Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 3, part. 4, Chao-Chemin.djvu/87

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bre d’une commission chargée d’élaborer les lois organiques de l’armée et proposa, de concert avec Latrade, l’abolition des impôts sur les boissons, proposition qui fut votée par l’Assemblée (on sait que ces impôts furent rétablis par le gouvernement du président et par l’Assemblée législative). Réélu par le Puy-de-Dôme, Charras joua un rôle parlementaire extrêmement brillant dans l’opposition républicaine de la Législative, où les partis monarchiques avaient la majorité. Il vota contre l’expédition de Rome, contre la mise en état de siège de Paris au 13 juin et contre toutes les mesures réactionnaires prises par le gouvernement et par l’Assemblée. En même temps, il observait d’un œil vigilant tous les actes du président de la République et signalait avec énergie et persévérance ce qu’on nommait alors la conspiration de l’Élysée.

Mais, malgré ses avertissements réitérés sur l’imminence du coup d’État, il ne put amener la gauche et la montagne à voter en faveur de la proposition des questeurs, qui eût mis la force armée aux mains de l’Assemblée.

Au 2 décembre, Charras fut arrêté, enfermé à Mazas, puis à Ham, enfin expulsé de France et escorté jusqu’à Bruxelles par des agents de police français. Le 23 janvier 1852, un décret le raya des contrôles de l’armée ; il perdait ainsi le fruit de vingt-cinq ans de service, et, sans le modeste patrimoine paternel, il eût manqué de pain sur la terre étrangère.

Invité peu de temps après, par le préfet du Puy-de-Dôme, à prêter serment en qualité de membre du conseil général du département, il refusa énergiquement par une lettre imprimée en Belgique et répandue en France, qui était un véritable acte d’accusation contre le président et son gouvernement.

Dans l’exil, il épousa Mlle  Kestner, fille d’un ancien représentant du Haut-Rhin, dont le courageux dévouement ne s’est jamais démenti.

En 1854, sur les obsessions du gouvernement français, le ministère belge, malgré les protestations de la presse et de l’opinion publique, obligea Charras à quitter la Belgique et à chercher un asile en Hollande. Plus tard, il alla s’établir en Suisse, où la mort est venue le frapper.

Caractère antique, intelligence de premier ordre, Charras rappelle à l’esprit ces nobles soldats de la première République, purs, intrépides, désintéressés, inflexibles dans leur dévouement à la patrie et dans leurs convictions. Il est un de ceux qui ont refusé d’accepter les arrêts de la victoire ; quand tout semblait crouler autour de lui, il est resté fidèle à son drapeau, et il est mort dans sa foi, debout, calme et indompté. De tous les capitaines formés en Afrique, il était incontestablement l’un des plus capables, et le plus vaste avenir s’ouvrait devant lui, s’il n’eût écouté les inspirations de sa conscience plutôt que les calculs de l’ambition. Lamoricière, Cavaignac, Bedeau, et d’autres encore parmi les plus grands, avaient, malgré la différence d’opinion, la plus respectueuse déférence pour son caractère et pour ses talents.

Il appartenait à cette forte race des Foy et des Lamarque, également grands sur les champs de bataille et à la tribune parlementaire. Ce fut un des derniers rejetons des grands soldats de 1793, toujours prêts à mettre leur épée au service d’une noble cause. À son lit de mort, il donna deux ordres aux parents et aux amis qui l’assistaient : le premier, de n’appeler, pour consacrer sa tombe, aucun prêtre, aucun ministre d’un culte quelconque ; l’autre, de l’enterrer dans une terre libre, car il ne voulait pas que son cadavre rentrât en France dans d’autres conditions qu’il y fût rentré vivant, afin que sa tombe continuât en quelque sorte la protestation de sa vie.

Il mourut à Bâle, le 23 janvier 1865. Ses funérailles se firent avec une véritable solennité ; beaucoup de ses amis étaient accourus de France et de diverses parties de la Suisse ; trente-six sous-officiers de la garde urbaine avaient sollicité l’honneur de porter le cercueil, sur lequel était posée une épée nue, comme pour symboliser que ce soldat d’une cause vaincue était mort sans combattre son dernier combat ; la municipalité de Bâle reçut de la famille et des amis ces nobles restes, et s’engagea à les garder en dépôt jusqu’au jour indiqué par Charras lui-même ; Edgar Quinet, Ét. Arago, Chauffour-Kestner, consacrèrent en quelque sorte la tombe, par de mâles discours, au nom de la famille, de la patrie, de la philosophie et de l’humanité.

