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bj&>glio de bouffonneries surprenantes, une ^.odyssée burVesque, où le spectateur suit la noce de Fadinard dans les diverses étapes qu’elle parcourt à la recherche d’un chapeau de paille d’Italie dévoré par l’intempérante Cocotte, cheval de cabriolet de l’infortuné Fadinard. L’exposition de cette épopée est d’une simplicité antique. Au moment d’épouser MIlc Nonancourt, que son père Agamemnon, pépiniériste, attend à 1 autel pour la sacrifier, puisqu’elle aime son cousin, le triomphant Fadinard galopait vers Charentonneau sur vin cheval de louage, lorsque, au détdur du bois, sa monture, prise de fringale, se jette sur un chapeau de paille, qui balançait mollement sa couronne de coquelicots aux branches d’un arbre. La dame au chapeau, qui n’a plus de chapeau, jette un petit cri, et Fadinard s’enfuit éperdu, suivi de près parle cousin de l’inconnue. Atteint bientôt, et convaincu du délit de son cheval, Fadinard s’offre à payer, le dégât, ., un autre jour ; mais la dame est pressée, le cousin.est un chasseur de Vincennes, et Fadinard’doit’së mettre en quête d’un.nouveau chapeau. Il ! va sans dire que "la-’nocetôut entière, père, oncle, tante et cousines, entassés dans plusieurs fiacres pour une autre cérémonie ; accompagne Fadinard dans cette recherche désespérée. On court chez une modiste du voisinage : ô terreur 1 c’est une ancienne maîtresse de Fadinard, qui a la tète près du bonnet, et pas un brin de paille d’Italie. * Monstre ! s’écrie-t-elle, a qui destines-tu ce chapeau de femme ? — C’est pour une négresse, » répond le malheureux ; et le voila parti avec la noce, qui s’accroche à ses talons jusque chez la baronne de., ., ce que l’on voudra. Muni d’un renseignement officions, Fadinard couvoite le couvre-chef de cette dame, qui donne un concert et attend un ténor. ■ Qu’à cela ne tienne, lui dit-il, je chanterai l’air de la Colonne ; mais donnezmoi votre chapean. — Ailes le chercher chez ma nièce Beauperthuis. » Il faut savoir que, pendant ce colloque, la noce, se croyant au Veau qui Ictte, a mangé le souper de la baronne ; mais c’est bien autre chose, quand Fadinard s’est installé chez les Beauperthuis. Monsieur prend un bain de pieds en attendant le retour do madame, absente depuis le matin pour acheter des gants de Suède. Aussitôt chacun de courir : 1 époux après son infidèle, la noce après Fadinard, et tout le monde après le dénoùment : la mariée, le chapeau, la vertu de madame Beauperthuis, autant d’objets perdus ou avariés qui finissent par se retrouver en plein carrefour, à. la belle étoile. La pièce est gaie jusqu’à la folie.’Il y a un entrain, une vivacité, un mouvement, qui amènent les situations les plus bouffonnes et mettent les personnages dans les embarras les plus comiques. Cette pièce n’est pas assurément une comédie à prétentions ; maiselie caractérise un genre éminemment français, où il est difficile d’exceller. Le Chapeau de paillé d’Italie mérite d’être considéré comme un des plus heureux types de la farce de bon aloi. File a fourni a 1 acteur Ravel un rôle.des plus réjouissants.

