Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 5, part. 1, Contre-Coup.djvu/130

Cette page n’a pas encore été corrigée

126

COR1)

Raconis, vinrent s’établir dans une maison et un jardin situés au cloître de Saint-Marcel. Bientôt ce lieu leur parut peu convenable. Pierre Poucher, auditeur des comptes, et sa soeur, leur donnèrent, en 1632, une maison située rue des Francs-Bourgeois, au Marais ; elles s’y établirent sous le titre de Religieuses de sainte Claire et de la Nativité, mais on ne les désigna jamais autrement que sous le nom de petites cordelières. Cette nouvelle demeure leur parut encore insuffisante, et, le 13 mai 1687, elles firent l’acquisition de l’hôtel de Beauvais, rue de Grenelle-Saint-Germain, où avaient logé le doge et quatre sénateurs de la république de Gênes ; ce fastueux hôtel leur convenait fort, et elles s’y établirent avec satisfaction ; mais sans qu’on sût l’e véritable motif de cette mesure, un décret de l’archevêque de Paris supprima les petites cordelières, en attendant que la Révolion supprimât toutes les communautés.

— Blas. En armoiries, en entend par ce mot une espèce de cordon plein de nœuds entrelacés de lacs d’amour, que les veuves portent autour de leur écu.

Selon le P. Ménestrîer, que tout le monde copie, mais que personne ne cite, la reine Anne de Bretagne fut, sinon l’auteur de cette coutume, du moins la personne qui en consacra pour ainsi dire l’usage, et qui, par son exemple, contribua indubitablement à l’étendre et k le multiplier. Son père François, duc de Bretagne, qui avait une grande dévotion pour saint François d’Assise, portait déjà autour de ses armes deux cordelières, ainsi qu’on peut le remarquer encore aujourd’hui sur l’une îles portes de i’hôtel-Dieu de Rennes.

Un cabinet du château de Blois est rempli de devises de la reine, des chiffres et des armoiries de la reine Claude, sa fille, où l’on voit ces cordelières diversement entrelacées, mais toujours k nœuds serrés comme les cordons dits de saint François.

François Ier, époux de Claude, fit aussi sa devise de ce cordon, pour marquer la dévotion singulière qu’il portait à ce saint, et l’on voyait encore au xvnic siècle, sur la menuiserie d’une des chapelles du château d’Amboise, cette cordelière tournée en rond sur un diadème de ce saint, avec ces mots : Plus qu’autre, plus qu’autre, par lesquels il semble avoir voulu dire qu’il révérait saint François, dont il portait le nom, plus qu’aucun autre saint. Ce fut sans doute ce qui l’obligea de changer les aiguillettes du cordon de l’ordre de Saint-Michel en une cordelière tortillée et mêlée avec les coquilles de la première institution.

Louise de Savoie, sa mère, mit aussi cette cordelière autour de ses armoiries ; elle fit sa devise d’un lis de jardin lié d’une de ces cordelières, et accosté de deux vols. On la voit ainsi dans un cabinet du château de Blois.

On a fait des cordelières une espèce de devise ou rébus pour les veuves. ESles signifient que les veuves sont rentrées en possession de leur liberté première, leur mariage étant dissous par la mort du conjoint, et qu’elles ont par conséquent le corps délié.

Cette espèce de cordelière, dit encore le P. Ménestrier, est pour les veuves d’un usage plus ancien que celle qu’Anne de Bretagne portait autour de ses armoiries, puisque, dès l’an 1170, Claude de Montagu, de la maison des anciens ducs de Bourgogne, seigneur de Couches, ayant été tué au combat de Bussy, Louise de la Tour d’Auvergne, sa veuve, prit pour devise une cordelière k nœuds déliés et rompus, avec ces mots : J’ay le corps délié. Cette devise existait autrefois sur des ornements d’église, aux Carmes de Chalon-surSaône.

Quelques prélats, ajoute le P. Ménestrier, tirés de l’ordre de Suint-François, ont porté cette cordelière autour de leurs armoiries. Sur une vitre de l’église de Saint-Père, à Chartres, on voyait les armoiries d’Élie de Bourdeille, cardinal-archevêque de Tours, auparavant religieux de l’ordre des frères mineurs, entourées d’une cordelière d’argent.

Avant l’usage des cordelières, la plupart des armoiries, non-seulement de femmes, mais encore d’hommes, se mettaient dans des guirlandes de feuilles ou de fleurs.

