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quatre actes (1830, in-8o), Lorsqu’il passa à ] Ambigu, acteur assez médiocre, il voulut se produire dans ses propres ouvrages, et s’adjoignit un collaborateur qui ne le quitta plus, M. Édouard Miot, lequel a toujours gardé l’anonymé. 1836 dans la lune inaugura, en 183S, cette série de revues et de pièces burlesques dont le nombre est presque incalculable, et qui ont dû surtout à l’actualité leur succès passager. Dès lors M. Clairville, qui cessa de jouer, inonda les scènes de tout genre et les théâtres de tout étage d’une foule de productions dont les titres excentriques ont plus d’une fois fait toute la vogue. Homme de la parodie par excellence, il n’a laissé passer ni une erreur administrative, ni une invention nouvelle, ni une annonce bizarre sans la tourner en couplets. Il a chanté les escargots sympathiques, mis en dialogue l’Exposition universelle, les chemins de fer, les trains de plaisir et les socialistes, que dans sa sagesse de vaudevilliste il considère comme d’affreux gredins. Il a mis M. Proudhon en plusieurs actes et a confectionné des pièces politicosatiriques qui, vu le temps ou elles se produisirent, rappellent fort le coup de pied de l’àne. On l’a vu découper en vaudevilles des romances célèbres, des livres ou des mémoires scandaleux. Indépendamment des drames héroïques, des féeries et des pochades de pure facétie, il a quelquefois abordé la comédie de mœurs ; mais là encore son instinct le ramène pour ainsi dire malgré lui à la charge, qui finit par prendre le" dessus. Le petit nombre de pièces dignes de ce nom qu’il a données, il les doit aux habiles collaborateurs qui le refrènent, MM. Dumanoir, Dartois, Théolon, Mêlesville, Varin, etc. Cependant rendons-lui cette justice de dire que, s’il a beaucoup trop donné à la pacotille, il a réussi souvent à ramener le vaudeville à son vrai caractère, qui consiste dans la franchise, l’abandon, le rire, la gaieté et la vivacité des couplets. Sans avoir l’esprit, le talent, la valeur littéraire de Désaugiers, de Brazier et de Gouifé, il a contribué largement au maintien des traditions laissées par ces maîtres d’un genre éminemment français. Loin de suivre Scribe dans ses comédies de salon, il a remis en honneur ce vaudeville joyeux, malin, agaçant, inspiré par l’à-propos, qui effleure une époque et en reproduit les nuances fugitives, ce vaudeville capricieux, léger, dont le but surtout est d’amuser. Les 250 ou 300 ouvrages auxquels il a prêté son nom se distinguent, malgré la rapidité de la composition, parla facilité des couplets, la verve bouffonne et une certaine aisance d’allures qui suffit à expliquer les succès qu’ils ont en général obtenus ; les allusions transparentes, les personnalités, les équivoques hardies, plus d’esprit que de justesse, des airs sans frein répandent parfois des gerbes d’étincelles dans un vaudeville destiné à des oisifs venus tout exprès pour écouter des drôleries et en rire. Parmi les ouvrages que M. Clairville a signés seul ou avec ses nombreux collaborateurs, auxquels il y a lieu d’ajouter MM. Jules Cordier, Dennery, Cogniard frères, Siraudin, Vanderburcll, Laureneies, etc., nous citerons : les Hussards et Us lingères ; Matthieu Laensberg est un menteur ; Aux enfers ; le Page et la ■ danseuse ; les Mines de Blagues ; le Tribunal rose ; Rosière et nourrice ; [ajournée aux éventails ; Jean Lcpingre et Pierre Lelarge ; les Jroquois ; la Chaleur ; les Français peints par eux-mêmes ; l’Opium et le Champagne ; le Retour de Sainte-Hélène ; la Jeune et la vieille garde, Margot (1837) ; les Hures-graves, parodie des Burgraves {1843) ; les Petites misères de la vie humaine (18-13) ; le Carlin de la marquise ; les Sept châteaux du diable ; Paris voleur ; Paris dans la comète ; Satan ou le Diable à Paris (1844) ; les Pommes de ierre malades, revue (1845) ; Gentil-Bernard ou Y Art d’aimer (1846) ; Clarisse IJarlowe (1S4S) ; Ttoger Bontemps ; la Poule aux œufs d’or ; le Chemin de traverse ; la Propriété c’est le vol (1S4S), folie socialiste dans laquelle l’acteur Delannoy, avec des lunettes et des favoris, s’était arrangé une tête caricaturale qui ressemblait assez à cette face bien connue qui produisait alors sur les bourgeois l’effet de la tète do Méduse ; les Représentants en vacances ; VExposition des produits de la République ; les Grenouilles nui demandent un roi (1849), pièces réactionnaires, rapsodies à l’usage de ceux qui aiment l’agression sans péril. « Il faut que le lion soit bien mort, disait alors M. Théophile Gnutier, pour que le vaudeville ose lui lancer ainsi ses ruades... Nous trouvons honteux qu’en moins d’une année il se soit fait de si complètes palinodies, o Dans l’Ane à Baptiste ou le Berceau du socialisme, parodie du Prophète (1S10), le premier socialiste est Caïn et le second Prométhée ; ce dernier tourné en ridicule et tourmenté par une oie, « les oies ont, en effet, ainsi que le faisait remarquer l’écrivain que nous-venons de citer, plus dévoré d’hommes de génie que les vautours. » M. Clairville a fait là, sans s’en douter, une allégorie profonde et pleine d’un sens effrayant. Rappelons encore : Madame Marneffe ou le Père prodigue, imité du roman de lliilzac (1819) ; les Tentations d’Antoinette (1S50) ; le Bourgeois de Paris ou la Leçon au pouvoir (1S50) ; la Dot de Marie (lS5l) ; les Coulisses de la vie (1852) ; les Trois gamins (1854) ; le Royaume du calembour (1855) ; la Chasse aux biches ; les Quatre âges du Louvre (1S58) ; Pongo ; Paris hors Paris (1S59) ; Paris quand ilpleut (1SG1) ; Peau d’âne, féerie (1863) ; Fallait pas qu’il y aille ! à-propos ; les Me-

