Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 4, part. 4, Con-Contrayerva.djvu/83

Cette page n’a pas encore été corrigée

CONF

ses yeux les personnages qu’elle représente, et, répétons-le, aucun livre n’est plus propre à donner une idée juste de ce qu’a été, au commencement du jtix* siècle, 1 aristocratie de la Grande-Bretagne.


Confessions générales, roman publié en 1839, par Frédéric Soulié. Ce livre renferme plutôt une série de récits et de scènes, qu’il n’expose une histoire suivie ; aussi nous contenterons-nous d’en indiquer le but moral.

L’auteur s’est proposé de jeter un blâme sévère sur les amours des. grandes dames qui, n’écoutant que le caprice d’un moment et se fiant k l’impunité que leur assure leur rang, se jettent dans les bras d’un homme sans s’inquiéter des résultats de cet adultère. Frédéric Soulié, en mettant en scène Valvins, Lucien Deville et Fabien, trois jeunes gens nés de liaisons illégitimes, prouve tout le danger de l’adultère par le développement de situations qui apportent avec elles leur terrible moralité, car l’adultère s’y double de l’inceste. Mêlant avec son adresse habituelle aux événements une foule de personnages de naissance, de fortune et d’idées différentes, il les fait concourir, chacun pour sa part, au but qu’il s’est proposé. Ces divers caractères sont tous dessinés avec une vérité, une sûreté de ton merveilleuses ; ce sont des types qu’on rencontre à chaque pas dans la société. Nommons seulement Poyer, le portrait charmant de l’étudiant turbulent de 1816, le fier-k-bras de l’école, le Samson de la basoche, dont rien n’égale la force, si ce n’est la douceur et le bon cœur, Poyer, qui meurt en épargnant un fra ; tricide à deux hommes qui lui ont fait du mal ; le marquis de Lesly, ce noble riche, esclave de la discipline militaire, qui se montre si plein de désespoir et de cœur en découvrant l’infamie de sa sœur : c’est bien le vieux soldat incapable de transiger avec l’honneur, et cependant aussi indulgent pour les fautes des autres que sévère pour les siennes ; Fabien, l’enfant né du crime, caractère égoïste, vaniteux et envieux, dont on s’étonne de voir le corps si délicat résister à l’assaut de toutes les mauvaises passions.

. Quant aux caractères de femmes, ils cadrent parfaitement avec le tableau que l’auteur a voulu tracer ; on ne peut lui reprocher que d’avoir fait disparaître la barrière qui sépare le demi-monde du monde véritable, et d’avoir métamorphosé ses grandes dames en femmes entretenues, et ses femmes entretenues en grandes dames. Un sentiment de dégoût s’empare du cœur en face de Mme g autel, dont chaque action exhale le poison de la médisance et de la calomnie. C’est le type du vice habile, du crime caché sous le satin et le velours ; à côté d’elle se place comme contraste Mme la princesse Kadicoff, la femme aux passions sauvages, qui, pour cacher ses amours et son déshonneur, ne recule pas devant un meurtre. Ces deux coupables ne regrettent de leur faute que ses conséquences dangereuses ; la duchesse Léonie de Fozensac représente la femme qui n’a pu réussir à étouffer en elle tout sentiment de vertu ; le repentir l’effleure quelquefois. En regard de ces grandes dames se dresse la véritable fille entretenue, Carmélite, qui se venge sur la société du crime de sa naissance. Une seule figure de femme repose un peu l’esprit, c’est Amélie de Frémery, et encore l’auteur, dans son implacable haine contre le sexe, qui est d’ailleurs un signe caractéristique de son talent, la fait succomber ; c’est la seule faute qu’il excuse, en lui donnant comme" motif la conduite du mari, l’ambition faite homme. On la plaint, mais elle n’en est pas moins coupable.

Le style des Confessions générales est vif, animé, coloré. Les tableaux sont trop chargés et la teinte en est trop sombre ; çà et là quelques incorrections de détail nuisent à l’harmonie de l’ensemble ; mais, à la vigueur de la touche, il est impossible de ne pas reconnaître le pinceau du maître.


