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Diversarum natianum hàbitus, etc. (Pavie,

589, 104 pi. gravées au burin par Pietro

Bertelli). Ce recueil a été complété par deux

autres volumes contenant, l’un 78 planches,

l’autre 71.

Costumes du clergé. Cleri totius Romance Ecclesiœ subjecli, seu pontificiorum ordinum omnium omnino utriusque sexus habitus, artifieiosissimis figuris nunc primum à Jodoco Amman expressi (Francfort, 1585, in-4o, 102 pi. ; texte par Franciscus Modius, S° édi£. en 1599, 3* édit. en 1661). Diverses éditions allemandes.

Recueil de tous les costumes religieux et militaires, par Ch. Bar (Paris, 1778-1798, 6 vol. in-fol., avec un grand nombre de planches coloriées d’une assez belle exécution). Ch. Bar a publié, en 1793, sous le pseudonyme de Rabelli, un extrait de ce recueil, qu’il a intitulé : Mascarades religieuses et monastiques de toutes les parties du globe, etc.

Représentation de tous les ordres réguliers et séculiers et des ordres de chevalerie (Abbildungen aller geistlichen...), ouvrage allemand, par C.-P. Schwan (Manheim, 1779-1794, 3 vol. in-4o, planches coloriées).

Ordenes religiosas y militares représentadas en estampas, ouvrage espagnol anonyme (in-fol., 174 pi.).

Les Habillements des différentes nations du monde, suite de 16 planches gravées par " J.-W. Baur (Rome, 1636).

Recueil de costumes français, flamands, allemands et suisses, avec des costumes de femmes de tous les pays du monde, suite de 90 planches environ gravées par W. Hollar (1644-1649, in-12). Hollar a publié un autre recueil de costumes féminins, sous ce titre : Muliebris ornatus.

Mœurs et costumes de femmes chez diverses nations, suite de 17 planches in-4» gravées et publiées par Michel van Lochon (Paris, vers 1650).

Habillements de plusieurs nations, suite de 119 planches numérotées, avec frontispice, publiées par P. van der Aa (Leyde, vers 1700).

Recueil d’estampes représentant les grades, les rangs et les dignités suivant le costume de toutes les nations existantes, par P. Dulfos (Paris, 1779, 2 vol. gr. in-fol., 264 pi.).

Raccolta di stampe ché représentano figure ed habiti di varie nazioni, seconda gli originali, etc., par Théod. Viero (Venise, 1783-1790, 3 vol. gr. in-fol., 360 pl.j.

Costumes civils actuels de tous les peuples connus, par Sylvain Maréchal (Paris, 1788, 4 vol. petit in-4o, 305 pi. coloriées).

Costumes, mœurs et usages de tous les peuples (de l’Europe), par Ëyriès (Paris, 1821, gr. in-8").

Costumes des xili», xlvo et xve siècles, extraits des monuments les plus authentiques de peinture et de sculpture, par Camille Bonnard (Paris, 1828-1836, £ vol. gr. in-4o, 200 fig. coloriées).

Costumes des femmes de Hambourg, du Tyrol, de la Hollande, de la Suisse, de la Franconie, de l’Espagne, du royaume de Naples, etc., dessinés pour la plupart par M. Lanté, gravés par M. Gatine, avec une explication pour chaque planche, par Lamésangère (Paris, 1827, in-4o, 100 pi. coloriées).

Costumes de Suisse, Autriche, Chine, Russie, Turquie, Angleterre (Costumes being picturcsque représentations of the dress and manners of Switzerland...), ouvrage anglais anonyme (Londres, 1814-1815, 7 vol. gr. in-8<>, nombreuses planches coloriées).

Allemagne. Costumes de Hambourg, suite de 45 planches coloriées, dessinées et gravées par le professeur C. Suhr (Hambourg, 1812, in-fol.).

Parmi les graveurs dont on peut consulter utilement l’œuvre pour les costumes allemands, nous citerons Hans-Sebald Beham, qui a gravé huit pièces de costumes militaires et une quarantaine de pièces de costumes de paysans du xvie siècle ; Jacob Bink, D. Hopfer et Franz Brun, qui ont gravé des costumes militaires de la même époque, etc.

Angleterre. Recueil des habillements de différentes natures et en particulier des vieux ajustements anglais, d’après les dessins d’Holbein, de van Dyclc, de Hollar et autres (Londres, 1757-1772, 4 vol. gr. in-4<>, texte anglais et français, 480 fig. ; il y a des exemplaires où elles sont coloriées).

