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terreur. Du haut de ses sommités, ces soldats contemplent avec ravissement la riche plaine de l’Etrurie, où régnaient les arts, le luxe et la fertilité ; ils se précipitent avides sur cette riche proie, ont facilement raison des habitants pris à l’improviste, et se livrent au pillage avec une ardeur de bêtes fauves. Les nécropoles elles-mêmes ne sont pas à l’abri de leur avidité. Quand ils sont repus de butin et de carnage, ils repassent cette montagne dont ils avaient appris le chemin pour ne plus l’oublier, et à leur retour, sur les pentes mêmes du mont Ciminien, trouvent les envoyés du sénat, qui venaient leur signifier la défense de s’engager dans la redoutable forêt. Il n’était plus temps : la cause de l’Etrurie, celle de la civilisation étrusque était perdue, et c’est depuis ce jour que, par suite des conquêtes romaines, que certains historiens s’obstinent encore à appeler glorieuses, ces plaines de l’Etrurie, si riantes et si fertiles, sont devenues les Maremmes toscanes.

Sur le sommet de la montagne se trouvait le lac Ciminien, aujourd’hui lac de Vico. D’après Ammien Marcellin, une ville nommée Saccunum aurait été détruite par un soulèvement volcanique, et ce lac occuperait aujourd’hui le gouffre dans lequel la cité étrusque s’est abîmée. Il existe une autre légende : Hercule, passant par le mont Ciminien, fut prié par les habitants de donner quelque preuve de sa force invincible. Il frappa aussitôt la terre d’une massue de fer qu’il tenait à la main et l’enfonça si profondément, que personne ne pouvait l’en arracher. Lui seul put l’enlever, et du trou qu’avait creusé son arme jaillit une source abondante, qui forma le lac Ciminien.

Bien des siècles se sont écoulés depuis le récit de Tite-Live, et le mont Ciminien n’est guère plus sûr qu’autrefois ; mais ce ne sont plus les horreurs d’une forêt impénétrable qui épouvantent-le voyageur, ce sont les brigands qui infestent la contrée. Chose qui paraît incroyable, le gouvernement pontifical est impuissant à assurer la sécurité de la principale voie qui met en communication Rome avec le reste de l’Europe.

CIMINNA, ville du royaume d’Italie, dans la Sicile, province de Palerme, district et a 18 kilom. S.-O. de ïermini, ch.-l. de canton ; 6,200 hab.

CIMINO, nom moderne du mont Ciminien.

CIMUNUS. V. Ciminien (mont).

CIMITILE, bourg du royaume d’Italie, province de la Terre de Labour, district et à 2 kilom. N, de Nola, à 20 kilom. S.-E. de Caserte ; 2,300 hab. Théâtre du martyre d’un grand nombre de chrétiens, dans les premiers temps du christianisme.

CIMMÉRIEN, IENNE adj. (simm-mé-riain, iè-ne — gr. kimmerios, de Kimmerioi, nom de peupïe). Géogr. Qui a rapport aux Cimmériens, qui est habité par eux : Bosphore Cimmérien.

" — Ténèbres cimmériennes, Nuit perpétuelle a, laquelle, d’après les Grecs, était condamné le pays des Cimmériens : Je pardonnais aux Grecs d’avoir placé les ténèbres cimmériennes précisément vers le 50B degré. (Volt.) il Ténèbres profondes : Londres fait l’effet d’être plongé dans des ténèbres cimmériennes. Il Fig. Défaut complet de clarté : Ce poème, véritable prodige d’une érudition, comme d’une patience sans bornes, est un monstre de bizarrerie et de ténèbres plus que cimmériennes. (Boissonade.)

— Mythol. Antres cimmériens, Demeure du Sommeil d’après Ovide.

CIMMÉRIEN (Bosphore). V. Bosphore.

CliUMÉKlEiXS, ancien peuple qui habitait Sur les rivages septentrionaux du Pont-Euxin et du Palus-Méotide, entre le Tanaïs (Don) et l’Ister (Danube), et dans la péninsule appelée alors à cause de lui Cimmérienne, et encore aujourd’hui Krim ou Crimée. Plusieurs coutumes de ces Cimmériens (en latin Kimmerii) présentent une conformité frappante avec celles des Kimbri ou Cimbres de. la Baltique et des Gaulois. Les Cimmériens cherchaient à lire les secrets de l’avenir dans les entrailles des victimes humaines, et leurs horribles sacrifices dans la Tauride ont reçu des poètes grecs une grande célébrité ; ils plantaient suides poteaux, à la porte de leurs maisons, les têtes de leurs ennemis tués dans le combat. Ceux d’entre eux qui habitaient les montagnes de la Chersonèse portaient le nom de Taures, qui, dans les deux idiomes kimrique et gallique, signifie montagnards. Les tribus qui habitaient près des rivages, au rapport a’Ephore cité par Strabon, se creusaient des demeures souterraines qu’ils appelaient argel, mot kimri qui signifie lieu couvert ou profond.

