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de charmants eafés, toujours très-fréquentés. Les autres promenades de Dresde sont : les jardins qui occupent l’emplacement des anciennes fortifications ; le jardin des Princes, dans le faubourg de Pirna ; l’Ostrealle ; les allées de Jean, de Maximilien, de Frédéric ; la Jardin du palais japonais et le Grand Jardin, beau parc de la nve gauche de l’Elbe, au milieu duquel s’élève un château royal bâti en 1679 soua l’électeur, Jean-Georges III. Il servait autrefois de résidence royale. Sa forme est celle d’un H. On y a installé la collection des antiquités (v. ci-dessous). Malgré les ravages que les guerres de 1760 et de 1813causèrent dans ce magnifique jardin, on y admire encore ptusteux beaux vases de marbre de Corinthe, de jolis groupes de marbre, dont l’un, et ce n’est pas le inoins bien exécuté, représente l’Enlèvement de la Jeunesse par la Vieillesse, de vastes bassins, les ruines d’un curieux théâtre en plein air, des bustes, des statues, etc.
La Friedrichsstadt et trois faubourgs entourent l’Altstadt. Ces trois faubourgs sont ceux de Pirna, de See et de Wilsdruffer. Dans le faubourg de Pirna (Pirnaische Vorstadt), qui s’étend de l’Elbe à la Bùrgerwiese, se trouvent le Johanniskirche, le Johanniskirchhof, le Waisenhaus, la Waisenhauskirche, et le palais du prince Jean. Le faubourg de See, qui tire son nom d’un ancien lac aujourd’hui desséché, s’étend de la place Bùrgerwiese à la place Wilsdruffer. Le faubourg de Wilsdruffer, habité par la population la moins aisée de Dresde, renferme l’hôpital Saint-Jacques, l’Annenkirche, le Materni-Hospital et un grand nombre d’institutions charitables. « La Friedrichsstadt, ou la ville de Frédéric, se trouve située, dit M. Joanne, derrière le chemin de fer de la Saxe et de la Bohème, entre le faubourg Wilsdruffer et l’Elbe. Le beau viaduc du chemin de fer domine le pont Frédéric, qui y conduit. Elle s’appelait autrefois Ostrame ; on la nomma ensuite Ostra, puis Neustadt-Ostra, enfin, vers 1724, Friedrichsstadt. On y remarque : Je buste du roi Antoine, le séminaire normal royal, l’institut des francsmaçons ; l’église de la ville, bâtie de 1728 à 1730 ; la métairie royale Ostra ; le cimetière de la ville, où Weber est enterré, et le nouvel hôpital de la ville, établi dans l’ancien palais Marcolini. ■ Entre la Friedrichsstadt et l’Elbe s’étend un espace couvert de prairies, de champs et d’allées de tilleuls, désigné sous le nom de Grosses Ostragehœge ; le Kleines Ostragehœge est situé entre le chemin de fer et l’Altstadt.
Parmi les places de Dresde, nous signalerons : la place du Marché, dont le milieu est orné de la statue équestre de Frédéric-Auguste le Fort, par Wiedemann, et à laquelle vient aboutir laHaupt, d’où partent, en formant l’éventail, les principales rues de la Neustadt ; la place de la Grewandhaus, que borde la halle aux draps ; la place Wilsdruffer, d’où part l’Ostrealle, où l’on remarque le Logenhaus (palais des francs-maçons), bâti en 1838 dans le style byzantin, et dont l’entrée est gardée par deux sphinx sculptés par Rietschel, ainsi que les bustes qui en décorent le second étage ; l’Orangerie et le palais du prince Maximilien ; la place de l’Arsenal, où commença la terrible insurrection de 1849, etc.
—Edifices publics. Les monuments et les curiosités abondent dans la capitale du royaume de Saxe. Nous allons en donner une description aussi détaillée que le comporte notre plan. Commençons par les édifices religieux. L’église catholique (Hofkirche), bâtie presque en face de l’Augustusbrucke ou pont de 1 Elbe, et reliée au château royal par une arcade couverte, est surmontée d’une tour imposante de 90 mètres de hauteur. C’est un architecte italien qui l’éleva en 1751. L’attention est surtout attirée à l’intérieur par un beau tableau dfe Raphaël Mengs, l’Ascension du Christ, des fresques deTorelli, deHutin et de Palko, la chaire et un magnifique buffet d’orgues exécuté par Silbermann-Hildebraudt. La musique de cette église jouit dans toute l’Allemagne d’une réputation méritée. Le caveau de la maison royale s’ouvre sous la sacristie.
