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t II est facile de reconnaître dans la forme ’ de la cotte d’armes, dit M. de Clarac, celle du sanum des anciens Gaulois, celle de la saie et du sayon des anciens chevaliers, dont les blouses modernes peuvent donner une parfaite idée. Au xve et au xvio siècle, les chevaliers déployaient un tel luxe dans leurs cottes d’armes, qu’on fut obligé de le restreindre : elles étaient souvent de drap d’or^ ou d’argent, relevé de broderies en bosse et d’armoiries, et orné de pierres précieuses ; il y en avait aussi qui étaient faites de petits anneaux ou mailles d’acier, quelquefois entremêlées d’or, et qui étaient plus propres aux combats. • COTTE (Robert de), architecte, né à Paris en 1657, mort en 1735. Élève et beau-frère de Mansart, il fut d’abord chargé de tous les détails des édifices construits sur les dessins de son maître. Il acheva la chapelle de Versailles et construisit la belle colonnade ionique de Trianon, le dôme des Invalides, le grand autel de Notre-Dame, le bâtiment dés Bénédictins de Saint-Denis (aujourd’hui la maison d’éducation de la Légion d’honneur), l’hôtel de la Vrillière (aujourd’hui la Banque de France), donna les dessins de la place Bellecour, à Lyon, ainsi que des édifices qui en décorent les deux extrémités, etc. Le portail de Saint-Roch fut construit sur ses dessins, mais après sa mort. En 1708, il avait remplacé Mansart dans ses charges de premier architecte du roi et de directeur de la Monnaie des médailles.

COTTE (le P. Louis), célèbre météorologiste français, né à Laon le 20 octobre 1740, mort à Montmorency le 4 octobre 1815. Il commença ses études au collège de l’Oratoire de Soissons et les termina dans la maison des Oratoriens de Montmorency. Entré à Juilly comme préfet des études, il y fut ensuite chargé du cours de philosophie ; mais ù ne tarda pas être rappelé à Montmorency, où la maison qui l’avait élevé lui confia la chaire de philosophie. Ayant renoncé à la carrière de l’enseignement, Cotte devint, en 1767, vicaire de Montmorency, puis curé en 1773. En 1780, son infatigable activité lui permit de remplir les fonctions de supérieur de la maison de l’Oratoire à Montmorency. « Il est à remarquer, dit un de ses biographes, M. Guillon, que les travaux de direction et d’ordre qu’exigeait ce poste important ne l’empêchèrent pas de s occuper aussi utilement qu’il l’avait fait jusqu’alors du soin de sa paroisse, de l’étude des sciences et de l’éducation morale des enfants. ■ En 1784, il fut nommé chanoine à la cathédrale de Laon. L’évêché et.le chapitre de cette métropole ayant été supprimés par la Révolution, Cotte retourna à Montmorency, où sa présence était fort regrettée : et lorsque le choix des curés fut soumis à l’élection, ses anciens paroissiens l’acclamèrent unanimement. En 1794, il renonça à la prêtrise et se maria. En 1798, il fut nommé conservateur adjoint de la bibliothèque du Panthéon ; mais, rappelé par les désirs des " habitants de Montmorency, il accepta de nouveau, en 1802, les fonctions pastorales, qu’il conserva jusqu’en 1804. À cette époque, il s’ensevelit dans la solitude la plus profonde de la vallée de Montmorency, pour se livrer > entièrement aux travaux scientifiques qui avaient jusque-là occupé ses loisirs.

On doit à Cotte la découverte, en 1706, de la source minérale sulfureuse d’Enghien, et on le considère comme le véritable créateur de la météorologie, qui n’était avant lui qu’un assemblage de faits incohérents. Les recherches auxquelles il s’est livré sur cette science sont consignées dans une foule de mémoires insérés dans le recueil de l’Académie des sciences depuis 17G5, et dans divers ouvrages publiés à part, dont les principaux seront cités plus bas. Cotte s’est aussi occupé spécialement de diverses questions agronomiques. Il a fait notamment des expériences sur le chaulage des blés et sur la végétation des céréales, soit dans différentes natures de terrain, soit dans des mélanges de substances minérales ; en outre, et sur l’indication de Rozier, il a suivi la culture comparée de vingt-cinq espèces de vignes. Il fut l’un des fondateurs de la Société d’agriculture de Laon, dont il commença à faire partie en qualité d’aisoeiédès 1774. En 1769, l’Académie des sciences l’avait admis en qualité de membre correspondant, et, en 1803, la première classe de l’Institut lui confirma ce titre.