Comme écrivain militaire, Charras s’est placé au premier rang ; mais il est surtout apprécié à l’étranger, par ce motif que son ouvrage le plus important n’a pu pénétrer en France, par ordre supérieur. Toutefois, le Grand Dictionnaire, qui étend ses investigations au delà de la frontière, a dû se préoccuper de donner à ses lecteurs une analyse résumée de ce travail, qui a acquis une si grande notoriété en Europe.

On comprendra que, si nous n’avons pas à juger les motifs de l’interdiction, nous ne pouvons nous dispenser de donner à nos lecteurs une courte notice bibliographique sur un ouvrage de cette importance et de cet intérêt. Il a été publié sous le titre de : Histoire de la campagne de 1815, par le lieutenant-colonel Charras (Bruxelles, 1863, in-8o, 4e édit. ; chez Lacroix et Verbœckhoven). Nous ne citons ici que cette quatrième édition, parce que c’est l’édition définitive de l’auteur, qui l’a augmentée de notes nombreuses et développées qui formeraient à elles seules un volume, dans le but surtout de réfuter les assertions de M. Thiers, qu’il accuse d’avoir suivi trop complaisamment les récits de Sainte-Hélène. Pour lui, il s’est, par une étude approfondie, convaincu de leur inexactitude.

« Je m’aperçus, dit-il, de l’impossibilité de les faire concorder avec les événements. Je reconnus les artifices de cette narration rapide, magique, qui se joue du temps, des distances, transpose, altère, dissimule les faits, en invente au besoin, et n’a d’autre but que l’apologie captieuse de celui-là même qui l’a composée. Effet étrange de la puissance d’un nom, des circonstances, de l’habileté de l’écrivain ! cette apologie a usurpé dans notre pays la place de l’histoire : et, depuis trente ans et plus, elle a servi de base à presque tous les récits de la campagne de 1815 signés de noms français. »

Justice pour tous ! telle est la devise de Charras. Justice pour le patriotisme allemand, pour la valeur prussienne, pour la ténacité anglaise, pour l’héroïsme de notre armée, pour les lieutenants de l’empereur, d’Erlon, Reille, Vandamme, Soult, Grouchy, Ney, si injustement sacrifiés par la légende napoléonienne. Un seul homme sort diminué de cette analyse sévère : c’est le transfuge de l’Île d’Elbe, qui remit les armes aux mains de l’Europe coalisée, qui fit pour la seconde fois aboutir son règne et sa soif de domination à la ruine de la France, à un immense désastre.

Les accusations lancées contre Ney, Grouchy et tant d’autres sont injustes, insoutenables ; le vrai, le grand coupable, dans cette funeste guerre, fut le chef même de l’armée française, dont le génie militaire était en pleine décadence, et qui commit, dans cette courte campagne, des fautes nombreuses, dont il a rejeté ensuite la responsabilité sur ses lieutenants, suivant son invariable coutume.

Nous n’avons pas besoin de faire remarquer qu’ici nous n’apprécions pas, que nous ne faisons que résumer et analyser.

En réalité, c’est un homme qui a été vaincu plutôt que la patrie ; c’est lui qui a suscité contre nous ces haines nationales qui ne sont pas encore apaisées, qui a fait dévier la Révolution de sa route et qui n’a fait servir son génie et son immense autorité qu’à sa propre élévation et à l’établissement du despotisme militaire.

Lorsque l’Europe apprit son retour de l’Île d’Elbe, il y eut un soulèvement universel.

« Il avait tellement identifié son règne avec la guerre, la conquête, la tyrannie, que peuples et rois n’en concevaient pas la reprise sans le retour plus ou moins prochain de tous ces fléaux. »

Aussi, le souvenir de ses excès de puissance empêchait-il qu’on crût à ses assurances de paix.

De la Méditerranée à la mer du Nord, un million de soldats se préparèrent à marcher contre nous.