Chapoau d’un horloger (le), comédie en Un acte, en prose, par Mme Emile de Girardin, représentée sur le théâtre du Gymnase, le 16 décembre 1854. Gonzalès a une femme charmante et une pendule merveilleuse. Amédée, le domestique de la maison, qui prétend que nettoyer porte malheur, Amédée adéplacé la pendule et la pendule est tombée entraînant dans sa chute Vénus et les petits Amours ; que dira monsieur ? que dira madame surtout ? Amédée finit Îiar penser qu’un horloger pourrait réparer e désastre, et il court chercher M. Dollard, qui arrive et se met en devoir d’emporter Vénus et son char. Mais on frappe à la porte ; c’est M. Gonzalès qui rentre. Amédée éperdu pousse l’horloger dans la chambre de madame, en lui criant de tirer le verrou. Ma’P heureusement, le chapeau de l’horloger est resté sur la table. Ce chapeau, grâce à certaines coïncidences singulières, met l’âpre souci au cœur de Gonzalès. Il veut entrer dans la chambre de sa femme ; la porte est fermée en dedans. Il regarde par le trou de la serrure, et aperçoit un homme qui s’échappe par l’escalier de service. Gonzalès furieux se retourne vers Agnédée : « À qui ce chapeau ? Pourquoi ce chapeau est-il là ? • Amédée, plus empêtré que jamais, répond que depuis les tables tournantes on a vu des Chapeaux qui tournent tout seuls, et que ;.... Mais on sonne. C’est le cousin Rodrigue qui vient déjeuner avec Gonzalès. Alors’on assiste au déjeuner d’un fou servi par un imbécile (c’est Mme de Girardin qui le dit). Amédée sert les radis dans lo sucrier, et le sucre dans la ravière ; Gonzalès verse du thé à Rodrigue qui lui demande du vin, et, pour comble de malheur, le cousin choisit justement ce jour-la pour exciter Gonzalès a l’endroit de la jalousie. Enfin Rodrigue va partir ; il cherche son chapeau et trouve celui de 1 horloger. Cette fois Gonzalès furieux se précipite sur Amédée et l’oblige à tout avouer : « Où est-elle ? lui demande-t-il fou de rage. — Chez lui, répond Amédée eu tombant a genoux, chez lui, monsieur, mais elle n’y restera pas longtemps. » Malheureux quiproquo 1 Pour le mari, Elle, c’est madame ; pour le valet, Elle, c’est la pendule, et lui, c’est l’horloger. Gonzalès finit par s’en convaincre en s’apercevant dé la disparition de sa pendule. À ce moment, Henriette, sa femme, apparaît vêtue de la char CHAP

mante robe de printemps que son mari lui a donnée, et celui-ci, riant de ses absurdes soupçons, la trouve plus jolie et plus adorable que jamais.

Mm de Girardin n’a rien voulu prouver par cette délicieuse boutade, si ce n’est peut-être qu’il est dangereux pour un horloger de laisser son chapeau dans une antichambre. De la gaieté et encore de la gaieté, un Style charmant et quelquefois audacieux, voilà ce qu’est cette comédie qui, faite par un homme, eût risqué de devenir une parade.

Cbapcau du roi (le), opéra-comique en un acte, paroles de M. Édouard Fournier, musique de M. Caspers, représenté au Théâtre-Lyrique le 16 avril 1856. Il s’agit d’un chapeau du roi Louis XI, que le monarque donne à un forgeron, après avoir mis dans la coiffe le brevet d’une charge à la cour, qui aide à conclure un mariage projeté entre Jeannette, fille du forgeron, et Olivier, son fiancé. La musique a été jugée bien écrite, et l’on a applaudi quelques couplets. La pièce a été jouée par Meillet, Achard, MllB Pannetrat.

Chapeau de paille (lu), chef-d’œuvre de Rubens, galerie Robert Peel (Londres). Ce tableau célèbre est le portrait d’une jeune fille anversoise nommée Lunden, cousine de Rubens, et que le grand artiste voulut, dit-on, épouser. Elle est représentée à mi-corps, vêtue d’un corsage de velours noir, avec manches de couleur écarlate, et coiffée d’un chapeau de paille de forme espagnole. Les mains sont réunies. « Ce portrait, dit M. Waagen, révèle le triomphe de la difficulté vaincue : la tête, entièrement couverte par l’ombre du chapeau, n’en est pas moins peinte dans le ton le plus transparent et le plus lumineux, où ressortent les moindres détails. » Le Chapeau de paille a été gravé à la manière noire par Reynold et par R. Cooper, et lithographie à Bruxelles ; il en existe aussi une gravure au trait faite par Taytor, d’après un ancien dessin au crayon noir.

CHAPEAUROUX, petite rivière de France (Lozère), naît dans les montagnes de Châteauneuf-de-Randon, baigne Châteauneuf, Pierre,

fiche, Auroux, Saint-Bonnet, et se jette dans l’Allier, qu’elle égale presque en volume, sur les limites du département de la Loire, après un cours de 45 kilom,

CHAPEACVILLE ou CHAPEAVlLLE(Jean), théologien et historien belge, né à Liège en 1551, mort en 1617. Il fut successivement, dans-sa ville natale, examinateur synodal, curé, inquisiteur do la foi, grand pénitencier, grand-vicaire du prince évêque Ernest de Bavière, archidiacre, etc. Il a laissé plusieurs ouvrages, dont les principaux sont : Tractatus de casibus reseroatis (Liège, 1506), et surtout une collection d’historiens de Liège, accompagnée de notes critiques, et publiée sous îe titre de Bisloria sacra, profana neenon politica, etc. (161S).

