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Genre de coléoptères, de la famille des malacodermes, comprenant une seule espèce, qui vit au Mexique.

— Encycl. Les caractères de ce genre sont : antennes filiformes ; corselet étroit, allongé, subcylindrique ; prosternum plan, non échancré en avant ; métasternum peu renflé jélytres plus ou moins striés et ponctués ; abdomen plan, allongé, à cinquième segment souvent rudimentaire. On en connaît une dizaine d’espèces, provenant de l’Amérique équinoxiale. On ignore leurs moeurs, que l’on suppose analogues à celles de nos filles européens.

CYMATOGRAMME s. m. (si-ma-to-gra-me

— du gr. kuma, kumatos, onde : gramma, trait, caractère). Entom. Genre d’insectes lépidoptères, de la division des nymphalites.

CYMATOPHORE s. m. (si-ma-to-fo-redu gr. kuma, kumatos, onde ; phorêo, je porte). Eniom. Genre de lépidoptères nocturnes, dont l’espèce type habite l’Europe et se trouve aux environs de Paris.

. CYMATOPHORITES s. m. pi. (si-ma-to-fori-te

— rad. cymatophore). Entom. Groupe de lépidoptères nocturnes, qui a pour type le genre cymatophore.

CYMATOPTÈRE s. m. (si-ma-to-ptè-redu gr. kuma, kumatos, onde ; pteron, aile). Entom. Sous-genre d’insectes coléoptères, de | la division des dytiscides, établi dans le genre ; colymbète, et comprenant une dizaine d’espèces européennes. j

CYMATOTHE s. m. fsi-ma-to-te — du gr. kumatôdês, flots agités). Entom. Genre d’insectes coléoptères, de la famille des bélopiens, dont l’espèce type est l’hélops onde.

CYMATOTHÉRION s. m. (si-ma-to-té-ri-on

— du gr. kuma, kumatos, flot ; thêrion, bête fauve). Mamin. Animal fossile, connu seulement par un débris de mâchoire, et que les uns placent à côté de l’éléphant, les autres près du dugong, parmi les cétacés.

CYMB AIRE s. f. (sain-bê-re — du gr. kumbi, nacelle, par allusion à la forme du truit). Bot. Genre de plantes, de la famille des personnées, tribu des rhinanthées, renfermant plusieurs espèces, qui croissent en Sibérie et dans la Russie d’Europe : La cymbaireV/u Boryslhine est une plante herbacée des bords de la mer Noire. (F. Hœfer.)

CYMBALAIRE s. f. (sain-ba-lè-re — rad. cymbale). Bot. Nom vulgaire donné à une espèce de Hnaire, à cause de la forme de ses feuilles : La cymbalaire convient pour arrêter les pertes de sang. (V. de Bomare.)

— Encycl. La cymbalaire est une petite

Îliante annuelle, dont les fleurs, d’un vioet tendre, sont prolongées en éperon à la base, et ne manquent pas d’élégance. Cette plante croit surtout sur les vieux murs humides, où elle fleurit durant tout l’été. Elle a une odeur herbacée, désagréable, et une saveur amère, analogue a celle des chicoracées. Elle a été préconisée comme astringente et vulnéraire ; mais on ne la trouve plus que rarement chez les herboristes ; on pourrait l’employer comme un faible autiscorbutique, à défaut d’autres plantes plus énergiques.

CYMBALE s. f. (sain-ba-le — gr. kumbalon ; de kumbos, objet creux. Le grec kumbalon se rattache au sanscrit, ainsi qu’on le verra facilement par le tableau suivant des analogues qui se rencontrent dans les langues congé- j nères : sanscrit kumbha, kumbhi, pot, cruche, jarre, urne cinéraire, vase de terre pour la cuisson, vase à mettre le blé, mesure de capacité ; kumbhakâra, potier, etc. Le dhàtup donne une racine kumbh, kumb, couvrir. Persan chumb, chub, chum, cruche, jarre ; chumbak, vase à tenir le blé ; chumbak, chummak, même sens, et pot à eau. Boukharien chu m, cruche. Grec kumbos, kumbê, vase, coupe, canot ; kumbalon, cymbale, le b pourphaprès m ; kiphos, skuphos, vase. Latin cymba, barque. Irlandais cumaidhe, vase à boire. Erse euman, seau à traire, le m non aspiré pour mb, et cub, espèce de panier ; cubag, caisse, le 6 non aspiré pour mb. Cyinririue creman, ’■ baquet, auge. Russe kubu, alambic ; kuboku, bocal ; kubyshka, cruche, vase ventru. L’h russe fait présumer en ancien slave une forme nasale kabu. Polonais kubek, coupe ; kubel, seillot. Lithuanien kubilas, tonneau. Les corrélatifs germaniques, tels que l’anglo-saxon cumb, mesure pour les liquides, l’anglais comb, mesure de capacité, le Scandinave kumbari, navire marchand, l’ancien allemand caumph, barque, l’allemand moyen chumf, kump, vase, coupe, etc.’, etc., sont des mots d’emprunt, le k s’y étant conservé intact). Mus. Instrument composé de deux V^a{lues de métal sonore, qu’on frappe l’une contre l’autre : Jouer des cymbales. Il est des mots qui, semblables aux trompettes, aux cymbalks, à la grosse caisse des saltimbanques, attirent toujours le public. (Balz.) r

