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profondeur à partir du sol supérieur. L’ouvrier n’a pas a descendre : c’est d’en haut qu’il travaille pour finir la fouille et aussi pour poser les tuyaux. Pour ce dernier objet, on se sert d’un instrument particulier, dit posoir (fig. 37), qui consiste en un crochet dans lequel on enfile les tuyaux, et que l’on manœuvre du haut de la tranchée. Le poseur se meta chefî

Fig. 37. — Posoir.

val sur la tranchée et, en imprimant à son outil plusieurs petites secousses, il donne au tuyau un mouvement de rotation qui lui permet de trouver la position la plus convenable pour qu’il soit bien assis dans le fond de la tranchée et en contact exact avec le tuyau précédent. L’ouvrier frappe d’ailleurs avec la tête du posoir pour obtenir ce contact. Le même instrument peut servir à poser à la fois les tuyaux et les manchons qu’on y enfile. Dès que les tuyaux sont placés, on comble les tranchées en mettant quelques pierres ou débris de tuyaux sur les joints, puis toute la terre delà fouille. On doit tasser un peu au-dessus des tuyaux. En outre, en effectuant l’ouverture de la tranchée, on doit avoir pris la précaution de jeter d’un côté la terre du dessus et de l’autre la terre du fond. En comblant les fossés, on réserve la terre du dessus pour la partie supérieure.

C’est par l’emploi de toutes ces précautions que le drainage a rendu de très-grands services à tous les agriculteurs qui y ont eu , recours dans les terrains où l’eau séjournait par suite de leur nature trop argileuse. Les bénéfices que le drainage procure ne sont jamais au-dessous de 10 pour IOO du capital absorbé par l’exécution ; souvent, en une seule année, l’agriculteur rentre, par l’accroissement de récolte obtenue, dans la dépense faite. U n’y a jamais eu de déception quand les terrains drainés appartenaient aux catégories indiquées.

— Législ. Les merveilleux résultats obtenus par le drainage, tant en Angleterre que sur divers points de notre territoire, devaient forcément éveiller l’attention du gouvernement. Le 10 juin 1854, une loi vint tracer les régies à suivre pour lever les principaux obstacles.que le droit civil pouvait opposer à l’extension de ce procédé. Aux termes de cette loi. le drainage, en raison de l’utilité qui en résulte pour le pays, est assimilé aux irrigations. À ce titre, la faculté de drainer appartient à chacun, lors même que l’exercice de cette faculté entraînerait pour les propriétés voisines la création d’une servitude, celle de recevoir les eaux provenant du drainage ; mais, conformément aux principes qui, préalablement à toute atteinte au droit de propriété, ’exigent l’allocation d’une juste indemnité en faveur du propriétaire dépossédé, l’écoulement des eaux provenant du drainage ne peut être imposé aux fonds voisins que moyennant une indemnité. Les maisons, cours, jardins, parcs et enclos attenant aux habitations sont exceptés de cette servitude.

Les propriétaires des fonds voisins ou, traversés ont ta faculté de se servir des travaux faits en vertu de la règle ci-dessus posée, pour l’écoulement des eaux de leurs fonds. Dans ce cas, ils supportent : V> une part proportionnelle dans le prix des travaux dont ils profitent ; 2° les dépenses résultant des modifications que l’exercice de cette faculté peut rendre nécessaires, et 3", pour l’avenir, une part contributive dans l’entretien des travaux devenus communs.

La loi de 1854 fut à peine promulguée que de toutes parts on vit se former des associations syndicales. Malheureusement, sur bien des points, le cultivateur manquait de l’argent nécessaire pour faire face aux premières dépenses. Prenant exemple sur 1 Angleterre qui, dans cette circonstance, avait fait une exception profonde à ses habitudes de ne jamais faire intervenir l’État dans les af VI.