CHAPE-CHUTE s. f. (cha-pe-chu-te — de chape, et de chute, ancien féminin de chu, tombé). Bonne aubaine, parce qu’une chape tombée, c’est-à-dire un manteau égaré, est une bonne aubaine pour celui qui le trouve : Nous avons ici un de nos magistrats bien malade qui est M, J^ouquet ; ohl la belle chapechute, si cette Ame moutonnière se laissait mourir/ (Gui Patin.)

Un villageois avait a l’écart son logis, Messcr loup attendait chape-chute a la porto. La Fontaine.

— S’est employé aussi, mais à tort, dans le sens de mésaventure ; fâcheux.accident : Je fais honte d votre frère ; j’ajoute que ce n’est point la vie d’un honnête homme, qu’il trouvera quelque chape-chute, et qu à force de s’exposer il aura son fait. (Mrae de Sév.) Il Ce mot a vieilli.

CHAPE-CHUTER v. n. ou intr, (cha-pechu-té — rad. chape-chute, par une confusion de ce mot avec chuchoter, qui lui ressemble par la forme et nullement par le sens). Chuchoter, parler à voix basse -.J’entendis chapecbotbb tout bas derrière une grosse cépc’a, (Le Sage.) Il Inus.

GHAPEL s. m. (chapel). Ancienne forme du mot chapeau, dans le sens propre de ce mot, et dans celui de couronne, d’ornement de tête en général : Un chai’i ; l de roses.

Chapel de paon, Chapeau ou bonnet orné de plumes de paon, qui était fort en usage aumoyen âge.

— Encycl. Chapel était le nom générique donné, au moyen âge, à tout ce qui se mettait sur la tète, soit comme coiffure, soit comme ornement. C’est de ce nom que s’appelait le cercle d’or enrichi de pierreries que tes chevaliers et seigneurs titrés portaient sur leur front, aux jours de cérémonie ; c’est même de ce chapel d’or que sont venues les couronnes dont- on timbre aujourd’hui les armoiries. Joinville dit qu’à la cour plénière de Saumur, le roi de Navarre i mangea avec un chapel d’or fin sur la tête. » Dans l’inventaire do Charles V, on trouve dix chapels parmi ses joyaux. Les dames portaient des chapels d’argent, comme on peut le voir dans plus d’une peinture do l’époque ; los rois eu donnaient de semblables aux ménestrels et aux trouvères, pour récompenser le vainqueur dans les luttes poétiques.

Le mot ch’apel s’appliquait aussi à des couronnes de fleurs, dont l’usage était très-rê CHAP

pandu. Les épousées en portaient le jour de leurs noces ; une fille noble ne recevait souvent en dot qu’un chapel de roses, et quand elle était ainsi dotée, elle perdait tout droit à la succession de ses père et mère. C’est ainsi que le plus riche lord d’Angleterre peut encore aujourd’hui frustrer sdn fils de tout son bien, pourvu qu’il lui lègue seulement un schelling. Dans le lai du trot, on voit quatre-vingts pastourelles, parées chacune d’un chapel de roses. Les membres des confréries en portaient aux grandes cérémonies de l’Église, coutume qui subsistait encore au siècle dernier. Quand Charles VIII fit son entrée à Naples, les dames lui mirent sur la tète un chapel de violettes. Dans les banquets, dans les ■festins, on en portait souvent a la manière des anciens, ou on en couronnait même les coupes et les flacons. Un des privilèges du connétable était de servir le roi avec un chapel de fleurs sur la tête et une verge blanche à la main. Dans toutes les parties de plaisir, hommes et femmes avaient la tête couverte d’un chapel de Heurs. Enfin, c’était la coiffure la plus habituelle des ménestrels, des trouvères, des jongleurs, comme l’attestent et les fabliaux qui parlent d’eux, et les miniatures qui les représentent. L’usage de ces couronnes était si général & Paris, que ce fut une profession d’en vendre. Ce fût le premier sens attaché au mot chapelier, qui désigne aujourd’hui les marchands de chapeaux et de coiffures de feutre. Au siècle dernier, les marchandes de fleurs artificielles étaient encore qualifiées de chapelières en fleurs. Comme la plupart des chapels étaient faits avec des roses, les chapeliers avaient le privilège d’élever des rosiers chez eux. L’industrie des chapels de fleurs était franche, c’est-à-dire qu’elle ne faisait point partie des métiers dont on devait acheter du roi le libre exercice ; ceux qui s’y livraient pouvaient travailler de jour et de nuit ; ils ne payaient rien pour leurs marchandises a l’entrée et à la sortie de Paris, et étaient dispensés de faire le guet. Étienne Boileau donne la raison de cette exception en disant que deur mestier futestabli pour servir les gentiuz houmes. à Cet usage des chapels de fleurs explique pourquoi, parmi les anciens droits seigneuriaux, on trouve si souvent des redevances de roses. C’est une redevance de cette nature que les habitants de Fontenay devaient chaque année à messieurs du parlement de Paris. Parmi les documents relatifs aux redevances des chapels de roses, on peut citer l’aveu de Pierre Porte, qui, en 1398, reconnaît devoir à l’abbesse de Caen, au jour de la Saint-Jean-Baptiste, un chapel de roses vermeilles, qui doit lui être remis en l’abbaye de la Sainte-Trinité. L’abbé de la Rue, dans ses Essais sur la ville de Caen, parle de terrains situés au faubourg Saint-Gilles et fieffés pour des chapels de roses blanches ou vermeilles. Enfin, il n’est pas inutile de rappeler que le titre XC du Livre des métiers, d’Étienne Boileau, est consacré aux chapeliers de fleurs de Paris.

