sent ; demain je vous conterai ce qu’ils devinrent. »
CONTEXTE s. m. (kon-tèk-ste — du préf. con, et de texte). Texte considéré dans la liaison des idées qui le composent et par rapport
au sens qu’elles empruntent les unes aux autres :
Ce passage ne peut être éclairCi que par le contexte. Cette expression isolée n’a plus le sens que le contexte lui donne.
— Pratiq. Texte d’un acte public ou sous seing privé ; ensemble que forment par leur liaison naturelle les différentes dispositions ou clauses dont un acte est composé : Les actes notariés doivent être écrits en un seul et même contexte. (Acad.) || Unité de contexte, Suite non interrompue exigée par la loi dans le texte des actes notariés, excluant toute lacune et tout intervalle entre les diverses parties de ces actes..
CONTEXTURE s. f. (kon-tèk-stu-re — du
préf. con, et de texture). Union, mode d’agencement
des éléments qui composent la masse
des organes, de leurs parties et des corps inorganiques :
La contexture des os, des muscles, des fibres. La contexture des végétaux. La contexture des animaux. La contexture du marbre. Un organe de plus ou de moins dans notre machine aurait fait une autre éloquence ; une autre contexture des mêmes organes aurait fait une autre poésie. (Montesq.)
Les corps inorganiques n’ont pas une véritable
contexture. (Marjol.)
— Fig. Arrangement, agencement des parties qui constituent un tout quelconque ; La contexture d’un discours, d’un poème. Un juge équitable ne se lassera pas de rendre justice à l’artificieuse et fine contexture des tragédies de Racine. (Volt.) L’homme seul a des pensées dont il peut fournir un tissu et une longue contexture. (J. Joubert.) L’esprit du lecteur est charmé lorsque, par la contexture de la phrase, un des mots indique la cause dont un autre a marqué l’effet. (J. Joubert.)
— Syn. Contexture,texture, tissu, tissure. Contexture et texture s’emploient presque toujours au figuré, et ils expriment l’arrangement et l’enchevêtrement des parties qui forment un tout ; texture suppose un arrangement plus simple ; contexture porte à l’esprit l’idée d’une plus grande complication. Tissu et tissure ne s’emploient guère qu’au propre, et alors tissu désigne la chose tissée elle-même, l’étoffe, tandis que tissure marque la manière dont la chose a été tissue : le tissu est beau, fin, grossier, précieux ; la tissure est lâche, serrée, inégale, etc.
CONTHEY, bourg de Suisse, canton du Valais, à 5 kilom. O. de Sion, sur la Morge, près de son embouchure dans le Rhône ; 2,239 hab.
Récolte de vins très-estimés.
CONTHUY s. m. (kon-tui). Comm. Étoffe que l’on fabrique à Constantinople et à Brousse.
CONTI. La seigneurie de Conti a eu des seigneurs
particuliers dont la lignée masculine
paraît s’être éteinte vers le milieu du XIVe siècle.
Isabelle, dame de Conti, épousa vers 1375
Colard de Mailly, dont vint Jean de Mailly,
seigneur de Conti, mort en 1432. L’arrière-petit-fils
de ce Jean de Mailly, Ferri de Mailly,
seigneur de Conti, épousa en 1511 Louise de
Montmorency, dont il eut, entre autres enfants,
Madeleine de Mailly, dame de Conti,
mariée à Charles de Roye, comte de Roucy.
De ce mariage est sortie Éléonore de Roye,
qui porta la seigneurie de Conti dans la maison
de France, en épousant, en 1551, Louis Ier
de Bourbon, prince de Condé, dont le fils cadet,
François, mort depuis sans postérité, prit
le titre de prince de Conti. Ce titre fut repris
par Armand de Bourbon, fils de Henri II de
Bourbon et cadet du grand Condé, lequel
Armand fut l’auteur du rameau de Bourbon-Conti,
qui s’est éteint en 1814. Les principaux
membres de la branche cadette de la maison
de Conti sont les suivants :
CONTI (Louise-Marguerite de Lorraine, princesse de), fille du duc Henri de Guise (le Balafré), née vers 1574, morte en 1631. Henri IV songea, dit-on, à l’épouser, mais il en fut détourné
par sa passion pour Gabrielle d’Estrées.
