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CYRI

doine. Elle avait été adressée par ce grand

Çersonnuge aux magistrats de Cyréties, en hessalie ; Visconti en a donné un commentaire détaillé et une traduction française, dont dous transcrivons lo début : ’ ■ Titus Quinctius, commandant suprême de l’armée des Romains, aux Tages et a la ville des Chrétiens, salut. Ayant rendu manifestes flâna toutes les autres occasions les bonnes Intentions dont nous sommes animés généralement envers vous, et nous en particulier et le peuple romain, nous avons décidé de vous prouver même par la suite que, dans chaque affaire particulière, nous prétons la main à tout ce qui est honorable, afin que ceux qui se sont accoutumés à ne pas se conduire d’après les meilleurs principes n’aient pas moyen de nous calomnier. Nous accordons, en conséquence, à votre ville tout ce qui reste des possessions territoriales et des inoisons échues

au domaine public des Romains

C’est un monument intéressant, non-seulement pour les paléographes, mais aussi pour les historiens. Il jette un singulier jour sur l’administration romaine et sur la langue diplomatique de l’époque. V. Journal des savants (1816, p. El).

CYRIACUS (Salomon), jurisconsulte allemand, né à Homberg en 1505, mort en 1S73. il fut successivement référendaire à Dusseldorf (1635), conseiller et avocat du fisc (1637), et enfin directeur de chancellerie à Rinteln (1659). Il a laissé plusieurs traités de jurisprudence, entre autres : De transactionibus (161E) ; De cedilitio edicto (1618) ; De compensationibus (1619, in-4o), etc.

CYR1ADÈS, tyran romain, mort en 259 de notre ère. Il appartenait à une famille noble et riche. Il s’était fait connaître par la dissolution de ses mœurs, lorsque, ayant volé dessommes considérables à son père, il s’enfuit en Perse, fut bien accueilli par Sapor, fcle décida à faire la guerre aux Romains, et reçut le commandement de son armée. Cyriadès s’empara d’Antioche et de Césarée, prit le titre de César, puis celui d’Auguste, répandit la terreur dans tout l’Orient, et fut mis à mort par ses propres soldats lorsque Valérien marcha contre les Perses.

CYRIAQUE (saint), patriarche de Constantinople, mort en 616. Intronisé en 598 par l’empereur Maurice, il prit, à l’exemple de son prédécesseur, Jean le Jeûneur, le titre d’évêque oecuménique ou universel, qui lui fut confirmé pur un concile tenu à Constantinople en 599, malgré les protestations du pape saint Grégoire. Mais l’empereur Phocas, irrité de son refus de lui livrer l’impératrice Constantine et ses filles, qui s’étaient réfugiées dans l’église de Sainte-Sophie, l’obl’çea à renoncer au titre de patriarche œcuménique. Cyrinque en mourut, dit-on, de dépit et de chagrin.

CYRIAQGB P1ZZICOLL1, plus connu sous le nom de Cjriaque d’Anefiue, archéologue italien, né à Ancône vers 1S9L, mort à Crémone vers 1450. Il visita la Sicile, la Dalmatie, Constantinople, l’Égypte, en étudia les antiquités, et en rapporta des manuscrits, des inscriptions, des médailles, etc. On a de lui quelques ouvrages publiés plusieurs siècles après sa mort : Kyriaci Anconitani itinerarium (1742, in-8<>) ; Jnscri/itiones et epigrammata grœca et lalina <1747, in-fol.) ; Fragmenta çum notis (1763, in-fol.). Écrits d’un style diffus et dépourvus d’esprit critique, ces ouvrages ne manquent.cependant pas d’intérêt.

CYRIAQUE DE MASG1N (Clément), médecin.et poète français, né ù Cugny-sur-Saône, mort à Paris en 1642. Il était très-versé dans l’étude des langues et des sciences, et compléta ses connaissances dans des voyages en Italie, en Pologne, en Allemagne et dans les Pays-Bas. On a de lui un ouvrage intitulé : Probiemata duonobilissima (Paris, 1616, in-4o).

CYRIE s. f. (si-rl — du gr. kuria, maîtresse). Entom. Genre de coléoptères, de la famille des buprestides, comprenant deux espèces qui habitent la Nouvelle-Hollande.

CYRIEN (SAINT-) s. m. (sain-si-riain). Élève de l’école militaire de Saint-Cyr : Les saint-cyriens sont en congé.

