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que de verve ! que de scènes comiques ou attendrissantes dans cette vaste comédie humaine, dans ces images doublement parlantes qui s’adressent au cœur et à l’esprit !… Charlet est de la lignée de ces immortels railleurs qui s’attaquent aux ridicules ou aux vices plus sûrement que les prédicateurs de vertu. Qui croirait que de simples dessins puissent arriver à un comique aussi profond et résumer dans une simple feuille tout un caractère et presque toute une action ? Ses figures sont si frappantes et si vraies, le point où il saisit son personnage, l’entourage qu’il lui donne, figures ou accessoires, est tellement celui qui doit faire ressortir l’idée, que je n’hésite pas à le placer pour la peinture des caractères à côté de Molière et de La Fontaine. Le langage dans lequel il s’est exprimé n’est pas celui de ces hommes divins ; mais son image est aussi pénétrante que leur prose ou que leurs vers. Il ne farde point, il n’embellit point. Il est impitoyable pour l’affectation et la fausse sensibilité. Il ne prend le mot d’aucune coterie humanitaire… Ses personnages sont à lui ; ils ont la tournure et l’accent qu’il a voulus. Ses types sont de ceux qu’on n’oublie point, et la variété en est infinie. Il n’a jamais répété ni la même tête ni le même ajustement. Qui croirait qu’en ne représentant que des soldats, des ouvriers, des gamins de Paris, il ait pu trouver dans la tournure et dans le costume des différences aussi frappantes ? Loin d’être des caricatures, ce sont de véritables portraits auxquels il ne manque qu’un nom… » Passant ensuite à l’exécution de tant de chefs-d’œuvre, Delacroix s’exprime ainsi : « Le talent de Charlet n’avait point eu d’aurore… Charlet est arrivé tout armé, pourvu de ce don d’imaginer et d’exécuter qui fait les grands artistes. Il a même cela de remarquable que la première période de son talent est celle où ce talent est le plus magistral. Dans des sujets aussi simples et, ce qu’il y a de plus difficile, dans la représentation de scènes vulgaires dont les modèles sont sous nos yeux, Charlet a eu le secret d’unir la grandeur au naturel. En parcourant cette suite de magnifiques dessins qui ont marqué surtout la première époque de son talent, on cherche involontairement ce qu’on peut lui préférer chez les plus grands maîtres sous le rapport de la simplicité de la conception et de l’ampleur du dessin. Un peu plus tard, l’adresse de la main, devenue plus remarquable, l’entraînait souvent dans une exécution dont la précision et la délicatesse ne sont pas exemptes d’une certaine coquetterie. Cette adresse merveilleuse n’enlevait rien, du reste, à la franchise de son invention. La composition, plus spirituelle quelquefois par l’intention, n’en demeure pas moins profonde et incisive, sans rien de hâté ou de négligé. » De pareils éloges, sortis de la bouche d’un maître tel que Delacroix, suffisent pour assigner à Charlet une des premières places parmi les artistes français du XIXe siècle.


CHARLETON (Gautier), médecin anglais, né à Sheptonmalet en 1619, mort en 1707. Devenu médecin de Charles Ier, il se prononça pour la cause royale, à l’époque de la guerre civile, et suivit le jeune Charles II dans son exil. De retour dans sa patrie, il fut nommé membre de la Société royale de Londres, chargé de professer l’anatomie au collège des médecins de cette ville, et élu président de ce collège en 1689. Charleton avait acquis une grande réputation et composé de nombreux ouvrages, dont les principaux sont:Exercitationes physico-medicœ ou Æconomia animalis novis in medicina hypothesibus super structa, etc. (Londres, 1658) ; Exercitationes pathologicœ (Londres, 1661) ; Anomasticon zoicon (Londres, 1668) ; Inquiries into human nature (Londres, 1680), etc.


CHARLEVAL, village et commune de France (Eure), arrond. et à 17 kilom. N. des Andelys, près de l’Andelle ; 1,457 hab. Filatures à coton, moulins à blé ; papeteries ; fabriques d’indienne et de toiles peintes. Henri Ier y fit bâtir un château fort, dont il ne reste aucun vestige ; Enguerrand de Marigny y construisit un hospice. À cette époque, ce village portait le nom de Noyon-sur-Andelle et appartint à Olivier le Daim, barbier de Louis XI ;il changea de nom sous Charles IX, qui ordonna d’y élever un château, lequel ne fut jamais achevé.


