Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 6, part. 1, D-Deli.djvu/125

Cette page n’a pas encore été corrigée

DARM

élevé k la dignité de grand officier de la Légion d’honneur. Mis en disponibilité après 1830, il fit partie de la 2e section (réserve) de l’état-major général do l’armée. Son nom a été inscrit sur l’arc de triomphe de l’Étoile et sur les tables de marbre de Versailles.

DAItMAING (Jean-Achille-Jérôme), publiciste français, né à Pamiers en 1794, mort à Paris en 1836. Élève de l’École normale, il était professeur agrégé k l’école de Saint-Cyr lorsqu’il donna sa démission pour se faire journaliste. Il fonda, en 1817, le Surveillant politique et littéraire, dans lequel il se Attardent défenseur des idées libérales, et qui, par suite d’une condamnation, cessa bientôt de paraître. Darmaing entra alors dans la rédaction du Constitutionnel, puis, en 1825, il créa la Gazette des tribunaux avec le sténographe Berton. Cette feuille acquit bientôt entre ses mains une grande importance ; Darmaing y fit preuve d’une impartialité et d’un désintéressement qui lui valurent l’estime générale. Il prit une part active à la révolution de 1830, et reçut en 1832 là direction du Constitutionnel, qu’il quitta en 1833. On a de lui une Histoire abrégée de la Vendée (1817).

DARMARATA, nom sous lequel on désigne, dans lu. mythologie indienne, le chanteur divin qui inarche devant le soleil avec le Menou Ravati, le serpent Kambalnçoun, le géant Trontarakchada et la danseuse Tilotami, pendant le mois de Magha (janvierfévrier).

DARMAS s. m. (dar-ma). Bo). Espèce d’agaric du midi de la France, à chapeau roux gris en dessus, blanc sale en dessous, k pédicule de même couleur, comestible et très-apprécié des gastronomes.

DARMA-VADDY s. m. (dar-ma-va-di). Nom que l’on donne dans l’Inde au taux de l’intérêt le plus bas.

— Encycl. On sait que dans l’Inde le prêt k usuro est autorisé partout ; le taux de [’intérêt, n’est pas non plus limité. Celui qu’on appelle darma-vaddy (intérêt juste), le moins élevé de tous, est de 12 pour 100. Un pareil prêt est considéré comme une action louable. Le taux le plus usuel est de 18 k 20 pour 100, et l’on voit des usuriers exiger jusqu’à 50 et même 100 pour 100. Il est vrai de dire que toute la propriété des Indous consiste pour l’ordinaire en quelques bestiaux, et que cette propriété est inviolable. Si des créanciers tentaient de s’en saisir, les magistrats interviendraient pour s’y opposer, non dans l’intérêt du débiteur, mais parce que, en lui enlevant les moyens de cultiver sa ferme, on le mettrait dans l’impossibilité de payer les taxes de l’État. Il en résulte que le prêt k usure n’est pas dans l’Inde une voie infaillible pour s’enrichir ; il arrive même assez communément que prêteurs et emprunteurs sont bientôt ruinés de fond en comble. Néanmoins les prêteurs conservent toujours quelque espoir, car la postérité d’un débiteur mort insolvable demeure, jusqu’à la sixième génération, responsable des engagements pris par celui-ci.

DARMES (Marius-Ennemond), régicide, né k Marseille en 1TJ7, exécuté à Paris le 31 mai 1841. Il était fils d’un pauvre tailleur, qui mourut à l’Hôtel-Dieu de Marseille en 1830. Venu à Paris vers 1810, Darmès servit successivement dans plusieurs maisons et se maria en 1829. Les deux époux furent pendant quatre uns concierges d un immeuble situé rue du Faubourg-Poissonnière, n° 33. Mais la femme s’effraya bientôt de la violence de son mari ; craignant l’exaltation de ses opinions politiques, elle demanda et obtint une séparation do corps, à la suite de laquelle ils quittèrent l’un et l’autre leur loge. Darmès fut employé dés lors comme frotteur dans diverses maisons.