Sans amour, ma gloire n’égala

Que la gloire de la cymbale Qui d’un vain bruit frappe les airs. ’ Voltaire.

Il Jeu d’orgue de mutation, à bouche et en étain : La cymbale ne s’emploie qu’avec d’autres jeux. (F. Clément.) u Dans le moyen âge, Série de clochettes que l’on agitait pour produire une sorte de carillon.

— Fig. Vain bruit : Les vérités les plus terribles ne sont plus pour eux qu’un airain son-

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nant et une cymbale retentissante. (Mass.) Le socialisme n’a pu, jusqu’à ce moment, qu’agiter ses cymbales en l’honneur de Robert Peel. (Proudh.)

— Encycl. Comme la plupart des instruments de percussion, les cymbales sont originaires de l’Orient, où elles étaient connues depuis un temps presque immémorial. Elles tenaient une place importante principalement dans ta musique des anciens Hébreux ; la Bible en fait souvent mention et les désigne sous le nom de tseltselim, mot imitatif formé évidemment par onomatopée. Les principaux passages dans lesquels il en est parlé sont : II Samuel, vi, 5 ; I Chronique, xm, 8 ; Esdras, in, 10 ; Machabëes, iv, 54, etc. Les cymbales étaient des instruments de réjouissances par excellence, et c’étaient principalement les femmes qui en jouaient, en s’accompagnanl d’une espèce de tambour de basque. M. Berlioz, qui a vu des cymbales antiques, les décrit ainsi : • Elles sont fort petites, et leur son est d’autant plus aigu qu’elles ont plus d’épaisseur et moins de largeur. J’en ai vu au musée de Pompéi, & Naples, qui n’étaient pas plus grandes qu’une piastre. Le son de celles-là est si aigu et si faible, qu’il pourrait à peine se distinguer sans un silence complet des autres instruments. Les cymbales servaient sans doute, dans l’antiquité, a marquer le rhythine de certaines danses, comme les castagnettes modernes. ■

Les cymbales actuelles sont un instrument de percussion composé de deux plaques circulaires de métal (cuivre ou airain), dont le diamètre est d’environ 0 m. 40, l’épaisseur d’un demi-millimètre, et dont le centre, formant une petite concavité, est percé d’un trou dans lequel est introduite une double courroie. L’instrumentiste passe ses mains dans les courroies et frappe les cymbales l’une contre l’autre, du côté creux, avec plus ou moins de force. Le son rendu par les deux plaques, clair, éclatant et très-prolongé, n’est point appréciable au point de vue de l’échelle sonore. On réunit généralement les frappements des cymbales aux coups de la grosse caisse, pour marquer vigoureusement le rhythme, ou seulement les temps forts de la mesure, dans les inarches guerrières, les ouvertures, les airs de danse, les Anales d’opéra, etc. De nos jours même, on a beaucoup abusé de cet instrument, et Rossini est.l’un des premiers qui aient prodigué son action outre mesure. Parfois on se sert des cymbales sans le secours de la grosse caisse et en les employant avec la plus grande douceur ; on en obtient de cette façon des- effets charmants et tout a fait étranges. M. Félicien David a fait ainsi usage des cymbales dans l’accompagnement de différents airs de ballat, d’une manière piquante et originale. En général, la résonnance frémissante des cymbales, dont le bruit éclatant domine toutes les sonorités de l’orchestre, jointe aux sifflements perçants des petites flûtes et aux coups solidement rhythmés des timbales, des tambours et de la grosse caisse, exprime avec une étonnante vérité, soit des sentiments de férocité, soit les effets d’une orgie bachique dans laquelle la joie tourne k la fureur. On sait avec quelle habileté Gluck s’en est servi maintes fois, et l’on connaît l’action puissante qu’elles exercent dans l’instrumentation de Meyerbeer, principalement dans Robert te Diable, où leur usage, on le reconnaîtra, était on ne peut mieux en situation. Dans un grand nombre d’orchestres de théâtre, où la partie de cymbales est confiée à l’artiste déjà chargé de celle de la grosse caisse, on a recours au moyen que voici : l’une des deux cymbales est fixée sur la grosse caisse, à l’aide des cordes qui l’entourent, et sans que la sonorité puisse en être aucunement altérée, et l’artiste frappe alors la caisse de la main droite avec sa mailloche, tandis que de la gauche il manœuvre la seconde cymbale.

