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levait entièrement le masque, fit évanouir les dernières espérances de paix. La Prusse et l’Autriche, enchaînées par leurs anciens rapports avec la Russie, cachèrent leur impuissance ou leur mauvais vouloir sous une multitude de combinaisons et de protocoles ; la France et l’Angleterre, plus directement atteintes par des prétentions qui menaçaient de rompre l’équilibre européen, s’unirent résolument pour imposer un frein à l’ambition ’ moscovite et pour lui dire : Tu n’iras pas plus loin. La Sardaigne se joignit à ces deux puissances. Après le désastre de Sinope, les relations diplomatiques de là France et de l’Angleterre cessèrent avec la Russie ; les déclarations de guerre furent échangées, et l’on ne songea plus qu’à combattre. Bientôt une activité extraordinaire régna dans nos ports de Marseille et, deToulon ; les troupes expéditionnaires y convergèrent de toutes parts ; les convois s organisèrent rapidement ; en même temps les escadres combinées de la France et de l’Angleterre, sous les ordres des vice-amiraux Hamelin et Dun’das, sillonnèrent les eaux de la Baltique et de la mer Noire et poussèrent des reconnaissances audacieuses. Il fallait se hâter : déjà les Russes avaient franchi le Danube sur deux points à la fois, et l’on craignait qu’ils ne se dirigeassent a marches forcées sur Andrir.ople et la capitale de l’empire ottoman, avant que les puissances alliées de la Turquie eussenteu le tenii>s de jeter leur épée dans la balance des combats. Le 29 avril*1854, le maréchal Saint-Arnaud, commandant en chef de l’armée française, s’embarqua à Marseille ; le 7 mai, il arriva à Gai lipoli, et, peu de jours après, le maréchal lord Raglan, général en chef de l’armée anglaise, le duc de Cambridge et le prince Napoléon se trouvèrent réunis à Constautinople. L’ennemi remontait alors le Danube et se concentrait pour attaquer Silistrie ; il menaçait même de forcer Omer-Pacha, généralissime de l’armée turque, dans son camp retranché de Schumla. On n e tarda pas à apprend re que 70,000 Russes avaient investi Silistrie, qu’ils bombardaient nuit et jour sans interruption. Cette nouvelle jeta l’épouvante dans Constantiuople ; les généraux en chef sentirent l’impérieuse nécessité d’opposer une digue au torrent et de voler au secours de Silistrie, qui se défendait héroïquement. Le maréchal Saint-Arnaud pressa le débarquement du matériel et l’organisation des troupes pour les diriger sur Varna, et établit son plan de campagne sur l’espoir de surprendre les Russes devant Silistrie. Mais to/it à coup il apprend qu’ils ont levé le siège. Cette nouvelle renversait tous ses projets : « Les Russes me volent en se sauvant, « s’êcria-t-il avec un accent de profonde amertume. C’est qu’il sentait dans quelle cruelle indécision allait le plonger ce départ précipité. Le mouvement de l’ennemi était-il un piège ou une retraite ? Choisirait-il la ligno du Sereth ou du Prutbs Allait-il se concentrer sur Bucharest ? D’un autre côté, le maréchal n’osait former aucun plan hardi en face des hésitations de l’Autriche. Tiendrait-elle ses promesses ? N’était-elle pas l’alliée secrète de la Russie ? C’est alors qu’un milieu de toutes ces difficultés, de tous ces obstacles, de toutes ces éventualités contraires, surgit brusquement la plus terrible de toutes les complications : le choléra ! fléau implacable qui allait décimer ces vaillants soldats, l’espoir de leur patrie, l’admiration de nos alliés et l’orgueil de leurs généraux. En quelques jours il fit d’effroyables ravages, surtout dans lès rangs de la division Canrobert, placée momentanément sous les ordres du général Espinasse. Au nombre de ses victimes furent le général duc d’Elchingén et 4e général Carbuccia. L’activité du maréchal Saint-Arnaud se consumait fiévreusement au milieu de cette inaction forcée, à laquelle le condamnaient le fléau, l’éloignement des Russes et les tergiversations de l’Autriche. Mais il devait bientôt en sortir par une entreprise audacieuse, retentissante, que caressaient déjà les rêves de son génie aventureux, et que les gouvernements de France et d’Angleterre venaient de décider afin de frapper la Russie au cœur même de sa puissance : c’était l’ex.■ pédition de Crimée, c’était le siège de Sébastopol, cet arsenal formidable au fond duquel veille sans cesse l’ambition moscovite, -les regards étendus sur le Bosphore et sur les côtes de l’Asie. Au.retour d’une commission formée d’officiers supérieurs, envoyée sur les côtes de Crimée pour étudier le point de débarquement le plus convenable, et après une désastreuse excursion dans la Dobrutscha, que le choléra vint interrompre en s’abattant comme un vautour sur la colonne expéditionnaire, l’embarquement des divisions pour la Crimée commença le 1er septembre 185-1. Le 12, les côtes se montrèrent aux regards de uos soldats, avides de contempler cette terre inconnue, où allait retentir le fracas de la guerre dans un avenir si prochain. Le débarquement commença le 14, et l’on vit aussitôt le drapeau français flotter sur la plage, planté par le général Canrobert lui-même.