Prés du palais des princes s’élève l’église
évangélique de la cour (Sophienkirche), beau
spécimen du style de la première moitié du
xiv Mais voici la jeune fille qui, pensive,
effeuille une fleur de myosotis. Derrière elle
passe le jeune homme dont lui parle souvent
sa mère ; il se retourne plusieurs fois pour la
voir. Déjà les instruments retentissent, et les
deux amoureux, réunis sur le même siège et
sous la couronne nuptiale, commencent la
vie que les pères finissent. »
Tel est le sujet de quelques-unes des peintures
de la salle du trône. On y voit aussi
des fresques ’représentant les quatre ordres
qui ont joué un rôle si important dans l’histoire
d’Allemagne : l’Ordre des paysans, l’Ordre des citoyens, l’Ordre de la noblesse et
l’Ordre ecclésiastique,
Le théâtre (1838-1841), qui a été récemment
détruit par un incendie, était une des plus
belles salles de spectacle de l’Europe. On remarquait
à l’extérieur : les statues de Goethe,
de Schiller, de Gluck, de Mozart, de Molière,
d’Aristophane, de Shakspeare et de Sophocle ;
une composition allégorique représentant
la puissance de la musique ; une autre
reproduisant une scène des Euménides d’Eschyle.
1,700 à 1,800 spectateurs pouvaient
trouver place dans l’intérieur.
Près du théâtre s’élève le Zwinger, édifice
grandiose dans lequel ont été installées la
plupart des collections artistiques de Dresde.
« Le Zwinger, dit M. Joanne, fut commencé
par le roi Auguste II, en 1711. Dans l’intention
de son fondateur, il ne devait être que
le vestibule ou la cour d’entrée d’un palais
dont la construction n’a jamais été entreprise.
Il se compose d’une simple galerie
oblongue couverte en.terrasse, avec quatré
grands pavillons aux quatre angles et deux
pavillons plus petits au milieu des deux petits
côtés. Le pavillon du S.-E. était le vestibule
de la salle de l’Opéra, bâtie en 171s et
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incendiée pendant l’insurrection de mai 1849,
avec une grande partie du Zwinger. Quatre
jets d’eau jaillissent dans la cour, où l’on a
érigé, en 1843, une statue de bronze à Frédéric-Auguste
le Juste. L’architecture de ce
bizarre édifice est d’un goût équivoque. La
partie du Zwinger qui a échappé aux flammes
renferme les musées et les collections
artistiques de Dresde. L’aile du Zwinger appelée
le Museumsgebœude a été commencée
en 1847, sur les plans du professeur Semper.
Elle a 135 mètres environ de longueur, 30 mètres
de largeur et 25 mètres de hauteur sans
la coupole. >
Le palais des Princes (Prinsen-Palais), qui
s’élève à côté du palais royal, a été bâti en
1815. Il renferme une collection de musique
ancienne, très-curieuse a étudier au point
de vue de l’histoire de l’art.
Sur le côté gauche de la Wilsdrufferplatz,
une des plus belles places de Dresde, a été
bâti, en 1831, l’hôtel des Postes, devant lequel
se dresse le Gutschmidtsche Brunneu ou
colonne du Choléra, monument élevé pour
rappeler que le choléra épargna Dresde, lors
de sa première invasion en Europe. M. Gutschmidt
a fait bâtir cet obélisque à ses frais.
Le palais de Bruhl, construit en 1737 par
le favori d’Auguste III, a coûté des sommes
fabuleuses. Les statues de la Science et de la
Vigilance, par le célèbre sculpteur Mattielli,
en décorent la porte principale. Il a été successivement
habité par Frédéric II, les généraux
Régnier et Davout, l’empereur Alexandre,
le vice-roi de Naples et le prince russe
Reppin.
L un des plus beaux palais de Dresde est
sans contredit le palais japonais, rebâti de
1715 à 1730 par Auguste le Fort, et entouré
de délicieux jardins. Il renferme la galerie
des antiques, la bibliothèque et la collection
de porcelaines et de terres cuites.
Signalons en outre : le Doublettensaal, qui
a une façade de 85 mètres, et sert à des expositions
de tableaux ; le bastion de Vénus,
d’où l’on jouit d’une vue délicieuse ; le palais
où Weber composa le Freyschùtz ; le palais
bâti par le baron Stockhausen ; la synagogue,
construite dans le style oriental par
ïe professeur Semper ; le monument élevé
à la mémoire de l’électeur Maurice, qui fut
tué à Sievershausen en 1553 ; le Kœni^swache
ou Hauptwache (corpsde garde), bâti en
1831, d’après le plan de Schinkel ; l’Alstaidter
Rathhaus, sur la place du Vieux-Marché
(1741-1745) ; 1 arsenal ; le palais de Courlande
(1728), où siègent l’Académie de médecine et
l’Académie de chirurgie ; leLandhaus, qui contient
divers établissements publics et où se
réunissent les Chambres saxonnes ; le Logenbaus
(hôtel des francs-maçons) ; le palais
Marcolini, qui était jadis décoré avec un luxe
extraordinaire et dont la ville a fait l’acquisition
au prix de 100,000 thalers, pour y installer
un hôpital, ; le Narrenhaus, maison curieuse
qui doit, dit-on, son nom à un fou de
la cour ; le Blockhaus, où est établie la chancellerie
du ministère de la guerre ; l’hôtel de
ville (1758) ; les casernes ; 1 hôpital militaire ;
l’école militaire royale ; la maison de détention ;
les magasins militaires ; le Collegienhaus,
qui contient le ministère de la justice,
la haute cour d’appel et la cour d’appel ; le
cimetière catholique, où reposent les restes
de Weber, de Frédéric Schlegei et de G. de
Kugelgen ; le NeusUedterkirchhof, autre cimetière,
où l’on remarque une Danse des morts,
curieuse procession de 27 figures formant divers
groupes conduits par la mort, etc.
