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— Hist. Lois communes] Corps de lois réunies en 1044 par Édouard le Confesseur.

— Diplom. Charte commune, Nom qu’on donnait en Angleterre aux chartes parties.

— Mythol. Dieux communs, Ceux qui étaient adorés par plusieurs nations. Il Ceux qui protégeaient indistinctement l’ami et l’ennemi, comme Mars, Bellone, etc.

— Rhétor. Lieux communs, Source d’argumentation composée d’un certain nombre de

moyens oratoires auxquels tous les autres peuvent être ramenés : Les orateurs anciens attachaient beaucoup d’importance à la connaissance des lieux communs. Il Dans le langage ordinaire, Pensées banales, rebattues : Ce livre est plein de likux communs. On a tant de fois peint le caractère de Catherine de Médicis, qu’il ne présente plus qu’un lieu coMMUN-ase. (Volt.) Les sujets débattus dégénèrent en likux communs. (Pulissot.)

.., Tous ces lieux communs de morale lubrique, Que Lulli réchauffa des sons de sa musique.

B011.ËAU.

Ces fades lieux communs dont nous sommes nourris Ne sont point pour tromper de vigoureux esprits.

PONSAft. D.

Tu vas me débiter les mêmes lieux communs Qu’autrefois nous avons, en pareille rencontre, Chacun, de père en fils, employés comme toi.

La Chaussée.

V. lieu commun à son ordre alphabétique.

— Gramm. Nom commun, Nom qui, par sa nature, convient à ious les individus de même espèce, comme homme, livre, table, etc. Il Nom commun ou épicène, Nom qui a les deux genres avec une seule forme, comme enfant, qui est tantôt masculin et tantôt féminin. Se dit aussi des noms qui ont un genre déterminé, mais qui conviennent également aux deux sexes, comme la plupart des noms d’animaux, lièvre, chevreuil, perdrix, perroquet, papillon, etc. Il Adjectif commun, Adjectif dont les deux genres ont la même forme, comme avide, utile, atroce, etc. |] Verbes communs, Verbes qui, avec la forme passive, ont à la fois le sens actif et le sens passif. Tels sont les verbes latins plus souvent appelés verbes déponents.

— Prosod. Syllabe commune, Syllabe brève ou longue & ’volonté ; on ne la confondra pas avec la syllabe douteuse, qui est tantôt brève, tantôt longue, selon le cas : La dernière syllabe d’un vers latin est toujours commune, il Vers commun, Vers français de dix syllabes, par opposition au grand vers de douze syllabes et au. petit vers de huit.

— Philol. Dialecte commun, Langue écrite par tous les auteurs grecs, après Alexandre.

Il Langue commune, Langue vulgaire, langue généralement parlée : Ce prédicateur fait ses sermons en langue commune, son auditoire n’entendant pas le français.

— Mus. Note commune, ou substantiv. commune, Se disait autrefois d’une note marquée d’un point d’orgue,

— Arithm. Commun diviseur, Nombre qui divise deux ou plusieurs nombres donnés : Chercher le plus grand commun diviseur de deux nombres. On ne change pas la valeur d’une fraction en divisant ses deux termes par un commun diviseur. Il Dénominateur commun, Dénominateur qui est le même pour deux où plusieurs fractions données : Pour additionner des fractions, il faut d’abord leur donner un

DÉNOMINATEUR COMMUN.

— Mathém. Commune mesure, Quantité, la plus grande de toutes, parmi celles qui se trouvent contenues un nombre entier de fois dans deux ou plusieurs quantités données : Le cercle et son diamètre n’ont pas dé commune mesure. Il Fig. Terme de comparaison, moyen commun d’appréciation : La nature humaine n’a pas de mksure commune déterminée. (J.-J. Rouss.)

— Chronol. Année commune, Année ordinaire de 3G5 jours, par opposition à l’année bissextile qui en a 3fi6. Il Se dit dans le langage ordinaire pour année moyenne : J’ai vérifié çu’année commune il ne nait à Borne que 3,500 enfants. (Volt.)

— Physiq. Réservoir commun. Terre considérée comme la source-générale de l’électricité que l’on développe à sa surface, ou qui se produit dans l’atmosphère : La foudre à fréquemment pour cause la tension qui se produit entre l’électricité d’un nuaye et celle du

RÉSERVOIR COMMUN.