CYMBALIER s. m. (sain-ba-lié-rad. cymbale). Joueur de cymbales : Derrière eux venaient cinquante-six cymbalikrs, vingt-huit flûtistes, autant de psaltérions. (Gér. de Nerv.) Il On dit aussi cymbalistb.

CYMBALOÏDE adj. (sain-ba-lo-i-de — de cymbale, et du gr. eidos, aspect). Hist. nat. Qui ressemble à une cymbale, il Qui ressemble k une clochette. Il Qui ressemble à une nacelle, en grec kumbê.

Cymbninm mundi, en français, contenant quatre dialogues poétiques, fort antiques, joyeux et facétieux, par Bonaventure Despériers. Cet ouvrage, qui date de 1537, paraît être une satire allégorique des croyances et des opinions des hommes, et le titre semble indiquer qu’aux yeux de l’auteur elles ne sont pas plus (lignes de fixer l’attention que le bruit des cymbales. Mercure ouvre le premier dialogue, en apprenant au lecteur qu’il esfenvoyé chez les hommes par Jupin pour y faire relier un livre. U entre dans une hôtellerie, où il rencontre deux personnages, Bryphanes et Cartatius, qui lui dérobent son bouquin, et Le remplacent dans sa valise par un autre, contenant le récit des amourettes et des folies du maître de l’Olympe. Le dialogue suivant nous montre plusieurs grands personnages cherchant les débris de la pierre philosophale, car Mercure, ne sachant à qui la remettre, l’a brisée devant eux et en a dispersé les fragments sur le sable ; de là des railleries sur les alchimistes et la vanité de leurs recher CYMB

ches. Dans le troisième dialogue, on revient au livre dérobé, qui n’est autre que celui des destinées ; l’auteur en prend occasion de tourner en ridicule le destin et l’astrologie judiciaire, alors fort en vogue à la cour ; puis il fait causer le cheval Phl^gon avec son palefrenier. Une conversation entre deux chiens remplit le quatrième dialogue ; c’est une censure déguisée du penchant de tous les hommes pour le merveilleux et la nouveauté.

Ces plaisanteries, qui semblent bien innocentes aujourd’hui, furent alors traitées de crimes contre la religion et l’État. Le livre fut condamné par un arrêt du conseil ; mais la personne de l’auteur fut’épargnée, grâce à la protection de Marguerite de Navarre, dont il était le valet de chambre.

Quelle est la valeur philosophique du Cymbalum ? Quel est le caractère réel de ce célèbre opuscule, impie, exécrable, selon les uns, simplement facétieux et inoffensif, selon les autres ? On sait maintenante quoi s’en tenir. Charles Nodier, et après lui M. Lacour, ont fait la lumière dans ces ténèbres de l’allégorie. Le Cymbalum admet le principe d’un Dieu créateur ; mais il faut que Dieu soit débarrassé des langes dont les hommes enfants l’ont enveloppé à leur image ; Dieu est grand et juste ; tous nos efforts doivent tendre à sa connaissance par la recherche de la vérité. Qu’est-ce que la pierre philosophale ? C’est l’art de rendre raison et de juger de tout, des cieux, des champs étyséens, du vice et de la vertu, de la vie et de la mort, du passé et de l’avenir ; c’est la vérité. L’anagramme des noms éclaircit l’allégorie. Ces •nommes opiniâtres qui contestent entre eux la possession d’un trésor imaginaire, ce Cubercus, ce Rhetulus, ne sont autres que Bucer et Luther (Bucerus et Lutherus), les deux chefs de la nouvelle Réforme. Charles Nodier montre que le Cymbalum est un chef-d’œuvre de fine et malicieuse plaisanterie, qui va droit à l’impiété, mais point à l’athéisme. Il y a telle fantaisie de poète, comme la charmante idylle Célia vaincue pur l’amour, ou les Doléances du cheval gui parle, dont la manière rappelle tantôt celle de La Fontaine, tantôt celle de Shakspeare. Le quatrième dialogue, qui est rempli par un entretien entre deux chiens de chasse, est une fantaisie, dans le genre de Cervantes, qui a imaginé une dissertation analogue dans une de ses Nouvelles exem-

