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à ces courses ; maintenant, ce sont tout simplement les maquignons, qui cependant ont le soin d’obtenir pour chaque coursier la protection d’une noble famille. La dernière course de chevaux est le signal de la fin du carnaval : le peuple romain se disperse en criant : lu morto carnovale ! è morto carnovale ! » Hélas I de toutes ces fêtes, de toutes ces

joies, de toutes ces folies, il ne reste presque plus aujourd’hui que le souvenir 1 Le carnapopulation romaine, pressurée par le gouvernement des cardinaux, tenue en suspicion par ce gouvernement ombrageux et cruel, elle n’a plus beaucoup le cœur au plaisir, et songe à des choses plus graves. La Rome papale n’est plus bruyante, brillante et mouvementée comme elle l’était jadis, et le Corso, qui reste une magnifique promenade, a perdu lui-même une partie de son originalité. Sic transit gloria mundi !

Cor»o (théâtre Du), à Bologne. Le théâtre du Corso est l’un des théâtres secondaires de Bologne, mais l’un des plus importants parmi ceux-ci. Le principal est le Théâtre-Communal, qui est l’une des cinq ou six grandes scènes musicales deTItalie, qui marche presque de pair avec la Fenice de Venise, le Sun-Carlo de Naples, et la Scala de Milan, et qui est compris au nombre des théâtres que les Italiens appellent di cartello. Le Corso, qui peut être classé après celui-ci, et avant le théâtre Contavalli, est aussi un théâtre lyrique. On sait que Bologne est une des villes las plus mélomanes de l’Italie, et que son lycée musical fut célèbre dans l’Europe entière, surtout à l’époque où il était dirigé par le fameux P. Mattei, qui.fut le maître de Rossini. Un souvenir de Rossini plane justement sur le Corso : c’est là que le glorieux maestro fit jouer l’un de ses premiers opéras, ï’Equivoco slravagante, sorte de farsa, qui y fut représentée avec succès en 1812.

COBSO (Renauld), littérateur italien, d’une famille originaire de Vile de Corse, d’où il tirait son surnom, né à Vérone en 1525, mort en 1582. Il épousa la belle Lucrèce Lombardi, appelée aussi Marchesini, qui ne tarda pas à l’abandonner. Celle-ci ayant été ensuite assassinée, Corso fut soupçonné d’être l’auteur do sa mort. Dégoûté du monde, il entra dans les ordres et fut nommé, en 1579, évêque de Strongoli. On a de lui : Dichiarazione sopra la prima e seconda parte délie rime de Victorian Colonna (1542, in-4o) ; Fondamenti del parlar toscano (Venise, 1549, in-8») ; Indagationum juris liori 1res (Venise, 1568), etc.

CORSOÏDE s. f. (kor-so-i-de — du gr. korsi, tête ; eidos, aspect). Miner, anc. Sorte d’agate ou de pierre figurée, portant l’image d’une tête humaine.

COBSOMYZE s. f. (kor-so-mî-ze — du gr, Icorsoâ, je rase ; muzô, je suce). Entom. Genre de diptères, de la famille des tanystomes, renfermant six espèces du Cap de Bonne-Espérance, qui ont le corps ras et trapu.

CORSSE (Jean-Baptiste Labenktte, dit), acteur français, né à Bordeaux en 1760, mort à Paris en 1815.11 se rendit à Paris, où il étudia quelque temps la peinture dans l’atelier de Vien ; puis, entraîné par son goût pour le théâtre, il se fit comédien et débuta a l’Ambigu sous le nom de Corsse, dans les rôles d’amoureux. Vers 1790, il retourna h Bordeaux, y joua avec beaucoup de succès dans l’emploi des comiques, et lut chargé de la direction du théâtre de cette ville. N’ayant pas réussi dans cette entreprise, Corsse revint a Paris avec sa femme, qui excellait dans les rôles de poissarde, parut sur plusieurs scènes, à la Oalté, aux Variétés-Montansier, puis devint directeur de l’Ambigu-Comique en 1800. La vogue extraordinaire qu’obtint, en 1803, la pièce d’Aude intitulée Madame Angot au sérail de Constantinople, et le talent avec lequel Corsse remplit le rôle bouffon de Mme Angot, releva la fortune de son théâtre, qui parvint h une brillante prospérité. Il y créa plusieurs rôles, entre autres celui de M. Botte, qu’il rendit de la façon la plus piquante et la plus originale, puis cessa de jouer en 1808 pour se consacrer entièrement aux soins de l’administration de l’Ambigu, qu’il dirigea jusqu’à sa mort. Grâce à la modicité de la rétribuiion donnée à cette époque aux auteurs, Corsse fit une assez grande fortune. Il composa, seul ou en collaboration, quelques mélodrames pour le théâtre : Phitomèle et Térée ; la Fille mendiante ; Hariadan Barberousse ; ’Héroïne américaine, etc.

