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CHOU

CHOUCROUTER v. n. ou intr. (chou-krou-té — rad. choucroute). Pop. Manger de la choucroute.

— Par ext. Parler allemand ; vivre avec des Allemands.


CHOUCROUTEUR s. m. (chou-krou-teur — rad. choucrouter). Pop. Mangeur de choucroute. || Allemand.


CHOUDET s. m. (chou-dè — rad. chouc). Ornith. Nom vulgaire du moyen duc.


CHOUDIEU (Pierre), conventionnel montagnard, né à Angers, mort en 1840. Il fut successivement accusateur public près le tribunal de Maine-et-Loire, député à l’Assemblée législative, enfin représentant du peuple à la Convention nationale. Il vota la mort du roi, contribua à la chute des Girondins, montra beaucoup d’énergie dans ses missions en Vendée et à l’armée du Nord, lutta contre la réaction thermidorienne et fut décrété d’accusation pour sa prétendue complicité dans le mouvement insurrectionnel du 12 germinal an III. Détenu au château de Ham, il recouvra la liberté lors de l’amnistie du 4 brumaire, et fut plus tard une des victimes choisies par la police consulaire, parmi les patriotes, pour expier l’attentat royaliste de la machine infernale. Il fut assez heureux pour échapper à la proscription, vécut quelques années en Hollande, rentra sous l’Empire, et fut de nouveau banni comme régicide sous la Restauration. Il séjourna en Belgique jusqu’à la révolution de 1830.


CHOUDJAA-EL-DOULAH, nabab de l’empire mogol dans l’Inde, né à Delhi en 1729, mort en 1775. I ! déclara la guerre aux Anglais en 1763, mais fut vaincu, près du Bakchar, par le général Munro. Un Français, le chevalier Gentil, lui ménagea néanmoins, avec le général Carnac, un traité qui le remit en possession de ses États. Il organisa alors son armée à l’européenne, eut l’adresse de calmer les soupçons des Anglais, et en obtint même des secours pour écraser les Rohyllahs, qui l’avaient trahi dans la guerre précédente. Il fut lo meilleur ami des Français dans ces contrées lointaines.

CHOUE s. f. (chou-anc. haut allem. cliouch, chouette). Ornith. Nom vulgaire des oiseaux, de nuit, dans plusieurs parties de la France. Il Choue cornerotte, Nom de la hulotte en Bourgogne :

CKOUÉ s. m. V. CHOU.

CHOUÉDE, ministre de l’empereur de Chine Khian-I.oung. Il était depuis longtemps gouverneur de Pékin, lorsqu’il fut chargé de suivre l’armée chinoise qui combattit en 1759 les Eleuths, et de prendre la direction.spéciale des subsistances. Ses ennemis profitèrent de son absence pour le perdre dans l’esprit de l’empereur, qui donna l’ordre de le faire périr. Fort heureusement pour Chouédé, un des ministres, qui était son ami, obtint un sursis pendant leq’uel son innocence fut reconnue. Rappelé près de l’empereur, il reçut de celui-ci le titre de premier ministre, et jouit jusqu’à sa mort de la faveur de ce prince.

CHOUER v. a. ou tr. (chou-é). Faire échouer ; éluder ; tromper. Il Vieux mot.

CHOUET (Jean-Robert), philosophe protestant, né à Genève en 1642, mort en 1731. A vingt-deux ans, il obtint au concours la chaire de philosophie de Saumur, fit adopter la philosophie de Descartes par l’Académie de cette ville, puis par celle de Genève, où il avait été appelé comme professeur, en lijG9. Il y compta Bayle au nombre de ses disciples. Nommé conseiller de la République en 1S36, il fut chargé de diverses négociations politiques, et s’en acquitta avec autant de prudence que d’habileté. On a de lui une Logique, en latin (1672) ; des thèses physiques : De varia astrorum luce (1674) ; un Mémoire succinct sur la réformation ; des Recherches sur l’histoire de Genève, restées manuscrites, mais dont Spon a tiré parti pour son Histoire de Genève ; une Lettre sur un phénomène céleste, etc.

CHOUETTE s. f. (chou-è-te — dimin. de . choue). Ornith. Nom donné par les uns à tous les rapaces nocturnes, et par d’autres à un genre appartenant au même ordre : La plupart des chouettes, ennemies de la lumière du jour, ne quittent guère leur retraite qu’au crépuscule et au clair de la lune. (Gérard.)

