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CYNI

?n’elle a intérieurement une chair ferme,

ratche, un peu juteuse ; mais au centre on aperçoit, au lieu d’un noyau ou de pépins, un œuf ou une larve d’insecte. Ces singulières productions sont l’œuvre des cynips.

Ce genre d’hyménoptères appartient à la , famille des pupivores et à la tribu des gallicoles, appelée aussi de son nom cynipsiens. Les insectes qu’il comprend ont la tête très-petite et transversale ; les antennes filiformes, composées de treize articles et insérées au milieu de la face ; le corselet très-élevé, beaucoup plus gros que la tête, ce qui les fait paraître comme bossus ; les ailes grandes et dépassant de beaucoup le corps. L’abdomen est à peu près lenticulaire, comprimé latéralement et tronqué obliquement à son extrémité chez les femelles. Comment un pareil abdomen peut-il contenir la tarière, qui est non-seulement plus longue que lui, mais même

beaucoup plus longue que le corps tout entier ? Cette tarière, d’ailleurs, formé» d’une espèce d’écaillé ou de corne et nullement musculaire, est absolument incapable de se raccourcir ou de s’allonger ; mais elle est contournée sur elle-même, ce qui lui permet de se loyer dans un si petit espace. Elle s’insère près de l’anus, sur la ligne médiane du dos ;

Ïiuis, se dirigeant du côté de la tête, elle suit a courbure dorsale, et s’approche du corselet ; là, continuant à se courber ou plutôt se courbant davantage, elle retourne Sur ses pas, elle chemine le long de la convexité du ventre, atteint son point de départ, le dépasse et sort au dehors. Mais ce n’est pas tout ; il est nécessaire que cette tarière puisse s’allonger nu gré de l’insecte, afin que sa pointe atteigne à de plus grandes distances, et nous savons que, par elle-même, elle n’est nullement extensible ; c’est donc son point d’attache, c’est l’appui de sa bsse qui est extensible ;

?uand, par la contraction des muscles qui le

orment, cet appareil se porte en avant et se rapproche du corselet, la pointe de la tarière s’allonge d’autant hors du corps. Cet instrument, quoique d’une ténuité extrême, ne laisse pas dêtre fort compliqué : il se compose d une enveloppe extérieure, d’une sorte de gatne formée par deux lames creusées en gouttière, et, au dedans, d’un dard terminé en pointe très-aiguB pour percer l’épiderme des feuilles ou des rameaux. Ce dard est en même temps un tube servant de passage aux œufs.

Quand le cynips a piqué de sa tarière l’endroit de la plante qu’il a choisi, et qu’il y a déposé son œuf, il n’a plus qu’à se retirer ; son œuvre est achevée, le végétal va faire le reste. La sève afflue à l’endroit de la blessure, s’accumule, s’organise, et bientôt l’œuf se trouve enfermé au centre d’une de ces excroissances végétales appelées galles, qui affectent les formes les plus diverses, et au sein desquelles la larve, une fois sortie de l’œuf, trouve en même temps le vivre et le couvert.

Les larves ont, au lieu de pieds, de petits mamelons qui en occupent la place et en remplissent les fonctions. Kn général, elles vivent en société, tantôt dans une même loge, tantôt ayant chacune leur loge particulière dans une même galle. Elles passent près de six mois dans le milieu où elles sont nées, et en sortent à l’état d’insecte parfuit. Ce genre comprend un grand nombre d’espèces, qui, dans leurs premiers étals, vivent toutes de matières végétales et produisent sur les arbres et les plantes diverses excroissances. On peut dire qu’il n’y a peut-être pus de familles de plantes sur lesquelles il n’existe des galles de cynips, toujours nuisibles aux végétaux, mais quelquefois utilisées dans l’industrie. V. les mots

BÉDKGAR, CAPRIFICATION, CYNIPSIENS, GALLE et NOIX OB GALLE.

CYMPSIEN ou CINIPSIEN, IENNE ailj. (si-ni-psiain, iè-ne — rad. cynips). Entom. Qui ressemble au cynips. Il On dit aussi cyniphien,

CYN1PSAIRE OU CYNIPSÈRK.

— s. m. pi. Tribu d’hyménoptères qui a pour type le genre cynips, syn. de la famille des gallinsectes.

