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et les actionnaires se formèrent en société commanditaire sur la proposition de Casimir Périer, qui rédigea le nouvel acte social. L’administrateur n’ayant pas voulu devenir gérant, M. de La Pelouze accepta cette fonction, qu’il a remplie depuis avec tant de succès, et M. Châtelain devint rédacteur en chef. À partir de cette époque, le Courrier français prit cette attitude ferme et franche qui lui donna une si grande influence sur l’opinion publique jusqu à la fin de la Restauration et pendant les premières années qui suivirent 1830. Il rendit d’incontestables services au pays comme tribune de l’opposition. Il lit courageusement tout le bien que peut produire

l’expression constante et forte des opinions les plus saines, la défense permanente des intérêts publics. Le Courrier lutta corps à corps avec le pouvoir, et démasqua sans relâche la fraude, l’hypocrisie et l’arbitraire. La vigueur et la persistance de ses efforts lui méritèrent avec justice la réputation d’être "/organe le plus courageux et le plus éloquent des réclamations publiques.

Le Courrier dut passer par de rudes épreuves. Il eut à subir le premier essai de la loi de tendance au commencement de 1883. La loi de tendance était ce décret de la réaction royaliste qui armait le ministère du droit d’interpréter, d’éplucher, de noter, pendant trois mois, six mois, un an, les passages des journaux libéraux qui, pris en masse, tendaient à exprimer un blâme ou une critique sur les actes du gouvernement et de ses agents, à déconsidérer l’autorité royale ou la religion. En vertu de la loi de tendance, un journal était suspendu, et, en cas de récidive, supprimé. Le Courrier eut à répondre d’une longue suite d’articles relatifs à la guerre d’Espagne. Malgré les efforts de M. Mérilhou, son défenseur, il fut suspendu pour quinze jours, comme ayant porté atteinte à la paix, publique. Le ministère avait à cœur de se débarrasser du Courrier ; le premier coup était porté ; il s’agissait de frapper le second. La suppression dépendait d’une seconde condamnation : aussi, dès le mois de juin 1824, le ministère lit intenter à cette feuille un nouveau procès qui portait sur cent quatre-vingt-deux articles répartis dans une rédaction de quatorze mois, et ayant trait k la guerre d’Espagne, aux manœuvres électorales, à différentes affaires particulières, telles que la détention du journaliste Magallon, l’éloge de Carnot, où l’on voulait voir celui du régicide ; le refus fait par le curé de La Ferté-sous-Jouarre de recevoir Manuel comme pariain, etc., etc. La cour, par l’organe du premier président Séguier, ayant déclaré qu’il y avait partage, cet arrêt fut interprété en faveur du journal, et M. de Villèle abandonna la poursuite. Mais le comte de Montlausier ayant dénoncé indirectement, par des lettres adressées au Drapeau blanc, l’existence d’une société mystérieuse désignée sous le nom de Congrégation, etc., les libéraux tirèrent grand parti de ces révélations. Un double procès de tendance fut intenté au Constitutionnel et au Courrier. La cour, statuant sur les plaidoiries de MM. Dupin et Mérilhou, rejeta les conclusions du ministère public, et établit en fait l’existence d’une corporation religieuse défendue par les lois. Ces deux procès eurent un grand éclat. Tandis que la Constitutionnel s’était fait de plus en plus le journal des intérêts et des besoins, du bonnet de coton et du pain de sucre, pour parler le langage de la caricature, le Courrier, alors dirigé par Châtelain, homme de talent et homme de cœur, s’était placé au premier rang entre toutes les feuilles de cette époque. Aussi, comme nous l’avons dit, exerçat-il une grande influence sur l’opinion publique jusqu’à la fin de la Restauration et pendant les premières années du gouvernement de J uillet. En dix ans, il subit plus de vingt procès et paya plus de 100,000 fr : d’amende. Pendant cette brillante période de 1820 à 1842, il compta successivement parmi ses rédacteurs Benjamin Constant., Casimir Périer, Goliier, ancien membre du Directoire exécutif ; Châtelain, Cormenin, Mignet, l’abbé de Pradt, Chambolle, Léon Faucher, etc., etc. Les articles de M. Mignet sur la politique extérieure furent remarqués du prince de Talleyrand. On doit une mention des plus honorables à l’administrateur du journal, M. Valeutin de La Pelouze, homme d’intelligence et de dévouement politique, qui proposa Châtelain pour la rédaction en chef, en un temps où le journalisme demandait tant de tact, d’énergie et détalent. M. Valentin de La Pelouze avait pris en 1821 la direction du Courrier. S’il montra, durant tout le cours de son administration, une indépendance de caractère et d’opinions contre laquelle vinrent échouer les persécutions et les séductions, d’autre part il enrichit le journal d’articles sur les finances, matières qu’il avait l’art de mettre à la portée des lecteurs étrangers a cet ordre de questions.