Considérées comme meuble d’armoiries, les cordelières sont assez rares. Nous en avons trouvé, cependant, deux exemples : Cordon de la Faucherie porte : d’azur à trois cordelières d’or posées deux et un, Roquefeuil porte : écartelé de gueules, et de gueules par deux filets d’or en croix, à douze cordelières du même, trois dans chaque quartier d’écartelure. Suivant la tradition, l’origine de ces armes vient de ce que la maison de Roquefeuil étant sur le point de s’éteindre, le dernier mâle, qui était cordelier, obtint de la cour de Rome d’être relevé do ses vœux. Le pape ne put refuser cette grâce k l’ancienneté de la maison qu’il s’agissait de perpétuer. Ce reli1 gieux, devenu le chef et l’unique espérance de la maison de Roquefeuil, voulut, en perpétuant cette maison, y perpétuer aussi le souvenir de l’état qu’il avait embrassé ; il prit pour armes des cordelières.


Cordelière (ordre des dames chevalières de la). V. dame.

CORDELINE s. f. (kor-de-li-ne— dimin. de corde). Techn. Petite ficelle que l’ouvrier tisseur dispose à droite et à gauche, en dehors et k peu de distance des bords de la chaîne,

CORD

soit pour former les franges, soit pour éviter la rentrée de la trame sur les coups de lancé. Il Baguette de fer un peu aplatie à l’une de ses extrémités, avec laquelle on prend le verre pâteux qui sert k former le cordon du goulot des bouteilles

CORDELLE s. f. (kor-dè-le — dimin. de corde). Petite corde :

Une clef...

Qui tire à $a cordelle une noix d’arbaleste.

RÉUNIES.

Il En ce sens on n’emploie plus que le diminutif CORDELETTE.

— Fig. Suite, kyrielle, séquelle : On a souvent parlé de toute cette cordelle de bâtardise. (St-Sim.) Inus. Il Lacs, filet, appât, moyen de séduction •

On attire à sa cordelleLa femme la plus fidèle.

Trévoux.

Ce sens, qui a vieilli, est sans doute une allusion a la ligne avec laquelle on pêche les poissons, il Cabale, parti ; C’est un homme de sa cordelle. Ce sens est également vieux.

— Navig. Corde de moyenne grosseur qui sert au halage des bateaux, et qui, en mer, est employée à divers usages sur les chaloupes : Èaler, tirer à la cordelle. Tantôt nos matelots nous tiraient à la cordelle, tantôt nous marchions à l’aide d’une brise qui ne soufflait qu’un moment. (Chateaub.)

CORDELL1ER-DELANOUE (E.-C.-H.), auteur dramatique français, né en 1S06, mort à Paris le 14 novembre 1854. Il débuta dans la carrière des lettres par quelques pièces de vers : la Poésie et la Musique, ou Racine et Mozart, épître k M. Victor S... (1S24, iu-80) ; Épître à sir Walter Scott (1826, in-8o), et par des articles sur les musiciens célèbres, dans la France littéraire. Il écrivit aussi quelques romans, Kernox le fou ; le Barbier de Louis XI (1832, in-8o), et aborda la théâtre, où il a donné notamment : Charles Ier et Cromwell, drame en cinq actes et en prose, avec un prologue, représenté sur le théâtre de la Porte-Saint-Martin le 21 mai 1835 ; Matthieu Luc, drame en cinq actes et en vers, joué à l’Odéon le 28 octobre 1841, écrit avec énergie et correction, et qui eut un certain succès littéraire ; le Manchon, comédie jouée au même théâtre, le 23 marf 1847. Cordellière-Delanoue passa pour avoir été le collaborateur anonyme de M. Alexandre Dumas dans Napoléon Bonaparte, ou Trente a7is de l histoire de France, drame en six actes (Odéon, 10 janvier 1831), et dans Bathilde, drame en trois actes (Renaissance, 14 janvier 1839). C’était un écrivain de talent, qui a trop souvent été forcé de travailler so.us le nom d’auteurs dramatiques et de romanciers en vogue, et dont le nom, écarté de l’afiiche, n’est parvenu que rarement aux oreilles du public.

CORDEMA1S, bourg et commune de France (Loire-Inférieure), canton de Saint-Étiennede-Montluc, arrond. et k 10 kilom. S.-E. de

Savenay, sur un rocher au milieu d’une plaine ; pop. uggl. 499 hab. — pop. tôt. 2,684 hab. Belle église du style roman de transition ; le chœur et les chapelles latérales sont postérieurs et ont le caractère duxvic siècle. Au-dessous du chœur s’étend une crypte assez vaste ; bénitier extérieur fait d’un des cercueils de granit découverts lors des fouilles opérées dans le cimetière.