CHARLEVAL (Charles Faucon de Ris ou Ry, seigneur de), poète français, né en Normandie en 1612 ou en 1613, mort à Paris en 1693. Sa famille comptait parmi les plus considérables de la province, et a donné quatre premiers présidents au parlement de Rouen, notamment le frère du poète, son oncle, et son neveu. Charleval était d’une complexion si chétive, d’une si débile apparence, qu’on pensa qu’il vivrait peu de temps; mais, à force de soins, de précautions, et grâce à un régime sévère, il trompa ces fâcheux pronostics et atteignit l’âge de quatre-vingts ans. Voulant alors fortifier son tempérament, il eut la malheureuse idée de faire abus de rhubarbe, et contracta une inflammation grave. Son médecin, — un docteur justiciable de Molière, — l’ayant saigné à outrance, le crut sauvé et dit : « Voilà la fièvre qui s’en va. — La fièvre ?… allons donc, c’est le malade, » répliqua brusquement Thévenot, sous-bibliothécaire du roi. Celui-ci ne se trompait pas, Charleval rendit l’âme au bout de quelques heures. C’était un homme d’un esprit léger, faisant, pour se distraire, de petits vers galants, qui ne tiraient point à conséquence et ne lui coûtaient nul effort. « Il courtisait les femmes et les Muses, mais se ménageait beaucoup dans ce double commerce. » Sa facilité ne manquait pas d’un certain agrément et suffisait, dans ce siècle aimable et frivole, pour constituer une réputation littéraire. Aujourd’hui, il faut plus que cela, et nous ne ratifions point le jugement formulé par Bruzen de la Martinière : « Ses vers et ses lettres sont d’un goût exquis. » On préfère maintenant sa prose à ses rimes. Scarron disait de ce gentilhomme à amourettes et à madrigaux : « Les Muses ne le nourrissent que de blanc-manger et de bouillon de poulet. » Plusieurs poètes ont chanté Charleval ; bornons-nous à mentionner Sarrazin, qui lui a adressé son sonnet de Adam et Eve et des stances sur la coquetterie. Ninon de Lenclos fit ainsi son oraison funèbre, dans une lettre adressée à Saint-Evremond : « M. de Charleval vient de mourir, et j’en suis si affligée que je cherche à me consoler par la part que je sais que vous y prendrez. Je le voyois tous les jours : son esprit avoit tous les charmes de la jeunesse, et son cœur toute la bonté et la tendresse désirables dans les vrais amis. C’est plus que de mourir soi-même qu’une pareille perte. » Plus généreux que riche, ayant appris que M. et Mme Dacier voulaient, dans leur détresse, se retirer à Castres, il courut leur porter 10,000 livres en or. II fut lié, non-seulement avec Ninon, mais encore avec la comtesse de la Suze, Voiture, Sarrazin, Scarron et sa femme. Il fit, pour cette dernière, ce madrigal :

Bien souvent l’amitié s’enflamme ;
Et je sens qu’il est mal aisé
Que l’ami d’une belle dame
Ne soit un amant déguisé.

Quelquefois il divorçait avec le genre précieux, témoin cette stance extraite d’une épître à Sarrazin :

Nous ne sommes pas de ces sots
Que les jeûnes rendent étiques ;
Nos estomacs sont huguenots,
Si nos cœurs sont bons catholiques.

Le quatrain suivant semble être tombé de la plume du chevalier de Cailly ; il est intitulé : À un ami imprudent.

J’ai de ton amitié des preuves malheureuses.
Ton zèle, cher ami, me perd absolument ;
      Que les vertus sont dangereuses
      Dans un homme sans jugement !

L’équivoque et le jeu de mots étaient familiers à Charleval :

D’autres sont fous de leur marotte ;
Moi, je suis fou de mon Marot.

Voici une épigramme intitulée Contre un médisant :

Bien que Paul soit dans l’indigence,
Son envie et sa médisance
M’empêchent de le soulager ;
Sa fortune est en grand désordre,
Il ne trouve plus à manger,
Mais il trouve toujours à mordre.

Citons aussi cette boutade à l’adresse d’une maîtresse peu fidèle :


Je ne saurais vous pardonner
Le régal qu’à Saint-Cloud Paul vient de vous donner :
C’est le plus dégoûtant de tous les esprits fades.
        Vous aimez trop les promenades,
        Iris, allez vous promener !