— Hist. nat. Se dit des espèces ou des va. riétés qui sont les plus Connues, les plus répandues, au moins dans les lieux où a écrit le naturaliste à qui est due la classification : Le ehêne commun. Le serin commun produit trèsbien avec le serin des Canaries. La serpentine commune est assez tendre pour être travaillée au tour. (L. Figuier.)

— Bot. Se dit dès organes qui appartiennent à la fois à plusieurs autres organes semblables entre eux, mais différents des premiers : Pétiole commun. Involucre commun. Réceptacle commun. Il Calice commun, Se disait, chez les anciéhs auteurs, de l’involucre de l’artichaut et des autres composées.

— s. m. Le commun, Là généralité, la plus grande partie : Je n’ai jamais présumé que mon esprit fit en rien plus parfait que ceux du commun. (Dese.) Je demande un poète aimable, proportionné Au commun des hommes, qui fasse toul.poûr eux et rieii pour lui. (Fên.) Le commun des hommes estime le bfHllahl et

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non pas te solide, parce que l’on aime davantage ce qui touche les sens que ce qui instruit la raison. (Malebr.) Les Guises furent d’une figure, d’un courage et d’un esprit au-dessus du commun des hommes. (Volt.) Une réputation honnête- est à la portée du commun des hommes. (Duclos.) Le préjugé est la loi du commun des hommes. (Duclos.) Il vaut mieux ressembler un peu pins ad commun des hommes et avoir un peu moins de malheur ; (Chateaub.) Les opinions du commun des hommes se calculent sur la moyenne du chiffre de leur fortune. (Lamart.) On doit ranger les libellistes parmi le commun des criminels. (Dupin.)

Je le dois, en effet, distinguer du commun. Mais c’est pour le haïr encor plus que pas un.

Racine.

— Basse classe de la société : Les hommes du commun doivent toujours respecter les personnes de qualité, quelque sujet qu’ils aient de s’en plaindre. (Le Sage.) A Rome, les femmes du commun mêlent des fleurs à leurs cheveux. (E. About.)

Le nés royal fut pris comme un nez du commun.

La Fontaine.

Il Ce qui est vulgaire, banal, dépourvu de noblesse et de distinction dans la société des hommes ou dans une classe de choses : Un homme, une femme du commun. Un livre, un tableau du commun. £< ?s hommes du commun, après s’être, enrichis hors de leur pays, y veulent retourner pour y.faire les gens d’importance. (Le Sage.) Les âmes du commun n’ont pour but que l’argent.

Th. CORltEItLE.

Soyez plutôt maçon, si c’est votre talent, Ouvrier estimé dans un art nécessaire, Qu’écrivain du commun et poète vulgaire.

Boileau.

Il Caractère de ce qui est vulgaire, banal, médiocre : Le commun est le défaut des poètes à courte vue et à courte haleine. (V, Hugo.) Vous n’y trouvez ni le papillotage trop abondant de notre musique italienne, mi le commun des ponts-neufs français. (Balz.)

— Biens appartenant à la fois à plusieurs individus : L’homme oisif vit sur le commun.

Que ne vis-tu sur le commun ?

La Fontaine,

— Ensemble des personnes qui forment le service des grandes maisons. Il Petit commun, Petit nombre d’officiers privilégiés parmi les gens de service, il Grand commun, Ensemble des gens de service qui n’appartiennent pas à cette classe : Il y avait les jésuites du grand commun, et surtout les jésuites des femmes de chambre. (Volt.)

— Prov. Qui sert au commun sert d pas un, Il n’y a pas de service plus mal rempli que les services publics. Il II ny a pas d’âne plus mal bâté que l’âne du commun, Il n’est personne de plus mal rétribué que celui qui est au service du public. A aussi le sens du proverbe précédent.

— Liturg. Office identique qui se célèbre pour plusieurs saints de même catégorie : Le commun des martyrs, des vierges, des apôtres.

Il Fam. Être du commun des martyrs, Être comme tous les autres, ne pas se distinguer du vulgaire.

