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aujourd’hui fort rares, parmi lesquels nous citerons : l’Aigle gui fait lapoule devant le coq (Paris, 1543), poëme patriotique, au sujet de la prise de Landrecies sur Charles-Quint ; Discours de la cour en vers (Paris, 1543) ; diverses pièces dans le recueil intitulé : Blasons anatomiques du corps des femmes (Lyon, 1537), etc.

CHAPP1S (Gabriel), écrivain français, neveu du précédent, né à Amboise en 1546, mort à Paris en 1611. Il fut nommé historiographe de France après Belleforest, et interprète du roi pour la langue espagnole, en 1596. Chapuis a traduit un grand nombre d’ouvrages de l’italien et de l’espagnol^ et publié un certain nombre d’teuvres originales. Nous citerons ; Histoire de Primaléon de Grèce (Paris, 1572), traduite de l’espagnol ; Amadis de Gaule (Lyon, 1575-15S1, 21 vol.), traduit de l’espagnol ; les Mondes célestes, terrestres et infernaux ; le Monde petit, grand, imaginé, augmenté du Monde des cornus et de l’enfer des ingrats tirés des Mondes de Dont (Lyon, 1583), etc.

CHAPUIS DE MAUBOURG (Pierre), né à Montbrison. Il commandait l’artillerie pendant le siège de Lyon (1793), et était regardé comme un officier des plus distingués. Fait prisonnier par les assiégeants, il fut livré aux tribunaux militaires. On lui offrit la vie s’il voulait servir la Convention ; on lui réitéra cette offre au moment de lui bander les yeux pour le fusiller (le 9 janvier 1794) : > Non, répondit-il, je ne me suis battu et ne puis me battre que pour mon Dieu et pour mon roi, • Et il reçut la mort, que son frère avait déjà subie.

CHAPUISER v. a. ou tr. (cha-pui-zé — rad. chapuis). Couper en petits morceaux, menuiser : Chapûiser du bois. Il Vieux mot resté dans certains patois.

— v. n. ou intr. Travailler comme charpentier.

CHAPUISEOR s. m. (cha-puï-zeur — rad. chapûiser). Charpentier de bâts et de selles. Il Vieux mot, qui a signifié aussi Charpentier en général.

CHAPDLTEPBC, ville du Mexique, à8kilom. de Mexico, dont elle est une des dépendances. Le pays ou cette ville est bâtie fut la seconde demeure des Aztèques, à leur arrivée au bord des laes de la vallée d’Anahuac. Plus tard, les rois de Mexico y construisirent une maison de plaisance, que les Espagnols détruisirent, et dont il n existait que quelques vestiges, quand le vice-roi Galrez y fit construire le château actuel. Ce château était devenu, dans ces derniers temps, une des résidences impériales de Maximilien. De la terrasse de cet édifice, on découvre un des panoramas les

flus rares et les plus curieux. À mesure que on art tourne vers les divers points del’horizon, le3 tableaux changent et se déroulent à la vue, comme au Colosseum de Regent’s Park ; mais avec cette différence qu’au lieu de l’atmosphère nébuleuse de Londres, c’est une vive lumière qui éclaire le bassin d’Anahuac. Au pied de la terrasse s’étendent de vertes pelouses coupées de bois de cyprès séculaires, doyens de la végétation d’alentour. Ces cyprès, qui ont de 10 à 16 m. de circonférence, étaient déjà de fort gros arbres quand les conquérants espagnols firent disparaître tout ce qui pouvait rappeler aux peuples vaincus leur ancienne puissance. Les jardins de Montézuma furent détruits comme son palais, et la hache n’épargna ces restes imposants des cultures atzèques que par respect pour leur âge. Les deux aqueducs qui conduisent l’eau à Mexico partent de Chapultepec.

CHAPOS (le), hameau maritime de France (Charente-Inférieure), arrond., commune et à 5kUom. N.-0. de Marennes, sur l’Atlantique et en face de l’île d’Oleron ; 272 hab. Ce bourg, défendu par un fort, possède un petit port de commerce ; il est rangé au nombre des 21 ports de guerre établis sur les côtes de l’océan Atlantique. La marine marchande duChapus se compose de 30 petits navires, qui jaugent ensemble 1,265 tonneaux.

