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roi des ombres ; Gisperl et Fisperl, et enfin la Paysan millionnaire.

Dred, roman abolitionniste anglo-américain, par M°>û H. Beecher-Stowe. Ce roman est le second effort tenté par l’auteur de l’Oncle Tom pour faire disparaître l’esclavage. « L’auteur, dit M^io Beecher-Stowe elle-même, s’est proposé dans ce livre de montrer les effets généraux, de l’esclavage, les divers inconvénients sociaux qu’il entraîne, même pour ses défenseurs les plus favorisés du sort ; la déperdition du capital, la précarité et la décadence graduelle qui caractérisent toute économie domestique dans les États à esclaves, la chute des bonnes familles, qui retombent dans la pauvreté, la détérioration du sol, et enfin la démoralisation déplorable de toutes les classes, depuis la tyrannique aristocratie des planteurs jusqu’aux blancs pauvres et opprimés, qui résulte de l’introduction du travail servile. L’auteur a eu aussi dessein de faire voir quelle corruption découle de la même source pour le christianisme, corruption qui a graduellement abaissé le caractère de l’Église au Nord et au Sud, et qui a perdu plus d aines que tous les encyclopédistes pris ensemble. •

Ce roman fut composé, en 1856, en vue de l’élection présidentielle, qui, pour la première fois, allait être débattue sur le terrain de l’abolitionnisme, et l’on peut dire de lui comme

de son aîné qu’il n’a pas été étranger aux événements qui se sont ultérieurement produits aux États-Unis. Il y a dans ce livre un souffle ardent et généreux et une sainte haine de la tyrannie qui suffiraient seuls à assurer à cette œuvre, une place dans le Grand Dictionnaire universel. Notre soin principal sera donc de reproduire ici les traits généraux des personnages que M"" Stowe met en scène.

Les Gordon sont issus d’une des vieilles familles de la Virginie qui colonisèrent cette terre féconde. Après avoir longtemps vécu dans l’opulence, ils ont vu leur fortune en partie dissipée par l’oisiveté et l’incurie, et le dernier représentant de cette famille, le colonel Gordon, ne. laisse à sa fille qu’un bien encore considérable, mais obéré. La jeune fille, qui ignore absolument la valeur de l’argent, continue de vivre sans souci do l’avenir. Heureusement pour elle, son père lui a légué une propriété précieuse, un esclave dévoué aux intérêts de sa jeune maîtresse, Harry, qui est le fils naturel du colonel et qui, seul, connaît le secret de sa naissance. Gordon a choisi son bâtard de préférence a son fils légitime Tom, odieux personnage, ivrogne, querelleur, débauché. L’auteur a voulu faire de Harry un exemple touchant des monstrueux désordres que l’esclavage introduit dans les familles, en montrant un mulâtre, bon, sage, instruit et intelligent, l’esclave de son frère naturel Tom Gordon, qui lui coupe la figure à coups de cravache, alors que le pauvre homme de couleur emploie ses dernières économies à acquitter les dettes de leur père commun. Quant a leur sœur, jeune folle, pleine de cœur cependant, elle a donné son cœur à l’un de ses prétendants, Edward Clayton, sorte d’Aï» ceste à qui l’habitude de 1 idéal rend la vie réelle très-difficile. Tels sont les principaux personnages blancs de cette histoire. Passons aux noirs. L’auteur les rend naturellement sympathiques, exagérant peut-être leurs qualités ; mais, comme c’est le but de son livre, on saurait’d’autant moins le lui reprocher, que Mme Stowe excelle dans la peinture des moeurs domestiques des gens de couleur. Rien donc de plus vrai que la vieille négresse, tante Katy. qui, tous les matins, vient demander les ordres de sa maitresse pour le dîner, et qui cependant finit par ne lui servir que les mets qu’elle a mis dans sa tête de lui apprêter. Il est ressemblant aussi le portrait du cocher, qui avait ■ l’air, dit l’auteur, de considérer la voiture et les chevaux comme une sorte d’arche dont il était le grand prêtre, et que son devoir était de sauver de toute profanation. »