— Encycl. Les cynipsiens ou gallicoles forment une tribu d’insectes hyménoptères caractérisés par des antennes de treize à quinze articles filiformes, ou grossissant un peu à l’extrémité ; par des palpes longs ; par des ailes antérieures à deux ou trois cellules cubitales et une seule radiale ; enfin par quelques autres particularités, notamment un abdomen et une tarière, dont nous avons donné la description détaillée à l’article cynips. Ce sont, en général, de très-petits insectes, vivant sur les plantes, où ils produisent des galles ou excroissances dans lesquelles se développent les larves ; on en trouve dans toutes les régions du globe. Genres principaux : cynips, diplolèpe, kleidolome, péras, leiopteron, eucharis, Agite, ibalie, etc.

CYNIPSITES s. m. pi. (si-ni-psi-te — rad. cynips). Entom. Groupe d’hyménoptères, de la tribu des cynipsiens.

CYNIQUE adj. [si-ni-ke — gr. kunikos ; de Ituôn, kuitos, chien, lat. canis, sanscrit çoan ou çoâna, cuna, que les Indiens font dériver d’une racine çun, aller, laquelle, toutefois, n’est qu’une forme secondaire de eu, qui, dans les Védas, a le sens de : être rapide, impétueux. 11 n’y a rien à objecter à cette étymologie ; mais comme çvan est pour kvan, on pourrait penser aussi à la racine sanscrite kvan, pro CYNI

duire un son, un cri. L’aboiement du chien le caractérise, en effet, encore mieux que la rapidité. Le grec kuân, kunos, reproduit le thème primitif kvan, et sa forme affaiblie kan. (V. cuïen)]. Qui appartient, qui a rapport an chien, à Peu usité.

— Par ext. Ardent, dévorant, en parlant de la faim et surtout de la soif :

Le docU’j." dit : • Je trouve ici deux eu, Fièvre adurante et soif plus que cynique. »

J.-B. ROU6SB4U.

0 Peu usité ; on dit canine.

— Hist. philos. Qualification donnée à une secte de philosophes grecs qui affectaient de vivre à l’état de nature, sans tenir compte des formes de décence et de politesse introduites par la civilisation dans les relations sociales ; École CYNIQUE. SecU CYNIQUE. Antisthène fut le chef de la philosophie cynique. Diogène est le plus célèbre des philosophes

CYNIQUKS.

— Fig. Impudent, effronté : Je me fis cynique et caustique par honte. (J.-J. Rouss.) Le gamin de Paris n’est pas moins cynique que Talleyrand, mais il est plus honnête. (V. Hugo.) Les plus grands des hommes ont des oublis, mais ils ne sont jamais ridicules, grotesques, fastueux, jaclancieux, cyniques, messéants en permanence. (Ste-Beuve.) Je ne sais si c’est le dépit ou l’habitude qui vous rend cynique. (G. Sand,) Voltaire, méchant parfois, brute même et cynique, fit aimer sa moquerie. (G. Sand.) Il Qui est d’une liberté choquante, obscène : Discours, langage cynique. Les mœurs

CYNIQUES.

Régnier du son hardi de ses rimes cyniques Alarme trop souvent les oreilles pudiques.

BoilEAU.

— Méd. Spasme cynique, Mouvement convulsif de la face, dans lequel les joues se contractent, les lèvres s’écartent, et le malade montre des dents serrées comme fait un chien en courroux.

— s. m. Philosophe cynique : Cratès florissait à Thèbes vers ta cxmc olympiade, et effaçait tous les autres cyniques de son temps. {Rollin.) Un cynique se présenta un jour devant Antigone, et lui demanda une drachme. « C’est trop peu donner pour un prince, répondit Antigone. — Donnez-moi donc un talent, reprit le philosophe.Ce serait trop pour un cynique, » repartit le roi.

— Personne cynique, impudente ou publiquement immorale : Ce vieux cynique a brusquement disparu et, autant que je puis croire, tl n’est plus à Montevideo. (Balz.)

— Antonymes. Chaste, décent, modeste, pudibond, pudique, réservé.