Elle épousa, en 1605, François de Bourbon,
prince de Conti, qui la laissa veuve en 1614.
Avant comme après son mariage, elle mena
une vie fort dissolue, eut un fils de Bassompierre,
qui l’aurait épousée secrètement suivant
une assertion douteuse, s’attacha à Marie
de Médicis, et partagea sa disgrâce sous le
ministère de Richelieu. Elle n’était pas moins
célèbre par son esprit que par ses galanteries.
Tallemant des Réaux qui, dans ses Historiettes, parle à plusieurs reprises des mœurs licencieuses
de cette princesse, cite d’elle un
mot piquant et bien connu : « On dit que,
comme elle priait M. de Guise, son frère, de
ne jouer plus puisqu’il perdoit tant : « Ma
sœur, lui dit-il, je ne jouerai plus quand
vous ne ferez plus l’amour. — Ah ! le méchant, reprit-elle, il ne s’en tiendra jamais. » On a d’elle les Adventures de la cour de Perse
(1629, in-8°), roman allégorique ; mais il paraît
douteux qu’elle soit l’auteur de l’Histoire des amours du grand Alcandre (Henri IV), qu’on lui a longtemps attribuée.
CONTI (Armand de Bourbon, prince de), frère puîné du grand Condé, tige de la branche de Conti, né à Paris en 1629, fils de
Henri II de Bourbon et de Charlotte de Montmorency, mort en 1666. Il eut pour parrain le cardinal de Richelieu, fut destiné de bonne
heure à l’Église, et reçut plusieurs abbayes
et d’autres bénéfices. Mais la gloire militaire
de son frère et l’influence de sa sœur, la duchesse
de Longueville, triomphèrent de sa vocation
religieuse et l’entraînèrent dans les intrigues
de la Fronde. Il commanda contre son
frère les troupes du Parlement, se jeta dans
la cabale des petits-maîtres, et fut emprisonné
à Vincennes en 1650. Il se réconcilia ensuite
avec la cour, épousa une nièce de Mazarin,
reçut le gouvernement de Guyenne, commanda
l’armée de Catalogne, prit Villefranche,
Puycerda et la Cerdagne (1655), reçut le commandement
de l’armée d’Italie en 1657, et échoua devant Alexandrie. Livré à la dévotion vers la fin de sa vie, il composa quelques
écrits de piété, entre autres un Traité de la comédie et des spectacles selon la tradition de l’Église (Paris, 1667, in-8°).
CONTI (Louis-Armand de Bourbon, prince de), fils aîné du précédent, né en 1661, mort en 1685. Il épousa une fille naturelle de Louis XIV et de Mlle de La Vallière, mena une vie fort dissolue, fit dans l’armée impériale la campagne de Hongrie contre les Turcs, et prit une
part brillante à la bataille de Gran (1685). La grande beauté de sa femme, Mlle de Blois, a été célébrée en vers et en prose par La Fontaine
et Mme de Sévigné.
CONTI (François-Louis de Bourbon, prince de), prince de la Roche-sur-Yon, frère du précédent, né à Paris en 1664, mort en 1709. Il
prit part avec son frère aîné à la campagne
de Hongrie, fut disgracié à son retour pour
quelques railleries contre Louis XIV, obtint
cependant l’autorisation de prendre du service,
combattit à Fleurus (1690), à Steinkerque
(1698), et se couvrit de gloire à Nerwinden
(1698), où il reçut un coup de sabre sur la tête.
Élu roi de Pologne, après la mort de Sobieski,
il s’embarqua, conduit par Jean Bart, aborda
à Dantzig, mais dut revenir en France, après
s’être vu supplanter par l’électeur de Saxe.