CYRILLE s. f. (si-ril-le — de Cirillo, botan. ital.). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des éricinées, type de la tribu des cyrillées, renfermant une seule espèce qui croît dans l’Amérique boréale : Les cyrilles de la Caroline et à fleurs en grappe sont des arbrisseaux non épineux, à feuilles alternes. (F. Hœfer.) || Syn. de tréviranie, genre de gesnériacées.

CYRILLE (saint), patriarche de Jérusalem et Père de l’Église grecque, né probablement à Jérusalem vers 315, mort vers 386. Il fut ordonné prêtre vers 345 par saint Maxime, qui lui confia l’instruction des catéchumènes. Il fut élevé au siège de Jérusalem vers 350. Le commencement de son épiscopat fut marqué par l’apparition d’une croix lumineuse dans le ciel (7 mai 351), phénomène que quelques critiques modernes ont supposé être plutôt un de ces halos naturels qu’on aperçoit souvent autour du disque du soleil. Quoi qu’il en soit, ce phénomène passa généralement pour un prodige et détermina un grand nombre de conversions. Chassé de son siège par Acace et les ariens, saint Cyrille y fut rappelé en 361, lorsque Julien rétablit, par une tolérance calculée, les évêques déposés ou exilés. En 367, il en fut encore chassé par un édit de Valence et n’en reprit définitivement possession que vers 379. Deux ans plus tard, il assista au concile de Constantinople et y souscrivit à la condamnation des semi-ariens et des macédoniens. On a de lui vingt-trois catéchèses ou instructions pour les catéchumènes, l’une des premières et des plus belles expositions du dogme catholique. Graucolas en a donné une traduction française en 1720. Ce saint est honoré le 18 mars.

CYRILLE (saint), patriarche d’Alexandrie, né en 376, mort en 444. Doué de plus de zèle que de modération, il ferma les églises des novatiens, s’empara de leurs trésors, et, pour punir les violences de quelques juifs envers des chrétiens, se mit à la tête de la multitude, ferma les synagogues, chassa les 40,000 juifs de la ville et livra leurs maisons au pillage. Le préfet d’Égypte, Oreste, qui se montrait opposé à ces saturnales, fut lui-même assailli par des troupes de moines partisans du patriarche. C’est au milieu de ces mouvements que fut accompli, par des furieux qui se paraient du nom de chrétiens, le meurtre de l’illustre Hypatia, philosophe platonicienne, à l’influence de laquelle ils attribuaient l’opposition du préfet. Bientôt la propagation du nestorianisme vint fournir à Cyrille l’occasion d’exercer son ardeur d’une manière plus noble et plus utile aux intérêts de l’orthodoxie. Il combattit la nouvelle hérésie par de nombreux écrits, la dénonça aux chefs de l’empire et de l’Église, et la fit condamner par le concile de Rome, en 430, et par celui d’Éphèse, en 431. Ces débats irritants entre des Pères qui suivaient des partis opposés occasionnèrent de grands troubles et firent plusieurs fois couler le sang à Éphèse. L’empereur Théodose crut ramener la paix en ordonnant l’arrestation des deux chefs, Nestorius et Cyrille, Mais ce dernier fut bientôt rendu à son Église, qu’il gouverna paisiblement jusqu’à sa mort. Ce prélat a joué un rôle prépondérant dans les luttes religieuses de son siècle ; sa véhémence et son ardeur l’ont quelquefois entraîné au delà des bornes de la modération ; mais l’âpreté même de ses convictions, non moins que la sincérité de sa foi, a contribué à augmenter l’éclat de sa renommée à une époque de lutte et de passion. Ses écrits se font remarquer par leur vigueur et leur précision dogmatiques, plutôt que par l’élégance de la forme et la pureté du style. Ils sont nombreux et importants, et la polémique y tient une large place. Les principaux sont : De l’adoration en esprit et en vérité ; les Glaphyres, explications allégoriques des récits de Moïse ; Commentaire sur Isaïe et les douze petits prophètes ; Commentaire sur l’évangile de saint Jean ; le Trésor, réfutation des doctrines ariennes ; Anathématisme, réfutation du système de Nestorius ; Contre Julien l’Apostat ; Traités sur la foi ; le Mystère de l’Incarnation, etc. La meilleure édition de ses œuvres est celle de J. Aubert (Paris, 1638), avec une version latine. Ses Homélies ont été traduites en français par Morelle (Paris, 1604). Ce saint est honoré le 28 janvier.