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moires d’une femme de chambre ; la Liberté des théâtres (1S64) ; la Revue pour rien ou Roland à Ronge-veau, revue-parodie de Roland à Ronceveaux, etc. Toutes les pièces que nous venons de citer ont été imprimées dans les collections dramatiques. M. Clairville, qui est depuis longtemps membre du Caveau, a aussi publié un volume sous le titre de Chansons et poésies (1853, in-12). Il a été décoré de la Légion d’honneur en 1857 ; ses nombreux à-propos, bourrés de tirades d’un parfait chauvinisme, n’ont sans doute pas été étrangers à cette distinction.

CLAIRVILLÉE s. f. (klèr-vi-lé — de Clairville, naturel, suisse). Bot. Syu. de cacosmie.

CLAIRVILLIE s. f. (klèr-vi-lt — de Clairville, natural. suisse). Entom. Genre de diptères fondé sur une espèce très-rare trouvée sur les collines du canton de Saint-Sauveur,

CLAIR-VOIR s. m. (klèr-voîr). Sculpture à jour d’un bulfet d’orgue. Il Vieux mot.

CLAIRVOISÉ, ÉE (klèr-voi-zé — rad. claire-voie)..Techn. Se dit des peaux et des parties de peaux qui sont minces et transparentes : Quelquefois, les peaux de mouton qui ont trop souffert du, vent, et qui sont roides et dures, se remaillent pour qu’elles deviennent plus douces et plus déliées ; mais elles perdent de leur force, et souvent deviennent clairvoiséks par l’opération du remaillage. (Malepe3rre.)

CLAIRVOYANCE s. f. (klèr-voi-ian-serad. clairvoyant). Pénétration, sagacité de l’esprit, aptitude à juger les choses : Cet homme est d’une clairvoyance remarquable. f*a bonté du cœur, jointe d la clairvoyance de l’esprit, donne une apparence de duplicité, parce que le cœur accueille, mais l’esprit juge. (Boiste.)

— Magnét. Faculté attribuée aux personnes soumises à l’influence magnétique, de voir à distance et à travers les corps opaques, de pénétrer la pensée, de saisir des choses naturellement cachées et impossibles à connaître.

— Antonyme. Aveuglement.

CLAIRVOYANT, ANTE adj. (klèr-voi-ian, an-te — de clair et voyant). Qui voit clair, qui abonne vue, qui jouit de la vue : D’aveugle devenir clairvoyant. Il Peu usité dans ce sens propre.