Léon Faucher était entré en 1835 au Courrier français, dont il était devenu le rédacteur en chef, en 1839, à la mort de Châtelain. Contrairement à l’usage établi, il signait ses articles. Il défendit la coalition avec ardeur. Son talent incontesté ne put préserver la feuille qu’il dirigeait du coup qui lui était porté par l’établissement de la presse à boa marché. En 1812, le Courrier français changea de main, et les nouveaux propriétaires en modifièrent la couleur. En 1845, M. de Rivière l’ayant acheté, Xavier Durrieu en prit la direction et s’associa à la lutte do.

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journal la Réforme contre le National. Après février, il y eut interruption dans sa publication, il reparut avec le même rédacteur en chef, devenu représentant du peuple dans l’Ariége, le 1er juillet 1848. Sa résurrection fut de courte durée : au bout de quelques mois il cessait de vivre.

Au mois de décembre 1863, ce titre, si plein d’engagements, fut pris par un journal financier non politique qui n’avait avec son devancier rien de commun que le nom. Ce journal se transforma bientôt ; il devint politique deux ans plus tard tout en restant feuille hebdomadaire ; mais l’administration, dès le début, lui refusa l’autorisation de se vendre sur la voie publique. En outre, le ministre de l’intérieur appelé, aux termes de la loi du 17 février 1852, à donnera une société en commandite, formée par acte du 31 décembre 1865, sous la raison sociale Weiss et compagnie, l’autorisation pour l’exploitation du Courrier français, refusait d’agréer une combinaison qui transférait la gérance du journal à MM. Weiss et Hervé. Ce nouveau Courrier français végétait obscurémenUorsqu’en 1866 un jeune et énergique publiciste, M. Vermorel, essaya de le relever avec l’aide d’un ancien collaborateur de Proudhon, M. Georges Duchène, autrefois gérant du Peuple, et de quelques amis pleins d’ardeur, entre autres M. Jules Vallès. Saisi les 10 et 17 juin et frappé de condamnations diverses, il n’en voulut pas moins rester résolument placé en dehors de tous les partis officiellement reconnus et en dehors de toutes les influences qui dominaient à peu près exclusivement la presse et le monde politique depuis 1852.

Le 18 juin 1867, le Courrier français devint quotidien, se donnant la mission d’affirmer les grands principes socialistes qui depuis la suppression du Peuple n’avaient pas eu d’organe avoué. Tout en donnant une large place dans ses colonnes h l’étude des questions sociales, il entama avec une famille devenue fameuse une courageuse polémique qui lui acquit une vogue inespérée et fit en quelques jours monter son tirage au delà de 22,000 exemplaires. Malheureusement les procès pleuvaient de toutes parts sur’ la jeune feuille vengeresse, et en quelques mois les amendes encourues par elle s’élevaient à plus de 15,000 fr. ; nous ne parlons pas des condamnations à la prison distribuées avec trop de générosité à la plupart de ses rédacteurs. Le Courrier français, sans cesse menacé dans son existence, vit s’accroître ses embarras financiers ; la division se mit au camp des actionnaires, et des menées dont la source fut diversement indiquée entraînèrent en mars 1868 la dissolution de la société. On le frappait ainsi à mort en pleine réussite, au moment où son succès était établi. Le journal passa alors, jusqu’à sa mise en adjudication, entre les mains d’un capitaliste, qui s’en saisit à titre de garantie d’un prêt fait à la société dans un moment critique et qui le laissa à peu près périr en moins d’un mois. Adjugé le l 3 avril 1868 à M. de Schryver, le Courrier français, auquel la vente sur la voie publique était interdite, reparut après une courte suspension de dix jours. M. Alfred Deberle, qui s’était créé dans l’ancienne rédaction du journal une place distinguée par ses articles satiriques publiés chaque semaine sous le titre : la Comédie politique, devint alors de fait, mais sans en vouloir prendre le titre, rédacteur en chef du Courrier français. Deux nouvelles poursuites fondirent presque aussitôt sur la nouvelle direction et atteignirent à leur tour MM. Alfred Deberle et Schryver, par l’amende et par la prison. Enfin, le 30 juin, un jugement de la sixième chambre du tribunal correctionnel de ia Seine ordonna la suppression de ce vaillant organe, dont la trop courte existence laissera cependant dans l’histoire de la presse contemporaine une trace durable. C’était courir au-devant d’une mort certaine que de prendre à notre époque l’attitude qu’il avait osé prendre ; aussi doit-on savoir gré à ses rédacteurs d’avoir eu ce courage. Constitué en dehors de tout calcul pécuniaire, il a été réellement ce qu’il avait voulu être, c’est-à-dire un journal du peuple, auquel le peuple coopérait chaque jour par ses communications, ses observations et ses réclamations. Les travailleurs avaient en lui un défenseur zélé, un soutien plein de hardiesse et d’énergie. lia laissé, en disparaissant, un vide véritable dans la lutte quotidienne des intérêts sociaux, et peut-être, vu les lois existantes, no sera-t-il pas de si tôt remplacé. Les amis de la discussion doivent le regretter.