Nous entrons ici dans la phase des grands événements qui se déroulèrent jusqu’à la journée du 8 septembre 1855, événements dont chacun porte un nom glorieux pour nous dans l’histoire. «Le récit de l’expédition de Crimée proprement dite se résume complètement dans les mots : Aima, Balaclava, Inkermann, Tchernaïa ou pont de Traktir, Malakotf, Sébastopol ; nous ranvoyons le lecteur

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à ces divers articles. Nous nous bornerons à rappeler ici que" dans cette expédition 4 millions de kilogrammes de poudre avaient été brûlés et 1,676 bouches à feu de tous calibres avaient lancé contre 1^ place 2,128,000 projectiles. L’armée, qui s’élevait à 309,268 hommes, en aurait perdu dans cette campagne 69,229.

Après la prise de Sébastopol, des bruits de paix ne tardèrent pas à se répandre. Un congrès se réunit en effet à Paris au commencement de 185G (v. congrès dis Paris), et le 30 mars, jour anniversaire de l’entrée des alliés à Paris en 1814, le canon des Invalides tonnait pour annoncer que la paix venait d’être signée, et que la foi-ce, unie au bon droit, avait de nouveau affermi les bases de l’équilibre européen.

CRIMÉE (mal de). Méd. Sorte d’éléphantiasis tuberculeux, qui règne dans la Crimée et à Astrakan.

CRIMÉENNE s. f. (kri-mé-è-ne). Art milit. Nom donné à une ample capote adoptée dans l’armée française, durant la guerre de Çrimèé.

CRIMIACUM, nom latin de Crbmikc.

CRtMIE s. f. (kri-ml). Entom. Genre d’insectes hémiptères de l’Ile de Java.

CRIMINALISABLE adj. (kri-ini-na-li-za-ble

— rad. criminaliser). Jurispr. Qui peut être cMminalisé : Une a/faire criMiNaLISable.

CRIMINAUSANT (kri-mi-na-li-zan) part, prés, du v. Criininaliser : Un juge criminalisant de simples délits.

CRIMINAUSANT, ANTE adj. (kri-mi-nali-zan, an-te — rad. criminaliser). Qui ci iminalise, qui donne les caractères de la Criminalité : Circonstances criminal’isantks.

CRIM1NAHSÉ, ÉE (kri-mi-na-li-zé) part.

passé du v. Criininaliser : Délit CrîminaLisé.

CRIMINALISER v, a. ou tr. (kri-mi-na-li-zé

— rad. criminel). Jurispr. Considérer comme criminelle et traiter comme telle, en parlant d’une affaire : On a voulu criminaliser l’affaire et la renvoyer au parlement. (Volt.)

Se criminaliser, v. pron. Passer à l’état, d’affaire criminelle, en parlant d’une affaire d’abord considérée comme civile ou correctionnelle : L’affaire se criminalisa et fut envoyée aux assises.

CRIM1NAL1STE s. m. (kri-mi-na-li-sterad. criminel). Jurisconsulte qui s’occupe spécialement de matières criminelles : On appelle roi grand criminaliste un barbare en robe qui sait faire tomber les accusés dans le piège, qui ment impudemment pour découvrir la vérité, qui intimide les témoins et les force à déposer contre le prévenu ; il mérite d’être pendu à la place du citoyen qu’il fait pendre. (Volt.) Le Oraoerend était un criminaliste distingué. (A. Hugo.) Depuis Kant, de profonds dissentiments séparent les criminalistes allemands. (Lermiitier.)