Jusqu’à l’an 631 av. l’ère chrétienne, l’histoire des Cimmériens du Pont-Euxin reste enveloppée dans la fabuleuse obscurité des traditions ioniennes ; elle ne commence à être connue avec certitude que vers cette époque. À la fin du vue siècle av. J.-C, les Scythes, chassés par les Massagètes des steppes de la haute Asie, vinrent fondre comme une tempête sur les bords du Palus-Méotide et du Pont-Euxin. À l’approche du fléau qui les menaçait, les Cimmériens tinrent conseil ; les avis furent partagés, les uns voulant résister à l’ennemi, les autres opinant pour la retraite de la nation vers l’occident, et il s’ensuivit un combat entre les deux partis. Ceux qui voulaient se retirer devant les Scythes

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envahisseurs furent vainqueurs ; ils remontèrent alors le Dniester et le Danube, et pénétrèrent dans l’intérieur du pays qu’ils connaissaient déjà en partie par leurs courses aventureuses. Quelques tribus s’arrêtèrent sur certains points et formèrent ainsi des colonies, tandis que d’autres s’avançaient au N. et à l’O., ce qui rend raison de l’existence des Cimmériens dans le nord et le centre de toute cette zone de l’Europe. Cette dispersion de la nation cimmérienne et son établissement sur divers points de l’Europe occidentale vient encore a l’appui de cette conclusion, que les Cimmériens, les Cimbres, les Kimri et les Galles ou Gaulois appartiennenttous àlamême race. Il On donnait encore le nom de Cimmériens à d’anciens peuples de la Campanie, qui vivaient de pillage et demeuraient dans des cavernes où la lumière ne pénétrait jamais (v. Averne). On partit de ce fait pour imaginer que leur pays était éternellement privé de la clarté du jour. Virgile et Ovide y placent le Styx, le Phlégethon et les demeures des ombres.

CIMMÉRIENS (monts), nom ancien d’une chaîne de montagnes du pays des Cimmériens, dans la Chersonèse Taurique, le long de la côte S.-E.

C1MMER1S, nom latin d’ANTAUDROS.

C1MMER1UM, ville de la Scythie asiatique, sur le Bosphore Cimmérien, dans la presqu’île appelée aujourd’hui presqu’île de Taman. u Ville de l’ancienne Chersonèse Taurique, dans l’intérieur de terres, au N.-O. de Théodosie (Caffa) ; elle paraît avoir été bâtie par les Taures ou Cimmériens, dont elle a conservé le nom. On pense que de son nom s’est formé celui de Crimée. Il n’en reste plus qu’un village en ruine appelé par les Russes StaroïKrim.

CIMMOLE s. m. (sim-mo-le). Chim. Composé qui se trouve souvent en grande quantité dans l’essence de cannelle du commerce et du laurus cassia, à côté des principes résineux ; il est liquide, incolore, d’odeur agréable d’écorce de cannelle ; il absorbe l’oxygène de l’air et forme de l’acide cinnamique.

CIMMYLE s. m. (sim-mi-le). Radical hypothétique de l’acide cinnamique.

CIMOLÉE adj. f. (si-mo-Ié — du gr. /cimôlia, qui appartient à l’île de Cimolis). Pharm. Terre ou matière cimolée, Boue produite par l’usure des meules de grès à aiguiser, et dont on se sert quelquefois contre les brûlures.

— s. f. Espèce d’argile que l’on tirait anciennement de l’île de Cimolis, et que l’on employait en pharmacie comme astringente et résolutive.-il On dit aussi cimolie et cimolite. V. ce dernier mot.

CIMOLIS ou C1MOLOS, nom ancien d’une île de la mer Egée, parmi les Cyclades. Elle porte aujourd’hui le nom de Kimolo.

CIMOLITE ou CIMOLITHE S. f. (si-mo-li-te

— de Cimolis, nom d’une île). Miner. Variété d’argile smectique, ainsi nommée parce qu’on là tirait anciennement de l’îie de Cimolis. Il On l’appelle aussi terre cimolée ou terre cimolienNe. On lui donne encore le nom de terre d’Argenlière ou de l’Argeniière, Argentière étant un autre nom de i’île de Cimolis.