Vers la fin de septembre 1840, il n’avait plus guère que la pratique d’une compagnie d assurances du boulevard des Italiens et gagnait k peine de 20 k 30 fr. par mois ; aussi en était-il arrivé k demander k un pauvre savetier, nommé Fossola, de lui apprendre son métier. Le 13 octobre, deux jours avant son arrestation, Darmès n’ayant pas mangé, le savetier lui prêta quelque argent, dont une partie fut encore trouvée sur lui. Le 15, vers six heures du soir, Louis-Philippe retournait de Paris k Saint-Cloud, avec la reine et Mme Adélaïde ; la voiture du roi, suivant le quai des Tuileries, était arrivée au poste du Lion, k l’angle de la terrasse ; les hommes de garde étaient en bataille devant le poste, et le roi s’inclinait pour saluer, lorsqu’une forte détonation se fit entendre. Elle provenait d’un coup de feu tiré de derrière le poteau d’éclairage et dirigé sur le roi. Personne n’avait été atteint dans la voiture ; des projectiles avaient touché les ressorts et les roues et blessé légèrement deux valets de pied, montés derrière, ainsi qu’un garde national à cheval, placé k la portière de droite. Un tailleur de pierre, travaillant près du pont de la Concorde, avait été renversé par la chute de sa scie qu’une balle était venue frapper dans la traverse supérieure. Sur un ordre du roi, les voitures se remirent en marche. Cependant, k la place d’où le coup venait de partir, était resté, immobile et comme stupétié, un homme dont la main gauche était mutilée, dont le sang coulait en abondance ; les débris d’une carabine étaient k ses pieds ; l’arme dont il venait de faire usage avait éclaté, et le coup presque vi.

DARM

tout entier s’était retourné contre lui. Un grenadier courut k cet homme : « Malheureux, vous venez de tirer sur le roi ! — Oui, mon citoyen, répondit-il, que me veux-tu ? » Il fut arrêté. On trouva sur lui deux pistolets chargés k balles et garnis de leurs capsules, un poignard, une brochure intitulée : Histoire de la conspiration du général Mallet ; un manuscrit intitulé : les Devoirs de l’homme vraiment moral, une somme de 3 fr. 70, etc. Il manifesta le regret de n’avoir pas pu tuer le roi. Interrogé a l’instant même, il déclara se nommer Enneraond-Marius Darmès, et n’avoir d’autre état que celui de conspirateur ; il dit qu’il n’avait pas de complices, et affirma n’appartenir k aucune société secrète, ajoutant qu’il avait pour opinion l’extermination des tyrans et la souveraineté du peuple ; qu’il était du peuple ; qu’il n’avait pas d’amis politiques et n’était pas un fanatique exploité ; que la nature agissait seule en lui. L’état de Darmès, dont la blessure avait exigé l’amputation complète de l’index et celle dus deux dernières phalanges du troisième et du quatrième doigt de la main gauche, ne permit pas de prolonger cet interrogatoire. Le lendemain, un commissaire de police se rendit k la chambre que Darmès occupait rue de Paradis, n° 41. En même temps que plusieurs reconnaissances du mont-de-piété, il trouva et saisit diverses brochures et surtout un grand nombre de manuscrits, la plupart de la main de Darmès, dans lesquels l’instruction crut voir la preuve de son affiliation k la Société des communistes ou des Travailleurs égalitaires ; une pièce de vers composée par lui et annonçant que la race d’Alibaud n’était pas éteinte ; un tableau représentant Lycuryue blessé dans une sédition, portant la date (mais la date erronée) de l’exécution d’Alibaud, avec ces mots : Anniversaire de la mort d’un brave. Darmès ne cessa de nier son affiliation k la Société des communistes. « Je suis communiste par position, dit-il, et pas autrement. J’essayais de faire des prosélytes, j’étais un apôtre ; je tâchais de moraliser les hommes qui se soûlent et qui jouent aux cartes ; je ne faisais pas d’autre propagande. « L’instruction persista k dire que l’attentat du 15 octobre n était pas le fait de Darmès seul* serré de près sur la question de complicité, il lui arriva de s’écrier un jour en rentrant dans sa prison, devant trois des surveillants : « Ils veulent des martyrs, je ne leur en fournirai pas. » Cependant on ne tarda

Eas k opérer diverses arrestations de memres ou prétendus membres de l’association des communistes. Les nommés Duclos, conducteur de cabriolet de remise ; Borel, ouvrier mécanicien ; Racarie, ouvrier mécanicien ; Périès, dit Champagne, apprêteur d’étoffe ; Bouge, dit le gros Joseph, et le Tourangeau, ouvriers mécaniciens ; Belleguise, charron ; Guéret, dit le grand Louis, ébéniste ; Robert, teinturier ; Martin, dit Albert, mécanicien (le futur membre du gouvernement provisoire de 1848) ; Considère, garçon de caisse chez MM. Laffitte, furent, en même temps que Darmès, signalés k la Cour des pairs, formée en chambre d’accusation, et k laquelle l’instruction du procès avait été déférée par ordonnance royale du 16 octobre 1840. Sur le rapport de M. Girod (de l’Ain) au nom de la commission des mises en accusation, fait k la Cour des pairs dans sa séance du 10 mai 1841, et M. le procureur général Franck-Carré entendu, un arrêt fut rendu qui mit en accusation Darmès, Duclos et Considère, comme auteurs ou complices de l’attentat du 15 octobre, déclarant qu’il n’y avait lieu de suivre contre tous les autres inculpés, dont nous venons de rappeler les noms.