COBSYRE s. m. (kor-si-re). Entom. Genre de coléoptères, de la famille des carabiques. CORT s. m. (kor). Fortif. anc. Courtine d’une forteresse.

CORT (Corneille), graveur hollandais, né à Horn en 1536, mort à Rome en 1578. Il se fixa de bonne heure en Italie, et fonda à Rome une école de gravure, d’où sont sortis Augustin Carrache, Philippe Joye et Philippe Thomassin. Il dessinait avec beaucoup de correction et de goût, et fit une sorte de révolution dans la gravure par ses tailles larges et nourries, et par un travail différent pour chaque objet, draperies, chairs, terrains, etc., ce qui donnait, pour ainsi dire, l’illusion de la couleur. Il a gravé : la Transfiguration, d’après Raphaël ; le Massacre des Innocents, d’après le ïintoret ;

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Saint Jérôme, d’après le Titien, ainsi que diverses autres estampes d’après le même artiste, des portraits, des paysages, des batailles, etc. Ses productions sont recherchées. ’ CORTA (Charles-Eustache), homme politique français, né à Bayonne en 1805. Il exerça d abord la profession d’avocat à Dax, puis entra dans l’administration. Il était depuis 1812 sous-préfet de cette ville, lorsque la révolution de 1848 le fit rentrer dans la vie privée. En 1852, il se présenta à la députation comme candidat du gouvernement dans le département des Landes, où il fut élu ; son mandat lui fut renouvelé en 1857 et en 1863. Au commencement de 1864, M. Corta partit pour le Mexique avec une mission du gouvernement. Il prit part à l’organisation du nouvel empire à la tête duquel venait d’être placé Maximilien, et fut chargé de diriger la commission des finances instituée pour se rendre compte des ressources du pays, et y établir un budget régulter. De retour en France, M. Corta fit connaître, dans un discours prononcé au Corps législatif, son opinion sur l’avenir de l’empire fondé par nos armes, et montra cet avenir sous les plus brillantes couleurs. On sait que ses prévisions ont été loin de se réaliser.

En 1865, M. Corta dut se démettre de son siège au Corps législatif, pour que M. Walewski, qui était destiné à la présidence du Corps législatif, se fît élire député dans les Landes ; M. Corta fut alors appelé au Sénat.

CORTALE s. m. (kor-ta-Ie). Moll. Genre de céphalopodes.

CORTALE, bourg du royaume d’Italie, dans la Calabre Ultérieure Ile, district et a 15 kilom. S.-E. de ÎN’icastro ; 3,050 hab. Ce bourg, situé sur le penchant d’une colline, a beaucoup souffert d’un tremblement do terre en 1783.

