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Jupiter et le peuple immortel rit aussi ;
Il en fit des éclats, à ce que dit l’histoire,
Quand Vulcain, clopinant, lui vint donner à boire.
                     La Fontaine.


CLOPIN-CLOPANT loc. adv. (klo-pain-klo-pan — de clopin et cloper). En boitant, en clopinant : Aller clopin-clopant. Je m’en irai clopin-clopant, à petites journées, jusqu’à Paris. (Mme de Sév.) Les Juifs s’enfuirent clopin-clopant. (V. Hugo.)

Mes gens s’en vont à trois pieds,
   Clopin-clopant, comme ils peuvent.
              La Fontaine.


CLOPINEL (Jean de Meung, dit), poète français. V. Meung (Jean DE).

CLOPINER v. n. ou intr. (klo-pi-né — dimin. de doper). Boiter légèrement : Votre frère est toujours ici, attendant les attestations qui lui feront avoir son congé ; il clopine, il fait des remèdes. {Mme de Sév.) La mort de NapoUon n’était point survenue ; il ne resta à M. de ’lalleyrand qu’à clopiner aux pieds du colosse qu’il ne pouvait renverser. (Chateaub.)

Le boiteux vient, clopine sur la tombe. Crie hosanna, saute, gigotte et tombe.

Voltaire. En marchant toujours, je clopine. Et l’on me dit, quand je ehemine : C’est pauvre chose qu’un goutteux.,

Costa». CLOPINEUX, EUSEadj, (klo-pi-neu, eu-ze). Qui boite, qui clopine : Je laisse la plume à M. le clopinkux. (M"1* de Sév.)

CLOPORTE s. m. (klo-por-te — du lat. claudere, fermer ; porcus, porc, parce que ces animaux vivent dans les lieux fermés, et que le peuple a cru leur voir quelque analogie avec le porc, dont ils portent même le nom dans un grand nombre de langues et de patois. Ktym. très-douteuse. Le langage populaire, en donnant aux cloportes le nom de clous à porte, fournit une autre étymologie, qui ne manque certainement pas de justesse ; mais il est impossible d’établir la priorité de l’une ou de l’autre expression). Crust. Genre de crustacés isopodes, comprenant deux espèces qui vivent dans les lieux sombres et humides : Si vous touchez un cloporte cheminant sur la papier, il s’arrête et fait le mort. (Balz.) Les cloportes ont été longtemps employés en médecine comme fournissant des remèdes diurétiques, absorbants et apéritifs. (H. Lucas.) il Cloporte de mer, Nom vulgaire de plusieurs espèce de crustacés et mollusques marins.

— Pop. Concierge, à cause des-logements humides qu’habitent généralement les concierges de Paris, ou bien par un jeu de mots sur leur principale fonction, qui est de clore la porte, ce qui en fait des clot-porte.

— Pharm. Cloporte préparé, Armadille employé en médecine.

— Encycl. Crust. Les cloportes ont le corps ovoïde, légèrement bombé, composé de quatorze articles, en y comprenant la tête, qui porte quatre antennes, dont deux intermédiaires très-petites ; deux yeux immobiles ; trois paires de mâchoires ; pattes au nombre de quatorze ; les cinq derniers articles garnis de papilles sous lesquelles la femelle dépose ses œufs ; les branchies renfermées dans les premières écailles placées sous la queue. Le cloporte ordinaire est ie type du genre. Il vit dans les lieux sombres et humides, dans les cavesf sous les pierres ; c’est un animal apathique, lent dans ses mouvements ; cependant, quand la peur le stimule, il court très-vite. Sa voracité est extrême ; tout lui est bon, et, lorsque ces animaux n’ont pas de quoi satisfaire leur appétit, les plus forts dévorent les autres. On distingue les cloportes vrais et les armadilles. Les seconds se roulent en boule lorsqu’ils craignent d’être pris, ce que ne font jamais les premiers.

Les cloportes ont été longtemps considérés en médecine comme diurétiques ; cette propriété peut être réelle, le corps de ces animaux étant souvent chargé de particules de nitrate de potasse. On trouvait jadis dans les pharmacies un médicament connu sous le nom de cloportes préparés ; c’était une préparation d’armadilles.

CLOPORTIDE ailj. (klo-por-ti-de— de cloporte, et du gr.eidos, aspect). Crust. Qui ressemble à un cloporte.

