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écrire en français, et révéla en lui de véritables qualités poétiques. Il voulut alors se rendre à Paris et y suivre la carrière des lettres ; mais son père, qui dirigeait une maison de commerce à Anvers, le détourna de s’engager dans une voie peut-être périlleuse, et son respect filial le fit renoncer a son projet. Eugène Dubois se résigna, en conséquence, à succéder à son père, qui, en mourant, lui laissa la direction de sa maison ; mais, au bout de quelquesannees.il se retira du commerce. À cette époque, it était atteint d’une maladie nerveuse qu’il essaya vainement de guérir. Son caractère s’assombrit de jour en jour, et il tomba dans une profonde mélancolie. Une seule chose le passionnait encore : la croyance à une vie future et à la migration des âmes, doctrine dont il était un adopte fervent. Dans la nuit du 5 mai 1870, il sortit de chez lui et alla chercher dans les flots la solution du problème que son intelligence avait toujours poursuivie. Indépendamment du recueil que nous avons cité, Eugène Dubois a laissé une traduction en vers de Francesca du Jiimini, tragédie de Siivio Pellico ; des satires, des fables, des chansons, des ballades, des méditations, des poésies sur les Ardennes, des imitations de poëtes étrangers, etc. Une édition complète de ses œuvres poétiques a été publiée par la maison Lacroix, Verboeckoven et C° (Paris-Bruxelles, 1870), Elles assignent à Eugène Dubois un rang distingué parmi les poëtes de la Belgique.

DUBOIS (Paul), statuaire français, né à Nogetit-sur-Seine (Aube) en 1829. D’une famille riche, qui comptait parmi ses membres des magistrats distingués, M. Paul Dubois lut destiné au barreau et fit son droit avec succès. Déjà, cependant, ses instincts d’artiste avaient parlé assez haut pour donner à ses parents quelques appréhensions sur son avenir ; niais le futur statuaire leur avait obéi avec une certaine docilité. Néanmoins, le jour où son dtplôme d’avocat lui laissa plus de liberté, il cessa de déguiser le but que lui fixaient ses aspirations, et, au lieu de revenir dans sa famille après avoir soutenu sa thèse de licencié, il se lit admettre dans l’atelier de Toussaint, sur la présentation de deux ou trois esquisses qui révélaient une grande facilité (185G), Deux, années d’études sérieuses dans ce milieu, ou l’art était envisagé par ses côtés les plus austères, suffirent a l’artiste pour réparer le temps perdu et lui permettre de travailler seul. Un résultat si prompt n’est pas chose commune, et M. Dubois avait raison d’en Être fier ; mais, au lieu de se mettre à produire sur-le-champ, d’essayer son talent jeune encore, il eut le rare bon sens de vouloir le fortifier par l’étude des chefs-d’œuvre de la Renaissance italienne. Il alla s’installer à Rome, non loin de la villa Médicis, comme s’il^eût voulu se rapprocher le plus possible de cette académie, qu’il regrettait sans doute de n’avoir pu aborder à temps. Ces aspirations vers l’immuable tradition de l’École des beaux-arts étaient d’ailleurs dans le tempérament de M. Dubois, qui est un styliste pur, cherchant la forma pour elle-même, comme les anciens, et non comme une expression de la pensée, ainsi que nous l’ont montrée Rude et David d’Angers. Il en donna une première preuve dans le Saint Jean enfant, exposé à Paris en 1863, dont le modèle avait été préparé à Florence et exécuté à Rome avec le plus grand soin. Ce morceau est intéressant au double point de vue du rendu et de l’idée, bien qu’il n’offre rien de nouveau ; c’est de l’art antique modernisé par la Renaissance. Les lignes ont de la pureté, de l’élégance, de la vraie distinction ; le modelé est compris et d’une mise en place irréprochable. L’Institut n’eût pas exigé davantage d’un

