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Clèves portait primitivement le titre de comté et était possédé par des comtes héréditaires relevant directement de l’empereur. La première maison de ces comtes s’éteignit avec Jean, comte de Clèves, qui ne laissa qu’une nièce, Marguerite, laquelle avait épousé, en 1332, Adolphe de La Marck, auteur d’une nouvelle maison de Clèves, et père d’Adolphe II, qui épousa Marguerite de Juliers, dont il eut Adolphe III, comte de Clèves et de La Marck, lequel, en 1405, amena 6,000 hommes de troupes au duc d’Orléans contre le duc de Bourgogne. Adolphe III obtint de l’empereur Sigismond, en 1117, l’érection du comté de Clèves en duché, et épousa en premières noces Marguerite de Bavière, fille de l’empereur Robert, dont il n’eut pas d’enfants ; en secondes noces, Marie de Bourgogne, fille de Jean sans Peur, dont il eut Jean son fils aîné et son successeur, duc de Clèves et comte de La Marck, qui fut marié, en 1455, à Elisabeth de Bourgogne, comtesse de Nevers, fille de Jean de Bourgogne, comte de Nevers et de Rethel. De ce dernier mariage naquirent, entre autres : Jean, qui a continué la ligne des ducs de Clèves, et Engilbert, comte de Nevers, marié à Charlotte, fille de Jean II de Nevers, comte de Vendôme, et auteur de la branche des duos de Nevers (v. Nevers). Jean II, le continuateur de la ligne des ducs de Clèves, épousa Mathilde, fille de Henri III, landgrave de Hesse, et mourut en 1521 ; laissant pour fils et successeur Jean III, qui, par son mariage avec l’héritière du duché de Juliers, Marie, réunit les deux duchés (v. Jcliers). Jean III eut, entre autres enfants, Anne de Clèves, l’une des femmes de Henri VIII, roi d’Angleterre, et Guillaume, qui lui succéda comme duc de Clèves et de Juliers. Ce dernier épousa, en 1546, Marie d’Autriche, fille de l’empereur Ferdinand Ier, et eut de ce mariage plusieurs enfants, savoir : Charles-Frédéric, mort sans alliance ; Jean-Guillaume, mort sans avoir eu d’enfants de ses deux mariages avec Jacquefine de Bade et Antoinette de Lorraine ; Marie-Eloonore, qui épousa Albert-Frédéric de Brandebourg, duc de Prusse ; Anne, femme de

Philippe-Louis de Bavière ; Madeleine, femme de Jean de Bavière ; Sibylle, femme de Philippe, marquis de Bade, et ensuite de Charles d’Autriche. Lorsque, en 1600, Jean-Guillaume, dernier duc de Clèves et de Juliers, mourut sans postérité, tous les héritiers du côté des femmes, ainsi que ceux des autres lignes de la maison de La Marck, prétendirent à la succession. Il en résulta une contestation qui ne. se termina qu’en 1624, et dont le résultat fut le partage de toutes les possessions de la maison de Clèves entre la maison de Brandebourg et la maison Palatine. Cet état de choses dura jusqu’en 1794, époque à laquelle la partie occidentale du duché de Clèves fut conquise par les Français. Cette conquête fut sanctionnée par le traité de Lunéville. En 1805, la partie orientale fut également cédée à la France, et incorporée au grand-duché’de Berg, nouvellement formé. Par le traité devienne, en 1815, tout le duché, à l’exception de quelques districts cédés à la Hollande, fit retour à la Prusse.

CLÈVES (Marie de), duchesse d’Orléans, femme poète, née en 1426, morte à Chauny en 1487. Elle était fille du duc de Clèves, Adolphe IV, et de Marie de Bourgogne, fille de Jean-sans-Peur. En 1440, ayant quinze ans à peine, la belle Marie de Clèves épousa Charles d’Orléans, que ses poésies ont rendu si célèbre, et qui revenait d Angleterre après y avoir subi une longue captivité. Charles, alors âgé de cinquante ans et déjà veuf de deux femmes, était médiocrement fait pour plaire à Marie de Clèves. Elle le suivit touterois en Italie lorsqu’il essaya, en 1447, avec les secours du duc de Bourgogne, de prendre le Milanais, sur lequel il avait des droits par sa mère Valentine de Milan. Cette tentative ayant complètement échoué, il revint en France (1448), et y vécut d’une vie oisive, calme, opulente, cultivant les lettres et attirant autour de lui les lettrés. Grâce à ses immenses revenus, sa maison devint une véritable cour, dont Marie de Clèves fut la reine. « Les goûts de la duchesse étaient, dit Vallet de Viriville, ceux d’une dame amoureuse, pour employer une expression propre de l’époque, c’est-à-dire adonnée aux inclinations d’un cœur noble et tendre, ainsi qu’aux exercices réservés à l’aristocratie et aux occupations d’un esprit cultivé. ■ Elle aimait avec passion la chasse, la musique, les représentations dramatiques, la peinture. À ces goûts tout mondains, elle alliait des pratiques de dévotion, et elle se livrait à des œuvres pies fort multipliées. Devenue veuve en 1483, elle administra les biens de ses enfants, dont l’un devait être Louis XII, et se maria vers 1480 avec un simple gentilhomme artésien, plus jeune qu’elle, paraît-il, et nommé Jean de Rabodanges.