— Fig. Perspicace, apte à comprendre, a saisir les choses, doué d’un esprit pénétrant : On est aveugle sur ses défauts, clairvoyant sur ceux des autres. (La Rochef.) Les éléments aveugles sont employés par une intelligence frës-CLAinvoYANTK. (B. de St-P.) f^e bon Dieu est si clairvoyant qu’il sait discerner partout ses vrais serviteurs. (De Custine.) La haine est clairvoyante, et l’amour ne l’est pas. (Boiste.) Si les magistrats n’étaient pas plus clairvoyants, plus équitables que les juges de parti, les prisons ne pourraient suffire. (L. Noël.) Plus l’âme est forte, plus elle est clairvoyante et sait se condamner. (Ph. Chasles.) La police est plus iracassière que clairvoyante. (G. Saiid.)

Les mystères du cœur sont souvent si cachés, Que les plus clairvoyants y sont plus empêchés.

Corneille, Ce diable était tout yeux et tout oreilles, Grand éplucheur, clairvoyant à merveille. La Fontaine.

— Substantiv. Personne qui voit clair, qui jouit de la vue, qui a bonne vue : Les clairvoyants ont le sens du toucher moins développé que les aveugles.

— Fig. Personne qui a l’esprit pénétrant : Au temps de cette histoire, il n’y avait guère que les clairvoyants et les désintéressés qui s’inquiétassent de ces choses. (Rog. de Beauv.)

— Antonyme. Aveugle.

CLAI SE (la), rivière de France, prend sa source dans la commune de Luant, canton et arrond. de Châteauroux (Indre), traverse la Brenne, où elle recueille les eaux de plusieurs étangs, passe à Mézières, Martissay, entre dans le département d’Indre-et-Loire, baigne Preuilly, Fressigny et se jette dans la Creuse à 4 kilom. en amont de la Haye-Descartes, après un cours de 86 kilom. de l’E. À l’O.

CLAISSEiNS (Antoine), peintre flamand qui vivait à la fin du xve siècle. On ne connaît do lui que trois tableaux, dont les deux plus remarquables représentent le Jugement de Cambyse. C’est le trait fameux de justice, ou, pour mieux dire, de cruauté de ce prince barbare, qui fit écorcher vif un juge prévaricateur, et qui donna sa place au fils de ce malheureux en le forçant à s’asseoir sur le siège recouvert de la peau de son père. Dans le premier de ces tableaux, Cambyse fait saisir le juge sur son tribunal ; dans le second, qui est un chef-d’œuvre d’expression, on assiste au supplice du prévaricateur. Néanmoins, on reproche à cet artiste de la sécheresse, une couleur dure et une ignorance complète de la perspective.

CLXIX, bourg et commune de France (Isère), canton de Vif, arrond. et à 13 kilom. S. de Grenoble, près du Drac ; pop. aggl. 1,865 hab. — pop. tôt. 2,102 hab. Papeteries, pilons à plâtre, foulon à draps. Pont sur le Drac construit par Lesdiguières, et remarquable par la hardiesse do son arche.

CLAJ US (Jean), philologue allemand. V. Clay.

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CLAM s. m. (klamm-du lat. clamare, crier). Ane. jurispr. Plainte ou ajournement. Il Dans le Dauphiné, Citation par cri public d’un absent ou d’un contumax.

— Métrol. Petite division de poids en usage dans le royaume de Siam pour les monnaies et les matières précieuses. Son équivalent, dans notre système, est de 0 gr. 140272. I ! se subdivise en demi, quart, etc. Il faut deux clams pour une paye, deux payes pour une sompaye, deux sompayes pour uafoang, deux foangs pour un mayou, quatre mayous pour un tical et quatre ticals pour un tael, dont le poids correspond à 36 gr. 330513.

— Homonymes. Clamp, clan. CLAMABLE adj. (kla-ma-ble-rad. clamer).

Ane. cout. Se disait d’un bien sujet à l’exercice d’un retrait seigneurial, lignager ou conventionnel.

CLAMANCER v. a. ou tr. (kla-man-sé). Ancien syn. de clamer.

CLAMANT s. m. (kla-man — rad. clamer). Ane. cout. Demandeur, saisissant, il Retrayant, dans la coutume de Normandie.

CLAMARTs. m. (kla-mar —par allus. a un amphithéâtre d’anatomie, dans lequel on dépose les suppliciés et les morts de l’Hôtel-Dieu). Lieu d’oubli, endroit où des objets s’entassent et disparaissent :

Ces rimailleurs de qui la foule obscure Est tous les mois inhumée au Mercure, Vaste Clamart où tous nos trépassés Gisent en paix l’un sur l’autre entassés.

Rodbé.

— Hortic. Variété de pois. Il Adjectiv. -.Pois clamart.