Peu de temps avant sa mort, il obtint le commandement
de l’armée de Flandre. C’était un
prince plein d’esprit et de séduction, dont
Saint-Simon a fait le plus brillant portrait.
« Sa figure, dit-il, avoit été charmante ; jusqu’aux
défauts de son corps et de son esprit
avoient des grâces infinies. Galant avec toutes
les femmes, amoureux de plusieurs, bien traité
de beaucoup, il étoit encore coquet avec tous
les hommes. Il prenoit à tâche de plaire au
cordonnier, au laquais, au porteur de chaise
comme au ministre d’État, au général d’armée,
et si naturellement que le succès en étoit
certain. Il fut aussi les constantes délices du
monde, de la cour, des armées, la divinité du
peuple, l’idole des soldats, le héros des officiers,
l’espérance de ce qu’il y avoit de plus
distingué... C’étoit un très-bel esprit, lumineux,
juste, exact, étendu, d’une lecture infinie...
On étoit flatté d’un accès familier auprès
de lui. Le monde le plus important, le
plus choisi le couroit, jusque dans les salons
de Marly, il étoit environné du plus exquis.
Il y tenoit des conversations charmantes sur
tout ce qui se présentoit indifféremment... On
n’ignoroit pas qu’il n’aimoit rien, ni ses autres
défauts ; on les lui passoit tous et on l’aimoit
véritablement, quelquefois jusqu’à se le reprocher,
toujours sans s’en corriger. » Ce prince
charmant, qui savait si bien s’attirer toutes
les sympathies, ne put jamais cependant se
concilier la faveur de Louis XIV, qu’il blessa
profondément, du reste, en écrivant de lui
dans une de ses lettres, qui passa sous les
yeux du roi-soleil : « C’est un roi de théâtre
quand il faut représenter, un roi d’échecs quand
il faut se battre. »
CONTI (Louis-Armand de Bourbon, prince {sc|de)}}, fils du précédent, né en 1695, mort en 1727.
Il épousa la princesse de Bourbon-Condé
(1713), prit part aux sièges de Landau et de
Fribourg, devint membre du conseil de régence
sous Louis XV, et reçut le gouvernement
du Poitou. Ce prince avait l’esprit brillant
et cultivé, les mœurs dissolues et un
caractère extrêmement bizarre.
CONTI (Louis-François de Bourbon, prince de), fils du précédent, né en 1717, mort en 1776.
Il servit sous le maréchal de Belle-Isle en Bavière
(1741), reçut en 1744 le commandement
de l’armée chargée d’opérer en Piémont, emporta d’assaut les retranchements inexpugnables de Villefranche et de Château-Dauphin,
se couvrit de gloire à la sanglante bataille de
Coni, qui n’amena d’ailleurs aucun résultat
décisif, et se distingua de nouveau dans les
campagnes d’Allemagne (1745) et de Flandre
(1746). Mme de Pompadour le fit écarter des
grands commandements. Dans la suite, il se
mêla activement aux querelles du parlement
avec la cour, se montra l’adversaire des philosophes
et contribua au renvoi de Turgot.
CONTI (Louis-François-Joseph de Bourbon, prince de), le dernier de son nom, né en 1734, mort en 1814. Il fit la guerre de Sept ans,
se distingua aux batailles de Hostenbeck (1757)
et de Crevelt (1758), fut le seul prince du sang
qui consentit à sanctionner les édits de Maupeou,
signa, en 1788, avec le comte d’Artois
et les Condés, le Mémoire contre la double
représentation du tiers aux états généraux,
sortit de France après la prise de la Bastille ;
mais, rentré en 1790, prêta le serment civique,
et resta absolument étranger aux manœuvres
du parti royaliste. Devenu suspect, comme
prince, il fut enfermé au fort Saint-Jean, à
Marseille, avec les membres de la famille
d’Orléans. Il revit la liberté en 1795, mais dut
sortir de France après le 18 fructidor, par
ordre du Directoire.