— Encycl. La cimolite est de couleur gris de perle, à texture feuilletée, très-friable, plus ou moins douce un toucher. Elle happe a la langue, se délaye facilement, dans l’eau, et devient un peu rouge au contact de l’air. Le chalumeau ne la fond pas, mais elle blanchit par l’action de la chaleur. Sa pesanteur spécifique est exprimée par le nombre 2. D’après l’analyse de Klaproth, elle renferme G3 parties de silice, 23 d’alumine, 12 d’eau et 1,25 d’oxyde de fer. Sa composition atomique est représentée par la formule AiSi3 + Aq. Comme la plupart des autres argiles smectiques, la cimolite est employée, en guise de savon, pour blanchir le linge. On en l’ait aussi des poteries. Autrefois, on lui attribuait des propriétés astringentes et résolutives, qui la faisaient utiliser, soit à l’intérieur, soit à l’extérieur, pour le traitement de certaines maladies. Aujourd’hui on la remplace, pour ce dernier usage, par la boue des couteliers, c’est-à-dire parle dépôt qui se forme sur les meules à aiguiser, dans les ateliers de coutellerie, dépôt qui est frès-riche en oxyde de fer, et que l’on appelle aussi, par extension, terre

CIJIOLÉB OU MATIÈRE CIMOLÉE.

CIMON, peintre "grec, né à Cléone, vivait vers 700 av. J.-C. Il lit faire à l’art des progrès importants, imagina les raccourcis, si toutefois on a bien compris un passage obscur de Pline, exprima le premier les articulations des membres et les plis des draperies, donna des directions différentes aux regards et varia l’expression de ses figures. Ce peintre est appelé Conon par Elien,

CIMON, général athénien, fils de Miltiade, né vers 510 av. J.-C, mort en 449. Il eut une jeunesse fort débauchée, mais s’illustra à la bataille de Salamine et fut élevé, par l’influence d’Aristide, aux premières dignités de la république. l’artisan de l’aristocratie, il fut opposé par elle à Thémistocle, dont il devait cependant réaliser la pensée fondamentale en donnant l’empire de la mer aux Athéniens, et par ce moyen la prépondérance en Grèce. Placé avec Aristide, en 477, h la tête de la flotte athénienne envoyée comme contingent dans l’expédition des Grecs contre les Perses

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et pour délivrer les cités grecques de l’Asie, il devint généralissime de toutes les forces helléniques après la défection du roi Spartiate Pausanias. Il fit voiie vers la Thrace, conquit Amphipolis, la Chersonèse, Scyros, où il trouva des ossements qui passèrent pour ceux de Thésée et qu’il envoya à Athènes, détruisit la flotte perse sur l’Eurymédon et imposa au roi de Perse le traité glorieux qui porte son nom et qui assurait la liberté des cités grecques de 1 Asie Mineure. Dans l’intervalle de ces guerres, il contribua à la grandeur d’Athènes en se faisant livrer par les alliés leurs galères vides et un tribut pour remplacer le service personnel, dont ils se lassaient. C’était une sorte de désarmement au profit de la marine athénienne. Il y eut quelques protestations durement réprimées. Naxos et Thasos, notamment, furent asservies à Athènes

Sar Cimon. l’artisan des Spartiates, le fils de iiltiade leur fit envoyer, pendant la troisième guerre de Messénie, des secours qu’ils renvoyèrent outrageusement. Athènes, irritée, bannit par l’ostracisme celui qui était la cause indirecte de cet affront, et qui, d’ailleurs, était le chef reconnu du parti aristocratique. Rappelé cinq ans après, il réconcilia Sparte et Athènes, fut mis à la tête d’une nouvelle expédition contre l’Asie, conquit l’île de Chypre et se préparait à envahir l’Égypte, lorsqu’il mourut au siège de Citium. La chronologie des événements de sa vie est assez incertaine, et peut-être le fameux Traité de Cimon est-il postérieur au bannissement de son auteur, Diodore le place en 448.

Ciuiou allaité dmis sa prison par «a JHle,

sujet souvent représenté par. les peintres et désigné d’ordinaire sous le titre de Charité chrétienne.

^ CIMON’E (monte), montagnes du royaume d’Italie, province et à 50 kilom. S.-O. de Modène, sur le versant septentrional de l’Apennin, dont elle est le point culminant (2,130 m. d’altitude).

CIMOSSE s. f. (si-mo-se). Comm. Lisière d’une sorte de taffetas.

CINABABIN, IME adj. (si-na-ba-rain, inedu lat. cinnabaris, cinabre). Qui a la couleur rouge du cinabre.