Darmès, Duclos et Considère comparurent le 24 octobre devant la cour, présidée par le baron Pasquicr, chancelier. Darmès, homme de petite taille, presque difforme, ne sembla pas s’émouvoir de l’appareil de la cour. Ses yeux demeurèrent constamment fixés sur ses juges ou sur les tribunes. Il répondit sans se troubler aux questions d’usage. Le procureur général k la cour de Paris, Franck-Carré, remplissant les mêmes fonctions près la Cour des pairs, soutint l’accusation. Après les plaidoiries de M1" Pinède, défenseur de Darmès ; de M» Charles Ledru, défenseur de Duclos ; de Mu Blot-Lequesne, défenseur de Considère, et la réplique du procureur général, la Cour délibéra, selon l’usage, k huis clos, et rendit le 29, c’est-k-dire après cinq séances consacrées à l’affaire, un arrêt déclarant acquittés de l’accusation portée contre eux Duclos et Considère, et condamnant Darmès k la peine des parricides. Darmès, condamné le 30, fut exécuté le 31 k sept heures du matin. Le bruit courut que le roi avait fait parvenir, le jour même, une somme de 1,200 fr. k sa mère, âgée et réduite k la plus profonde misère. Parmi les documents du procès figure une pièce saisie, dit-on, le 24 février 1841, au domicile de ce même de La Hodde, trop fameux par le bruit que fit son nom en 1S4S, époque à laquelle il fut reconnu, on le sait, que ce personnage avait été payé à raison de 300 fr. par mois, sous Louis-Philippe, pour adresser k la police des rapports hebdomadaires sur ses amis intimes du parti républicain. On sut alors le rôle véritable qu’il avait joué dans les conspirations auxquelles il avait pris part, avec une ardeur dont ceux qu’il trompait eurent trop tard la triste explication. Le procès-verbal de saisie dressé au domicile de cet individu par le commissaire de police, lors de l’affaire Darmès, n’était sans doute

DARN

qu’une des scènes de l’ignoble comédie qu’il jouait pour un peu d’or, scènes destinées k cacher le honteux trafic du drôle.

DARMSTAUT, ville d’Allemagne, capitale du grand-duché de Hesse-Darmstadt, sur le ruisseau de Darm et le chemin de fer de Bâle k Francfort : par 49<> 52’ de lat. N. et 6° 16’ de long. E. ; a 12 kilom. du Rhin, k 26 kilom. S. de Francfort-sur-le-Mein, k877 kilom. N.-E. do Paris ; 32,000 hab. Résidence du grand-duc ; siège du gouvernement et des administrations centrales du grand-duché, de la haute cour d’appel et de 1 administration de la province de Starkenbourg, dont Darmstadt est aussi le chef-lieu. Ecoles militaires pour officiers et sous-officiers ; école polytechnique élémentaire, gymnase, école de commerce ; jardin botanique, sociétés savantes, artistiques et musicales ; bibliothèque publique renfermant 200,000 volumes et de nombreux manuscrits ; musées d’histoire naturelle, d’armes et de tableaux. Darmstadt n’a pas une grande importance industrielle et commerciale. On y fabrique cependant de bons instruments de précision et de musique, du tabac, de la bougie, des draps, de la bonneterie, du papier et d’autres objets de consommation.

Bâtie dans une contrée saine et fertile, Darmstadt est divisée en deux parties bien distinctes : la vieille ville, derrière le vieux château, aux rues sombres, étroites, irrégulières et sans édifice ; la ville neuve, entre le château et le chemin de fer ; dans ce quartier les rues sont larges, régulières, admirablement propres, bien pavées et bordées de maisons symétriques. La plus importante de ces rues modernes est la rue du Rhin, qui conduit du débarcadère au vieux château ; elle traverse la place Louise, pâle copie de la place Vendôme, k Paris ; au milieu de cette place octogone s’élève une colonne cannelée, de grès rouge, haute de 44 m. 60, et couronnée par la statue du grand-duc Louis Ier, mort en 1830. Un escalier do 172 marches conduit au haut de la colonne, d’où l’on découvre le panorama de la ville et de ses environs. À droite de cette colonne est la nouveau palais, habité autrefois par le feu grandduc. Le vieux’château, résidence du prince héréditaire, a été bâti en grande partie dans le cours du siècle dernier. C’est une construction irrégulière, entourée de fossés qui ont été récemment convertis en jardin.

