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rejeté par les Anciens. Ce fut alors que, dans une nécessité si pressante, il proposa un em £runt forcé de 600 millions, qui fut adopté, es cinq directeurs, quoique délibérant en commun sur les mesures importantes, avaient suivi la tradition du comité de Salut public en se chargeant chacun d’un service : Barras avait le personnel et Garnot le mouvement des armées, Rewbell les relations extérieures, Letourneur et La Réveillère l’administration intérieure.

À la suite de négociations qui furent menées à terme par le Directoire, on était enfin convenu avec l’Autriche de lui rendre la fille de Louis XVI en échange des députés livrés par Dumouriez. Le 19 décembre (1795), la princesse partit du Temple et fut conduite avec les plus grands égards à Bâle, où devait se faire rechange.

Cependant les opérations militaires commençaient à promettre de meilleurs résultats. Jourdan avait hardiment repris l’offensive sur le Rhin. Justement soupçonné, Pichegru fut privé de son commandement de l’année de Rhin-et-Moselle. En Italie, Schérer, dignement secondé par Augereau, Masséna, Sérurier, remporta la brillante victoire de Loano, qui dégageait toute la rivière de Gênes et nous rendait maîtres des routes du Piémont et de l’Italie.

Dans le même temps, Hoche, par son énergie et son habileté, commençait sa grande oeuvre de la pacification de l’Ouest.

Jusqu’alors les deux conseils secondaient le Directoire, sauf une petite opposition royaliste, qui était encore mesurée, parce qu’elle était faible. Cependant les partis commençaient h se dessiner, et, une fête nationale pour célébrer l’anniversaire du 21 janvier ayant été décrétée (un peu pour mettre les députés suspects de royalisme à une pénible épreuve), on vit quelques membres des conseils ne prononcer le serment de haine à la royauté qu’avec une répugnance visible. Au dehors, 1 opposition était plus audacieuse, et la faction, comme toujours, faisait précisément servir à la ruine de la République les libertés qu’elle garantissait aux citoyens. Les journaux royalistes pullulaient, des agences étaient établies de tous côtés, et le gouvernement était environné d’intrigues et do complots.

D’un autre côté, le parti purement révolutionnaire, exalté encore par les progrès de la réaction, redoublait de vigilance à mesure que le terrain manquait sous ses pieds. Il avait aussi ses journaux, ses clubs, dont le plus célèbre était celui du Panthéon, où s’agitait Babeuf, le véhément tribun.

Au milieu de ces difficultés, le Directoire commençait déjà l’application de son fameux système de bascule, qui consistait à neutraliser les opinions extrêmes les unes par les autres. C’est dans ce but qu’il prit diverses mesures et qu’il présenta quelques projets de loi qui parurent et qui étaient en eiiet restrictifs de la liberté (contre la presse, les sociétés populaires, etc.). Le 2 janvier 179G fut institué le ministère de la police. La difficulté qui revenait tous les jours pour le gouvernement, c’était la question financière. On n’avait pas encore complètement renoncé aux assignats, qui ne valaient plus guère que le deux-centième de leur titre. On créa en outre les mandats territoriaux et on prit successivement diverses mesures qui ne soutenaient que bien imparfaitement le crédit public et ne donnaient que des ressources momentanées. Cependant le Directoire avait déjà une

trande force, et il se consolida encore en , éjouant plusieurs intrigues royalistes et en brisant les fils de la redoutable conspiration de Babeuf (mai 1796).

Cette année fut marquée par des événements mémorables : la prise de Stofflet et do Charette, la pacification de l’Ouest, l’immortelle campagne de Bonaparte en Italie, les victoires des armées de Sambre-et-Meuse et de Rhin-et-Moselle en Allemagne, où Moreau, Jourdan, Kiéber, Marceau, jouaient un rôle non moins glorieux que celui du jeune général de l’armée d’Italie. Vers le milieu de l’été, nos armées dominaient l’Italie et une moitié de l’Allemagne, envahie jusqu’au Danube. Malgré la déplorable issue de l’expédition d’Irlande, le retour de Jourdan sur le Moin et la retraite de Moreau (retraite qui fut un chef-d’œuvre), notre situation extérieure était encore extrêmement brillante au commencement de 1797 ; la prise de Mantoue avait couronné une suite d’opérations incomparables, et bientôt Bonaparte allait signer les préliminaires de la paix à Léoben et- former un peu plus tard en Italie ces républiques éphémères qui d’ailleurs furent pour nous un embarras plus qu’un appui.

