Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 5, part. 2, Cour-Cz.djvu/392

Cette page n’a pas encore été corrigée

CYNA

ÙYNANCHE s. m. (si-nan-ke — du gr. kuân, kunos, chien ; agchein, étrangler). Bot. Syn.

de CYNÀNQUE.

— s. f. Pathol. Syn, de cynanchik. CVNANCHÉ, ÉE adj. (si-nan-ké). Bot. Qui

ressemble ou qui se rapporte aux cynanquef. ou cynanehes.

— s. f. pi. Tribu de plantes, de la famille des asclépiadées, ayant pour type le genre cynànque,

CYNANCHIE s. f. (si-nan-kî—• dugr. kuân, kunos, chien ; agchein, étrangler). Pathol. Espèce d’angine dans laquelle les malades tirent la langue à peu près comme font les chiens altérés, il Vieux mot.. On disait aussi

CYNANCBE et CYNANCIE.

CYNANCH1QOE adj. (si-nan-ki-ke — rad. cynanc/iie). fathol. Qui a rapporta la eynancnie. il Vieux mot.

— Substantiv. Remède employé contre la cynanehe : L’emploi des cynanchïques.

CVNANE ou CYNNA, fille de Philippe, roi de Macédoine, et d’Audata, et sœur d Alexandre le Grand, morte vers 320 avant notre ère. Elle épousa son cousin Amyntas, qu’Alexandre fit périr en 336, et resta veuve. Cynane était reine d’une partie de l’Illyrie. Après la mort d’Alexandre, elle conduisit en Asie sa fille Eurydice, qu’elle avait exercée au métier des armes, pour la faire épouser à Arrhidéo (323) ; mais perdiucas et Antipater, redoutant son influence, la firent mettre à mort.

CYNANQUE s. m. (si-nan-ke — du gr. kuân, kunos, chien ; agchein, étrangler). Bot. Genre de plantes, de la famille des asclépiadées, type de la tribu des cynauchées, comprenant

Ïilusieurs espèces, dont deux croissent dans e midi de l’Europe : Tous tes cyPaNQUES sont purgatifs, Le Suc du CYNANQUK de Montpellier est blanc. (T. de Berneaud). Il Quelques auteurs font ce mot féminin : La cynànque A^rissée. La cynànque vomitive. La cynànque aiguë est une variété de la cynànque de Montpellier. (F. Hcefer.)

— Encycl. Ce genre, l’un des plus intéressants de la famille des asclépiadées, renferme des plantes volubiles, .à suc laiteux, à feuilles opposées. Les fleurs, disposées en grappes’ou en ombelles axillaires, ont un calice à cinq serments ovales ; une corolle rotacée, à cinq divisions ; cinq étamines soudées par leurs filets. Le fruit consiste en un ou deux follicules lisses, renfermant des graines munies d’une touffe de poils. Le cynànque de Montpellier (cynanchum monspetiacum), vulgairement scammonée de Montpellier, est une plante vivace, qui croît dans’les lieux sablonneux des bords de la Méditerranée. • Le suc miellé qui entoure les organes reproducteurs attire les mouches et les autres insectes. Ils insinuent leur trompe dans l’espace situé au-dessous de l’anthère pour pomper ce suc ; ce mouvement contracte la corolle ; lorsque l’insecte veut retirer sa trompe, la contraction devient plus forte, et plus les efforts qu’il l’ait pour se débarrasser sont grands, plus la contraction augmente ; elle devient telle que l’insecte périt. » Le suc de cette plante est blanc, visqueux, d’une odeur désagréable, qui rappelle un peu celle du poisson pourri ; il abonde dans la tige et les feuilles, de telle sorte que, si on cueille la plante sans précaution, il peut déterminer sur les mains une affection érysipélateuse, suivie d’une ’desquamation du la peau. Concrète et réuni en masse, ce suc constitue la scammonée de Montpellier, qui remplace quelquefois la scammonée d’Alep ; c’est un purgatif violent, dangereux même, et qui pour ce motif est aujourd’hui presque complètement abandonné. Le cynànque à feuilles aiguës (cynanchum acutum) est généralement regardé comme une simple variété du précédent. Le cynànque vomitif (cynanchum vomitorium) et Te cynànque ipécacuana (cynanchum ipeeacuanha) sont deux espèces très-voisines, peut-être même deux variétés de la même plante ; ce sont des arbustes sarmenteux, qui croissent aux Iles Maurice et de la Réunion. La racine, acre et amère, très-émétique, et l’une des sortes d’ipécacuana blanc du commerce, est employée dans ces lies comme succédané de l’ipécacuana. Le cynànque odorant (cynanchum odoraiissimum) croit dans l’Inde ; ses fleurs jaunes, disposées en bouquets serrés, ont un parfum pénétrant qui rappelle celui du jasmin ; aussi le cullive-t-on dans les jardins comme plante d’agrément. Nous citerons encore le cynànque nu (cynanchum viminale) et droit (cynanchum erectum), qui croissent en Orient ; le cynànque argnel ou arghel, originaire de l’Égypte et dont les feuilles sont souvent mélangées par fraude à celles du séné ; il a été question de cette plante au mot AR.GUKL.. Quelques espèces (cynanchum vincetoxicum, nigrum, caroliniense, etc.) appartiennent aujourd’hui au genre domptevenin.

