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dans les derrières des troupes des barbares un désordre qui se communique bientôt à l’armée entière. Les bataillons se décomposent, et tous prennent la fuite, poursuivis par les Romains qui n’ont plus que la peine de tuer. Le massacre fut horrible. L’histoire élève la perte des Teutons à 100,000 individus, et quelques historiens cités par Piutarque prétendent que, depuis cette bataille, la plaine où se livra ce combat gigantesque fut fertilisée pour plusieurs années par le nombre des cadavres qui engraissèrent la terre. Ajoutons que le nom d’un village actuellement situé dans cette plaine, Pourfières (Campi putridi), semble donner raison à cette assertion. Après la bataille (102), Marius, ayant choisi pour son triomphe les plus belles armes et les plus riches dépouilles, fit de tout le reste un immense amas qu’il brûla en l’honneur des dieux.

Cependant la guerre n’était point terminée, les Teutons seuls avaient été exterminés ; restaient encore les Gimbres. Catulus, comme nous l’avons déjà dit, campait sur les bords de l’Adige ; il avait été éievé des deux côtés du fleuve de bons retranchements, afin d’en défendre le passage. Mais les Gimbres, arrivés à la fin de l’année au pied du Brenner, ne reculèrent pas devant les difficultés multiples que leur opposait cette contrée hérissée de montagnes neigeuses, sans route tracée. Surmontant tous les obstacles, ils arrivèrent en face des légions romaines, qui occupaient les défilés. Ils commencèrent de passer l’Adige malgré les Romains. Ils essayèrent, en fondant des piles avec de gros quartiers de roches, d’établir un pont au-dessus de Rivoli, et en même temps ils lancèrent à l’eau de gros troncs d’arbres qui rompirent les piles du pont des Romains. Epouvantés par cet incident, les soldats de Catulus prirent la fuite, et le consul fut contraint de mettre le Pô entre les Cimbres et son armée. À la nouvelle de cette panique désastreuse et peu rassurante pour l’avenir, le sénat se hâta de rappeler Marius, qui ne resta que peu de jours à Rome et courut joindre Catulus. Les légions victorieuses des Teutons accouraient à grandes journées. À peine furent-elles arrivées que Marius fit passer le Pô aux deux armées réunies, afin d’attirer les Cimbres. Cependant ceux-ci attendaient toujours l’arrivée des Teutons ; ils ne voulaient pas croire à leur défaite, et envoyèrent même à Marins des ambassadeurs chargés de lui demander pour eux et pour leurs frères des terres et des villes où ils pussent s’établir. » Ne vous inquiétez pas de vos frères, leur dit le consul, ils ont lu terre que nous leur avons donnée et qu’ils conserveront à jamais. » Ensuite il leur montra les rois teutons faits prisonniers après la bataille de Fourrières. Les Cimbres n’eurent pas plus tôt entendu le rapport de leurs ambassadeurs qu’ils marchèrent sur-lechamp contre Marius. Boiorix, leur roi, s’approcha de son camp à la tète de quelques cavaliers ; il convint avec le consul que la bataille se donnerait à trois jours de là dans la plaine de Verceil. Les barbares fuient exacts au rendez-vous. Le jour venu, leur infanterie se rangea en bataille dans la plaine ; leurs cavaliers, au nombre de 15,000, magnifiquement parés et bien armés, se déployaient sur le front de bataille. À peine le combat était-il engagé qu’il s’éleva sous les pas de cette multitude un tel nuage de poussière que les deux armées ne purent se voir. Marius, qui s’était avancé le premier pour tomber sur 1 ennemi, le manqua dans cette obscurité, et, ayant poussé bien au delà du champ de bataille, il erra longtemps dans la plaine, tandis que Catulus avait seul à soutenir tout l’effort des barbares. Cette circonstance fortuite et le choix heureux du champ de bataille décidèrent la victoire en faveur des Romains ; en effet, Marius, retrouvant enfin sa direction, attaqua par les flancs l’armée des Cimbres, qui, recevant en plein visage les rayons brûlants du soleil d’Italie, se couvraient la figure de leurs boucliers, et exposaient leurs corps sans défense aux coups de l’ennemi. Après une vive résistance, les premiers rangs des Cimbres ayant été taillés en pièces, le reste tourna le dos en désordre et s’enfuit vers le camp. Là se présenta un spectacle horrible : les femmes, montées sur les chars qui formaient l’enceinte, s’opposaient aux fuyards non moins qu’à l’ennemi, et égorgeaient sans pitié leurs maris, leurs frères, leurs parents, pour les punir de leur lâcheté. Après la défaite, ayant perdu tout espoir de salut, on les vit étrangler leurs propres enfants ou les précipiter sous les roues des chars et se donner ensuite la mort. D’après le rapport de Piutarque, les Romains firent 60,000 prisonniers et en tuèrent deux fois autant.