Marie de Clèves ne se bornait pas à aimer la littérature, elle la pratiquait. Elle composa des poésies dans lesquelles on trouve les qualités qui distinguent le style de son mari. Deux de ses compositions nous sont parvenues. Pour donner une idée de sa manière, nous citerons les vers suivants d’un rondel :. En la foresl de Longue-Attente

Entrée suis en une sente,

Dont oster je ne puis mon cœur, Pourquoi je viz. en grant douleur Par fortune qui me tourmente.

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Ay-je donc tort si me garmente

Plus que nulle qui Boit vivante ? Par Dieu, nenni ! veu mon malheur ; Car ainsi m’atst mon créateur,

Qu’il n’est peine que je ne sente En la forest de Longue-Attente ! Marie de Clèves s’était créé une importante bibliothèque ; elle entretenait à ses frais de jeunes clercs aux universités de Paris et d’Orléans, et avait fait don d’un local pour les grandes écoles de l’université de Rouen.

CLÈVES (Sibylle db), femme de l’électeur de Saxe Jean-Frédéric, surnommé e-Magnanime, née en 1510, morte le 2 février 1554. Elle est l’une des femmes qui contribuèrent le plus à la propagation de la Réforme. Elle embrassa les doctrines de Luther en entrant par son mariage dans la maison de Saxe, Jean Stolzen trace ainsi son portrait : « Humble, charitable, compatissante, la duchesse oubliait son rang élevé pour secourir de sa propre main les malheureux ; les petits enfants éveillaient tout particulièrement ses sympathies ; les persécutés, les chrétiens errants étaient sûrs de trouver en elle une amie Infatigable ; tout disciple de son maître devenait son frère ; faire connaître sa parole, être une bonne souveraine, une fidèle épouse, une mère tendre, tel était son désir ; elle marcha jusqu’à la fin dans la foi, dans la chasteté, dans la sainteté. »

Sibylle avait de fréquents entretiens avec Luther ; la demeure hospitalière de l’électeur était toujours ouverte au réformateur. Ainsi s’établit entre la duchesse et lui une amitié inébranlable. On a quelques lettres échangées entre eux. Un jour, Sibylle, inquiète sur la santé du réformateur, lui adressa des lignes affectueuses ; Luther répondit : « Que la grâce et la paix soient avec vous en Notre-Seigneur, très-bonne, très-respectable et aimable princesse ! J’ai reçu la lettre que Votre Grâce a bien voulu m’écrire, et je vous remercie humblement de la bonté avec laquelle vous vous informez de moi, de ma femme et de mes chers enfants. Nous allons bien, grâce à Dieu, mieux que nous ne le méritons certainement. Je souffre, il est vrai, de la tête, mais je n’en puis être surpris : la vieillesse est sujette à des souffrances et à des faiblesses. J’ai assez vécu ; veuille le Seigneur envoyer bientôt l’heure bénie où je laisserai ce corps mortel entrer dans la poussière du sépulcre. Je ne désire pas rester plus longtemps dans ce monde pour voir le mal qui s’y commet. » Et un peu plus loin : « Nous savons que Dieu écoute nos paroles et qu’il y répondra en temps convenable. La Bible et la prière sont deux joyaux d’indéfinissable valeur que ni le diable ni le pape et ses adhérents ne peuvent posséder, ’ ce qui les rend plus pauvres que le plus misérable mendiant de la terre... »