Représentation des costumes maritimes, militaires et autres de la Grande-Bretagne (Picturesque représentation of the naval, etc.), par J.-A. Atkinson (Londres, 1807, 1 vol. in-fol., 50 pi.). L’ouvrage devait avoir 2 volumes.

Costumes de la Grande-Bretagne, dessinés, gravés et décrits par W.-H. Pyne. Ouvrage anglais (Londres, 1808, gr. in-4o).

Costumes de l’Angleterre du vue au xvie siècle (Costume of England from the seventh...}, par Ch. Hamilton Smith (Londres, J811-1813, gr. in-4o, 60 pi.).

Costumes de l’armée de l’empire britannique (Costume of the army of the british empire...), par Ch. Hamilton Smith (Londres, 1812, gr. in-4o, planches).

Les Costumes des habitants primitifs des îles Britanniques depuis les temps les plus reculés jusqu’au vie siècle (The costume of the originalinhabitants of the British islands, etc.), par S.-R. Meyriok et Ch. Hamilton Smith (Londres, 1814, in-4", fig.).

Les Costumes du Yorkshire..., suite de 40 planches coloriées, avec frontispice et des COST

cription en anglais et en français (Londres, 1814, in-4o).

Autriche. Costumes de l’armée d’Autriche en 1800, suite de 55 pièces gravées parBartsch, Le même artiste a gravé 25 autres pièces pour un recueil intitulé : Costumes des États d’Autriche.

Costumes des États héréditaires de la maison d’Autriche, par Bertrand de Molleviile ; traduit en anglais par Dallas (Londres, 1804, gr. in-4").

Costumes des habitants de la Hongrie, par J. Heimbucher de Bikessy, Ouvrage allemand (Vienne, 1820, in-4o, fig. coloriées).

Belgique. Collection de costumes de tous les ordres monastiques supprimés à différentes époques dans la ci-devant Belgique (Bruxelles, vers 1800, in-4o, 108 pi. coloriées).

Costumes belges doits et militaires, religieux, anciens et modernes, dessinés par Madou (Bruxelles, 1830, in-4o, planches coloriées), Chine. Les Costumes de la Chine, par Mason ; texte en anglais et en français (Londres, 1800-1806, gr. in-4o).

Les Costumes de la Chine, parWill. Alexander ; ouvrage anglais (Londres, 1805, gr. in-4o, 48 pi. coloriées).

Espagne. Coleccion gênerai de los trages (costumes) de Espana, segom se usan actualmente, ouvrage anonyme (Madrid, petit in-8o, 114 pi.).

France. Théâtre de France, contenant les diversitéz d’habits..., suite de 22 planches gravées et publiées par Isid. Briot (Paris, vers 1630, in-4o).

Diversités d’habillements à la mode naïvement portraits sur la différente condition de ta noblesse, des magistrats et du tiers état, recueil de 21 planches, dont Brunet attribue l’exécution à Abr. Bosse, et Ch. Le Blanc à Briot.

Représentation de l’ancien habillement de Strasbourg, ouvrage allemand, publié par F.-A. Haussier (Strasbourg, vers 1720, in-4o, 18 pi. gravées par Quirin Fonbonne).

Les Habillements modernes et galants, suite de pièces publiées à Paris, de 1785 à 1792, par cahiers de six estampes, éditées par Basset. Magasin de modes nouvelles françaises et anglaises, avec planches coloriées d’après Defraisne (Paris, 1785-1789).

Monument du costume physique et moral de la fin du xviiio siècle..., par Moreau le jeune (Neuwied-sur-le-Rhin, 1789, gr. in-fol., 36 pi.). Costumes des mœurs et de l’esprit français avant la grande Révolution, à la fin du x vme siècle, par B.-A. Dunker (Lyon et Paris, 1791, in-so, 96 pi.).

Journal des dames et des modes, par Lamésangère (Paris, 1797-1829, 33 vol. in-so). Ce recueil comprend un nombre considérable de planches.

Observations sur les modes et les usages de Paris, pour servir d’explication aux 115 caricatures publiées sous le titre de : Bon genre, par Lamésangère (Paris, 1822, in-fol.).

Monuments français inédits pour servir à l’histoire des arts, des costumes, etc., par N.-X. Willemin (Paris, 1806-1833, in-fol., 302 pi. coloriées, avec texte par A. Pottier). Recueil de figures illustrant la physionomie, les mœurs et les caractères des peuples de France et d’Allemagne (A séries ofgroups, illustraling the physiognomy, etc.), par G. Lewis (Londres, 1S21-1823, gr. in-8o, 60 pi.). Collection complète des uniformes des armées françaises, de 1791 à 1814, dessinés par MM. Carie et Horace Vernet et Eugène Lami (Paris, 1822-1823, in-4o, 96 pi. coloriées).

