Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 6, part. 1, D-Deli.djvu/5

Cette page n’a pas encore été corrigée

D (dé d’après l’ancienne épellation, de d’après la nouvelle, — lettre latine correspondant au delta — S—des Grecs, au dateth des Phéniciens). Quatrième lettre et troisième consonne de l’alphabet français : Un grand, un petit D. Un-D majuscule. Cette lettre est aussi la quatrième de l’hébreu, du chaldéen, du samaritain, du syriaque, ainsi que de toutes les langues gréco-latines. Elle occupe la cinquième place dans l’alphabet des langues slaves et la dix-neuvième dans l’alphabet éthiopien.

— D initial et dans le corps du mot conserve le son qui lui est propre : Dame, admirable, administration, admettre, il Ce son devient faible dans les mots où le d est suivi d’un v : Adverbe, adverbial, adversaire, adversité.

— D final a le son naturel dans les noms propres : David, Joad, Obed, et dans le mot sud ; mais le-d final est muet, même dans les noms propres, s’il est précédé de la consonne r.• Gérard, Richard se prononcent Gérar, liichar.

— D prend le son accidentel de t si le mot qu’il termine est un adjectif suivi immédiatement de son substantif, et que celui-ci commence par une voyelle ou un A non aspiré : ainsi grand homme, profond abîme se prononcent gran-thomme, profon-tabime. Il Dans le cas où l’adjectif ne serait pas immédiatement.suivi de son substantif, tous les

bons grammairiens sont d’avis que le d final ne doit pas se faire sentir, même avant une

voyelle. Ainsi, dans cette phrase : Le chaud aujourd’hui n’est pas grand auprès d’hier , on ne fera entendre en aucune sorte le d de chaud, ni celui de grand. Il Les bons grammairiens sont également, d’avis que, quant aux substantifs terminés par d, suivis ou non de leurs adjectiJs, on n’est pas dans l’usage, surtout dans la conversation, de faire sonner le d final de ces substantifs, même avant une voyelle. Ils pensent que dans froid extrême, chaud insupportable, bord escarpé, les mots froid, chaud, bord se prononcent comme s’il n’y avait pas de d, malgré l’hiatus apparent qui en résulte ; ce qui a fait dire à quelques critiques que ce vers de Boileau est mauvais : De ce nid à l’instant sortirent tous les vices.

Au surplus, c’est l’oreille, que l’on doit surtout consulter ; elle en apprendra plus que toutes les règles ; par exemple, elle dira que l’on est dans l’usage de faire sentir le d dans Ces expressions : De fond eu comble, de pied en cap, et de ne pas le faire sentir dans pied à pied.

— La consonne d ne se redouble jamais, excepté dans les mots suivants : additif, addition, additionnel, additionnellemeirt, addi' tionner, adducteur, adduction, bouddhisme, bouddhiste, Bouddha, Edda, plum-pudding, puddlage, puddler, quiddité, reddition.

— Comme signe numérique, le D était généralement employé pour marquer cinq cents ; pour comprendre cette destination du D, il faut savoir que le M étant la première lettre du mot latin mille, les Latins avaient pris

d’abord cette lettre pour marquer ce dernier nombre par abréviation. Or, ils avaient une espèce de M qu’ils écrivaient ainsi CIO, en joignant la pointe inférieure de chaque C à la pointe de l’I. Dans les premiers temps do l’imprimerie, on imagina de représenter cinq cents par une autre figure, qui put être considérée comme représentant la moitié de la première : ce fut d’abord un I suivi d’un C retourné ; mais on trouva plus commode de prendre un D, qui n’est autre chose pour la forme qu’un C retourné et rapproché de l’I. Cette manière de noter le nombre cinq cents par un D avait donné lieu h ce vers latin : Litlera D, velut A, quingentos significabit.

Pour donner au D la valeur de cinq mille, il suffisait de le surmonter d’un trait ou d’une barre transversale. Chez les Grecs, le delta (S), comme lettre numérale, eut deux valeurs différentes : il signifia d’abord quatre, en raison de la place qu’il occupait dans 1 alphabet ; ensuite une dizaine, parce qu’il était l’initiale du mot deka, qui signifie dix ; avec l’accent aigu à gauche ou une barre dessous le delta signifiait quatre mille.

— Comme signe d’ordre, D marque le quatrième objet d’une série, li C’est aussi la quatrième lettre dominicale. On s’en sert dans les calendriers modernes pour marquer le dimanche, et, dans les calendriers des livres d’office de l’ancien rituel pour marquer le mercredi, quatrième jour de la semaine.

— Devant un nom propre, il est l’abréviation de don, titre que portent les nobles italiens et espagnols, et de dom, titre des religieux bénédictins : D. Abbondia, D. Paolo, don Abbondio, dom Paolo. D. Mabillon, dom Mabillon. il Le D indiquait autrefois en chimie le sulfate de fer. il Dans les inscriptions et dans les manuscrits, il s’emploie pour Decius et Decimus, noms propres ; deeuria, décurie ; decurio, décurion ; dedicavit, il a dédié ; dédit, il a donné ; devovit, il a consacré ; devotus, dévoué ; dies, jour ; Deus, Dieu ; divus, divin ; DU, les dieux ; Dominus, Seigneur ; domus, maison ; donumoadatum, don, présent, offrande ; décretum, décret. Il D. A. signifie divus Augustus, le divin Auguste. Il D. B. I., diis bene jttvantibus, avec l’aide favorable des dieux, il D. B. S., de bonis suis, de ses biens, à ses frais. Il DCT., detractum, été. Il DDV1T., dedicavit, il a dédié. Il DDPP-, depositi, inhumés, il D.D., dédit, il a donné.

Il D.DD., ils ont donné, il D. D. D. D., dignum deo donum dedicavit, il a consacré au dieu ce don digne de lui. Il DD. NN., domini nostri, nos seigneurs ou nos maîtres, il D. M. S., Diis manibus sacrum, consacré aux dieux mânes. Il DIG. M., dignus memoria, digne de mémoire. Il D. 0. M., Deo optimo maximo, à Dieu très-bon et très-grand, il D. 0. M., Deo optimo œterno, à’ Dieu très-bon et éternel, il DN., Dominus, le Seigneur.

Il D. N., Dominus. noster, NotreSeigneur.il D. PP., Deo perpétua, au Dieu éternel, il DR. P., dure promittit, il promet de donner.

il D. RM., de Romanis, des Romains. Il D. R.P., de Republica, touchant, concernant la république. Il DT-, duntaxât, seulement, pour

1