CHAPUS (Eugène), littérateur, né à Paris en 1800. Il s’est d’abord fait connaître par des romans et des nouvelles, puis s’est acquis une assez grande réputation par des ouvrages dans lesquels il s’est constitué l’historien du turf et au sport. Nous citerons, parmi ses écrits : Essai critique sur le théâtre français (Paris, 1827) ; le Caprice (1831) ; Titwe, histoire de l’autre monde (1833) ; la Carte jaune, roman de Paris (1836) ; les Chasses de Char les X, souvenirs de l’ancienne cour (1837) ; Aux bains de Dieppe (1838) ; Deux heures de canapé (1842) ; le Roman des duchesses (1844) ; Théorie de l’élégance (1844) ; les Chasses princières en France (1853) ; le Turf ou les Courses de chevaux en France et en Angleterre (1853) ; le Sport à Paris (1854), etc. On doit en outre à M, Chapus divers Guides, entre autres celui de Dieppe et de ses environs. Enfin il a publié deux journaux spéciaux, 1, ’un intitulé ; Paris et Chantilly, bulletin des arts, de la littérature et des chasses, l’autre le Sport, qu’il a fondé en 1854.

CHAPUSET (Jean-Charles), savant allemand, né à Altorf en 1694, mort en 1767. Il appartenait aune famille de protestants fran Sais réfugiés à CEhringen et h. Nuremberg ; reçut la mission de dresser le cadastre de la Ïirincipauté de Hohenlohe. Il a publié en alemand une Démonstration brève et appron-

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fondie sur la manière de perfectionner les poêles ronds en fer, etc. (1745) ; et une Syntaxe française pour les Allemands (1747).

CHAPUT s. m. (cha-pu — rad. chapuis). Techn. Billot de bois dont le bord est armé d’une lame de fer, et sur lequel, dans les ardoisières, on travaille les ardoises pour leur donner la forme et les dimensions voulues.

CHAPO-Y (Nicolas-Marie-Joseph), lithographe, né à Paris en 1790. Il étudia d’abord l’architecture, puis s’adonna entièrement à la lithographie. On lui doit en ce genre des œuvres estimées. Outre les Cathédrales françaises, nous citerons de lui : les Monuments de France ; les Antiquités d’Athènes ; les Monuments de Péra, et enfin les planches des Œuvres de Palladio, de la Navigation par la vapeur pour l’ouvrage de Marestier, du Voyage de Lyon, etc.

CHAPC YS (Claude), chirurgien français, né à Saint-Amour, où il mourut en 1620. Son principal ouvrage est un Traité des cancers tant occultes qu’ulcérés (Lyon, 1607).

CHAPUYS-MOISTLAVILLB (Benoit-Marie-Louis-Alceste, baron de), homme pplitique et administrateur français, né àTournus en 1800, mort à Paris au mois de février 1868. Après avoir publié quelques ouvrages sur l’histoire, il fut élu député en 1834, et se plaça dans les rangs de l’opposition. Plus tard, il écrivit une brochure politique dans laquelle il demandait l’établissement du suffrage universel. En 1849, il futnommépréfetdel’Isère, et en 1852, de la Haute-Garonne. Il montra dans ces hautes fonctions tous les talents d’un bon administrateur, et en fut récompensé en 1853 par le décret qui lui conféra la dignité de sénateur. M. Chapuis-Montlaville a collaboré à divers journaux politiques : au Bon Sens, au Censeur de Lyon, etc., et au Dictionnaire politique, édité par Pagnerre. Parmi ses écrits, nous citerons : Lettres sur la Suisse et le pays des Grisons (1826) ; Histoire du Dauphiné (1827, 2 vol.) : Étude, ".r Timon (1838) ; Réforme électorale (1841) ; Lamartine, ’ vie publique et privée (1843), etc. — Son fils AntoineGestavb, né à Lyon en 1824, mort en 1866, a été sous-préfet de 1851 à 1855. En 1863, il a été élu, avec l’appui du gouvernement, député au Corps législatif dans le département de Saone-et-Loire.

CHAPUZËAU (Samuel), auteur dramatique français. V. Chappuzeau.