Au lieu d’imiter l’exemple de la Convention, de proclamer nettement devant le pays la gravité suprême des circonstances, Napoléon, craignant avec raison qu’on n’attribuât cette situation à son retour, dissimula l’étendue du péril, que la France ne connut pour ainsi dire qu’au bruit du canon sur la frontière.

En outre, il est certain que, malgré ses propres assertions, acceptées et propagées par M. Thiers et par les écrivains napoléoniens, il est certain qu’il ne déploya pas toute l’énergie et l’activité nécessaires pour faire face à une situation aussi terrible. Et comment l’aurait-il pu ? Cachant la vérité autant qu’il le pouvait, il était réduit à louvoyer, à ne poursuivre ses préparatifs que subrepticement pour ainsi dire. Il y avait déjà trois semaines qu’il était aux Tuileries quand il se décida à ordonner les premières mesures pour augmenter notre état militaire.

En outre, il n’était que trop évident que les ressources ordinaires ne suffiraient pas, et qu’il fallait faire appel à la nation, la mettre debout comme en 1792. Mais, dans sa crainte égoïste et mesquine de la démocratie, Napoléon, ne voulant point, comme il l’avait dit, être l’empereur de la canaille, écarta autant qu’il le put l’élément populaire des bataillons de gardes nationaux et de fédérés qui se formaient de toutes parts, et qu’en outre on laissa en grande partie sans armes et sans équipement, bien que les armés ne manquassent point autant qu’on l’a prétendu.

Enfin, pour répondre par des chiffres aux éloges donnés à l’activité déployée dans ces circonstances, Charras établit qu’en réalité on ne parvint, en deux mois et demi, à augmenter que de 43,000 hommes l’effectif disponible laissé par la Restauration.

Il en résulta donc que Napoléon entra en campagne avec des forces insuffisantes, même pour faire face aux premières armées ennemies, sans parler des masses énormes qui s’avançaient de toutes parts. Pour rétablir l’équilibre, il aurait fallu tout son génie militaire, toute sa vieille science des manœuvres foudroyantes. Il devait avant tout se jeter entre les deux armées qu’il avait devant lui, les battre séparément et s’emparer de la Belgique. Notre cadre, on le comprend, ne nous permet pas de suivre notre auteur dans tous les détails techniques et stratégiques de sa narration. Parmi les fautes qu’il reproche à Napoléon, il en est dont la discussion nous entraînerait trop loin pour un simple compte rendu bibliographique ; ce sont d’ailleurs des questions qui seront sans doute plus d’une fois encore controversées entre les militaires. En outre, nous les retrouverons à l’article Waterloo, et c’est véritablement là qu’il en faut renvoyer l’examen. Bornons-nous à dire en quelques mots que Charras accuse Napoléon de lenteur dans le choix de sa ligne d’opération et dans son attaque à Ligny, lui impute l’inaction du corps de d’Erlon, dont le rôle se borne à des marches et contre-marches inutiles, disculpe Vandamme, Ney et Grouchy des fautes dont on les a chargés, relève en passant les erreurs des mémoires de Sainte-Hélène, les accusations injustes qui ont été puisées à cette source, et enfin rejette sur l’empereur la responsabilité des événements et conclut à une décadence manifeste de ses capacités militaires et de son génie. V. Grouchy, Ligny, Waterloo, où ces questions seront examinées avec plus de détails.

« La campagne de Belgique, ajoute-t-il, peut se qualifier d’un mot : elle fut la campagne des hésitations, des retards. »

L’historien, d’ailleurs, ne se borne pas aux opérations militaires ; il recherche les causes primordiales de nos désastres, et ses conclusions ne sont autre chose qu’un réquisitoire contre l’Empire :

« La terrible fin d’un pareil homme et d’un pareil règne a excité des récriminations bien violentes, des lamentations bien amères, bien éplorées. L’histoire, la poésie, le théâtre, le pamphlet, la littérature, tous les arts y ont trouvé une source intarissable d’inspirations,

« Oubliant que l’homme n’avait eu qu’un but : sa propre élévation ; que le règne avait, par deux fois, abouti à la ruine de la France ; négligeant les fautes, les folies, les crimes, ils ont créé une légende à la place de la vérité, montré le martyre là où fut l’expiation ; et, grâce à ces imaginations plus ou moins sincères, il est advenu, un jour, que celui qui avait dévasté l’Europe, foulé les peuples, épuisé la France, excité des haines internationales implacables, éteint le flambeau de la Révolution, ramené notre patrie aux institutions, aux abus de la vieille monarchie ; que celui-ci, disons-nous, a passé pour l’ange libérateur des nationalités, pour le messie du progrès, de la civilisation.