Le premier ouvrage que le P. Cotte ait publié est son Traité de météorologie, dont il avait présenté le plan à l’Académie dès l’année 1769. Il parut en 1774 dans le format in-4o, sous le privilège de l’Académie, à qui l’auteur l’avait dédié. Cet ouvrage contient un traité complet des météores, l’histoire et la description du baromètre, du thermomètre et des autres instruments météorologiques et botanico-météorologiques, les résultats des tables et des observations, et enfin la méthode qui doit être suivie pour faire des observations météorologiques. La partie pratique est divisée en trois sections. Dans la première, l’auteur entre dans le détail de toutes les conséquences utiles que les observations météorologiques ont fournies far rapport à la physique ; dans la seconde, il découvre la liaison intime que les météores ont avec les productions de la’terre, en réunissant sous un même F oint de vue toutes les connaissances dont agriculture est redevable aux observations combinées des météores avec l’état des productions de la terre. Enfin, dans la troisième, il fait voir le rapport marqué que les maladies épidémiques ont avec les différentes températures de l’atmosphère. Encouragé dans la poursuite de ses observations par l’élite des savants, le P. Cotte donna, en 1788, une suite à l’ouvrage précédent, ayant pour titre : Mémoires sur ta météorologie (2 vol. in-4o), et il a laissé, en outre, la valeur de deux autres volumes in-4<> de mémoires inédits sur la météorologie, dont les manuscrits sont conservés à la bibliothèque de Laon.

On doit encore à ce savant^ observateur : Leçons élémentaires de physique, d’hydrostatique, d’astronomie et de météorologie, avec un traité de la sphère (1785, in-12, ouvrage réimprimé en 1792 et en 1798) ; Leçons élémentaires d’histoire naturelle à l’usage des jeunes gens (1787, in-12) ; Manuel d’histoire naturelle ou tableaux systématiques des trois règnes, minéral, végétât et animal, avec une table combinée des plantes et des insectes qui en tirent leur nourriture, etc. (1787, in-8<>) ; Leçons élémentaires d’agriculture par demandes et par réponses à l’usage des enfants (1790, in-12) ; Leçons élémentaires sur le choix et la conseroation des grains (in-12) ; Leçons d’histoire naturelle sur les mœurs et sur l’industrie des animaux (1799, 2 vol. in-12).

Les travaux météorologiques du P. Cotte sont en grande estime chez les observateurs sérieux de notre époque ; le savant chimiste et météorologiste F.-V. Raspail, entre autres, en fait le plus grand cas.

COTTÉE s. f. (ko-té — de Cotta, forestier allem.). Bot. Genre de plantes, de la famille des graminées, tribu des pappophorées, renfermant une seule espèce qui croît au Pérou.

COTTE-HARDIE s. f. (ko-te-ar-dl). Sorte de robe longue de drap ou de camelot, qui, dans le xive et dans le xve siècle, était commune aux deux sexes : Vénus s’était présentée à eux vêtue d’une belle cotte-hardie armoriée au navire de la ville de Paris. (V. Hugo.) Il PI. cottks-hardies. On a dit par corruption

COTARDIE OU COTTARME.

COTTENDORFIE s. f. (ko-tam-dor-fl — de Cottendorf, n. pr.). Bot. Genre de plantes, de la famille des broméliacées, renfermant une seule espèce qui croît au Brésil.

COTTENET (Emile), acteur et auteur dramatique français, mort à Paris en 1833. Il joua longtemps au théâtre des Célestins à Lyon. Nous connaissons de lui : Athènes ou les Grecs d’aujourd’hui, tragédie en trois parties et en vers, représentée à Londres le 4 juillet 1827 (Londres et Paris, 1827, in-s°) ; Dumollet à Lyon, ou Bêtise sur bêtise, folie-vaudeville en prose (Lyon, 1813), avec Beuzeville ; le Soldat et le courtisan (1817), comédie-vaudeville avec le raêrae ; Est-ce une fille ? est-ce un garçon ? à-propos-vaudeville en un acte (Paris, 1817, in-8o), avec Martin ; la Fête du Béarnais, à-propos en un acte, mêlé de couplets (Paris, 1817, in-8o), avec Ch. Hubert ; l’Heureuse nouvelle ou le Premier arrivé, à-propos en un acte, mêlé de vaudevilles, à l’occasion de l’heureux accouchement de S. A. R. la duchesse de Berry (Paris, 1817, in-8o) ; les Jumelles béarnaises, comédie en un acte ; Patapan, ex-tambour de l’ex-armée d’Espagne, à la représentation de J’Attaque du convoi, potpourri (Paris, 1821, in-s°) ; Patapan à la représentation de Jeanne d’Arc à Feydeau, potpourri (Paris, 1821, in-8<>) ; les Poissons d’avril ou le Charivari, amorce en un acte, mêlée de vaudevilles (Paris, 1816, in-8o), avec Carmouche ; les Trébuchets, folie villageoise, mêlée de couplets (Paris, 1821, in-S°) ; Tristesse et gaieté, on les Deux noces, vaudeville en un acte (Paris, 1820, in-8»), avec Ch. Hubert.

