Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 4, part. 4, Con-Contrayerva.djvu/140

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fluences, et du choc desquelles est né le système de l’équilibre européen. »

Avant d’arriver à la conquête même de Naples, l’auteur a su, par une élégante exposition, donner de l’intérêt à d’indispensables préliminaires. Le rôle de ce fameux Frédéric II, dont le génie et la puissance exaspèrent tellement la papauté qu’elle fera de l’extermination de la maison de Souabe le principal but de ses efforts, est fermement dessiné. L’originalité de Frédéric II, ce grand sceptique du xiie siècle, a été vivement sentie et rendue par M. de Saint-Priest, qui l’a comparé à un autre Frédéric, à l’incrédule ami de Voltaire. Il remarque avec raison que devancer son siècle est à la fois une gloire et un malheur, et que, si la postérité en tient toujours compte, les contemporains ne le pardonnent jamais. Le morceau consacré à cet illustre adversaire de la papauté est vif, brillant, et termine le premier livre d’une façon heureuse. Mais M. Lerminier constate « qu’en général, dès le début, M. de Saint-Priest n’apprécie pas d’une manière assez ferme et assez complète la nature même de la papauté, son caractère universel et sa puissance morale au moyen âge. »

M. de Samt-Priest excelle dans le portrait, non pas à la manière des historiens anciens, mais dans ce genre de portrait où la ressemblance devient plus vive à chaque coup de pinceau, où chaque trait ajoute un relief au personnage. Quelle mâle et singulière figure que celle de ce Mainfroy, aimant avec la même énergie le plaisir et le pouvoir, audacieux et rusé, poussant sa fortune à travers tous les contre-temps, et enfin réussissant, en dépit de tous les obstacles, à mettre sur sa tête la couronne de Sicile ! Les traits de ce personnage, l’éclat de sa jeunesse, l’éducation qu’il reçut de son père l’empereur Frédéric, un tempérament de feu joint à la dissimulation la plus profonde, M. de Saint-Priest a su rendre tout cela avec beaucoup de vérité. Peu de personnages de roman excitent à un pareil degré notre intérêt, et son adversaire n’a pas trop de tout son éclat pour l’éclipser. Charles d’Anjou était pourtant un caractère noble et un esprit habile qui, tout en acceptant sa couronne du saint-siége, prétendait en maintenir les droits et les prérogatives. Il voulait servir l’Église, non-seulement en chrétien dévoué, mais en roi puissant, et il porta dans son entreprise et sur le trône de Naples l’orgueil de la maison de France, l’inébranlable conviction de la légitimité de sa cause et une indomptable volonté. À peine fait-il à Mainfroy l’honneur de le regarder comme un compétiteur sérieux. Pour la première fois, le frère de saint Louis obtient dans l’histoire les honneurs du premier plan, et, sous le pinceau de son biographe, cette grande figure a de l’éclat, de la hardiesse, une belle et vigoureuse couleur. « Voilà, dit M. Lerminier, un de ces caractères profonds et hautains que la fortune peut éprouver, mais ne brise pas, un de ces tempéraments politiques qu’un fanatisme sincère élève au-dessus de tous les scrupules, une de ces âmes du moyen âge où brûle un feu sombre et sacré. »

