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DIUR

dû au mouvement réel de rotatioii do celle-ci-.

Il Cercle diurne, Cercle parallèle à l’équateur

qu’un astre semble parcourir en un jour, par

1 effet du mouvement de rotation do la terre.

— Pathol. Fièvre diurne, Fièvre qui se fait sentir pendant le jour.

— Antiq, rom. Actes ditirnes, Écrits qui se publiaient sous les empereurs romains et qui donnaient, jour par jour, la relation des événements et de tous les actes politiques, il On dit aussi actes diurnaux. V. diurnal.

— Zool. Se.dit des animaux qui ne vivent pas au delà de vingt-quatre heures, tels que les éphémères, ou qui no volent ou ne se montrent que pendant le jour.

— Bot, Se dit des fleurs qui ne s’épanouissent que lorsque le soleil est sur l’horizon.

— Antonyme. Nocturne.

— Encycl. Astron. Mouvement diurne. Le plus imposant des phénomènes célestes, si l’on n’y était pas habitué, le plus simple, le plus facile à observer, et, à cause de cela, le premier connu, est le mouvement diurne, c’est-à-dire celui que paraissent avoir simultanément tous les astres.

Lorsqu’on regarde le ciel par une nuit bien claire, on ne tarde pas à s’apercevoir que les étoiles se déplacent très-sensiblement, en suivant une route à peu près parallèle à celle que le soleil a parcourue pendant le jour. A chaque instant on en voit de nouvelles qui sortent du côté d’où le soleil s’est levé, de l’orient, et qui, comme lui, s’éloignent de l’horizon, montent dans la concavité de la voûte bleue, et marchent vers les régions voisines du point où il a disparu, vers l’occident. Là. elles disparaissent aussi, cédant la place à de nouvelles arrivées, toujours en quantité innombrable, suivies elles-mêmes d’une multitude d’autres qui sortent toujours, tant que la nuit dure, des mystérieuses et inépuisables sources de l’orient.

Dans ce mouvement, presque tous les astres conservent invariablement entre eux les mêmes configurations, les mêmes positions relatives. Ces astres sont les étoiles fixes proprement dites, parce qu’il semble qu’elles sont fixées à la -voûte du ciel, et qu’elles sont entraînées toutes ensemble par un mouvement uniforme de cette voûte. Quelques astres cependant (les’planètes), mais en très-petit nombre, ont une marche indépendante, et semblent se promener à travers les étoiles fixes, mais sans toutefois sortir d’une certaine zone facile à déterminer.

Si, cessant de considérer l’ensemble, on s’attache à suivre successivement toutes les étoiles, on ne tarde pas à reconnaître que celles qui -se lèvent le soir sont les mêmes que l’on a vues se coucher le matin, environ, douze heures auparavant, en sorte que chacune reste à peu près douze heures au-dessus de l’horizon, et douze heures au-dessous, où alors elle est invisible ; que chaque étoile décrit son cercle, mais que les cercles décrits sont très-inégaux et très-différemment visibles, suivant le lieu qu’occupe l’observateur. Vers le sud, quelques étoiles ne font que paraître et disparaître. À mesure que la route des étoiles se rapproche de celle du soleil, l’arc visible qu’elles décrivent devient plus grand. Celles qui se lèvent précisément à "est paraissent décrire un demi-cercle, et la durée de leur apparition est précisément égale a la moitié de la durée totale du mouvement diurne. En approchant du nord, on voit des étoiles dont le cours embrasse, au-dessus de l’horizon, un arc plus grand que le demi-cercle, et, en même temps, les rayons de ces arcs vont en diminuant. Enfin, vers lo nord, certaines étoiles décrivent leurs cercles sans passer un seul instant au-dessous de l’horizon. Ces cercles deviennent de plus en plus petits, jusqu’à ce qu’on arrive à une étoile remarquable que, dans un premier aperçu, on peut regarder comme immobile : c’est I étoile polaire.

De ces apparences, qui constituent le mouvement diurne, on peut déjà conclure : i« que, si nous n’apercevons pas d’étoiles dans le cours de la journée, c’est uniquement parce que leur éclat se trouve effacé par l’éclat dominant du soleil ; 2<> que la terre est isolée dans l’espace, où elle occupe lo centre de l’immense voûte bleue apparente sur laquelle les étoiles décrivent leurs cercles. Mais il importe de déterminer avec plus de précision les différentes particularités du phénomène, il faut vérifier avec exactitude la nature des courbes décrites par les étoiles ; il faut définir le sens du mouvement et apprendre à fixer avec rigueur la position du pôle.