CYNANTHÉMIS s. f. (si-nan-té-miss — du gr, kuôn, kunos, chien ; anthémis, camomille). Bot. Nom scientifique de la camomille puante.

CYNANTHROPIE s. f. (si-nan-tro-pî — du gr. kuôn, kunos, chien ; anthrâpos, homme). Superst. État de ceux qui prétendaient se changer en chiens, à l’aide de certains maléfices.

— Pathol. Hallucination dans laquelle le malade se croit changé en chien,

CYNANTHROPIQUE adj. (si-nan-tro-pi-ke

CYNfî

— rad. cynanthropié). Pathol. Qui a rapport à la cynanthropié.

CYNAPINE s. f. (si-na-pi-ne), Chim. Principe cristallisable, alcalin, donnant des sulfates cristallisables, trouvé par Ficinus dans ’ l’eethuse cynapion.

CYNAPION s. m. (sî-na-pi-on — du gr. kuân, kunos, chien, et du lat. apium, ache). Bot. Genre de plantes, de la famille des ombellifères, tribu des smyrnées, renfermant une seule espèce, qui croit dans l’Amérique boréale.

CYNAre s. m. (si-na-re). Entom. Espèce de papillon.

CYNARÉ, ÉE ou CINARÉ, ÉE adj. (si-na-ré

— du gr. kinara, artichaut). Bot. V. carDUaCÉ, ÉE.

CYNAR1NE s. f. (si-na-ri-ne — du gr. kinara, artichaut). Chim. Principe amer de l’artichaut.

CYNAROCÉPHALE OU CINAROCBPHALE

adj. (si-na-ro-sé-fa-le — du gr. kinara, artichaut ; kephalê, tête). Bot. V. carduacé.

CYNARRHODE s. m. (si-na-ro-de — du gr. kuôn, kunos, chien ; rhodon, rose). Bot. Sorte de fruit charnu composé d’un grand nombre de carpelles osseux renfermés dans un calice charnu et presque clos, mais^n’adhérant pas aux parois de ce calice ; tel est le fruit du rosier ou de l’églantier, que l’on a appelé

CYNORRHODON,

CYNCHRAMB s. m. (sain-kra-me). Ornith.

Syn. d’fc’MBERIZE.

Cjnée (le nouvbau), ou Discours des occasions et moyens d’établir une paix générale et la liberté au commerce par tout le monde, ouvrage français, par Emeric de la Croix. Ce livre, qui recommande le nom d’Emeric de la Croix Et la postérité, parut à Paris en 1623, On fera bien de remarquer cette date, car elle est importante : en 1623, Henri IV était mort depuis treize ans ; mais l’abbé de Saint-Pierre, qui n’a fait que reproduire les hautes hypothèses d’Emeric de la Croix, n’était pas encore de ce monde. Le fameux Projet pour rendre la paix perpétuelle en Europe ne parut à Utrecht qu’en 1713, près d’un siècle après le Cynée.