CYNIQUES, secte de philosophes grecs fondée par Antisthène, disciple de Socrate. Leur nom venait soit de ce qu’ils enseignaient le plus ordinairement au Cynosarge, soit plutôt de ce que leur mépris pour toutes les convenances sociales, leur vie errante et feur habitude de harceler les passants de censures et de railleries leur donnaient quelque analo Fie avec les chiens. Le chien était d’ailleurs emblème de la secte. Les Corinthiens avaient Ëlacé un chien de marbre sur la tombe de liogène, et l’on disait des premiers ouvrages de Zénon le Stoïcien qu’ils avaient été écrits sur ta queue du chien, c’est-à-dire qu’ils étaient dans l’esprit des cyniques. Les cyniques avaient adopté la besace et le bâton comme symbole de leur philosophie ; ils vivaient de pain, de racines et d’eau, se drapaient avec un dédain peut-être orgueilleux dans un manteau troué, mendiaient assez souvent, s’imposaient des austérités quelquefois bizarres, marchaient pieds nus en toute saison, dormaient sous les portiques des temples ou dans un tonneau, comme Diogène, faisaient consister la sagesse et la liberté dans le mépris de la fortune, de la gloire, de la volupté, de la coutume et des lois, et s’en allaient, prédicants nomades et & la manière des prophètes hébreux, déclamant contre la décomposition morale, la corruption des mœurs, l’oubli des lois de la nature, l’amour des richesses et des plaisirs, contre tous les vices des hommes et toutes les imperfections de la société. Mais le eynisme ne consistait pas seulement en un genre de vie pratique propre à des enthousiastes, à des mystiques d’ascétisme, à des âmes blessées qui voulaient se séparer du monde ou à des esprits misanthropes et orgueilleux ; c’était un.corps de ductrine dont on ne saurait méconnaître la puissance et l’originalité, et qu’on aurait tort de juger avec les préventions de l’esprit moderne. Fille de l’école socratique et mère du stoïcisme, cette doctrine, dont le nom est devenu chez nous synonyme d’impudeur et d’effronterie, était populaire et honorée dans l’antiquité ; Sénèque, Dion, Plutarque, saint Chrysostome, saint Jérôme, etc., en parlent avec gravité et respect, et quelque opinion qu’on professe pour les bizarreries de ses adeptes, il faut bien reconnaître qu’elle marque une évolution nouvelle de la pensée grecque, et qu’à ce titre elle tient déjà une place importante dans l’histoire de la philosophie morale. On eu trouvera les traits les plus -aillants aux articles Antisthène et Diogène. Nous nous bornerons à rappeler ici que, par leurs principes et leurs tendances, les cyniques se séparaient radicalement des écoles de leur temps. En combattant le préjugé de l’indignité du travail, ils relevaient la condition morale des esclaves

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et tendaient ainsi, à leur insu peut-être, à la destruction de la grande iniquité des sociétés anciennes ; en se glorifiant pour ainsi dire d’être sans patrie, ou plutôt d’avoir l’univers entier pour patrie (Cratès), en attaquant Tune des fortes croyances de leur temps, le patriotisme étroit et exclusif de la cité, ils entraient avant le christianisme dans la voie de la fraternité des races et des nations ; en faisant table rase des superstitions populaires et en réduisant ainsi la religion a une sorte de déisme, ils préparaient Tes âmes pour un idéal plus pur et plus élevé que les mythes païens ; comme moralistes, ils ont été les maîtres des stoïciens et les précurseurs lointains des ascètes chrétiens. Arrien, qui s’honorait du nom de cynique, se demandant à lui-même si un cynique devait se marier, répondait ainsi à cette question : « Celui qui se marié n’y trouve

?ue l’avantage d’élever une femme et des enants

dans les mêmes principes que lui ; mais un cynique se doit à l’univers. Comment Se dévouera-t-il à ces fonctions, s’il a des devoirs domestiques à remplir ? L’homme est un être essentiellement fait pour la société ; elle est son Dieu. • — à Le frivole avantage d’élever deux ou trois misérables enfants, dit Arrien (Entretiens d’Epictèté), peut-il entrer en comparaison avec celui de surveiller la conduite des hommes, de leur montrer ce qu’ils doivent rechercherou mépriser ? Epaminondas, qui mourut sans enfants, ne fut-il pas plus utile à sa patrie que tant d’autres Thébains, pères d’une nombreuse famille ? Priam, qui eut cinquante fils indignes, fut-il plus utile à la société que le fut Homère ? Ne soyons donc pas étonnés si le sage ne veut ni se marier ni avoir des enfants. Et quant à’Ia politique, savezvous celle qui doit faire l’occupation du cynique ? Ce ne sera point celle qui ne concerne qu Athènes, Corinthe ou Rome, mais celle qui embrasse l’humanité entière ; ce ne sera point celle qui traite de la guerre ou de la paix, des finances de l’État, mais celle qui traite du bonheur ou du malheur, de la liberté ou de l’esclavage des hommes. ■