Sens du mouvement diurne. Pour l’observateur qui, dans nos climats, se tient le visage tourné vers le midi, le mouvement diurne s’accomplit de l’est à l’ouest, ou, si l’on veut, de gauche à droite, dans le sens du mouvement des aiguilles d’une montre sur laquelle on regarderait l’heure ; mais on sait {v. terre) que ce mouvement n est qu’apparent, qu’en réalité les étoiles sont immobiles sur la voûte céleste, et que c’est la terre qui tourne sur elle-même, dans l’espace de vingt-quatre heures, en sens inverse du mouvement diurne, c’est-à-dire de droite à gauche, ou d’occident en orient. Or le sens du mouvement de rotation de la terre est-en même temps le sens des mouvements de rotation et de translation de toutes les planètes qui circulent autour du soleil, et de tous les satellites qui circu DIUR

lent autour de lqurs planètes respectives. Le sens de ce mouvement est appelé, dans le langage astronomique, direct ; par conséquent, le sens opposé, qui est celui du mouvement diurne, est. rétrograde.

Durée du mouvement diurne. Si l’on tient une lunette rigoureusement braquée sur un même point du ciel pour y observer le passage des étoiles, on reconnaît qu’entre deux passages successifs d’une même étoile il s’écoule une durée constante, quelle que soit l’étoile choisie^ durée qui constitue le jour sidéral. La longueur du jour sidéral est inférieure d’environ quatre minutes à celle du jour ordinaire.-V. jour.

Lois du mouvement diurne. Tant qu’il ne s’agit pas d’estimer la distance qui nous sépare des étoiles, distance qui change considérablement suivant les ditférents astres, et que nous n’avons à considérer que le mouvement de chacun et la direction suivant laquelle nous l’apercevons, il nous est permis de ramener, par la pensée, toutes les étoiles à une même distance du lieu de l’observation, en laissant chacune dans la direction suivant laquelle elle est visible. Par là, ces astres se trouvent tous ramenés et disséminés sur la surface d’une même sphère apparente, appelée sphère céleste, dont le centre est le point occupé par l’observateur.

Cela poséj pour suivre dans le ciel la marche d’une étoile, il faut à chaque instant déterminer, par rapport à quelques points fixes, la position du rayon visuel dirigé vers cette étoile. Soient"(ng. 1) Tle lieudePobservation,

Fig. 1. ou le centre delà sphère céleste, Z le zénith, et, par conséquent, TZ la verticale du lieu de 1 observateur. Imaginons un plan vertical fixe lïZO, dont la trace passe en un point E facile à reconnaître à l’horizon, et soit A l’astre que l’on veut suivre. Nous allons rapporter toutes les positions successives de l’astre A aux deux points fixes E et Z. Soit ZAH le vertical de l’astre A pour une position observée. La position de cet astre sera déterminée si l’on connaît sa hauteur AH, c’estrà-dire l’angle que forme le rayon visuel TA avec l’horizon, et son azimut, c’est-à-dire l’arc EH qui mesure l’angle que forme le vertical de l’astre avec le vertical fixe que nous avons adopté. Ces deux angles, ou coordonnées, se mesurent à l’aide du théodolite.

En répétant ce mode d’observation sur une même étoile, à différents instants t, t’, <", ..., on obtiendra une série d’azimuts a, a’, a", ..., et de hauteurs h, h’, h", ..., qui en détermineront complètement les positions successives. En reportant les mesures angulaires trouvées sur une sphère de carton, sur laquelle ont été préalablement tracés un cercle horizontal et le zénith correspondant, et en répétant pour d’autres étoiles les mêmes mesures et les mémos constructions, on constate sans difficulté les faits généraux suivants, connus sous le nom de de lois du mouvement diurne :

o Les courbes parcourues par les étoiles sur la sphère céleste, en vertu du mouvement diurne, sont des cercles parallèles entre eux, et dont tous les centres sont situés sur une même droite, qui est l’axe de rotation de la sphère. Ces cercles ont conséquemment, tous le même pôle.

2" Chaque étoile décrit son cercle, ou parallèle, avec une vitesse uniforme, et toutes les étoiles mettent le même temps à parcourir leurs parallèles. C’est ce temps que nous avons appelé jour sidéral ; en réalité, c’est la durée d’une rotation complète de la terre, la sphère céleste étant immobile.