CRIMINALITÉ s. f. (kri-mi-na-li-té — rad. criminel). Circonstances qui donnent à un acte le caractère d’un crime : La criminalité d’une action se compose de circonstances et de combinaisons variables à- l’infini. (Mttie Gui-2ot.) || État de criminel ; L’antiquité avait affirmé sans hésiter la criminalité ab ovo de notre espèce. (Proudh.) Néol.

— Fam. Caractère de ce qui est défendu : La petite criminalité de ce rendez-vous matinal imprimait à l’amour le plus innocent du monde la vivacité des plaisirs défendus. (Balz.)

CRIMINATION s. f. (kri-mi-na-si-on — lat. erimiuatio ; de crimen, crime). Accusation, incrimination ; Il Vieux mot.

CRIMINEL, ELLE adj. (kri-mi-nèt, è-le 1 du lat. crimen, criminis, crime). Coupable de

crime : Une femme criminelle. Le comte de

' Guiche a fait une action dont le succès le cou-

| vre de gloire, car si elle eût tourné autrement,

il eût été criminel. (M"1* de Sêv.) Il n’existe

pas, ou plutôt il existe rarement de criminel

. qui soit complètement criminel. (Balz.) On est

d’abord vicieux, ensuite criminel. (Leynadier.)

Je le crois criminel, puisque vous l’accusez.

Racine. Je me suis fait, pour lui, moi-même criminel.

Corneille. De quoi l’accuse-t-il ? et par quel altental Devient-elle en un jour criminelle d’État ?

Racine. Il Entaché de crime, inspiré par une pensée de crime : Vie criminelle. Dessein criminkl. Action criminelle. Attachement criminel. Rapports criminels. Amour criminkl. L’esclavage est une institution criminelle, parce que c’est un attentat à ce qui constitue l’humanité. (V. Cousin.) D’un amour criminel Phèdre accuse Hippolyte.

Racine.

— Poétiq. Qui appartient, qui a rapport au

crime, qui le conçoit ou sert à l’exécuter :

Une main criminelle. Un regard criminkl.

Un cœur criminel.

Grâces au ciel, ces mains no sont pas criminelles. elles 1 Plût aux dieux que mon cœur fût innocent comme

Racine. Le projet la plus grand, l’action la plus belle, Ont quelquefois besoin d’une main criminelle.

C&ÉBILLON.

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Mon cœur, empoisonné d’un amour dangereux, -. Fut toujours criminel et toujours malheureux.

Voltaire.

Rendre criminel, Pousser au crime : La passion du jeu l’h rendu criminel, [1 Paire paraître criminel : Chargez-le comme il faut, monsieur, et rendez les choses bien criminelles. (Mol.)

— Jurispr. Qui a rapport an crime ou à la répression du crime : Lois criminelles. Matière criminelle. Affaire criminelle. Procédure criminelle. Législation criminelle. Code Criminel. Instruction criminelle. Lieutenant criminel. Les rédacteurs de la procédure criminelle ancienne ont plus songé à trouver des coupables que des innocents. (Volt.) Adoucir les lois criminelles, faire pénétrer le jour dans les procédures, intéresser le magistrat à la protection de l’accusé, est une des œuvres les plus saintes que puisse se proposer un ami de l’humanité. (E. Labotilaye.)

—Substantiv. Personne coupable d’un crime : Un criminel d’État. Un prince qui ne veut point être occupé du soin de punir les criminels doit être occupé du soin de prévenir les crimes. (Confucius.) Pour exploiter les mûtes de la Sibérie1, si les criminels manquent, on en fait. (De Custine.) Les criminels consommés ont seuls une assurance qui ressemble à la sincérité d’une conscience pure. (Balz.)

Jamais un criminel ne s’absout de son crime.

Racine. La gloire aux criminels ne sert point de refuge.

Deullk.Plaignes les criminels, le remords les déchire.

Ducis.

— s. m. Jurispr. Matière, procédure criminelle : Tant au civil qu’au criminel. Je vous attaque tous au criminel. (Picard.) n Grand criminel ; Ressort de la cour d’assises. I] Petit criminel, Ressort de la police correctionnelle.

Il Autrefois Grand ou petit criminel, Ressort de la Tournelle criminelle, ou ressort de tribunaux qui ne pouvaient infliger que des amendes.

— Fam. Prendre au criminel, Juger, apprécier avec sévérité : Vous prenez toutes mrs actions au criminel. Ces exemples leur devraient apprendre à ne prendre pas au criminel d’autres expressions aussi fortes. (Boss.)