Il est évident, du reste, d’après le récit des anciens historiens, que toute la nation des Cimbres ne périt point dans cette bataille ; leur population devait s’élever à 400,000 âmes ; il en échappa donc la moitié. Une partie se fixa probablement dans laRhétie, par laquelle les Cimbres étaient arrivés, et donna son nom au canton et au bourg de Cembra, dans la vallée du Lavis, près de Trente. Tous les Cimbres d’ailleurs n’avaient pas quitté le pays qu’ils occupaient au nord de la Germanie. Ptolémée place un peuple de ce nom à l’extrémité septentrionale du Jutland, et Tacite en fait également mention.

Cimbres (la DiifAiTE des), tableau de De CIMB

camps. Ce tableau célèbre a été compose en dehors de toutes les règles ordinaires de la peinture de batailles. Au lieu d’un épisode occupant le milieu de la toile et dont tous les autres détails ne sont que l’accessoire, l’artiste a mis sous nos yeux une immense mêlée, un effroyable carnage ; au lieu de quelques figures historiques résumant pour ainsi dire tous les combattants, deux nations en présence, deux armées qui se heurtent et se précipitent à travers les roches et au fond des ravins d’un immense paysage. C’est bien là une lutte de barbares aux prises avec la civilisation, l’extermination de deux cent mille géants du Nord, farouches et indisciplinés, fuyant devant les légions de Rome et succombant sur la terre qu’ils venaient envahir. «Saisissante dans son ensemble, a ditM.Chaumelin (Decamps, sa vie, son œuvré), cette composition, peinte avec une furia toute magistrale, abonde en détails et en incidents dramatiques. Des cadavres amoncelés, des armes brisées, des machines de guerre, des catapultes tendues pour lancer des quartiers de roc, des chevaux effarés qui se cabrent et hennissent, des chariots à bœufs chargés de femmes ardentes, échevelées, qui excitent par leurs cris le courage défaillant des guerriers cimbres et qui, dans la défaite, jettent leurs enfants sous les roues des chars, préférant les voir mourir que devenir esclaves ; et, au milieu de cette immense tuerie, le héros de la journée, Marius, vêtu de la pourpre consufaire, monté sur un cheval superbe, pressant du geste et de la voix son armée victorieuse. L’exécution de cette peinture a quelque chose de véhément, et nous oserons dire de brutal, qui répond au caractère presque sauvage du sujet. Le ciel a un éclat extraordinaire que rehaussent encore de fantastiques nuages qui projettent sur le champ de bataille des ombres sinistres parallèles à l’horizon. • Sous ce ciel livide, orageux, menaçant, planent des corbeaux et des vautours, impatients de fondre sur les reliefs de cette boucherie colossale.