Divers aspects du mouvement diurne aux différents lieux de la terre. On pressent aisément que le mouvement diurne doit changer d’aspect avec la latitude du lieu d’où on l’observe.

lo De l’un des pôles terrestres P (fig. 2)

PTXJR

l’axe du monde et la verticale. On voit, par conséquent et constamment, toute une moitié de la sphère céleste, et on ne distingue jamais aucune des étoiles de l’autre moitié. Il n’y a donc, pour les étoiles visibles, ni lever ni coucher. Cet aspect est celui que présente la sphère parallèle. 2» D’un point A (fig. 3) situé entre le pôle

Fig. 3.

terrestre et l’équateur, on voit les choses se passer comme nous les avons décrites. Près du pôle visible, il y a des étoiles qui ne se couchent jamais ; près de l’autre pôle, il y en a qui restent toujours invisibles ; entre les deux, le temps de leur apparition varie suivant la latitude, en décroissant du pôle visible vers le pôle invisible. C’est le cas de la sphère oblique.

30 Enfin, pour les habitants de l’équateur, l’axe du monde est dirigé dans le plan de l’horizon, dont les limites semblent toucher aux pôles (fig. 4). Toutes les étoiles se lèvent

on voit confondus en un même point le pôle céleste et le zénith, et en une même ligne

Fig. 4.

et se couchent, et chacune d’elles reste autant -au-dessus qu’au-dessous do l’horizon. C’est le cas de la sphère droite.

— Entom. Les lépidoptères (Humes forment la première famille de cet ordre d’insectes. Ils sont caractérisés par des antennes plus ou moins renflées, vers le bout, en massue on en bouton, rarement filiformes ou un

Eeu grêles, et terminées en pointe crochue, eur trompe est assez développée. Leurs ailes, très-grandes par rapport à la dimension du corps, vivement colorées sur leurs doux faces, sont, en général, relevées verticalement à l’état de repos ; quelquefois les ailes inférieures seulement sont étalées. Celles-ci ne présentent jamais le frein que l’on trouve chez les crépusculaires et les nocturnes. Ces papillons, comme leur nom l’indique, ne volent que pendant le jour, et seulement lorsque le soleil est depuis quelque temps sur l’horizon. Les chenilles ont seize pattes, vivent toutes de feuilles et à découvert. Elles sont rases ou velues, et leur peau est le plus souvent colorée en vert ou en jaunâtre. Les chrysalides, généralement unies et anguleuses, à couleurs souvent très-vives, quelquefois même métalliques, sont le plus souvent suspendues ou fixées par la queue. Cette famille comprend aujourd hui des genres très-nombreux, qui se répartissent dans les cinq divisions suivantes  : 1, Papitioniens : Genres papillon, ornithoptère, thaïs, parnassien, piéride, pontie, anthocharide, éronie, coliade, tériade. — II. Nymplmliens : Genres agéronie, danaïde, idée, héliconie, iycorée, hamadryade, acrée, céthosie, argynne, mélitée, grapte, vanesse, pyraméide, cynthie, victorine, neptide, liménitide, diadème, pandore, aganisthe, apature, nymphale, paphie, kallime, amathusie, morphe, brassolide, libythée, biblis, satyre, argé, érébie, chionobas, néorine—III. Eryciniens : Genres lycène, thècle, argus ou polyommate, érycine, euménie, zéonie. — IV. Eespériens : Genres hespérie, eudame, stérope, syriehte, spilothyre, thanaos. — V. Cydimoniens : Genres cydimon, nyetalémon, uranie.

— Ornith. Les oiseaux diurnes forment la première famille de l’ordre des oiseaux rapaces (faucons, aigles, vautours, etc.), chassant presque tous pendant le jour et caractérisés par les yeux placés sur les côtés de la tête ; le bec enveloppé d’une membrane appelée cire où s’ouvrent les narines ; les doigts toujours nus, le plumage rigide, les plumes mates, distinctes, à tons noirs, bruns ou blancs.

DIVA

Les aecipitres diurnes se divisent en trois trikms : vulturidés, serpentaridés et falconidés. DIURNÉE s. f. (di-ur-né — rad, diurne). Genre d’insectes lépidoptères, détaché du genre teigne.