Costumes des femmes du pays de Caux et de plusieurs autres parties de l’ancienne Normandie, .., par Lamésangère (Paris, 1827, in-4o, 105 pi. coloriées).

Collection de costumes, armes et meubles pour servir à l’histoire de France, par H. de Viel-Castel (Paris, 1828-1833, 3 vol. gr. in-4o, 300 pi.).

Costumes des Pyrénées françaises (The costumes of the frencà Pyrénées}, lithographies Sar Harding, d’après les dessins originaux e J. Johnson (Londres, 1832, gr. in-4o). Costumes français depuis Clovis jusqu’à nos jours, extraits des monuments les plus authentiques de sculpture et de peinture, par M. de Clugny (Paris, 1836-1839, 4 vol. in-8o).

Costumes de Bretagne, et de Normandie, publiés par Charpentier (Nantes, 108 pi. coloriées).

Parmi les graveurs qui ont reproduit des costumes français, nous citerons : Callot (Costumes militaires et Habillements de la noblesse française, sous Louis XIII) ; Stefano délia Bella (Costumes militaires, xvne siècle) ; H. Bonnart, J.-B. Bonnart et Nie. Bonnart (Costumes civils et militaires de la fin du xvne siècle) ; J. van der Brugger et N. Arnoult (xvne siècle) ; Ant. Benoit, L.-M. Bonnet, Benoît Audran le.jeune, F. Aveline, P. Aveline, J.-C. Baquoy, Joullain, S.-R. Baudouin (xvuie siècle) ; N.-F. Bertrand et V. Denon (xixe siècle), etc.

Grèce. Costumes et usages des peuples de la Grèce moderne, par de Stockelberg (Rome, 1826, pi. gravées par D. Marchetti).

Hollande. Jean van Assen a gravé, sous divers titres, des costumes hollandais du commencement du xvio siècle, et P. van dea

Berge une suite de 10 pièces, au xvne siècle. Tableau de l’habillement, des mœurs et des costumes de la république Batave au commencement du xix« siècle (Amsterdam, 1803, gr. in-4o, n pi.).

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Inde. Les Costumes militaires de l’Inde, ouvrage anglais, par le capitaine James (Londres, 1814, gr. in-4o, 35 pi. coloriées).

Italie. Habiti d’uomini e donne veneziane, suite de 25 pi. gravées par Giacomo Franco (Venise, 1610, in-fol.).

Divers habillements suivant le costume de l’Italie, dessinés par Greuze, ornés de fonds par J.-B. Allemand et gravés par Moitte (Paris, 1768, in-fol., 24 plj.

Raccolta di sessanta piu belle vestiture che si costumano nelltt provmcie del regno di Napoli (Naples, 1793, petit in - fol., fig. coloriées).

Costumes du royaume des Deux-Siciles, dessinés sur les lieux par Sgroppo (Paris, 1826, gr. in-4o, 130 lithogr. coloriées).

Raccolta délie diverse vestiture délie provincie del regno di Napoli (Naples, lithogr. de Cucinello et Bianchi (gr. in-8o, environ 100 pi.).

Collection de costumes des diverses provinces du grand-duché de Toscane (du duché de Gênes et du Tyrol), lithographies d’après les dessins de F. Pieraccini (Paris, 1726, gr. in-4o, 130 pi. coloriées).

Perse. Costumes de la Perse, dessinés d’après nature par Orlowski, lithographies par Hulman Dighton ; ouvrage anglais (Londres, 1820, gr. in-fol., lig. coloriées).

Portugal. Costumes duPoriugal, par M. Lévêque ; texte anglais (Londres, 1814, in-4o, 50 pi. coloriées).

Russie. Costumes russes et divers habillements des peuples du Nord, suite de planches gravées par J.-B. Le Prince.

Costumes de l’empire russe, ouvrage anglais (Londres, 1S03, gr. in-4o, 73 pi.).

Suisse. Costumes de Berne et des environs, suite de 6 planches gravées par Aberli et Dunker (1*723-1786).

Costumes suisses, dessinés par Haegy, d’après les tableaux de Reinhard, du musée de Bâle (Bâle, in-fol., 44 pi.).