— Ane. coût. Communauté, association de gens ayant des droits communs et des obligations communes, san3 former ce qu’on appelait une commune.

— Féod. Commun de paix, Droit que le roi levait, comme comte du Rouergue, sur les hommes, les bêtes et les moulins.

— s. ta. pi. Ensemble des logements du service, comme cuisine, écuries, habitations dès domestiques : Saint-Georges couchait, depuis quelques jours seulement, aux communs de la grande case. (Rog. de Beauv.) Un philanthrope avait bâti cette bijouterie architecturale, construit la serre, dessiné le jardin, verni les portes, briqiteté les communs, verdi les fenêtres. (Balz.) Il Dans quelques provinces, Commodités : Aller aux communs.

— Loc adv. En commun, Ensemble, en communauté ou en société, sans exception personnelle : Vivre EN commun. La terre est commune à tons et elle pro/digue à tous ses biens en commun. (St Grég. de Naz.) Les Grecs s’affectionnaient d’autant plus à leur pays, qu’ils le conduisaient en commun. (Boss.) L’orateur et le philosophe possédaient en commun l’empire de la sagesse. (D’Aguess.) La communauté s’entend des biens dont nous jouissons en commun par destination providentielle. (Fr. Bastiat.) Dam quelques familles, on prie encore, mais on ne prie ptus en commun. (Leynadier.) Les amitiés politiques sont souvent des haines en commun. (Petit-Senn.) La vie en commun est l’idéal du bonheur entre gens qui s’aiment. (G, Sand.) Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur l’action démoralisante du travail en commun. (St.-Sim.)

— Gramm. Cet adjectif change de signification selon qu’il est placé avant ou après certains substantifs : Une voix commune est une voix vulgaire, qui n’a rien de distingué ; la commune voix, d’une commune voix, signifie l’accord de toutes les voix, de tous les sentiments.

— Syn. Commun, général, universel. Commun a moins d’étendue que les deux autres ; ce qui est commun se trouve chez la plupart, dans le plus grand nombre des lieux seulement. Ce qui est général appartient au genre tout

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entier, c’est-à-dire à tous les individus quand on les considère en gros ; il petit donc y avoir des exceptions. Ce qui est universel appartient à tous les individus considérés en détail, se trouve en tous lieuxi De plus, général marque quelquefois seulement l’indétermination, et universel marque toujours l’extension la plus compléta.

— Cotuuiun, ordiuaire, trivint, vulgaire,

To’ut ce qui n’est pas rare peut être qualifié de commun ou d’ordinaire ; ce qui eslcommun existe en beaucoup d’endroits, on le voit partout ; ce qui est ordinaire arrive souvent, on le Aroil ou on l’entend tous les jours. Vulgaire et trivial ne peuvent Se dire que des actions de l’homme ou de son langage : vulgaire est simplement opposé à noble, distingué ; il se dit de tout ce qui appartient ou sembla appartenir au peuple plutôt qu’aux classes élevées. Trivial marque quelque chose de plus bas ; il ne s’agit plus de ce qui convient au peuple, mais de ce qui est propre à la vile populace, à celle des carrefours.

— Antonymes. Exceptionnel, extraordinaire, inaccoutumé, inouï, original, paradoxal, rare, unique. — Distinct, individuel, personnel, privé.

— Encycl. Ane. coût. On désignait ordinairement au moyen âge, par l’expression de commun, l’ensemble des habitants d’une paroisse, d’un.fief, d’un hameau, entre lesquels il s’était formé une véritable communauté reconnue non-seulement par chacun des intéressés, mais encore par les étrangers. Ces communs exerçaient la plupart des droits qui appartenaient aux véritables communes ; mais, comme ils n’avaient point de magistrats municipaux, de chefs ou de conseils auxquels fût délégué le soin de veiller aux intérêts de tous, chacun des coïntéressés devait intervenir toutes les fois qu’il y avait une décision à prendre. Quelle que fut la nature de l’acte, il était rédigé au nom personnel de chacun des individus qui y avaient pris part. L’existence de ces communautés se manifeste dans de nombreuses circonstances. Philippe de Beaumanoir atteste