Le rimeur normand maniait assez galamment le madrigal. Voici celui qu’il adressa à une dame qui le raillait d’être trop longtemps à la campagne :

Au doux bruit des ruisseaux dans les bois je respire,
C’est là que sur les fleurs je viens me reposer ;
Je ne quitterois pas ces lieux pour un empire,
Mais je les quitterois, Iris, pour un baiser.

On ne peut nier que ces quatre vers ne soient fort jolis ; Charleval a été rarement aussi bien inspiré. Un neveu de notre auteur (le premier président dont nous avons parlé au commencement de cet article) ne voulut pas permettre la publication des œuvres du défunt, et, plus tard, un autre parent les emporta à l’armée. Il y périt, et le manuscrit avec lui. Ce que l’on connaît des compositions de Faucon de Ris, sieur de Charleval, a été réuni par Lefèvre de Saint-Marc et publié avec les vers de Saint-Pavin (Paris, 1759, in-12). Charleval est l’auteur de la fameuse et si curieuse Conversation du maréchal d’Hocquincourt et du P. Canaye, qui se trouve dans les œuvres de Saint-Evremond (Amsterdam, 1761).


CHARLEVILLE, ville de France (Ardennes), ch.-l. de cant., arrond. et à 2 kilom. N. de Mézières, sur la Meuse ; pop. aggl. 10, 215 hab. — pop. tôt. 11, 244 hab. Tribunaux de l » c instance, de commerce et de justice de paix ; collège communal ; école normale d’instituteurs ; bibliothèque publique de 23, 000 volumes. Exploitation de calcaire hydraulique et de terre à briques ; clouteries ; ferronnerie ; fabriques d’étaux, de pipes, de brosses ; tanneries ; brasseries ; distilleries ; commerce de céréales. Autrefois manufacture d’armes, fondée en 1680, et supprimée en 1836. Cette ville est régulièrement bâtie ; les rues en sont tirées au cordeau, larges et propres. Au centre de la cité est une belle place publique, entourée d’arcades et décorée d’une fontaine, ou viennent aboutir les rues principales. Les environs offrent de belles promenades, notam CHAR

ment celle des Allées, de la route, de Flandre et du Petit-Bois. Cbarleville est une ville toute moderne ; elle doit son origine à Charles de Sonzague, duc de Mantoue, qui la fit bâtir en 1606 et lui donna son nom. Elle fut régulièrement construite et fortifiée ; aussi, pour la tenir en respect, Louis XIH fit-il élever, en 1639, un château fort sur le mont Olympe, qui la domine au N., et dont elle n’est séparée que par la Meuse. Les fortifications de la ville et du mont Olympe ayant été jugées inutiles, en 1686, furent démolies ; il ne reste plus aujourd’hui de toutes ces constructions que deux pans de murs informes sur la montagne qui commande la ville. Il Ville d’Irlande, dans le Munster, comté et à 48 kilom. N. de Cork, sur le chemin de fer de Dublin à Cork ; 6, 022 hab. Fabrication de couvertures et de cuirs. Aux environs, on remarque les ruines de l’ancienne habitation des comtes de Cork.

CHARLEVOIX (Pierre-François-Xavier de), jésuite et missionnaire, né à Saint-Quentin en 1682, mort à La Flèche en 1761. Il s’embarqua en 1720 pour les missions du Canada, remonta le fleuve Saint-Laurent et les lacs jusqu’à Michillimakinac, fit une excursion dans le pays des Illinois, descendit le Mississipi jusqu à son embouchure, visita Saint-Domingue et revint, en 1722, en France, où il remplit divers emplois dans les maisons de son ordre, et collabora pendant vingt-deux ans au Journal de Trévoux. On a de lui divers ouvrages intéressants, mais écrits d’un style prolixe, et où l’auteur se montre parfois un peu trop crédule : Histoire et description du Japon (1715) ; Histoire de Saint-Domingue (1730) ; Histoire de la Nouvelle-France (1744) ; Histoire du Paraguay (1756), etc.

CHARMER (Gilles), en latin iERi<ii<i* Cnrlerîus, théologien français, , né à Cambrai, mort à Paris en 1473. Envoyé au concile de. Bâle en 1433, il s’y distingua, fut chargé de se rendre à Prague pour s’occuper de la conversion des hussites, et il eut, dans cette ville, une longue controverse avec le chef des schismatiques, Nicolas Taborit. Après son retour en France, il devint doyen de la faculté de théologie de Paris. Il a laissé, entre autres écrits : Sporta fragmentorum (Bruxelles, 1478-147D, 2 vol. in-fol.), le second ouvrage qui ait été imprimé dans cette ville.