Chouette rouge, Nom vulgaire du choquart. Il Chouette de mer, Nom vulgaire du lump.

— Argot. Être chouette, Être pris par la police, par la gendarmerie.

— Jeux. Sorte de jeu analogue au jeu d’oie, n Joueur qui joue seul contre deux autres. Au billard, quand on joue à trois, chacun est | chouette, fait la chouette à son tour, il Se ; dit aussi familièrement d’une personne qui tient téta à plusieurs : Si vous parlez tous d ! la fois, il faudra que je vous fasse la chouette. Ma correspondance avec la duchesse de Choiseul et sa compagnie est très-aclive ; je fais la | chouette à trois personnes : à elle, à l’abbé I Barthélémy et au baron de Gleicheu. (Mme du I Deffand.) « Trictrac à la chouette. Partie de ’ trictrac à écrire l’on joue deux contre un. Ce sens est une allusion aux attaques que les oiseaux dirigent souvent en troupe contre uneseule chouette.

— Numism. Nom donné, dans l’antiquité, h la monnaie d’Athènes, parce qu’elle avait

IV.

CHOU

I souvent pour type une figure de chouette, oiseau consacré à Minerve. Dé là le proverbe latin : Multœ noctuœ sub ceramico cubant, il y a beaucoup de chouettes sous les tuiles, quand on voulait parler d’argent caché dans une maison. On sait que le Céramique, qui désigne accidentellement un toit, était un quartier d’Athènes.

—’Entom. Nom vulgaire de la chenille du séneçon et d’une noctuelle.

— Iehthyol. Chouette de mer, Nom vulgaire

du lump.

— Encycl. On donne vulgairement le nom de chouette à tous les rapaces nocturnes que Linné avait compris dans son grand genre strix, et dont les naturalistes modernes ont formé la famille ou tribu des strigidées. Le genre chouette proprement dit (, ulula) est aujourd’hui le type de la sous-famille ou groupe des ululinés. Ses caractères essentiels sont : bec court, large à la base, presque entièrement caché sous les plumes frontales, comprimé latéralement, incliné dès son origine jusqu’à la pointe ; tarses courts, robustes, recouverts en entier de plumes ; doigts tantôt partiellement, tantôt tout à fait emplumés, et, dans le premier cas, recouverts d’écaillés à la partie inférieure, qui est dépourvue de plumes ; ongles vigoureux, crochus et acérés. Ce genre, ainsi caractérisé, ne comprend que six espèces, parmi lesquelles nous distinguerons seulement la chouette cendrée et la chouette nébuleuse.

La chouette cendrée, appelée aussi grande chouette grise de Laponie, atteint presque la taille du grand-duc. Elle vit, dit-on, sous les latitudes les plus septentrionales de l’Europe et de l’Amérique. Sa large face est toute couverte de longues plumes d’un gris pur, rayées de bandes brunes et encadrée d’un grand cercle de plumes noirâtres. Toutes les parties supérieures, les ailes et la queue sont d’un gris pur, marqué de taches et de zigzags d’un brun terne. Les rémiges et les pennes de la queue portent de larges bandes brunes en zigzag, plus ou moins foncées. Les parties inférieures présentent des mèches brunes irrégulièrement disposées sur un fond blanchâtre. Le bec est jaune et caché presque entièrement dans les plumes de la face. Les pieds sont emplumés jusqu’aux ongles. Les mœurs de cette espèce sont à peu près inconnues.

La chouette grise du Canada, qu’on appelle aussi chouette nébuleuse, est d’un brun roussàtre en dessus, avec des taches et des raies blanchâtres placées les unes au-dessus des autres, sur les côtés du manteau. La face, cendrée, présente des raies circulaires brunes, plus foncées dans le bas et sur les côtés. Le devant du cou, ainsi que la poitrine, sont rayés transversalement de brun. Les autres parties sont parsemées uniformément de taches brunes sur fond roussâtre. Le bec est jaune comme dans l’espèce précédente. L’iris est brun suivant Temminok, et jaune d’après Vieillot. La femelle est un peu plus forte que le mâle, avec plus de blanc et des taches plus foncées dans les parties inférieures. Cette chouette habite l’Amérique du Nord et accidentellement les contrées les plus septentrionales de l’Europe. Elle se nourrit de petits mammifères et d’oiseaux. Son cri : vaah, vaaha, est comparé par Audubon au rire affecté d’un dandy.