La nouvelle de la signature du traité deLéooen fut accueillie en Allemagne et en France par des transports de joie. Toutefois, le Directoire manifesta un certain mécontentement, légitime après tout, de ce que Bonaparte eût ainsi engagé son pays et conclu des négociations importantes de son autorité privée ; mais le jeune général donna cet acte comme une suite naturelle de ses opérations militaires, et il fallut bien, en définitive, accepter les résultats de la victoire sans s’arrêter aux questions de forme.

À l’intérieur, la position était moins brillante. Le Directoire, toujours en butte aux

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attaques passionnées d’une presse qui jouissait d’une liberté à peu près illimitée, était en outre travaillé par des dissensions intestines qui résultaient surtout de l’opposition des caractères. Carnot, honnête et pur, mais opiniâtre ; Re-wbell, administrateur capable, mais âpre et hautain, et dont la probité était attaquée, peut-être injustement ; Barras, politique sans scrupule, ambitieux et dissolu, et qui jouait surtout un rôle de représentation ; Letourneur et La Réveillère, hommes honnêtes et appliqués, mais d’une personnalité un peu effacée ; tous ces hommes, issus des

Groupes différents qui s’étaient combattus ans la Convention, avaient conservé une partie de leurs idées et de leurs préventions. Il en résultait des tiraillements, des divisions qui devinrent de plus en plus marquées. Les directeurs occupaient chacun avec leur famille un appartement au Luxembourg ; ils y vivaient modestement -et sans faste, sauf Barras, qui représentait, donnait des fêtes et recevait dans ses salons une société fort mêlée, de fournisseurs, de gens d’affaires, d’intrigants, de femmes à la mode, et même d’ex-nobles et d’émigrés rentrés. L’ancienne société commençait à se réformer autour de lui, attirée par son luxe et ses prodigalités. On l’accusait de participer aux prohts des fournisseurs et à des manœuvres d’agiotage, et malheureusement cette accusation était fondée. Ses désordres et sa vénalité ne contribuèrent pas peu à discréditer le gouvernement dont il faisait partie et dont à l’étranger on le croyait le chef réel. On sait que Napoléon, qui à cette époque le ménageait fort, l’appelait plus tard le chef des pourris. Il avait d’ailleurs une grande adresse et s’attachait secrètement à donner des espérances à tous les partis.

Cependant, le gouvernement restait encore assez uni pour administrer avec vigueur et poursuivre les opérations contre les rois de l’Europe. Dans les conseils, l’opposition était contenue par la majorité conventionnelle. La minorité, soupçonnée de tendances monarchiques, avait formé le club de Clichy et se préparait avec activité à agir sur les élections. Les agents royalistes s’agitaient d’ailleurs de tous côtés, et souvent en sens contraire les uns des autres : h. chaque moment on découvrait de nouvelles preuves de leurs intrigues. Pichegru était en correspondance suivie avec Concié, et il avait fait agréer un plan qui consistait à s’assurer à prix d’argent du résultat des élections. Le gouvernement anglais fournit de larges subsides pour la réalisation de ce plan.