CLAMART, bourg et commune de France (Seine), canton, arrond. et à 4 kilom. N.-O. de Sceaux, à 10 kilom. S.-O. de Paris, au pied d’une colline, près du bois de Meudon ; pop. aggl. 2,975 hab.—pop. tôt. 3,194 hab. Carrières de pierres, blanchisseries, briqueteries, ornementation de porcelaines, taillanderie, pépinières. On y voit une assez belle église du xvie siècle, en partie réédifiée en 1715, et de nombreuses villas.

Clamart, nom sous lequel est connu un amphithéâtre d’anatomie que l’on croit généralement situé, à cause de cette désignation, à Clamart, près de Meudon, mais qui se trouve en réalité à Paris, rue du Fer-à-Moulin, 17, dans le faubourg Saint-Marceau. L’amphithéâtre de Clamart dépend de l’administration des hôpitaux, qui l’a fait construire, en 1S33, sur l’emplacement du cimetière du même nom, pour remplacer tous les amphithéâtres particuliers des hôpitaux.

L’établissement comprend une vaste pièce pour la conservation des cadavres jusqu’au moment de leur distribution aux élèves, une autre où. l’on pratique les injections ; trois grands cabinets pour le chef des travaux anatomiques et les deux prosecteurs ; enfin quatre grandes salles destinées aux élèves, et dans lesquelles on peut disséquer quatre cents cadavres k la fois. On y trouve de plus une salle de conférence pour les leçons et les concours, et un très-curieux musée d’anatomie.

Le nombre moyen des cadavres envoyés à Clamart est de 1,500 par année.

CLAMBE s. m. (klan-be-du gr. klambos, mutilé). Entom. Genre de coléoptères clavicornes, comprenant une seule espèce propre à la Suède.

CLAME s. f. (kla-me — du gr. chlamus, chlamyde). Ancienne espèce de manteau dont se servaient les pèlerins et les voyageurs.

CLAMEAUX s. m. pi. (kla-mô — du -wallon clamm, crampon). Te-chn. Sortes de crampons à deux pointes coudées, dont on se sert dans les ouvrages provisoires de charpente.

CLAMECY, ville de France (Nièvre), ch.-l. de canton et d’arrond., à 73 kilom. N.-E. de Nevers, à 370 kilom. S.-E. de Paris, sur le canal, du Nivernais, au confluent de l’Yonne et du Beuvron ; pop. aggl. 4,7G7 hab. — pop. tôt. 5,616 hab. L’arrondissement comprend 6 cantons, 93 communes et 74,022 hab. Tribunaux de ire instance et justice de paix ; collège communal, bibliothèque publique. Manufactures de draps, faïenceries, tanneries, cordonneries, tonnelleries ; commerce important de bois et charbon. Il s’entrepose annuellement au port de Clamecy de 15 à 20,000 décastëres de bois, dont l’assemblage en trains occupe environ 400 ouvriers.

Assez irrégulièrement bâtie au pied et sur le penchant d’une colline, cette petite ville possède quelques édifices dignes.d’attention. On y remarque surtout l’église Saint-Martin, commencée au xme siècle, achevée au xve, et classée parmi les monuments historiques ; la façade et la tour carrée qui flanque l’église à gauche sont du xvr2 siècle. Le portail, du style ogival flamboyant, est d’un bel aspect ; malheureusement les sculptures en ont été mutilées. L’intérieur se divise en trois nefs ; on.y a construit une sorte de jubé lourd et massif, nécessaire à la consolidation de l’édifice, mais qui lui enlève sa légèreté. Dans une chapelle, on remarque une belle statue en marbre de sainte Geneviève, par Simart. L’hôtel de ville et la halle de Clamecy, en style roman, sont de construction récente, ainsi que les ponts eu pierre jetés sur l’Yonne et sur le Beuvron. Celui de Bethléem ou de l’Yonne est orné du buste en bronze de Jean

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Rouvet, l’introducteur dans le Nivernais du flottage à bûches perdues ; ce buste est dû à David d’Angers, dont le ciseau, comme on sait, aimait à reproduire les hommes utiles. Le faubourg de Clamecy porte le nom de Bethléem, parce que, après la prise de Bethléem sur les croisés, l’évêque latin de cette ville vint à Clamecy avec le comte de Nevers, qui lui céda ce faubourg. On érigea même la chapelle de l’hôpital en un évêché dit de Bethléem, qui a subsisté jusqu’à la Révolution française. Cet évêque in partibus faisait partie du clergé de France et avait.un revenu de 1,000 francs ; le faubourg de Bethléem formait à lui seul tout son diocèse.