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faires particulières, le gouvernement considéra que le progrès a obtenir était assez un : portant pour qu’il convînt de le poursuivre en faisant pour cet objet des prêts et des avances à 1 agriculture. L’Angleterre avait prêté plus de 400 millions pour travaux "de drainage et autres améliorations foncières d’un caractère permanent. La loi du 17 juillet 1856 établit le principe de ces encouragements donnés par l’État et régla à la fois le mode et les conditions des prêts : L’article l«, dans le principe duquel réside, à vrai dire, toute la loi, porte qu’une somme de 100 millions est affectée a des prêts destinés à faciliter les opérations de drainage. Aux termes du second paragraphe, un article de la loi des finances devait fixer chaque année le crédit dont le ministre de l’agriculture pourrait disposer pour cet emploi.

L’article 2 est ainsi conçu : « Les prêts effectués en vertu de la présente loi sont remboursables en vingt-cinq ans, par annuités comprenant l’amortissement du capital et l’intérêt calculé à 4 pour 100. L’emprunteur a toujours le droit de se libérer par anticipation, soit en totalité, soit en partie. Le re’ couvrement des annuités a lieu de la même manière que celui des contributions directes »

Les paragraphes 2 et 3 de cette même loi traitent des privilèges accordés au trésor sur les terrains drainés et du mode de conservation de ces privilèges.

L’exécution de la loi du 17 juillet 1856 ne laissa pas que de présenter quelques embarras, dont il convenait, au point de vue même du succès de l’opération, de dégager l’État. Une nouvelle loi, en date du 28 mai 1858, substitua la société du Crédit foncier de France à l’État.

Par l’article 1« de cette nouvelle loi le Crédit foncier de France est autorisé à faire les prêts prévus par l’article l" de la loi du 17 juillet 1856. L article 2 subroge la société du Crédit foncier aux droits et privilèges accordés au trésor public. Les annuités dues par les emprunteurs sont affectées par privilège au remboursement d’obligations dites obligations de drainage que la société du Crédit foncier est autorisée à émettre avec la garantie du trésor et dont la somme est fixée chaque année par un article de la loi des finances.

Donnons, en terminant, le texte de la convention passée entre l’État et la société du Crédit foncier.

« Le Crédit foncier de France est autorisé h. contracter, avec la garantie du trésor, des emprunts successifs sous forme d’obligations, dites obligations de drainage, qui peuvent être émises même au-dessous du pair et qui sont remboursables au pair. Ces émissions ont lieu jusqu’à concurrence de la somme nécessaire pour produire un capital de 100 millions. Ce capital est "exclusivement consacré , aux prêts destinés à favoriser les’opérations de drainage en vertu de l’article 1er de la loi du 17 juillet 1856. L’émission des obligations ne peut être faite qu’en vertu d’une autorisation des ministres de l’agriculture, du commerce, des travaux publics et des finances, qui déterminent chaque année l’importance et l’époque de l’émission, le taux et les autres conditions de négociation. Les obligations ainsi émises doivent être remboursées dans un délai de vingt-cinq ans au plus tard, à partir de la création des titres. Chaque année, le nombre des obligations à rembourser est déterminé par le ministre des finances, qui peut, s’il le juge convenable, accélérer la marche régulière de l’amortissement, en raison des remboursements effectués par les emprunteurs. (Convention approuvée par le décret du 28 septembre 1858, art. 5.) Il est payé par le trésor au Crédit foncier de France une commission de 0 fr. 45 par 100 francs et par année, sur le capital de chaque somme prêtée, pour le couvrir, tant des risques mis à sa charge que des frais généraux relatifs au service qui lui est confié. Cette commission est réduite à 0 fr. 35 dans le cas où le Crédit foncier aurait exigé une hypothèque. Si les obligations de drainage ne peuvent être négociées au pair qu’à un taux d’intérêt supérieur à celui de 4 pour 100 payé par les emprunteurs, ou si elles ne peuvent être nô fociées qu’au-dessous du pair, l’excédant do épouse qui résulte, soit de la différence d’intérêt, soit du montant de la prime, est supporté par le trésor, déduction faite des bénéfices que le Crédit foncier aurait pu retirer des négociations au-dessus du pair. Cet excédant de dépenses est constate par le compte des obligations émises et des prêts réalisés, tenu par le Crédit foncier de France. Ce compte est réglé tous les six mois. Les fonds provenant, soit de la négociation des obligations, soit du payement des annuités et intérêts dus pour cause de retard, soit enfin des remboursements anticipés, sont déposés en compte courant au trésor. Il n’est payé pour ce dépôt d’autre intérêt au Crédit foncier que celui qu’il paye lui-même au porteur de ses obligations, depuis le jour du versement au trésor des fonds provenant de leur négociation, jusqu’au jour de leur emploi en prêts de drainage. (Art. 6.) n