Il y a dans l’histoire une poésie inépuisable. Quelle imagination d’artiste eût créé un aussi frappant contraste que celui de ce gracieux adolescent, de cette tête blonde, de ces traits charmants, de ce Conradin, qui lève imprudemment l’étendard contre le vainqueur de Mainfroy, avec le front pâle et sévère de ce redoutable chevalier que l’Église et la victoire avaient sacré roi ? La lutte de Conradin et de Charles d’Anjou est un des plus pathétiques événements de l’histoire du moyen âge. Elle est devenue un thème littéraire souvent exploité. Ici elle prend un intérêt nouveau par l’abondance et la vérité des détails. Ce n’est pas sans une sorte d’émotion qu’on suit dans la narration de M. de Saint-Priest toutes les circonstances de la vie de Conradin, vie si pleine d’illusions et sitôt interrompue. Ce dernier représentant de la maison de Souabe fut élevé dans l’espoir d’une couronne et dans une sorte de pauvreté. Ses parents se partagèrent les lambeaux de ses États héréditaires dans les contrées rhénanes, et il n’eut plus de refuge contre la misère qu’un trône qu’il fallait conquérir. Il partit pour l’Italie, après avoir adressé aux souverains de l’Europe un manifeste dans lequel il leur demandait d’intervenir par des lettres auprès du pape, afin que le saint-père calmât la fureur et l’indignation dont il était animé contre lui. Comme Charles d’Anjou, Conradin eut aussi une entrée solennelle dans Rome ; il y passa sous des arcs de triomphe et monta au Capitole au milieu des acclamations du peuple. Ce moment, sous la plume de l’historien, fait naître un douloureux intérêt, et la pitié vous saisit au récit de la fuite de Conradin après sa défaite, de son procès et de son supplice, auquel assista son vainqueur. La tragédie est complète, tout concourt à un effet extraordinaire et déchirant : l’éclat de la catastrophe, l’illustration de la victime, la grandeur des intérêts et des partis qui se faisaient la guerre, la jeunesse du vaincu, l’inflexibilité du vainqueur. Sans remords, avec la pleine conviction de la justice de sa cause, Charles d’Anjou traita Conradin comme un brigand qui aurait voulu lui voler sa couronne. M. de Saint-Priest, en condamnant au nom de l’humanité l’immolation de Conradin, énumère les raisons qui faisaient de sa mort une nécessité politique pour Charles d’Anjou. Sans doute, la raison d’intérêt n’était pas contestable, mais sur l’esprit de Charles l’idée du droit fut plus puissante encore. S’armer contre lui, n’était-ce pas, non-seulement offenser un roi, mais insulter l’Église, le pape et Dieu ! Telle est la pensée qu’il exprime sur le champ de bataille d’Alba, dans une lettre écrite au pape pendant la nuit qui suivit la victoire. En le dominant, cette pensée donna au vainqueur de Conradin une atroce sérénité dans la consommation de sa vengeance. Délivré de son rival, Charles d’Anjou put donner suite à un projet se rattachant à l’un des plus remarquables événements du xiiie siècle, à la conquête éphémère de Constantinople par les Latins. Comprenant qu’il fallait s’établir en Grèce et dans les contrées qui devaient, plus tard, s’appeler la Turquie, pour conquérir d’une manière durable la terre sainte, il donna la main de sa fille à l’héritier nominal de l’empire latin, Philippe de Courtenay, et s’apprêtait à diriger sur Constantinople une flotte nombreuse, lorsque la volonté du roi de France l’arrêta. Lors de la dernière croisade de saint Louis, Charles d’Anjou n’arriva en Afrique qu’au moment où son frère venait d’expirer, et fut contraint de retourner en Sicile. Il n’abandonna pas néanmoins ses desseins, et il se préparait à faire partir du port de Brindes ses vaisseaux pour le Bosphore, quand une catastrophe aussi imprévue que terrible vint le frapper au cœur. Au moment où il allait détrôner l’empereur Paléologue, il perdait la moitié de ses États, et la Sicile le rejetait pour se donner au roi d’Aragon.

Les Vêpres siciliennes, qui servent de dénoûment dramatique à l’ouvrage de M. de Saint-Priest, lui ont fourni l’occasion de commencer son douzième livre par une belle description de Messine. Le ton en est chaud et le coloris brillant, Messine fait un contraste complet avec Palerme. C’est d’un habile écrivain d’avoir su rajeunir le sujet si connu des Vêpres siciliennes par un judicieux emploi de la critique, et, en contrôlant les versions diverses de cet événement, d’avoir rétabli la vérité. En apprenant la révolution de Palerme, Charles d’Anjou s’écria : « Seigneur, mon Dieu ! vous qui m’avez élevé si haut, si vous voulez m’abattre, faites au moins que ma chute soit lente et que je descende pas à pas ! » À cette prière du chrétien qui s’humilie succéda l’élan d’une colère que vint enflammer encore la nouvelle du soulèvement de Messine. C’est contre cette dernière ville que le roi de Naples tourna sa vengeance et toutes les forces qu’il destinait à sa conquête de Constantinople. Il ne s’écoula que trois ans entre les Vêpres siciliennes et la mort de Charles d’Anjou, qui n’éprouva plus que des revers. Il échoua devant Messine, il ne put empêcher le roi d’Aragon de débarquer en Sicile et d’en prendre possession ; ses flottes furent battues ; son fils aîné, le prince de Salerne, fut fait prisonnier. Cependant, sans se résigner à ces rigueurs de la fortune, il méditait de nouveaux efforts, quand une fièvre l’emporta. Après avoir enseveli le fondateur de la dynastie angevine, M. de Saint-Priest clôt son livre par une conclusion de quelques pages, où il jette un regard tant sur Naples que sur la Sicile, pour les temps qui suivirent la mort de son héros. Dans cette fin, peut-être un peu brusque, nous trouvons quelques aperçus ingénieux sur la Sicile, à laquelle M. de Saint-Priest souhaite de ne jamais devenir une « Malte agrandie. » Jusqu’à présent, heureusement, elle n’en prend guère le chemin.