qu’on Recevait en justice les procureurs des habitayts d’aucuns lieux où il n’y avait pas de commune. « Oil qui sont procureur por le commun d’aucune vile en laquele il n’a point de commune doivent estre mis et establi de par le segneur qui a la justice de la vile et par l’acort [de tout le commun.... » (Coutume de Beauvoisis.) Au xiie siècle, on trouve fréquemment sur les rôles de.l’échiquier de Normandie la mention de certaines communautés de paysans qui faisaient reconnaître judiciairement quels services leur seigneur pouvait exiger d’eux. Sous Philippe-Auguste, Louis VIII et saint Louis, l’échiquier eut souvent à juger des procès où une communauté d’habitants était partie. Au xiv« et au xve siècle, des communautés d’habitants soutinrent des procès longs et importants. L’existence dé ces communautés est encore attestée par les donations qu’elles firent à des abbayes. Sous le règne de Guillaume le Conquérant, les hommes de la paroisse de Benouville (Normandie) donnèrent l’église de Benouville aux religieuses de la Trinité de Caen. Au xne siècle, les hommes de Cormeilles (Eure) achetèrent des vignes pour les donner à l’abbaye de Notre-Daine-du-Val. On voit souvent, au moyen âge, dans les communes de France et d’Angleterre, les bourgeois affermer les droits que le roi ou le seigneur avait à exercer dans leur ville ; le commun des campagnes suivit

cet exemple pour alléger ses charges. Dès le règne de Richard Cœur de Lion, on en trouve un exemple chez les habitants de Saint-Marcouf, petite paroisse maritime du Cotentin, en Normandie. Le commun de certains lieux était aussi, comme les possesseurs de fiefs, sommé de se rendre à différentes armées du roi. En 1272, on voit les villes de Paci, de Menilles, de Grosseuvre et autres, citées pour comparaître à Tours dans la quinzaine de Pâques.

Ces communautés rurales avaient des besoins communs auxquels il fallait faire face. Tels étaient, suivant Philippe de Beaumanoir, les réparations de l’église, l’entretien des chaussées, des puits, des gués, et même la réparation ou la construction de certains ponts. Le moyen généralement employé pour trouver des ressources communes consistait à lever une taille à laquelle chaque membre de la communauté était soumis pour une somme proportionnée^ son avoir. Philippe de Beaumanoir entre dans des détails fort intéressants à ce sujet, et nous apprend que les nobles et les clercs devaient payer leur part de ces tailles. Le commun des paroisses avait aussi à se préoccuper des besoins des pauvres.

À côté de ces obligations, il faut mentionner un droit exercé par le commun des paroisses rurales* : c’est le droit d’usage dans les forêts, où les habitants des paroisses pouvaient prendre une certaine quantité de bois ; ils y avaient aussi pour leurs bestiaux la pâture, ta vaine pâture ou banon et le parcours, droits qui s’appliquaient également à certaines étendues de terre. Beaucoup de ces terres constituent encore aujourd’hui ce que l’on appelle les biens communaux.

En somme, il résulte des indications qui précèdent que si, dans les campagnes, il ne s’organisa point de communes proprement dites, l’ensemble des habitants du même fief ou de la même paroisse n’en forma pas moins un être moral, dont la vie se manifesta par

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des actes nombreux et variés. (V. Léop. Delisle, État de l’agriculture et des classes agricoles au moyen âge.)

ÇOMMUNAISON s. f. (ko-mu-nè-zon — rad. commun). Communion. || Vieux mot.


COMMUNAL, ALE adj. (ko-mu-nal, a-le — rad. commune). De la commune, relatif à la commune, qui appartient à la commune : École communale. Collège communal. Instituteur communal. Fête communale. Biens communaux. La prévoyance de la loi, les ressources dont le pouvoir dispose ne réussiront jamais à rendre la simple profession d’instituteur communal aussi attrayante qu’elle est utile. (Guizot.) C’est en Italie seulement que le principe communal s’est élevé à la hauteur et à la clarté d’un régime politique. (Guizot.) Livrées à elles-mêmes, les institutions communales ne sauraient guère lutter contre un gouvernement entreprenant et fort. (De Tocqueville.)