COTTEREAU (Claude), écrivain français, né à Tours, vivait au xvie siècle. Il fut d’abord jurisconsulte, puis entra dans les ordres et devint chanoine de Notre-Dame de Pa.ris. Il était très-savant et très-versé dans les langues anciennes. On a de lui, entre autres écrits : De jure et privilegiis militum (Lyon, 1539, in-fol.), et une traduction des douze livres des Choses rustiques de Coluraelle (Paris, 1551, in-8o).


COTTEREAU (Thomas-Jules-Armand), jurisconsulte français, né à Tours en 1733, mort en 1809. Il a laissé, entre autres traités : le Droit général de la France et le droit particulier de la Touraine et du Loudunois (Tours, 1778-1788, 3 vol, in-1»), fruit de trente années de recherches.


COTTEREAU (les frères), surnommés Chouan, promoteurs et premiers chefs de l'insurrection à laquelle ils ont laissé le nom de chouannerie.

L’aîné des frères Cottereau était ce Jean Chouan dont le nom devint si fameux dans les guerres de l’Ouest. I1 était né dans la paroisse de Saint‑Berthevin, près de Laval (Mayenne), le 30 octobre 1757. Fils et petit-fils de bûcherons‑sabotiers, il vint au monde dans la forêt de Concise, et fut élevé au milieu des bois. Devenu grand, il se rangea avec ses frères parmi les faux‑sauniers qui faisaient la contrebande du sel. Dans cette vie aventureuse, il fut plus d'une fois arrêté et faillit même être pendu pour le meurtre d'un gabelou ou douanier. Des protections locales le sauvèrent et lui firent obtenir un engagement de soldat. Il déserta au bout d'un an, revint dans son pays, et après de nouvelles équipées et un emprisonnement de deux années à Rennes, il devint gérant d'une petite propriété de son canton. I1 vivait assez paisiblement lorsque la Révolution vint le rejeter dans les aventures. Les agents royalistes et les prêtres ne pouvaient manquer d'enrôler au service de la contre‑révolution ces hommes intrépides, demi‑barbares et demi‑brigands, dont la vie n'avait été qu'une lutte continuelle. Jean Chouan devint un des instruments du prince de Talmont, et, le 15 août 1792, il se mit à la tête des insurgés du village de Saint‑Ouen, près de Laval, qui s'étaient soulevés pour empêcher dans leur canton le recrutement des volontaires. Ce mouvement resta circonscrit dans cette partie du bas Maine. Les insurgés, qui se composaient en partie de contrebandiers, ne faisaient qu'une guerre de surprise et de coups de main, dont l'assassinat des patriotes et le pillage formaient les principaux épisodes. Ils s'appelaient chouans, du nom de leur chef. À l'article CHOUANNERIE, nous avons donné sur l'origine de ce nom la version le plus généralement admise. Trois frères de Jean, François, Pierre et René, ainsi que d'autres de la même famille, s'étaient également jetés dans l'insurrection. Un seul d'entre eux survécut, René, le plus jeune des frères Cottereau ; tous les autres périrent dans cette guerre civile qui précéda la guerre de Vendée proprement dite, se confondit un moment avec elle et se perpétua jusque sous le consulat. Nous en avons esquissé les principales péripéties (V. CHOUANNERIE) ; nous n'avons donc pas à les retracer ici. Nous ajouterons seulement que Jean Cottereau, souvent fugitif et caché au milieu des bois, conserva le commandement de l'une des bandes, et, après une série d'expéditions et de brigandages, fut blessé mortellement dans un combat contre les républicains, aux environs de Laval (juillet 1794).