La loi naturelle, suivant la Croix, n’est pas l’instinct de l’appropriation et de la guerre, mais un sentiment de fraternité, de bienveillance universelle et de bon accord. Les passions des chefs ayant introduit la discorde dans la société, il les conjure de rendre la paix au monde dont la Providence les a constitués souverains. Après avoir réfuté sans peine tous les motifs allégués en faveur de la guerre, l’auteur se demande, comme objection, à quoi l’on emploiera pendant la paix les hommes du métier, ces braves en moustache « qui ne peuvent sentir que la poudre à canon, ny mettre la main que sur le pommeau de leur espée, ny le pied que sur un champ de bataille, a On sait de quelle espèce de gens il est ici question. Depuis deux siècles l’Europe était désolée par une milice vénale qui, se mettant tour à tour au service du prince le plus offrant, ajoutait à la solde convenue le produit d’une rapine facile sur l’habitant des campagnes. De la Croix proposa de substituer à ces corps indisciplinés une armée régulière rétribuée au moyen de l’impôt : même, suivant lui, sous le règne de la paix, il est nécessaire que les rois aient une protection contre les tentatives de soulèvement ; il est vrai que dans une démocratie le même besoin ne se fait plus sentir. Au reste, de la Croix pense qu’il faut diminuer le nombre des soldats enrégimentés ; le surplus rentrera dans la vie civile et pourra se consacrer aux travaux industriels. À ce propos, l’auteur fait une apologie du commerce qui mérite d’être citée : < Le labourage nourrit un État, et le trafic l’agrandit. C’est un abus de penser que les mestiers soient mescaniques et qu’ils dérogent à la noblesse. Ce qui rapporte des commoditez à une monarchie, ce n’est point la multitude des prostrés, ministres ny religieux, iaçoit que leur dignité soit grande et nécessaire pour attirer la faveur du ciel ; ce ne sont point aussi les praticiens et officiers de justice, qui ne devroient estre en aussi grand nombre comme ils sont en quelques endroitz. Bref, il n’y a mestier comparable en utilité & celuy de marchand, qui accroist légitimement ses moyens aux despens de son travail, et souventefois au péril de sa vie, sans endommager ny oifenser personne : en quoy il est plus louable que le soldat, dont l’avancement ne despend que des despouilles et ruines d’autruy. » Voilà des principes tout à fait nouveaux, à. l’aurore du xviio siècle ; ce qui suit l’est encore davantage. L’auteur, zélé pour les intérêts du commerce, dont il comprend si bien l’importance, propose de diminuer l’impôt sur le négoce, « principalement, dit-il, et cela est notable, pour le fait des marchandises nécessaires à la vie, comme bled, vin, sel, chair, poissons, laines, toiles et cuirs, afin que les marchands y trafiquent plus librement et que le peuple les aye à meilleur pris. » Ce sont là les conseils d’un sage économiste ; combien de fois, depuis 1623, n’ont-ils pas été adressés à tous les gouvernements ! et pourtant ils sont encore à suivre. Cette réforme dans la répartition de l’impôt n’est pas, au reste, le seul bienfait que le commerce puisse attendre d’un gouvernement soigneux des intérêts populaires. Creuser des canaux, établir des

CYNÊ

grandes routes, faciliter l’échange en multipliant les voies, tel doit être le principal soin de l’administration publique. Sur ce point, de la Croix ne se borne pas à formuler des principes ; il propose un canal de l’Océan à la Méditerranée, • en tirant une tranchée de l’Aude jusqu’à la Reige, qui se mesle avec la Garonne. » On avait déjà parlé de cette jonction du temps de François Ier, mais on ne l’avait point exécutée. Il conseille aussi « d’accourcir le chemin de la mer Caspienne à la mer Maiour, en coupant un petit espace de terre, depuis le Tane, tombant au marais Méotide, jusques à Volga, qui se rend à la mer Caspienne, ■ Un autre projet, qui est plus personnel à de la Croix, est celui de réduire les corsaires d’Alger et d’établir sur la côte d’Afrique une colonie de marchands européens. Ce n’est pas qu’il demande une guerre d’extermination contre les pirates ; mais il appelle la conquête au secours de la civilisation, et prétend que, pour adoucir ces peuplades barbares, quand elles seront soumises, û suffira de leur enseigner à jouir de la paix, à échanger une vie régulière contre les vicissitudes d’une existence tourmentée. On ne Saurait avoir des intentions meilleures et les mieux exprimer qu’il le fait. ■ La conquête d’Alger, dit-il, pourroit avoir des conséquences aussi heureuses pour la civilisation que toutes les guerres de religion en ont de funestes depuis un siècle. • Cette antithèse est remarquable ; il la développe en se demandant à quoi peut profiter tant de sang répandu pour de misérables querelles de sacristie ; c’est à peu près ainsi qu’il traite les controverses religieuses qui ont si longtemps entretenu la discorde entre les États catholiques et les protestants. Notre auteur, on l’a déjà compris, est un philosophe ; il a une croyance, mais il est tolérant à l’égard des croyances contraires : aussi réelame-t-il la liberté des opinions, c’est là son principe ; il en accepte d’ailleurs toutes les conséquences. La vérité pour lui, c’est le bonheur et la paix. « Quel plaisir seroit-ce, s’écrie-t-il avec enthousiasme, de veoir les hommes aller de part et d’autre librement, et communiquer ensemble sans aucun scrupule de pays, de cérémonies ou d’autres diversitéz semblables, comme si la terre estoit, ainsi qu’elle est véritablement, une cité commune à tous) • Rappelons-nous l’époque où ces lignes ont été écrites. Il est vrai que François I«r a déjà contracté des alliances avec les musulmans ; mais de quel œil les peuples ont-ils vu ces contrats ? La nécessité ne l’a pas même fait absoudre. Il ne faut pas s’étonner d’ailleurs de lire ces nouveautés sous la plume de de la Croix ; c’est, comme nous l’avons dit, un logicien qui ne transige pas. Partant de ce principe que le bonheur de la société doit être le but de la politique ? il ne s’inquiète pas des préjugés contemporains.