Nous aurions désiré voir l’auteur compléter son récit, d’ailleurs clair et attachant, par un précis de l’histoire de la maison d’Anjou, ce qui eût prêté à l’œuvre entière plus d’ampleur et de gravité. Nous aurions également souhaité le voir se mettre moins en dépense d’esprit ; l’histoire exige un ton autre que celui de la conversation de bonne compagnie ; il pouvait s’y renfermer sans perdre pour cela son allure rapide et brillante, son entrain pittoresque. Nous félicitons M. de Saint-Priest de n’avoir pas oublié que Charles d’Anjou était un prince français et de n’avoir pas considéré la suprématie germanique comme un fait légitime que doive accepter l’Italie. Il n’a pas suivi, en cela, les errements d’un des plus célèbres historiens de l’Allemagne, M. Léo, qui, dans son Histoire d’Italie, compare les deux nations à deux époux de caractères opposés. Le mari (c’est naturellement le peuple allemand) est plein de force et de courage ; la femme (l’Italie) est pleine de ruse et d’adresse ; ils ne peuvent se quitter et ne font que se quereller. N’en déplaise au docte historien, le divorce a eu lieu et l’Italie s’est alliée à cet amant qu’elle a souvent pris et quitté, le peuple français. Son intérêt garantit la solidité de ce nouveau nœud.


CONQUÊTER v. a. ou tr. (kon-kè-té — rad. conquête). Conquérir : Est-il possible que je connaisse si peu la fermeté de Votre Majesté, que de croire que je conquêterai sa faveur par les armes ? (De Retz.)

Quand le coq chanté aura,
Le roi Cassel conquêtera.

Il se hâta de mettre en batterie
Tout ce qu’amour avait d’artillerie,
D’inventions, pour conquêter son cœur.
                        La Chaussée.

|| Vieux mot. On a dit plus anciennement CONQUESTER et CONQUERRE.


CONQUIN-TAY s. m. (kon-kain-tè). Aliment que l’on prépare, à la Guyane, au moyen de la farine de plantain, dont on écosse le fruit, qui est ensuite coupé et séché au soleil, puis réduit en poudre fine ; son odeur, très-forte, est assez semblable à celle du thé, et ce produit est excellent pour les enfants et les malades.


CONQUIS, ISE (kon-ki, i-ze) part, passé du v. Conquérir. Soumis par les armes : Pays conquis. Si la Chine a été conquise par les Tartares, c’est que les Chinois mécontents gémissaient sous la tyrannie de leurs mandarins. (B. de St-P.)

Il ne faut qu’un bon vent, et Carthage est conquise.
                    Boileau.

— Fig. Gagné, acquis au prix de certains efforts : Des âmes conquises à Dieu. Des cœurs conquis par la douceur. La liberté veut être conquise. (Lamenn.) Autour des couvents, de petits champs, conquis sur le roc ou le torrent, semblaient cultivés comme les parterres les plus soignés de nos maisons de campagne. (Lamart.)

Le gain accroît la soif ; l’or grise la prudence ;
Le bien-être conquis appelle l’abondance.
                        Ponsard.

— Fam. Traiter en pays conquis, Traiter avec hauteur, sans ménagement : Traitke en pays conquis une province que l’on est chargé d’administrer. Ce sont de ces amis indiscrets qui traitent votre maison en pays conquis.

— Substantiv. Les conquis, Les peuples, les hommes soumis par un conquérant : Nous autres conquis, nous sommes partis de l’esclavage, pour arriver progressivement, à travers les siècles, à la souveraineté du peuple. (E. Sue.)


CONQUISITEUR s. m. (kon-ki-zi-teur — lat. conquisitor ; de conquirere, chercher). Antiq. rom. Officier qui était chargé de rechercher ceux qui tentaient de se soustraire au service militaire, et de leur faire prêter le serment.


CONQUISTA (Basco, comte DE LA), marin espagnol. V. La Conquista.