Du reste, au temps d’Arrien, la philosophie cynique avait changé de physionomie. Ce n’était plus Cette doctrine hargneuse et objet du mépris général qui se désintéressait de tout en haine des vices du genre humain ; elle avait entrepris de le corriger, et elle avait eu besoin, pour arriver à ce But. d’acquérir de la considération, d’agir sur l’opinion. Elle y était parvenue en partie, mais en abjurant son nom pour devenir le stoïcisme. Elle ne professait plus avec brutalité que la douleur était un bien et la propreté un vice. Elle se bornait à enseigner « que le propre des dieux était de n’avoir aucun besoin, et que l’homme qui avait le moins de besoins était celui qui approchait le plus de la divinité, i Mais c’est avec raison qu’on lui a reproché de s’isoler, de se diviniser en quelque sorte dans l’orgueilleuse contemplation de soimême. L’orgueil, cet orgueil que Socrate croit apercevoir à travers les trous du manteau d’Antisthène, fut en effet l’écueil de la vertu des cyniques, et leur sagesse était entachée d’affectation et de misanthropie.

Cyniques ignorant* (LES), discours écrit

par l’empereur Julien. L’auteur adresse la parole à un cynique mitigé qu’il caractérise sans le nommer et qui avait censuré amèrement les excentricités de Diogène, notamment l’usage qu’il faisait des viandes crues pour Ses repas et la hardiesse avue laquelle il frondait les mœurs de son temps et même les règles de la bienséance. Julien justifie Diogène de cette double inculpation. C est un fait bien curieux et unique dans l’histoire de voir un empereur prendre en main la cause de la philosophie cynique, celle qui affectait le plus souverain mépris pour les dignités. Comme le cynisme est une branche de la philosophie, Julien commence par définir cette science la science par excellence, le moyen de se rapprocher des dieux, la voie la plus sûre pour arriver à la connaissance de soi-même, puis il recherche l’origine de la secte cynique ; son fondateur n’est pas facile à indiquer. A bien réfléchir, ce serait le dieu qui siège à Delphes, et Antisthène, Diogène et Crûtes ne seraient que ses principaux coryphées. Socrate et Platon ne pensent pas autrement que Diogène ; aussi Julien se demande-t-il pourquoi on le blâme, tandis qu’on leur prodigue des éloges.

Si l’on juge mal Diogène, c’est faute d’avoir compris son rôle. Il était destiné par l’oracle de Delphes à changer les monnaies courantes, c’est-à-dire à réformer les préjugés et les opinions du vulgaire ; aussi dut-il tout examiner et apprécier par expérience, sans jamais s’en rapporter à l’opinion. Telle est l’origine de son dédain pour les richesses, de sa sobriété et de ses efforts pour maîtriser la volupté et surmonter jusqu aux besoins du corps. Si par quelques actions en apparence indécentes il blessait la délicatesse de ses concitoyens, c’était dans l’intention de leur prouver combien ils sa montraient plus inconséquents que lui, eux qui se permettaient des rapines, des vexations et d’autres actes condamnables en public et à la face de tous. Julien rétorque ensuite l’argument contre les faux cyniques qui tiraient vanité d’imiter l’extérieur de Diogène sans imiter sa conduite ni adopter ses principes. Avant de fronder les opinions des autres, dit-il avec raison, il faut d abord avoir appris à penser soi-même ; il

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faut être libre des passions de l’âme et dq l’assujettissement aux besoins et aux désirs du corps.

Ce discours, l’auteur nous l’apprend lui-même, fut écrit en deux jours et peu avant le départ de Julien pour la Perse. C est à Antioche qu’il fut probablement composé, car, dans une comparaison des routes qu’on peut prendre pour aller à Athènes, Julien indique Antioclie comme point de départ. On peut donc le considérer comme un appendice du Misopogon, car, eu.plaidant la cause de Diofène, c est évidemment tu sienne que Julien éfend, attaquant ici ses adversaires aussi sérieusement qu’il les a spirituellement flagellés dans le Misopogon. « Écrivain plein de grâce et de naturel, dit M. Vacherot, Julien laisse rarement échapper des traits de mauvais goût ou des mouvements déclamatoires. 11 a plus d’esprit que d’imagination, plus de vivacité que d’éloquence, plus de finesse que d’élévation et de grandeur. Aucun auteur du temps ne peut lui être comparé pour la simplicité de la composition, pour la clarté et l’élégance du style. • La lecture du discours contre les sophistes justifie pleinement cette appréciation.