Confessions de Sylvius, roman publié en 1848 par Champfleury. Le mot roman est improoréici ; c’est plutôt une série de scènes comme dans la Vie de Bohème de Mûrger, quelques épisodes détachés de la jeunesse de 1 auteur, le récit de ces amours de vingt ans, âge heureux où le cœur s’enflamme et s’éteint sans raison. Sylvius, qui n’osait pas d’abord déclarer ses sentiments à Clémence, son premier amour, devient bientôt amoureux de toutes les femmes et n’éprouve plus aucun embarras à peindre et à prou ver.sa tendresse. L’épisode le plus curieux est sa liaison avec sa portière, beauté de trente-cinq ans, qui partageait ses faveurs entre lui et le propriétaire. L’idée de son amour pour Mariana, une de ses maîtresses d’une heure, est originale.

Un chapitre désopilant est la narration des scies montées au cafetier assez audacieux

fiour oser réclamer de l’argent, et la singuiêre méthode employée pour l’apprivoiser. Sylvius lui amène un corps de croque-morts et de nourrices auxquels il offre de la bière et du lait.

Ce n’est pas une analyse que nous venons de faire ;, les Confessions de Sylvius sont un de ces romans qui se lisent, mais ne se racontent pas. C’est la jeunesse qui déborde et éprouve fe besoin de communiquer ses sensations. Le style est un peu échevelé, comme le sujet, mais la vie court d’un bout à l’autre du récit. Ce n’est qu’un chapitre de l’existence du bohème, mais ce chapitre offre un tel intérêt

CONF

que ce bijou-de Mûrger qu’on nomme Scènes de la vie de Bohême n’a pu l’éclipser.


Confessions d’un révolutionnaire, par P.-J. Proudhon (1849), réimprimé dans les œuvres du célèbre publiciste.

Cet ouvrage, improvisé derrière les murailles d’une prison, porte nécessairement l’empreinte des polémiques passionnées de ce temps.

Il débute par un Confîteor.*

< Que les rois se coalisent d’un bout de l’Europe à l’autre contre les nations ;

Que le vicaire de Jésus-Christ lance l’anathème à la liberté ;

Que les républicains tombent écrasés sous les murs de leurs villes :

■ La République reste l’idéal des sociétés, et la liberté outragée reparaît bientôt, comme le soleil après l’éclipsé.

Oui, nous sommes vaincus et humiliés ; oui, grâce à notre indiscipline, à notre incapacité révolutionnaire, nous voilà tous dispersés, emprisonnés, désarmés, muets. Le sort de la démocratie européenne est tombé de nos mains civiques en celles des prétoriens. »

Le vaillant lutteur ne désespère point pour cela de l’avenir :

« Depuis quatre mois je les regarde dans leur triomphe, ces charlatans de la famille et de la propriété ; je les suis de l’œil dans les titubations de leur ivresse ; et à chaque geste, à chaque mot qui leur échappe, je me dis : Ils sont perdus !

« N’en doutez pas-, amis, si la Révolution a été depuis février sans cesse ajournée, c’es’t que l’éducation de notre jeune démocratie 1 exigeait. Nous n’étions pas mûrs pour la liberté ; nous la cherchions là où elle n’est pas, où elle ne peut jamais se trouver. Sachons la comprendre maintenant, et, par le fait de notre intelligence, elle existera. »

Dans sa confession, Proudhon se propose de rechercher les causes qui ont amené les malheurs de la démocratie, en même temps qu’il exposera, en les analysant, les idées qui ont dirigé sa propre conduite. » En faisant ma confession, dit-il, je ferai celle de toute la démocratie. Des intrigants, ennemis de toute société qui ne paye pas leurs vices, de toute religion qui condamne leur libertinage, nous ont accusés d’anarchie et d’athéisme ; d’autres, les mains pleines de rapines, ont dit que nous prêchions le vol. Je mettrai notre foi, la foi démocratique et sociale, en regard de celle de ces hommes de Dieu, et l’on verra de quel côté est le véritable esprit d’ordre et de religion, de quel côté est l’hypocrisie et la révolte. Je rappellerai ce que nous avons tenté de faire pour l’émancipation, des travailleurs, et l’on verra de quel côté sont les parasites et les pillards. »

Après quelques rapides considérations historiques sur les gouvernements qui ont précédé la révolution de Février, l’auteur examine las actes du gouvernement provisoire, indique ce qui, suivant lui, aurait dû être fait, et arrive à cette conclusion que tous les hommes de Février ont marché dans le sens de la réaction, les uns sciemment, les autres à leur insu, par ignorance, esprit de système, aveuglement ou incapacité. De là une série de chapitres intitulés : 17 mars, réaction de Louis Blanc ; — 16 avril, réaction de Ledru-Rollin ;

— 15 mai, réaction Bastide et Marrast ;-Juin, réaction Cavaignac.