Comme échantillon le plus noble de l’espèce, Mme Stowe présente Milly, une négresse qui appartient à îa tante de Nina et qui personnifie la beauté, la bonté, la grandeur d’âme de sa race. Elle avait d’abord juré de ne pas se marier, puis, enhardie par la bonté de sa maîtresse, qui lui promet de ne point vendre ses enfants, elle finit par céder, et quatorze enfants naissent de sa féconde union. Sa maîtresse n’a pas le cœur mauvais, mais elle a souvent besoin d’argent et vend d’abord un des enfants de Milly, puis un second, un troisième ; bref, les quatorze y passent. Vient enfin Dred, le nègre proscrit, qui donne son nom au livre. C’est un homme de proportions surnaturelles, destiné à représenter le type idéal de la race ; il est d’un noir d’ébène et poli comme le marbre, de formes herculéennes, et habitué à vivre de sauterelles, comme saint Jean dans le désert, dont il a la grandeur sauvage et l’enthousiasme exalté. Rattachant son héros a un épisode de l’histoire des États-Unis, à la conspiration des esclaves de la Caroline du Sud, menée par un homme de couleur appelé Vesey, qui fut pris et exécuté, l’auteur a fait de Dred le fils de Vesey. Le jeune esclave avait assisté à l’exécution de son père. Après avoir passé pendant quelques années de maître en maître, il brise sa chaîne et se réfugie dans les marais, n’emportant qu’une Bible,

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héritage de son père, où il puise l’esprit surnaturel et divinatoire et l’ivresse apocalyptique. Dred est donc devenu pour ses frères noirs un libérateur, un prophète prêchant l’émancipation. L’auteur nous fait assister à l’une de ses prédications, et nous voyons les fidèles y manifester une exaltation qui participe un peu de l’ivresse.

Selon toute apparence, Mme Stowe a dû terminer prématurément son livre. Comme si elle ne savait plus que faire de ses personnages, elle les expédie tout à coup dans l’autre monde avec une rapidité des plus commodes. L’invasion du choléra vient fort à propos pour enlever cette pauvre Nina, et Clayton, son fidèle soupirant, n’arrive que pour recueillir son dernier soupir. Elle meurt sans avoir pu donner à Harry sa liberté, et Tom Gordon règne en maître. Ce dernier frappe son esclave et son frère, qui le terrasse, le châtie, saute sur un cheval et va rejoindre Dred dans les marais. La fin de l’œuvre est inférieure au commencement, et ne paraît être qu’une suite d’articles de controverse cousus les uns aux autres. Le livre, comme roman, était à peu près clos après la mort de Nina, qui avait commencé le cataclysme. Dred lui-même, blessé dans une de ses courses, revient mourir dans les marais comme un lion dans son autre ; il prend son sang et le jette en l’air avec ces paroles d’un prophète : « 0 terre I terre 1 ne recouvre pas mon sang !» et il expire en disant : « Que le Dieu de leurs pères soif juge entre nous. » On le voit, la composition de Dred est assez incorrecte, mais ce qui en rachète les imperfections, ce sont des beautés de premier ordre, beautés de détail, il est vrai, mais qui assurent cependant l’existence du livre. Estil nécessaire de dire que son but et le rôle qu’il a joué ajoutent encore à l’intérêt qu’il inspire et qu’on reconnaît dans ces pages ardentes le style ému de l’auteur de l’Oncle Tom ?

DBÉEL1TE s. f. (dré-li-te). Miner. Double sulfate de baryte et de chaux naturel, ainsi appelé en l’honneur d’un minéralogiste à qui il a été dédié : La dréelite a été recueillie sur les haldes de la mine de plomb abandonnée de La Nuissière, située près de Beaujeu. (Pelouze et Frémy.)

— Encycl. La dréelite se présente sous forme de petits cristaux d’un blanc nacré, adhérents à du quartz et à de l’halloysite. On la considère comme une combinaison ou un simple mélange de sulfate de baryte, de sulfate de chaux et de carbonate de chaux, dans des proportions encore imparfaitement déterminées. D’après Dufrénoy, elle contiendrait 62 parties de sulfate de baryte, H de sulfate de chaux, 8 de carbonate de chaux et 16 d’eau, d’alumine et de silice. C’est du reste une substance de très-peu d’importance.

DRÉGE s. f. (drè-je). Pêche. Grand tramail dont on se sert pour prendre de gros poissons. Il Pêche qui se fait au moyen de ce filet.

— Techn. Peigne de fer dont on se sert pour séparer la graine de fin d’avec ses tiges.

DRÉGÉ, ÉE (dré-jé) part, passé duv. Dréger. Peigné avec la drége : Lin drégé.

DRÉGÉe s. f. (dré-jé — de Drége, botan.) Bot. Genre de plantes volubiles de la famille des asclèpiadées, tribu des gonolobées, dont l’unique espèce croît au Cap de BonneEspérance.