— Musées, bibliothèques, collections particulières. La célèbre galerie de tableaux de
DresdeGemœlde-Gaterie), d’abord installée
dans un édifice peu monumental qui s’élève
sur le Neumarkt, et transportée récemment
dans un palais construit pour elle, était, avant
la fondation des musées du Vatican’à Rome,
degii Studi à Naples, de l’Académie des beaux-arts
à Venise, du Roi à Madrid, de Munich,
de Beriin.de Londres, la seule collection publique
qui pût rivaliser avec le musée du
Louvre. Pourtant la date de sa "fondation
n’est pas très-ancienne. Auguste III, roi de
Pologne et électeur de Saxe, commença de
la former vers la fin du siècle dernier en
achetant la collection des ducs de Modèue,
fonds primitif qui fut considérablement augmenté
par des acquisitions en Italie et dans
les Flandres. Aujourd’hui la galerie de Dresde
contient, suivant M. Adolphe Joanne, 1552 tableaux,
177 pastels, en tout 2,059 cadres.
Nous devons nous borner ici à signaler les
tableaux les plus remarquables de chaque
école, en suivant l’ordre des numéros du catalogue.
— École italienne : la Vierge et l’enfant Jésus embrassant le petit sai ?tt Jean, par Luca.
Longhi ; le Corps de Jésus-Christ sur le bord
du tombeau, par Giuseppe Porta (Salviati) ;
Didon et Enée sous un arbre, par Ciro Ferri ;
une Auberge sur la route de Padoue à Venise,
par Canaletto ; Vue du canal de Venise, par
Antonio Canale ; l’Assomption de la Vierge,
le Christ en croix, par Sano di Pietro ; l’Adoration des mages, la Vierge avec l’enfant Jésus
et le petit saint Jean, le Baptême du Christ,
par Francia (Francesco Ratbolini) ; la Vierge
mettant l’enfant Jésus dans les bras de sainte
Cécile, la Vierge et un ange à genoum devant
Jésus endormi, Apparition de la Vierge à saint
Bruno, à saint Pierre et à saint Georges, par
Benvenuto Garofalo ; Saint Ambroise, saint
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Grégoire, saint Augustin et saint Jérôme méditant sur l’immaculée conception de Marie
(chef-d’œuvre du maître), par DossoDossi ;
le Corps du Sauveur sur les genoux de la
Vierge, par Francesco Squarcione ; la Présentation de la Vierge au temple, ouvrage
charmant, au dire des critiques les plus experts,
par Cima da Conégliano ; la Vierge, l’enfant Jésus, avec des saints et des saintes, par
Vincenzo Catena ; il Christo delta moneta (le
Christ a la monnaie), œuvre dont la couleur
est magnifique et le fini prodigieux ; Saiit
Jean et la Vierge tenant l enfant Jésus, par
Titien (Vicelli) ; Portrait du peintre Pietro
Aresini, VAmour, couronné de fleurs, Portrait
de sa fille Lavinia, l’Amour présentant un miroir à Vénus couchée sur un lit, par Titien ;
le Salut de Jacob (ouvrage admirable), un
Homme embrassant une femme, par Giorgio
Barbarelli ; l’Enfant Jésus sur les genoux de
la Vierge caresse le petit saint Jean, Ses trois
filles, Vénus couchée sur une draperie blanche,
par Palma : Portrait de Cornara, dernière
reine de Chypre, par Pordenone ; Apollon
avec sa lyre entre Marsyus et Midas, la Vierge
adorant l’enfant Jésus, Diane à la chasse, par
Paris Bordone ; les Muses et les Grâces réunies sur le mont Parnasse sous la présidence
d’Apollon, par Tintoret ; un Ange et saint Joseph tenant le corps du Sauveur, la Vierge
avec l’enfant Jésus qui embrasse le petit saint
Jean, par Andréa Schiavone ; Clëopâtre, par
Padovanino ; tableau allégorique représentant
la Heine de Chypre Cornara remettant
la couronne de Chypre à la république de Venise (exécution éclatante), par Carletto Cagliari ;
l’Adoration des bergers, par Bassano ;
le Calvaire, le Centenier de Capharnaim prie
Jésus de guérir son serviteur, Moise sauvé des