fiaiisionnaire de cinquième année ; toutefois, es gens d’un goût plus indépendant, ceux que charme et captive l’imprévu, pressentirent, devant ce marbre si bien réussi, que l’auteur avait presque donné le dernier mot de son talent, qu’il n’irait pas beaucoup plus loin. Cette observation était de nature à refroidir quelque peu l’enthousiasme ; aussi l’œuvre de M. Paul Dubois ne fut-elle remarquée que par les spécialistes, qui, d’ailleurs, trouvèrent bien méritée la deuxième médaille décernée à l’artiste par le jury des récompenses. Deux ans plus tard, il obtint la grande médaille d’honneur pour un travail à peine supérieur au premier, et ne présentant en tous cas que les mêmes qualités ; nous voulons parler du Chanteur florentin, éternelle paraphrase du Danseur antique, du Jeune homme priant les dieux, de Delphes, et dont le Pêcheur et le Danseur, de Duret, ont inauguré la vogue. Bien que M. Dubois eût terminé complètement cette figure à Paris, où il était revenu depuis deux ans, on la dirait faite à Pompéi, au Colisée ou au Parthénon, tant elle est empreinte d’archaïsme. Comme évocation des traditions classiques, c’est une œuvre d’une grande valeur ; car on la croirait du temps de Périclès ; dans quelques siècles, on pourrait sans peine la l’aire passer pour un antique bien conservé. La récompense exceptionnelle accordée par le jury

— à ce Ctiantvur lui valut l’attention du public, qui semblait, auparavant, l’avoir à peine aperçu. La vogue s’en mêla, et bientôt l’œuvre couronnée dovint populaire à force de coproductions. L’original faisait récemment partie de la galerie particulière de la princesse

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Mathilde. En 1867, M. Dubois se présenta de nouveau avec un Narcisse au bain, marbre irréprochable, et une Vierge et l’Enfant Jésus rappelant exactement ses deux premières créations. Le succès, descendu cette fois encore des régions officielles, ne fut pas moindre que celui de 1865 : une seconde médaille et la croix de la Légion d’honneur en furent la consécration.

Bien que M. Dubois n’ait pas l’exécution prompte, et cela s’explique aisément par 3e îini prodigieux de son rendu, il a pourtant produit une certaine quanrtté d’autres morceaux de sculpture ; mais ces œuvres n’ajoutent rien à la somme de talent que révèlent ses créations capitales. Il faut mentionner, néanmoins, comme étant plus modernes d’aspect et d’un caractère plus original, les Bustes et Médaillons exécutés d’après quelques illustrations contemporaines ; mais il est, dans ce dernier genre, inférieur à Coidier. On lui doit aussi quelques beaux dessins d’après les maîtres de la Renaissance. Ils sont recherchés surtout à cause de l’ampleur et de la maestria de l’exécution.

DUBOIS (MU« Emilie-Désirée), actrice française, née à Paris le 8 mai 1838. Admise au Conservatoire dans la classe de M. Samson, elle-en sortit pour débuter à l’Odéon.et, après un court séjour à ce théâtre, fut appelée à la Comédie-Française. Sa première apparitionfïue de Richelieu eut lieu au mois de février rs§ 3, dans Lady Tartufe. Fêtée par le public dès l’âge de quinze ans, et immédiatement acceptée par ses camarades, elle donna de belles espérances qui n’ont pas toutes été réalisées. Blonde et rose, avec un sourire espiègle, heureuse de jouer la comédie comme d’autres le seraient a son âge de jouer à la poupée, elle parut merveilleusement apte à remplir l’emploi des ingénues. L’ingénuité est un don, ou plutôt un art, le plus précieux, mais aussi le plus rare qu’il y ait au théâtre, et que Jenny Vertpré.Mlio Mars, M1’1' Anaïs, ont exercé avec une séduction sans égale. Ce don, Mlle Dubois pourra certainement le conserver longtemps encore, puisqu’elle a pour elle la jeunesse ; mais les charmants enfantillages qui lui ont attiré tant d’applaudissements a ses débuts ne lui vaudront de succès durables qu’autant qu’elle ne se renfermera pas dans le titre de sociétaire, qui trop tôt peut-être lui a été décerné, pour demeurer dans l’inaction. A l’âge ou d’ordinaire on étudie encore, on l’a admise parmi les maîtres, et cette faveur a nui sans doute au développement de son talent. Que d’enfants prodiges ont eu à regretter plus tard les louanges ; exagérées qu on avait prodiguées à leurs premiers pas ! Il est, dans la vie des artistes, un moment où ne plus avancer équivaut à reculer. M’e Emilie Dubois pourrait bien voir ce moment arriver pour elle, si déjà il n’est pas arrivé. Et cependant elle a la grâce mutine) le naturel, la gentillesse qui conviennent à son emploi ; elle est éveillée, prime-sautière et souvent vraie. Que lui manque-t-il donc ? L£ travail. Cette artiste, jeune encore, s’est^ montrée dans l’ancien répertoire et a abordé franchement les rôles de Marianne dans Tartufe, d’Isabelle dans les Plaideurs, de Lucile dans le Bourgeois gentilhomme, d’Angélique dans la Mère confidente, d’Isaure dans le Voyage à Dieppe. Elle a repris ou créé dans le répertoire moderne : Blanche dans la Joie fait peur, Abigaïl du Verre d’eau, Louise dans Faute de s’entendre, Jeanne dans le Fruit défendu, Justine dans le Mari à la campagne, Lydia dans Souvent homme varie, Lucile dans VHonneur et l’Argent, lors de la reprise de cetto comédie au Théâtre-Français, Thérèse dans Moi, etc. MIle Emilie Dubois est la sœur cadette de Mme Eugénie Boudois, qui a obtenu des succès à la Gaîté.

