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CHAU

— Allas, hi6t. Cordonnier, pas pin* boni

que la chn«.»urc l Mot du peintre Apelle^ qui a, passé en proverbe. V. me sutor ultra crb-

PIDAM.

CHAUVE adj, (ebô-ve — lat, calvus, même sens). Dépouillé complètement ou presque complètement de cheveux : Homme chauve. Femme chauve. Tête chauve. Front chauvis. La partie la plus élevée de la tête est celle qui devient chauve la première. (Buff.) C’est un défaut que d’être chauve. (Buff.) Les deux soldats qui conduisaient Chrysostàme le contraignaient de marcher sous la pluie ou à l’ardeur du soleil, parce qu’il était chauve. (Chateaub.)

... , .. Le temps charge un visage, Et mon front chauve en sent le long outrage.

Voltaire.

— far ext. Nu, dépouillé, pelé : Des monts chauves. Des arbres chauves. Bientôt Marianne parut avec un fauteuil en bois peint et recouvert d’un vénérable velours d’Utrecht chauve de toute laine. (F. Soulié.) Les affreux déserts de lArabie n’pffrent qu’une immense plaine de sables, coupée seulement par des montagnes chauves et anguleuses. (E. Kuelle.)

Un rucher colossal, couronné par la brume. Élevé son front chauve au-dessus de la mer. Tu. de Banville.

— Par plaisant. Où il ne se trouve pas de cheveux : La vieille, j’aime les omelettes chauves, (V. Hugo.)

— Prov, L’occasion est chauve, Il est difficile de" la saisir, elle échappe facilement : Villeroy eut ordre de tenter tout pour le secours de Namur ; mais l'occasion, QUI est chauve, ne revint plus. (St-Sim.)

— Ornith. Se dit d’un oiseau qui a la tête naturellement dégarnie de plumes : La gérante chauve.

— Ichthyol. Se dit de quelques poissons dont le corps est couvert de larges plaques dures et lisses : L’amie chauve.

r— Bot. Se dit d’une graine, d’un fruit dépourvu de poils, d’aigrette et de tout appendice semblable.

— Substantiv, Personne dont la tète n’a pas ou n’a que très-peu de cheveux : Dans une boutique comme celle-là, on sait trouver des poux à un chauvis 1 (Bulz.)

— Antonyme. Chevelu.

CHAUVE s. f. (chô-ve). Min. Veine blanche dans une carrière d’ardoise.

CHAUVEAU (François), graveur, né à Paris en 1621, mort en 16*6. Il a mieux réussi dans l’eau-forte que dans la gravure au burin. Son œuvre est très-considérable. Basai ! porte à plus de 3,000 le nombre de ses pièces, qui se ressentent d’ailleurs d’une exécution hâtive.

— Son nls, René ChaUveau, né en !063, mort en 1723, eut comme sculpteur une grande vogue qui ne lui a pas survécu. Il a composé et sculpté beaucoup d’ornements du palais de Versailles,

CHAUVEAU (Adolphe), jurisconsulte français, né an 1802, mort en 1868. Après de fortes humanités à Poitiers, M. Chauveau suivit tes cours de la Faculté de droitde cetle ville et se fit inscrire au tableau de l’ordre des avocats de Paris en 1823. C’est à partir de cette époque que commence une série de brillants succès comme avocat ou comme professeur, et de remarquables travaux comme jurisconsulte. Le jeune avocat se lit rapidement remarquer par l’étude consciencieuse des affaires qui lui étaient confiées, par sa connaissance du droit, par sa dialectique serrée, par la logique et la chaleur de sa discussion.

Après la révolution de 1830, à laquelle il prit une part active, comme toute la jeunesse intelligente de l’époque, M. Chauveau acheta une charge d’avocat à la Cour de cassation et au conseil d’État. Devant la Cour de cassation, les grands mouvements oratoires, les effets dramatiques appelés à tant de succès devant une cour d’assises, doivent céder !e pas à la logique, à la connaissance exacte des décisions de la jurisprudence et de la doctrine, à l’interprétation nette et précise de la loi ; ces qualités, que le travail seul peut donner ou développer, se révélèrent à un degré éminent dans les plaidoiries de M. Chauveau. En six ans, l’honorable avocat avait conquis devant la Cour de cassation la réputation et la position qu’il s’était acquises déjà devant la cour impériale.