La fondation de Clamecy remonte à une époque très-reculée et qu’il est difficile de préciser. On y voit encore quelques vestiges des murailles énormes qui l’entouraient autrefois, et les ruines de son ancien château fort. Pendant nos guerres civiles, cette ville soutint plusieurs sièges et eut beaucoup à souffrir de l’animosité des partis. Après le coup d’État du 2 décembre 1851, les habitants de cette malheureuse ville, emportés par d’inutiles aspirations républicaines, refusèrent de reconnaître l’autorité du prince président, s’insurgèrent contre.le pouvoir qui avait dissous la Chambre issue du suffrage libre de leurs concitoyens, et plusieurs d’entre eux acquirent la triste célébrité de la déportation et de l’exil. Clamecy est la patrie du peintre Roger de Piles, de l’évêque orientaliste Jean Duval et de Marchangy.

CLAMENGES, théologien français. V. Clèmënqis.

CLAMER v. a. ou tr. (kla-nié — lat. clamare, même sens). Appeler :

Tant de loin que de près n’est laide La Mort ; la clamait à son aide Toujours un pauvre bosquillon.

Ci., de Surville.

Il Demander, réclamer, il Nommer. [| Vieux mot.

— Ane. pratiq. Citer en justice, n Publier, proclamer.

— v. n. ou intr. Faire des exclamations : Oui, oui ! clama Claude en.arrosant de larmes la main de Sarah. (Ara. de Bart.) || Vieux mot.

CLAMESI s, m. (kla-me-zi). Comm. Acier du Limousin.

CLAMEUR s. f. (kla-meur-lat. clamor, même sens). Cris violents et tumultueux : Quelle est celle clameur ?

Une montagne en mal d’enfant Jetait une clameur si haute, Que chacun, au bruit accourant, Crut qu’elle accoucherait sans faute D’une cité plus’grosse que Paris.

« La Fontaine. 11 Plaintes, réclamations, improbations passionnées ou bruyantes : Grand Dieu, tes clameurs <2m pauvre jet de l’opprimé monteront devant vous. (Mass.) On veut bien faire des malheureux, mais o ?i souffre d’entendre leurs clameurs. (Volt.)

Ah ! vivent tes clameurs, 0 titan Prométhée ; Vivent tes cris d’orgueil et ta haine indomptée.

A. BAKBfER.

Oh ! que ces grandes voix des grandes capitales Ont de cris douloureux et de clameurs falales, D’angoisses, de terreurs et de convulsions !

Lamartiné. Les grenouilles, se lassant De l’état démocratique, Par leurs clameurs tirent tant Que Jupin les soumit au pouvoir monarchique. La Fontaine.

— Poétiq. Bruits, fracas quelconques : Les clameurs du vent. Les clajikuiîs de l’orage, de la tempête. Les cloches lançaient aux vents leurs lugubres ClawuuHS.

Clameur publique, Expression tumultueuse du mécontentement public.

— Ane. cout. Citation en justice, il Saisieexécution, il Clameur féodale, Retrait féodal.

Il Clameur lignagère ou d’héritage, Retrait lignager. Il Clameur révocatoire, Demande de rescision d’un acte, pour cause de lésion, dans la coutume de Normandie. Il Clameur de haro, Droit qu’avait en Normandie le seigneur haut justicier. Tout vassal qui voyait commettre un crime capital était obligé, selon la coutume de cette province, de crier haro ; s’il se taisait, le seigneur le condamnait à l’amende, et, s’il avait crié mal à propos, il était encore condamné. Tous ceux qui entendaient pousser le premier haro étaient obligés d’accourir, d’arrêter le coupable et de répéter le haro. Dans les autres provinces, l’obligation de crier et de pousser des huées existait également. En 1274, un édit du parlement de Paris commande la clameur, et ordonne do poursuivre et d’arrêter le criminel. La même obligation se trouve écrite, à la même époque, dans la coutume anglaise. Il A signifié aussi Sommation de comparaître sur-le-champ devant le juge : Vous défends, à peine de clameur de HATto, d’enterrer le corps de cet usurpateur dans mon héritage. (Ascelin.) il Clameur au ciel, Sorte d’appel à la justice de Dieu, cérémonies par lesquelles on protestait contre les injustices commises par des hommes puissants contre lesquels remploi de la justice était impossible ou sans effet.

— Syn. Clameur, clabauderïo, cri, etc.

V. ci.aDaudekik.