DUBOIS, dit Creiiin, poëte français. V. Crkstin.

DUBOIS D’AMIENS (Frédéric), médecin français, né àAmiens en 1799. Reçu docteurà Paris en 1828, il fut nommé professeur agrégé en 1832, membre do l’Académie de médecine en 1836, et succéda àPariset en 1847 comme secrétaire perpétuel de ce corps. En cette qualité, M. Dubois, qui est à la fois un érudit et un écrivain distingué, a composé les éloges fort remarqués des académiciens décédés depuis cette époque. Par goût et aussi pour pouvoir s’adonner entièrement" aux devoirs que lui impose sa position académique, il a depuis longtemps renoncé à la pratique de son art. Son savoir reconnu lui a valu d’être chargé du classement des ouvrages de médecine, de chirurgie et de pharmacie à la Bibliothèque impériale. Le docteur Dubois a

beaucoup écrit. Outre des Mémoires intéressants, insérés dans le Recueil de l’Académie de médecine, et des articles dans lesquels il allié à la science les idées spiritualistes, publiés dans le Dictionnaire des sciences philosophiques, on doit à ce savant médecin : De l’identité et des différences de l’hystérie et de Vhypocondrie (1830) ; Dissertation sur le vomissement, considéré sous le rapport séméiologiq*e (1832, iu-8") ; Histoire philosophique de ■l’hypocondrie et de l’hystérie (1833, in-4o) ; Traité de pathologie générale (1837, 2 vol. in-8<>) ; Traité des études médicales (1838, in-8o) ; Préleçons de pathologie expérimentale (1841) ; Histoire académique du magnétisme animal (1841, in-8o), en collaboration avec M. Burdin ; Examen des doctrines de Cabanis,

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Call et Broussois (1846, in-S<>) ; Documents, pour seruir à l’histoire de l’Académie royale i de chirurgie (1851), extrait de l’histoire de cette Académie ; Éloges lus dans les séances publiques de l’Académie de médecine (1845-1803) ; Tableau du mouvement de la science et des progrès de l’art (1864, 2 vol. in-8o).

DUBOIS D’ANNEMETS (Daniel), historien français, né en Normandie, mort à Venise en 1687. Il se rendit fort jeune à Paris, où il entra au service de Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII, qui en fit son premier maréchal des logis. Ayant encouru la disgrâce de ce prince pour s être rendu sans sa permission au siège de La Rochelle, il partit pour l’Italie et fut tué dans un duel à Venise. On a de lui : Mémoires d’un favori de S. A. if. M^ le duc d’Orléans (Leyde, 1667, in-12), où l’on trouve l’histoire de ce prince depuis 1608 jusqu’à 1626.

DUBOIS DE BRETTEVILLE, théologien français. V. Bretteville.