CORTAMBERT (Pierre-François-Eugène), géographe français, né h Toulouse en 1805. Personne n’a plus contribué que ce consciencieux et fécond écrivain au progrès des études géographiques en France. Il les a dépouillées de leur rebutante sécheresse pour les rendre aussi attrayantes qu’elles sont nécessaires-. Il a compris que la géographie ne pouvait plus être aujourd hui une nomenclature aride et ennuyeuse de peuples et de villes, de fleuves et de montagnes, mais qu’elle devait largement participer des sciences naturelles et de l’histoire, auxquelles la rattachent des liens si étroits. M. Cortambert manifesta de bonne ■ heure son goût pour la géographie, et sa vie entière n’a guère eu d’autre but que la propagation de cette science. Il commença par en donner des leçons à l’institution Massin et à l’École spéciale de commerce. Bientôt il fut recherché par un grand nombre d’autres établissements publics, et forma beaucoup d’élèves, qui répandirent partout les heureux principes qu’ils avaient puisés chez leur maître. Ce fut lui qui, le premier, dessina sur un tableau noir les diverses contrées du globe, à mesure qu’il les décrivait à ses auditeurs ; méthode qui substituait à un labeur ingrat une distraction amusante. M. Cortambert ne se contenta pas d’un enseignement oral de la géographie, il la vulgarisa par ses livres, dont voici les titres : Géographie universelle, ou Description générale de la terre sous les rapports astronomique, physique, politique et historique (1826) ; Éléments de géographie (1S2S) ; Éléments de géographie ancienne (1835) ; Physiographie, ou Description générale de la nature pour servir d’introduction aux sciences géographiques (1836) : c’est un tableau rapide et vivant, souvent poétique, de l’univers, depuis les astres jusqu’aux insecles et aux plantes ; Leçons de géographie (1839) ; le Petit cours de géographie (1810) ; YAtlas du premier âge ; les Notions géographiques dit cours complet d’éducation, publié par la maison Hachette ; Éléments de géographie physique ; Éléments de cosmographie ; Abrégé de géographie physique et politique (1852, 3 vol.) ; une édition nouvelle de la Géographie de Malte-Brun (8 vol.) ; enfin le Tableau de la Cochinchine, en collaboration avec M. Léon de Rosny. Le style de M. Cortambert a les qualités qui conviennent aux matières qu’il traite ; il est simple, correct et très-clair ; ses ouvrages sont tous bien composés, bien distribués ; en un mot, il sait faire un livre, Il a, de plus, publié ’ un grand nombre d’articles dans divers recueils ou feuilles périodiques, dans : Y Encyclopédie du xtxe siècle, la Bévue contemporaine, le Bulletin de la société de géographie, dont il a été quelque temps le rédacteur en chef.

M. Cortambert n’avait jamais sollicité de fonctions publiques, quand M. Fortoul luioffrit une modeste place d’employé au département des cartes et plans à la Bibliothèque impériale ; le désir d’être utile la lui Ht accepter. Depuis, il est devenu bibliothécaire en chef de cette importante section, et, grâce à lui, les riches collections qu’elle renferme sont devenues parfaitement accessibles aux lecteurs. En 1865, il a été nommé chevalier de la Légion d’honneur.

— M. Cortambert n’est pas le seul écrivain de sa famille. Son frère, Louis Cortambert, né à Mâcon en 1808, et qui habite l’Amérique depuis vingt-cinq ans, y est devenu l’un des représentants les plus autorisés de la presse française ; il vient île publier en collaboration avec M. de Tranaitos une Histoire de la guerre civile des États-Unis de 1801 à 1865.-Le fils du géographe, Richard Cortambert, est

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employé comme lui à la Bibliothèque impériale, et, comme lui, il s’est livré à l’étude de la géographie, qu’il a surtout envisagée sous le rapport ethnographique et pittoresque ; il s’est attaché à donner aux gens du monde une connaissance exacte et substantielle des découvertes de nos modernes voyageurs, dans plusieurs ouvrages écrits avec une verve abondante et facile : les Peuples et voyageurs contemporains, Impressions d’un Japonais en France (1864), les Illustres voyageuses, Aventures 3’un artiste dans le Liban (1864). lia fait en outre avec succès des conférences littéraires. — Enfin la femme de ce géographe distingué, Mme Louise Cortambert, a publié, sous le pseudonyme de Charlotte de Latour, le Langage des.fieurs, agréable petit ouvrage, qui a eu plusieurs éditions.

CORTAN s. m. (kor-tan). Métrol. Mesure de capacité usitée en Espagne, valant : pour !e vin, 7 lit., 5875 ; pourVhuile, 4 lit., 12 à Barcelone, et 3,93 à Majorque. Il On dit aussi quartan.

CORTASSE (Pierre-Joseph), théologien et jésuite français, né à Apt (Vnucluse) en 1681, mort en 1740. Il se livra à l’enseignement, puis à la prédication. Il a publié un Traité des noms divins, "traduit de Denys l’Aréopagite, avec des notes critiques (Lyon, 1739).

CORTE, ville de France (Corse), ch.-ld’arr. et de cant., a 57 kilom. N.-E. d’Ajaccio, au centre de l’île, près du confluent de l’Orta et du Tavignano ; pop. aggl. 5,730 hab. — pop. tôt. 6,094 hab. L’arrond. comprend 16 cant., 109 connu, et 61,168 hab. Tribunaux de ire instance et de justice de paix ; collège communal, bibliothèque publique, école Paoli. Place de guerre. Exploitation et scieries de marbres, fabriques de pâtes d’Italie.

