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nocturnes,’où Ils ne dépassent pag.la limite du sentiment. Comme une telle conduite s’élève au-dessus de l’opinion publique, il en résulte des propos, des duels. Mathilde commence à se fatiguer de son rôle d’Ariane, dont le monde a le secret. Exclue de la société par la révélation de ses étourderies, Delphine se retira en Suisse, dans une maison de religieuses. Là elle apprend qu’un de ses amis est exposé à un danger imminent dans une ville voisine. Porte de sa conscience, elle s’échappe du couvent pour faire une bonne action ; mais elle se compromet si malheureusement que, pour échapper à un renvoi

ignominieux qui ne lui laisse plus aucun asile, elle n’a d’autre ressource que de prendre le voile.

Pendant que ces événements se passent en Suisse, Mathilde meurt à Paris, et Léonce, devenu libre, accourt en Suisse, où, à sa grande surprise, il trouve sa maitresse engagée par des vœux éternels. Delphine viole son serment, quitte le cloître "et confie sa destinée à Léonce. Ce fidèle amoureux ne veut plus de son trésor dès qu’il peut le posséder sans obstacle. Il laisse Delphine dans un pays étranger. Delphine court après lui, mais elle n’atteint l’ingrat qu’au moment où il vient d’être condamné à mort comme émigré. Elle s’enferme dans sa prison, raccompagne au lieu du supplice, après avoir pris la précaution de s’empoisonner, et elle expire sur le corps sanglant de Léonce. Toutes ces situations sont fausses, parce que les caractères ne sont pas vrais.

Delphine n’a point succombé comme Julie, et elle parait mille fois plus coupable. Mathilde est pieuse, et l’auteur sacrifie ce personnage, qui devait être le pivot du roman. Ce caractère manque de vérité:une jeune femme n’a pas une dévotion revêehe, acariâtre, fanatique, elle est plutôt affectueuse et résignée, si l’on en croit 1 observation. Mme de Staël se complaît à peindre dans Delphine une grande exaltation de sentiments, une bonté native, une générosité spontanée ; mais pourquoi son héroïne s’ôtudie-t-elle à porter un défi continuel à toutes les convenances sociales ? Quelle nécessité la pousse à braver l’opinion ? Comment peut-il se faire qu’une femme libre de préjugés et de croyances religieuses asservisse a une religion, et par respect humain, son indépendance et sa volonté ? Depuis quand la déférence à l’opinion n’est-elle plus une garantie de vertu et de bonheur pour la femme ? Jamais elle n’est plus esclave et plus opprimée qu’en dehors du devoir et du cercle de la famille. Mme de Staël a déclaré qu’elle n’avait pas voulu présenter Delphine comme un modèle à suivre. Fort bien ; mais si ce caractère est blâmable, répréhensible, pourquoi l’auteur a-t-il porté sur ce personnage tout l’intérêt du roman ? Les qualités morales, les dons de l’esprit prêtés à l’héroïne ne peuvent excuser des fautes ou des faiblesses qu’une femme rougirait d’avouer.

Léonce est un caractère hors nature ; car l’homme subjugué par la passion, par l’amour surtout, sacrifie ses préjugés, ses intérêts, sa vie même. Il est absurde de nous faire croire qu’un cœur épris, qu’une tête échauffée vont s’incliner devant le qu’en dira-t-on ? Plein d’honneur, de fermeté et de courage, il cède à la crainte de l’opinion… Quelle faiblesse, quelle inconséquence ! Il épouse Mathilde sans raison, et s’en éloigne sans plus de motifs. Mari et père, il ne remplit aucun des devoirs que ce double titre impose. Sa constance dans son amour pour Delphine est une fidélité ridicule, à moins que l’amour platonique n’ait une sanction mystérieuse. Un caractère plus judicieusement dessiné est celui de Mm « de Vernon; c’est un mélange de hauteur et de duplicité, de faste et d avarice, de fausse bonhomie et de scélératesse hypocrite et polie: c’est un type, un modèle a étudier, un sujet positif, un être bien réel. Mme de Vernon existe, elle agit; mais ni Delphine, ni Léonce, ni Mathilde n’ont jamais existé : ce sont des portraits chimériques.