CHAQUE adj. distribut, sing. (cha-ke — du lat. quisque, forme assez éloignée, mais qui avait un peu plus d’analogie avec l’ancien français chasque). Tout, toute, nul excepté, dans une catégorie de personnes ou de choses : Chaque homme. Chaque maison. Chaq.uksiècle. Chaque jour. A chaque instant du jour, A chaque jour suffit sa peine. (Acad.) Chaque pays, chaque degré de température a ses plantes particulières. (Buff.) Chaque condition a ses dégoûts, et à chaque état sont attachées des amertumes. (Muss.) Chaque âge a ses devoirs. (J.-J. Rouss.) lin Allemagne, plus de 45,000 individus meurent chaque année de l’affreusemaladie de l’alcoolisme. (L. Cruveilhier.) Chaque homme a en lui le germe de l’idée de la vérité. (Bautain.) Dieu aime autant chaque homme que tout le genre humain. (J. Joubert.) Chaque peuple, et chaque époque dans chaque peuple, a des lois différentes sur la propriété. (Caoet.) Que toujours chaque heure ait son emploi, chaque chose sa place, chaque affaire son tour. (M«i« Monmarson.) Un esprit de miséricorde pénètre toute la société ; chaque misère trouve un asile, chaque douleur une consolation, chaque larme une main compatissante qui l’essuie. (Lamenn.) Il y a toujours une douleur cachée au fond de chaque joie mauvaise. (Lamenn.) Chaque homme possède trois caractères ; celui qu’il montre, celui qu’il a, celui qu’il croit avoir. (A. Karr.) Chaque chose a sa destination, qui ne peut être arbitrairement changée. (Mérimée.) A chaque jour suffit sa tâche, mais chaque jour doit avoir ta sienne. (Mich. Cbev.) Le bonheur de chaque homme est dans le bonheur de tous. (J. Kerr.) Combien il y a peu dans notre ancienne poésie de ces pièces de vers qu’on puisse relire à 'cha- que printemps ! (Ste-Beuve.)

Chaque passion parle un différent langage.

BOILEAU.

Chaque âge a ses plaisirs, son esprit et ses mœurs.

Boileau.

Chaque coup, chaque trait blesse un ambitieux.

VOLTAIRE. Du ciel la prudence infinie

Départ h chaque peuple un différent génie.

Corneille.

L’agile papillon de son aile brillante Courtise chaque fleur, caresse chaque plante.

Miciuud.

— Prov. Chaque tête, chaque avis, Chacun a sa manière de penser. La forme de ce proverbe traduit du latin n’est pas française ; il en a une autre qui est préférable : Autant de télés, autant d’avis.

— Gramm. Ce mot est essentiellement ad jecttf et doit toujours être suivi d’un substantif. On ferait une faute en disant : Ces volumes coûtent cinq francs chaque, il faut dire 'cinq francs chacun.

L’emploi d’un verbe au pluriel après le mot chaque est une faute, que Lamartine n’a évi CHAR

tée, dans le vers suivant, que par une autre faute, l’emploi de chaque au pluriel :

L’Ame des chants discorda que rendent chaques sons.

Lorsque le sujet se compose de plusieurs substantifs devant lesquels chaque est répété, l’emploi du pluriel est toujours permis : Chaque homme, chaque femme ont les préjugés de leur sexe ; mais on peut également employer le singulier, parce qu’il est possible de sous-entendre le verbe après chaque partie du sujet : Chaque homme, chaque femme a les préjugés de son sexe.

— Syn. Chaque, (oi.i. Ces deux mots signifient également qu’on veut parler de la totalité des individus pris un à un ; mais chaque fait penser aux différences qui les distinguent, tandis que tout semble impliquer qu’on ne les considère que par ce qu’ils ont de semblable : Chaque corps a ses propriétés spéciales ; tout corps est étendu.

CHAQOETJE s. f. (cha-keû —de chat et queue). Bot. Un des noms vulgaires de la prêle, que l’on appelle aussi queue-de-chat.

CHAR s. m. (char — lat. currus, même sens). Sorte de voiture à deux roues, dont les anciens se servaient dans les combats, les jeux et les cérémonies publiques : Course de chahs. CHARS armés de faux. Les captifs suivaient le char du triomphateur traîné par quatre chevaux blancs. Les puissances ennemies suivaient en tremblant le char du vainqueur. (Boss.) Les chars devaient être en usage longtemps avant la guerre de Troie. (Volt.) On attribue à Cyrus l’invention, des chars armés de faux. (Bachelet.) Pour vertu singulière,

Il excelle h conduire un char dans la carrière.