CINABRE s. m. (si-na-bre — lat. cinnabaris, gr. kinnabari, même sens). Miner. Sulfure rouge de mercure, combinaison naturelle ou artificielle de soufre et de mercure, qui est d’un beau rouge : Les daines romaines se servaient du cinabre pour donner plus d’éclat à leurs lèvres. C’est en broyant le cinabre arti- ficiel sous des meules avec de l’eau qu’on obtient le vermillon. (Bouillet.) Les Hollandais ont eu pendant longtemps le monopole de la fabrication du cinabre artificiel. (Bouillet.) n Ancien nom du minium ou oxyde rouge de plomb. Il Cinabre d’antimoine, Nom que l’on donne au cinabre obtenu en décomposant le deutochlorure de mercure par le sulfure d’antimoine.

— Par ext. Couleur rouge :

Je voyais sur son char éclater les rubis, Sur son îémt le cinabre, et Vor sous ses habite. La Fontaine.

j — Encycl. Le cinabre naturel est d’un beau rouge de cochenille. Il est transparent ou du moins translucide, et a un éclat adamantin, avec une cassure inégale et imparfaitement conchoïdale. Il se présente en cristaux, généralement très-petits et groupés en druses, qui dérivent d’un rhomboèdre aigu de 71°48’, dans lequel on remarque à peine de simples indices de clivage parallèlement à ses faces, tandis qu’il se divise très-nettement parallèlement aux pans d’un prisme hexagonal. Ou le trouve aussi en masses grenues, quelquefois compactes. Il existe encore, mais plus rarement, à l’état fibreux ou à l’état pulvérulent. Sa couleur est souvent altérée, et passe au violet gorge de pigeon, même au noir brunâtre ; mais sa poussière est toujours d’un rouge écarlate. Sa densité varie de 8 à 8,2, et sa dureté de 2 k 2,3. Ce minéral se volatilise sans résidu sur le charbon, en dégageant une odeur sulfureuse. Il est inattaquable par l’acide azotique et l’acide chlorhydrique, tandis que l’eau régale le dissout complètement, et si l’on plonge une lame de cuivre dans la solution, cette lame se recouvre d’une poussière grise, qui en argenté la surface. Le cinabre, quand il est pur, se compose, en poids, de 13,71 de soufre et de 86,29 de mercure. U en existe une variété impure qui est très-chargée de matières bitumineuses ou charbonneuses, mêlées de substances terreuses. Cette variété, dont la couleur est d’un rouge sombre passant parfois au brun noirâtre, est désignée par les mineurs sous le nom de mercure hépatique. Elle a un éclat métalloïde lustré, et donne, quand on l’expose au feu, une forte odeur de bitume. Certaines mines en sont complètement formées ; il y est, non pas à l’état cristallisé, mais à l’état compacte, schisteux ou testacé.

Les gisements de cinabre appartiennent aux terrains schisteux cristallins et aux terrains de transition, ainsi qu’aux grès, aux schistes marno-bitumineux et aux calcaires compactes des époques secondaires inférieures et moyennes. Les plus importants d’Europe, les seuls même qu’on y exploite, sont ceux d’Almaden en Espagne, d’Idria en Carniole, de Ripa en Toscane, et de Moschel-Landsberg dans la Bavière rhénane. En France, on

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trouve du cinabre à Ménildot, dans la Manche, ainsi qu’à La Mure et à la montagne de Cha» lanches, dans l’Isère. Celui de la première localité a été momentanément exploité pendant le siècle dernier. Ce minéral existe aussi sur plusieurs points de l’Allemagne, notamment à Harstenstein en Saxe, à Clausthal dans le Hanovre, à Musen en Westphalie. On en connaît aussi des gîtes à Dumbrava en Transylvanie, à Erzberg en Styrie, à Horzowita en Bohême, ainsi qu’à Schemnitz, Rosenau, Kremnitz, etc., en Hongrie. En Afrique, le cinabre n’a encore été signalé que dans trois ou quatre localités de l’Algérie, où il est associé au sulfure d’antimoine et à l’oxyde antimonique. En Asie, il en a été découvert des dépôts dans l’Altaï et l’Oural ; mais les plus importants se trouvent en Chine, au Thibet et au Japon, où ils paraissent l’objet d’une exploitation assez régulière. Après ceux d’Europe, les dépôts de cinabre les mieux connus sont ceux du nouveau monde. Il y en a au Mexique, au Chili, au Pérou, dans l’ancienne Colombie. Toutefois, les plus riches paraissent être ceux de la Californie, dont la découverte date à peine de quérques années.