Une chaire de droit administratif ayant été créée à Toulouse en 1838, M. Chauveau concourut et obtint cette chaire, qu’il a occupée depuis avec une grande autorité et avec beau. coup d’éclat. Il a été nommé, en 1865, doyen de la Faculté de Toulouse.

Comme écrivain jurisconsulte, M. Chauveau est considéré comme l’un des plus "compétents en matière de droit criminel, de procédure et de droit administratif. Ses principaux ouvrages sont : Code forestier expliqué par les motifs et la discussion (Paris, 182", in-ls) ; Manuel de l’exploit (Paris, 1820, in-8°) ; Code de la saisie immobilière (Paris, 1829, in-8°) ; Manuel de la contrainte par corps en matière civile et commerciale (Paris, 1829, in-18) ; Commentaire du tarif en matière ciuile, dans l’ordre des articles du Code de procédure civile, etc. (Paris, IS32, 2 vol. iu-su) ; Code pénal progressif, commentaire sur la loi modificatrice du Code pénal (Paris, 1832,1 vol. in-S°) ; Théorie du Code pénal, en collaboration avec M. Faustin Hélie (1834-1843, 8 vol. in-S"), lu

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pins important de ses ouvrages, et qui a eu plusieurs éditions ;’ Dictionnaire général et complet de procédure (1837, in-8°) ; Principe de compétence et de juridiction administrative (Paris, 1841-1844, 3 vol. in-8<>) ; Formulaire général ou complet ou Traité pratique de procédure civile et commerciale, en collaboration avec M. Gîandaz (1852-1853, 2 vol. in-8°) ; Des établissements de charité publics et privés en France et dans les pays étrangers, sous le point de vue administratif (1858, broch. in-so) ; Essai sur le régime des eaux navigables et non navigables (1859, in-8°) ; De la procédure de l’ordre, commentaire de la loi du 21 mars 1858 (1860, 2 vol. in-8°) ; Code d’instruction administrative ou lots de la procédure administrative (1860-1861, 2« édit., 2 vol. in-8») ; Code de la saisie immobilière et de toutes les ventes judiciaires des biens immeubles ou Commentaire des lois, des 8 juin 1841 et 21 mai 1858, sur les ventes judiciaires de biens immeubles (1862, 3e édition, 2 forts vol. in-8°), ouvrage qui est une 3° édition complètement refondue du Code de la saisie immobilière, publié en un seul volume en 1829 ; Impôt sur les voitures et chevaux, loi du 2 juillet 1862 ; Questions résolues (1863, broch. in-8°).

M. Chauveau a collaboré aussi à divers journaux de droit, entre autres à la Revue du notariat, à laquelle il a donné une série d’articles très-remarquables sur les Cours d’eau  ; au Journal des avoués, dont il a été longtemps rédacteur en chef ; au Journal de droit administratif, etc. On lui doit aussi une importante édition annotée et augmentée des iot’s de la procédure civile et administrative de L.-J, Carré (1862-1863, 11 vol.).

CHAUVEAU-LAGARDE (Claude-François), avocat et magistrat, né à Chartres en 1756, mort à Paris en 1841. Il défendit courageusement devant le tribunal révolutionnaire le général Miranda, Brissot, Charlotte Corday et Marie-Antoinette. Le zèle qu’il déploya dans le procès de la reine le fit arrêter avec son collègue Tronçon-Uucoudray. Il subit encore une arrestation après le procès de Charlotte Corday ; mais le 9 thermidor lui rendit la liberté. Il fut nommé conseiller à la Cour de cassation en 182$. On a de lui une Note historique sur le procès de Marie-Antoinette et de M<"Q Elisabeth (Paris, 1816).

CHAUVELIN (Germain-Louis de), avocat générai au parlement, garde des sceaux, puis secrétaire d État aux affaires étrangères, né en 1685, mort en 1762. Homme de confiance du cardinal de Fleury, auquel il était d’ailleurs supérieur par les lumières et par l’activité, il eut une part considérable au traité de Vienne (1736), après la guerre de la succession de Pologne, et fut très-utile au premier ministre, qui commit la faute de se priver d’un auxiliaire que son grand âge lui rendait indispensable, en se laissant persuader qu’il aspirait à le remplacer et en l’exilant à Bourges. Relégué plus tand à Issoire, Chauvelin ne put rentrer à Paris que peu de temps avant sa mort.

CHAUVELIN (François-Claude, marquis de), général, iiis du précédent, mort à Versailles en 1774. Il avait fait quelques campagnes et occupait l’une des charges de maître de la garde-robe du roi, lorsqu’il mourut subitement en faisant la partie de jeu de Louis XV, qui fut, dit-on, fort épouvanté de ce triste événement.