Courrier du dimanche (LE), journal hebdomadaire politique. Le 5 juillet 1857, un journaliste gouvernemental, de ceux qu’on appelle, par un néologisme adopté depuis quelque temps, journalistes officieux, M. Amédôe de Césena, fonda la Semaine politique, à l’imitation de ces feuilles hebdomadaires qui ont tant de succès en Angleterre et en Amérique. L’ancien directeur du Constitutionnel, nourri dans le sérail, connaissait tous les détours de la presse parisienne. ■ Il avait eu la pensée, disait-il, de doter la France d’un genre de publicité qui lui manque. La Semaine politique devait réaliser cette idée d’un journal hebdomadaire universel pouvant convenir k toutes les classes de lecteurs, réunissant dans son cadre les diverses spécialités disséminées séparément dans les autres publications hebdomadaires, ayant le double

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attrait de la politique et de la littérature, joignant les nouvelles religieuses aux causes judiciaires, et tous les faits curieux ou dramatiques aux faits commerciaux, industriels et financiers, ainsi qu’à des notions pratiques en agriculture, en science et en hygiène, • Cette réclame industrielle était accompagnée d’un programme politique et d’une profession de foi dans lesquels on lisait : ■ Ils sont passés, ces jours de fête de la Révolution où l’esprit de parti avait le don de passionner les esprits, a propos de tout et à propos de rien. C’est une vraie métamorphose de la France, opérée par cette fée qu’on appelle la constitution de 1852, et avec cette baguette magi- ?ue qu’on nomme le suffrage universel... Il aut proclamer l’indissoluble alliance de l’autorité et de la liberté. » À côté des articles de M. de Césena, on trouve des travaux de M. Paulin Limayrac, un roman de M. Louis Enault et des articles sur les beaux-arts de M. Louis Leroy ; mais les ciseaux avaient une plus large part dans la confection du journal que la plume, et les huit pages in-folio étaient remplies par des emprunts faits aux journaux qui avaient paru pendant la semaine.

Le 2 mai 1858, une note insérée en tête du numéro apprend au public que la similitude de titre qui existe entre la Semaine politique et la Semaine financière, première en date, fait souvent confondre ces deux publications, de caractère et de but tout différents, et que, pour éviter à l’avenir cette confusion également contraire à l’intérêt des deux entreprises, on a dû se décider à remplacer le titre de Semaine politique par celui de Courrier du dimanche. La métamorphose devait bientôt être complète, et le 1er août 1858, un avis très-modeste annonce qu’à partir de ce jour le Courrier du dimanche change de mains, et que M. A. Leymarie en prend la gérance avec la rédaction en chef. La note ajoute que ■ d’importants travaux politiques et littérai-Tes, qui doivent absorber tout le temps de M. de Césena, ne lui permettent plus de prendre part à la rédaction du journal. » Dès le premier numéro, l’aspect du journal change ; au lieu de faits divers insignifiants cueillis à grands coups de ciseaux dans les autres journaux, ce sont.des correspondances très-intéressantes, datées des différentes capitales de l’Europe, et résumant la situation politi