Bientôt, en effet, eurent lieu les élections de l’an V, pour le renouvellement d’un tiers du Corps législatif (mai 1797). Beaucoup de candidats royalistes passèrent, et même des conspirateurs notoirement connus ou qui le furent un peu plus tard, comme Pichegru, Imbert-Colomès, Camille Jordan, etc. Ges éléments renforcèrent l’opposition, qui commença sans mesure la guerre contre le Directoire. On sait que l’un des directeurs devait chaque année être éliminé par le sort. Le premier sur qui tomba cette espèce d’ostracisme constitutionnel fut Letourneur, que les conseils se hâtèrent de remplacer par un homme à qui on supposait des tendances royalistes, Barthélémy, notre ambassadeur en Suisse. En outre, les Anciens élurent pour président Barbé-Marbois, et les Cinq-Cents Pichegru. Dès lors la réaction contre-révolutionnaire ne prit pour ainsi dire plus la peine de dissimuler ses projets ; les conciliabules royalistes retentissaient de déclamations ; les complots.se nouaient jusque dans l’enceinte du Corps législatif. Il y eut un grand mouvement d’inquiétude parmi les amis de la Révolution et aux armées, où l’esprit républicain s’était conservé énergique et vivant.

On croyait tellement une contre 7 révolution prochaine, que Paris se remplissait de chouans et que les émigrés accouraient do tous les côtés. Dans le Midi, les brigandages et les assassinats se multipliaient de plus en plus. À la même époque, Bonaparte arrêta à Veuise le comte d’Entraigues, le principal agent du prétendant, et saisit dans ses papiers les preuves de la trahison de Pichegru et de tous les complots royalistes.

Le Directoire, menacé de toutes parts en même temps que la République, poussé, excité par les adresses des armées, par les encouragements des chefs militaires (notamment de Bonaparte), se résolut à frapper un coup décisif, en un mot prépara un coup d’État contre la partie royaliste ou réactionnaire des conseils. Trois directeurs entrèrent dans ce concert, Barras, Rewbell et La Réveillère. Barthélémy et Carnot lui-même devaient être enveloppés dans les mesures qui se préparaient. Républicain sincère, mais engagé à cette époque dans les voies de la réaction, Carnot était soupçonné injustement de connivence réelle avec la faction, tandis qu’il n’en était que la dupe. Nous n’entrerons pas ici dans le détail des préparatifs et de l’exécution du coup d’État du 18 fructidor, auquel un article spécial sera consacré. Rappelons seulement que la situation respective de la majorité du Directoire et des conseils constituait un véritable état de guerre. Pour juger de la moralité de l’acte en question, nous citerons un passage d’un historien qui n’est point suspect de partialité républicaine

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et qui est au contraire bien connu pour la véhémence de ses passions réactionnaires :

«L’histoire, pour apprécier avec équité cette crise politique, doit se demander seulement de quel côté était l’intérêt du pays. Il était évidemment du côté des conquêtes de la Révolution et du calme ; même précaire, de la France, que menaçaient des émigrés furieux et des intrigants payés par les agences royalistes, avec les subsides a& l’Angleterre et de la Russie. » (Granier de Cassagnac, Directoire.)

Augereau, envoyé à Paris par Bonaparte pour coopérer au coup d’État, fut nommé commandant de l’armée de Paris, pendant que Hoche faisait marcher des troupes jusqu’au rayon constitutionnel, pour être à portée d’appuyer le mouvement.

Dans la nuit du 18 fructidor an V (4 septembre 1797), toutes les dispositions étant prises, le Directoire fit envelopper les Tuileries et le Manège où siégeaient les deux conseils, en même temps qu’il entraînait l’opinion par la révélation des trahisons de Picnegru et des complots royalistes. Les députés républicains furent convoqués, ceux des Cinq-Cents à l’Odéon et ceux des Anciens h. l’École de médecine. Le résultat des délibérations fut l’annulation des opérations électorales de quarante-huit départements, la déportation prononcée contre un certain nombre de députés royalistes et de journalistes du même parti, la suppression des journaux les plus hostiles à la République, l’expulsion des émigrés rentrés, etc., enfin 3a nomination de Merlin (de Douai) et de François de Neufchâteau comme directeurs, en remplacement de Barthélémy et de Carnot, compris dans la proscription. Ce dernier parvint d’ailleurs à s’échapper, ainsi que la plupart de ceux qui avaient été inscrits sur les listes de déportation.

Pendant l’exécution de ce coup d’État, Paris demeura dans la plus complète tranquilliié. La conspiration royaliste était évidente, la répression n’avait pas coûté une goutte de sang ; l’opinion se montra généralement favorable au gouvernement. Toutefois, les esprits prévoyants s’attristèrent do cette fatale violation des lois et de l’intervention du pouvoir militaire, présage d’une domination prochaine.