— s. m. pi. Famille de crustacés isopodes, ayant pour type le genre cloporte,

— Encycl. Les cloportides forment une famille de crustacés caractérisée par des pattesmâchoires dépourvues de tiges palpiformes, ou n’en n’ayant que de très-petites ; par des mandibules dépourvues de palpes, un abdomen presque toujours divisé en cinq ou six segments bien distincts, le dernier généralement beaucoup plus petit que les précédents, et terminé par des appendices sétacés. On trouve rarement, dans cette famille, des vésicules membraneuses fixées à la base des pattes, qui sont grêles et toutes simplement ambulatoires. Les antennes de la première paire restent k l’état rudimentaire ; les externes seules se développent normalement. Cette famille comprend les genres cloporte, déto, porcellion, trichonisque, platyarthre, armadille, armadiffidie, diploexoque, tylos, lygie, lygidie.

Les cloportides sont remarquables, non-seulement par les particularités que présente

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leur organisation, mais encore par la singularité de leur forme et par leur manière de vivre fort bizarre. Ces crustacés sont pour la plupart terrestres et habitent les lieux humides ; quelques-uns fréquentent les plages maritimes ; on les trouve ordinairement sous les pierres, Ilsattaquentdifférentessubstances végétales, et se nourrissent même quelquefois de matières animales.

CLOPPENBURG(Jean-Everhard), théologien hollandais, né à Amsterdam en 1592, mort en. 1652. Il exerça dans plusieurs villes les fonctions de pasteur, et enseigna la théologie à Harderwick, à Franeker, etc. On a de lui des ouvrages de controverse réunis et publiés à Amsterdam sous le titre de Opéra omnia (168-1, 2 vol. in-4o).

CLOQUAGE s. m. (klo-ka-je — rad. cloquer), ’fechn. Soulèvement dans une couche de peinture.

CLOQUE s. f. (klo-ke — anc. forme du mot cloche). Pop. Cloche, ampoule, bouffissure de la peau.

— Techn. Ruban de cire qui se noue, quand le cylindre du blanchisseur n’est pas chargé d’eau partout également.

— Agric. État maladif des feuilles, qui jaunissent, s’épaississent, se crispent, se boursouflent, prennent une couleur violacée et finissent par tomber : Les pêchers sont trèssujets à la cloqué ;. La cloque épuise les arbres. (Bosc.) Il Nom donné à la carie dans certaines localités.

— Encycl. Agric. Cette singulière maladie, qui attaque les feuilles des arbres fruitiers, notamment des pêchers, présente les caractères suivants. En avril ou en mai, on voit quelquefois les arbres les mieux portants changer d’aspect en un jour. Les feuilles deviennent épaisses, boursouflées, difformes, crispées, raboteuses ; elles passent au vert jaunâtre, prennent ensuite une teinte violacée, puis enfin jaunissent et tombent. « Les bourgeons qui les portent, dit Bosc, se chargent également de calus. d’aspérités, augmentent de grosseur par leur partie supérieure, laissent (hier la gomme, etc. Il existe fréquemment des feuilles saines sur des bourgeons cloques, et des feuilles cloquées sur des bourgeons sains. Dans ce dernier cas, le mal peut n’avoir pas de suites graves ; mais, lorsque la plus grande partie des feuilles sont cloquées, il s’ensuit toujours l’avortement des boutons à feuilles et des boutons a fruits de l’année suivante ; de sorte que, non-seulement la cloque nuit à l’arbre au moment même, mais aussi dans l’avenir... Elle cause l’avortement des fruits, la langueur et quelquefois la mort de l’arbre. » Bien des opinions diverses ont été émises sur la cause de cette maladie. Les uns l’ont attribuée aux vents, particulièrement à. ceux du nortl-ouest ; les autres aux piqûres*de divers insectes, surtout des pucerons. Dumont de Courset regarde la cloque comme une maladie interne, produite par une transpiration arrêtée, et analogue à certaines obstructions cutanées des animaux. D’après M. Dubreuil, la cause de cette altération doit être attribuée à une sorte d’inflammation du tissu cellulaire des feuilles, qui résulte d’un abaissement subit de température dans le moment où la végétation est la plus active.