L’horizon se chargeait de nuages ; l’ambitieux Charles-Quint s’apprêtait à détruire la puissance des princes allemands pour augmenter la sienne. En 1546, la guerre de Smalkalde éclata. L’électeur Jean-Frédéric, à la tête de l’armée confédérée, essuya un échec complet à Muhlberg, le 24 avril 1547, et tomba au pouvoir des vainqueurs. Les impériaux continuèrent leur campagne, espérant prendre sans peine Wittemberg ; mais Sibylle avait tout préparé pour la lutte, fortifié la place et inspiré aux soldats la résolution de mourir plutôt que de se rendre. Charles-Quint désespéra de prendre la ville d’assaut, et, ayant fait ouvrir des tranchées, il la mit en état de siège, et convoqua aussitôt, au mépris de la constitution allemande, une cour martiale, composée d’Espagnols et d’Italiens, et présidée par le sanguinaire duc d’Albe. Jean-Frédéric fut condamné à mort, sans même être appelé à comparaître, le 10 mai 1547. Cette sentence fut portée en même temps à "Wittemberg, où était Sibylle, et dans la prison de l’électeur. Sibylle, au désespoir, envoya immédiatement un courrier à son mari, le suppliant d’accepter les conditions de Charles-Quint, quoi qu’il dût lui en coûter. « Sacrifiez tout, disaitelle, tout, excepté votre foi I » C’est ce qu’il fit. L’électeur sacrifia sa liberté, ses États, son bonheur ; il renonça à tout, excepté à sa foi qu’il ne voulut pas renier. Quelques jours après, le vainqueur fit son entrée à Wittemberg. Sibylle vint se jeter à ses pieds, et demanda la liberté de son mari ; elle n’obtint que de passer huit jours avec lui, puis la séparation eut lieu.

En attendant des jours meilleurs, Sibylle vécut dans la retraite et se plongea dans la lecture des livres de Luther et dans la méditation de l’Écriture. Une correspondance touchante s’établit entre elle et son époux. Enfin, après cinq années de deuil, la délivrance arriva. Charles-Quint, voulant tourner ses efforts contre la France, eut besoin de l’appui des princes allemands, et ce fut alors qu’il rendit la liberté à Jean-Frédéric (août 1552).-Sibylle, dans les transports de sa joie, courut au-devant de son époux et tomba évanouie à ses pieds. Arrivés à "Weimar, ils plièrent le genou pour rendre grâce à Dieu de ce retour heureux. Une année entière s’écoula dans la joie. Au commencement de l’année 1554, Sibylle se mit au lit, supporta sans se plaindre une maladie douloureuse et s’éteignit un soir

Îendant qu’on lui répétait ces paroles de saint ean ; « Dieu a tellement aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. » Elle fut inhumée devant le grand

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aatel, dans l’église paroissiale de Weimar, L’électeur avait dit, en recevant ce coup douloureux : « Recommandez aux maçons de préparer une seconde place à côté de la duchesse ; je sens que je ne lui survivrai pas, et je veux reposer dans.le même tombeau. » Il mourut en effet onze jours après celle qu’il avait si tendrement aimée.

CLÈVES (Anne de), sœur de la précédente et femme de Henri VIII, roi d’Angleterre. Elle épousa ce prince en 1539, et lui inspira dès le premier abord une aversion qu’il ne put jamais surmonter. Ce sentiment ne fit que s’accroître avec le temps, et Henri finit par contraindre l’assemblée du clergé, les lords et les membres des coinmunes à déclarer la nullité de son mariage.

Ciève» (portrait b’Anne db), tableau d’Holbein, au musée du Louvre. On pense que ce portrait est celui qu’Holbein fut chargé d’aller peindre en Flandre, par ordre de Henri VIII, à qui les protestants voulaient faire épouser Anne de Clèves. Trompé par l’habileté du peintre et poussé par Thomas Cromwell, un de ses conseillers, Henri VIII se décida à ce mariage. Mais quelle fut sa colère, quand il vit Anne de Clèves en personne I « C’est une jument de Flandre que vous m’avez fait épouser la Flanders malç), s’écria-t-il ; ce n’est pas la Vénus que m’avait représentée Holbein. » Heureusement pour ce dernier, l’orage qui devait éclater sur lui éclata sur Thomas Crom-well, qui, peu de temps après, paya de sa tête le succès de sa négociation. À dire vrai, si le portrait du Louvre est bien celui qu’Holbein peignit pour le roi, nous devons reconnaître qu’il ne donnne pas précisément l’idée d’une Vénus, malgré toute l’adresse de l’artiste pour mettre en relief les charmes de la princesse, comme les mains, par exemple, placées l’une dans l’autre, et qui sont vraiment belles. Ce portrait est plus petit que nature, sans doute, dit M. Charles Blanc, parce que le peintre, en diminuant les proportions, comptait dissimuler le peu d’agrément d’une personne qui était pesante, épaisse et dépourvue de grâce. Le charme qu’il ne pouvait mettre dans les traits, Holbein le mit dans la délicatesse de l’exécution, dans la finesse des mains, chargées de bagues, dans la richesse du costume, en velours nacarat garni de galon d’or, et dans les perles et les pierreries d’un large bonnet en drap d’or, qui rapetisse le visage et l’épatement du nez. » Ajoutons que la princesse est debout, vue de face et jusqu’aux genoux ;, sa robe, serrée un peu au-dessous des seins par une ceinture, a de larges manches et emprisonne étroitement la poitrine, dont les formes, du reste, ne manquent pas d’ampleur. Ce portrait est peint sur vélin collé sur toile ; il a fait partie de la collection de Louis XIV, et a été gravé récemment sur bois par M. J. Robert, dans l’Histoire des peintres de toutes les écoles.