CORDEMOY (Géraud de), philosophe et historien, né à Paris vers 1620, mort dans cette ville le 8 octobre 1684. Sa famille était originaire d’Auvergne et considérée parmi la noblesse de second ordre. Géraud de Cordemoy débuta par la profession d’avocat, qui ne convenait point k son caractère et dans laquelle il n’obtint pas de succès. Comme il avait quelque fortune, il put quitter le barreau pour se faire le disciple de Descartes, alors en possession de la renommée. Il serait néanmoins resté inconnu, si un Discours sur la nature de l’âme n’avait pas attiré sur lui l’attention de Bossuet. Bossuet aimait les philosophes, de quelque part qu’ils vinssent. Il plaça Géraud de Uordemoy auprès du dauphin, en qualité de lecteur, et lui donna en outre la tâche d’écrire une Histoire de Charlemagne destinée k l’éducation de son élève. Le protégé de Bossuet n’était pas un esprit supérieur, mais il était sérieux et n’aimait pas à se payer de mots.,11 est vrai qu’une lenteur extraordinaire au travail compensait ces qualités. En dépouillant les documents nécessaires à son

Histoire de Charlemagne, il s’était aperçu du chaos des chroniques en ce qui touche nos origines nationales, des fables accumulées autour des événements les plus considérables et du peu de fondement qu’il y avait souvent à faire sur ces événements eux-mêmes. Il avait été amené, par la nature de ses recherches, k remonter jusqu’à l’origine de la monarchie française. Dix-huit ans d’un labeur assidu ne l’avaient pas encore conduit à la fin de la seconde race, quand il mourut. Il avait eu l’honneur d’être élu membre de l’Académie française en 1675. Son œuvre parut par les soins de son fils, Louis Géraud de Cordemoy, sous le titre de : Histoire de France depuis le temps j des Gaulois et le commencement de la monarchie jusqu’en 787 (1685-89, 2 vol. in-fol.). C’est une compilation d’érudit, très-méthodique et très-utile à ceux qui ont traité depuis le même sujet. On a encore de Cordemoy : le Discernement du corps et de l’âme en six discours

CORD

(Paris, 1661) ; Discours physique de la parole (1668) ; Lettre à un savant religieux sur le système de Descartes touchant les bêtes (Paris, 1668, in-4o) ; plusieurs Traités de métaphysique et d’histoire (Paris, 1704, iu-4<>). Le principal morceau du recueil a pour titre : Traité de la nécessité de l’histoire, de son usage, de la manière dont il faut y mêler les sciences en la faisant lire à un prince.

CORDEMOY (Louis Géraud de), théologien, fils du précédent, né à Paris en 1651, mort dans la même ville en 1722, fut nommé, en 1679, abbé de Ferriers, de l’ordre de CIteaux. Il aida son père dans la composition de son Histoire de France, et la continua par-ordre du roi. Cordemoy rapporta presque toutes ses études et ses actions k la conversion des protestants. Outre la part qu’il a prise dans }’Histoire de France de son père, on a de lui : Récits de la conférence du diable avec Luther (Paris, 1681) ; Lettre écrite aux nouveaux ca-i tholiques d’Arvert en Saintonge (16S9) ; Lettres sur différents sujets de confrouerse (1702) ; Traité de l’infaillibilité de l’Église (n03), et divers autres traités sur des matières théologiques.

CORDER v. a. ou tr. (kor-dé — rad. corde). Mettre en corde : Corder du chanvre. Il Rouler, tortiller en forme de corde ; Corder du tabac.

— Lier, serrer avec des cordes : Corder un paquet, une malle, un ballot.

— Mesurer k la corde : Corder du bois.

— Techn. Corder les soies d’une brosse, Les assujettir, les retenir en place à l’aide de ficelles.

— Agric. Corder les blés, Passer une corde tendue sur les épis pour faire tomber la rosée : Deux enfants peuvent corder un hectare de blé en moins d’un quart d’heure. (Robinet.)

Se corder v. pr. Se tresser, se rouler en corde : Le gros chanvre ne SE corde pas si bien que le chanvre délié. (Acad.)

— Être mesuré à la corde en parlant du bois : Les fagots ne se cordent pas.

— Hortic. Devenir filandreux ; Ces céleris commencent à se corder. On dit qu’une racine se corde, quand sa chair devient coriace et filandreuse. (Raspail.)