Ce tableau, exposé pour la première fois an salon de 1834, lit beaucoup de bruit dans le monde artistique et souleva les controverses les plus ardentes. Decamps s’est expliqué lui-même au sujet de son œuvre dans une spirituelle autobiographie adressée au docteur Véron, et publiée par ce dernier dans es Mémoires d’un bourgeois de Paris : « Lorsque j’exposai cette grande esquisse de la Défaite des Cimbres, je pensai fournir là un aperçu de ce que je pouvais concevoir et faire. Quelques-uns, le petit nombre, la parcelle, approuvèrent fort ; mais la multitude, l’immense majorité qui fait la loi, n’y put voir qu’un gâchis, un hachis, suivant l’expression d’un peintre alors célèbre...» Et plus loin : «Je vous ai parlé des Cimbres, parce que ce sujet était caractéristique de la voie que je comptais suivre j mais le peu d’encouragement que je trouvai d’abord, le caprice, le désir de plaire à tous, que sais-je encore ? m’en ont plus ou moins détourné. Je demeurai claquemuré dans mon atelier, puisque personne ne prenait l’initiative de m’en ouvrir les portes, et, malgré ma répugnance primitive, je fus condamné au tableau de chevalet à perpétuité. » La Défaite des Cimbres, simple esquisse d’un sujet que Descamps se proposait de reproduire sur une plus vaste toile, est un morceau unique, en effet, dans l’œuvre du maître. L’auteur anonyme d’un volume de Lettres sur le Salon de 1834 a porté sur cette toile un jugement sévère : « Coloriste plein de verve et d’idées, dit-il, M. Decamps, dans son Marius battant les Cimbres, prouve tout à la fois ce que peut un vigoureux pinceau, une intelligente volonté, et dans quels.écarts on peut être entraîné par une imagination bizarre, par les flatteries dangereuses de camarades souvent intéressés à prolonger ce vertige. Certes, il y a sur cette toile des détails qui sont d’un homme habile ; mais les premiers plans en sont pauvres, et les figures qui les occupent ne les remplissent pas assez et sont elles-mêmes bien pauvres de dessin. » Dans un autre passage de ses Lettres, l’écrivain que nous venons de citer se ravise et dit : « La lumière capricieuse, qui s’échappe au travers des nuages chargés de bitume et roulant leurs masses noires ou dorées sur un ciel d’azur, vient éclairer d’une manière soudaine et pittoresque les chevaux et les guerriers ; elle s’éparpille çà et là, disparaît et se montre encore, et dans ce jeu continuel produit des effets toujours inattendus ; ils appellent de toutes parts l’œil et l’attention. Plus on regarde ce tableau, plus l’horizon s’élargit, plus les montagnes bleuâtres qui lui servent de ceinture reculent dans les profondeurs de l’espace. A distance, on ne voit plus ni coursiers ni soldats : tout a disparu, tout s’est évanoui ; il ne reste qu’un paysage agreste, sauvage, silencieux comme la mort. Quelle qu’ait été la pensée du peintre dans cette singulière production, on ne peut lui contester une science profonde du coloris, une hardiesse, une habileté d’exécution peu communes. » Parmi les critiques qui accueillirent avec le plus d’éloges la Défaite des Cimbres, il faut citer Gustave Planche qui, avec cette remarquable intuition qu’il avait du génie, fut le premier à saluer en Decamps un des plus grands maîtres de l’art contemporain : • Peu de personnes, dit-il, soupçonnaient en Decamps le don de l’invention et la grandeur de la pensée. La Bataille de Marius contre les Cimbres réfute victorieusement la négation et le doute. Le paysage est immense, la foule

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innombrable, la mêlée acharnée et sanglante, le désordre furieux et désespéré. On voit qu’il ne s’agit pas du gain d’une journée, mais de la ruine d’une nation. Les bataillons se succèdent et se renouvellent par myriades rapides et houleuses. Les monceaux de cadavres disparaissent sous les pieds des chevaux hennissants, comme le flot écumeux que le vent chasse sous la quille du navire. Mais la mort a devant elle une rude et longue besogne. A mesure que la foule s’engloutit dans cette mare de sang, elle se renouvelle et recommence la lutte comme si elle était inépuisable et renaissait d’elle-même. Ceci n’est pas une bataille rangée où les brillants escadrons paradent et s’esquivent avant de s’entr’égorger ; c’est le Nord se ruant sur le Midi, c^ : st une avalanche de peuples inconnus qui débordent sur le vieil empire, et veulent ensevelir son cadavre dans un tombeau de pourpre sanglante. Les terrains sont traités avec une largeur et un éclat auquel les maîtres n’ont rien de supérieur à opposer. Le ciel, qui a paru à quelques-uns trop empâté, me semble, à moi, d’un ton chaud et méridional qui convient merveilleusement à la scène. Les cadavres du