CHAUVELIN (Henri-Philippe de), frère de François-Claude, né vers 1716, mort en 1770. Il fut chanoine de Notre-Dame et conseiller au parlement, et acquit une grande célébrité par sa lutte contre 1 ordre des jésuites. Entenue au Mont-Suint-Michel en 1753, pour sa résistance au gouvernement dans la question des immunités, il n’en fut que plus ardent à poursuivre la célèbre compagnie, et fut l’artisan le plus actif de sa ruine. Ses Comptes rendus sur les doctrines et les constitutions des jésuites eurent en effet une influence considérable sur l’opinion et contribuèrent à amener l’arrêt de 1767, qui bannit les iésuites du royaume.

CHAUVELIN (François-Bernard, marquis »e), fils de François-Claude, né à Paris en 1766, mort en 1832. Quoique lié au parti de la cour par sanaissance et par sa charge de maître de la garde-robe, il embrassa la cause de la Révolution, reçut l’ambassade d’Angleterre en 1792, et travailla avec une fermeté habile à obtenir la neutralité de cette puissance. Après l’exécution de Louis XVI, il reçut des ministres anglais l’ordre de sortir du royaume, remplit encore diverses missions pour la République, fit partie du tribunal après le 18 brumaire, et, quoique votant habituellement pour le gouvernement, n’en combattit pas moins la création de ia Légion d’honneur. Appelé à la préfecture de la Lys (1804), il y mérita l’estime et l’affection de ses administrés, et fut revêtu ensuite du titre de conseiller d’État, puis de l’intendance de Catalogne. Sous la Restauration, il fut député de la Cote-d’Or de 1817 à 1822 et de 1S27 à 1829, et défendit avec autant de talent que d’énergie la cause libérale et constitutionnelle.

CHAUVELOT (Sylvestre), écrivain français, né à tëeaune en 1747, mort vers 1832. Il était capitaine du génie lorsqu’il émigra en 17S2. Il se battit quelque temps dans les rangs de l’armée des princes, puis se fixa à Brunswick où il séjourna jusqu’en 1805, époque où il^entraen France. Chauvelot a publié plu CHAU

sieurs ouvrages, entre autres : Introduction à l’électricité (1788) ; le Livre des vérités, contenant les causes directes de la Hénptution française (1795) ; Nouvelle introduction à la géométrie, ou Théorie exacte et lumineuse de l’étendue (1802).

CHAUVENCI (Louis DE Looz, comte de Chini, sire de), mort en 1218. Il est connu par un tournoi qu’il donna, vers la fin du xne siècle, à Chauvenei-le-Château, entre Montmédy et Stenay. Un trouvère contemporain, Jacques Bretex, a laissé de cette solennité une relation en vers, qui a été publiée sous le titre : les Tournois de Chauvenci (1836, in-8°).

CHAUVENET (William), astronome américain, né en Pensylvanie en 1820.1 ! est professeur d’astronomie au collège naval d’Anuapolis (Maryland), et professeur de mathématiques à l’école navale des États-Unis depuis 1841. On lui doit la préparation des Ephémérides américaines, et une méthode pour déterminer la longitude par les positions lunaires. Il est auteur d’un Traite de trigonométrie plane et sphérique (1853).

CHAUVER v. n. ou intr. (chô-vé). Dresser ou mouvoir les oreilles. Il Vieux mot. On disait aussi CHAUVIR.

CHAUVE-SOURIS s. f. (picard, casseuris, cateseuris ; wallon, cAauie-son’/namurien, ckausori ; rouchi, queue d’sori. La première idée qui se présente naturellement à, l’esprit est qu’il s’agit d’une souris chauve, Cet animal ayant pu être ainsi nommé parce que ses ailes n ont pas de plumes ; mais Grandgagnage fait remarquer que les formes wallonnes veulent dire souris-chouette, de sorte qu’il y aurait là une paronymie qui aurait changé ckawe, chouette, en chauve. Voir chouette. Cependant M. Littré refuse d’admettre cette opinion, sous prétexte que chauvesouris se trouve dans les plus anciens textes sans variante, ce qui n’aurait pas lieu, selon lui, si chauve était une corruption de quelque autre mot). Mamm. Genre de mammifères carnassiers, du sous-ordre des chéiroptères , *zl nom vulgaire de tous les animaux de ce sousordre, c’est-à-dire des mammifères carnassiers pourvus d’ailes membraneuses propres au vol, sauf les galêopithèques : La chauvesouris est à demi quadrupède et à demi volatile. (Buffon.) La chauve-souris est un emblème de mort. (Toussenel.) Les roussettes sont les plus grandes chauves-souris, et on mange leur chair. (Focillon.)