COTTEREAU (P.-L-), médecin français. Il passa en 1825 son doctorat à la Faculté de médecine de Paris, dont il a été agrégé et où il a occupé une chaire de thérapeutique et de pharmacologie. On a de lui, outre de nombreux articles dans des recueils et journaux scientifiques : un Traité élémentaire de pharmacologie (Paris, 1835-1839, in-8o), le seul traité complet de ce genre qu’on possède ; Des modifications que la connaissance des causes des maladies peut introduire dans leur traitement (Paris, 1839, in-S°) ; Formulaire général ou Guide pratique du médecin, du chirurgien et du pharmacien (Paris, 1840), etc.


COTTERON s. m. (ko-te-ron — dimin. de cotte). Ane. art milit. Petite cotte d’armes courte et étroite.

— Homonymes. Coterons, coteront (du verbe coter), et quotterons, quotteront (du verbe quotter).

COTTESWOLD ou COTESWOLD - HILLS, collines du comté de Glocester, en Angleterre. Elles occupent, au S. du comté, un espace d’environ 36 kilom. ; elles sont cultivées et nourrissent une race de moutons appelée race cotteswold.

Cette race de moutons est une des plus remarquables de l’Angleterre. Originaire des

coteaux situés à l’est du comté de Glocester, le mouton cotteswold, avant son perfectionnement, était réputé pour sa rusticité et pour la finesse et la blancheur de sa laine ; il était mal conformé et à squelette lourd. Le mouton cotteswold d’aujourd’hui est répandu dans les comtés de Wilt, d’Hereford, d’Oxford, de Worcester, de Glamorgan, de Norfolk, de Kent, de Somerset, etc. Cette race fournit des types améliorateurs pour l’Angleterre et ses colonies, ainsi que pour l’étranger. Le mouton cotteswold est fort de taille ; sa toison est tassée, étendue sur le corps ; la laine s’avance entre les oreilles, en toupet qui. tombe sur le front ; elle est lisse, douce et très-blanche ; la tête, légèrement busquée, est un peu forte ; les oreilles sont larges, courtes et tombantes ; les membres sont forts, les aplombs réguliers. Ce mouton a une grande aptitude à l’engraissement. M. Magne a vu chez un boucher de Paris un mouton cotteswold çfui avait un décimètre de lard à la croupe et au poitrail. La viande est meilleure et plus estimée que celles des autres races anglaises.

Ce mouton atteint souvent le poids de 40 kilogrammes par quartier, et les toisons de 10 kilogrammes ne sont pas rares. « Très-souvent il arrive, dit M. de la Nourais, que des moutons d’un an se vendent tondus jusqu’à 60 shillings, ou 75 fr. Dans les derniers jours d’avril, on en a vendu à Cirencester 58 shill., et, si l’on compte 12 livres do laine à 1 shill. 6 den. (1 fr. 875), on aura 4 livres ou 100 fr., tant pour l’animal que pour la laine. Cette race ne laisse rien à désirer sous le rapport de la précocité. Mais son mérite principal, c’est d’être vigoureuse et rustique, quoique bête à viande, ce qui lui permet de s’approprier aux circonstances au milieu desquelles elle peut être transportée, qualité que ne possèdent pas les autres races anglaises.

La race cotteswold, en croisant nos brebis mérinos, produirait des métisanglo-mérinos qui seraient la plus haute perfection de l’espèce ovine, si l’on parvenait à bien fixer les caractères qui en constituent le mérite. Les béliers de cette race jouissent d’une grande faveur ; en 1861, la moyenne de leur prix s’est élevée jusqu à 1,000 fr.

COTTIENNES (ALPES), partie occidentale

de la grande chaîne des Alpes, depuis le mont Viso jusqu’au mont Cenis ; son nom est tiré de celui du chef gaulois Cottius, qui sut conserver son indépendance au milieu de ces montagnes. Les points culminants des Alpes Cottiennes sont le Viso, le Genèvre et le Tabor. Ces montagnes projettent en France le chaînon des Alpes du Dauphiné et un petit contre-fort entre l’Arc et le Drac. De ses flancs descendent, en Italie, le Pô, le Clusone et Ia-Doria-Ripana, et en France la Durance et laSorgues.

QOTTIER s. m. (ko-tié). Bot. Espèce de saule cultivé aux environs d’Orléans.

COTTJÈRE s. f. (ko-tiè-re). Techn. Barre de fer plus large qu’une barre ordinaire.