— Pêch. Se dit des lamproies qui deviennent coriaces et mauvaises k manger, à cause d’un produit cartilagineux qui se forme dans toute la longueur de leur corps : La lamproie SE cordée une certaine époque de l’année

CORDER v. n. ou intr. (kor-dé — du lat. cor, cordis, cœur. Bien que ce mot ne s’écrive pas dans le langage littéraire, on le trouve comme racine dans les composés accorder, concorder, etc.). Pop. S’accorder, s’entendre, vivre en bonne intelligence ■ // s’applaudissait d’avoir très-bien su corder avec la vieille fille, suivant son expression. (Balz.)

CORDER (Balthasar), en latin Corderius, théologien et jésuite beige, né à Anvers en 1592, mort en 1650. Il fut professeur d’Écriture sainte à Vienne, en Autriche. On a de ce savant scoliaste et critique ecclésiastique plusieurs ouvrages, dont les principaux sont : Catena LXV greecorum Patrum in S. Lucam (Anvers, 1628, in-fol.) ; Catena grœcorum Patrum in S. Jokannem (1631, in-fol.) ; Expositio grœcorum Patrum in psalmos (1643, 3 vol. infol.) ; Lob elucidalus (1646, in-fol.), etc.

CORDERIE s. f. (kor-de-rî — rad. corder). Lieu, atelier où l’on fabrique de la corde, des cordages : La plupart des corderies sont en plein vent, dans une allée d’arbres. (Bouillet.) Il Art, action de faire des cordes ; industrie" du cordier : L’art de la corderie. il Commerce du marchand de cordes : S’enrichir dans la corderie. La corderie n’est prospère que dans les Eldts qui ont une marine. Il Magasin, lieu où l’on dépose les cordes ; La corderie d’un arsenal, La corderie d’un vaisseau-

— Encycl. V. CORDAGE.

CORDERO (Jean-Martin), littérateur espaj gnol, né k Valence au xvie siècle. On a de lui des traductions, entre autres celtes de la Guerre des Juifs de Josèphe (1557), de l’Histoire romaine d’Eutrope (1561) ; de la Christiade de Vida, etc., et quelques originaux, notamment : Summa de la aoctrina ckristiana (1556, in-8o) ; Modo de escrivir en castellano (1556), etc.

CORDES, bourg de France (Tarn), ch.-l. de cant, arrond. et k 56 kilom. N. de Gaillac, sur un monticule, près de la rive gauche du Cérou ; pop. aggl. 2,411 hab. — pop. tôt. 2,719 hab. Importante fabrication de toile rousse d’emballage ; chaudronneries, tanneries ; fabriques de briques, tuiles, chaux, plâtre. Commerce de lainé. On y remarque une assez belle église bâtie en 1455 ; plusieurs maisons du moyen âge (xine et xive siècle), ornées de nombreux bas-reliefs, parmi lesquelles la maison dite de Sicard d’Alaman est la plus digne d’attention.

CORDES (Simon de), navigateur hollandais, né à Anvers, mort en 1600. Il était vice-amiral d’une flottille destinée à attaquer les Espagnols dans la mer du Sud. Le chef de l’expédition étant mort pendant la traversée, il prit le commandement, entra dans le détroit de Magellan et arriva dans la mer du Sud. où il vit ses vaisseaux dispersés par une tempête. Il vint ensuite mouiller sur la cote du Chili, et gagna l’île Sainte-Marie, où il fut tué par les

CORD

naturels avec 23 de ses compagnons. Selon d’autres, il put quitter l’île et s’embarquer pour le Japon, sans que depuis on ait reçu de ses nouvelles. Il a laissé son nom à une baie du détroit de Magellan.

CORDES (Jean de), en latin Corde»ua, littérateur français, né k Limoges en 1570, mort en 1642. Il fut un des hommes les plus savants de son époque. Sa bibliothèque, une des plus riches de ce temps, fut achetée par le cardinal Mazarin, qui en fit don k la bibliothèque du roi. Il a laissé : Opuscula et epistolmHincmari (Paris, 1615) : Histoire des différends entre le pape Paul V et la république de Venise, traduit de l’italien de Fra Paolo (1625) ; des Grands défauts qui se trouvent en la forme du gouvernement des jésuites, traduit de l’espagnol de Mariaua (1625), etc.