La société du Crédit foncier ayant exigé pour prêter des titres de propriété bien en règle, il en est résulté que la loi de 1856 n’a reçu qu’un très-petit nombre d’applications.

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DRAINE s. f. (drè-ne). Ornith. Nom vulgaire d’une espèce du genre grive.

— Encycl. La draine ou drenne (turdus viscivprus) est la plus grande espèce du genre d’oiseaux qui comprend les merles, les grives, les mauvis, les litornes, etc. Sa longueur totale est de 30 centimètres ; son plumage est d’un brun cendré à la partie supérieure, plus foncé sur le croupion ; en dessous, il est d’un blanc sale légèrement varié de brunâtre, parsemé, sur la gorge et au devant du cou, de taches noires lancéolées, et, sur les autres régions, de taches ovalaires ; les couvertures des ailes sont bordées de roux ou de blanchâtre. La femelle se distingue par la teinte roussâtre plus étendue de ses parties inférieures.

La draine est assez communément répandue en Europe, surtout dans le nord. Dans les régions méridionales, elle est beaucoup plus abondante en hiver qu’en été. Quoique vagabonde par instinct, elle ne voyage pas bien loin et n’abandonne guère le pays où elle est née. Après avoir, pendant tout l’hiver, erré en familles dans les bois, dans les

Ïdaines et les vallons, elle se disperse, vers e commencement de mars, pour entrer en amour. < J’ai remarqué, dit Vieillot, que, parmi les draines, les unes, et c’est le plus grand nombre, s’éloignent de nos contrées septentrionales aux approches de l’hiver, tandis que d’autres y restent toute l’année ; que celles-ci ne vivent point en grande société, mais en familles ; qu’elles s’apparient dans le mois de janvier, et que, une fois accouplées, chaque paire vit isolément. C’est un de nos premiers oiseaux sédentaires qui annoncent 1 approche du printemps ; car, dès les premiers beaux jours de février, le mâle, perché à la cime d’un arbre, fait entendre un ramage dont il sait varier les sons, et qui, quoique fort, n’est pas sans agrément. La femelle fait son nid avant le printemps, et le place sur les grands arbres, mais, le plus souvent, sur ceux de moyenne grandeur ; elle le construit dans la bifurcation des maltresses branches, emploie au dehors de la mousse, des feuilles et des herbes grossières qu’elle lie ensemble, et matelasse le dedans avec des herbes fines, du crin et de la laine. Sa ponte est de quatre œufs, rarement plus, d’un blanc sombre, tacheté de brun. Elle en fait ordinairement deux par an et quelquefois trois, lorsque la première a manqué. > La draine n’est pas seulement la plus grande espèce de son genre, elle est encore Ta plus forte et la plus courageuse. « Naturellement farouche et méfiante, écrit M. Z. Gerbe, quelquefois même timide, elle devient hardie, intrépide et ne connaît point de dangers quand il s’agit de défendre sa couvée. Elle ne craint pas d’attaquer le geai, le corbeau, le hobereau, la crécerelle et les autres petits oiseaux de proie ; s’il arrive qu’ils s approchent de ses petits, elle se précipite sur eux avec fureur en ; poussant des cris perçants, les poursuit avec autant d’ardeur que d’acharnement et les force à prendre la fuite, D’ailleurs ce caractère, qui mériterait à peine d’être remarqué si elle ne le manifestait que lorsque ses petits sont menacés, se décèle même lorsqu elle est en dehors des soins de sa progéniture. Elle est naturellement très-hargneuse, très-querelleuse, attaque les petits oiseaux qui sont à sa portée, et se bat même avec ses semblables. » Il est juste d’ajouter cependant que cet oiseau peut vivre assez longtemps dans nos volières, qu’il devient familier et accepte volontiers tous les ■aliments qu’on lui donne. À l’état sauvage, la draine se nourrit surtout des fruits du gui (uiscum), d’où son nom de viscivore ou mangeur de gui ; mais elle s’accommode également des baies de genièvre, de houx, de lierre et mange même des insectes. En automne, elle se jette souvent sur les vignes, où elle cause de notables dégâts ; de là lui vient sa réputation d’intempérance. Elle engraisse -beaucoup dans cette saison ; mais sa chair n’acquiert pas pour cela un meilleur goût. La draine est la moins bonne de toutes les grives, bien que les jeunes de l’année soient encore passables. Elle passe pour coriace, peu succulente et même indigeste. C’est néanmoins l’espèce qui abonde le plus, pendant l’hiver, sur les marchés de Paris.