Ce château contient le musée de peinture, celui d’histoire naturelle, des antiquités, la bibliothèque, une collection d’armes et d’estampes, etc. Parmi les nombreux tableaux (700 environ) dont se compose le musée de peinture, on distingue -. une Sainte Geneviève, de Steinbruek ; un Soleil couchant, par Seger ; la Mort de la Vierge, par Schoreel ; une Madone, par Cranaeh ; un Portrait, par Holbein ; une Madone, par Hemling ; un Intérieur d’étable, par Potter ; le Portrait de la femme de Rembrandt, par Rembrandt ; des Paysans, par Tenicrs ; le Christ au jardin des Oliviers, par Philippe de Champaigne ; la Vierge et l’Enfant, par Van Dyck ; les Portraits de Louis XIV et de Louis XV, par Vanloo ; une Venus, attribuée au Titien ; le Prophète Nathan et le roi David, par le Dominiquin ; un Enfant, par Velazquez ; Saint Jean dans le désert, par Raphaël, etc.

Le musée d’antiquités renferme une belle mosaïque d’un bain romain et une riche collection d’ivoires et d’émaux. Le musée d’histoire naturelle possède d’intéressants fossiles que le docteur Kaup a décrits dans un ouvrage publié il y a quelques années.

En face du château, dont la tour renferme un carillon qui sonne k" toutes les heures, sont les deux statues de grès de Philippe le Clément (1567) et de son fils Georges 1er (1590), les fondateurs de la famille grand-ducale. On remarque encore k Darmstadt le théâtre, le Herrengarten, joli jardin où repose la margrave Henriette-Caroline, bisaïeule du roi de Prusse actuel, et l’obélisque élevé en 1852 en l’honneur des soldats hessois tués dans les

guerres de 1792 à 1815.

Les chroniques du xi<> siècle parlent déjk de Darmstadt ; cependant cette localité ne fut élevée au rang de ville qu’en 1330. Les comtes de ICatzeneînbogen, k qui elle appartenait, la fortifièrent. En 1479, un mariage la fit passer dans la maison de Hesse. Vainement assiégée en 1479 par Franz de Sickingen, ■ elle fut prise et pillée trente ans plus tard, dit M. Ad. Joanne, par le comte Buren, commandant des troupes impériales. En 1567, devenue la résidence du landgrave Georges Ier, elle fut reconstruite et embellie. Mais, comme toutes les autres villes de la Bergstrasse, elle eut beaucoup k souffrir de la guerre de Trente ans et de celle de la succession d’Autriche. En 1622, l’électeur palatin s’en empara, puis les impériaux et les Français la prirent et la rançonnèrent tour k tour. En 1644, en 1645 et en 1647, Turenne la mit k contribution. La paix de Westphalie lui rendit un peu de tranquillité : mais, plus tard, le maréchal de Lorges, après l’avoir occupée, fit sauter ses fortifications jusqu’k la tour Blanche. Depuis elle s’est constamment embellie et étendue ; c’est surtout au grand-duc Louis Ior, mort en 1830, qu’elle doit ses principaux embellissements. »

DARMSTADT (grand-duché de HESSK-). V. Hesse.

DARNAGAS s. m. (dar-na-gass). Ornith. Nom de la pie-grièche grise, dans quelques contrées du midi de la France.

DARN

121

DARNALT (Jean), historien français. Il exerçait la profession d’avocat k Bordeaux au commencement du xvue siècle. On lui doit, entre autres écrits, la continuation «Je la Chronique bordelaise de Gabriel Lurbeo de 1594 o 1619 (Bordeaux, 1619-1620), et les Anciens et nouveaux arrêts de la ville de Bordeaux (1620).

DARNALT (Jean), théologien français. Il était, au commencement du xvue siècle, prêtre de l’église Sainte-Croix k Bordeaux. Il a publié : Staluta et décréta reformations congrégations lienedictinorum nationis gallicanœ (Paris, 1605, m-8°).

DARNAMAS s. m. (dar-na-ma). Comm. Coton de Smyrne.