CHARMER (Charles), homme politique, né à Laon, où il était avocat en 1789. Député a l’Assemblée législative, puis à la Convention, il soutint avec une vénémence passionnée toutes les mesures révolutionnaires, vota la mort du roi sans sursis, contribua à la chute des Girondins, défendit Marat, poursuivit les fournisseurs concussionnaires, combattit la réaction thermidorienne, quoiqu’il eût contribué à renverser Robespierre, entra aux Cinq-Cents, où il montra la même exaltation, et se suicida en 1797, à la suite d’un accès de fièvre chaude. Son exaltation était extrême, et déjà il avait donné des signes de folie dans le Conseil, en proposant que les députés ne siégeassent" qu’armés de poignards.

CHARMER, philosophe" français. V. Ger- BON (Jean). r.HARMEU (Carilocus), ville de France

(Loire), ch.-l. de cant., arrond. et à 20 kilom.

N.-E. de Roanne, sur le Somin, près de la forêt de Sorillard ; pop. aggl. 3, 467 hab.pop. tôt. 3, 890 hab. Fabriques d’étoffes de soie ; filature et tissage de coton, tanneries, chapelleries. Commerce de bestiaux, de fil et de laine. Restes d’une ancienne abbaye de bénédictins, construite au xne siècle ; aux environs, le —vieux pont dit pont du Diable.

CHARLIN ou CHARLY. V. Labb (Louise). CHABLOT s. m. (char-lo). Argot. Nom donné, à Paris, à l’exécuteur des hautes œuvres:

Maître Chariot vient d’arriver, Qui la fut bientôt saluer; La corde au cou lui dit : ■ Madame, Je vous jure dessus mon âme, C’est aujourd’hui qu’il faut danser. Ma salle est déjà préparée. •

(Chanson de madame Lescombal.)

Soubrettes de Chariot, Valets du bourreau.

— Ornith. Nom vulgaire du grand courlis. H Chariot de plage, Alouette de mer.

— Encycl. Ce nom de Chariot, donné par la pègre à l’exécuteur des hautes œuvres, parait être un héritage légué à celui-ci par un de ses prédécesseurs, dont c’était le véritable nom. Ce fut lui qui écantela Damiens, en 1757. On cite un mot assez pittoresque de ce Chariot. Le savant La Condamine, possédé, comme on le sait d’une insatiable curiosité, voulut assister à l’exécution de Damiens. À force de persistance, il finit par percer les rangs de la foule et k se faufiler jusque dans le cercle formé au pied de l’échafaud par des bourreaux do province, venus là pour voir travailler leur confrère de la capitale. Chariot, en reconnaissant dans La Condamine un de ses habitués, cria à ses confrères d’un ton de haute considération : < Messieurs, place à M. de La Condamine 1 c’est un amateur. « 

CHARLOT (Hugues, baron), général français, né à Voiron en 1757, mort en 1821.11 entra comme simple soldat dans le régiment de Foix, en 1776. II quitta le service en 1790, se rengagea, l’année suivante, dans le 3° bataillon des volontaires de l’Isère, dont il fut élu

CHAR

capitaine. Nommé chef de bataillon le 1er août 1793, il se signala au siège de Toulon, en faisant mettre bas les armes à l’état-major d’un général anglais. Depuis lors, il continua do servir avec éclat, se distingua en Italie, au passage de la Brenta, au siégo de Rome, etc. Eu 1808, il fit la campagne de Portugal comme général de brigade.

Cbnrioi ou la Comtesse do Givry, pièce dramatique en trois actes et en vers, composée fiar Voltaire, pour son théâtre do Ferney, sur equel elle fut représentée le 8 septembre 1767. Cette pièce, qui n’était destinée qu’à un

fmblîc d’amis, ne reçut pas de son auteur tous es soins qu’il prodiguait aux productions composées en vue de ces welches de Parisiens, comme il les appelait. La comtesse de Givry fait élever, en même temps que son fils le marquis, son frère de lait, Chariot. Ce dernier profite de l’éducation qui lui est donnée, et devient un parfait gentilhomme, tandis quo le marquis a de la peine à se transformer seulement en vilain dégrossi. La comtesse réserve pour épouse au marquis sa nièce Julio, qui lui préférerait Chariot, dont elle se sent aimée. Le marquis, soupçonnant un rival dans Chariot, le force à se battre. Le sort se montre juste, et Chariot tue son seigneur.