Racine.

— Aujourd’hui, Voiture à quatre roues non suspendue et munie d’un avant-train, le plus souvent employée à porter des fardeaux : Charger du foin sur un char.

— Poétiq. Voiture quelconque, servant à transporter soit des personnes, soit des fardeaux : Un char rustique. Un char commode, élégant.

Le phaéton d’une voiture à foin Vit son char embourbe".....

La Fontaine. L’essieu crie et se rompt ; l’intrépide Hippolyto, Voit oltr en éclats tout son char fracassé.

Racine. Un char commode, avec grâces orné, Par deux chevaux-rapidement traîné. Parait aux yeux une maison roulante.

Voltaire. Erichthon le premier, par un effort sublime, Osa plier aujoug quatre coursiers fougueux, Et, porté sur un char, s’élancer avec eux.

Delii.le.

— Les postes ont donné des chars, à plusieurs dieux et déesses, à quelques astres et aux constellations personnifiées, à tout ce qui se meut ou est censé se mouvoir dans le ciel : Le char de Vénus, de Diane, d’Apollon. Le char de la Victoire. Le char du Soleil, de la Lune. Le char de l’Ourse, des Pléiades. Le char du jour, de la nuit. Le char de Vénus était attelé de colombes. (Acad.) Les doubles poneys du char de Vénus mangent plus d’avoine que tes percherons du roulage. (E. About.)

Sur son char de rubis mêlé d’azur et d’or, Apollon va lançant des torrents de lumière.

Voltaire. La nuit, qui sur son char s’élève au firmament, Amène le repos, suspend le mouvement.

Saint-Lambert. Et le cAor vaporeux de la reine des ombres Monte, et blanchit déjà les bords do l’horizon.

Lamartine. ... Quand Phœbé, sur le char de la Lune, Apparaît dans les cieux de saphir et d’azur, Tout se voile et s’efface, et son front seul est pur, Th. de Banville.

— Fig. Moyen symbolique de locomotion, * de transport d’un heu dans un autre : S’élever au ciel sur un char de gloire et de lumière. (Mass.) Il Objet qui reçoit une impulsion, auquel on applique des efforts combinés : Le char de l’État. Le juste milieu s’efforce d’enrayer le char révolutionnaire, et réussit seulement à le précipiter. (Proudh.) Nous avions le char de la raison, le char de l’État ; voici maintenant le char communal de Montmartre.’... C’est une charrette qui porte du lait à Paris ou qui en rapporte des engrais. (A. Karr.)

Char branlant, Ancien nom des voitures suspendues.

Char numéroté, Nom donné par plaisanterie aux voitures de louage, qui portent toutes un numéro d’ordre :

Visitez donc les grands, durement cahoté Sur les nobles coussins d’un char numéroté.

C. Delavione.

Char funèbre, Corbillard, voiture sur laquelle on transporte les corps au cimetière.

Char de deuil, Chariot à quatre roues, couvert d’un poêle, dans lequel ou transporte le corps des rois, des princes, des personnages de distinction.

Char de triomphe, char triomphal, Char à deux roues, attelé de chevaux hlancs, sur lequel les triomphateurs entraient dans Rome et se rendaient au Capitule : Le char triom-

CHAR

phal était circulaire et fermé tout ■inlonr. (Lévy.) || Triomphe lui-même, moment du triomphe :

Ah I souvent au vainqueur le sort cache un écueil ; Dans leur char de triomphe il place leur cercueil.

De Bellay.

Char à bancs, Voiture suspendue, longue et légère, garnie de bancs et ouverte de tous côtés, ou fermée seulement par des rideaux de toile : Monter dans des chars à bakcs. Toute la société était entassée dans le même

CHAR À BANCS.

« — Atteler, attacher, enchaîner quelqu’un d son char, Le dominer, le subjuguer, se rendre tout à fait maître de lui : Enchaîner des peuples A son char. Attacher des amants À son

CHAR.

Il attelait les rois au char de ses triomphes.