CONTI (Stéphanie-Louise de Bourbon-). V. Bourbon-Conti.
CONTI, ancienne famille de Rome, déjà
illustre au XIe siècle, qui a produit un grand
nombre de cardinaux et autres hauts dignitaires
de l’Église. Une de ses branches, qui a
obtenu de l’empereur d’Allemagne le titre de
duc de Poli et de prince du saint-empire, avait
pour chef, au milieu du XVIIe siècle, Paul
Conti, duc de Poli. Celui-ci laissa deux fils,
Jean-Nicolas Conti, évêque d’Ancône, créé
cardinal en 1664, et Charles Conti, duc de
Poli, majordome et premier gentilhomme de
la chambre de la reine Christine de Suède.
Charles fut père de Joseph-Lothaire Conti,
duc de Poli et de Guadagnole, qui a perpétué
la race, et de Michel-Ange Conti, créé cardinal
en 1706, élu pape, sous le nom d’Innocent
XIII, en 1721.
CONTI (Giusto), poëte italien, né à Rome,
mort à Rimini en 1449. Imitateur quelquefois
heureux de Pétrarque, il a chanté surtout,
dans des poésies gracieuses, mais trop souvent
maniérées, la belle main de sa dame, ce qui
fit donner à son recueil le titre bizarre de la
Bella mano. Une bonne édition de ses poésies
a été donnée à Florence en 1715.
CONTI (Nicolas), en latin de Comitibus, voyageur italien du XVe siècle, apprit l’arabe
dans un voyage en Syrie, se joignit ensuite à
une caravane qui partait de Damas, visita
Babylone, Bassora, s’embarqua sur le golfe
Persique, puis passa à Cambaye et explora
toute la côte du Malabar. De là il se rendit à
Ceylan, à Sumatra, revint par Ténassérim, .
parcourut l’Inde en deçà et au delà du Gange,
descendit jusqu’à Zactour, après avoir pénétré
dans la Chine méridionale, visita Java
et revint dans sa patrie en 1544, après avoir
employé vingt-cinq années à ces longues et
curieuses pérégrinations, La relation de Conti
a été insérée par Ramusio dans son recueil.
CONTI (Bernard ou Bernardin DE), peintre italien, né à Pavie, mort en 1525, fut un artiste distingué. Ses tableaux, remarquables
par le coloris, sont très-recherchés en Italie.
CONTI (Giovanno-Francesco), écrivain italien,
né à Quinzano, près de Brescia, en 1486,
mort en 1557, connu sous les surnoms de
Quinzano et de Quintianus Stoa. Il doit le
premier à son lieu de naissance et le second
à sa facilité pour faire des vers, qui avait fait
dire un jour à ses camarades : « Voiià Mouson
Stoa (le Portique des Muses). » Conti était fils
d’un maître d’école. Il étudia le droit à Padoue,
occupa la chaire de belles-lettres dans
cette ville, puis à Pavie. Il passa ensuite en
France, fut le précepteur du duc d’Angoulême
(depuis François Ier), et retourna en Italie, à
la suite du roi Louis XII, allant conquérir le
Milanais. Il reçut à Milan la couronne poétique,
devint professeur de littérature à Pavie,
occupa cette chaire jusqu’en 1522, sauf une
interruption de deux ans à l’époque de la retraite
des Français, et alla mourir à Quinzano,
après avoir visité les principales villes d’Italie.
Cet écrivain, dont le savoir était aussi varié
qu’étendu, a composé en latin, un grand
nombre d’ouvrages sur les sujets les plus
divers : dissertations grammaticales, commentaires
historiques et littéraires, etc. Nous
citerons, entre autres : De omnibus metris
(1510) ; De poetices venustate (Pavie, 1511) ; De
syllabarum quantitate epographiœ sex (1511) ;
J. Francisci Quintiani Stoœ, Brixiani, opéra
(Paris, 1514, in-fol.), recueil de tragédies et de diverses poésies ; De mulierum dignitate (1517) ; Cosmograpàia (1529) ; De institutione poetica (1531) ; Facetiarum libri II (Brescia, 1534) ; Citationes omnium poetarum (Milan, 1538) ; De miraculis etknicis(&43), etc. Parmi ses autres ouvrages, plusieurs ont été publiés après sa mort et plusieurs sont restés manuscrits.