DRÉGER v. a. ou tr. (dré-jé— rad. drége. Prend un e après le g devant les voyelles a, o : Il drégea, nous drégeons). Peigner et égrener le fin avec la drége : Dréger du lin.

Se dréger v. pr. Être drégé : Le lin se drége à t’aide d’un peigne spécial.

DRÉGEUR adj. m. (dré-jeur — rad. drége). Bateau dont on se sert pour pêcher à la drége.

— Adjectiv. : Bateau drégeur.

DRE1 BHOI.TZ (Christian - Lodenyk - Willem), peintre hollandais, né à Utrecht en 1709. Il reçut les leçons, de J.-C. Schotel, et se fixa par la suite à La Haye, où il ouvrit un atelier qui fut bientôt des plus fréquentés. M. Dreibholtz est un peintre de paysage et de marine de beaucoup de-talent. On cite surtout parmi ses œuvres : les Côtes de Boulogne, la Vue de Dordrecht, la Plage de Scfteveningue, etc. Ce dernier tableau a figuré à l’Exposition universelle de 1855.

DREISESSËLBERG (mont des trois sièges), l’un des sommets de la chaîne du Bœhmerwald ou forêt de Bohême ; altitude, 1,3S5 mètres. C’était jadis le point central ou venaient aboutir les frontières de la Bohème, de la Bavière et de l’Autriche proprement dite. La tradition rapporte que le roi de Bohême et les ducs de Bavière et de Pasow venaient à certaines époques s’y asseoir, chacun sur une pierre placée dans l’intérieur de leur territoire respectif, pour y délibérer sur les intérêts de leurs peuples.

DREISSÈNE s. f. (drè-sè-ne). Moll. Genre de coquilles détaché du genre moule.

— Encycl. Les dreissènes, rangées autrefois dans le genre moule, en diffèrent en ce que le manteau, au lieu d’être entièrement ouvert, est fermé, et présente trois ouvertures distinctes, pour le passage du siphon, de la languette, du byssus et des excréments. D’un autre côté, tandis <jue les moules sont

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marines, les dreissènes habitent les eaux douces. La dreissène polymorphe, originaire du nord de l’Europe, a été introduite par la navigation fluviatile dans plusieurs fleuves de l’Europe centrale, Elle vit et se reproduit actuellement en assez grande abondance dans plusieurs de nos rivières et de nos canaux. On l’a trouvée dans la Seine et jusque dans les bassins du Jardin des plantes de Paris.

DRELIGNE s. f. (dre-li-gne ; gn mil.). Ichthyol. Nom vulgaire d’une espèce de perche de mer.

drelin s. m. (dre-lain — onomatop.). Fam-Bruit d’une sonnette, ou tout autre bruit clair et aigu : Les drefus de la sonnette.

— Interjectiv. : Ils n’entendent point, et ma sonnette ne fait pas assez de bruit. Drelin, drelin, drelin. Point d’affaire. Drelin, drelin, drkun. Ils sont sourds. Toinette.’onELiN, drelin, drelin. Tout comme si je ne sonnais point. Chienne ! coquine.’ drelin, drelin, drelin. J’enrage/ drelin, drelin, drelin. Carognet à tous les diables ! Est-il possible qu’on laisse comme cela un pauvre malade tout seul ! drelin, drelin, drelin. Voilà qui est pitoyable ! drelin, drelin, drelin. Ah ! mon Dieu ! ils me laisseront ici mourir ! drelin,

DRELIN, DRELIN, (Mol.)

Drelin ! drelin !

Ce joyeux refrain

Du soir au matin

Chasse le chagrin.

(Ancienne chanson, )