— Encycl. Ce genre se distingue par des un ternies filiformes, dans les maies comme dans les femelles ; par des palpes labiales seules visibles, velues, droites, à dernier article extrêmement petit ; par un abdomen assez court, cylindrique, terminé par un bouquet de poils dans les mâles et eu pointe obtuse chez les femelles ; par des ailes antérieures étroites, brièvement frangées, à angle apical arrondi chez les mâles ; par des ailes postérieures oblongues, à franges plus larges. Les quatre ailes des femelles sont courtes, comme avortées, à extrémité inférieure aiguë. La trompe est nulle. Les chenilles ont une forme aplatie, avec une plaque écailleuse sur le premier segment. Les pattes de la troisième paire sont ôcailleuses, allongées en forme de palettes, garnies de poils clair-semés, implantés sur autant de points verruqueus- h peine visibles. Ces chenilles vivent sur les arbres, surtout sur le tremble ; elles se tiennent cachées entre deux feuilles, dans une position arquée, et s’y métamorphosent dans un double tissu de soie. Le type du genre est la diurnee du hêtre, qui a 0>n,025 d’envergure. Ses ailes antérieures sont d’un gris clair sablé de brun avec des points noirs et deux lignes transversales brunes. Les ailes postérieures sont d’un gris pâle. La chenille est très-petite ; elle écarte beaucoup les pattes en marchant, les remue vivement lorsqu’on l’inquiète et produit alors avec elles un petit bruit qui imite le roulement du tambour. Les diurnées sont communes en Europe. L’espèce que nous venons de décrire se rencontre assez fréquemment dans les environs de Paris.

DIVA adj. f. (di-va — mot ital. qui signifie divine). Nom dont on se sert quelquefois en parlant d’une cantatrice célèbre : La diva Grisi. La diva Frezzolini. La diva Palii. La diva a déposé son auréole, la statue est descendue de son piédestal. (Th. Gaut.) Je retenais ma respiration, et, je suis sûr que les fanatiques de la Malibran, qui auraient porté la diva en triomphe lorsqu’elle tombait épuisée dans la coulisse, eu mettant les mains sur mon cœur, m’auraient reconnu pour un frère et le premier de leurs frères. (F. Guillermet.)

— Par est. Se dit de toute femme pour laquelle on a une grande admiration :

… La diva, celle qui m’a su plaire, La noble dame à qui j’ai donné mon amour, Hélas ! m’avait ôté son appui tutélaire.

Th. Gautier.

— Encycl. Le mot italien diva signifie déesse ou divine, et est appliqué depuis longues années par les dilettanti fanatiques d’outre-monts à la cantatrice en vogue, qui fait furore, fanatismo. Quand une virtuose a été une fois qualifiée de diva, tout est dit pour elle, au moins en ce qui concerne le public particulier qui l’a gratifiée de cette épithète. La diva se transforme en divinité ; elle devient l’idole de la scène, la reine de la cité ; c’est une sirène, une enchanteresse, une charmeresse, qui magnétise en quelque sorte son auditoire, qui ne saurait compter ses admirateurs, tant ceux-ci sont nombreux, qu’on applaudit et qu’on encense avec frénésie, qui est enfin l’objet d’un culte aveugle, passionné et sans égal. Ce culte se traduit, les jours de cérémonie, les jours de spectacle, par des applaudissements enthousiastes, des acclamations frénétiques, des bravi tumultueux, des trépignements inouïs, des rappels sans fin, puis par des avalanches de bouquets, accompagnés de pièces de vers de toutes sortes, acrostiches, sonnets, madrigaux, etc. Et les admirateurs se montrent bien réservés et bien modestes lorsqu’à la sortie du théâtre ils négligent d’aller dételer les chevaux de la diva, de se mettre en leur lieu et place, et de traîner l’incomparable, jusqu’à l’hôtel assez fortuné pour abriter une existence aussi chère. Ce fait s’est produit plus d’une fois, et personne ne saurait nous taxer d’exagération.

En France, où nous cherchons presque toujours à, imiter un voisin quelconque en matière d’appréciation artistique, le mot diva, importé d’Italie, a fait fortune. Georges Kastner le constate ainsi : « La cantatrice en vogue reçoit d’ordinaire le surnom, assez fade et assez prétentieux, de diva, emprunté au vocabulaire italien, que les gens qui se piquent de dilettantisme mettent à contribution, un peu à tort et à travers, quand ils sont aux Bouffes ou à l’Opéra. » Donc la diva existe chez nous ; mais le mot s’applique souvent à des cabotines de bas étage, qui transforment en trottoir la scène du théâtre auquel elles appartiennent. Les Variétés, les Folies-Dramatiques ont chacun leur diva. Le café-concert lui-même compte les siennes. Thérésa n’est-elle pas la diva des bocks et des pipes culottées ?

DIVAGANT, AHTE adj. (di-va-gan, an-te — rad. divaguer). Qui erre ça et la, qui vague à droite et à gauche.

— Fig. Qui se perd en divagations : Les peintures let-plus bouffonnes ou les plus sérieuses n’ont jamais atteint à la poésie jjitagante de ces femmes. (Balz.)

DIVAGATEOR, TRICE adj. (di-va-ga-teur, tri-se — rad. divaguer). Qui divague ; dont