DARNAU (Jacques, baron), général français, né à Bricy-lc-Boulay en 1768, mort en 1830. Simple soldat au début de la Révolution, il se distingua aux armées du Nord et de Sambre-et-Meuse, surtout k l’affaire do Lintz et lors de la retraite de Nerwinde (1795), où il combattait avec le grade d’adjudant général. Il occupa Francfort en 1796, s’y fit remarquer par sa modération, et fut grièvement blessé au siège de Mayence. Envoyé k l’armée d’Italie, Darnau devint bientôt après général de brigade (1799). Il se signala k Novi par un brillant fait d’armes. Voyant ses soldats prendre la fuite devant l’ennemi, Darnau, suivi seulement de deux hommes, chargea les Autrichiens qui, croyant avoir affaire k toute sa brigade, s’empressèrent de battre en retraite. Une grave blessure, qu’il reçut k la Castegna, nécessita l’amputation de lajambe gauche, et le força de renoncer au service actif. Il fut nommé dans la suite, par Napoléon, gouverneur de Gênes, général de division, baron et gouverneur des Invalides (1811).

darne s. f. (dar-ne — mot dérivé du celtique : kimri et bas breton dam, morceau, fragment, tranche, partie, d’où darniaw, couper par morceaux, par tranches, diviser, partager. Le celtique dam est le correspondant exact du sanscrit darana, portion, de la racine dar, déchirer, diviser, qui se retrouve dans le grec deirà, même sens, et derma, peau). Tranche de poisson : Une dabnb de thon, de saumon, d’esturgeon, d’alose.

— Fam. Lambeau, en parlant du corps humain :

Et peut-être que quelque darne De Bon corps il y laissera.

Scarron.

DARNELLE s. f. (dar-nè-le). Bot. Nom vulgaire de l’ivraie annuelle dans les Ardennes.

DARNÉTAL, ville de France (Seine-Inférieure), ch.-l.de cant., arrond. et a 4 kilom. E, de Rouen, sur l’Aubette ; pop.aggl. 6,100 hab.

— pop. tôt. 6,203 hab. Fabriques de draps et lainages ; filatures de coton ; impressions sur indiennes ; fabrication de tissus divers ; manufactures de machines k filer et k tisser. Dans la partie la plus élevée de la ville, on remarque l’église de Long-Paon, édifice d’une vaste étendue et d’un gothique assez délicat ; k l’extrémité opposée est une autre église, de construction moderne, k l’exception de la tour, qui en est détachée et comme isolée. Cette tour, de forme carrée et d’un gothique fort ancien, est couronnée par une plate-forme d’où l’on découvre le vaste panorama des deux vallons pittoresques qui se réunissent k Darnétal.

DARNEY, bourg de France (Vosges), ch.-l. de cant., arrond. et k 30 kilom. S. de Mirecourt, près de la Saône ; pop. aggl. 1,887 hab.

— pop. tôt. 1,928 hab. Fabrique d’aciors bruts et ouvrés, couverts de fer, broderies, potasse, tanneries. Vestiges d’un château ruiné on 1039. Ruines romaines.,

DARNIDE adj. (dar-ni-de — rad. darnis). Entom. Qui ressemble ou qui se rapporte aux darnis.

— s. m. pi. Petit groupe d’insectes hémiptères, renfermant les genres darnis et iragope.

DARNIS, ville de l’Afrique ancienne, dans la Cyrénaïque, k l’E. d’Apollonie, sur la Méditerranée, près du cap Zéphirium. Dans les premiers siècles de l’ère chrétienne, elle fut le siège d’un évéchô ; c’est aujourd’hui la ville de Dernêh.

DARNIS s. m. (dar-niss). Entom. Genre d’insectes hémiptères, de la famille desmembracides, comprenant un petit nombre d’espèces qui vivent dans l’Amérique du Sud : Les darnis se reconnaissent à un prothorax énorme enveloppant le corps. (Blanchard.)


DARNLEY, île de l’Océanie, dans la Mélanésie et le détroit de Torres, entre l’Australie et la Nouvelle-Guinée, par 9<> 36’ da lat. S. et 140" 30’ de long. E. Elle a environ 25 kilom. de périmètre ; le sol présente des accidents de terrain très-variés et une grande richesse de végétation. On y récolte des noix de coco en abondance, du sucre, des pommes de terre, différentes espèces de fruits et de plantes des tropiques, beaucoup de bois ; mais l’eau douce y fait défaut. Les habitants ressemblent aux Papouais de la Nouvelle-Guinée, et comme eux sont anthropophages ; ils habitent des villages composés de misérables huttes, dont les plus précieux ornements sont des crânes humains, que ces sauvages conservent comme des trophées. L’arc, Ta lance et de longues massues sont les armes de ces indi 16