I) Vieille locution.

— Antonymes. Juste, légitime, vertueux.-Civil, correctionnel (en parlant de la justice et des tribunaux).

— Encycl, Dans Son sens le plus général, le nom de criminels s’applique à ceux qui, coupables de quelque crime, sont condamnés soit a mort, soit a une autre peine. Aux mots CRUAUTÉ, PEINE, SUPPLICE, nous rapporterons la manière dont, chez les divers peuples, on faisait justice des criminels, et le raffinement de barbarie apporté à leur supplice. On suit que, sous les Césars romains, les criminels étaient réservés, pour l’amphithéâtre, ce qui dans les provinces augmentait le nombre des condamnations capitales de la part de magistrats désireux de hâter la célébration dos jeux, À Rome, il n’était pas besoin de tant de façons pour approvisionner le cirque ; à défaut de criminels ou de gladiateurs, il y avait les chrétiens, et quelquefois même les spectateurs, comme la chose arriva sous Cnligulu qui, voyant que.les bêtes féroces allaient manquer de victimes, ordonna de jeter un certain nombre de spectateurs dans l’arène, en ayant soin auparavant de leur couper la langue, pour qu’ils ne vinssent pas troubler la fête par leurs cris. Il en était de même chez les Gaulois, qui réservaient les criminels pour les sacrifices qu’ils faisaientàteur.s dieux. C’est ainsi qu’aujourd’hui encore, chez "certaines peuplades de l’Afrique et de l’Australie, le prisonnier de guerre est gardé et même bien traité jusqu’au jour où par sa mort il ajoute à la pompe d’une solennité et sert de nourriture à ses vainqueurs. Ce qu’il nous faut observer encore à propos des criminels, ce sont certains usages qu’on retrouve chez tous les peuples ; ainsi à toutes les époques il y a eu des jours consacrés, pendant la durée desquels l’exécution des criminels ne pouvait avoir lieu, et des circonstances particulières qui les défendaient contre certains supplices : en Perse, la loi ne condamnait jamais à mort pour un premier crime ; à Rome, un ancien usage défendait de taire mourir les filles qui n’étaient pas nubiles ; aussi, avant de tuer la fille de Séjan, le bourreau la viola ; le citoyen romain ne pouvait être, ni battu de verges ni crucifié ; et aujourd’hui éncore, dans notre législation, on ne peut faire mourir une femme enceinte qu’après qu’elle est délivrée de son fruit. Mais l’usage le plus généralement répandu était celui d’après lequel les criminels étaient redevables de leur grâce a certaines circonstances ; à une rencontre heureuse. À Rome, un criminel conduit au supplice qui rencontrait sur sa route une Vestale était gracié, pourvu que celle-ci déclarât avec serment que cette rencontre était due au seul hasard. Dans presque toutes les monarchies il existait ua —usage semblable, et jadis l’apparition soudaine du roi était presque toujours un gage de clémence et de pardon. À Bruges, au xvie siècle, un criminel fut sauvé pour avoir rencontré en allant au supplice le carrosse de Charles-Quint, rencontre concertée avec le cocher de l’empereur. Dans l’Europe catholique et cléricale du moyen âge, a toutes les grandes fêtes, des

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criminels étaient graciés en signe de réjouissance, à Pâques surtout, comme symbole de la descente de Jésus-Christ aux enfers et de la délivrance des âmes des justes. Les chrétiens avaient pris cette coutume des Juifs ; et l’on sait qu’en semblable circonstance Barrabas fut préféré à Jésus-Christ, En outre, chaque ville avait son privilège particulier, comme à Rouen la fierté, qui délivrait chaque année un prisonnier, en souvenir de la gargouille vaincue par saint Romain. Les avétie ments des rois, leur entrée dans leurs bonnes villes étaient marqués par de semblables grâces, droit que la plupart des évêques partageaient avec eux, notamment celui d’Orléans, qui combattit longtemps pour maintenir et conserver son privilège. Ce droit de frâce n’était pas moins abusif que le droitasile ; comme lui, il s’opposait au cours naturel de la justice, favorisait les crimes en empêchant l’effet moral de la répression, par suite de l’espoir que chaque coupable pouvait avoir d’obtenir sa grâce, La royauté dut lutter pendant de longs siècles pour ramener à elle ces parcelles démembrées de sa puissance ; c’est surtout dans le clergé, toujours avide d’influence et de domination, qu’elle trouva les plus grandes résistances. Enfin elle triompha, et aujourd’hui c’est au chef de l’État seul qu’il appartient de faire grâce aux criminels.