— V., pour plus amples détails, les Memorie aneddote critiche spettanti alla vita ed agli scritti di Gio. Francesco Quinziano Stoa, par J. Nember (Brescia, 1777).
CONTI (Primo), en latin Petrus Comes ou de Comitibus, savant italien, né à Milan en
1498, mort en 1593. Il joignait à la connaissance
de la théologie et de la philosophie celle
des langues grecque, latine, hébraïque, chaldéenne,
etc. Il professa l’éloquence à Corne,
fit partie de l’institut des clercs réguliers de
Somasque, et fut chargé de se rendre en Allemagne
pour y combattre la Réforme. Désireux
de voir Érasme, il lui annonça sa visite dans
une lettre signée Primus Cornes mediolensis.
Érasme, croyant que son visiteur était uu
comte de Milan, se porta, malgré ses infirmités,
à sa rencontre ; mais, au lieu d’un seigneur
brillamment escorté, il ne vit qu’un petit
homme assez mal vêtu et sans suite. Il reconnut
alors sa méprise, dont il fut le premier
à rire, et n’en ht pas moins le meilleur
accueil à Conti. De retour en Italie, il fut chargé
de préparer les questions qui devaient être
soumises au concile de Trente, et accompagDa
à cette assemblée, comme théologien, l’évêqiie
de Vintimille, qui fut depuis le cardinal Visconti.
Conti avait acquis une grande réputation
par son savoir et par son éloquence. Sauf
quelques préfaces et quelques épigrammes,
tous ses ouvrages sont restés inédits. Il compta
CONT
1085
parmi ses disciples son neveu Majoragîo ou Majoragius.
CONTI (Noël), en latin Natalis Comes, érudit et écrivain italien du XVIe siècle, né à Mi- ’
lan, mort en 1582. On a de lui.* Mythologiœ,
sine explicationes fabularum (Venise, 1551) ;
Elegiarum libri V/(1560) ; Oniversœ historiés
(1572) ; plusieurs poëmes latins iDe horis ; De
anno ; De venalione ; des traductions latines
d’ouvrages grecs ; la mise en vers latins de
Gorgias, de Xénophane et de Zenon, etc.
CONTI (Nicolo DE), sculpteur italien du XVIe siècle, était fondeur de canons de la
république de Venise. Il exécuta, dans la cour
du palais ducal, un des deux puits en bronze
qui en sont le principal ornement.
CONTI (César), peintre italien, né à Ancône,
mortàMacerata en 1615. Il se signala surtout
par un talent tout’particulier pour les arabesques
et les grotesques. — Son frère, Vincent
Conti, peintre comme lui, fut chargé par
le pape Sixte V de l’exécution de plusieurs
ouvrages importants.
CONTI (Antoine Schinella), littérateur italien,
né à Padoue en 1677, mort en 1748. Il
voyagea dans une partie de l’Europe, et entra
en relation suivie avec les savants et les littérateurs
les plus éminents de France et d’Angleterre.
Attaché au cartésianisme, il contribua
à la propagation de ce système dans^a patrie.
Ses productions les plus connues sont : Il
globo di venere, poème ingénieux, mais faible
d’inspiration et de style, où sont développées
les idées de Platon sur le beau et l’amour ;
des tragédies, des poésies diverses, des opuscules
sur divers sujets, etc. Ses œuvres ont été
publiées à Venise (1739-1756, 2 vol. in-4»),
CONTI (Francesco), peintre italien, né à
Florence en 1681, mort en 1760. Il se rendit à
Rome, où il reçut les leçons de Carlo Maratta,
puis retourna dans sa ville natale et y exécuta,
entre autres tableaux, une Adoration des
mages, pour la Pia casa di Lavoro ; Saint Ambroise, Saint Zanobi et Saint Laurent, qu’on
voit à l’église Saint-Laurent, etc.