V. IIuoo. Il S’attacher au char de quelqu’un1 suivre le char de quelqu’un, Se dévouer à lui, le servir avec autant d’ardeur que de soumission et de constance :

Moi-même à votre char je m’étais cnchatné-

Racinu. Ici la vertu pleure et l’audace l’opprime ; L’innocence a genoux y tend la gorge au crime ; La fortune y domine, et tout y suit son char.

Voltaire.

Il Atteler une personne au char de quelqu’un, La lui soumettre, la rendre dépendante de lui :

Au cAarde ma fortune il est temps qu’on Vcnchafnc.

YOLTAITI.E.

Ce n’est pas qu’aisément, comme un autre, ri ton char Je ne puisse attacher Alexandre et César,

Boileau.

— Théâtr. Char de gloire, Espèce de trône sur lequel on fait descendre, par le moyen des cordes auxquelles cette machine est suspendue, les divinités, les magiciens, les génies et autres personnages des féeries.

— Mécan. Char à tambour, en chinois ki-likou. On appelle ainsi, en Chine, un véritable char compteur, c’est-à-dire muni d’un appareil enregistrant automatiquement les espaces parcourus par le char.

— Phys. Char magnétique, Genre de boussole terrestre jadis en usage en Chine ; Le char magnétique, dont les Chinois attribuent l’invention à Hoang-Ti, onze cents ans avant notre ère, était fondé sur les propriétés de l’aiquille aimantée. (Eug. Clément.)

— Techn. Corps du moulin à papier.

— Métrol. Mesure de capacité pour les grains ; autrefois employée dans la Suisse française, valant 12 setiers.

— Zooph. Char de Neptune, Nom marchand d’une espèce de madrépore.

— Bot. Char de Vénus, Nom vulgaire dos aconits, et particulièrement de l’aconit napel.

— Epithètes. Roulant, muttile, léger, rapide, poudreux, brillant, éclatant, pompeux, guerrier, belliqueux, victorieux, superbe, orgueilleux, triomphant, triomphal, orné, décoré, paré, renversé, brisé, fracassé, lourd, pesant, grossier, rustique, champêtre, commode, moelleux.

— EncycL Hist, II n’estguère possible de fixer l’époque de l’invention des chars ; les peuples bibliques s’en servaient, et le roi Salomon en possédait, selon l’Écriture, un nombre considérable. Les premiers chars avaient la forme d’un tombereau monté sur deux roues ; les Phrygiens en établirent plus tard à quatre roues ; les Scythes y adaptèrent jusqu à six roues ; mais ces chars pouvaient être considérés comme de véritables maisons roulantes dans lesquelles ils voituraient leurs femmes et leurs enfants. Le char typique, celui des Egyptiens, était excessivement léger ; le bout du timon y était fixé à l’essieu, et le col était attaché sur le devant par une courroie en cuir. Il n’avait pas de siège, et sa partie inférieure était composée de lanières et de cordes entrelacées, de manière à éviter la secousse produite par les cahots qui étaient fréquents et durs, l’essieu ne se trouvant pas sous le centre do gravité du cAar, mais oien à son extrémité postérieure. Cesc/iars étaient le plus souvent dépourvus de cochers, l’usage étant de conduire soi-même.

Ces voitures, primitivement inventées, selon les uns, par Erichthonius, roi d’Athènes, selon d’autres par Triptolème ou par Trochilius, ne tardèrent pas à être employés dans les combats ; mais, pour les approprier à cetto destination, il fallait leur donner plus de légèreté. On fit donc une charpente, la moins massive qu’il fut possible, de sorte qu’à l’exception des roues, qui étaient de chêne, et des brancards qui, comme le timon, étaient de frêne ou d’orme, tout le reste fut en sapin. A la légèreté, on ne tarda pas à joindre le luxe et la magnificence. On commença par couvrir les roues de lames d’étain ; ensuite on ajouta divers ornements au corps du char, et l’on en vint enfin à les garnir entièrement d’or, d’argent et d’ivoire.

Les principaux officiers de l’armée avaient seuls, en Grèce, le droit d’aller au combat dans des chars, ce qui fit qu’on s’habitua à considérer la possession d’un char comme une marque d’honneur, et qu’on les conserva précieusement dans les familles de ceux qui avaient été autorisés à s’en servir. Toutefuis, l’emploi de ce véhicule avait de graves iticon-