Et les chauves-souris, que tout sabbat réclame, Volaient, et par moments épouvantaient ia flamnM De leur grande aile aux ongles noirs.

V. Hoao.

— Fam. Personne qui ne sort que la nuit, comme les chauves-souris : Les chauves-souris de la prostitution voltigent, secouant leurs ailes de soie dans des alternatives d’ombre et de lumière, étonnant de leur jovialité l’honnête femme qui passe au bras de son mari. (Th. Gaut.)

— Mar. Partie la plus élevée de la ferrure du gouvernail, laquelle s’étend en ailes, h tribord et à bâbord de l’étambot.

— Archit. Toile en appentis dont les ouvriers se servent pour se garantir des rayons du soleil.

— Rem. La Fontaine a dit souris-chauve au lieu de chauve-souris ; nous pensons que la forme ordinaire est trop consacrée pour qu’il soit permis de la changer, même en vers.

— Encycl. Les chauves-souris ont des molaires hérissées de pointes, et un index.inonguiculé, à une ou deux phalanges. Leur membrane alaire naît sur les côtés du corps, et s’étend presque toujours entre les jambes. Elles ont une grande gueule pour saisir les insectes en volant, à la manière des engoulevents, et la plupart ont des abajoues dans lesquelles elles entassent leur butin, en attendant de pouvoir s’en repaître à loisir. Le nez est souvententouré d’appendices cutanés de forme variable. Ce groupe a été divisé en un assez grand nombre de sous-genres, dont les plus remarquables sont les suivants : les uyetéres, dépourvus de feuilles nasales et offrant un sillon sur le chanfrein. Leurs abajoues ont cela de particulier, qu’elles communiquent, par des conduits, avec le tissu cellulaire du cou, du dos et de l’abdomen, de telle sorte que ces animaux n’ont qu’à fermer leurs narines pendant les mouvements d’expiration pour que l’air expulsé de la poitrine passe dans les abajoues et de là dans le tissu cellulaire, qu’il gonfle d’une manière extraordinaire ; une fois entré, le gaz est retenu par des espèces de valvules, et, la chaleur le distendant, il donne aux nyetères la forme d’une sorte de vessie sphéroïdale.

Les phyllosomes se reconnaissent a l’espèce de feuille ovale ou lancéolée qui surmonte leur nez et aux tubercules disposés symétriquement sur leurs lèvres. Ce sont de grandes espèces qui habitent l’Amérique. Elles ont une langue très-longue, qui porte à son extrémité huit tubercules aigus rangés en cercle ; au centre s’en trouve un autre plus saillant ; d’après Geoffroy Saint-Hilaire, les phyllosomes emploient cet organe comme une ventouse scarifiante pour sucer le sang des animaux, sang dont ils se nourrissent à défaut d’insectes. Cependant certaines espèces sont frugivores, Le phyllcsome vampire, qui est de la grosseur d’une pie, s’attaque à l’homme et aux animaux, et on l’accuse même de les faire périr.

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Le gros bétail n’est pas à l’abri de ses atteintes, puisque, d’après La Condumine, ce furent des vampires qui, dans quelques régions de l’Amérique, épuisèrent et détruisirent les premiers troupeaux de bœufs et de moutons qu’on y amena. C’est surtout au cou, aux épnnles et aux fesses qu’ils s’attachent, parce que c’est là qu’ils ont le plus de facilité pour s’accrocher. D’ailleurs, c’est moins la quantité de • sang qu’ils boivent, que celle qui s’écoulé après qu’ils sont repus, qui rend leur morsure dangereuse. Les volailles sont souvent vicîl mes de ces chauves-souris, et il est même irapossible d’en élever en certaines contrées. C’est à la crête de ces oiseaux que les vampires s’attaquent de préférence, et leur proie périt par suite de la gangrène de ces parties.