CLÈVES (Marie de), princesse de Condé, fille de François Ier duc de Nevers, née en 1553, morte en 1574. Elle fut élevée dans la religion calviniste. Quand elle parut à la cour de Charles IX, les poètes, inspirés par sa beauté, la célébrèrent à l’en.vi sous le nom de la belle Marie. Henri III, alors duc d’Anjou, s’éprit pour elle d’une passion violente, et la différence de religion l’empêcha seule de l’épouser. En 1572, elle fut mariée à son cousin germain, Henri I< ?’, prince de Condé, abjura le calvinisme après la Saint-Barthélémy, et mourut en couches en donnant le jour à une fille.

Claies (la princesse de), roman de Mme de La Fayette. V. princesse.

CLEW, baie sur la côte occidentale de l’Irlande, comté de Mayo, dans l’océan Atlantique ; longueur, 17kil., sur lOkilom. de large ; elle offre un havre sûr, et renferme un grand nombre d’îles et d^îlots.

CLEYER (André), médecin et botaniste allemand, né à Cassel vers le milieu du xvne siècle. Il fut attaché, en qualité de médecin, à la Compagnie hollandaise des Indes, se rendit à Batavia, explora la Chine et le Japon, et recueillit des observations intéressantes sur les plantes curieuses de ces contrées. On a de lui un grand nombre de mémoires insérés dans les Ephèmérides de l’Académie des curieux de la nature : Il a publié, en outre : Herbarium parvum siniacis vocabulis inscrits constans (Francfort, 1680) ; Clavis medica, ad Chinarum doctrinam de pulsibus (1680), et Spécimen medicinœ sinicœ, siue opuscula medica ad mentem Sinensium (1682, in-4«).

CLÉYÈRE s. f. (klé-iè-re). Bot. Genre d’arbustes toujours verts, de la famille des ternstrémiacées, tribu des ternstrémiées, comprenant plusieurs espèces, qui croissent dans les régions chaudes de l’Asie : Le type de ce genre est la cléyère du Japon. (C. d’Orbigny.)

CLEYN (François), "peintre danois, né à Rostock, mort en 1658, Il compléta ses études en Italie, travailla quelque temps pour le roi de Danemark, Christian IV, puis se rendit en Angleterre, sur la demande de Jacques I°r, qui lui accorda une pension de 100 liv. sterl. (2,500 fr.), Cleyn acquit une grande renommée dans ce pays. Il composa de remarquables dessins pour la manufacture de tapis établie à Morlack par Francis Crâne, et orna de peintures plusieurs hôtels, notamment les hôtels de Somerset et de Rolland. Un assez grand nombre de ses peintures d’histoire et do ses paysages ont été gravés par Hollard et d autres artistes.

CLEYNAERTS (Nicolas), philosophe allemand. V. Clénart,

CLEYRIE s. f. (klé-rl). Bot. Syn. de »ia- LION, genre de légumineuses.

CLEYTON (Robert), théologien. V. Clayton.

CLIANTELLE s. f, (kli-an-tè-le — corrupt. de chrysanthème). Bot. Nom vulgaire du chrysanthème de l’Inde.

CLIANTHE s. m. (kli-an-te — du gr. kleos, gloire ; anthos, fleur). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des légumineuses, tribu des lotées, comprenant une seule espèce, qui’ croît à la Nouvelle-Zélande : Le cliauthe cramoisi est un bel arbrisseau d’ornement. (C. d’Orbigny.)