Qui suis-je ? se demande ensuite l’ardent publiciste. Et il expose alors ses idées, la manière dont elles sont nées en lui, comment elles se sont développées, l’histoire de ses ouvrages, de ses actes politiques, etc. Rien d’étroitement personnel, d’ailleurs, dans cette partie ; aucun de ces détails biographiques, puérilement individuels, où se complaisent les auteurs de mémoires et de confessions. On reste dans la sphère de la politique et de la philosophie sociale. Il va sans dire que le novateur est exclusif comme tous les hommes convaincus et passionnés, mais uniquement sur le terrain des principes et des idées. Naturellement, le vrai socialisme, c’est le sien, c’est sa banque du peuple, son crédit gratuit, son an-archie, etc. ; et sous ce rapport il vit dans cet état de somnambulisme particulier aux hommes à système. Tout ce qui arrive lui semble une démonstration, une preuve de ses idées. Bonaparte est élu président de la République : comme républicain, il en gémit, il pousse le cri d’alarme ; comme sectaire, il en prend son parti : tant mieux 1 c’est que Bonaparte est destiné à tuer l’idée gouvernementale, le principe autoritaire. La papauté est restaurée : tant mieux ! cela amènera la mort de la papauté. Et ainsi du reste. Toutes les victoires de la réaction lui paraissent, sinon autant de progrès, du moins autant d’accidents qui amèneront fatalement tels progrès. C’est ainsi que ce vigoureux esprit, auquel ont manqué de sérieuses étudeshistoriques, est àchaqueinstànt ramené vers les théories surannées du fatalisme et du providentialisme.

En somme, cet ouvrage, malgré des parties pleines d’éclat et de vigueur, est loin d’être l’œuvre capitale de l’auteur, qui peut-être même n’y a pas exposé ses propres idées et ses travaux avec assez de lucidité pour en donner une idée fidèle. Son style même n’a

CONF

pas sa fermeté habituelle, et les négligences du journaliste hâtif s’y font un peu trop souvent sentir.


Confession d’une jeune fille, roman par G. Sand, Paris, 1865. Ce livre est une étude psychologique ; c’est l’histoire d’une âme, d’un esprit, des sens d’une jeune fille, qui nous fait assister elle-même à toutes les transformations successives de son être intellectuel et moral ; c’est l’analyse minutieuse, détaillée jour par jour, heure par heure, d’une existence soumise, par un caprice du sort, à la diversité ûes situations, des événements, des accidents et des éventualités de tout genre auxquels peut se plaire la destinée. M|le Lucienne de Valangis représente à elle seule la femme dans tous les rangs, dans toutes les conditions, dans tous les Hasards, dans toutes les occurrences bonnes ou mauvaises, dans toutes, les situations heureuses ou malheureuses, faciles ou difficiles de l’existence ; en un mot, c’est un être impersonnel, un sujet d’étude, dont l’auteur connaît fort bien l’invraisemblance, mais qu’il a galvanisé pour la