COTT1ÈRE (Matthieu), en latin Cotteriua, ministre de l’Église réformée de Tours au commencement du xvue siècle ; il fut député aux synodes nationaux d’Alais en 1620 et de Charenton en 1631. Nous n’avons sur sa vie que ces détails sommaires. Il a laissé des ouvrages qui prouvent que ce n’était pas un homme ordinaire. Ce sont : De justificatione hominis coram Deo (Genève, 1604, in-4o) ; Explicatio Apocalypseos (Saamuv, l5, -4a) ;

Truite des originaux et des versions, servant de réponse à la Genève plagiaire du P. Cotton, et de défense aux versiom de l’Écriture des Églises réformées (Saumur, 1619, in-4») ; les Prophéties touchant l’état de la religion et de l’Église des derniers temps (Genève, 1637, in-4o) ; Paradoxe : l’Église romaine, en ce qu’elle a de différent des Églises réformées, n’est ancienne que de quatre cents ans (Genève, 1641, in-fol.) ; Eclaircissement sur une principale controverse, ou Exposition des paroles de l’Évangile : « Tu es Pierre, etc. » (Genève, 1642, in-4o). Matthieu Cottière laissa un fils, nommé Isaac, qui embrassa aussi la carrière pastorale, et dont le recueil des thèses saumuriennes contient une thèse intitulée : De conciliorum auctoritate.

COTTIGNIER (François de), chansonnier français, né à Lille en 1670, mort en 1740 ; il reçut le surnom de BrAie-Maluon, parce que, pour s’attirer un auditoire, lorsqu’il s’arrêtait sur une place, il avait l’habitude de mettre le feu à une petite maison de cartes attachée au bout d’un bâton. Les chansons de Cottignier, pleines de verve satirique et composées dans le patois des habitants de Tourcoing, qui servaient de thème ordinaire à ses plaisanteries, obtinrent un succès populaire et furent publiées à Lille en 3 vol. in-12. André Panckoucke a dit, en parlant du joyeux chansonnier :

Brùle-Maison, chanteur, par mille jeux plaisanta Distilla le venin dans ses traita médisants, •

Aux accès insolents d’une bouffonne joie, La sagesse, l’esprit, le bon sens fut en proie : On vit par le Lillois un po6te avoué S’enrichir aux dépens du Tourquenois joué.

COTTIGNON (Pierre), poète français. V. Co TIGNON.

COTTIN (Jean), faux prophète vivant au xvie siècle. Ce personnage, peu connu des biographes, était des environs de Gisors. Il contrefaisait, dit-on, l’enthousiaste et l’inspiré. Le parlement de Rouen, toutes chambres assemblées, le condamna le 27 mars 1559 à être brûlé vif, comme prédicant, à Rouen. Il fut exécuté sur la place du Marché-aux-Veaux, où Jeanne Darc avait péri du même supplice ; et deux de ses disciples, nommés Pollet, furent pendus dans la même ville.

C’est ainsi que l’histoire, faite par quelques catholiques trop zélés, représente Jean Cottin. Jean n’était qu’un religionnaire ardent, qui, comme tous ceux de son parti, irrité des rigueurs des deux derniers règnes, avait profité de la mort de Henri II pour prendre sa revanché.,

Encouragé de voir Antoine de Bourbon, roi de Navarre, d’Andelot et le prince de Condé marcher à la tête de la Réforme, il se fit prédicateur des doctrines du parti, et concourut par sa propagande hardie à gagner le peuple de Rouen. Ce fut donc pour arrêter, par l’exemple d’un châtiment terrible, les tentatives des hérétiques que le parlement fit brûler Cottin et quelques autres prédicants compromis dans les luttes de religion qui agitèrent cette ville.

COTTIN (Sophie Ristaub, dame), célèbre femme de lettres française, née à Tonneins, près de Clairac, en 1773, morte à Paris le 25 août 1807. Mme Cottin fut élevée à Bordeaux sous les yeux d’une mère qui, nullement étrangère aux choses de l’esprit, surveilla avec sollicitude l’éducation de son enfant. Rien, durant la première jeunesse du futur auteur de Mathilde et de Claire d’Albe, ne fit pourtant deviner une intelligence supérieure ; elle était douce et bonne, peut-être un peu songeuse, sérieuse même quelquefois. Un banquier de Paris fut surpris et touché de cette douceur unie à ce sérieux dans la caractère d’une jeune fille qui était presque une enfant encore ; il la demanda en mariage et l’obtint ; elle n’avait que dix-sept ans. M. Cottin, son mari, était alors possesseur d’une grande fortune ; mais, à quelque temps de là, il s’engagea malheureusement dans fuel entreprises commerciales que le mouvement révolutionnaire fit échouer. Bientôt après, et au milieu de l’année 1793, il mourait à peu près ruiné. La jeune veuve recueillit les épaves du naufrage, et. d’une opulente posi 3fi