Quels sont les moyens de prévenir la cloque ? Jusqu’à présent on n’en connaît qu’un seul qui soit efficace ; il consiste à placer des abris au-dessus des arbres pour les prémunir contre les effets du rayonuement nocturne. Quand le mal est déclaré, il n’y a rien à faire qu’à couper les feuilles cloquées, en ayant soin de conserver la queue ou pétiole. Ou favorise ainsi le développement de nouveaux bourgeons sains et vigoureux. À Montreuil, on a pour système de laisser agir la nature. Les feuilles cloquées tombent d elles-mêmes, et il pousse de nouveaux bourgeons au-dessous des anciens. Lorsque ces bourgeons sont assez allongés, on les palisse. Comme la cloque épuise les arbres, il faut donner du terreau aux racines et les arroser pendant l’été.

CLOQUÉ, ÉE adj. (klo-ké) Agric. Affecté do cloque : Il existe fréquemment des feuilles saines sur des bourgeons cloques, et des feuilles cloquées sur des bourgeons-sains. (Bosc.)

CLOQUEMAN s. m. (klo-ke-mann — de l’allem. glûcke, cloche ; mann, homme). Sonneur allemand.

CLOQUER v. n. ou intr. (klo-ké — rad. cloque). Techn. Se bomber, se boursoufler, en parlant des couches de peinture : Cette peinture CLOQUE.

CLOQUET (Hippolyte), médecin français, né à Paris en 1787, mort dans la même ville en 1S40, dans un état d’affaiblissement intellectuel dont il est aussi difficile de se rendre compte que pénible de se retracer le souvenir. Cloquet fut pendant quinze ans le professeur particulier d’anatomie le plus distingué de l’époque. Il a laissé plusieurs ouvrages remarquables, qui ont été longtemps classiques, entre autres : un Traité d anatomie descriptive (1815, 2 vol. in-8o) ; un Traité des odeurs et de l’olfaction (1821, 1 vol. in-8o) ; un Traité d’anatomie comparée (1S25).

CLOQUET (Jules-Germain), médecin français, frère du précédent, né à Paris en 1790. Lorsqu’il passa son doctorat, en 1517, M. Cloquet était déjà modeleur des cabinets de la

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Faculté et prosecteur d’anatomie à l’École pratique. Ces deux places lui permirent de se familiariser de bonne heure avec l’anatomie, et lui firent entrevoir le parti avantageux qu’on pouvait tirer, pour l’art médical, du dessin appliqué à l’étude de tout ce qui est matériel. Dès 1817, il ouvrait un cours d’anatomie, et’ introduisait dans ses démonstrations une innovation destinée à les faire pénétrer plus profondément dans l’esprit de ses auditeurs, et qui consistait à reproduire sur un tableau par un dessin linéaire, et avec la plus grande exactitude possible, les objets dont il parlait. Cette nouvelle méthode d’enseignement donna à ses cours quelque chose de nouveau qui posa si bien M. Cloquet comme professeur que personne ne fut étonné de le voir, en 1819il avait à peine vingt-huit ans — disputer à Breschet, beaucoup plus anciennement connu que lui, la place de chef des travaux anatomiques. Il échoua, mais noblement, et prit, en 1824, une éclatante revanche dans le concours de l’agrégation, dont il fit, pour ainsi dire, leshonneurs. Dès ce moment, M. Cloquet ne douta pas un seul instant qu’il dût arriver à l’École ; la Faculté encouragea ses espérances à cet égard en lui confiant, en 1826, le cours de clinique chirurgicale, qu’il obtint au concours quatre ans après, en 1831.