CYNIQUEMENT adv. (si-ni-ke-man — rad. cynique). D’une façon cynique : Dans l’argot, dans ce langage cyniquement métaphorique, on. nomme un crucifix un Jean de la Viyne. (Magnin.)

CYNISCA, fille d’Archidamus II, ce roi de Sparte qui soumit les ilotes révoltés, fut le héros de la troisième guerre de Messénie, et, rival heureux de Pénclès, s’empara de Platée et envahit l’Attique à plusieurs reprises, au début de cette guerre de vingt-sept années qui devait rendre facile à Philippe, roi de Macédoine, l’asservissement de la Grèce.

Comme fille d’Archidamus, comme fille de Lacédémone surtout, Cynisca eût dû se faire remarquer par sa sagesse autant que par sa modestie, par son attachement k la pauvreté autant qu’à ses devoirs domestiques. Telle elle ne fut pas cependant, à ce que rapportent Plutarque et Pausanias, et, si elle est restée célèbre, c’est parce que, la première des femmes Spartiates, elle envoya à Olympîe un char attelé de quatre chevaux pour y disputer le prix de la course, qu’elle remporta. C’est qu’en ce temps les Lacédémoniens n’étaient plus ce qu’ils avaient été un siècle environ auparavant. Athènes, l’élégante, la voluptueuse, la charmeuse Athènes, peu à peu a charmé Sparte ; et maintenant ceux qu’avait disciplinés Lycurgue aiment l’or et les plaisirs, • Il n’y a pas longtemps, dit Xénophon, qu’on a découvert une courtisane aux environs de Sparte 1 •

Aussi, bien loin de blâmer la fille d’Archidamus, les Spartiates la firent chanter par des Pindares à gages ; bien mieux encore, ils lui élevérent une statue.

CYNISME s. m. (si-ni-sme — du gr. kuàn, kunos, chien). Doctrine des philosophes cyniques : Le cynisme fit de grands progrès dans la Grèce. (Acad.) Diogène perfectionna le cynisme, c’est-à-dire qu’il renchérit sur les excès de son maître. (Condill.)

— Fig. Impudeur, effronterie ; dépravation éhontée : Le cynisme du langage. Le cynismb de la conduite. Un cynisme révoltant. Le cynisme des mœurs ramène dans la société, en annihilant le se7is moral, une sorte de barbarie. (Chateaub.) Le cynisme est une plaie faite par le remords. (L. Veuillol.) On ne saurait dire si la noblesse fut constitutionnelle OU républicaine ; elle était par-dessus tout égoïste jusqu’au cynisme. {D. Stern.) Le cynisme est l’idéal renversé ; c’est la parodie de la beauté

'physique et morale ; c’est le crime de l’esprit ; c’est l’abrutissement de l’imagination, t Lama rt.)

Le cynisme des mœurs doit salir la parole. Et la haine du mal enfante l’hyperbole.

A. BiKBIEE.

— Antonymes. Bienséance, chasteté, décence, décorum, modestie, pudeur, pudicité, réserve, retenue.

CYNOBALANE s. m. (si-no-ha- !a-ne — du gr. kuàn, kunos, chien : Salarias, gland). Nom donné par Lucien à des êtres imaginaires, qu’il représente avec des museaux de chien et montés sur des phallus ailés.

CYNOBATE s. m. (si-no-ba-te — du gr. kuàn, kunos, chien ; batos, ronce, buisson). Bot. Nom donné, dans la matière médicale, aux fruits de la ronce sauvage. Il Peu usité.

CYNOCARDAMON s. m. (si-no-kar-da-mon

— du gr. kuân, kunos, chien ; kardamt’m, cresson). Bot. Genre de plantes, de la famille des crucifères, tribu des thlaspidôes, .renfermant une seule espèce, qui croit dans l’Amérique du Nord, aux Antilles et aux Canaries.

CYNOCÉPHALE adj. (si-no-sé-fa-Ie — du gr. kuân, kunos, chien ; kephalé, tête). Mamm. Qui a la tète d’un chien : Bien que j’eusse souvent entendu parler de cette race d’hommes cynocéphales dont il est fait mention dans Hérodote... {Ch. Nod.)

— Antiq. Singe que les Égyptiens entretenaient dans leur temple pour se rendre compte de l’époque de la conjonction du soleil et de la lune, et dont l’image se plaçait sur les clepsydres : À chaque heure du jour, le cynocéphale criait, disait-on, et lâchait son urine.

— s. m. Mamm. Genre de grands singes dont