Cboucito (la), personnage des Mystères de Paris, d’Eugène Sue. C’est un des types les plus repoussants du monde hideux évoqué par le grand romancier. La férocité du Maître d’école a une certaine grandeur ; la frénésie Sanguinaire du Chourineur se comprend jusqu’à un certain point ; mais la sournoise et cruelle lâcheté de cet être immonde qui s’appelle la Chouette révolte et soulève le cœur. On voudrait écraser cet oiseau de mauvais augure qui torture à plaisir, d’abord Fleurde-Marie, puis plus tard le Maître d’école devenu aveugle. Et pourtant, on sent que la Chouette a été copiée sur le vivant. — Le mot Chouette est passé dans la langue populaire pour désigner une femme qui réunit quelques-uns des caractères du personnage d’Eugène Sue.

CHOUETTE adj. (chou-è-te). Pop. Joli, beau, distingué, parfait en son genre : C’est une créature huppée, cossue et très-caovKTTE, qui me chérit et me le prouve. (X. de Montépin.) Peste/ une mercière qui fait des aquarelles : c’est chouette ! (Biéville.) La princesse était parfaitement élevée, ayant reçu mie des plus chouettes instructions, dans un couvent de la rue de Sèvres. (A. Gandon.) Lois, t’as là une casquette un peu chouette. (Gavarni.) Bile est chouette, votre eau-de-vie. (H. Monnier.) Au temps de Itabetais, on comparait une jolie chose à uns chouette, h On dit aussi quelquefois, mais plus rarement, chouet-

TAUD et CHOUETT.S.RD.

CHOUETTEMENT adv. (chou-è-te-manrad. chouette). D’une manière distinguée, superbe : Je sais qu’il paye chouettement, je vais le servir idem. {A. Bourgeois.) L’empereur était CHOUETTEMENT logé, on peut dire que c’était rupin chez lui. (Villemot.) Il Cet adverbe est populaire et même vulgaire.

CHOU-FLEUR S. m. Bot. V. CHOU.

CHOUFLIQUEUR s. m. (chou - fli-keur), Argot. Mauvais ouvrier typographe.’

CHOUGUET s. m. (chou-ghè). Techn. Bil CHOU

lot sur lequel le.tréfileur rabat les filières. On’ dit aussi chouquet.

CHOUÏSKI, nom d’une famille russe, dans le gouvernement de Vladimir, qui se mêla à diverses révolutions de palais au xvio et au xvho siècle. Le plus célèbre des Chouïski est Vassili ou Basile, fils d’Ivan, qui avait été conseiller de régence pendant la minorité de Fœdnr. Vassili Chouïski devint l’âme d’une conspiration qui renversa le faux Dmitri, parvint à se faire élire à sa place, et régna de 160G à ifilO. Manquant de l’énergie et des talents nécessaires pour se maintenir au pouvoir, il eut à lutter contre les boyards, qui refusaient do lui obéir, contre de nouveaux imposteurs qui surgirent, et contre les Polonais qui envoyèrent une armée pour attaquer Moscou. Abandonné de ses sujets, il se retira sans combattre et alla terminer ses jours à Gostynine.

Chou-King (i.e), c’est-à-dire le Livre par excellence, traité de morale et de politique en exemples, par Confucius. Quelques critiques prétendent que l’illustre philosophe chinois n’a formé le Chou-King que des extraits qu’il avait faits des anciennes annales chinoises, dont l’étude l’avait occupé pendant vingt ans. Ce livre, dont aucune traduction ne peut rendre l’énergique laconisme, fait encore l’admiration des Chinois, qui n’en ont pas de plus beau et de plus révéré. Ce n’est pas, comme l’ont cru quelques écrivains, un livre d’histoire, mais simplement un livre de morale. Le but que se proposa Confucius en le rédigeant fut de conserver les vrais principes de l’ancien gouvernement chinois et les maximes fondamentales de la morale politique, en réunissant dans un même ouvrage les discours et les règles de conduite qu’avaient tenus les empereurs, les ministres et les sages de la haute antiquité. Le Chou-King commence à l’empereur Yao, qui monta sur le trône l’an 2357 avant notre ère, et finit à l’an 624 avant. Jésus-Christ.

CHOUL (Guillaume et Jean du), v. Du-’ choul.

CHOU-LÀ interj. V, chou.