« On revient de ces incroyables erreurs ; et cela est heureux. On voit dans la fin de Napoléon un châtiment providentiel, une légitime expiation. »

. . . . . . . . .

« Pour moi, je le dis bien haut, je contemple d’un œil sec Napoléon cloué sur un rocher au milieu des mers ; je réserve mes larmes pour ceux qui furent victimes de son ambition. Elles ont coulé quand j’ai foulé les champs où dorment tant de milliers de soldats tombés sous le drapeau de la France, ensevelis ici dans un éphémère triomphe, là dans une trop durable défaite.

« Cette défaite pèse encore sur notre patrie ; il ne faut pas se le dissimuler ; car on a vu, on est parvenu à faire voir la France luttant tout entière dans un suprême effort, là où n’ont combattu qu’un homme et une armée : un homme dont le génie militaire s’était épuisé dans les excès du despotisme ; une armée restée numériquement faible, dénuée de toutes réserves par suite de lenteurs, d’hésitations inouïes dans l’organisation de la défense, par suite, encore et surtout, de la duplicité d’une politique odieusement énervante.

« Le peuple vit la lutte : il ne put y prendre part. »

Au moment où la mort vint le surprendre, Charras, après avoir rassemblé de nombreux matériaux, se préparait à terminer un autre ouvrage non moins considérable, l’Histoire de la guerre de 1813 en Allemagne. Après avoir donné l’histoire de la funeste campagne qui se termina par la catastrophe-de Waterloo, il voulait dans ce second travail remonter à l’origine de nos désastres et en rechercher la cause. Aucune étude n’avait été négligée par lui pour arriver à la découverte de la vérité ; il avait appris l’allemand, fouillé toutes les archives, par lui-même ou par les soins d’amis dévoués, compulsé de nombreux documents inédits, étudié et contrôlé tout ce qui a été publié sur ce sujet en France, en Allemagne, en Angleterre, etc.

Distinguant les préjugés nationaux du vrai patriotisme, il voulut être juste pour tous, et n’hésita pas à reconnaître comme légitime le soulèvement des peuples de l’Allemagne contre nous, ou plutôt contre Napoléon, devenu l’oppresseur de l’Europe. Il donne donc, sans réserves, ses éloges, son enthousiasme, ses sympathies à la patriotique insurrection de l’Allemagne en 1813, et il la compare à l’élan de la France en 1792.

Son livre devait embrasser toute l’histoire militaire, politique, diplomatique de cette tragique année ; mais la mort a glacé cette main vaillante avant qu’elle eût achevé cette œuvre magistrale, qui s’arrête à la veille de Lutzen, et qui comprend les derniers jours de la retraite de Russie, l’insurrection de l’Allemagne, les armements, les négociations diplomatiques, enfin l’entrée en campagne. Le tout orme d’ailleurs un énorme volume in-8o, qui a été publié sans aucun changement par la famille (Leipzig, 1866, chez F.-A. Brockhaus), et qui n’a pas été autorisé à circuler en France, de même que le précédent. Il est à peine nécessaire d’indiquer la cause de cette interdiction ; c’est parce que l’auteur, outre son indépendance d’appréciation, sa critique incisive des hommes et des événements, se refuse à adopter la donnée commune, qui fait de Napoléon le représentant armé de la Révolution, et qu’il ne veut voir en lui que l’oppresseur des peuples et le promoteur le plus redoutable de la contre-révolution.


ÇHARRASSON s. m, (cha-ra-son). Vitic. Nom que l’on donne aux échalas dans certains vignobles.