Corte est bâtie sur le versant oriental d’un monticule très-escarpé du côté de l’ouest, et domine une vallée délicieuse, couverte de jardins, de vignes, d’oliviers et de maisons de campagne. Comme on ne s’est assujetti a aucun ordre, à aucun alignement dans la construction des maisons, les rues sont très-irrégulières, et on pourrait presque dire que cette ville n’a pas de rues. Au milieu de l’amas de maisons qui compose Corte, on remarque le château, édifice du xvso siècle ; les ruines du couvent de Saint-François, autrefois résidence de Paoli, et la statue de ce général.

CORTE (Jérôme sella), historien italien, né à Vérone au xvje siècle. Il a composé une histoire de cette ville, Storia di Verona (1594, 2 vol, in-4o), inexacte, incomplète, et pourtant recherchée, parce qu’elle est un des plus anciens ouvrages qui aient été publiés sur Vérone.

CORTE (Jean de la), peintre espagnol, né à Madrid en 1597, mort dans cette ville en 1660. Il reçut des leçons de l’illustre Velazquez et devint peintre du roi. Il se distingua également comme peintre d’histoire et de paysage. On cite parmi ses grands tableaux, qui sont peu nombreux, l’Incendie de Troie, Y Enlèvement d’Hélène, Valence del Pô secourue par Charles Colonna, qu’on voit dans le Retiro ou salle du royaume, à Madrid. Ses petits tableaux, dont il existe un grand nombre, se font remarquer par la grâce et par un vrai coloris. Ses batailles sont fort estimées. — Son fils, Gabriel de la Corte, né à Madrid en 1648, mort en 1694, fut un habile peintre de fleurs.

CORTE (Barthélémy), en latin Cnniu», médecin italien, né à Milan en 1666, mort dans cette ville en 1738. Il se distingua moins comme savant que par le rare désintéressement dont il fit preuve dans la pratique de son art et par son excessive sobriété. Il a laissé, en italien, plusieurs ouvrages médiocres. Nous nous bornerons à citer ses Notizie istoriche (Milan, L718, in-4o), où l’on trouve quelques notices utiles pour l’histoire de la médecine en Italie.

CORTE-MURAR1 (le comte Jérôme della), littérateur italien, né à Mantoue en 1747, mort en 1S32. Il eut le malheur de devenir aveugle à l’âge de trente ans, ce qui ne l’empêcha pas de s’occuper de littérature toute sa vie. Il fut nommé directeur des théâtres, président de l’instruction publique et préfet de l’Académie des sciences et belles-lettres à Mantoue. On a de lui (en italien) : Deux centuries de sonnets (Gnastalla, 1789), la première sur l’histoire romaine, la seconde sur l’histoire de la philosopme ; un poSme De la Grâce, en quatre chants (1793) ; les Actes académiques [ms), qui contiennent : l’Histoire de l’Académie de Mantoue depuis sa fondation ; un poëme sut Pierre le Grand (1803) ; un poème des Quatre Saisons (1813) ; un poeine en trois chants, intitulé Clotilde, sur les eaux thermales de Weissembourg (1821). Le comte de la Corte-Murari a laissé plusieurs ouvrages manuscrits : une traduction du Traité de la nature et de la grâce de Malebranche ; les éloges de Bettinelli, du comte d’Arc, et un chapitre sur la mort d’Alfieri.

CORTEAUs. m. (kor-tô). Ancienne machine de guerre dont on ignore la forme aussi bien que l’usage.

CORTEGADA, bour~ d’Espagne, province et a 48 kilom. N.-O. d’Ôrense ; 2,600 hab. Eaux thermales et établissements de bains très-fréquentés.

CORTEGANA, bourg d’Espagne, province et à 62 kilom. N.-E. de Huelva, près de la

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source de la Chanza ; 3,295 hab. Récolte et commerce d’huiles et vins.

CORTÈGE s. m. (kor-té-je — ital. corteggio ; de corte, cour). Réunion plus ou moins nombreuse de personnes accompagnant un personnage haut placé pour lui l’aire honneur : Le cortège d’un roi. Un cortège nombreux. Les preneurs sont nécessaires au mérite, comme le cortège à la puissance. (Suard.) Il est de la grandeur d’avoir un gros cortège.

Reùnarr. Ils disaient, voyant ce cortège. Foin de l’ambassadeur de neige !

Bess BRADE.

D Troupe de gens qui vont ensemble vers un même endroit, ou qui accompagnent quelqu’un ou quelque chose : Un cortège de gamins. Le cortège du bœuf gras. Aller voir passer le cortège. Celui-ci vint, suivi d’un cortège d’enfants La Foutaise.