Dans un opuscule intitulé : Quelques réflexions sur le but moral de Delphine, Mme de Staël défend la tendance de son livre par un paradoxe présenté sous les formes d’une vérité séduisante. Pour condamner une action, pour blâmer un caractère, il faut chercher quel rapport a cette action ou ce caractère avec la oonté, principe de tout bien. La réfutation est facile, elle l’est surtout si l’on prend dans les divers épisodes du roman les objections que l’auteur veut écarter.

Le roman de Delphine suscita de toutes parts des critiques fort vives, portant sur le tond, sur l’esprit et sur la forme de l’œuvre. Quelques-unes de ces philippiques littéraires, dictées par l’esprit de parti, ne peuvent faire loi devant un public équitable : M. de Féletz, Michaud, Fiévée, dans le Mercure ou dans le Journal des Débats usèrent d’injustice et d’injures.

« Dans Delphine, dit M. Sainte-Beuve, l’auteur a voulu faire un roman tout naturel, d’analyse, d’observation morale et de passion. Pour moi, si délicieuses que m’en semblent presque toutes les pages, ce n’est pas encore un roman aussi naturel, aussi réel que je le voudrais… Il a quelques-uns des défauts de la Nouvelle Hélolse, et cette forme par lettres y introduit trop de convenu et d’arrangement littéraire, un des inconvénients des romans par lettres, c’est de faire pim DELP

dre tout de suite aux ^personnages un ton trop d’accord avec le caractère qu’on leur attribue… Mais, ce défaut do forme une fois admis pour Delphine, que de finesse et de passion tout ensemble t Que de sensibilité épanchée, et quelle pénétration subtile des caractères i » On avait accusé l’auteur de tendre à la dissolution des liens et des devoirs conjugaux, M. Sainte-Beuve réfute cette méprise ou cette calomnie : « Quant à l’accusation faite a Delphine d’attenter au mariage, il m’a semblé, au contraire, que l’idée qui peut-être ressort le plus de ce livre est le —désir du bonheur dans le mariage, un sentiment profond de l’impossibilité d’être heureux ailleurs, un aveu des obstacles contre lesquels le plus souvent on se brise, malgré toutes les vertus et toutes les tendresses, dans le désaccord social des destinées. » M. Sainte-Beuve, qui écrivait ces lignes en 1835, avoue que, nonobstant toute justification, Delphine est une lecture troublante. Ce n’est pas conclure.

Pour nous, il est manifeste que ce roman offre des observations fines et justes, des traits brillants, des pages passionnées, du sentiment, de la pénétration, de l’analyse et même un cri du cœur ; il exprime avec éloquence des idées religieuses, alors nouvelles, idées plutôt protestantes ou déistes que catholiques ; mais, tout en tenant compte de ces diverses considérations atténuantes, il faut maintenir l’arrêt des premiers juges, des juges modérés et courtois. Delphine est un roman métaphysique, bâti sur un plan défectueux, aux lignes vagues, où la pensée nuit souvent à la forme et à la couleur.

Le style de Delphine est celui des premiers ouvrages de Mme de Staël : de 1 énergie, quelques expressions pittoresques, des images hardies ; mais de la roideur, peu d’abandon, d’élégance et de grâce ; beaucoup de néologismes, une extrême affectation de mots abstraits et métaphysiques ; des préjugés religieux et politiques ; plus de largeur dans le faire que dans les ouvrages précédents de l’auteur, mais beaucoup moins d’élévation, beaucoup moins d’art et moins d’intérêt que dans Corinne.

Pour les contemporains, le roman de Delphine avait le mérite des plus transparentes personnalités. On se plaisait à reconnaître B. Constant dans le noole protestant aux manières anglaises, M. de Lebansée ; Mme Necker de Saussure dans il/mo Cerlèbe, épouse et mère accomplie ; M. de Talleyrand, l’ancien obligé de l’auteur, dans l’égoïste A/me de Vernon, le diplomate en jupe et le seul caractère vrai ; enfin Mme de Staël elle-même sous les traits de Delphine, mais amoindrie et affaiblie, en attendant qu’elle fût idéalisée dans Corinne. Malgré tous ses défauts et comparé à nos romans du jour, Delphine est un chef-d’œuvre.

DELPHINE, ÉE adj. (dèl-fi-né). Mamm. Syn. de delphinien.

DELPHINELLB s. f. (dèl-fi-nè-le — du lat. detphinium, dauphinelle). Bot. Syn. de dau-

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DELPHINIDB adj. (dèl-fi-ni-de). Mamm. Syn. de dklphinibn.