CONTI (Francesco), compositeur italien, né
à Florence, mort vers 1732. Il se rendit a
Vienne (Autriche) en 1703, devint maître de
chapelle et compositeur de la chambre de
l’empereur Joseph, et fit représenter un assez
grand nombre d’opéras, qui, pour la plupart,
eurent du succès. Ayant été un jour gravement
insulté par un prêtre, Conti lui donna
un soufflet. Pour ce fait, il fut condamné à
faire amende honorable pendant trois jours
à la porte de l’église cathédrale de Saint-Étienne.
L’artiste, profondément indigné, se
répandit en injures contre ses juges, et finit
par être condamné (1730) à une amende de
1,000 florins au profit du clergé, ainsi qu’à un
emprisonnement de quatre ans. Selon toute
vraisemblance, il mourut en prison ; car, à
partir de cette époque, on n’entendit plus
parler de lui. Nous citerons parmi ses opéras :
Clotilde (1709) ; Alba Cornelia (1714) ; Teseo
in Creta (1715) ; Cira (1716) ; Don Chisciotte
in sierra Morena (1719) ; Alessandro in Sidone
(1721) ; Mose presernato (1722) ; Griselda
(1725), etc. Coati a composé en outre des cantates,
des motets, etc.
CONTI (Joachim), célèbre sopraniste italien,
Surnommé Gintello, du nom de Gizzi, son professeur
de chant, né à Arpino (Terre de Labour)
en 1714, mort à Rome en 1752. Il fut
confié, dès l’âge de huit ans, aux soins de
l’habile professeur Gizzi, qui s’attacha à développer
chez son élève les brillantes qualités
vocales dont il était doué. Conti débuta sur le
théâtre de Rome, à. peine âgé de quinze ans,
et son succès fut tel que son nom se répandit
aussitôt dans toute l’Italie. On raconte que
Caffarelli, alors à Naples, ému de la réputation
naissante de Gizziello, se rendit à Rome,
pénétra au parterre du théâtre enveloppé d’un
manteau, afin de ne point être reconnu, et
s’écria, après le premier air chanté par le
jeune virtuose : ■ Bravo, bravissimo, Gizziello !
c’est Caffarelli qui te le dit. • En 1732
et 1733, Gizziello chanta à Naples, au milieu
d’ovations sans nombre ; puis il partit pour
Londres, où l’avait engagé Haendel. C’était
alors l’époque de la lutte si acharnée entre
Porpora et Haendel, tous deux directeurs de
théâtres rivaux, lutte qui fut au désavantage
du dernier de ces illustres compositeurs, jusqu’à
l’arrivée de Gizziello. Le célèbre chanteur
rétablit l’équilibre entre les deux théâtres
et la fortune de Hœndel, et, pendant plusieurs
années, fit les délices de l’Angleterre. Eu 1743,
Gizziello, mandé par la cour de Portugal, se
rendit à Lisbonne. L’audition de Farinelli
avait agrandi le talent de Conti à tel point
que Charles III, roi de Naples, qui venait de
faire construire le théâtre de San-Carlo, résolut
d’y faire entendre le sopraniste napolitain
et Caffarelli, dans l’opéra Achille à
Scyros, écrit par Pergolêse pour l’ouverture
du théâtre. Catfarelli revint de Pologne, et Gizziello
quitta le Portugal. Cette soirée d’inauguration
présenta un spectacle k noter dans
l’histoire du chant. Après l’air chanté par Caf
farelli, la cour et les spectateurs applaudirent
à tout rompre pendant plusieurs minutes. Gizziello
parut à son tour, presque consterné du
talent de son rival. Néanmoins il reprit courage,
et sa voix fut si pure, si pathétique, sa
phrase si large son exécution si perlée, que
le roi se leva, fit lever sa cour, battit des
mains, et alors éclata parmi les spectateurs