?jue ; ce sont encore d’excellents articles de

onds, les uns signés Leymarie, les autres Grégory Ganesco, d’autres enfin Poujade. La nuance du journal, un peu indécise d’abord, s’accentua de plus en plus. M. Leymarie était un journaliste qui avait fait ses preuves en province. Talent sérieux, il méritait mieux que la modeste réputation dont il jouissait-, il avait une grande défiance de lui-même, et son instruction, qui était solide, ne lui semblait pas remplacer assez avantageusement l’éclat du style et le brillant de Ta forme, qui lui manquaient.-La fortune ne lui avait pas souri dans toutes ces luttes quotidiennes ou l’esprit s’use et où le cœur se dessèche ; aussi malade, misanthrope, dégoûté de la vie et des hommes, il est mort il y a quelques années, n’ayant cessé de combattre jusqu’au dernier jour pour les principes de liberté qu’il avait défendus durant sa vie. Pendant les quinze mois qu’il passa au- Courrier du dimanche, comme directeur et gérant de cette feuille, ce journal se signala, modestement il est vrai, par une opposition qui lui attira même un premier avertissement. C’était la première page de cette longue histoire de condamnations et de rigueurs administratives que le Courrier vit se dérouler et qui occupe une si large place dans le Martyrologe de la presse de M. A. Germain. M. A. Leymarie, qui tantôt sous son vrai nom, tantôt sous les pseudonymes de Chapsal ou d’Ariste, signait la causerie, avait provoqué cette sévérité en cherchant, disait le texte de l’avertissement, à dénoncer une des gloires les plus pures de l’empire. Il avait, a propos de la mort du général Espinasse, donné un aperçu biographique de cette illustration. M. le comte d’Haussonville, M. de Broglie, M. Villemain, M. de Montalembert publiaient les uns des articles, les autres des extraits d’œuvres inédites dans le Courrier et ce mélange de noms avec ceux de MM. Lanfrey et Elias Regnault attirait au journal, de la part de la presse officieuse, cette épigramme, de servir d’hôtel des Invalides ou d hôpital à tous les vieux partis sans distinction de nuances, réunis par un mot d’ordre commun.

Nous allons, pour l’édification des historiens futurs, rappeler succinctement les principaux incidents de la brillante, m ;ùs difficile et trop courte carrière de ce-journal. Rien n’est plus intéressant et ne saurait mieux donner la mesure du régime fait aux journaux par les rigoureuses dispositions du décret du 17 février 1852, ainsi conçu : • Un journal peut être supprimé, soit après une suspension judiciaire ou administrative, soit par mesure de sûreté générale, mais par un décret spécial du président de la République, publié au Bulletin des lois. » Nous enregistrons :

20 novembre 1859. Premier avertissement, vu l’article signé de M. le comte d’Haussonville et commençant par ces mots : o En politique comme en toute chose. » (Lettres aux bâtonniers de l’ordre des avocats.}

29 janvier 1861. Premier avertissement, vu l’article intitulé : « Semaine politique, • et si’ gné Ganesco,

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Le même jour. Ordre est donné par M. de Persigny, ministre de l’intérieur, d’expulser M. Ganesco du territoire français. Cet ordre fait grand bruit dans le public.

21 novembre 1861. M. Lapp, gérant du journal, est condamné à 500 fr. d’amende pour insertion d’un article politique non signé par son auteur.

20 décembre 1861. M. Eugène Pelletan est condamné à trois mois de prison et 2,000 fr. d’amende ; M. Lapp, gérant, à deux mois de prison et 1,000 fr. d’amende ; M. Dubuisson, imprimeur, à un mois de prison et 500 fr. d’amende, pour avoir excité à la haine et au mépris du gouvernement, par la publication d’un article intitulé ; « La>liberté comme en Autriche. »

16 février 1862. Arrêt confirmatif du jugement du 21 novembre 1861.

22 février. Arrêt confirmatif du iugement du 20 novembre.

2 mars. M. Ganesco est arrêté. Ce publiciste est, on le sait, d’origine étrangère.

12 avril. M. Ganesco donne sa démission des fonctions de rédacteur en chef.