Tous les travaux que nous avons de M. Cloquet ont été composés avant son entrée a l’École. Voici, par rang de date, leur énumération : Iiecherch.es anatomiques sur les hernies de l’abdomen {1817), thèse de doctorat, avec quatre planches, sujet qu’il développa en 1819 comme thèse de concours pour la place de chef des travaux anatomiques ; Mémoire sur l’influence des efforts sur les organes renfermés dans la poitrine, et les hernies du poumon (182Q) ; Mémoire sur les fractures par contre-coup de la mâchoire supérieure ; Anatomie des vers intestinaux, ascarides, lombricoïdes ; Mémoire sur l’existence et la disposition des voies lacrymales dans les serpents (1821) ; An in curanda oculi suffisions lentis cristaltinœ extraclio hvjus depressione prœstantior (1824), thèse d’agrégation ; Anatomie de l’homme ou Description et figures lithographiées de toutes les parties du corps humain (1824-1831), publiée en 52 livraisons, formant 3 vol. gr. in-fol. ; enfin Pathologie chirurgicale, plan et méthode qu’il convient de suivre dans l’enseignement de cette science (1831, in-4"). M. Cloquet a encore prononcé, en 1834, le Discours d inauguration du nouvel hôpital clinique, et, en 1840, l’Éloge historique de Richerand. Enfin nous lui devons l’invention de plusieurs instruments destinés à simplifier quelques opérations, par exemple : des ciseaux pour l’incision du prépuce dans sa partie supérieure ; un appareil pour l’emploi de la sonde a double courant dans les affections calculeuses de la vessie ; des ciseaux à crochet pour faciliter l’ouverture du canal intestinal dans les autopsies cadavériques ; un siphon aspirateur gradué ; des ciseaux-pinces pour l’excision des polypes du rectum et des hémorroïdes ; des pinces a fourche pour la ligature des vaisseaux ; enfin des pessaires, auxquelsil a donné le nom ù’élythroïdes.

M. Cloquet est aujourd’hui commandeur de la Légion d’honneur, membre de l’Académie de médecine (1855), et de l’Institut (1860). Il est a regretter qu’il ne prenne guère part aux travaux de ces corps savants que pour avoir l’occasion de faire des bons roots et des phrases spirituelles, Bour conclure, nous dirons que M. Cloquet est un homme d’esprit qui s’est peut-être un peu trop hâté de travailler pour avoir le temps de jouir.

CLOQUET (Ernest), médecin français, né à Paris en 1818, mort en 1855. Il était fils d’Hippolyte Cloquet, et, par conséquent, neveu du précédent, et se montra, pendant le cours de ses études médicales, digne du nom célèbre qu’il portait. Keçu interne en 1840, il se signala, dès 1842, par son zèle et son dévouement pour les victimes de l’affreuse catastrophe du chemin de fer de la rive gauche. L’année suivante, il obtenait au concours, en même temps que la médaille d’or, le titre de prosecteur des hôpitaux. En 1846, à peine son admission au doctorat était-elle prononcée, que le schah de Perse, Méhémet, le manda près de lui comme médecin particulier. M. Cloquet, que le gouvernement français avait investi de la charge de ministre de France près la cour de Perse, partit pour Téhéran. Au moment de son arrivée dans cette ville, le choléra y éclata ; le fléau ayant attaqué l’une des femmes et une fille du schah, Cloquet les arracha à la mort. En témoignage de reconnaissance^ le monarque nomma le Français son conseiller intime et le décora de l’ordre du Lion et du Soleil. Choisi, à cette même époque, par l’Académie . de médecine de Paris pour correspondant, il adressa au corps savant deux remarquables mémoires sur le choléra et les maladies endémiques de l’Orient. La faveur marquée dont jouissait Cloquet k la cour de Perse le mit à même de servir utilement ses compatriotes et de surveiller les menées de l’Angleterre et de la Russie dans ce pays. En récompense de son patriotisme et de son tact diplomatique, le gouvernement fiançais lui conféra la croix de la Légion d’honneur. Sur ces entrefaites, Méhémet mourut, et, à l’avènement de son successeur, Nasser-el-Din, Cloquet fut menacé de perd : e sa haute position. Mais le nouveau monarque comprit vite que l’ancien favori de Méhémet était seu’ capable de maintenir les

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relations avec la France et l’équilibre politique. Aussi s’empressa-t-il de lui conserver tous ses titres et tous ses pouvoirs. Cloquet venait d’être décoré de l’ordre de Sainte-Anne de Russie qua’ d il mourut, aussi regretté de son pays natal qu-> de sa patrie d’adoption.

CLOQUETIER s. m. (klo-ke-tié). Techn. Morceau de bois auquel le briquetier attache l’archet avec lequel il coupe la terre.

CLOQUETTE s. f. (klo-kè-te — dimin. de cloque). Forme ancienne du mot clochkttk, usitée encore dans certains patois.

Bouillir à claquettes, Se dit dans certains départements du point d’ébullition où il se forme des bulles d’air sur la surface du liquide.