DUBOIS-CRANCÉ (Edmond-Louis-Alexis), constituant, conventionnel, général et ministre, né à Charleville en 1747, mort à Réthel en 1814. Avant la Révolution, et même encore en 1789, il signait de Crancé de Balham, du nom d’une propriété, comme nous l’avons vu dans une lettre écrite de sa main, datée du 6 août 1789. Il servit dans les mousquetaires, devint lieutenant des maréchaux de France, et fut élu, en 1789, député du tiers état de Vitry-le-François. Il se prononça énergiquement pour la cause de la Révolution, et prit l’initiative de la plupart des réformes introduites dans notre régime militaire. Il appuya fortement l’organisation des gardes nationales et demanda que tous les citoyens en fissent partie, à l’exception des mendiants et des vagabonds. Nommé secrétaire de l’Assemblée en novembre 1789, il combattit l’ancien système de recrutement et présenta le 12 décembre, au nom du comité militaire, un rapport où se trouve la première idée de la conscription, qui ne devait être admise que plus tard, et dont l’empire fit un si déplorable abus, grâce à des modifications qui en ont altéré le caractère national. Il se prononçait avec énergie contre le remplacement militaire et en caractérisait ainsi les effets : « 11 faut que chaque homme, dès que la patrie sera en danger, soit prêt à marcher. Si vous tolérez une fois les remplacements, tout est perdu ; de proche en proche, tous les riches voudront se soustraire au service personnel, et les pauvres resteront seuls chargés de cette fonction si noble pour un peuple libre. Alors le métier des armes retombera dans son avilissement, le despotisme en profitera, et vous redeviendrez esclaves... Si la nation s’endort, son sommeil sera celui de la mort. » Ce fut lui qui fit consacrer légalement ce noble principe, admis déjà chez nous, que tout esclave qui toucherait le sot de la France serait libre de droit.

Dubois-Crancé vota constamment avec l’extrême gauche, fut nommé maréchal de camp après la session, mais refusa de servir sous les ordres de La Fayette, et préféra rester dans la garde nationale comme simple grenadier.

Nommé député des Ardennes à la Convention nationale, il prit place à la Montagne, vota la mort du roi sans appel ni sursis, présenta quelques jours plus tard un rapport sur l’organisation des armées de la République, fit amalgamer les troupes de ligne avec les volontaires et adopter un mode d’avancement qui permit aux sous-officiers capables de s’élever en peu de temps aux premiers grades. Il joua un rôle actif dans la lutte de la Montagne contre les girondins, puis fut envoyé à l’armée des Alpes au mois d’août 1793, avec la mission de réduire Lyon révolté. Il déploya beaucoup d’activité, commença les opérations du siège avec Kellermann et les poussa avec la plus grande vigueur ; mais l’opiniâtreté de la résistance ayant prolongé les travaux de l’attaque, il fut accusé de modérantisme, de tiédeur, remplacé par Couthon, et même frappé d’un mandat d’arrêt par le comité de Salut public. Tout était d ailleurs à peu près terminé, et Couthon n’eut plus, pour ainsi dire, qu’à entrer triomphalement dans la ville.

De retour à Paris, Dubois-Crancé se justifia facilement des faits controuvés ou faux dont on l’accusait, fit rendre un décret en faveur de la famille du chevalier de La Barre, fut exclu un peu plus tard des jacobins par l’influence de Robespierre et se joignit à ceux qui l’écrasèrent au 9 thermidor. Il proposa ensuite que le renouvellement du comité de Salut public eût lieu tous les mois par quart, et se lança, comme tant d’autres, dans la réaction thermidorienne, lui qui voulait précédemment qu’on n’admît aux jacobins que des hommes ayant fait leurs preuves dans la Révolution et qui pourraient répondre d’une manière satisfaisante à cette question singulière : « Qu’as-tu fait pour être pendu si la contre-révolution triomphait ? »

Rentré lui-même dans la puissante société, dès lors épurée des robespierristes, il prononça un discours apologétique de sa conduite, attaqua Maignet à la Convention, pour l’incendie de Bédouin, accusa Jean Debry de fédéralisme, provoqua la mise en liberté de beaucoup de prisonniers, fut, en un mot, un des auxiliaires les plus ardents des Tallien et des Fréron dans leur implacable guerre contre les débris du parti montagnard. Mais c’était chez lui affaire de passion, de tempérament, de circonstance ; au fond, il était d’un républicanisme sincère, et quand il eut vu les progrès du royalisme, il se retourna avec la plus grande énergie contre ces éternels ennemis. À la veille de l’insurrection royaliste de vendémiaire, il provoqua d’énergiques mesures de défense, entra dans la commission des Cinq et fit accueillir par la Convention les patriotes qui s’offraient pour la défendre, et que les réactionnaires prétendaient flétrir de l’éternelle accusation de terrorisme.

Après la session conventionnelle, Dubois-Crancé fut réélu au conseil des Cinq-Cents et demeura fidèle à ses principes républicains. Sorti du conseil avant le 18 fructidor, il fut appelé aux fonctions d’inspecteur général de l’infanterie, puis au ministère de la guerre en 1799, en remplacement de Bernadotte. Sa courageuse opposition au coup d’État du 18 brumaire lui valut une honorable disgrâce. Il rentra dès lors dans la vie privée et vécut dans la retraite et l’obscurité pendant tout le Consulat et l’Empire, avec la dignité fière qui convenait à l’un des fondateurs de la République.