CHOULANT (Louis), médecin allemand, né à Dresde en 1791. Il se fit recevoir docteur en 1817, pratiqua quelque temps à Altenbourg, puis revint en 1821 dans sa ville natale, où il est devenu successivement professeur de thérapeutique, directeur de clinique, directeur de l’Académie de médecine (1842), conseiller référendaire de la section médicale au ministère de l’intérieur, etc. Praticien habile et professeur distingué, M. Choulant est en outre un écrivain fécond, dont les ouvrages sont très-estimés. Les principaux sont : Instructions pour écrire les ordonnances (1825) ; Manuel pour servir à l’étude des ouvrages de l’ancienne médecine (1828) ; Introduction à l’étude de (a médecine (1829) ; Manuel de la pathologie et de la thérapeutique spéciales de l’homme (1831) ; Instructions pour l’exercice de la médecine (1836) ; Annales historico-littèraires de la médecine allemande (1838-1840) ; Biblioiheca medico-historica (1841) ; Histoire et bibliographie des descriptions anaiomiques (1852) ; la Crûnioscopie à l’usage des gens du monde, etc., 1844), etc. M. Choulant a également donné plusieurs bonnes éditions, entre autres celles des Carmina medica, deyE. Corboliensis : la Syphilis de Fracastor ; la Theoria medica vera de Suilil, etc.

CHOULER v. n. ou intr. (chou-lé). Jouer au ballon. Il Vieux mot>

CHOULTRY s. m. (choul-tri). Caravansérail d’Asie. C’est le môme mot que chauderie.

CHOULX s. m. (chou). Bot. Ancienne orthographe du mot chou.

CHOUMAGDINE (îles), groupe d’Iles do l’océan Pacifique boréal, sur les côtes de l’Amérique russe, près de l’extrémité S.-E. de la presqu’île Alaschka, par 55° de lat. N. et 1G30 de long. 0. Ce groupe comprend treize îles, dont les principales sont habitées par quelques chasseurs russes, qui y font une abondante provision de peaux de loutre. Le nom de Choumaguine fut donné à ces îles à cause d’un matelot de ce nom qui y fut enterré lors de l’expédition du navigateur Behring.

CHOUMAQUE s. m. (chou-ma-ke —allem. Schumacher, même sens). Argot. Savetier.

CIIO17MARA (François-Marie-Théodore), ingénieur et écrivain français, né en 1787. Il entra, en sortant de l’École polytechnique, dans le corps du génie militaire, et quitta lo service avec le grade de chef de bataillon. On a de lui plusieurs écries, donc les principaux sont : Considérations sur les effets de l’artillerie dans la défense des places (Paris, 182G) ; Mémoires sur la fortification (1827) ; Considérations militaires sur les Mémoires du maréchal Sachet (183S) ; Résumé historique des échecs éprouvés par les armées britanniques de 1792 à 1814 (1844) ; Théodore ou Cinquanteneuf ans de la vie d’un homme de tête et de cœur (1S40), etc.

CHOUMER v. n. ou intr. (chou-mé). Ancienne orthographe du mot chômer.

CHOUMLA, ville de la Turquie d’Europe, dans la Bulgarie, pachalik et à 85 kilom. S.-O. de Silistrie, à 100 kilom. S.-E. de Routschouk, h 80 kilom. 0. de Varna, sur le versant sep CHOU

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tentrional des Balkans, entre ces monts et le Danube inférieur ; 30,000 hab. Archevêché grec ; fabriques de poterie d’étain-, soieries et cuirs. Ce qui fait le principal intérêt de Choumla, c’est sa formidable position militaire, qui a si longtemps arrêté les Russes dans la guerre de 1828-1829. La ville est placée dans une cavité cratériforme qui s’ouvre vers J’E. ; elle est peu attrayante à parcourir, bien qu’elle fasse de loin un fort bel effet, avec ses cinquante minarets, ses grandes mosquées et ses casernes spacieuses. Le plateau que domine Choumla n’est pas d’une très-grande élévation (100 à 130 m. au-dessus des terrains environnants) ; mais plusieurs vallons, qui bordent ses pieds, lui forment des fossés naturels, et cette position ardue permet à une armée, même médiocre, pourvue d’une bonne artillerie, de repousser l’attaque de troupes bien supérieures en nombre. Cette position formidable a été fortifiée encore en 1836, et en 1851 par Omer-Pacha. Choumla est aujourd’hui, avec Varna, la clef de Constantinople du côté de la terre.