— Encycl. Paléont. Les delphinides constituent une famille de cétacés, comprenant tous ceux qui ont des dents nombreuses et égales aux deux mâchoires. Les principaux genres sont les dauphins, qui ont des dents coniques et allongées ; ils ont habité les mers de l’époque tertiaire, où l’on en compte plusieurs espèces, dont quelques-unes diffèrent peu des espèces actuelles et dont d’autres s’en écartent beaucoup. Quelques espèces ont été trouvées dans le miocène. Le delphinide flenovi est remarquable par l’allongement de son museau et parce que la saillie pyramidale et descendante des arrière-narines commence plus en arrière que dans aucune espèce connue. Les stereodelphis diffèrent des dauphins par leurs dents assez grosses, à couronne très-courte et presque hémisphérique. Les champsodelphis ont le.rostre allongé et des dents fortes à racines plus épaisses que la couronne ; la symphyse de leur mâchoire inférieure occupe les deux tiers de la longueur totale. Les dents des arionius ont une couronne pointue et aiguë à peine recourbée, munie d’une arête antérieure et d’une arête postérieure aiguës, et sur les côtés d’une impression longitudinale irrégulière et faible ; les racines sont presque rondes.

DELPHINIDÉ, ÉE adj. (dèl-li-ni-dé). Mamm. Syn. de delphiniën.

DELPHINIE s. f. (dèl-fi-nl). Entom. Genre d’insectes diptères, comprenant une seule espèce-qui habite la Caroline.

— s. f. pi. Antiq. gr. Fêtes que les habitants d’Egine célébraient chaque année, au mois de juin, en l’honneur d’Apollon, parce que ce dieu avait pris la forma d’un dauphin pour conduire Castalius et sa colonie de l’Ile de Crète au port de Crissa.

DELPHINIËN, IENNE adj. (dèl-fi-niain, iè-ne — du gr. delphin, dauphin). Mamm. Qui ressemble ou qui se rapporte au genre dauphin.

— s. m. pi. Famille de mammifères cétacés ayant pour type le genre dauphin.