— s. m. Bien qui appartient à la commune : Le pauvre journalier n’a d’autre patrimoine que le communal. (Proudh.) Le partage des communaux a été une calamité. (Brun.) || Fig. Ce qui appartient à tous : Les pauvres employés luttaient contre une aristocratie dégénérée, qui venait pâturer sur les communaux de la bourgeoisie, en exigeant des places pour ses enfants ruinés. (Balz.)

— Antonymes. Cantonal, départemental, national (impérial, royal), vicinal, particulier, privé.

— Encycl. Biens communaux, V, bien.


COMMUNALEMENT (ko-mu-na-le-man — rad, communal). En commun. || Vieux mot.


COMMUNALISTE s. m. (ko-mu-na-li-ste — rad. commun). Prêtre habitué ou adjoint, dans certains diocèses.

— Membre de certaines communautés religieuses.


COMMUNALITÉ s. f. (ko-mu-na-li-té). Communauté. || Vieux mot.


COMMUNAUMENT adv, (ko-mu-nô-man — rad. commun). En commun. || Publiquement. || Communément. || Vieux mot.


COMMUNAUTAIRE adj. (ko-mu-nô-tè-re — rad. communauté). Qui a rapport au système économique de la communauté des biens : Système communautaire. Cette théorie affranchit l’homme du fatalisme économique, de la tyrannie aristocratique et de l’absorption communautaire. (Proudh.)

— s. m. l’artisan de la communauté des biens : Les communautaires.


COMMUNAUTÉ s. f. (ko-mu-nô-té — rad. commun). État de ce qui est commun : La communauté des biens. Sommes-nous encore chrétiens, s’il n’y a plus de communauté entre nous ? (Boss.) Entre deux cœurs unis, la communauté des biens est une justice et un devoir. (J.-J. Rouss.) Lorsque les tribus nomades dressent leurs tentes pour se reposer de leurs longues courses, il y a communauté de domicile ; lorsqu’elles combattent leur ennemi, il y a communauté d’intérêt. (El. Regnault.) Marat, Hébert et Chaumette se servaient seuls de l’amorce de la communauté des biens pour flatter et pour fanatiser le peuple. (Lamart.) La communauté s’entend des biens dont nous jouissons en commun par destination providentielle. (Fr. Bastiat.) Le mariage est la vraie communauté des amours et le type de toute possession individuelle. (Proudh.) Hérodote nous dit que la communauté des femmes a existé chez les Massagètes. (A. Maury.) Nos ancêtres ont eu à un haut degré le sentiment de leur communauté de race. (A. Réville.) Les anciens ne s’étaient point accoutumés à la conception d’un lien formé uniquement par la communauté d’obligations et de travaux. (J. Favre.)

C’est la communauté qui fait la force humaine.
                 A. de Musset.

— Par ext. Similitude, parité, identité : Communauté d’idées, de vues, de sentiments, de devoirs, d’espérances. La communauté de notre obligation fait la communauté de notre droit. (Ch. Dollfus.) Il n’y a point d’étymologie possible entre deux mots qui n’ont point de communauté. (E. Littré.)

— Ensemble des citoyens qui composent un État : Se sacrifier aux intérêts de la communauté. Rien n’importe plus aux nations, aux communautés sociales, que l’alliance de la morale et de la religion. (Necker.) || Ensemble des habitants d’une ville ou d’un même village. || Réunion d’individus ayant un intérêt commun : La communauté chrétienne. || Corporation : La communauté des notaires, des huissiers, des avocats. || Vieux en ce sens.

— Hist. ecclés. Réunion de personnes qui se sont soumises à une même règle, dans un but religieux : Quelle comparaison entre ce qu’on souffre dans une communauté des préventions ou, si vous voulez, des bizarreries des supérieurs, et ce qu’il faudrait souffrir dans le monde d’un mari brusque, dur et hautain, d’enfants mal nés, de parents épineux ! (Boss.) On ne saurait faire subsister les grandes communautés sans leur persuader qu’il faut manger peu et s’habiller mal. (Christ. de Suède.) Les Perses eurent des communautés de cénobites. (Volt.) Je ne vous conseille nullement de donner aux communautés. (Clément XIV.) La vie, l’activité, le travail des moines ne profitaient qu’à leur communauté. (Portalis.) La communauté est la famille de ceux qui n’ont