De la Croix ne s’arrête pas d’ailleurs à l’universalité de la paix, il veut en assurer la perpétuité. Pour que les dissidences entre les chefs ne deviennent pas des causes de guerre toujours nouvelles, ■ il seroit, dit-il, nécessaire de choisir une ville où tous les souverains eussent perpétuellement leurs ambassadeurs, afin que les différends qui pourroient survenir fussent vutdés par le jugement de toute l’assemblée. Que si quelqu’un contrevenoit à l’arrest d’une si notable compagnie, il encourroit la disgrâce de tous les princes, qui auroient beau moyen de le faire venir a la raison. » Il propose ensuite Venise, comme centre de tous les États européens, pour siège de ce congrès perpétuel.

Cette première partie du Cynée est sans doute la plus importante ; cependant la seconde est loin d’être sans intérêt. Après avoir établi la nécessité et la possibilité d’une paix internationale, de la Croix cherche les moyens d’assurer la paix intérieure dans chaque État séparément. Comme tous les théoriciens de son temps, il reconnaît la souveraineté du monarque ; comme eux il ne suppose aucune limite à son autorité, moins hardi en cela que l’auteur des Soupirs de la France esclave, qui écrivait un demi-siècle après lui, et il exprime son opinion en disant que le gouvernement royal ne peut avoir pour règles, pour maximes, que les lois de la raison naturelle. C’est, en d’autres termes, le sentiment de Jean Bodin ; car on ne saurait distinguer la loi naturelle de la loi dite divine. La vertu première d’un monarque est la bonté, la miséricorde ; il doit regarder comme un de ses devoirs les plus imponants de prendre le menu peuple sous sa tutelle, et de le protéger contre tes grands, ces tyrans véritables qui ont leur cour et leurs gens d’armes, et ne ruinent pas moins le pays par le mauvais exemple d’un luxe improductif que par les rapines des gens d’armes attachés à leur service. Dans la plupart des États de grandes réformes sont nécessaires : une des’plus pressées est l’éducation de tous les enfants aux frais de l’État. Si le plan d’éducation proposé par de la Croix n’est pas acceptable, ce qu’il dit contre l’enseignement privé nous paraît digne d’attention. Il demande aussi que le gouvernement s’occupe de contrôler les poids et mesures en usage, et donne à la monnaie un prix invariable : c’est l’idée embryonnaire du système métrique.

Nous ne terminerons point cette analyse d’un livre si remarquable sans dire quelques mots du style de l’auteur. Comme écrivain, il a de Montaigne la phrase libre et familière, avec ta vigueur de l’expression. En

CYNI

719

tant que philosophe, il doit partager avec Grotius la gloire d’avoir affranchi la science en fondant le droit sur la loi naturelle. Enfin, si nous le considérons comme politique, il devance de plusieurs siècles ses contemporains en révélant un avenir d’ordre et de paix que n’ont encore accompli ni les traités de Westphalie, ni ceux de 1815, ni le congrès tenu’ à Paris en 1856.

cynégétique adj. (si-né-jé-ti-ke — gr. kunêyeiikos ; de kuân, chien, et agâ, je conduis). Qui concerne la chasse : Plaisirs cyné- GBTiQuiïs. Excursion CYNÉCBTKJUS.

— s. f. Art de la chasse, et surtout de la chasse au chien courant : Oppien a laissé sur la cynégétique un poème estimé.