Criminel (l’honnête), comédie par Fenouillet. V. honnête criminel (1’).

CRIMINELLEMENT ad v.(kri-mi-nè-le-man — rad. criminel). D’une façon criminelle : Tu as abusé criminellement de ta force. (E. Sue.)

— Par exagér, Sévèrement : Vous-juges criminellement des actions légères, il Peu usité.

— Jurispr. Au criminel : Poursuivre, juger, condamner criminellement. Protagoras ayant commencé un de ses ouvrages par ces mois ; Je ne sais s’il y a des dieux ou s’il n’y en a

• point, fut poursuivi criminellement. (Barthél.)

CRIMINEUX, EUSE adj. (kri-mi-neu, euze). Ancienne forme du mot criminel.

CKIM1ML, famille noble d’origine française, établie en Danemark. Le marquis Valentin Le Merchié de Criminilémigra en 1791 et prit du service dans l’armée que les princes français formaient à Coblentz. Lors de la dissolution de cette armée, il gagna le Holstein, où il épousa, en 1796, une comtesse Schimmehnann, dont il eut deux fils. Une tante de la comtesse, mariée à Frédéric Reventlow, n’ayant point d’enfants, adopta, en 1815, les deux jeunes marquis, lesquels, à partir du 2 mai 1820, prirent le nom et les armes de comtes de Reventlow-Criminil.-L’ainé, Joseph-Charles, né en i"97, ocoupa dans le Holstein divers emplois supérieurs où il manifesta pour le parti du schleswigholsteînisme une sympathie et un zèle qui ne furent pas sans influence sur les révoltes ultérieures de ce-parti contre la couronne danoise. Il mourut en 1850. — Le cadet, Henri-Anna, né en 1798, fut d’abord attaché à la légation danoise près la cour de Berlin. 11 occupa ensuite le poste à’amtmand ou préfet à Plensborg, puis lit partie du ministère en 18-12, avec le portefeuille des affaires étrangères. À la chute du ministère, en 1848, il se

t retira ; mais en 1850 il rentra dans le cabinet.

; Depuis 1854, il s’est complètement retiré des

’ affaires.

CIUM1SUS ou CltlMISA, rivière de l’Italie

j ancienne, dans lu Brutimn ; elle arrosait une petite ville du même nom et porte aujourd’hui

j le nom de Lipudu, u Nom ancien d’une rivière

’ de Sicile, qui passait à Ségeste. Sur ses bords, ïimoléon vainquitles Carthaginois, l’an 340 av. J.-C. ■ CRIMNON s. m. (kri-mnonn — gr. krimnon, même sens). Ane. phurin. Panne grossière.

! CRIN s. m. (krain — lat. crinis et cirrus ;

■ gr. korrê, korsê ; angl. haïr ; alletn. Itaar ; lithuanien karezis ; russe szerst. M. Eichhoff rattache ces divers analogues nu sanscrit cirsis, crête, cirajas, cheveu, du verbe cr, percer, saillir). Poil long, ferme et souple à la fois, qui pousse à certains animaux, particulièrement au cou et à la queue : Coussin de crin. Tamis de crin. Oreiller de crin bianc. Crins de cheval. Chins de lion. L’Arabie et la Libye ont des chevaux dont la crinière et les crins sont fort courts et hérissés. (Butï.) Auec quel soin sont faites les lignes des pêcheurs de nos rivières ! Comme le Crin en est précieusement égal ! (A. Karr.)

Les crins de son cheval en aigrettes flottantes Balancent sur son front leur ornement guerrier.

Delii.i.e.

Il Ensemble des poils de ce genre que porte un animal : Ce cheval est d’un beau crin. Des coursiers attentifs le crin s’est hérissa.

Racine. B Masse de poils de ce genre employés ensemble dans la fabrication d’un objet quelconque : Matelas de crin. Coucher sur le crin. (Balz.) Le crin est plus hygiénique qui : la laine. (A. Rion.)

— Poétiq. ou très-fam. et pardénigr. Cheveu : Oui a si mal taillé vos crins 1 Je m’attendais à tout moment à voir ces messieurs se prendre aux crins, fin ordinaire de leurs dis*- 1 sertations. (L.e Sage.)