Îflaires. On remarque dans ce même dialogue a jolie Action des Nouvelles reçues des Antipodes, où la Vérité menace de se faire jour par tous les points de la terre, si on ne lui ouvre une issue libre et facile. Charles Nodier et le bibliophile Jacob regardent l’auteur du Cymbalum comme le talent le plus naïf, le plus original et le plus piquant de son époque. Prosper Marchand a écrit sur le Cymbalum un examen historique et critique, reproduit avec raison par les divers éditeurs. » On y remarque, en général, dit-il, une satire fine et délicate, dont quelques auteurs modernes n’ont pas dédaigné d’emprunter divers traits, sans en avertir leurs lecteurs ; et nous voyons peu d’ouvrages du même temps dont le style soit aussi épuré, et duns lesquels il entre autant d’art et de génie. » Dans l’édition des œuvres françaises de Bonaventure Despériers (Bibliothèque elzévirienne), M. L. Lacour a donné une curieuse histoire bibliographique du Cymbalum.

CYMBANTHE s. m. (sain-ban-te — du gr. kumbê, nacelle ; anthos, fleur). Bot. Syn. d’ANDROCYMBE, genre de mélanthacées.

CYMBE s. f. (sain-be — gr. kumbê, même sens. V. l’étym. de cymbale). Antiq. Petit bateau à deux, proues relevées, dont on se servait sur les rivières.

— Moll, Genre détaché des volutes.

— Acal. Syn. de macelle.

CYMBÉCARPE adj. (sain-bé-kar-pe — du

fr. kumbê, nacelle ; karpos, fruit). Bot. Qui a es fruits en forme de nacelle.

CYMBÉFORME adj. (sain-bé-for-me). Syn.

de CYMBIFORME.

Cymboiine, comédie en cinq actes, de Shakspeare. La fiction de Cymbeline appartient à l’imagination française. Au xnie siècle, elle se montre d’abord dans deux poèmes, leiîoman de la violette et le Roman du comte de Poitiers, puis dans un conte en prose, le Roman du roi Flore et de la belle Jehanne ; au xiv« siècle, elle se montre dans une nouvelle de Boccace ; au, xve, dans un mystère anonyme, le Miracle de Notre-Dame, et c’est alors seulement qu’elle se transfigure définitivement dans le drame anglais. Shakspeare a adapté cette fiction aux mœurs et à la société de son choix. Il en a transporté la scène dans un pays étrange qui n’appartient qu’à la géographie légendaire, dans je ne sais quelle Angleterre fabuleuse dont la capitale se nomme la Nouvelle-Troie, et où, au milieu de courtisans portant le pourpoint et le baut-dechausses des mignons de Henri III, trône un roi caduc fait chevalier par César. Le roi règne et sa femme gouverne. Cette reine, mariée en secondes noces au roi Cymbeline, a eu d’un premier lit un fils, brute fourbe, lascive et cruelle, qui a nom Cloten. Comique par les ridicules qui s’attachent à lui, ce prince est tragique par l’effroi qu’il inspire.. Cependant sa mère voudrait qu’il devînt roi en épousant Imogène, fille légitime de Cymbeline. Celle-ci fait avec Cloten une vivante antithèse. Comme il a tous les vices, elle a

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I toutes les vertus, et n’a de la femme que ce qu’il en faut pour ne pas être un ange. Ce mariage projeté trouve un opposant inattendu, le chevalier Léonatus Posthumus, qui aime Imogène depuis l’enfance et qui parvient à l’é | pouser. Mais cette union si bien assortie doit

I avoir de funestes conséquences. À peine Posthumus est-il marié, que la reine, furieuse d’avoir vu déranger tousses plans, le fait exiler.

. Réfugié à Rome, Posthunms rencontre dans la maison de son hôte un certain Jachimo, outrecuidant personnage, qui parie qu’en uneseule conversation il séduira Imogène. Posthumus a l’imprudence d’accepter le pari. Trompé pâlles apparences et par la hâblerie de Jachimo, il croit en effet que sa femme l’a trahi, et charge son valet de la tuer ; mais cet homme, touché de compassion, fait prendre à la princesse un déguisement masculin, et se contente de l’abandonner dans une forêt. La malheureuse Imogène, chancelante, épuisée, presque morte de laini, se traîne vers une caverne, où elle trouve Bélarius et ses trois fils, ermites volontaires qui l’accueillent avec bonté.