Le mot chapel désignait aussi un couvrechef particulier. Les chapels étaient des espèces de bonnets qui avaient certaines fourrures et certains ornements variés, selon la condition de ceux qui les portaient. On confondait quelquefois avec le chapel différentes espèces de coiffures, telles que le capuce, le. bonnet, l’aumusse, le chaperon, dont on trouvera des descriptions particulières aux articles spécialement consacrés à ces mots.

Le bonnet de coton s’appelait chapel de coton. Plus tard, les chapeliers de coton, ayant obtenu la.faculté de travailler la laine, prirent le titre de chapeliers de bonnets et de gants de coton et de laine. Ils adoptèrent ensuite celui de bonnetiers, qu’ils portent encore aujourd’hui.

Le chapel de paon était une coiffure ornée de broderies, et surmontée de plumes de paon. Les troubadours et les trouvères, vainqueurs dans les jeux-partis, obtenaient souvent pour récompense un chapel de paon, qu’ils portaient tout le reste du jour, et qu’ils conservaient soigneusement comme un trophée de leur victoire.

Chapel à «epi fleura (le), sermon moral en vers, par un trouvère du xiuo siècle. Une jeune fille a demandé à l’auteur un de ses chapels de fleurs ; celui-ci lui répond par l’allégorie suivante, qui a été imitée bien souvent, et qui nous donne la signification symbolique attribuée à chaque fleur durant le moyen âge. ■ Une jeune fille veut que je lui octroie un don ; elle me demande un chapel de fleurs. Que Dieu m’accorde sens et loisir pour que je puisse faire ce qu’elle veut ! Mon présent devra lui plaire, si j’y mets d’abord le lis ; puis viendra la violette ; puis la belle fleur du souci ; l’ache et la consoude y prendront place à leur tour ; la rose épanouie fera la sixième, et la septième sera 1 ancoiie. Voilà une jolie couronne dont chaque fleur désigne une vertu que la jeune fille doit avoir ou conserver. La blancheur du lis semble lui dire : adore la mère de Dieu, aime Dieu et la sainte Église. La douce fleur de violette lui rappelle qu’il faut qu’elle se tienne à l’écart, en silence, qu’elle n’écoute ’point les médisants et no s’expose au blâme ni en faits ni en paroles. L’or du souci lui enseigne h garder pur et sans tache le trésor de la sagesse. L’ache lui recommande d’être humble, bonne, indulgente pour les pauvres et pour les faibles. La consoude, en s’ouvrant a la clarté du jour et en

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■ se fermant aux ténèbres de la nuit, l’avertit | de n’accueillir que la courtoisie, et de se soustraire à la noire trahison. La sixième fleur, la rose, qui tient de !a sainte mère do Dieu l’empire de la beauté, c’est la jeune vierge elle-même, qui s’élève entre toutes les femmes, comme la rose entre toutes les (leurs. La septième enfin, Tancoiie, est celle qui, avec les cinq petits liens que Dieu lui a donnés, sert à nouer toutes les autres. Lorsqu’un chapeau de fleurs en perd une seule, il déchoit beaucoup de son prix. ; il en est ainsi d’une jeune fille lorsqu’elle perd une de ses vertus. Je vous en prie donc, jeunes filles, que chacune de vous songe à mes sept fleurs ; s’il vous en souvient toujours, vous forcerez le médisants à se taire. »

On peut rapprocher le Chapel à sept fleurs de la Guirlande de Julie, qui est devenue historique. On sait que c’est une galanterie que le duc de Montausier fit à Julie dlAngennes de Rambouillet, qui fut plus tard son épouse. Cette guirlande était composée d’une suite de fleurs peintes en miniature, avec des vers écrits par les beaux esprits du temps. Les fleurs de la guirlande n’étaient pas, comme celles du Chapel, un sermon et une leçon, mais simplement une galanterie et une suite de compliments.