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— Encycl. La famille des delphiniens ou delphinides ou delphinusidés correspond à l’ancien genre des dauphins ; elle est une des mieux caractérisées de l’ordre des cétacés. Les delphiniens sont des animaux piscifonnes, Bans cou apparent, dont l’extrémité antérieure se termine par un museau plus ou moins allongé, et l’extrémité postérieure par une nageoire horizontale. Leur tête est assez proportionnée au reste du corps. Ils ont des dents à chaque mâchoire, ou tout au moins à l’une d’elles. Outre la nageoire de la queue, il y en a deux autres pectorales, et souvent aussi vers le milieu du dos un pli de la peau qui a une apparence de nageoire. L’oreille n’est marquée au dehors que par une ouverture à peine visible ; mais à l’intérieur elle est composée comme celle des autres mammifères. On ignore où est situé le siège de l’odorat. Le toucher paraît être assez obtus, à cause d’une épaisse couche de lard qui recouvre l’animal immédiatement au-deesous do la peau. Celle-ci est tout à fait dépourvue de poils, excepté quelquefois au menton. La langue est épaisse, douce, courte, peu mobile. Le crâne des delphiniens est en général triangulaire. La mâchoire inférieure est plus simple que dans les autres mammifères. Les vertèbres cervicales, au nombre de sept, sont très-minces ; souvent l’atlas et l’axis sont soudés ensemble, tandis que les cinq autres sont libres. Les vertèbres dorsales varient de douze à quatorze, et leurs apophyses articulaires s’effacent avec l’âge. Les vertèbres lombaires varient de onze à dix-huit. Il y a trente-quatre vertèbres coccygiennes. Les côtes sont assez minces. L’épaule ne se compose que de l’omoplate. Les nageoires pectorales sont formées chacune d’un humérus extrêmement court, d’un radius et d’un cubitus très-comprimés, de cinq ou six os aplatis constituant le carpe, d’un métacarpe composé aussi de cinq os très-plats, tout à fait semblables aux phalanges comprimées et souvent cartilagineuses qu’ils supportent et dont le nombre variable est plus grand que celui des phalanges d’aucun mammifère terrestre. Les muscles qui meuvent cette nageoire sont assez faibles, et la grande agilité qui distingue tous les animaux de cette famille est due principalement aux muscles de leur puissante queue. Les membres postérieurs paraissent n’être représentés que par les ischions, encore ceux-ci sont-ils peu développés et noyés dans les chairs. Toutefois, si Ton en croit M. Baer, le bassin serait complet, mais les ischions seuls seraient ossifiés. Le système dentaire comporte de nombreuses variations. Les dents sont généralement simples, plus ou moins coniques ou comprimées ; elles se développent au bord des maxillaires, et, chez quelques espèces, dans une rainure de l’alvéole plutôt que dans des alvéoles particulières ; aussi ces dents ont-elles peu de fixité, il suffit.d’un léger effort pour les déplacer. Les delphiniens ne s’en servent ni pour saisir ni pour retenir leur proie, ils avalent celle-ci tout entière. Leur estomac présente en général trois renflements essentiels séparés l’un de l’autre par des sortes de val—’ vules. Un quatrième renflement, considéré, mais a tort, comme un estomac, paraît n’être que le duodénum, car le canal cholédoque y débouche. Le canal intestinal a onze ou douze fois plus de longueur que le corps ; il est assez régulier dans son diamètre et manque tout à fait de eœcum. La respiration se lait au moyen de l’air extérieur, qui pénètre par les évent3 et la trachée-artère dans les poumons. Nous avons dit plus haut que le siège de l’odorat chez ces cétacés n’était pas encore bien connu. Il semblerait au premier abord qu’il dût être placé dans les narines, mais ces premières voies de la respiration ne servent pas seulement au passage de l’air, car, bien que quelques auteurs aient pensé le contraire, il est a peu près certain que les narines chez ces animaux servent aussi à expulser l’eau qui pénètre dans leur arrièrebouche. Les delphiniens ne sont pas entièrement privés de voix ; ceux qui viennent échouer vivants sur le rivage poussent des cris plaintifs que l’on pourrait comparer à un faible beuglement. Le système général de la circulation est double comme chez les autres mammifères. Les organes de la reproduction sont également les mêmes que chez les autres animaux de la classe. Le cerveau est très-développé, surtout chez les dauphins, ce qui donnerait raison aux anciens, qui accordaient à ces animaux un degré d’intelligence très-élevé. Les hémisphères du cerveau sont épais, arrondis de toutes parts ; ils ne recouvrent le cervelet qu’en partie ; ce dernier a un volume considérable. Le cerveau est deux fois plus large que long ; sa partie antérieure est la plus élevée ; ses circonvolutions sont très-multipliées. Les zoologistes na s’accordent pas sur la classification du groupe qui nous occupe. Se fondant sur les modifications des organes du mouvement, combinées avec celles des dents, Rey, Artedi, Linné, Brisson, Gmelin, Erxleben, Bonnaterre, n en formèrent quun seul genre dont ils exclurent le narval, auquel ils imposèrent le nom de monodon. De Lacépède en distingua les anarnaks, les delphinaptéres et les hypéroodeas. G. Cuvier n’admit pas le genre anarnak, mais il créa celui des marsouins. Aux divisions formées précédemment, A.-G. Desmarest et de Blamville ajoutèrent celle des delphinorhynques, et réunirent sous la dénomination commune à’hétêr-

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odon, les anarnaks, les hypéroodons et quelques autres espèces. Déjà, quelque temps auparavant, Rahnesque avait formé le genre

oxyptère d’un dauphin à deux nageoires dor. sales. Lesson partagea tout le groupe en deux familles, celle des hétérodons et celle des dauphins ; la première comprenait les genres narval, anarnak, diodon, hypéroodon, ziphius, aodon ; la seconde, les genres béluga, delphinaptère, delphinorhynque, sousous, dauphin, oxyptère, marsouin et globiceps. Fréd, Cuvier, considérant l’ensemble des particularités que nous offrent ces animaux, ne crut devoir y admettre que les sept genres ou sous-genres suivants : delphinorhynques, dauphins, inia, marsouins, narval, hypéroodons et sousous. Enfin, dans ces derniers temps, MM. Chenu et E. Desmarest ont réduit à quatre les grandes divisions génériques de la famille des delphiniens : ce sont les genres dauphin, inia, hypéroodon et narval. Le premier comprend les sous-genres delphinorhynque, dauphin, sousou ou planiste, delphinaptère, oxyptère, marsouin, globicéphale et béluga. Les hypéroodons forment les sousgenres hypéroodon, bérardius, mésodiodon, chonéziphius et ziphius.