Chonn, personnage imaginaire, chez les Péruviens, qui avait un corps sans os et sans muscles, ce qui ne l’empêchait pas d’abaisser Jes montagnes, de combler les vallées et de se frayer un chemin dans les lieux inaccessibles. Ce fut lui qui créa les premiers habitants du Pérou. Il vmt, d’après les Péruviens, des parties septentrionales du monde, et il était adoré chez eux comme une divinité bienfaisante.

CHOU-NAVET S. m. Bot. V. CHOU.

CHOUO-TOUNG-FANG-CllOUO, favori de l’empereur Han-ou-ti. V. TouNG - FangChouo.

CHOUPER v.n, ou intr. (chou-pé). Ancienne orthographe du mot chopper.

CHOU-PILLE ou CHOUFILLE interj. (choupi-lle ; Il mil.) Chass. V. enou.

— s. m. Chien qui ne quête que sous la fusil.

CIIOUPPES (’Aimard, marquis de), général français, né en J612, mort en 1677. Il entra au service en 1628, fit les campagnes de la fin du règne de Louis XIII, et reçut} en 1643, le grade de lieutenant général d’artillerie. Pendant la Fronde, il se rangea dans le parti du prince de Condé, mais il ne tarda pas à faire sa soumission au jeune Louis XIV, et devint lieutenant général du Roussillon, puis commandant de Belle-Isle-en-Mer. Il a laissé des Mémoires qui vont de 1625 à 10C0 et qui ont été publiés à Paris en 1753.

CHOUQUE s. f. (chou-ke). Forme ancienne du mot souche.

CHOUQUET s. m. (chou-kè — dimin. du vieux fr. choque, souche). Billot de bois sur lequel îe bourreau achevait de couper une tète qu’il avait seulement entamée avec la hache.

— Mar. Large pièce de bois, quelquefois de fer, qui sert à assembler un mât supérieur avec un mât inférieur : Il serait avantageux ; d’adapter une mortaise de chaque côté dans l’épaisseur des chouquets, pour recevoir un réa en fonte ayant son essieu en fer, et servir à passer les guinderesses. (Willaumez.)

— Techn. Billot sur lequel on rabat les filières, dans les tréhleries. Il On dit aussi chouguet.

— Encycl. Mar. La face inférieure du chouquet offre une mortaise profonde, qui reçoit le tenon carré de la tète du mât inférieur, et il est percé circulairement pour le passage du mât supérieur. Les chouquets portent les noms des mâts auxquels ils appartiennent. Celui de beaupré diffère des autres : il a deux ouvertures, l’une circulaire, qui sert de passage au bâton de foc, et l’autre demi-circulaire, qui ceint la tête du mât de beaupré. Il est quelquefois en fer.

CHOUQUETTE s. f. (ohou-kè-te — dimin. de choue). Ornith. Un des noms vulgaires du choucas.

CHOU-RAVE. s. m. Bot. V. chou.

CHOURIN s. m. (chou-rain). Argot. Couteau d’assassin.’Ce mot n’est qu’une corruption de surin introduits par les littérateurs.

CHOURINÉ, ÉE (chou-ri-né). part, passé du. v. Chouriner : Voyageur chouriné.

CHOURINER v. a. ou tr. (chou-ri-né — rad. chourin, couteau). Argot. Tuer, assassiner. Corruption du mot surinek, qui est due aux romanciers.

CHOURINEUR s. m. (chou-ri-neur — rad. chouriner). Argot. Assassin : Le chourineur a perdu sa férocité comme un dogue mis au régime de la panade pendant six mois. (Th. Gaut.) Il Le vrai mot est surineur ; l’autre est un barbarisme introduit par les écrivains.

Chonriiicitr (le), un des personnages du grand roman d’Eugène Sue intitulé : les Mystères de Paris. Dans cette œuvre, où l’auteur a essayé de peindre la société contemporaine sous ses faces multiples, on voit s’agiter dans les bas-fonds fangeux, immondes, inconnus du Paris moderne, une multitude d’individualités intéressantes à divers titres : à côté de la Chouette hideuse, du féroce Maître d’école, da l’Ogresse et de la douce Fleur-de-Marie, on rencontre le Chourineur, qui, comme son surnom l’indique, est un assassin, forçat libéré après quinze ans de bagne. La nature de cet homme n’est pas complètement pervertie ;.

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