CLIBADION s. m. (kli-ba-di-on — du gr. klibadion, nom de plante). Bot. Genre de plantes, de la famille des composées, tribu des sénécionées, comprenant quelques espèces qui croissent dans l’Amérique tropicale.

CLIBANAIRE s. m. (kli-ba-nè-re — lat. clihanarius, même sens ; du grec klibanos, four de campagne). Antiq. Soldat entièrement cuirassé ; se disait particulièrement de certains cavaliers perses qui étaient, aussi bien que leurs chevaux, revêtus d’une armure complète : Les Gaulois eurent aussi leurs cLibanaires. (De Chesnel.)

GLIBANE s. m. (kli-ba-ne — du gr. klibanos, four). Petit four portatif, en métal ou en terre, dont on se sert dans les opérations chimiques.

— Antiq. Sorte de vase en terre cuite, criblé de trous, qui servait à cuire le pain.

CLIC-CLAC s. m. (klik-klak — onomat.). Claquement du fouet ou bruit successif d’un objet qui vole en éclats : Enfin, sur les quatre heures, le cxic-clac d’un postillon se fit entendre. (Balz.) Aux cris des citoyens qui succombaient se mêlait le clic-clac frêle des vitres de tout un quartier qui se brisaient. (M. Aycard.)

CLICE s. m. (kli-se). Sabre turc long et recourbé. Syn. de clich.

GLICh s. m. (klich — mot turc). Sabre turc à lame courbe, pointue, médiocrement longue et tranchante d’un seul côté, il Agime clich, Sabre-qui est surtout, en usage chez les Persans, sorte de clich très-courbe et un peu arrondi par le bout. Il est quelquefois désigné sous le nom de sabre à la mameluk, parce que les mameluks le portaient à l’époque de

I expédition française d’Égypte.

CLICHAGE s. m. (kli-cha-je — rad. clicher). Typogr. Art ou action de clicher : Le clichage d’une planche, d’une page, d’une gravure sur bois.

— Min. Appareil établi à l’orifice d’un puits d’extraction pour maintenir les cages en place, pendant qu’on retire les berlines pleines et qu’on introduit les berlines vides.

II se composé d’un certain nombre de taquets ou de verrous mobiles, qui, au moment où chaque cage est arrivée au point convenable, se placent sous elle, soit d’eux-mêmes, soit par l’action d’un levier à main, et l’empêchent ainsi, en cas de rupture du câble de suspension, de retomber dans le puits.

— Encycl. Typogr. On donne le nom decîichage à toute opération qui a pour but de reproduire un objet plan au moyen d’une empreinte dans laquelle on coule un métal fusible. La première application du clichage a été faite à l’imprimerie. En effet, de bonne heure on reconnut les désagréments que présente dans certains cas l’emploi des caractères mobiles, et les avantages qu’offrirait une planche moulée. Sur cette planche, en effet, il est possible de corriger les fautes qu’on découvre ultérieurement, sans s’exposer à en commettre de nouvelles, ce qui est recueil des corrections faites avec les caractères mobiles. D’un autre côté, pour garder la composition d’un ouvrage quelque peu étendu, il fallait qu’une imprimerie possédât un matériel de caractères immense, ce qui augmentait de beaucoup les frais d’impression, et par conséquent était un empêchement à la vulgarisation, les livres étant d’un prix assez élevé. Toutes ces considérations ont amené les imprimeurs à chercher a remédier à ces inconvénients ; le clichage répond à tous les besoins. On a beaucoup discuté pour savoir à qui appartenait le premier essai de clichage ; on en a longtemps attribué l’honneur aux Anglais, mais voici des documents authentiques qui prouvent que la première tentative est due à l’imprimeur français Valleyre. Lottin assure que, dès la fin du xviio siècle et au commencement du xvme, cet imprimeur se servait, à Paris, de planches fixes pour imprimer les calendriers que l’on place en tête des livres d’église. Ce fait est vérifié par l’existence de ces planches elles-mêmes, qui sont, l’une chez Firmin, Didot, les deux autres chez l’imprimeur Marne. Ce sont des tables en cuivre fondu de om,097 de longueur sur on-,056 de largeur et om,003 de hauteur. L’inspection montre facilement le procédé que l’on a dû employer pour les obtenir. On composait la page en caractères mobiles, puis on l’enfonçait soit dans de l’argile, soit dans du sable ; on avait ainsi un moule dans lequel on coulait du cuivre fondu. Ce procédé péchait par bien des côtés ; car, outre les aspérités cjue le mauvais choix de la matière dont on tuisait le moule produisait sur la planche,

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