CONRAD (saint), prélat allemand, mort en 976, était fils de Henri, comte d’Altorff, et appartenait à l’illustre maison des Guelfes. Il fut élu évêque de Constance en 934, fonda des églises et un hôpital, fit trois pèlerinages à Jérusalem et laissa ses biens aux pauvres. Canonisé sous le pontificat de Calixte II, vers 1123, saint Conrad est honoré le 26 novembre.


CONRAD Ier, roi de Germanie (911-919), fils de Conrad de Fritzlar, comte de Franconie, et petit-fils, par sa mère, de l’empereur Arnould. Il gouvernait la Franconie, lorsque, après la mort de Louis IV, il fut élu roi de Germanie. Il eut de sanglants démêlés avec Henri l’Oiseleur, duc de Saxe, Charles le Simple, sur lequel il avait conquis la Saxe, Arnould le Mauvais, duc de Bavière, et divers autres princes. Sous son règne, la féodalité se constitua définitivement en Allemagne.


CONRAD II, le Salique, empereur d’Allemagne, élu en 1024, mort en 1039, fils de Henri de Franconie. Il eut d’abord à lutter contre un compétiteur, Conrad le Jeune, duc de Carinthie, pacifia l’Allemagne, déchirée par les guerres privées, en instituant la trêve de Dieu, protégea la petite noblesse contre les grands feudataires, descendit ensuite en Italie, où une révolte formidable menaçait son autorité, se fit couronner roi à Milan, empereur à Rome, et se fit investir, par le pape Jean XIX, du royaume de Bourgogne, resté vacant par la mort de son oncle maternel Rodolphe (1033). Quelques années plus tard, un nouveau soulèvement le ramena en Italie ; mais il en fut chassé par la peste, qui décima une partie de son armée. Ce prince est regardé, en Allemagne, comme l’auteur du droit féodal écrit.


CONRAD III, empereur d’Allemagne, le premier de la maison de Souabe, né en 1093, mort à Bamberg en 1152, fils de Frédéric de Hohenstauffen. Il disputa longtemps la couronne à Lothaire II, duc de Saxe, fut enfin élu après la mort de ce prince (1138), malgré les prétentions de Henri le Superbe, qui se portait comme successeur de son oncle, et qu’il punit en lui enlevant ses duchés de Bavière et de Saxe. Cette spoliation souleva contre lui Welf VI, frère de Henri, qui fut vaincu par les impériaux à la sanglante bataille de Weinsberg, restée fameuse parce qu’elle a donné naissance aux noms de Guelfes et de Gibelins (des cris de guerre Welf et Weiblingen, qui ont changé de forme en passant en Italie). Excité par saint Bernard, Conrad prit part à la deuxième croisade, à la tête d’une armée de 170,000 hommes, dont il perdit une grande partie en Asie Mineure, par la perfidie de l’empereur grec Manuel Comnène, autant que par le fer des musulmans, et ne ramena en Allemagne que quelques débris de ce formidable armement. Son neveu, Frédéric Ier, lui succéda.


CONRAD IV, empereur d’Allemagne, fils de l’empereur Frédéric II, né en 1228 à Andria (Pouille), mort en 1254, également dans la Pouille. Couronné roi des Romains en 1237, il eut à lutter successivement contre deux compétiteurs, prit le titre d’empereur à la mort de son père (1250) et lutta comme lui contre le pape Innocent IV, qui l’excommunia et fit prêcher une croisade contre lui. Il descendit en Italie, reconquit le royaume de Naples, soulevé contre lui par l’Église romaine, et mourut avant de retourner en Allemagne, peut-être empoisonné.


CONRAD V ou CONRADIN. V. Conradin.


CONRAD, roi de la Bourgogne transjurane, fils de Rodolphe II, et surnommé le Pacifique, mort en 991. Attaqué à la fois par les Hongrois et les Sarrasins, il eut l’habileté de les mettre aux prises les uns avec les autres, puis il les fit cerner par son armée et en détruisit la plus grande partie. Cette guerre fut la seule qui troubla son règne.


CONRAD, prélat allemand, né en Souabe, mort en 1099, fut précepteur de l’empereur d’Allemagne Henri IV, qu’il défendit avec zèle contre Grégoire VII, et devint évêque d’Utrecht en 1075. Il périt assassiné. On lui attribue un discours : Pro imperatore contra papam, publié dans le recueil de pièces intitulé : Apologia pro Henrico IV (Hanau, 1611, in-4o).