Turquie. Costumes et usage des Turcs, suite de 69 planches gravées par Melchior Lorch (Hambourg, 1G26, in-fol.).

Costumes de la Turquie, par Dalvimart ; ouvrage anglais (Londres, 1802, gr. in-4o, 60 pi.).

Costumes de l’empire turc, par Lachaise (Paris, 1821, in-4o, 60 pi.).

— B.-arts. Par le mot costume on désignait autrefois tout ce qui, dans un tableau, un basrelief ou une statue, est susceptible de faire reconnaître la nationalité, le caractère, les mœurs, les usages des personnages mis en scène, le lieu et l’époque où ils ont vécu. C’est ce qu’aujourd’hui, dans un sens un peu plus restreint, nous appelons la couleur locale. Les observations que l’abbé Dubos a faites, relativement aux règles du costume, dans ses Réflexions critiques sur la poésie et la peinture (Paris, 1740, l«r vol., p. 255 et suiv.), n’ont rien perdu de leur justesse. « Suivant ces règles, dit-il, il faut réprésenter les lieux où l’action s’est passée tels qu’ils ont été, si nous en avons connaissance, et, quand il n’en est pas demeuré de notion précise, il faut, en imaginant leur disposition, prendre garde de ne se point trouver en contradiction avec ce qu’on en peut savoir. Les mêmes règles veulent encore qu’on donne aux différentes nations qui paraissent ordinairement sur la scène des tableaux, la couleur de visage et l’habitude de corps que l’histoire a remarqué leur être propres. Il est même beau de pousser la vraisemblance jusqu’à suivre ce que nous savons de particulier des animaux de chaque pays, quand nous représentons un événement arrivé dans ce pays-là. Le Poussin, qui a traité plusieurs actions dont la scène est en Égypte, met presque toujours dans ses tableaux des bâtiments, des arbres ou des animaux qui, par différentes raisons, sont regardés comme étant particuliers à ce pays. M. Lebrun a suivi ces règles, avec la même ponctualité, dans ses tableaux de l’Histoire d’Alexandre. Les Perses et les Indiens s’y distinguent des Grecs à leur physionomie autant qu’à leurs armes. Leurs chevaux n’ont pas le même corsage que ceux des Macédoniens. Conformément à la vérité, les chevaux des Perses y sont représentés plus minces. J’ai entendu dire à M. Perrault que son ami M. Lebrun avait fait dessiner à Alep des chevaux de Perse, afin d’observer le costume sous ce point-là dans ses tableaux. La vraisemblance poétique exige aussi qu’on représente les nations avec leurs vêtements, leurs armes et leurs étendards. Qu’on mette dans les enseignes des Athéniens la chouette, dans celles des Égyptiens la cigogne, et l’aigle dans celles des Romains ; enfin qu’on se conforme à celles de leurs coutumes qui ont du rapport avec l’action du tableau : ainsi le peintre qui fera un tableau de la mort de Britannicus ne représentera point Néron et les autres convives assis autour d’une table, mais bien couchés sur des lits. »

Ce respect de la vérité historique a fait défaut, on ne saurait le nier, à la majeure partie des artistes antérieurs à notre époque. L’art chrétien a même persisté jusqu’à ce jour à substituer la convention à la réalité dans la représentation des scènes bibliques et dans celle des événements plus récents relatés par les hagiographes. Non-seulement les peintres de sujets religieux négligent de rappeler avec quelque vraisemblance l’aspect du

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pays où leurs personnages ont agi, leur manière de se vêtir, les accessoires dont ils étaient entourés ; mais ils leur ont donné à eux-mêmes des types de pure fantaisie. Les anachronismes dont se sont rendus coupables, de gaieté de cœur, les peintres allemands et flamands du xve et du xvie siècle, ne sont pas plus ridicules que ceux qu’on peut reprocher a Raphaël, au Corrége, h Murillo et aux autres grands maîtres de l’Italie et de l’Espagne. Memling, Martin Schôn, Albert Durer, Breughel, etc., en habillant le Christ, la Vierge, les apôtres, les saints, à la dernière mode des Flandres ou de l’Allemagne, donnaient une réalité, peu digne sans doute, mais très-vivante, aux personnages des légendes sacrées. Quelques peintres des écoles du Midi ont introduit aussi dans leurs tableaux religieux des costumes modernes, minutieusement reproduits ; les Noces de Cana, de Paul Véronèse, sont curieuses à étudier sous ce rapport. Mais le plus souvent les Italiens et les Espagnols, laissant de côté tout ce qui tenait à une vraisemblance quelconque de costume, s’attachèrent à rendre une expression convenue qu’ils idéalisaient de leur mieux. Le dédain de la couleur locale se fait un peu moins sentir dans les ouvrages consacrés par les anciens maîtres à la représentation des faits de l’histoire grecque, romaine ou contemporaine. Les triomphes des flottes vénitiennes, par exemple, ont été retracés avec une exactitude suffisante dans les peintures dont le Tintoret, les Bassan, Andréa Micheli, Paul Véronèse et Palma le vieux ont décoré lo palais des doges. Pour ce qui est de l’histoire ancienne, les artistes italiens, familiarisés avec les monuments de l’antiquité, ne cessèrent, depuis la Renaissance, de les reproduire avec plus ou moins de vérité dans leurs tableaux.