CORDEVOLE, rivière de l’empire d’Autriche, dans la partie septentrionale de la Vènétie, province de Bellune. Elle prend sa source ■dans le Tyrol, k 26 kilom. S.-E. de Brixen, entre bientôt dans la province de Bellune, coule du N. au S., baignéAgordo et se jette dans la Piave, entre Bellune et Feltre, vis-kvis de Mel, après un cours de 60 kilom. En 1771, le cours de ce torrent alpestre fut en partie modifié par l’éboulement d’une montagne qui ensevelit sept villages et leurs habitants.

CORDIA s. f. (kor-di-a — de Cordius, botaniste allemand). Bot. Genre d’arbres et d’arbrisseaux, type de la famille des cordiacées, comprenant environ cent cinquante espèces, qui croissent dans les régions tropicales du globe. Syn. de sébestier,

CordiacÉ, ÉE adj. (kor-di-a-sé). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte aux cordias.

— s. f. pi. Famille de plantes dicotylédones, ayant pour type le genre cordia ou sébestier.

Il Syn, cordiées, sêbesténiëes.

— Encycl. Cette famille renferme des arbres et des arbrisseaux, k feuilles alternes, simples, coriaces. Les fleurs, réunies en grappes ou en corymbes terminaux, ont un calice persistant, à quatre ou cinq divisions plus ou moins profondes ; une corolle campanulée ou en entonnoir, k quatre ou cinq lobes : des étamines ordinairement en nombre égal k celui des divisions de la corolle et alternant avec celle-ci, rarement en plus grand nombre, k filets grêles et subulés ; un ovaire libre, k quatre ou huit loges uniovulées, inséré sur un disque hypogyne et cupuliforme, et surmonté d’un style simple, divisé au sommet en autant de parties que l’ovaire a de loges, chacune de ces divisions étant terminée par un stigmate simple. Le fruit est un drupe charnu, contenant un noyau osseux k une, quatre ou huit loges, qui renferment chacune une graine, kembryon dépourvu d’albumen. Cette famille, formée aux dépens des borraginées, et qui a aussi des affinités avec les myoporinées et les sélaginées, comprend les genres suivants : sébestier (cordia), varronie, sacellie, cordiopside, potagonule, ménaîde, cortésie. Les cordiacées habitent pour la plupart les régions tropicales des deux continents. Plusieurs espèces sont cultivées dans nos serres. Quelques cordiacées sont employées en médecine, mais moins qu’autrefois ; leurs fruits drupacés (sébestes) contiennent un suc mucilagineux, doux et légèrement astringent.

CORDIAL, ALE adj. (kor-di-al, a-le — du lat. cor, cordis, cœur). Qui donne du cœur, confortant : Boisson, potion cordiale. Les fruits vineux et cordiaux, tels que les pommes, les poires et les raisins, mûrissent en automne pour fortifier notre corps épuisé par les transpirations trop abondantes de l’été. (B. de St-P.) Les anciens médecins avaient admis la rose au rang des quatre fleurs cordiales. (Roques.) Une parole d’intérêt ranime quelquefois autant que ferait une potion cordiale. (De Jussieu.)

— Fig. Qui est inspiré par le cœur, par un sentiment, par une affection sincère : C’est une nature cordiale. On ne saurait trop estimer une personne franche et cordiale. Il m’a fait un accueil *)As-cordial. L’entente cordiale entre la France et l’Angleterre est tin beau rêve que l’on croit avoir réalisé. II Qui n’est point déguisé, qui est sincère ; se dit même par ironie : En historien mal instruit, je ne puis indiquer la source d’une haine si cordiale. (Pitre-Chevalier.)

— s. m. Remède ou aliment propre k conforter, k donner des forces : Avoir besoin de cordiaux.

— Fig. Principe de force, source d’énergie : La science doit être un cordial. (V. Hugo.)

— Syn. Cordial, frnnc, ouvert, rond, nincàre. Cordial sédit d’une affection qui vient du cœur et da tout ce qui eu suppose. Franc se rapporte plutôt k l’esprit, k la pensée ; l’homme franc dit nettement ce qu’il pense, et il le dit toujours parce que sa nature même l’y porte. Ouvert indique une qualité passive qui consiste à se laisser voir tel qu’on est, sans dire précisément qu’on est tel. Rond est tout k fait familier, il marque la simplicité, l’abandon. Enfin la sincérité consiste k ne jamais dire ni laisser croire ce qui n’est pas ; l’homme sincère dit tout ce qu’on lui demande et il ne dit que ce qu’il éprouve réellement ou ce qu’il pense, mais il agit ainsi par honnêteté plutôt que par l’impulsion de sa nature.

CORDIALEMENT adv. (kor-di-a-le-manrad. cordial). De tout cœur, d’une façon cor-