Par une.loi du 19 fructidor, le Directoire avait été armé de grands pouvoirs, et chargé notamment de nommer a toutes les fonctions électives dans les départements dont les opérations électorales avaient été annulées. Des mesures financières importantes votées pur les conseils, le remboursement d’une partie de la dette en biens nationaux, des droits établis sur les hypothèques, sur les chemins, sur l’enregistrement, etc., malheureusement aussi le rétablissement de la loterie, permirent de réduire la contribution foncière et la contribution personnelle, tout en rétablissant cependant la balance dans nos finances.

Bientôt Bonaparte signa la paix de Carapo-Formio, et, contrairement aux instructions du Directoire, il consentit à livrer Venise à l’Autriche. Le traité, d’ailleurs, était avantageux à la République, et, malgré la désobéissance du jeune général et l’abandon de Venise, le Directoire ne pouvait guère en refuser la ratification sans s’exposer a l’impopularité et sans encourir une pesante responsabilité ; car Bonaparte eût à 1 instant quitté son commandement et notre position en Italie eût été gravement compromise. Aussi, Tjuand le vainqueur de l’Italie, après une courte apparition au congrès de Rastadt, vint jouir à Paris de sa gloire et de sa popularité, fut-il accueilli par une réception véritablement triomphale. Le Directoire le consultait souvent sur les grandes affaires de l’État, et sa déférence même n’était pas exempte d’humilité. Tel était l’empire de la situation.

Une expédition contre l’Angleterre était projetée, et Bonaparte avait été désigné pour le commandement. Mais déjà il roulait dans son esprit le rêve grandiose de la conquête de l’Égypte, et il se préparait à entraîner le gouvernement dans cette entreprise aventureuse.

Dans l’intervalle, l’assassinat du général Duphot par les troupes papales, et le départ de Rome de notre ambassadeur, Joseph Bonaparte, qui n’avait pu obtenir réparation, imposèrent au Directoire le devoir d’agir contre le gouvernement pontifical. Il donna à Berthier, qui commandait en Italie, l’ordre de marcher sur Rome, où nos troupes entrèrent le 22 pluviôse an VI (10 février 1798), ■ et, de concert avec les patriotes romains, établirent la république. Mais les déprédations de Masséna et autres officiers supérieurs nous créèrent bientôt de ce côté de graves embarras. Dans le même temps, les troupes républicaines agissaient en Suisse contre l’aristocratie bernoise et’ les grands cantons. Nous avions été appelés par le pays de Vaud et les patriotes des divers cantons, qui voulaient faire de la Suisse une république démocratique, la soustraire à la dure tyrannie de l’aristocratie. Notre intervention était en outre justifiée par ce fait, que, depuis le commencement de la Révolution la Suisse avait servi d’asile aux émigrés et de centre à toutes les intrigues contre la France. La prise de Berne amena le triomphe des démocrates, qui organisèrent la république helvétique sur le modèle de la constitution française. Malheu DIRE

reusement les dilapidations de certains agents du Directoire firent bientôt repentir les patriotes de nous avoir appelés.

Cependant le parti républicain s’était relevé en France depuis le 18 fructidor, et tout annonçait que les élections de l’an VI seraient toutes en sa faveur. Mais, fidèle ù son système de bascule, le Directoire commençait k réagir et à s’appuyer, non sur les royalistes purs, mais sur la fraction constitutionnelle modérée.

Les assemblées électorales se trouvèrent composées en majorité de patriotes. Dans beaucoup de départements, les électeurs de la minorité, sons un prétexte quelconque, se séparèrent de l’assemblée légale et formèrent des assemblées scissionnaires qui élurent des députés. À Paris, notamment, la véritable assemblée se tint à l’Oratoire et se composait d’au moins six cents électeurs, pendant qu’une autre réunion, ou plutôt un conciliabule de deux cents électeurs à peine, se constituait à l’Institut (qui siégeait alors au Louvre) et nommait des représentants.