Comme l’a dit l’abbé Dubos, Poussin fut un des maîtres qui apportèrent le plus de soin à respecter dans leurs œuvres la vraisemblance historique. ■ Avant latin du xvie siècle, dit M. Bouchitté (Poussin, sa vie et son œuvre), l’histoire ancienne, romaine ou grecque, n’était pas devenue systématiquement 1 objet de compositions réfléchies, d expressions étudiées ; l’idée n’était pas encore venue au peintre que là, à cette source de faits imparfaitement connus, mais grands, dans ces

caractères élevés, généreux, qui s’étaient développés en dehors des traditions chrétiennes, sous l’influence de l’amour de la patrie et de la cité, à la lumière des philosophies antiques, on pût puiser des sujets qui attirassent longtemps l’attention des Italiens du xvie siècle. Sous la main de Poussin, surtout sous l’influence de son génie réfléchi, la peinture historique prit un caractère de profondeur qu’elle n’avait point eu jusqu’alors. La fidélité du costume, l’absence de tout anachronisme, la recherche de l’expression juste, déterminée par l’étude des historiens et des annalistes, le vrai sens des faits exprimé pur lo pinceau, telles sont les qualités que notre artiste a déployées en particulier dans ses compositions historiques. • La Mort de Germanicus, l’Enlèvement des Sabines, la Continence de Scipion, Camille renvoyant le maître d’école des i’alisques, l’Enlèvement du jeune Pyrrhus, sont des compositions où la précision savante des détails n’enlève rien à la grandeur et à la poésie de l’ensemble. Les grands travaux archéologiques, publiés au xvine siècle par Heyne, Winckelmann, Lessing, Hamilton, de Caylus, d’Agincotirt, Milizia, eurent une grande influence sur la composition des œuvres d’art : David et les peintres de son école s’attachèrent à reproduire le plus fidèlement possible les détails de costume, les accessoires, dont les mosaïques, les pierres gravées et les sculptures antiques leur fournissaient des modèles. Mais cette exactitude n’est rien auprès de l’archaïsme raffiné de beaucoup de peintres de notre époque : non-seulement les mœurs, leusages, les costumes des héros classiques di la Grèce et de Rome sont restitués avec une fidélité scrupuleuse ; mais on voit des peintres appliquer ce système de restitution à des nations et à des époques sur les mœurs desquelles nous n’avons que des notions asse2 vagues, et dont les monuments figurés, qui sont parvenus jusqu’à nous, sont lettre morte pour le plus grand nombre. C’est ainsi qu’un artiste hollandais, M. Alma-Tadéma, s’est consacré, depuis quelques années, à retracer des scènes de mœurs de l’antique Égypte, en mettant à profit les découvertes faites par l’archéologie. ■ Il existe dans nos musées, a dit M. Chaumelin (YArt contemporain), de nombreux et importants monuments des civilisations reculées que M. Tadéma a entrepris de ranimer sur la toile. Les caisses ornées de peintures, où l’on renfermait les momies, les stèles funéraires, les canopes, les fragments de fresques recueillis dans les hypogées, les papyrus et les bas-reliefs hiéroglyphiques, les statuettes des divinités, des rois et des prêtres, les ustensiles de toutes sortes retirés des tombeaux, ont révélé à la sagacité des archéologues l’histoire des coutumes bizarres et des mœurs étranges du pays des Pharaons. On conçoit donc que M. Tadéma ait pu, jusqu’à un certain point, reconstituer le milieu ou s’agitaient les races depuis longtemps disparues, et reproduire, avec quelque vérité, leur type généra ! ; mais, comme l’a fort bien dit M. W. Bûrger, les attitudes, les gestes, les physionomies, l-’ac-