plus grande commodité des démonstrations. On comprendra, par ce qui précède, le peu d’importance que nous attacherons aux faits matériels de ce récit, qui ne sont là que pour expliquer ou commenter les phénomènes psychologiques développés par 1 auteur, et le peu de place que nous accorderons aux personnages secondaires, dont il suffira d’indiquer les principaux faits pour révéler le genre d’influence qu’ils exercent. M’le Lucienne de Valangis débute dans la vie par une tendance marquée au mystérieux, que justifie une étrange aventure d’enlèvement dont sa première enfance a été l’objet, et dont les bavardages des gens du pays lui rappellent à chaque instant le souvenir. De cet amour du mystérieux au mysticisme il n’y a qu’un pas, celui qui sépare l’enfance de l’adolescence, et Lucienne, à peine âgée de quinze ans, se précipite dans toutes les extravagances de la foi mystique. Mais l’instruction vient à temps éclairer de sa lumière bienfaisante l’esprit de la jeune tille ; son précepteur est un paysan, mais un paysan érudit, philosophe stoïque et quelque peu sceptique ; Lucienne écoute avidement les leçons de son maître, elle fait de rapides progrès et se sent prise d’une admiration sans bornes pour Frumence, dont le savoir égale la modestie et la bonté. Déjà Lucienne n’est plus une enfant ; elle ne s’explique pas encore la nature du sentiment qui se développe dans son cœur, mais elle le subit impérieusement, ’ et la lecture de quelques romans vient à propos surexciter assez son imagination pour lui faire entrevoir ce que c’est que l’amour et en quoi il diffère de la simple affection de l’écolier pour son professeur. Heureusement Frumence est un sage, et il parvient, à force de logique et de saine philosophie, à calmer un peu l’imagination surexcitée de Lucienne. Lucienne s’était pourtant flattée d’être aimée, et lorsque sa vanité de femme éprouve le premier désenchantement de la réalité, elle se jette dans l’excès contraire, et s’efforce de devenir calme, froide, stoïque, de ne plus croire qu’à la raison pure et de nier la poésie. Elle se dit que le vrai bonheur ne consiste pas dans les ridicules chimères de l’idéal, dans les éblouissements de l’imagination ou les romanesques divagations du cerveau, mais bien dans l’absence de soucis et d’émotions, et dans la sécurité d’une vie tout entière éclairée du soleil de la raison. En un mot, elle se persuade que l’amour est une faiblesse honteuse, indigne d’un grand caractère et d’un esprit élevé, et elle jure de n’aimer jamais. Lucienne, on le voit, a déjà traversé- une des phases les plus dangereuses et les plus ordinaires de la vie d’une femme ; elle s est engagée d’abord dans la voie des rêves et des aspirations enthousiastes ; puis, s’apercevant de son erreur, elle s’est brusquement retournée et a pris le chemin opposé, sans se douter qu’elle choisissait un remède pire que le mai, et qu’il ne suffit pas de nier le soleil pour l’empêcher de luire. Elle a un cousin, Marius, dont elle envie la placide indifférence, la froideur systématique et le scepticisme en toutes choses ; elle se jette dans ses bras et lui demande de devenir sa femme. Une fois ce bel acte de raison accompli, elle se croit en possession d’un véritable repos d’esprit, et s abandonne au plaisir qu’elle éprouve d’avoir su reconnaître à temps la supériorité de l’amitié sur l’amour ; elle se fie désormais à l’avenir en toute sécurité ; en un mot, elle croit avoir tué son cœur en le forçant au silence, et elle attend avec une inébranlable sérénité l’accomplissement des formalités nécessaires au mariage de raison qu’elle a projeté. Telle est la seconde phase de l’histoire intellectuelle et morale de Lucienne. Elle ne tarde pas à entrer dans la troisième. Des événements imprévus viennent la dépouiller de sa fortune, et même de son nom. Aussitôt Marins, l’homme positif par excellence, cherche à éluder ses promesses, et Lucienne commence à craindre de s’être trompée en ne voyant dans le mariage qu’un contrat de tranquillité pure et simple, et non l’idéal d’un dévouement, réciproque ; elle sent se rouvrir dans son cœur les plaies qu’elle avait crues guéries atout jamais ; ses aspirations, qu’elle supposait étouffées pour toujours, renaissent plus impérieuses et plus vivaces par la compression qu’elle leur a fait subir ; en même temps les mortelles étreintes de l’en CONF

905

nui, de la solitude et de la misère se font sentir, et la jeune fille sceptique voit refleurir en son âme l’idéal de l’amour, qu’elle avait essayé de nier dans un moment d’orgueil et de colère.