DRELINCOURT (Charles), théologien protestant français, né à Sedan en 1595, mort à Paris en 1669. Il jouit d’une immense réputation pendant sa vie. « On ne saurait, dit Bayle, dignement représenter les services qu’il a rendus à l’Église par la fécondité de sa plume, soit que l’on regarde ses livres de dévotion, soit que l’on regarde ses livres de controverse. Il y a tant d’onction dans les premiers, l’esprit et les expressions de l’Écriture y régnent de telle sorte, que les bonnes âmes y ont trouvé et y trouvent encore tous les jours une pâture merveilleuse. Ce qu’il a écrit contre l’Église romaine a fortifié les protestants plus qu’on ne saurait dire, car, avec les armes qu’il leur a fournies, ceux mêmes qui n’avaient aucuns étude tenaient tête aux moines et aux curés, et prêtaient hardiment le collet aux missionnaires. » La vie de Drelincourt s’écoula d’ailleurs sans violentes secousses. Reçu ministre en 1618, après avoir achevé ses études à Saumur, il débuta dans la carrière ecclésiastique en desservant l’église de Langres, où il ne put rester h cause de la malveillance du gouvernement. En 1620, le consistoire de Paris l’appela comme pasteur de Charenton. C’est là qu’il s’acquit rapidement, par ses brillantes prédications, une réputation sans égale. Ses sermons sont remarquables, disent MM. Hary, « par îa méthode, le sage emploi des citations bibliques, et surtout par l’onction et la douceur du style. Ils portent le cachet d’une-âme vraiment apostolique, et, en les lisant, on comprend que les personnages les plus élevés et les plus illustres aient recherché le commerce d’un homme aussi vertueux, et que toute l’Église ait extrêmement regretté sa perte. » Drelincourt a laissé un nombre considérable d’écrits d’inégale importance, mais qui obtinrent de son temps beaucoup de succès, et dont quelques-uns furent traduits en anglais, en italien, en allemand, en flamand. La liste la plus complète jusqu’à ce jour a été donnée par les savants auteurs de la France protestante. Elle comprend quarante-trois ouvrages. Nous citerons : De la persévérance des saints ou De la fermeté de l’amour de Dieu (Charenton, 1625, in-8°) ; Du jubilé des Églises réformées avec le jubilé de l’Église ro~ maine (Charenton, 1627, in - 8° ; dernière édition, Paris, 1826, in-12) ; le Triomphe des Églises sous la croix ou la Gloire des martyrs (Genève, 1629, in-12 ; 2° partie, Genève, 1630, in-12) ; Abrège de controverses ou Sommaire des erreurs de l’Église romaine avec leur réfutation (Genève, 1630, in-8" ; 20^ édition, Charenton, 1674, in-12 ; dernière édition, Paris, 1827, in-12) ; Consolations de l’âme fidèle contre les frayeurs de la mort (Charenton, 1651, in-8°), ouvrage réimprimé plus de quarante fois, la dernière à Nîmes (1819, in-8"). L’auteur montre tout d’abord que le christianisme seul offre des consolations contre la mort. Il donne ensuite six moyens de vaincre les frayeurs qu’inspire la dernière heure : il faut souvent penser h la mort, l’attendre à tous les instants, croire que Dieu a marqué d’avance ce moment suprême, détacher son cœur des choses d’ici-bas, s’adonner à la vraie piété et se confier en la Providence. Citons encore : Deux lettres d’un habitant de Paris à un de ses amis dans la campagne (1656, in-4<>) ; c’est la réfutation d’une harangue prononcée en 1636 par l’archevêque de Sens ; Défense de Calvin contre l’outrage fait à sa mémoire (Genève, 1667, in-8°) ; Catéchisme ou Instruction familière (Saumur, 1662, in-8°).—Laurent Drklincourt, fils du précédent, né à Paris en 1626, mort à Niort en 1681. Il fut nommé pasteur à La Rochelle en 1651. Obligé de quitter cette ville par suite de l’édit qui en interdisait l’église à quiconque n’était pas Rochellois de naissance, il fut placé à Niort, où il mourut. Depuis quelques années l’excès de travail l’avait rendu aveugle. Il s’était adonné spé DREO

I cialement à l’étude de la langue française, et on lui attribue un précieux recueil d’observations grammaticales, qui s’est perdu. On connaît de lui un sermon, cité par Bayle, sous le titre de : les Étoiles de l’Église et le chandelier mystique (Leydo, 1682), sermon prêché au synode du Poitou en 1677. Laurent Drelincourt avait un goût très-prononcé pour la poésie. II publia des Sonnets chrétiens, qui eurent un grand nombre d’éditions ; la plus ancienne est celle de Genève (1G70, in-8°).