Le cinabre est spécialement exploité pour l’extraction du mercure. Pour cette opération, on le grille dans des fours spéciaux, où il est en contact avec de la limaille de fer ou de la chaux. Sous l’action du feu, le soufre s’unit au fer ou à la chaux, et le mercure, devenu libre, se volatilise et va se condenser dans des récipients destinés à le recevoir. Sous le nom de vermillon natif, les peintres emploient aussi quelquefois le cinabre ; mais, en général, le cinabre usité en peinture est un produit artificiel obtenu en combinant du soufre avec du mercure. Nous décrirons la fabrication de ce produit au mot vermillon.

CINABRIFÈRE adj. (si-na-bri-fè-re — de cinabre, et du lat. fera, je porte). Miner. Qui renferme du cinabre : Minerai cinabrifère. Les giles cinabriféres d’Idria en Istrie, de Ripa en Italie, appartiennent à des phénomènes d’imprégnation qui ne peuvent être soumis à aucune autre règle géologique que l’état métamorphique des roches imprégnées. (A. Burat.)

CINADON, chef d’un complot contre l’aristocratie qui gouvernait Sparte, mort en 397 av. J.-C. C’était un jeune Lacédémonien appartenant à une de ces familles que la pauvreté avait fait rejeter de la caste souveraine et tomber au rang A’hypoméiones (déchues, inférieures). Il trama une conspiration contre le petit nombre d’égaux qui formaient l’oligarchie de la république, et trouva, à ce qu’il semble, un grand nombre de complices dans les classes asservies, parmi les ilotes (esclaves), les périèques (serfs), les néodamodes (affranchis) et les hypoméiones (inférieurs). Trahi et livré à la torture, il avoua le complot et périt dans les supplices, après avoir, avec d’autres conjurés, subi la flagellation à travers les rues de Sparte.

CINSDE ou C1NÈDE s. m. (si-nè-de — gr. kinaidos ; de kenos, vide, et aidos, pudeur). Antiq. Maître de danse dans une école. [| Danseur qui exécutait des danses lascives. Il Homme débauché.

CINAÎDOLOGIQUE OU CINÉDOLOGIQUE

adj. (si-nc-do-lo-ji-ke — de cinœde, et du gr. logos, discours). Littér. Licencieux ; impudique : Poésies CISd2DOLOGl<ÎUES.

j CINALOA, petit fleuve de l’Amérique du , Nord, dans le Mexique, État de Cinaloa, prend sa source sur la frontière de l’État de Du- ; rango, au versant occidental d’une ramificaî tion de la sierra Verde, coule de l’E. À l’O., baigne la ville de son nom, et, après un cours de 130 kilom., se jette dans le golfe de Californie par une large embouchure.

CINALOA, ville du Mexique, dans l’État et sur la rivière de même nom, à 150 kilom. N.-O. de Caiiacan ; 10,000 hab. C’était autrefois la capitale de l’État ou province de Cinaloa, et c’est encore aujourd’hui la ville la plus florissante de cette province par son industrie et son commerce.

CINALOA, État du Mexique, sur’le golfe de Californie, entre ceux de Sonora au N., de Chihuahua et de Durango à l’E., de Xaliseo au S. et le golfe de Californie à l’O., par 220 35’ et 270 45’ de lat. N., 1070 et 130° de lo.ig. O. Superficie, 1,122 myriam. carr. ; 160,000 hab. Chef-lieu Culiacan ; villes principales, Cinaloa, Mazatlan. Sa partie orientale, très-montagneuse, appartient au vaste plateau du Mexique. Le sol va en s’abaissant vers l’O. Le climat, brûlant en été, est très-froid en décembre et en janvier ; les pluies sont rares. La terre serait presque stérile, sans les cours d’eau qui l’arrosent et qui tous descendent du versant occidental du plateau mexicain. Les principaux sont : le Cinaloa, le Culiacan, le Rio de Jalaba et le Rio del Rosario, affluents du golfe de Californie. Les productions agricoles les plus importantes sont le maïs, que cultivent les tribus indiennes établies sur le bord des rivières, les figues de l’Inde, les pistaches, etc. On élève du bétail, on exploite des salines et des mines d’argent. Le pays possède de belles forêts de bois de Brésil et d’autres bois précieux, peuplées de léopards, de cerfs, de serpents et de perroquets nombreux * variés.

CINAMOME s. m. (si-na-mo-me). Bot. V.

CINNAMOME.

CINANCHINE s. f. (si-nan-chi-ne — du gr.