premier plan, dont on a blâmé l’exécution, ont tout simplement la valeur qu’ils doivent avoir, et rien de plus. Evidemment, l’unité poétique et pittoresque de cette bataille ne devient intelligible qu’à distance. Les premiers plans, qui d’ordinaire s’encadrent dans les plans plus éloignés, ont ici un rôle contraire à remplir ; dans la toile de Decamps, le héros ne s’appelle ni Marius, ni le chef des Cimbres : le héros, c’est la foule ; et pour la foule, il n’y a pas de premier plan. Si les figures qui viennent sur le cadre concentraient l’attention, comme dans les parades militaires qui peuplent nos salons, ce serait une fantaisie de peintre, ce ne serait pas la grande invasion des Cimbres fepoussée pavMarins. L’unité pittoresque n’est pas ici moins réelle que l’unité poétique. La ligne onduleuse et diaprée qui occupe le second plan de la toile permet à l’œil de distinguer les coups et les défaillances des combattants ; et, derrière cette ligne, les mille points colorés, qui ne sont rien encore pour l’œil curieux, et qui, tout à l’heure, seront des hommes, augmentent l’étonnement, sans distraire l’attention des acteurs plus avancés et déjà engagés dans l’action. ■ Gustave Planche fait suivre cette remarquable appréciation de quelques traits mordants contre »les esprits bizarres et malades qui traitent la Bataille des Cimbres comme une joyeuse plaisanterie, « et il conclut en ces termes : « À dater de cette année, Decamps a conquis une place nouvelle dans l’école française ; il a pris rang parmi les inventeurs de premier ordre, sans rien perdre, dans cette glorieuse métamorphose, de la franchise et de la naïveté de sa peinture. ’11 y a un mois, c’était un talent d’une exquise finesse ; aujourd’hui, c’est un maître sérieux.» Vingt et un ans plus tard, la Défaite des Cimbres reparut à l’Exposition universelle (1855), et put être jugée avec tout le calme nécessaire. En général, les critiques se montrèrent très-favorables à l’œuvre, tout en regrettant que quelques parties de la peinture fussent d’une pâte trop solide et d’un ton trop bitumineux. M. Th. Gautier, qui a décrit la composition avec son habileté ordinaire, déclare que « Michel-Ange des Batailles, Aniello Ealcone et Salvator Rosa sont mous, à côté de l’emportement, de la férocité et de la rage » déployés par Decamps dans l’exécution de son tableau : « La couleur a une ardeur sombre, une intensité de calcination qu’aucun peintre n’atteignit et ne dépassera ; elle est plus que chaude, elle brûle ; les empâtements arrivent à une solidité de maçonnerie ; et cependant l’aspect général conserve son unité grandiose. Les détails exprimés avec tant de force ne nuisent en rien à l’ensemble : la Défaite des Cimbres, malgré ses proportions restreintes, est une œuvre épique., ., et tiendra dans les musées de l’avenir une place que personne, à coup sur, n’osera lui disputer. » Suivant M. Paul Mantz, o la Défaite, œuvre d’un maître que plusieurs affectent de considérer comme exclusivement pittoresque, est beaucoup plus horrible et plus forte que la plupart des toiles historiques qui sollicitent l’attention. Rien n’est comparable à l’agitation furieuse de cette mêlée où deux fortes races sont aux prises et dont l’enchevêtrement se déroule et se tord dans les plis de la vallée, comme les anneaux d’un serpent sans fin. » M. Charles Clément reconnaît que cette grande esquisse est d’un effet très-dramatique, qu’elle produit une vive impression d’ensemble, mais il pense qu’il n’y faut pas chercher un sujet principal, bien défini, auquel l’esprit puisse s’attacher : « La bataille est dans l’air, dans le ciel, dans l’aspect des terrains dévastés, au moins autant que dans les groupes des combattants. Les personnages, qui sont innombrables, mais de très-petites dimensions, et perdus dans la couleur sombre du tableau, ne suffisent pas pour expliquer l’action. Les amateurs de stratégie ne trouveront pas là leur compte, et, à cet égard, la moindre toile d’Horace Vernet ferait beaucoup mieux leur affaire. Cependant on sent que les longues files de fuyards, les femmes, les enfants, les chariots se pressent sur Je premier plan. De nouvelles bandes surgissent de tous les plis du terrain ; des cavaliers demi-nus font un retour offensif Contre les Romains vainqueurs ; mais on voit déjà que rien ne pourra les sauver. Le paysage, très-largement dessiné, a un aspect sinistre

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qui convient à cette scène de destruction... Il est certainement regrettable que cette composition n’ait jamais été exécutée dans de grandes dimensions, d’autant plus que l’esquisse a souffert un peu du temps. Les ombres, trop marquées à l’origine, ont noirci, de sorte que l’aspect général de ce dramatique ouvrage est sombre et uniforme, et qu’il a perdu dans quelques parties de son harmonie primitive. » La Défaite des Cimbres fut achetée à Decamps par M. Étienne Arago, alors directeur du Vaudeville. Le prix convenu d’abord était 4,500 fr. ; mais, d’après ce que raconte M. Ch. Blanc, Decamps voulut avoir 5,000 fr., uniquement parce qu’aucune de ses toiles n’avait encore atteint ce chiffre. M. Arago y consentit, et, le jour où la Défaite des Cimbres lui fut apportée, il reçut par-dessus le marché, et comme en dédommagement du prix supplémentaire que le peintre avait demandé, un charmant petit tableau qui vaudrait à lui seul aujourd’hui plus de 5,000 fr. Cédée au duc d’Orléans par M. Arago, laflefaite des Cimbres fut achetée à la vente de la collection du prince, en 1855, par M. André Cottier, qui la paya 51,000 fr. sans les frais. Cette belle page a été lithographiée dans l’Artiste.