DRAINÉ, ÉE (drè-né) part, passé du v. Drainer. Assaini au moyen du drainage : Champ drainé. Terres drainées.

DRAINER v. a. ou tr. (drè-né — de t’angl. to drain, filtrer, épuiser, tarir ; anglo-saxon dreknigean, de la racine sanscrite dhar, porter, contenir, d’où le sanscrit dhara, veine, et âdhâra, proprement récipient, support, plus spécialement canal, fossé. C’est exactement l’anglo-saxon aedra, veine et tuyau pour les liquides, ancien allemand âdara, même sens, brun adara, conduite d’eau, pour d’ara. L’anglais drain semble se rattacher à la forme sans préfixe : sanscrit dkâra, dharana, veine, conduite, d’où le sens de filtrer, de conduire les eaux). Appliquer à une terre le système du drainage : Drainer un champ. U n’est partout question que de drainer le sot, de reboiser les cimes, d égoutter les marais. (Proudh.)

Se drainer v. pr. Être drainé : Il est des contrées où les terres se sont drainées de tout temps.

DRAINETTE s. f. (drè-nè-te). Pêche. Filet

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que l’on traîne à la dérive pour prendre le petit poisson.

DRAINEUR s. m. (drè-neur — rad. drainer). Celui qui s’occupe spécialement de drainage,

DRAIS {le baron Charles-Guillaume-François-Louis), homme politique allemand, né à Anspach en 1755, mort en 1830. Il entra dans la magistrature, siégea au tribunal auiique de Bode, devint directeur du consistoire et fut nommé chambellan du grand-duc. Appelé, en 1787, à faire partie du cabinet, en qualité de membre du comité de police, il résilia ces fonctions en 1790 pour devenir bailli de Kirchberg, poste qu’il occupa jusqu’en 1794. Lorsque la République française s empara des pays allemands baignés par le Rhin, Drais vécut dans la retraite jusqu’à l’époque du congrès de Rastadt. Il fut alors envoyé dans cette ville par son souverain avec le titre de directeur da la police. En 1803, le duc de Bade, devenu électeur, nomma Drais président du tribunal auiique de Rastadt, et, après la paix de Presbourg, premier commissaire pour l’occupation du Brisgau et da l’Artenau. Dans ce poste difficile, Drais fit preuve d’une grande habileté et rendit des services éminents à son souverain, ainsi qu’aux populations. Il parvint à relever les finances du pays qui se trouvaient dans un état déplorable, et à réparer les désastres causés par la guerre à la ville de Brisach. Drais devint ensuite président de la haute cour d’appel de Bruchsal, puis fut chargé, en 1810, par Charles-Frédéric, de traiter avec le ministre français, M. de Narbonne, au sujet d’arrangements relatifs a des cessions de territoire. À partir de ce moment, il cessa de prendre part aux affaires politiques. On doit à cet homme remarquable une Vie du baron de Gunderode (1786) ; Diététique de. l’âme (1795), ouvrage philosophique remarquable, et des Poésies, publiées en 1811.

