des piaristes et professa successivement les humanités à Meggyes, la philosophie à Neutra (1770) et les mathématiques à Tyrnau (1774). Outre un Manuel de mathématiques (Presbourg, 1784, 2 vol.) et plusieurs ouvrages historiques pour la jeunesse, on a de lui deux poèmes épiques : Troja vesgedelme (Presbourg, 1774) et Ulysses Tœrtenetei (Presbourg, 1780) ; plusieurs romans, tels que : Etelka (1787, 2 vol. ; 1805, 3° édit.) ; Arany Pereczek (1790) ; A Gyapas vitézek (1794, 2 vol.) ; Jolanka (1803, 2 vol.), etc. ; des tragédies réunies en 2 vol. (1794) ; enfin, un recueil de Proverbes hongrois, qui parut après sa mort (Szegedin, 1820, 2 vol.).


DU GORT (Jean et Robert), imprimeurs français, nés à Rouen au XVIe siècle. Quelques-uns des ouvrages sortis de leurs presses sont extrêmement recherchés des bibliophiles. Nous citerons particulièrement : Bringuenarilles, cousin germain de Fesse-Pinte (1544, in-4o), mauvaise imitation des écrits de Rabelais ; la Déduction du somptueux ordre, plaisants spectacles et magnifiques théâtres dressés par les citoyens de Rennes (1551, in-4o).


DUGOUR (A. Jeudy), littérateur. V. Gouroff.


DUGUA (Charles-François-Joseph), général français, né à Toulouse en 1740, mort le 16 octobre 1802.11 entra au service à l’âge de vingt ans, devint colonel de gendarmerie, puis général de brigade en 1793, montra du talent et de la bravoure au siège de Toulon, comme chef d’état-major de Dugommier, fit les campagnes d’Italie et d’Égypte sous Bonaparte, décida la déroute des mameluks à la bataille des Pyramides, étouffa la révolte du Caire, devint membre de l’Institut d’Égypte et fut un de ceux qui découvrirent les ruines de Memphis d’après un récit d’Hérodote. Après son retour en France, Dugua accepta la préfecture du Calvados, fit ensuite partie de l’expédition de Saint-Domingue en qualité de chef d’état-major du général Leclerc, et reçut une blessure mortelle à l’attaque du Fort-à-Pierrot.


DU GUA DE MALVES, mathématicien français. V. Gua (du).


DUGUAY-TROUIN (René), un des plus illustres marins français, né à Saint-Malo le 10 juin 1673, mort à Paris le 27 septembre 1736. Il appartenait à une famille de marins. Son père lui-même, Luc Trouin, sieur de La Barbinais, était à la fois capitaine de vaisseau et armateur. Néanmoins, le jeune René fut destiné à l’état ecclésiastique et envoyé au collège de Rennes, où il prit la soutane et fut même tonsuré, son père espérant lui obtenir, par la suite, quelque riche bénéfice par le crédit de l’évêque de Malaga, frère naturel du roi d’Espagne, qui protégeait la famille Trouin. Mais le tempérament bouillant du futur corsaire se fût mal accommodé de la vie calme et tranquille d’un riche prébendier. Luc Trouin étant mort en 1688, René, qui avait alors quinze ans et qui achevait sa rhétorique à Rennes, fut envoyé par sa mère étudier la philosophie à Caen. Là, notre héros commença à négliger ses études pour la danse, les femmes, le jeu, la paume et l’es-