DELPHINIFOLIÉ, ÉE adj. (dèl-fi-ni-fo-li-é

— du lat. delphinium, dauphinelle, et folium, feuille). BoH— Dont les feuilles ressemblent à celtes de la dauphinelle.

DELPHIN1NE s. f. (dèl-fi-ni-ne — du gr. delphin, lat. deiphinus, dauphin). Chim. Substance liquide extraite de 1 huile de dauphin.

— Encycl. La delphinine a été trouvée dans l’huile du deiphinus globiceps, mais n’a pas été obtenue à l’état de pureté, l’oléine n’ayant pu être complètement séparée. La delphinine est une huile très-mobile à 17<> centigrades. Son poids spécifique est de 0, 050 environ. Elle a une odeur faible particulière, comparable à celle de l’acide valérique. Elle ne rougit pas le tournesol. Son point d’ébullition est 258 degrés centigrades. On la prépare en dissolvant 100 parties d’huile de dauphin dans 90 parties d’alcool chaud, dont le poids spécifique-est 0, 797. L’huile qui se précipite en abaissant la température est séparée par décantation de la solution, et distillée avec de l’eau. Celle qui reste dans la cornue, et qui consiste dans un mélange de delphinine et d’oléine, est séparée du liquide aqueux et traitée à froid par l’alcool, que l’on évapore après que la solution a été séparée de 1 oléine.

DELP111N10S, surnom qui était donné à Apollon, parce que, selon la Fa&le, il avait pris la forma d’un dauphin pouf précéder et diriger vers Delphes le vaisseau qui y conduisait une colonie Cretoise. Apollon était à Delphes l’objet d’un culte tout particulier, et les Athéniens lui avaient élevé dans leur ville un temple appelé Delphinion.

DELPHINIQUE adj. (dël-fi-ni-ke — rad. delphinine). Chim. Se dit d’un acide que l’on obtient par l’action de la potasse sur l’huile du dauphin, et qui paraît être identique avec l’acide valérique.

Delphinite s. f. {dèl-fi-ni-te — de DeU phinatus, nom latin du Dauphiné). Miner. Nom donné anciennement à Fépidote ferrifère d’un vert obscur ou d’un vert jaunâtre, parce qu’elle est commune à Bourg— d’Oisans, dans le Dauphiné. On l’appelait aussi

OISANITE.

— Encycl. D’après une analyse d’Hermann, la delphinite renferme, sur 100 parties : 3S parties de silice, 21 d’alumine, 15 de peroxyde de fer, 2 de protoxyde de fer et 22 de chaux. La delphinite se présente sous des formes très-variées, dans beaucoup de lieux et dans des gisements très-différents, en sorte qu’il est assez difficile d’en généraliser les caractères, qui ne sont tranchés et très-distincts que dans les variétés cristallisées. Elle a la cassure lamelleuse dans un sens, raboteuse dans l’autre. Ses formes appartiennent au système du prisme klinorhombique et sont très-nombreuses. Sa densité est égale à 3, 45. Quant à sa dureté, sacs la préciser par un chiffre, nous dirons qu’elle est assez grande pour que la delphinite étincelle sous le choc de l’acier. Parmi les variétés de formes et de structures accidentelles, nous citerons la delphinite aciculaire, qui se présente en prismes minces et allongés. Ces prismes sont disposés en faisceaux et offrent des stries parallèles à leur axe. Cette belle variété se trouve en France, dans le département de l’Isère, avec l’aimante ; on la rencontre aussi à Chamounix, près de la fontaine du Caillot ; mais là les prismes sont remplacés par des cristaux aplatis, d’un vert de bouteille et agissent sur la lumière de la même façon que les lames de tourmaline. La delphinite bacillaire s’observe en baguettes groupées parallèlement sur les parois des fissures des roches de cristallisations. Ces baguettes sont toujours terminées par une facette plane très-brillante, dont la présence suffit pour caractériser la delphinite. Cette variété existe à Arendal, en Norvège, et aussi en France, à Bourg-d’Oisacs, en Dauphiné. La delphinite granulaire se trouve en masses jaunes ou verdâtres, à cassure raboteuse. La delphinite arénacée existe à Minka, en Transylvanie, sous la forme d’un sable verdâtre, composé de grains peu brillants. On a aussi distingué plusieurs variétés de mélanges et de couleurs, dont la plupart ont