CYRILLE et MÉTHODE (saints), apôtres des Slaves, nés dans le IXe siècle, à Thessalonique, d’une famille noble. Ces deux personnages étaient frères. Le premier, longtemps connu sous le nom de Constantin, se livra à l’étude des langues, alla achever ses études à Constantinople, où ses connaissances étendues lui firent donner le surnom de Philosophe, et se fit ordonner prêtre, pendant que son frère, qui d’abord avait suivi la carrière militaire, entrait dans les ordres monastiques. Sous l’empereur Michel III, vers 860, une députation de Khazares vint à Constantinople pour demander des prédicateurs de la foi chrétienne, Constantin fut désigné, et il opéra, dit-on, la conversion d’une partie de ce peuple et notamment de son kun. Envoyé ensuite avec son frère chez les Moraves, puis chez les Bulgares, il fit encore de nombreuses conversions. Méthode, qui cultivait la peinture, entraîna Bogoris, roi des tribus bulgares, en peignant le jugement dernier sur les murs de son palais. Tous deux furent sacrés évêques par Adrien II, et c’est alors que Constantin prit le nom de Cyrille. Il avait approprié les lettres grecques à la langue slavonne, et inventé une écriture que les Bulgares, les Serbes, les Esclavons et tous les Slaves orientaux adoptèrent successivement. Son alphabet avait trente-huit lettres ; il fut ensuite modifié suivant les besoins particuliers de chaque pays. Il est encore nommé aujourd’hui cyrillique. Les alphabets russe et serbe actuels en sont des dérivés immédiats. Les deux apôtres firent connaître aux nouveaux convertis, au moyen de traductions, une partie des livres saints. Cyrille mourut en 868. On lui attribua des Apologues moraux dont le texte grec est perdu et qui ont été plusieurs fois réimprimés. Méthode, fixé parmi les Slaves et nommé archevêque de Moravie et de Pannonie, mourut vers 881, après avoir obtenu du pape Jean VIII la confirmation de la liturgie slavonne, qu’il avait instituée et qui était vivement combattue par l’archevêque de Salzbourg et par le clergé allemand. Saint Cyrille est honoré par l’Église le 9 mars.

CYRILLE DE SCYTHOPOLIS, moine et hagiographe du VIe siècle, disciple de saint Sabas. Il embrassa la vie monastique dans une des taures ou (couvents d’ascètes) fondées par son maître dans la vallée qui mène de Jérusalem à la mer Morte. Il a laissé les Vies de saint Euthymius, de Joannès Hesychaste ou le Solitaire et de saint Sabas. Il accorde au merveilleux beaucoup moins de place que les hagiographes postérieurs, et ses écrits sont surtout intéressants pour les renseignements qu’il donne sur la géographie de la Palestine et sur la décadence de la société romaine à cette époque.

CYRILLE CONTARI, théologien grec, né à Bérée en Macédoine, mort vers 1640. Il était évêque de sa ville natale, lorsqu’il demanda le siège de Thessalonique. Ayant trouvé une vive opposition à ses prétentions de la part de Cyrille Lucar, Cyrille Contari se vengea en prenant une part active à la déposition de ce dernier, et parvint par ses intrigues à s’emparer du siège patriarcal de Constantinople. Accusé bientôt après de plusieurs crimes, Cyrille Contari fut exilé à Tunis, puis étranglé.

CYRILLE LUCAR, patriarche et théologien grec, né dans l’île de Candie en 1572. Pendant un séjour en Allemagne il embrassa les doctrines du protestantisme et les rapporta en Grèce, sans se déclarer d’abord ouvertement. Elu patriarche d’Alexandrie, il gouverna pendant quelque temps cette Église, puis fut chargé d administrer l’Église de Constantinople (1612) en l’absence du patriarche Néophyte exilé. Toutefois il ne parvint en titre à ce siège qu’en 1621. Il n’avait point cessé d’entretenir des relations secrètes avec les protestants, et il enseigna dès lors publiquement leurs doctrines dans l’Église grecque. Cette tentative hardie souleva contre lui les évêques et le clergé d’Orient, qui, avec l’appui des Turcs, le firent exiler à Ténédos (1636). L’ambassadeur anglais obtint peu de temps après son rétablissement. Mais l’année suivante il fut de nouveau enlevé de son siège et périt étranglé, soit sur le vaisseau qui le transportait, soit dans un château des bords de la mer Noire. Les protestants l’ont mis au nombre de leurs martyrs. Il avait publié une confession de foi calviniste, qui fut condamnée par le synode de Constantinople (1642).