Les rhinolopties sont caractérisés par les crêtes qui entourent leur nez et qui représentent grossièrement un fer à cheval. Leur conque est dép&urvue d’oreillon, et c’est sans doute parce qu’ils ne peuvent, comme d’autres espèces, se rendre sourds à volonté en obstruant leur conduit auditif, qu’ils recherchent, pour flormir et pour se reposer, les excavations les plus profondes. Le grand férà-cheval se rencontre fréquemment en France, dans les cavernes et les souterrains, à la voûte desquels il se tient suspendu. %

Les vespertilions ont le nez simple et des oreilles séparées ; c’est ce sous-genre qui renferme le plus d’espèces. Ll y en a plusieurs en France ; la chauve-soui’is commune en fait partie.

Les oreillards se distinguent par leurs énormes oreilles soudées ensemble sur la tête, et par leur oreillon, qui forme un opercule sur le trou auditif, L’oveillard commun, dont les conques auditives ont une surface presque égale à celle du tronc de l’animal, vit en France et habite même nos demeures. V. chéiroptères.

CHAUVETÉ s. f. (chô-ve-té— rad, chauve). Calvitie, état d’une personne chauve, il C’est un vieux mot qui serait utile, le mot calvitie étant trop didactique pour le langage usuel.

CHAUVIGNY, bourg de France (Vienne), ch.-l. de cant., arrond. et à 24 kilom. N.-O, de Montmorillon, sur la Vienne ; pop. aggl, 1,841 hab. — pop. tôt. 2,049 hab. Tanneries, fabriques de chaussures, fours a chaux et à tuiles. On remarque à Chauvigny deux églises romanes ; les ruines du château baronial et de la tour de Gouzon ; le château d’Harcourt, qui sert aujourd’hui de prison. Ces trois châteaux, situés dans la partie haute du bourg, appartenaient autrefois aux évêques de Poitiers, qui étaient barons de Chauvigny.

CHAUVIN s. m. (chô-vain n. pr.l. Néol. Nom donné à d’anciens soldats de l’empire qui professaient, après la chute de Napoléon, une admiration, une sorte d’adoration pour sa personne et pour ses actes, n Nom que l’oa donne aujourd’hui à toute personne entichée d’un patriotisme absurde, d’un enthousiasme militaire qui n’est point réfléchi ou de tout autre admiration rétrograde plus passionnée que raisonnée : C’est un chauvin, un vieux chauvin.,

— Adjectiv. : Je vous trouve bien chauvin. Nous l’avouons humblement, dût-on nous trouver un peu chauvin, nous regrettons le CirqueOlympique. (Th. Gaut.) On vous trouve trop vieux, trop cassé, trop perruque, trop chauvin. (M. Alhoy.)

— Encycl. Le mot chauvin a pour parrain un des plus braves soldats de la République et de l’Empire, Nicolas Chauvin, né à Rochefort. Il reçut dix-sept blessures, toutes par •. devant, eut trois doigts amputés, une épaule fracturée, le front horriblement mutilé, et obtint pour prix de ses services un, sabre d’honneur ; un ruban rouge et deux cents francs de pension. Ce vieux grognard se fit toujours remarquer dans les camps par une telle naïveté et une telle exagération dans ses sentiments, que ses camarades finirent par le tourner en ridicule. De l’armée, la réputation

de Chauvin se répandit dans la population civile, et bientôt le mot chauvinisme servit à désigner l’idolâtrie napoléonienne, et, en général, toute espèce d’exagération, principalement en politique ; mais c’est surtout depuis que Chauvin, dans la Cocarde tricolore (v, ce mot) a tant fait rire en chantant la ehanson du Chameau, que ce nom a conquis sa plus grande popularité.

CHAUVIN, armateur et capitaine de vaisseau français, très-expert et très-entendu en fait de navigation, au dire de Champlaîn, né en Normandie, mort en 1600. Il entreprit en 1599, un voyage au Canada, après avoir obtenu de Henri IV, auquel il avait rendu de grands services pendant les guerres de la Ligue, le monopole du commerce des pelleteries dans cette contrée, à la condition d’y fonder et d’entretenir une colonie sur le fleuve Saint-Laurent. La flottille de Chauvin se composait de cinq bâtiments ; elle aborda près d’un lieu nommé Tadoussac, qui avait été choisi pour rétablissement projeté. Après avoir échangé ses marchandises et installé ses colons, l’armateur dieppois revint en France avec taie riche cargaison. Il fit un second voyage aussi heureux, et il se disposait à entreprendre une troisième expédition, quand il mourut à Dieppe, vers la fin de 1600. Sa mort ruina la colonie qu’il avait fondée.

CHAUVIN (Pierre)., théologien protestant français du XViie siècle, qui a été fréquemment