— Par dénigr. Troupe d’adulateurs empresses : Les écrivains qui condescendent à former le cortège du pouvoir sont généralement médiocres et subalternes. (B. Const.)

— Fig. Suite, série, accompagnement : Les maladies sont le cortège de l’inconduite. Les grandes pensées n’ont pas besoin d’un cortêgb d’épithètes. (M°>e Necker.) La nuit, guidant son cortège d’étoiles.

Sur le monde endormi jette fies sombres voiles.

Lamartine.

J’ai revu, défilant devant mes yeux voilés. Le cortège joyeux de mes jours envolés !

Rollaud et Du Bots’ Un dieu, qui prit pitié de la nature humaine, Mit auprès du plaisir le travail et la peine ; La crainte l’éveilla, l’espoir guida ses pas ; Ce cortège aujourd’hui l’accompagne ici-bas.

Voltaire.

CORTÈGE, ÉE (kor-té-jé).part. passé du v. Cortéger. Accompagné :

Le bon seigneur fut cortège De maints monstres à face ûêre.

SCAKRON.

Il Ne peut s’employer que dans le style burlesque.

CORTÉGER v. a. ou tr. (kor-téjé — rad. cortège. Prend un e après le g toutes les fois que la terminaison commence par un a ou un o : Nous cortégeons ; je cortégeais). Fuire cortège à : Cortéger un roi. Il Ce mot appartient au style burlesque.

CORTEIS, dont le véritable nom est Carrière, natif de Castaçnols, fut au xvm« siècle un des plus intrépides pasteurs du Désert, et l’auxiliaire assidu d’Antoine Court pour le rétablissement des Églises réformées. Tel était l’état de ces Églises au milieu du xvme siècle, que les pasteurs légalement consacrés y étaient tort rares. Court lui-même n’avait pas reçu l’imposition des mains, en sorte qu’il n’administrait la cène et ne bénissait les mariages que par un privilège spécial accordé par les assemblées. Il voulut mettre un terme à cet état de choses, et pour cela il pria Corteis de se rendre à Zurich, afin d’y recevoir l’imposition des mains et d’être en état d’imposer les mains à son tour. Corteis entreprit ce périlleux voyage et l’accomplit heureusement. À son retour, il consacra son ami ; ainsi les Églises du Désert ne risquèrent plus de manquer de pasteurs.

Mandé dans le comté de Fois, Corteis organisa les Églises du Caria, de Bordes, de Gabre et du Mas-d’Azil ; mais il se vit obligé de s’enfuir, parce qu’un arrêté du 9 juin 1745 le condamnait à mort. Il revint dans le bas Languedoc et y demeura jusqu’en 1752. A cette époque, traqué comme une bête fauve, et, de plus, rendu impropre par la maladie à continuer l’exercice de son dangereux ministère, il demanda au synode provincial du haut Languedoc la permission d’aller rejoindre sa femme, qu’il avait quittée dans le Wurtemberg, trente-six ans auparavant. Voici l’attestation qui lui fut délivrée : « L’assemblée, édifiée de plus en plus de la pureté de sa doctrine, de son zèle infatigable et de la sainteté de ses moeurs, après lui avoir témoigné le vif regret qu’elle a de se voir à la veille d’être privée

qu

d’un si digne pasteur, lui accorde sa juste demande avec d’autant plus de raison, que ledit pasteur a été exposé, et l’est encore, à la plus violente persécution et aux périls les plus éminents de la part des ennemis de la vérité ; car, outre les dangers ordinaires attachés au ministère sous la croix, il a été pendu deux fois en efrigie, comme appert par les jugements rendus par les intendants de Montpellier et d’Auch, poursuivi plusieurs fois par des détachements de dragons, et recherché par des particuliers malintentionnés, ce qui le met dans la nécessité de se réfugier dans un pays de liberté j sur ces fondements, nous prions Dieu de le combler de ses grâces les plus précieuses, et de le couvrir de sa divine protection partout.où sa providence le conduira. — 18 août 17*52. i

CORTEMARK, bourg de Belgique, province de la Flandre occidentale, arrond. et à 18 kilom. S.-O. de Bruges ; 4,200 hab. Fabriques de lainages, teintureries.

CORTEMIGLIA, bourg du royaume d’Italie, province et à 20 kilom. S.-E. d’Albe, sur la Bormida, ch.-l. de mandement ; 2,000 hab. Ruines d’un ancien château.