En 1629 avait eu lieu, a la cour de Savoie, un carrousel appelé le Jugement de Flore, et qui rappelle l’idée du Chapel à sept fleurs. Dans cette fête, les différentes fleurs se disputaient l’honneur de couronner la princesse de Piémont ; chacune avait son sens allégorique, et était représentée par un chevalier, avec une devise analogue. Dans ces.trois pièces, où les fleurs jouent îe principal rôle, il n’en est^as une où elles aient la même signification ; leur sens symbolique varie selon l’époque et les idées de l’auteur.

CHAPELAIN s. m. (cha-pe-lain — bas. bit, capellanus ; de capetla, chapelle). Bénéficier titulaire d’une chapelle : Les chapelains de Notre-Dame. Les chapelains de la SainteChapetle. t

Le souper hors fin chœur chasse les ehnpelaùis.

lïûlLE/iU.

Il Prêtre payé -pour dire la messe dans une chapelle particulière. On dit plus souvent aumônier.

—• Hist. Prêtre de la cour chargé de dire la messe au souverain et à sa famille : Le chapelain ordinaire. Le chapklain de la reine. Si cette autorité des empereurs avait duré, les papes n’eussent été que leurs chapelains. (Volt.) Il Ancien officier ecclésiastique établi pour garder la chapede Saint-Martin en temps de paix, et pour la porter à la guerre. Il Ancien nom du secrétaire ou notaire du roi, nommé plus tard chancelier.

Premier chapelain, Celui qui avait intendance sur tous les clercs du palais, et qu’on appela ensuite archichapelain ou primat i»es chapelains.

Chapelains du pape, Auditeurs ou juges du sacré palais.

Chapelains de Sainte-Geneidève. Communauté de six prêtres dirigés par un doyen, oui a été fondée en 1852, pour former des prédicateurs, et dont les places se donnent au concours.

Chapelain conventuel de Malte, Religieux de l’ordre de Malte attaché, avec le titre de diacre, au service d’une église, primatiale.

— Ane. prov. Comme chante le chapelain répond te sacristain, Les subordonnés suivent l’exemple bon ou mauvais de leurs supérieurs.

— Encycl. Le mot chapelain désigna d’abord les clercs chargés de garder la chape de Saint-Martin, ou de la porter aux armées.. Plus tard, on donna le même nom aux gardiens des châsses qui contenaient les reliques des autres suints, et on l’étendit jusqu’aux prêtres qui assistaient les évêques dans la célébration des offices religieux. Lorsque Charlemagne fit défense aux prêtres et aux évêques de porter des armes et de s’en servir, ilexcepta les chapelains, qui, obligés de suivre les armées pour porter les reliques et célébrer la messe, pouvaient se trouver dans la nécessité de défendre, soit leur vie, soit le précieux dépôt qui leur était confié. L’autorité du chapelain du roi devint alors très-grande, et, sous la seconde race, il prit le titre tl’archichapelain. Il exerçait sur le spirituel le même pouvoir que les eomtes du palais sur le temporel. Tous les ecclésiastiques de la maison du roi lui étaient soumis. Dans les chartes et les diplômes, son nom se trouve parmi ceux des grands officiers de la couronne • dans un état do la maison de Philippe le Bel, de 1286, les chapetaitis sont compris parmi ceux qui ont droit à un logement dans 1 hôtel du roi, avec le confesseur et l’aumônier, dont les charges étaient distinctes. Un autre office des chapelains était do célébrer la messe pour le roi et l’année, sur des autels portatifs ou sur les châsses dont la garde leur était confiée. Cette facilité de remplir les devoirs religieux sans se déranger, donna naissance aux chapelles que les rois établirent dans leurs palais, et pour lesquelles il y eut un clergé, dont le chapelain fut le chef. Cet exemple des rois trouva de nombreux imitateurs ; les princesses seigneurs, les nobles, les riches bourgeois eux-mêmes voulurent avoir leur chapelle et leur chapelain, et le nombre s’en accrut démesurément. La position des chapelains devint alors très-enviée ; elle