La comtesse se désespère — de perdre ainsi ses deux fil3 — car la mort attend le coupable qui a osé porter la main Sur son maître. Soudain ses larmes se changent en cris de joie. La nourrice du marquis lui révèle une substitution opérée jadis ; le prétendu marquis était son fils à elle, et Chariot est le véritable rejeton de la noble branche des comtes de Givry. Tout le monde est dans la joie, même la nourrice, qui oublie bien promptement, ce nous semble, la mort de son fils. Chariot épouse Julie.

Cette petite pièce, dont l’intrigue est suffisante, est remplie de vivacité et de charme. Bien que La Harpe ait écrit à propos de Voltaire ; à Le ton de la comédie n’a jamais été le sien, ta nature le lui avait refusé, » certains mots sont d’un comique de bon aloi ; témoin cette apostrophe du marquis à Chariot : Je te déTends, a toi,

De montrer, quand j’y suis, de l’esprit plus que moi,

Le style est clair, naturel, parfois un peu trop familier. Certaines négligences de versification prouvent que Voltaire attachait peu d’importance à son Chariot, bien qu’il puisse, sans crainte, se présenter et se proposer comme un charmant modèle de la comédie de salon. Palissot a relevé " cette rime incorrecte :

Eh bien ! vous méritez une telle algarade,

Vous vous faites haïr, monsieur, prenez-y garde.

Malgré le peu d’importance qu’il attachait à cette pièce, ainsi que nous venons de le dire, Voltaire a pris la peine d’en faire plusieurs variantes. Dans l’une, ce qui nous paraît raviver l’intérêt, la reconnaissance de Chariot a lieu devant le spectateur, qui assiste à ce spectacle émouvant, au lieu d’en apprendre les détails de la bouche de la nourrice. Malgré toutes ses imperfections, Chariot est supérieur aux trois quarts des œuvres dramatiques de nos jours, surtout sous le rapport du naturel et du style.

CHARLOTTE s. f. (char-lo-te). Art culin. Plat d’entre-mets, consistant en une marmelade de pommes entourée de morceaux do pain grillés et frits : Manger une charlotte.

Charlotte russe, Plat semblable un précédent, mais dans lequel la marmelade est remplacée par de la crème fouettée, et le pain par de petits biscuits ; La Mussie nous montre avec orgueil sa charlottiî. (Scribe.)

CHARLOTTE (Ilë de la reine), lie de l’Amérique anglaise du N., dans lo grand océan Pacifique boréal, près de la côte du Nouveau-Hanovre, au N.-O. de l’Ile Quadra-et-Vancouver, et au S. de l’archipel du Prince-de-Galtes. Cette lie, de forme à peu près triangulaire, a environ 30, 000 kilom. carrés de superficie, et est habitée par des Indiens indépendants, appelés Wakas. Elle fait partie d’un groupe d’îles découvertes par La Pérouse, qui les appela îles Fleurian. Vancouver, qui les visita peu après, substitua k ce nom celui do la princesse royale d’Angleterre. L’extrémité S. de cette lie, appelée aussi par La Pérouse cap Hector, porte le nom de pointe de la Princesse royale.

CHARLOTTE, ville des États-Unis d’Amérique, dans la Caroline du Nord, à 200 kilom. S.-O. de Raleigh, sur le chemin de fer qui réunit cette dernière villeàColumbia ; 4, 750 h. Près de cette petite ville, dans la partie méridionale, on exploite des mines d’or importantes, et des dépôts d’alluvions aurifères très-riches, dont les produits, d’abord fort abondants, ont cependant diminué dans ces dernières années ; ils ontnéiessitérôtablissement, à Charlotte, d un hôtel des monnaies, succursale de celui de Philadelphie.

CHARLOTTE, reine de Chypre, morte à Rome en 1487. Elle était fille dû roi de Chypro Jean III, à qui elle succéda en 1458. Veuve de Jean de Portugal, duc de Coimbre, elle épousa en secondes noces, en 1459, Louis, comte de Genève. Charlotte avait à peine pris

Sossession du trône, que son frère naturel, acques, envahit l’Ile, à la tête d’une flotte mise à sa disposition par lo sultan d’Égypte