CONRAD, marquis de Tyr et de Montferrat, fils de Guillaume III, dit le Vieux, se signala dans les guerres d’Italie en faveur du pape contre l’empereur Frédéric II, son parent, prit ensuite la croix et s’embarqua pour la Syrie en 1186. Poussé par les vents sur les rives du Bosphore, il alla à Constantinople, aida l’empereur Isaac l’Ange à soumettre ses sujets révoltés, et épousa sa sœur Théodora. Il fit voile ensuite pour Tyr, sur le point de tomber au pouvoir de Saladin, força celui-ci à lever le siège et se fit décerner la souveraineté de cette ville. Il rejoignit alors l’armée des croisés à Antioche, et il allait être nommé roi de Jérusalem, lorsqu’il fut poignardé par deux émissaires du Vieux de la Montagne, auquel il avait refusé de rendre un vaisseau que les Tyriens lui avaient enlevé (1190).


CONRAD, général allemand du XIIe siècle, se signala sur les champs de bataille par une telle impétuosité dans ses attaques, que les Italiens disaient qu’il avait une mouche dans le cerveau, et lui avaient donné le surnom de Mosca in cervello. En récompense de ses services, Frédéric Ier lui donna le marquisat d’Ancône et la principauté de Ravenne (1172), puis il reçut de Henri VI le duché de Spolète (1195) ; mais, en 1198, Conrad perdit toutes ses possessions en Italie, qui lui furent enlevées par Innocent III.


CONRAD, dit le Philosophe, chroniqueur et bénédictin allemand, mort en 1241. Il a composé, sous la titre de Chronicon Schirense, la chronique de l’abbaye de Scheuren en Bavière ; elle a été publiée à Ingolstadt en 1626.


CONRAD, connu sous le nom de Conradus episcopus ou de Conrad de Mayence, vivait vers le milieu du xiii> siècle. On a de lui : Chronicon rerum Moguntiacarum, qui s’étend de l’an 1140 à 1251, et qui a été publié à Francfort (1530, in-12).


CONRAD, savant allemand, né en 1460 k Lowemberg (Souabe), d’où son surnom de Leoniorius, mort près de Bâle vers 1530, entra dans l’ordre de Cîteaux, et devint secrétaire de Jean de Cirey, supérieur général de l’ordre. On a de lui des éditions des Privilegia ordinis Cisterciensis (Dijon, 1491, in-4o) ; de la Bible (Nuremberg, 1493, 6 vol. in-fol.) ; du Postilloe de Hugues de Saint-Cher (Bâle, 1504, 6 vol. in-fol.).


CONRAD (Balthazar), jésuite et physicien allemand, né à Neiss (Silésie) en 1559, mort en 1665, fut professeur de mathématiques et de philosophie à Olmütz. Ses principaux ouvrages sont : Nova tabularum chronographicarum ratio, etc. (Prague, 1630) ; Propositiones physico-mathematicœ de flamma viridi, de ortu et interitu flammœ (Olmütz, 1639, in-4o).


CONRAD (Jean-Michel), physicien allemand, vivait dans la première moitié du xviiie siècle. Il fut professeur à Cobourg et à Dresde, et s’occupa surtout d’optique. On a de lui : Manuel d’optique (1710, in-4o) ; Optique ou l’Art de la vue (1719, in-8o), etc.


CONRAD (Frédéric-Guillaume), ingénieur hollandais, né à Delft en 1769, mort en 1808. Il fut successivement ingénieur de la province de Hollande, inspecteur général des digues et polders, et enfin inspecteur général de l’administration des ponts et chaussées. Conrad dressa avec Engelman les belles cartes du Bas-Rhin, du Lek, d’Altona, etc., et publia divers mémoires et rapports.


CONRAD (Olivier), poète français. V. Conrard.


CONRAD DE FÜRSTEMBERG, prélat allemand, mort en 1327, fils d’Éginon, comte de Furstemberg, Il entra dans l’ordre de Cîteaux, dont il devint abbé général en 1217, et fut nommé, par Honoré III, cardinal et évêque de Porto (1219). Il prêcha une croisade contre les Albigeois et une seconde contre les mahométans. On a de lui : Constitutiones in Germania pro cleri reformatione ouvrage que Bzovius a inséré dans ses Annales.


CONRAD D’HERESBACH, savant théologien allemand, né à Heresbach en 1496, mort en 1576. Il fut précepteur de Guillaume de Clèves, et devint ensuite conseiller intime de ce prince. Ce savant était en correspondance avec Érasme, et c’est dans une lettre qu’il lui écrivit que se trouve la Relation de la prise de Munster par les anabaptistes, en 1534. Il a laissé quelques ouvrages. On lui doit aussi des éditions la-