Cynégétique* (les), poème grec composé par Oppien, l’un 201 après J.-C. Il était divisé en cinq chants, dont les quatre premiers seulement sont parvenus jusqu’à nous, et encore le dernier incomplet. Nous en possédons 2,242 vers. Dans un prologue où il fait intervenir Calliope et Diane, l’auteur lui-même nous donne l’analyse de son œuvre : « Je chante la guerre que les chasseurs courageux déclarent aux animaux sauvages ; je chante les espèces variées et légères des chiens et des coursiers, les ruses subtiles, l’art ingénieux de suivre les bêtes à la piste, les haines des habitants des bots, leurs amours formées dans les montagnes et dont les plaisirs sont exempts de larmes ; je chante leurs enfantements, qui n’ont pas besoin des secours de Lucine. »

Ce poème est un véritable manuel du chasseur : Oppien fait pour les chasseurs, dans les Cynégétiques, ce que Virgile a fait pour les laboureurs dans les Géorgiques ; mais, pourvu d’une instruction peu solide, il mêle beaucoup de fables h des notions exactes et h d’excellentes descriptions. Rien de plus curieux que l’histoire de cette jument et de ce poulain qui se tuent en découvrant que leur maître leur a fait commettre un inceste. C’est pousser loin la crédulité I VEnylish Cyclopœdia relève certaines particularités zoologiques assez curieuses comme renseignements sur la science de l’époque. Oppien prend les défenses de l’éléphant pour des cornes ; croit que cet animal, ainsi que le cheval, peut parler, et avance qu’à sa première portée la bonne met bas cinq lionceaux, quatre à sa seconde, et ainsi de suite dans la même progression décroissante. « Les hyènes, dit-il, changent de sexe ehuque année, et les . dents des sangliers renferment du feu. > A côté de ces puérilités se trouvent d’excellentes descriptions de l’ours, de la bicfce et surtout de la girafe, qu’Otipien nomme cumolopardalis. Ces portraits brillent parla richesse et la variété des couleurs ; mais bien que Scaliger, appelant Oppien un océan de grâces, le proclame aussi sublime que Virgile et le plus fleuri des poètes grecs, il faut reconnaître avec Schneider que, sous le rapport de la diction, du style et de la poésie, Oppien n’a qu’un mérite restreint. Les Cynégétiques sont composées irrégulièrement ; parfois le style en est dur et s’éloigne du génie, de l’usage et de l’analogie de la Tangue grecque. Au point do vue scientifique, certains morceaux ont une telle portée que ButTon citait souvent Oppien avec éloge et disait : « Toute opinion qu’il propose comme probable a de grandes chances pour devenir une certitude, »

CYNÉGÉTIS s. m. (si-né-gé-tiss — du gr. kunêgelês, chasseur). Entom. Genre d’insectes coléoptères, de la famille des coccinellides.

CYNÉGIRE, frère du poète Eschyle, et l’un des combattants de Marathon. Au moment où les Perses s’enfuyaient sur leurs vaisseaux, il se jeta à la mer et saisit l’arrière d’une galère de la main droite, qu’un soldat perse lui coupa d’un coup de hache. Il tomba mort. Tel est le récit d’Hérodote, ridiculement amplifié

Sar les rhéteurs postérieurs et surtout par ustin, qui rapportent que, sa main droite coupée, Cynégire saisit le vaisseau de la main gauche, <jui fut tranchée comme la première, et qu’il s y attacha alors avec les dents sans vouloir lâcher prise. Bayle a fait remarquer l’absurdité de cette fable.

CYNETHUS, poëte et rapsode grec, né à Chio, vivait dans le vie ou le vite sièclo av. J.-C. Il rassembla les poésies éparses d’Homère et les mit en ordre. Il parait avéré qu’il mêla plus d’une fois ses vers à ceux du grand poète. Les critiques anciens lui attribuent généralement l’Hymne à Apollon inséré dans les poèmes homériques.

CYNICTIS s. m. (si-ni-ktiss — du gr. kuôn, kunos, chien ; iktis, mangouste). Mamin. Genre de mangoustes du midi de l’Afrique, comprenant une seule espèce.

CYNIPS ou CINIPS s. m. (si-nipss — mot lat.). Entom. Genre d’hyménoptères dont toutes les espèces produisent, par leur piqûre sur les végétaux, des extravasations de suc dont plusieurs sont employées dans les arts : Cynips du chêne. Cynips du figuier. La noix de galle est produite par un cynips. (Blanchard.)

— Encycl. Tout le monde peut avoir remarqué, sur les feuilles du chêne, des sortes do petites pommes ayant environ la grosseur d’un grain de raisin, auxquelles leu* coloris d’un vert tendre, relevé d’un vif incarnat, donne l’aspect d’un fruit appétissant. Si l’on coupe l’une d’elles par la moitié, on trouv»