9 mai. Lettres des propriétaires du journal proposant à l’agrément du ministre un nouveau rédacteur en chef, M. Feuilhade de Chauvin.

10 niai. Lettre de M. de Persigny, portant refus formel.

20 mai. Lettre qui confirme la précédente. 27 août. Jugement qui déclare résiliée la vente faite par M. Ganesco de sa part de propriété à ses cosociétaires, et qui ordonne que le Courrier du dimanche sera vendu aux enchères publiques.

9 octobre. Deuxième avertissement, vu l’article de M. Prévost-Paradol, commençant par ces mots : « Monsieur, je ne crois pouvoir mieux faire...» et finissant par ceux-ci : «Ainsi se termina cet entretien. »

il octobre. Arrêté ministériel autorisant M. Édouard Villetard en qualité de rédacteur en chef. M. Villetard, petit-fils d’un sénateur du premier empire, est l’un des deux auteurs du Testament de César Girodot, comédie jouée avec grand succès à l’Odéon.

8 janvier 1863. Troisième avertissement, vu l’article intitulé : ■ Lettre au rédacteur, » et signé Prévost-Paradol.

6 mars 1804. Arrêté qui suspend-le Courrier du dimanche pour deux mois, vu l’article intitulé : « Lettre au rédacteur, » signé Prévost-Paradol, et commençant par ces mots :

■ C’est une excellente ’habitude... • et finissant par ceux-ci : » savoir la vérité. »

24 août suivant. Nouvelle suspension de deux mois, vu la Causerie signée Alfred Assolant, commençant par ces mots : à Oui, ce règne est un grand règne, » et finissant par ceux-ci : a... peuvent le désirer.» Cette suspension étant motivée sur les avertissements qui avaient déjà donné lieu à ta précédente, l’arrêt fut immédiatement déféré au conseil d’État, comme illégalement rendu, en ce qu’il n’avait pas été précédé des deux avertissements exigés par le décret de 1852.

17 mars 1865. Premier avertissement, vu l’article signé Alfred Assolant, et intitulé : a Tout va bien, » commençant par ces mots : « Il a été trouvé, avant-hier, » et finissant par ceux-ci : « Vive l’empereur I »

4 août 1865. Arrêt du conseil d’État portantannulation, pour excès de pouvoir, de l’arrêté de suspension en date du 24 août 1864.

26 novembre 1865. Premier avertissement, vu l’article intitulé : « Lettre au rédacteur, » commençant pur ces mots : « Monsieur, je regrette... » et finissant par ceux-ci : «... des jugements et des arrêts, » et signé PrévostParadol.

14 mai 1866. Deuxième avertissement, vu l’article intitulé : ■ Lettre au rédacteur, «signé Prévost-Paradol, commençant par ces mots : « Tous les voiles sont enfin tombés, » et finissant par ceux-ci : > De plus nobles funérailles. »

2 août 1866. Décret de l’empereur, daté de Vichy, rendu sur le rapport du ministre de l’intérieur, M. de La Valette, supprimant le Courrier du dimanche « par mesure de sûreté générale, ■ vu le numéro du 29 juillet 1866, contenant un article intitulé : a Lettre au rédacteur, » signé Prévost-Paradol, commençant par ces mots : « Que dire, » et finissant par ceux-ci : « sera le plus furt. » Considérant que l’article précité « par une comparaison injurieuse et un tableau mensonger, représente la France comme « dépouillée, battue, abêtie un peu plus tous les jours, » et comme impuissante et dégradée, • le rapport du ministre appelle l’attention de l’empereur sur les passages suivants de la Lettre au rédacteur : o La France est une daine de la cour, très-belle, aimée par les plus galants hommes, qui s’enfuit pour aller vivre avec un palefrenier." Elle est dépouillée, battue, abêtie un peu plus tous les jours ; mais c’en est fait, elle y a pris goût et ne peut être arrachée à

cet indigne amant. »

« Noble et chère nation, qui donc plaidera ta cause comme il convient auprès de la postérité trop sévère ? Qui expliquera, comme il est juste, ton découragement par tes échecs, ta lassitude par tes chutes, ton dégoût par tant de sublimes et stériles efforts ? Comme cet homme à la main malheureuse, dont on raconte l’histoire aux enfants, qui ne pouvait