  • Elle a voulu se persuader qu’elle était supérieure

à l’amour, et que la dignité d’une femme consiste à fermer son cœur à l’enthousiasme et à la passion, et voilà qu’elle aspire de toutes les forces de son âme à savourer les douceurs de l’amour, à croire à la poésie et au bonheur. Elle a voulu se persuader qu’il ne fallait voir dans le mariage qu’une affaire de convenance sociale, et voilà qu’elle brûle du désir d’employer pour un autre que pour elle-même les forces vitales de son être, de se sacrifier, de se dévouer tout entière au bonheur de quelqu’un, dont elle deviendra à son tour l’idole exclusive et l’idéal céleste ! Lucienne rêve donc l’amour pour la seconde fois dans sa vie ; mais avec cette différence que, la première, elle n’a obéi qu’à un besoin de l’imagination, tandis que maintenant elle cède à un besoin du cœur. Nous avons dit que Lucienne était subitement devenue pauvre et avait même été forcée de quitter son nom. Un avocat anglais, Mac-Allan, avait été chargé de lui apprendre cette nouvelle en lui offrant une transaction incompatible avec sa dignité. Lucienne refuse, et Mac-Allan, touché de la beauté et du caractère de cette jeune fille, se prend de passion pour elle et lui offre de l’épouser. Lucienne 1 aime aussi, mais elle croit de son devoir de ne pas accepter l’offre qui lui est faite sans rendre un compte exact et scrupuleux de sa vie et des fluctuations de son âme à celui qui n’a peut-être accepté le présent et l’avenir avec elle que parce qu’il ignorait le passé. C’est donc à Mac-Allan que la jeune fille fait sa confession, et, lorsqu’elle interroge son cœur, elle est bien sûre de n’avoir jamais aimé personne. Marins n’a été pour elle, un moment, qu’un pis-aller ; quant à Frumence, elle ne peut répondre de ne l’avoir pas aimé ; mais à présent, il lui’ semble que ce sentiment, dont elle ne retrouve en elle que le souvenir, n’a jamais passé par son cœur, non plus -que par ses sens. Ce fut sans doute un rêve de son imagination ; elle est donc encore digne de l’amour qu’elle a inspiré à Mac-Allan.

Nous avons fait de notre mieux pour indiquer au moins les principaux éléments de ce long récit. Le rôle de l’imagination, de l’esprit et du cœur d’une femme dans l’amour, voilà ce que l’auteur a décrit avec une puissance d’observation peu commune. S’il nous avait été possible d aborder les détails, peut-être aurions-nous été amené à quelques critiques relatives surtout à la compositionj mais, nous l’avons dit, c’est beaucoup moins un roman qu’une étude psychologique que l’auteur s’est proposée, et, à ce dernier point de vue, la Confession d’une jeune fille peut être considérée comme une des œuvres les^plus remarquables de G. Sand.


CONFESSIONNAIRE adj. (kon-fè-sio-nè-re

— rad. confession). Qui a rapport à la confession. Il Vieux mot.


CONFESSIONNAL s. m. (kon-fè-sio-nalrad. confession). Ouvrage de bois à plusieurs compartiments, où se placent le prêtre et les pénitents pour la confession : 0 mon père ! que ces maximes attireront de gens à vos confessionnaux ! (Pasc.) Les confessionnaux ne datent que du xvie siècle. (Bachelet.) Dans la cathédrale de Cologne, il y a des confessionnaux de chêne à colonnes torses. (V. Hugo.) On sait que dans Saint-Pierre il y a des confessionnaux pour tous les idiomes. (Th. Gaut.) Celui qui se repent a déjà mis le pied dans le confessionnal. (A. d’Houdetot.)

— Fig. Confession : Wenceslus faisait noyer les prêtres qui refusaient de lui livrer le secret du confessionnal. (V. Hugo.)

— Par ext. Grand fauteuil pour les malades.

— Encycl, « N’as-tu rien à me demander ? disait’ un jour le calife Aroun-al-Raschid à un de ses sujets avec lequel il causait dans une mosquée. — Si j’avais une demande à faire, répliqua celui-ci, ce n’est pas à toi que je l’adresserais dans la maison de Dieu. » Semblable observation pourrait être faite par le musulman ou le Chinois qui entrerait pour la première fois dans un temple catholique ; en apprenant que ces petites cabanes de bois échelonnées le long du mur sont des confessionnaux où les hommes viennent faire à un homme l’aveu de leurs fautes. « Dans un temple, penserait-il en lui-même, il faut se confesser à Dieu, et non aux hommes. » Il aurait cent fois raison ; mais il comprendrait bien vite l’utilité, que le clergé et les souverains peuvent retirer de l’usage du confessionnal, en lisant le passage suivant de l’historien de Thou : « Ceux qui travaillèrent le plus efficacement à l’établissement de la Ligue furent les confesseurs, qui développaient à l’oreille dé leurs pénitents ce que les prédicateurs n’osaient pas exposer en public. Ceux-ci, en effet, s’abstenaient de nommer les personnes, dans la crainte d’être punis ; mais les confesseurs, abusant du secret de leurs fonctions, n’épargnaient ni le roi ni ses ministres, et, au lieu de consoler par des discours de piété ceux qui s’adressaient à eux, ils leur remplissaient 1esprit de faux bruits, et mettaient leur conscience à la torture par des questions embarrassantes et par mille scrupules. Par le même moyen, ils fouillaient dans le secret des fa 114 '