DRELINCOURT (Charles), médecin, né à Paris en 1633, mort en 1697. Ilétait fils du célèbre pasteur du même nom. Il se fit recevoir docteur en philosophie à Saumur en 1650, puis, renonçant à entrer dans le ministère évangélique, il se rendit à Montpellier, y étudia la médecine et passa son doctorat en 1654. Dès l’année suivante, Turenne le choisit pour son médecin. Peu après, Drelincourt reçut le titre de premier médecin des armées françaises en Flandre et devint successivement, par la suite, médecin du roi (1663), professeur d’anatomie et de médecine à Leyde (1668), recteur de l’université de cette ville, et enfin médecin de Guillaume d’Orange, qui fut plus tard roi d’Angleterre. Comme professeur, il montra dans ses cours autant d’éloquence que de science et d’habileté ; comme écrivain, il a laissé un grand nombre d’ouvrages estimés, dont nous citerons les principaux : Clarissimum Monspeliensis Apollûnis stadium (Montpellier, 1654) ; la Légende du Gascon ou Lettre à M. Parée sur la méthode prétendue nouvelle de tailler la pierre (Paris, 1665) ; Prœludium anatomicum (Leyde, 1670), un de ses meilleurs ouvrages ; Apologia medica (Leyde, 1672) ; Expérimenta anatomica ex vivorum sectiombus petita (Leyde ; 1681) ; De feminarum ovis (Leyde, 1634) : Homericus Achilles (Leyde, 1693), écrit dune remarquable érudition ; De variolis atque morbillis (Leyde, 1702).

DRÉMOTHÉFUUM s. m. (dré-mo-té-ri-omm

— du gr. dremô, je cours ; therion, bête fauve). Marara, Genre de mammifères fossiles voisin des chevrotains : Les drémothérioms n’ont ni ta grande canine de la mâchoire supérieure, ni la prémolaire de la mâchoire inférieure ; on les trouve dans le miocène de l’Auvergne et du Puy.

DRENGOT, aventurier normand, mort à Cannes (Italie) en 1019. Les querelles incessantes qu’il avait avec ses voisins, et les faciles exploits de ses compntriotes en Sicile le décidèrent à partir pour l’Italie avec ses quatre frères et un certain nombre d’aventuriers qui se joignirent à eux. Arrivé dans iaPouille, à la tête d’environ 100 cavaliers, il entra au service de Melo de Bari, qui lui fit des offres magnifiques pour combattre les Grecs. Drengot accepta, et, avec sa petite troupe, il remporta sur les Grecs trois victoires consécutives ; mais enfin, écrasé par le nombre, il périt à Cannes avec presque tous ses compagnons d’armes. Son frère, Rainolfe, qui était parvenu à échapper au désastre, se réfugia auprès du prince de Capoue et fonda le comté d’Averse.

drenne s. f. (drène). Ornith. Espèce de merle. V. draine.

DRENSer v, n. ou intr. (dron-sê — lat. dmnsare, môme sens). Crier, en parlant du cygne. |] Peu usité. On a dit aussi dreksiter.

DRENTHE, prov. de Hollande, bornée au N. par la prov. de Groningue, a l’E. par la prov. prussienne de Hanovre, au S. par la prov. d’Over-Yssel, à l’O. par la prov, de Frise ou Vriesland. Superficie, 2,592 kilom. carrés ; 107,597 hab. Ch.-l. Assen ; ville principale, Meppen. Cette province, quoique plus élevée que les provinces de Frise et de Groningue, ne présente qu’une grande plaine, dont l’uniformité est variée à de rares intervalles par quelques bocages et des collines de sable. Le pays est couvert de prairies, de marécages et de landes. On convertit en champs, que l’on ensemence de blé noir, les marais dont la tourbe a été exploitée, et des parties de landes, en brûlant la fougère qui les couvre et dont les cendres servent d’engrais. Les environs d’Asjsen surtout renferment de belles terres de labour et de riches Fàturages. Le climat est humide, mais sain, à exception des contrées marécageuses. Élève et engraissage de porcs et de volaille ; éducation d’abeilles ; culture du seigle, des pommes de terre, des graines oléagineuses, des légumes, du lin, du houblon ; extraction de tourbe et de terre à poterie. L’industrie se réduit au tissage de toiles et de gros draps ; la ville de Meppel seule possède une fabrique de bleu de Prusse. L’exportation de la province de Drenthe consiste en bestiaux, cuirs, laine, cire, miel, beurre, fromages, bleu de Prusse et tourbe.

DRÉOLLG (Jean-André), publiciste français, né à Libourne le 7 octobre 1797. Il remplissait dans cette ville les fonctions de bibliothécaire lorsque, en 1830, Jay l’attacha à la rédaction du Constitutionnel. Il vint alors à Paris, et publia quelques articles remarqués, qui lui valurent une chaire de professeur d histoire religieuse à l’Athénée royal. Ne voulant pas séparer sa fortune de celle de Jay. son premier protecteur, il le suivit aux Débats. En 1848, il quitta ce journal pour fonder à Lîbourne un organe réactionnaire : le Peuple. Cette feuille mourut de consomp-