Dubois-Crancé avait une taille élevée et la physionomie la plus imposante. David l’a placé sur le premier plan dans sa magnifique esquisse du Jeu de paume. II est un de ceux qui, avec Carnot, ont émis le plus d’idées sur l’organisation militaire qui convient à une démocratie, et aujourd’hui, après nos désastres récents, il ne serait pas sans utilité de remettre en lumière ce qu’ont voulu à cet égard et ce qu’ont exécuté les pères de la Révolution et de la société moderne.

Voici les titres des principaux opuscules de Dubois-Crancé : Observations sur la constitution militaire ou Bases de travail proposées au comité militaire (1789, in-8o) ; Examen du mémoire du premier ministre des finances, lu à l’Assemblée nationale le 6 mars 1790 (in-8°) ; Lettre ou Compte rendu des travaux, des dangers et des obstacles à l’Assemblée nationale (1790, in-8o) ; Tableau des persécutions que Barère a fait éprouver à Dubois-Crancé pendant quinze mois (1795, in-8o) ; Réplique de Dubois-Crancé à Barère (1795) ; Dubois-Crancé aux jacobins, en rentrant dans la société : Mémoires sur la contribution foncière, suivis d’un projet de loi motivé, pour opérer la conversion de l’impôt en numéraire et en prestation en nature dans toute la République (1804, in-8o). On lui attribue aussi : Véritable portrait de nos législateurs ou Galerie des tableaux exposés à la vue du public le 5 mai 1789 jusqu’au 1er octobre 1791 (Paris, 1792, in-8o), etc. Enfin il faudrait ajouter de nombreux discours et rapports relatifs à l’organisation militaire.

DUBOIS-DUBAIS (le comte Louis-Thibault), conventionnel, né à Cambremer (Calvados) en 1743, mort en 1834. Il siégea à l’Assemblée législative, puis à la Convention, où il se prononça pour la mort de Louis XVI, mais seulement en cas d’invasion du territoire par l’ennemi. Il remplit ensuite plusieurs missions dans les départements, défendit Condé contre le prince de Cobourg, passa au conseil des Cinq-Cents, devint ensuite membre de celui des Anciens et successivement sénateur et comte de l’empire. Il dut quitter la France en 1816, par suite d’une fausse application de la loi contre les régicides, et obtint de rentrer en 1818.

DUBOIS-DUBAlS(Jean-Nicolas-Louis-Eugène, comte), conseiller d’État, né à Paris en 1812, mort dans la même ville en 1868. Il passa de brillants examens àl’École de Saint-Cyr et à l’École polytechnique, puis étudia le droit et se fit recevoir avocat en 1839. L’année suivante, en 1840, il entra au conseil d’État, devint membre de la commission consultative des chemins de fer, fut nommé maître des requêtes en 1846 et conserva ces fonctions en 1848, lors de la réorganisation du conseil d’État. Directeur général des chemins de fer avec titre dts conseiller d’État hors section en 1853, M. Dubois fut nommé deux ans plus tard conseiller en service ordinaire. Le comte Dubois est mort eu pleine séance du conseil d’État, frapaé d’une attaque d’apoplexie, au moment où il se levait pour prendre la parole. Il se faisait remarquer par des allures d’une indépendance extrême qui le jetait presque constamment dans une opposition systématique. Cette opposition, très-vive et prodigieusement loquace, se traduisait ordinairement moins par des théories que par des épigrammes. Ses yeux petits et perçants, sa figure fine et mince, son sourire naturellement ironique, la mimique passionnée dont il usait en toute occasion, ses cheveux mêmes, rares, mais spirituellement bouclés, enfin toute sa physionomie et toute sa personne respiraient la fronde.

DUBOIS-FONTANELLE (Jean-Gaspard), littérateur et poète français, né à Grenoble on 1837, mort dans cette ville en 1812—Apiès avoir terminé ses études, il vint à Paris, où it trouva un protecteur dans l’abbé de Mably, son compatriote. Grâce à cette recommandation influente, il entra dans les bureaux de l’Année littéraire, de Fréron (1754),

II fut ensuite directeur de la Gazelle des