Decamps a traité le même sujet, ou plutôt une partie du même sujet (Episode de la Défaite des Cimbres), dans un dessin d’un grand caractère que quelques critiques ont placé au-dessus du tableau, comme offrant une composition plus savante et un style plus élevé. Les barbares viennent d’être forcés dans leurs retranchements ; leurs bandes impuissantes ont été rompues par le choc terrible des escadrons romains qui déploient au loin dans la plaine, jonchée de cadavres, leurs lignes inflexibles. Sur le devant, un cavalier cimbre, lancé à toute bride et la tète tournée en arrière, protège, le sabre à la main, la fuite d’un immense chariot sur lequel sont entassées des femmes éplorées ; c’est là le sujet principal de la composition : il captive l’attention autant par l’intérêt dramatique de l’épisode que par la puissance merveilleuse du dessin. On ne saurait assez louer surtout le mouvement superbe du cavalier barbare placé au premier plan. Cet épisode de la Défaite des Cimbres a figuré au Salon de 1842 et à l’Exposition universelle de 1855.

OIMBRIQUE adj. (sain-bri-ke). Hist. Qui appartient, qui arapport aux Cimbres : Guerre CIMEriQue. Chersonèse Cimbkique.

Sous la zone çimbvique-, un nouveau Trïptoïeme Met le soc en honneur, et s’honore lui-même.

GtJYETAUD.

Il On a dit aussi cimbrien, tonne : Et le chef cimbrien

Regarda l’ombre épaisse et vague, et ne vit rien.

V. Huoo.

— Linguist. Langues cimbrigues, Nom donné par quelques philologues au groupe des langues saxonnes, comprenant le bas allemand, le frison et le néerlandais.

CIMBR1QHE(Cherso : nesb).V. Chersonèse.

CIMBRITSHAMN, ville de Suède, sur la Baltique, dans le gouvernement de Christianstad ; 1,150 hab. Commerce de grains,

d’eau-de-vie, de viande, etc. ; fabriques de couleurs, de drap, d’horlogerie et de toiles à voile. Bon port servant, en temps de guerre, d’avaai-poste contre une descente de l’ennemi. Cimbritshamn (port des Cimbres) remonte évidemment à l’époque reculée où les Cimbres occupaient la Suède méridionale ; un petit bois situé dans son voisinage s’appelle encore aujourd’hui Bois des Cimbres. La pêche du saumon et du hareng, qui forme la principale industrie des habitants, a donné lieu sans doute à la fondation de cette ville, dont les armes portent, en effet, un saumon et un bateau. Près de Cimbritshamn se trouve le fameux monument de Kivik.

CIMBRO s. m. (sain-bro). Bot. Espèce de pin.

CIMBRORCM PROIHOJrTORIUilr, nom ancien du cap Skagen.

CIME s. f. (si-me — du kt. cyma, rejeton de chou, qui a passé ensuite à la signification générale de sommet de la tige, et enfin à sa signification actuelle). Sommet, extrémité supérieure d’un objet isolé et élevé : La cime d’une montagne. La cime d’un arbre. La cimb d’un cloc/ter. La cimb d’un mât. Les écureuils montent Jusqu’à la cime des plus grands arbres. (Acad.) La cime des hautes montagnes s’élève au-dessus des nues. (La Bruy.) De longs rayons de soleil dorent les Cimes des arbres et traversent les forêts. (B. de St.-P.) Les places éminentes sont comme les cimes des rochers : les aigles et les reptiles seuls peuvent y atteindre. (M’oe de Necker.)

Du Taurus escarpé nous franchissons la cime.

Voltai&e,

Des flots l’un par l’autre heurtés Je vois fuir les cimes mouvantes.

C. Delavione.

Jéhova de la terre a consacré les cimes ; Elles sont de ses pas le divin marchepied.

Lamartine.

J’aime à voir dans le ciel les nuages voler,

Et, sous une brise légère,

Les cimes des forêts doucement s’ébranler.

Saintes.