En présence de ces doubles élections, le devoir strict du gouvernement était de sanctionner les choix des majorités, des assemblées légales, sauf à’ casser les élections entachées d’illégalités ou de violences, s’il s’en trouvait qui fussent dans ce cas. Sous aucun prétexte, on ne pouvait ratifier le choix des assemblées scissionnaires, des minorités.

Cet acte inconstitutionnel fut cependant accompli par les conseils, de concert avec le Directoire. C’est ce qu’on a nommé le coup d’État du 22 floréal (il mai 1798). Cette fois, le coup porta sur le parti républicain, qui avait triomphé dans les élections.

Toutefois, le nouveau tiers entré par ce moyen dans les conseils était de nuance pâle, mais on majorité républicain.

Il y avait à. nommer aussi un directeur. Le choix tomba sur l’ex-représentant Treilliard, qui remplaça François de Neufchâteau, éliminé par le sort.

À force d’instances, Bonaparte était enfin parvenu à arracher au Directoire son consentement pour l’expédition d’Égypte. Il partit de Toulon le 19 mai, emmenant l’une des plus belles armées de la République, les meilleurs officiers, tout ce que la France avait de plus illustre dans la guerre, les sciences et les arts. Ce départ fut déplorable sous tous les rapports ; mais Bonaparte, toujours si empressé a dé verser le blâme sur l’administration du Directoire, à s’attribuer tous les succès et à rejeter sur les autres la responsabilité des revers, ne tenait ordinairement compte que de ses vues et de ses projets, et sacrifiait toutes choses à ses moyens de réussite.

Les républiques qu’il avait fondées en Italie, aussi bien que celle de Suisse et celle de Hollande, étaient en proie aux embarras de l’impuissance et de l’anarchie. Certés, l’idée d’entourer la France d’une ceinture de petites républiques indépendantes était en elle-même une conception recommandable ; mais l’exécution rencontra de sérieuses difficultés. La plupart de ces petits États étaient incapables de se diriger eux-mêmes, et les agents ou les généraux du Directoire n’abusèrent que trop souvent de leur autorité pour commettre des exactions et des abus de pouvoir. En outre, ces pupilles de la grande République subirent toutes les fluctuations de la politique de bascule du Directoire, de même qu’elles devaient s’accommoder uniformément d’une constitution calquée sur la nôtre. Il serait superflu d’ajouter que l’Europe continentale, mai résignée à la paix, n envisageait qu’avec défiance et colère cette extension de notre influence. Le congrès de Rastadt consumait le temps en d’interminables débats sur la question de laligne du Rhin, et les plénipotentiaires étrangers prenaient à l’égard de la République une attitude de plus en plus malveillante et hostile. La conférence de Lille, avec l’Angleterre, était complètement rompue depuis longtemps, et cette puissance, menacée d ailleurs par notre gouvernement, travaillait à renouer la coalition contre nous. Le Directoire, pour se mettre en mesure de faire face aux événements, fit présenter aux conseils la loi qui établit la conscription militaire. Jusqu’alors la République ne s’était soutenue que par les grandes levées en masse de la Convention ; mais elle n’avait aucune loi permanente pour la levée annuelle des soldats. La loi de la conscription fut adoptée le 2 vendémiaire an VII (23 septembre 179S). Bientôt fut conclu contre nous le traité de la triple alliance. Cette fois la Russie entra dans la coalition, où fut également entraînée la Turquie, que l’expédition d’Égypte avait mise contre nous. D un autre côté, le roi de Naples, poussé par les Anglais, continuait follement ses intrigues contre la République et poussait à la guerre la Toscane et le Piémont. Il commença les hostilités en sommant les Français d’évacuer l’État romain et en marchant sur Rome, que Championnet ne juarea pas utile à ses plans de défendre. À la suite de diverses opérations, il arriva ce qu’jl était facile de prévoir. Championnet, avec une poignée des héroïques soldats d’Italie, chassa les masses napolitaines de l’État romain, puis marcha sur Naples, où il établit la république Parthénopéenne, qui n’eut d’ailleurs qu’une existence éphémère, rendant que ces événements s’accoinplis-