DRAIS DE SAUERBRON (baron), sylviculteur et ingénieur badois, mort à Carlsruho en 1851.11 fut placé par le grand-duc de Bade à la tête de la direction générale des eaux et forêts. On lui doit l’invention de petites voitures mécaniques, connues en Allemagne sous le nom de dratsiennes, en France sous celui de vélocipèdes, et en Angleterre, où elles ont été perfectionnées par Knight, sous celui de hohy-horses. La draisienne consiste en un banc monté sur deux roues placées l’une à. la suite de l’autre. Pour s’en servir, on s’assied à califourchon sur le banc, on la pousse en avant au moyen du mouvement alternatif des deux pieds, et on la dirige en appuyant sur une pédale adaptée à la roue. M. Drais fit connaître en France ce véhicule, dont on ne saurait se servir sur un terrain irrégulier, en l’exhibant lui-même au jardin de Tivoli, à Paris. On doit à M. Drais quelques ouvrages d’économie forestière qui sont estimés.

DRAISIENNE s. f. (dré-zi-è-ne — du nom du baron de Drais, son inventeur). Appareil de locomotion analogue aux vélocipèdes.

— Encycl. V. vélocipède.


DRAKE s. m. (dra-ke — mot Scandinave, qui a la même origine que le lat. draco. V. dragon). Mar. anc. Bateau dont les Normands se servaient dans leurs incursions.

— Bot. Racine noire, noueuse, fournie par une plante de la famille des morées.

— Encycl. Mar. anc. Le drake était, comme le snekke, un bateau sur lequel les anciens chroniqueurs (Tormodus Torfeus et Saxo Grammaticus, entre autres) nous représentent les Normands faisant leurs incursions sur les côtes de l’Europe septentrionale. Drake, en langue Scandinave, veut dire dragon ; ce qui indique qu’au sommet de la proue on avait figuré la tête d’un dragon. Ihre définit le drake : « Un navire d’une très-longue structure et orné de figures capables de le faire ressembler à un dragon. » Les flancs du bateau étaient recouverts d’écailles pointues, et il avait à fleur d’eau des pattes garnies de griffes ; sa poupe se redressait en manière de queue, tordue ou droite, selon le goût ou l’habileté du charpentier. Tous les drakes n’étaient pas de la même grandeur. Sturlæson parle du drake d’Olaf Tryggvason comme du géant des vaisseaux Scandinaves. On n’en avait jamais vu de plus grand, de plus beau, de plus imposant par sa masse et sa décoration. Il avait trente-quatre rames de chaque côté.


DRAKE (sir Francis), navigateur anglais, resté célèbre par les désastres qu’il fit éprouver aux colonies et à la marine espagnoles, et par l’exécration dont les écrivains de ce pays ont poursuivi sa mémoire, né à Tavistock, dans le comté de Devon, en 1539, selon quelques auteurs, en 1545 ou 1546, selon quelques autres, mort le 9 janvier 1595.

Son père s’étant converti au protestantisme, la reine Élisabeth lui donna un emploi de chapelain sur un bâtiment de guerre. Il eut douze fils. Francis, l’aîné, reçut un commencement d’instruction, grâce à la libéralité d’un de ses parents, John Hawkins, et dès qu’il eut atteint l’âge, il fut embarqué comme mousse sur un bâtiment marchand. Par son intelligence et son caractère aussi franc que décidé, il gagna l’affection de son patron qui, à sa mort, lui légua son bâtiment. Drake avait alors dix-huit ans. Fort habile déjà dans son