CLORE v. a. ou tr. (klo-re — du lat. claudere, d’où clavis, clef, etclaustrum, barrière. Le latin claudere se rattache à la racine sanscrite klu, fermer, cacher, couvrir, d’où tout un groupe européen de noms de la serrure et de la clef. [V. cliîf.] La synonymie du verbe fermer a fait tomber en désuétude plusieurs temps du verbe clore, qui est moins usité ; voici les temps restés en usage : Je clos, tu clos, il clôt, — les autres personnes manquent- — je clorai, nous clorons ; je clorais, ■ nous clorions ; clos, close. Les temps qui font défaut sont précisément ceux qui devraient être formés du participe passé : Je dosais, je closis, closons, que je close, que je closisse, closant). Fermer, faire que ce qui était ouvert ne le soit plus : Clore sa porte, sa fenêtre. Clokk tous les passages.

Il faut laisser les clefs et clore les volets.

V. Huuo.

— Enclore, entourer d’une enceinte : Cloue, une ville. Clore un bourg. Clore un jardin, un parc.

— Fig. Arrêter, terminer, finir. : Clore un marché. Clore «h travail. Clore un testament. Clore un inventaire. Clore un compte.

Vous clorez, s’il vous plait, te siècle de Louis XIV, car mous êtes né sous lui. (Volt.) Oui empêche, quand on s’aperçoit de la fuite du bonheur, de clore la vie ? (Chateaub.) Mettre Napoléon à Suint-Denis, c’était clore entièrement la parenthèse impériale. (A. Karr.) Cette heure infortunée

Par mes derniers soupirs clora ma destinée.

Corneille. ... Pour clore d’un mot cet éternel chapitre, L’argent est un bonheur, mais ce n’est pas un titre.

PoNSAtlB.

|] Déclarer qu’une chose est terminée ; y mettre fin : Clore la session des chambres. Clokk la séance.

Clore l’œil, la paupière, Dormir : Je n’Ai point clos l’œil de la nuit. 11 Clore l’œil, les yeux de quelqu’un. L’endormir, lui fermer, les yeux au moment de la mort ; le faire expirer : Il ne connaissait plus le sommeil, et la froide main de la mort pouvait seule lui clore les yeux. (Boss.)

Enfant, repose-toi sur le sein de ta mère, Laisse son mouvement clore au jour (a paupière.

A. Barbier.

Clore la bouche à quelqu’un, Lui retirer la parole, le mettre dans l’impossibilité de parler : D’un seul mot, je lui ai clos la bouche.

Clore le pas, Être le dernier dans une réunion de gens en marche : Le plus jeune clora la marche.

— Chevaler. Clore le pas, Terminer le tournoi.

" — Techn. Clore une corbeille, En serrer l’osier avec un outil en fer spécialement affecté a cet usage.

— v. n. ou intr. Être placé dans une ouverture, la boucher, la fermer : Aucune porte ne clôt bien dans cet appartement.

— Se clore v. pr. Être clos, se fermer ; Heureux l’œil qui se dût et le front qui s’endort.

Lamartine.

— Fig. Se terminer, finir : C’est ici que se clôt le magnifique syllogisme de la Provividence. (V. Hugo.)

— Syn. Clore, fermer. Clore se dit des choses de grande étendue autour desquelles on établit une enceinte, ou bien il se dit de choses plus petites pour exprimer l’idée d’une clôture fixe, durable. Fermer se dit surtout des choses qui sont tantôt ouvertes, tantôt fermées : on ferme une porte, un passage ; on l’ouvrira quand on voudra sortir ou laisser sortir ceux qui sont momentanément enfermés ; on ferme la main, et un instant après on l’ouvre. Clore ditfère aussi de fermer en ce qu’il exprime une clôture plus complète : une chambre est fermée dès que la porte et les fenêtres ne sont pas ouvertes ; elle est bien close quand il n’y a de fentes nulle part pour donner passage à l’air.

— Antonymes. Déclore, ouvrir.

— Homonyme. Chlore.

Clore&ie ou les Comédien* rivaux, tragédie de Balthasar Baro, représentée en 1636. Nous ne citons cette pièce, complètement tombée dans l’oubli, qu’à cause de l’anecdote suivante, qui se rattache à une des représentations de Cloreste. Cyrano de Bergerac, ayant eu une querelle avec le comédien Montfieury, lui avait défendu, de sa pleine autorité, de monter sur le théâtre. « Je t’interdis