eaux, l’Adoration des mages, Jésus et les pèlerins d’Emmaùs, le Son samaritain, Europe
enlevée par le taureau, par Véronèse ; Vénus
tenant le corps d’Adonis sur ses genoux, le
Betour de l’Enfant prodigue, le Martyre de
sainte Agnès, David tenant la tête de Goliath,
par Domenico Feti ; Vierge glorieuse avec l’enfant Jésus, à càté d’elle saint Jean-Baptiste
et saint Jérôme ; la Foi, l’Espérance et la Charité conduisent la famille Concinno devant le
trône de la Vierge (magnifique réunion do
portraits), par Paolo Farinati ; Apollon punissant Marsyas, œuvre très - énergique do
Giovanni-Battista Langetti ; Martyre de saint
Pierre et de saint Paul, par Nicoio dell’
Abbate ; Saint lioch bénissant les pestiférés,
par Procaccini ; le Génie de la gloire et saint
Jloch disti-ibuant des aumônes, par Anûibal
Carrache ; Soldats jouant aux cartes. Sainte
Vierge avec l’enfant Jésus, Assomption, par
Caravage ; Vénus reposant sur les genoux de
Vvlcain, par François Albane ; Sainte famille, le Christ, par Guerchin ; Vénus, Ninus
et Sémiramis, par Guido Reni ; Amours dansant autour de la statue de l’Amour, Diane et
ses nymphes auprès d’une fontaine, Galalèe
entourée d’Amours et assise sur une coquille
traînée par des dauphins, par l’Albane ; la
Naissance d’Adonis, l’Amour se jette sur te
corps d’Adonis, l’Evangéliste saint Matthieu,
l’Evangéliste saint Marc, l’Evangéliste saint
Luc et l’Evangéliste saint Jean, Loth et ses
deux filles, par Guerchin ; Joseph fuyant la
femme de Puliphar (ouvrage très-distingué,
dit M. L. Viardot), par Carlo Cignani ; Saint
Jérôme tenant une tête de mort à la main,
Sainte Marie Égyptienne (tableau d’une très-grande
valeur), par Ribera, ; Persée combat
Planée et ses compagnons, liachel et Jacob à
la fontaine, par Luca Giordano ; la Vierge de
Saint-Sixte (admirable), nommée communément
aujourd’hui Vierge de Dresde, par Raphaël ;
la Vierge au bassin, par Jules Romain ;
une Sainte famille, par Vincenzio da
San-Gemignano ; la Vierge et l’enfant Jésus
sur des nuages (très-beau), par Bagnacavallo ;
l’Enfant Jésus dormant sur les genoux de sa
mère, par Sassoferrato ; Portrait d’un homme
âgé, par Léonard de Vinci j Mariage de sainte
Catherine avec l’enfant Jésus, Sacrifice d’Abraham, par Andréa del Sarto ; Vierge glorieuse bénissant saint François (la couleur et
le fini du travail sont aussi admirables que
le style), Saint Sébastien, Sainte Madeleine
repentante, la Nativité (tableau connu sous
le nom de la Nuit du Corrége), par Corrége
(la galerie est’fière à bon droit de ces quatre
chefs-d’œuvre) ; Saint Sébastien et saint François, Vierge glorieuse, Madone, par Parmegiano
(le Parmesan), etc.
— École française : Portrait d’homme, par
Nicolas de Laxgûlibrz-A’Empereur Napoléon,
par François Gérard : Exécution militaire, par
Jacques Callot ; l’Adoration des mages, 1 Exposition de Moïse sur le Nil, l’Empire de Flore,
Narcisse se mirant dans une fontaine, Vénus
endormie et l’Amour, par Nicolas Poussin ; xm
Vieillard aveugle jouant de la viole près d’un
jeune garçon gui chante, par Valentin ; le Itepos en Égypte, Acis et Galatée, par Claude
Lorrain ; Hommes et femmes assis sur un tertre, par Antoine Watteau.
—École hollandaise et école allemande :Diam
et ses nymphes se reposant après une chasse,
des Baigneuses, les Muses sur le Parnasse,
par Corneille Poelenburg ; paysage connu
sous le nom de Cimetière ; autre paysage
connu sous le nom de Cloître, Vue du vieux
château de Bentheim, une Forêt, un Paysage
avec une cascade, paysage connu sous le nom
de la Chasse, par Jacques RuysdaSl ; Animaux
et fruits, par Jean David de Heem ; une Chasse