CHARRÉE s. f. (cha-ré — contr. du lat. cincracea, cendrée). Agric. Cendres lessivées, ou mieux résidu des cendres et des soudes brutes dont les solutions alcalines ont servi au lessivage du linge : Les charrées peuvent être utilement employées comme amendement. (L. Moll.) Les charrées se répandent à la main ou à la pelle. (G. Heuzé.) La charrée convient surtout aux sols argileux et compactes. (A. Focillon.)

— Péch. Larve d’insecte qui sert d’appât ; se dit particulièrement des larves de friganes.

— Encycl. Agric. On désigne sous le nom de charrées les résidus des matières alcalines employées au lessivage du linge. Les charrées sont utilisées en agriculture. Elles n’ont pas sans doute la puissance fertilisante des cendres vierges ; néanmoins, elles peuvent servir, comme amendement, pour ameublir et diviser les terres argileuses compactes, qu’elles rendent en même temps plus légères. Les charrées qui résultent du traitement des soudes brutes exercent une action très-favorable sur les légumineuses et les prairies artificielles, mais à la condition d’être mélangées avec des débris végétaux, qu’elles désagrègent promptement, et qui sont ainsi convertis en engrais. Employées seules, elles ne doivent l’être qu’en très-petite quantité.


CHARREL, (Pierre-François), homme politique français, mort à Constance, en 1817. Il fut successivement membre de la Convention, où il vota la mort de Louis XVI, du conseil des Cinq-Cents et du Corps législatif, où il siégea jusqu’en 1803. Forcé comme régicide de quitter la France en 1816, il mourut en Suisse dans un état voisin de la misère.


CHARRETÉE s. f. (cha-re-té — rad. charrette). Charge d’une charrette ; Une charretée de bois. Une charretée de foin. Une charretée de paysans.

— Fam. Grande quantité : Avoir des charretées de louis d’or. Dire à quelqu’un une charretée d’injures.


CHARRETIER, IÈRE s. (cha-re-tié, iè-re — rad. charrette). Celui, celle qui conduit une charrette ou un chariot : Bon charretier. On ne plaint guère un cheval de charretier dans son écurie. (J.-J. Rouss.)

Ce que chacun comprend, ce que chacun écoute.
Le charretier qui passe en sifflant sur la route.
L’artisan au travail et le berger aux champs,
La sainte émotion qui monte des vieux chants.
Je ne l’ai plus.
                    Rolland et Du Boys.

— Par dénigr. Personne grossière dans ses paroles et ses manières, ou massive dans son extérieur : Être grossier comme un charretier. Blasphémer comme un charretier.

— Prov. Il n’y a si bon charretier qui ne verse, Il n’est si habile homme qui ne se trompe, qui ne commette parfois quelque faute.

— Agric. Se dit quelquefois de celui qui conduit la charrue.

— Astron. Un des noms de la constellation du Cocher.

— Adjectiv. : Garçon charretier.


CHARRETIER, IÈRE adj. (cha-re-tié, iè-re — rad. charrette). Par où les charrettes peuvent passer : Chemin charretier. Porte charretière.

Voie charretière, Espace compris entre les roues d’une charrette, et qui est ordinairement déterminé par les règlements de police : La voie charretière est plus étroite dans ce pays qu’ailleurs. (Acad.)


CHARRETIN s. m. (cha re-tain — dimin. de charrette). Espèce de charrette sans ridelles.


CHARRETON s. m. (cha-re-ton — rad. charrette). Conducteur d’une charrette, charretier. || Vieux mot. On a dit aussi carreton et charton.

— Se dit pour charretin, Petite charrette, dans le midi de la France.


CHARRETTE s. f. (cha-rè-te — dimin. de char). Voiture formée d’un brancard ou d’un timon, portée sur deux roues et munie de deux ridelles, dont on se sert pour le transport des fardeaux : Charger une charrette. Mener, conduire une charrette. Si la charrette du pauvre se renverse, chacun s’éloigne et il n’est aidé par personne. (J.-J. Rouss.)

J’entends déjà partout les charrettes courir.
               Boileau.

Charrette à bras, Petite charrette qui est traînée à force de bras par un ou deux hommes.

— Fam. Corps humain considéré comme une machine : À Bourbon, on est précisément comme un automate : notre charrette mal graissée reçoit et fait des visites ; mais nous