CYRILLÉ, ÉE adj. (si-ril-lé). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte à la Cyrille.

— s. f. pl. Tribu de la famille des éricinées, qui comprend les genres Cyrille et cliftonie. Quelques auteurs l’élèvent au rang de famille distincte, sous le nom de cyrillinées.

CYRILLIEN adj. m. (si-ril-liain — de saint Cyrille). Philol. Se dit d’un alphabet servien attribué à saint Cyrille de Thessalonique. || On dit-aussi cyrillique.

Encycl. V. alphabets slaves..

Littérature cyrillienne, Ensemble des travaux slaves sur les Écritures, exécutés au viiie et ixe siècle.

CYRILLINÉ, ÉE adj. (si-ri-lli-né). Bot. Syn. de cyrillé.

— s. f. pl. Famille de plantes dicotylédones, comprenant les genres cyrille et cliftonie, et réunie par la plupart des auteurs, comme simple tribu, à la famille des éricinées.

CYRILLO, nom de plusieurs personnages italiens. V. Cirillo.

CYRIODÈRE s. f. (si-ri-o-dè-re — du gr. kurios, puissant ; deré, cou). Entom. Genre de coléoptères pentainères, de la famille des lamellicornes, comprenant trois espèces qui habitent Madagascar,

CYRNÆUS (Pierre Felge, dit), prêtre et historien corse, né à Felge, canton d Alesani, diocèse d’Aleria. Orphelin de bonne heure et dépouillé par des parents, il s’expatria et abandonna son nom de famille pour prendre celui de Cyrnœus (le Corse). Après avoir fait toutes sortes de métiers, il s’attacha à Benedictus Brognolius, professeur de latin et de grec à Venise, et suivit ses leçons pendant douze ans. Plus tard il fut professeur, puis correcteur d’imprimerie, et il entra enfin dans les ordres, où il trouva le repos nécessaire pour se livrer à ses études. Son premier ouvrage, Commentarius de bello Ferrariensi ab anno 1482 ad annum 1484, imprimé pour la première fois dans le tome XXI du recueil de Muratori, Rerum italicarum scriptores, est un opuscule fort court, mais estimé. Il y raconte la lutte des Vénitiens contre Hercule Ier, duc de Ferrare. Le second, imprimé dans le tome XXIV de la même collection, sous le titre de : Pétri Cyrnœi, clerici Aleriensis, de rébus Corsicis tibri quatuor, contient l’histoire de la Corse depuis les temps les plus reculés jusqu’à l’année 1506. Cet ouvrage a été revu et annoté par un compatriote de Cyrnœus, M. J.-C. Gregory, qui, sous les auspices d’un autre Corse, le comte Pozzo di Borgo, ambassadeur de Russie en France, en a donné, en 1832, une édition expurgée, avec une élégante traduction italienne en regard. On ignore l’époque de la mort de Pierre Cyrnœus.

CYRNOS, fils de Polypaïs. Ce personnage, célébré par Théognis, vécut vers la Lxxe olympiade (500 av. J.-C), et toutes les principales pièces de vers de ce poëte lui sont adressées. Théognis se flattait d’avoir donné l’immortalité à son ami en enchâssant son nom dans ses ouvrages : « Grâce à moi, dit-il, Cyrnos, mon bien-aimé, planera par-dessus la terre sur les ailes de la poésie et assistera ainsi à tous les banquets, mélodieusement chanté par les jeunes hommes au son aigu des petites flûtes. » Les pièces de vers adressées à Cyrnos par le poète sont presque toutes exclusivement politiques. Ce sont des plaintes, parfois des espèces de satires contre le nouveau gouvernement de Corinthe. « O Cyrnos, dit-il, cette ville est bien encore la même, mais il s’y trouve une population différente ; autrefois elle ne connaissait ni lois ni tribunaux, elle usait des vêtements rustiques de peau de chèvre, dans les travaux des champs, et se tenait, timide comme des daims, éloignée de la ville. Voilà maintenant les braves, ôfils de Polypaïs ; et ceux qui avant étaient les nobles sont actuellementîes mauvaises gens. • Théognis et son ami Cyrnos étaient aristocrates : ils ne pouvaient pardonner aux périèques ou paysans leur admission dans lamunicipalité. Il est curieux d’entendre, 500 ans avant J.-C, les lamentationsauxquellesThéognis se livre avec Cyrnos sur les mésalliances des bons, c’est-à-dire des nobles de Corinthe. On retrouve le langage et les arguments familiers aux purs de notre faubourg Saint-Germain : te monde aurait-il si peu marché ? La lutte entre l’aristocratie de race et l’aristocratie d’argent est bien vieille, et malheureusement il y a encore au xixe siècle des hommes qui diraient volontiers avec Théognis : • Ne félonne point, ô fils de Polypaïs, que la race des citoyens perde de sa splendeur, car le noble et le roturier se trouvent confondus. > — « On n’estime que l’opulence, et le noble épouse la fille du roturier, et le roturier celle du noble. La richesse mêle les races. > La hardiesse du langage, la haine contre la révolution et les révolutionnaires, tel est le caractère dominant des poésies adressées par Théognis à Cyrnos. Dans les fragments du même poBte adressés à d’autres personnages, à Simonide, par exemple, le ton n’est pas le même ; mais Cyrnos est l’ami intime du poète, et avec lui Théognis ne fait aucun mystère de ses opinions et de ses vœux ; il s’abandonne à son indignation, et va même jusqu’à manifester le désir • de boire le sang noir de ceux qui l’ont dépouillé. »