Cependant Cloten la poursuit, déguisé sous les vêtements de Posthunms ; mais Guidèrius, fils de Bélarius, s’interpose et tue le prince. Bientôt la Bretagne est envahie par César ; les solitaires décident par leur intervention du sort de la bataille, les troupes romaines sont repoussées, et la Bretagne reste libre. Imogène retrouve alors son époux, auquel elle explique le mensonge de Jachimo, Cymbeline retrouve ses fils dans les compagnons du solitaire, et la pièce se termine par le généreux pardon accordé par Posthumus au calomniateur Jachimo.

Cymbeline, dit M. F.-V. Hugo, est le seul drame du poète dont le dénoûment produise une satisfaction complète dans l’âme du spectateur. Dans cette pièce unique, la force mystérieuse qui règle le cours des événements et qui tient dans sa main les existences humaines apparaît, non comme un pouvoir aveugle et implacable châtiant également les bous et les méchants, mais comme une puissance bienveillante et tutélaire, qui soutient l’opprimé contre l’oppresseur, et assure partout le triomphe du droit sur la violence, de l’innocence sur la calomnie, de la probité proscrite sur l’iniquité couronnée. Dans Cymbeline, la destinée n’a plus cet aspect sinistre et menaçant qui effraye le monde depuis le temps d’Eschyle ; elle ôte pour un moment son antique masque de fatalité, et laisse voir à l’humanité rassurée et attendrie son divin sourire de providence. •

Cymbeline a été imprimée pour la première fois dans la grande édition in-folio de 1623. Mais, bien que cette pièce ait été publiée la dernière, on ne doit pas en conclure avec Tieck qu’elle fut la dernière œuvre de Shakspeare représentée sur la scène. En effet, Cette pièce, qui, d’après le critique allemand, aurait été écrite vers 1615, a dû l’être vers 1610, puisque des publications de la même année en donnent l’analyse. Représentée tout d’abord dans les premières années du règne de Jacques lé, elle fut reprise avec un grand succès à la cour de Charles I*’. Après une longue interruption causée par la fermeture de la scène, sous le régime puritain, ce drame reparut au Théâtre-Royal, pendant le règne de Jacques II, après avoir été maladroitement remanié par un certain Thomas Dursey, qui le fit jouer sous le titre de la Princesse insultée ou le Pari fatal. Au reste, cette altération n’est pas la seule que Cymbeline ait subie. Dans le courant du xviu» siècle, la pièce fut arrangée pour trois théâtres différents, par W. Huwkinsen 1759, par Garrick en 1761 et par Charles Marsh en 1775. De nos jours, cette pièce, enfin rétablie dans sa pureté primitive, a repris triomphalement sa place duns le répertoire shakspearien, devant un public qui n’a cessé de prouver son enthousiasme pour ce chef-d’œuvre du niaitre.

CYMBELLE s. f. (sain-bèle — dimin. du gr. kumbê, nacelle). Bot. Genre d’algues, de la famille des diatomées, non adopté, et dont les espèces doivent être réparties entre les genres frustulie, navicuie, cocconème, etc. À Nom donné aux corpuscules reproducteurs qui, chez les cocconèmes et quelques autres diatomées, présentent la forme d’une nacelle.

CYMBICOCHLIDE s. m. (sain-bi-ko-kli-de

— du g. kumbê, barque ; cochlis, cochtidos, coquille). Motl. Genre de céphalopodes dont la coquille est de forme naviculaire,

CYMBtDIE s. f. (sain-bi-dl— dimin. du gr. kumbê, nacelle). Bot. Genre de plantes épipliytes, de la famille des orchidées, tribu des épidendrées, comprenant plusieurs espèces, qui croissent dans les régions intertropicales de l’ancien continent. D On dit aussi cymbidieb

et CYMBIDION s. m.

CYMBIFOLIÉ, ÉE adj, (sain-bi-fo-li-é-du lat. cymba, nacelle ; folium, feuille). Bot. Dont les feuilles sont en forme de nacelle.

CYMBIFORME adj. (sain-bi-for-me — du gr. kumbê, nacelle, et de forme). Moll, Qui a la forme d’une nacelle : Coquillecymbiforme. Il On dit plus ordinairement aviculaire.

CYMBIOLE s. f. (sain-bi-o-le — dimin. de cymbe). Moll. Genre détaché des volutes.

CYMBIUM S. m. (sain-bi-omm — du gr, kumbion, même sens). Antiq. Vase à boire à deux anses, qui avait la forme de.la barque appelée cymbe.