« Quant aux rapports qui existaient entre le poète et Cyrnos, il ne piralt pas douteux, dit Ottfried Millier, que le fils de Polypaïs fût un jeune homme de noble famille, auquel Théognis portait une affection tendre, mais en même temps paternelle, et dont il s’efforçait de faire un des bons, dans le sens qu’il attachait à ce mot. • Il semble que le jeune homme ne répondait pas tout à fait aux tendres sentiments du poste à son égard, si nous en jugeons du moins par ce passage de Théognis : • Dans les temps futurs ton nom sera chéri de tous ceux qui aiment la poésie, tant que dureront le soleil et la terre. Mais tu me montres peu de respect, et tu me trompes par des paroles comme on trompe un petit enfant. > Que veulent dire ces reproches et quel est le sens de ces sollicitations ? Faut-il les prendre en bonne ou en mauvaise part ? Les savants ne sont point d’accord sur ce point. Ottfried Millier, pour ne pas citer d autre nom, répugne k supposer entre le poBte et son jeune disciple des rapports immoraux. Son opinion à cet égard n’est pas une simple hypothèse. Comment concilier l’éloge que le poiite fait au jeune homme de la vie conjugale avec les intentions licencieuses qu’on lui prête ? De plus, Cyrnos est déjà arrivé à un aire assez avancé au moment où Théognis lui adresse les reproches que l’on vient de lire : il a été chargé, en qualité d’ambassadeur sacré, d’aller recueillir un oracle à Delphes. Dans le doute, abstenons-nous de condamner Cyrnos et Théognis.

CYROGRAFBAIRE, CYROORAPHE, CY-ROGRAPHIE. Syn. de chirograpuairu, chi-

ROGRAPHK, CKIROGRAPHIE.

Cyropédio (la), c’est-à-dire l’Éducation de Cyrus, par Xénophon. Cet ouvrage est moins une histoire qu’un roman politique, dans lequel l’auteur trace le modèle d’un prince accompli et d’un gouvernement parlait. Il est philosophe et homme d’État dans ce livre charmant, ’qu’on peut comparer au Télémaque de Fénelon. Selon Rollin, rapportant le jugement deQuintilien, "le style de Xénophon, sous un air de simplicité et de douceur naturelle, cache des grâces inimitables, que les personnes d’un goût peu délicat sentent et admirent moins, mais qui n’ont pas échappé à Cicéron et qui lui ont fait dire que les Muses paraissent avoir parlé par la bouche de Xénophon. •

M. Dacier a donné une traduction française de la Cyropèdie en 8 volumes in-12 (Paris, 1777). M. ôail a donné une traduction des œuvres complètes de ce guerrier philosophe, précédée d’une étude sur les écrits de Xénophon par M. Fortia. Enfin il faut consulter la belle édition grecque-latine de Didot (1 vol. grand in-8») et la version toute récente de M. Talbot.

La Cyropèdie est l’ouvrage le plus soigné de Xénophon, quoique composé pendant sa vieillesse, mais c’est le moins historique de ses écrits : c’est une œuvre d’imagination et de théorie politique, comme nous l’avons dit, un roman historique dans lequel la réalité occupe beaucoup moins de place que la fiction. Le titre seul indique les préoccupations morales de l’écrivain en composant ce livre, l'Éducation de Cyrus. Ce n’est pas une histoire, mais le développement d’un système